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Le jaune me sied à merveille.
Par Keridwen
Pèle-Mèle  -  Drame  -  fr
1 chapitre - Rating : K (Tout public) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 1     0 Review    
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Chapitre 1

Je lui ai simplement tourné le dos, laissant mes larmes s’échapper de leur enclot sphérique. Plutôt cocasse un homme qui pleure à trente et un ans. Mes cordes vocales, pourtant intactes, ne parvenaient pas à remuer toute la rage et la déception qui me tiraillaient. L’esprit embrumé par les informations que j’essayais tant bien que mal de traiter une à une, la gorge aussi nouée qu’un linge qu’on essort, je fuyais vers le nord ou le sud. Je n’aurais su dire quelle direction prenaient mes jambes. Elles m’embarquaient aussi loin du drame que possible. L’Homme et son instinct de préservation font des merveilles, au moment où on en a le plus besoin par ailleurs.

 

J’ai voulu courir, j’ai voulu crier, j’ai voulu m’arrêter, prendre une batte, péter une glace, boxer un inconnu dans la rue, secouer une gamine de treize ans indécemment habillée, fermer les yeux en traversant au feu vert, éconduire la professionnelle du coin poliment, chanter les premiers versets de la Bible selon Jean qu’on m’avait fait avalé au catéchisme, manger du serpent, me faire magnétiser, apprendre le sanskrit et le langage des signes, faire du surf en Australie, savoir jouer de la flûte traversière même si c’est catalogué féminin, le torturer jusqu’à ce que mort s’en suive, la mettre enceinte, la quitter.

 

La vérité dans tout ce fatras sans consistance, c’est que je suis un lâche. Incapable d’avoir assez de cran pour agir. Un de ces hommes trop amoureux pour s’exhorter une femme, trop peureux pour en finir. Les désirs seuls suffisent seulement à déterminer la personne que l’on voudrait être. Les actions la finalisent. Cette personne que je ne connaîtrais jamais.

 

En attendant, j’en conviens : je suis un infâme paria.

 

Cisaillé, suturé, puis redécoupé sans anesthésie. Mon chirurgien est une femme bien trop exceptionnelle pour s’être contentée d’un seul patient. J’aurais voulu signer une décharge pour ne pas être réanimé. Mais quand bien même, elle l’aurait bafouée. Elle a perdu toute crédibilité à partir de la deuxième fois. Et je lui redonne encore et encore le droit d’entrer en salle d’opération.

 

Mon amoureuse d’enfance, Elisa, me traitait de « bonne poire » comme on traite un chiot de « jolie petite chose ». Après coup, j’ai compris que je n’étais pas assez courageux pour me faire appeler autrement. Elisa s’était cantonnée à cette provocation anodine.

 

Elle, elle a fait bien pire.

 

A dire vrai, cette comparaison de petit canidé me convenait parfaitement. Boudeur un moment, mais toujours loyal. Pourquoi n’avais-je pas été dressé comme un Bull-Dog de combat ? Ma carrure pouvait faire aisément illusion. Mais le tyran qu’elle était avait vite compris l’imposture. J’étais un véritable leurre. Un leurre amoureux d’une insatisfaite.

 

« Que tu m’assignes de coups, que tu assièges mon cœur intrus, mais que jamais tu ne prennes ma dignité ! »

 

L’idée était là. C’était pourtant si dur de la concrétiser. Vivre sans elle semblait plus dur encore que d’aimer une catin illuminée. Le courage me manquait même pour me jeter dans la Seine enchaîné à une ancre. La dégoûtante soumission dont je faisais preuve n’avait d’égale que la douleur de voir sa peau frémissante par l’effet d’un autre. Je me haïssais de l’aimer. Et je l’aimais encore plus lorsqu’elle me haïssait. Ces pouvoirs infinis pour me retenir ne cessaient de m’enfoncer dans ma cellule. Comme enfermé dans une salle aux matelassures blanchâtres, je me tapais la tête sans pouvoir me blesser vraiment.

 

Et je continuais d’y croire. Je continuais d’admirer les retranchements dans lesquels elle se projetait pour se faire pardonner. Tel un dictateur qui galvaniserait son peuple après avoir tué des innocents, elle allumait en moi l’espérance d’un jour nouveau. Un jour où elle me serait exclusive. J’ai compris bien plus tard que ce n’était pas elle le sombre ennemi qui voilait ma vie. Je devais me combattre. L’addiction se soigne, la dévotion amoureuse non. L’on m’a accablé d’autant de conseils que de reproches acerbes qui n’ont pas donné lieu à plus de courage de ma part.

 

Elle n’était que poison. Un breuvage délicat, fruité, agrémenté d’une douceur acidulée. Quel fou n’en deviendrait pas un adepte des plus dévoués ?

 
     
     
 
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