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Jeux de mots
Par Myschka
Originales  -  Angoisse/Suspense  -  fr
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    Chapitre 7     Les chapitres     8 Reviews    
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Injonction du Kremlin

Claimer : les personnages et les idées sont à moi (sauf le protozoaire).

Rating : T, je crois (mais bon, c’est plus par prudence qu’autre chose)

Note : bonjour. Je dois dire que j’ai eu énormément de mal avec le thème du défi, ainsi qu’avec certains mots (protozoaire, quoi >_<). D’ailleurs, je ne suis même pas sûre d’avoir vraiment répondu au défi -_-‘ Mais enfin, je crois quand même que c’est l’un de ceux pour lequel je m’en suis le mieux tirée (ce qui ne rassure pas quant à la qualité du reste, nous sommes bien d’accord). Bonne lecture.

Thème : Injonction du Kremlin

Mots :

Rhododendron

Ukrainien

Brioche

Moustachu

Dégingandé

Crasseux

Protozoaire

Injonction du Kremlin

La chambre est dans un état de saleté indescriptible.

Il y a des emballages de pizza sur le sol, quelques cannettes qui ont répandu leur contenu sur la table basse, un cendrier débordant de mégots – et a priori, ce ne sont pas que des mégots de cigarettes. Un reste de brioche à moitié moisi traîne sur le bureau envahi par les verres sales, la paperasse et les magazines porno de son frère. Natacha ne veut même pas savoir depuis combien de temps le ménage n’a pas été fait. Sans doute une éternité ou deux. Au moins.

Elle ferme brièvement les yeux, en serrant très fort les paupières, au point qu’elle peut presque sentir de petits points lumineux s’inscrire sur sa rétine. Ca la brûle presque. Elle se force à respirer calmement, et à faire abstraction de la puanteur qui se dégage de la pièce – elle songe que la première chose à faire serait d’ouvrir la fenêtre pour aérer, mais pour cela il faudrait qu’elle pose le pied sur les immondices qui recouvrent presque intégralement la moquette. Elle ne se souvient même plus de quelle couleur elle était à l’origine. Probablement pas ce gris maronnasse crasseux qu’elle peut apercevoir entre deux tas d’ordures, en tout cas.

Du coin de l’œil, elle perçoit un mouvement sur sa gauche. L’homme qui l’accompagne toussote un peu et sort une cigarette d’un paquet qui semble avoir connu la guerre ou peu s’en faut. Natacha se demande même comment la longue tige tordue qu’il porte à sa bouche a pu rester entière. L’homme allume sa cigarette avec un raclement de gorge écœurant, et la jeune femme grimace imperceptiblement. Elle a toujours détesté l’odeur du tabac – enfin, au point où elle en est…Elle se tourne légèrement pour mieux l’observer. Elle n’a jamais aimé les moustachus non plus – décidément, il a tout pour plaire, songe-t-elle ironiquement.

L’homme s’avance prudemment dans la chambre, en repoussant du bout du pied quelques vêtements – sales, évidemment – qui se trouvent sur son passage. Sa cigarette toujours collée au coin des lèvres, il sort de sa poche un petit calepin aux pages tellement froissées que Natacha se demande – encore une fois – s’il est réellement possible d’écrire dessus sans les déchirer. Tout semble froissé chez cet homme dégingandé, depuis son pardessus d’un beige passé jusqu’à son chapeau sorti d’une autre époque. Peut-être qu’il regrette l’époque du rideau de fer, ou alors il se prend pour un privé américain des films noirs des années quarante, elle ne sait pas trop. Il s’avance encore, jusqu’au lit collé contre le mur, sous la fenêtre. Natacha espère qu’il va en profiter pour l’ouvrir, mais elle ne dit rien et reste immobile, incapable de dépasser le pas de la porte.

L’homme se penche sur le lit, si près des draps défaits que sa cigarette manque de peu de les brûler. Pas que ça ait vraiment de l’importance après tout, mais Natacha n’a pas envie d’avoir à gérer un début d’incendie, en plus de tout le reste. Ce type lui fait l’impression d’avoir à peu près autant d’intelligence qu’un protozoaire, elle est surprise qu’on lui ait envoyé quelqu’un comme lui. Enfin, elle ne se fait pas d’illusions, ce n’est pas comme si toute cette affaire avait tant d’importance pour le reste du monde.

Mais c’est important pour moi.

Alors elle décide enfin ses pieds à bouger, et finit par rejoindre l’homme, sans s’embarrasser, elle, des détritus qui jonchent le sol. De toute façon ses chaussures sont foutues, ça fait des mois qu’elle doit s’en racheter des neuves, alors…Le flic s’est assis sur le rebord du lit et Natacha réprime un haut-le-cœur ; il vient de se rallumer une cigarette et n’a même pas pensé à ouvrir la fenêtre. Elle ne sait pas comment il fait pour paraître aussi indifférent à tout – quelque part, elle l’envie un peu. Mais ce n’est pas non plus comme s’il était vraiment concerné, après tout.

Il y a du sang sur les draps. En dehors des types du labo qui sont passés quelques jours plus tôt pour récupérer tout ce qu’il y avait à récupérer – c’est à dire pas grand-chose, vu le désordre qui règne en maître sur la pièce – ils sont les seuls à s’être déplacés. Elle et ce type détestable à l’accent ukrainien, ou géorgien, à vrai dire elle s’en fiche complètement. Natacha ouvre en grand la fenêtre aux carreaux aussi dégoûtants que le reste de cet endroit sordide, puis inspire profondément l’air froid qui s’engouffre aussitôt, sans toutefois parvenir à réellement chasser les effluves nauséabonds qui chargent l’atmosphère.

Elle est calme à présent. Elle se tourne vers le bureau, sans un regard pour le flic qui continue de prendre des notes sans se formaliser de son manque d’attention. Au milieu du fouillis de feuilles volantes et de magazines, elle attrape du bout des doigts une photo représentant un massif de rhododendrons – une carte postale. L’image en elle-même est plutôt laide, et la composition n’a vraiment rien d’extraordinaire, mais Natacha ne peut empêcher ses lèvres d’esquisser un sourire nostalgique et sa gorge de ravaler un sanglot étouffé.

Plus que ce quartier russe de New York où ils vivent depuis leur enfance et d’où Nicolas n’a jamais voulu partir, plus que cet homme à l’accent prononcé et à l’allure désuète qu’on lui a collé dans les basques pour l’enquête, c’est ce bout de carton insignifiant qui lui fait le plus penser à la Russie et à son frère. Cette carte postale idiote qu’elle lui avait envoyée lors de vacances en Sibérie, quelques années auparavant, et qu’elle avait choisie justement parce qu’elle n’en revenait pas que de telles fleurs puissent pousser dans un endroit pareil. Cette carte postale qui disait :

Espèce de petit con, injonction du Kremlin ou pas – mais quelle idée stupide, franchement, comme si je n’allais pas pouvoir repasser la frontière – tu sais très bien que je ne te laisserai jamais tomber. Je t’embrasse, essaie de ne pas faire de bêtises d’ici mon retour.

Elle n’avait pas pu tenir sa promesse, en fin de compte.

 
 
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