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au 31 Mai 21 :
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La Boîte
Par BlackNemesis
Originales  -  Drame  -  fr
One Shot - Rating : T (13ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 1     3 Reviews    
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Disclaimer : à moi et il n'y a pas de quoi en être fière.

Réponse à un défi sur Nawak, au thème imposé "la boîte" dans lequel il fallait intégrer les mots suivants : 

- obscurité
- chance
- mitigé
- coloscopie
- vert
- lointaine
- vache

 

LA BOITE

 

 ***********************

 

« Ça va aller, tu verras. »

 

Marc ne pourrait en être moins sûr cependant, il hoche la tête et il émet quelque chose qui s’apparente vaguement à un sourire en direction de Manuel dont le visage angélique est à peine éclairé par les faibles rayons de lumière qui percent à travers les persiennes.

Dans l’obscurité ambiante, il pressent plus qu’il ne voit le sourire franc que lui renvoie Manuel, ce sourire qui, habituellement, donne à Marc envie de se mettre à genoux pour rendre grâce à tant de beauté, tant de bonté.

 

En cet instant, pourtant, les sentiments de Marc sont mitigés. Même s’il aime Manuel de tout son être, il voudrait qu’il ne soit pas venu aujourd’hui. Il préfèrerait rester seul dans la pénombre, à tourner et à retourner cette boite entre ses mains sans jamais se décider à l’ouvrir. Et craquer. En solitaire. A l’abris du regard bienveillant et un peu enfantin de Manuel.

 

Il voudrait un peu de solitude mais lorsque les bras de Manuel s’enroulent autour de son cou, il ne fait rien pour le repousser. Au contraire. Il tient la boite d’une main tout en s’accrochant à Manuel de l’autre, embrassant son avant bras avec frénésie.

 

« La vache, murmure Manuel de sa voix grave et envoûtante, quelque chose me dit que cette boite ne contient pas l’écran plasma dont je rêvais. »

 

Marc ne peut se retenir de pouffer de rire. Dieu qu’il aime cet homme ! Manuel est le genre d’homme agaçant contre lequel on ne peut jamais rester fâché plus de cinq minutes. Il possède ce don crispant de toujours avoir ce sourire contagieux au coin des lèvres et cette personnalité attachante qui rend parfois Marc paranoïaque. Il considère Manuel comme un aimant et il se dit que si lui, malgré toutes les barrières qu’il avait érigées autour de lui, est irrémédiablement attiré, n’importe quel homme normalement constitué devrait l’être aussi. La première fois qu’il a exposé cette théorie à voix haute, Manuel a tellement ri qu’il en pleurait en se tenant les côtes.

 

Et même en ces circonstances à la joyeuseté très lointaine, Manuel parvient à alléger un peu la souffrance de son compagnon. Marc montre un vieux balai qui traîne dans le coin de la chambre poussiéreuse.

 

« Tu veux jouer, Manuel ? On va dire que je suis le docteur et que c’est l’heure de la coloscopie. »

 

Manuel simule l’horreur absolue en reculant de quelques pas puis il saute sur l’occasion pour s’éclipser. Il dit que Marc est fou et qu’il va aller fumer une cigarette dehors pour soulager un peu sa peine de vivre avec un désaxé pareil.

 

Marc lui prend la main et il l’attire contre lui. La chaleur de Manuel le réconforte instantanément et lorsque leurs lèvres se touchent, Marc n’est plus conscient que d’une chose : de la chance qu’il a eue le jour où il a rassemblé tout son courage pour aller parler à cet homme qu’il croisait toutes les semaines dans ce point presse.

 

Manuel se détache lentement, puis il sort de la pièce, les mains enfoncées avec nonchalance dans les poches de son pantalon noir.

 

Marc n’a pas lâché la boîte mais il se rend compte qu’elle n’a aucune importance. Rien dans cette pièce n’a d’importance. Ni le papier peint d’un vert écoeurant qui n’a jamais été changé depuis son départ en catastrophe, ni cette boîte sur laquelle est écrit son prénom, ni le monceau de poussière que sa mère respirait trois jours plus tôt…Quand elle respirait encore.

 

Tout est censé lui appartenir à présent mais Marc veut juste tout vider, tout jeter, comme pour effacer toute trace du passage de sa mère et du mal qu’elle a pu lui faire en le traitant d’aberration de la nature le jour où il lui a annoncé son homosexualité.

 

Pendant une dizaine d’années, il a cherché à rependre contact avec elle mais il s’est heurté à ses refus, à ses injures et au fait que pour elle, il n’existait plus. Il a passé ses Noëls seul, à imaginer sa mère entourée de ses frères et sœurs…Cette image lui faisait tellement mal qu’il enfouissait la tête dans son oreiller pour hurler sa frustration et puis, graduellement, ses frères et sœurs sont venus passer Noël avec lui plutôt qu’avec elle.

 

Sa sœur aînée avait été la première à sonner chez lui, prétextant que « la vieille » devenait sénile. Tous l’avaient suivie et Marc avait appris que sa mère avait fait de son rejet pour lui une obsession. Chaque prétexte était bon pour le rabaisser aux yeux de ses frères.

 

Et puis Manuel est arrivé. Un seul de ses sourires a su combler ce vide en Marc. Lentement, il a commencé à se dire qu’il pouvait choisir sa famille et que sa mère ne lui était pas indispensable. Il ne se voile pas la face, il sait pertinemment que la mère de Manuel a joué un rôle crucial dans son détachement envers sa propre mère. Cette femme au cœur immense a accueilli Marc avec une gentillesse et une douceur auxquels il n’était plus habitué. A bien y réfléchir, la vieille ne s’était jamais montrée affectueuse.

 

Elle est morte seule finalement. Aucun de ses enfants n’a fait le déplacement pour elle. Ils sont tous restés chez eux à l’ignorer pour venger le mal qu’elle a fait au petit dernier…Tous sauf le petit dernier, le mouton noir. Ceux qui étaient assurés de l’amour sans faille de leur mère n’ont pas voulu d’elle alors que Marc avait passé dix ans à supplier pour en grappiller quelques miettes.

 

Il regarde à nouveau autour de lui et il éprouve de la tristesse pour la vie morne et la mort solitaire de sa mère, mais aucun manque. Il ne pleure pas et il sait qu’il ne pleurera pas. Peut être parce qu’elle n’en vaut pas la peine, ou peut être parce qu’il a trop pleuré à cause d’elle et ce, bien avant son départ de cette maison. C’est qu’elle avait la main leste et qu’elle frappait fort pour un si petit bout de femme.

 

Il observe la boite, la secoue un peu et au sons qu’elle émet, il sait qu’elle contient sûrement des lettres. Des lettres de qui ?

 

La boîte porte son prénom mais il doute que les lettres soient celles d’une mère exprimant ses regrets. Ce n’est pas le genre de la maison.

 

« Vas-tu te décider à l’ouvrir cette boîte ? » Demande Manuel en entrant, gommant pendant quelques instants l’odeur de poussière avec celle de la cigarette imprégnée sur ses vêtements et ses cheveux.

 

Marc déteste cette odeur mais aujourd’hui, elle est la bienvenue dans cette maison où il suffoque.

 

« Non, répond-il alors d’une voix décidée. Je me fous de ce qu’elle contient. »

 

D’un geste sec, il jette la boîte sur le lit où s’est éteinte sa mère et il tourne les talons. Manuel ne pose pas de questions, il se contente de faire un signe de croix avant de sortir de la chambre.

Fin.

Merci aux quelques courageux qui auront lu ce texte. 

A bientôt ^^ 

 

 
     
     
 
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