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La Belle damnée
Par july
Originales  -  Romance/Conte  -  fr
1 chapitre - Rating : K (Tout public) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 1     1 Review     Illustration    
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Chapitre 1

Note de l’auteur : je remercie tout particulièrement Atsuna pour la béta-lecture et l’illustration.

 

 La Belle damnée

 

          Ma marraine et moi habitions depuis peu dans une maison vieillie par le temps qui ne me plaisait pas du tout. Vide depuis des générations pour des raisons mystérieuses, la demeure tombait lentement en ruine.  Cependant, ce n'était pas ce genre de détail qui eut arrêté ma marraine. Convaincue par le prix alléchant de la maison, elle en avait fait l'acquisition sans une once d'hésitation, puis avait entrepris les travaux nécessaires avec enthousiasme.  Bien que le mobilier fût convenable, l’endroit gardait une odeur peu commune, presque irréelle, et mes inquiétudes vis-à-vis de cette demeure étaient appuyées par les affirmations persistantes des voisins quant au mythe de la belle damnée.

 

          La légende raconte  qu'à une époque lointaine, la femme qui vivait dans cette maison aurait été responsable de la mort de plusieurs jeunes gens, bien que personne ne fut en mesure de le prouver tant elle agissait avec discrétion. De même, Personne ne sut comment elle ôtait la vie de ses victimes, car jamais elle ne fut prise sur le fait.  Un seul indice venait à l'incriminer : elle disparaissait de la ville au moment même où chaque crime se passait, et ne réapparaissait qu'après. Pour ce détail redondant, cette femme fut accusée d'assassinat et fut enfermée par magie dans le lac qui longeait notre maison, qui fut la sienne autrefois. Depuis, toutes les personnes qui osèrent habiter la maison maudite se volatilisèrent de la même manière que les victimes présumées de la jeune sorcière, on ne retrouva de leur corps que de la moisissure.

 

          Le lac ou dormait la créature fut scindé en deux par un barrage surélevé, pour ne pas compromettre le sommeil de la belle. D'un coté s'étendait le coin où l'on pouvait nager, naviguer ; et de l'autre coté du barrage, le coin hanté. Ce coin fut vite abandonné. Les arbres y avaient poussé sans permission, formant un demi-cercle autour de l’eau stagnante, rendant le coin sinistre, voire funeste. Aucune embarcation ni surface nautique n'y avait été aménagée. Ainsi la légende fut bientôt oubliée, car la maison n'étant plus habitée, la meurtrière ne se manifesta plus.

 

         Cette légende me paraissait stupide. Après tout, si la magie existait, le monde serait meilleur que celui dans lequel je vis aujourd'hui. Néanmoins, je ne pouvais m’empêcher d’éprouver une certaine crainte quand je traversais le lac sur le guet. Celui-ci permettait à quiconque le voulait de passer d'une rive à l'autre plus rapidement ; c'était une sorte de raccourci, du moins pour ceux qui osaient s'y aventurer. Cependant, il était sur ma route, et me permettait d'aller plus facilement en ville, le seul lieu où je ne me trouvais pas totalement coupée du monde. Ainsi je le prenais très souvent, peut-être même tous les jours. Au début de mon séjour, je courais sur le guet de bois sur la pointe des pieds, partagée entre la peur de réveiller la créature, et l'envie de me prouver qu'elle n'existait pas. Puis, une fois sur l'autre rive, je trouvais ridicule cette exaltation pour une aventure qui ne m’arriverait jamais.

 

         Puis, les semaines passant, ma peur s'évanouit peu à peu, noyant cette vieille légende au plus profond de ma mémoire. Je finis par passer devant la partie abandonnée du lac sans craintes.

         

         Mais un jour, un détail incongru attira mon attention. Il y avait une embarcation, sur l'eau du lac abandonné. Une barque, ainsi qu'un long bâton, servant sans doute à se déplacer. Ceci raviva l'exaltation que j'avais ressentie longtemps auparavant ; mes yeux écarquillés pétillèrent, et je me mis à imaginer toutes sortes d’aventures qu’il pourrait m'arriver, si j’osais...

 

         La partie terre-à-terre et raisonnable de moi, pourtant bien présente, avait laissé place aux pensées enfantines que jusqu'alors j'avais très vite oubliées, la vie m'ayant faite mûrir avant l'âge requis. L'envie de découverte rongeait à présent toutes mes bonnes résolutions. Je n'avais pas envie d'écouter, ni la légende, ni les recommandations des habitants de la ville, je voulais m’écouter, moi. Et la voix de mon intérêt me poussait à aller voir cette eau si étrangement paisible, ne serait-ce que pour me prouver qu'il n'y avait rien dans ces profondeurs lugubres.

 

         Tandis que je descendais de la passerelle pour rejoindre les rives du lac interdit, je ne vis pas l’onde solitaire qui s’était étendue sur l'eau pour traverser le lac de part en part. Je continuais de descendre, enlevant les branches et les ronces pour pouvoir atteindre la barque de bois. Les épines m'égratignaient, me faisant saigner, aussi je me demandai plusieurs fois si je n'aurais pas dû faire demi-tour. Mais je continuai cependant, et arrivai jusqu'au ponton aux planches chancies auquel la barque était amarrée. L'endroit, vu d'en-bas, était plus que singulier.

 

         La barque tenait immobile sur la surface, et le bâton plongeait lamentablement dans les profondeurs noires de cette étrange étendue marine. Le décor était pathétique ; les algues avaient recouvert les rives et le ponton, et il était difficile de ne pas glisser. Les arbres qui avaient poussé suite à l'abandon du terrain devaient être centenaires : leurs branches s'entrecroisaient tant et si bien qu'on ne voyait que très peu le ciel entre les feuillages qui étouffaient les sons extérieurs, plongeant ainsi la scène dans le silence.

 

         Les clameurs dans ma tête se battaient en duel : l'une me criait de ne pas faire un pas de plus, et de battre en retraite. L’autre, celle de ma curiosité, me hurlait de continuer à avancer. Je ne pouvais pas partir avant d'avoir vu de mes propres yeux la preuve qu'il n'y avait rien d'anormal dans ce lieu. Au milieu de ces voix, mon cœur battait à tout rompre dans mes oreilles, et je décidai d'avancer. D'abord sûrement, poussée par mon intérêt, puis de plus en plus craintivement. Je posai un pied peu assuré sur le fond de la barque chancelante. Une fois installée, je pris le bâton humide délicatement dans mes deux mains. Le sang battait dans mes veines si fort que je cru qu'elles allaient éclater, mais je commençai à planter le bâton de mes mains tremblantes dans les profondeurs du lac.

 

        Curieusement, le fond du lac était rocheux, et le choc du bâton raisonnait jusqu'à mes oreilles de manière tout à fait étrange. Lentement, j'avançai. Le ciel s’assombrit encore, plongeant le lieu dans la pénombre, et me rendant de plus en plus anxieuse. Arrivée au milieu du lac, je respirai. J'étais saine et sauve.  Je sentis mes épaules s'affaisser, et poussai un soupire de soulagement, me moquant de moi même. Il n'existait rien de magique ici. Juste un lac, un bâton et...

 

        Un clapotis me fit sursauter, éveillant mes sens de nouveau. Je retins mon souffle tendis que mes yeux balayaient vivement la surface du lac pour trouver son origine. Le chuchotement de l’eau se fit entendre, plus proche encore.

 

        Puis tout se passa très vite. Le bâton que je tenais dans ma main crispée s'enfonça d'un coup dans l'eau, comme aspiré. Mon corps tomba à la renverse, tiré par le bout de bois, et je plongeai malgré moi dans les abysses. 

 

 
     
     
 
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