Voici après une trop longue attente, pardonnez-moi, le chapitre 9 d'Education!
Il est dédié à MZ, ma source d'inspiration sans fin.
Je remercie bien sûr Lilithc et Elberane pour leur travail de bêta exceptionnel, leurs conseils avisés et leur patience! Vos yeux et vos neurones leur doivent beaucoup pour la lecture de cette fic.
Amusez-vous bien!
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Ron respira à pleins poumons l'air à l'odeur boisée. Enfin à Pré-Au-Lard! Il ne lui restait qu'un peu de route, quelques kilomètres le long de la forêt interdite, et il serait de retour à Poudlard.
Les consignes de sécurité empêchaient toujours de transplaner dans l'enceinte du château, mais au moins, on pouvait à nouveau circuler librement dans le petit village sorcier.
Quelques ruines rappelaient la guerre, et cette période durant laquelle des alarmes se déclenchaient dès qu'un sorcier transplanait ou se déplaçait après le couvre-feu. Cela fichait un peu la chair de poule, mais Ron Weasley était un jeune homme très positif, et les souvenirs qui lui revenaient en mémoire lorsqu'il regardait autour de lui les habitants s'activer, les marchands ouvrir leur boutique, et les enfants trépigner devant chez Zonko étaient joyeux.
Un gosse le bouscula un peu en riant, mené maladroitement par un balai pour enfants qui ruait, déclenchant ses rires. Décidément, la vie reprenait ses droits. Quoi qu'on en dise, la page se tournait et il pouvait à nouveau sentir refluer en lui le bonheur et l'insouciance, après des mois de doute, de haine, de peur.
Ah, les après-midi passées à Pré-au-Lard! Les bonnes tasses de Bièrraubeurre prises chez Mme Rosemerta, les sucreries achetées, les promenades près de la cabane hurlante- et bien sûr l'inoubliable jour où Harry, sous sa cape d'invisibilité, avait effrayé Malefoy et ses comparses avec quelques boules de neige!
Dire que des crétins pouvaient imaginer que son meilleur ami puisse avoir une quelconque relation avec ce type! Quand on pensait à leur passé commun, c'était risible.
Bien sûr, Harry avait toujours eu un rapport étrange à Malefoy. En sixième année, Hermione s'était même inquiétée de cette obsession; et lui aurait volontiers laissé crever la fouine dans la salle sur demande. Mais l'un dans l'autre, Harry avait toujours pris les bonnes décisions. Cette fois encore, Ron avait une confiance aveugle dans le jugement de son ami.
Il remonta une colline, et derrière un virage- ce virage que tous les élèves de Poudlard connaissaient pour l'attendre avec impatience-, il savait qu'enfin les grilles du parc allaient apparaître de derrière les arbres, majestueuses.
Cette fois-ci, il venait à pied. Pas par un passage secret, pas avec un Sombral, pas en voiture volante; il venait en tant qu’invité. Son cœur se serra, à la fois de joie et de nostalgie. Cette bonne vieille école!
Le soleil matinal était encore pâle, et peinait encore à réchauffer la cime des pins quand il franchit l'enceinte du château, les pas de Rusard dans les siens- obséquieux, sa vieille face si pleine de glucose sirupeux que Ron se demandait comme il pouvait encore décoller ses lèvres ridées pour lui sourire.
Comment le vieux et grincheux Rusard était soudain devenu un des plus grands admirateurs du mythique Trio qui avait combattu Lord Voldemort, Ron ne voulait pas forcément le savoir; malheureusement pour lui, Ginny lui avait glissé un jour qu'elle l'avait surpris en train de découper leurs photos dans la Gazette et les compiler dans un petit album rose, qui côtoyait les inventions des jumeaux Weasley confisquées au cours des années, chéries maintenant comme des œuvres d'art.
L'idée lui en avait donné le tournis.
Il avança d'un bon pas, souriant comme un benêt à la cabane de Hagrid, au lac, au parc et même à la grande porte; il sourit au vestibule encore vide d'élèves, sourit à Rusard qui lui indiqua où poser ses affaires pour la journée, il sourit aux gargouilles, aux armures sur le chemin le menant au bureau de la directrice, il sourit au tableau qui lui annonça qu'il était attendu, il sourit à la porte qui s'ouvrait magiquement devant lui pour lui céder le passage jusqu'au bureau de MacGonagall.
Ses joues lui faisaient mal, il était certain de s'être collé des rides à force de sourire. Il comprit que c'était le moindre de ses maux quand il aperçut sa sœur en larmes sur une chaise, le nez rouge et coulant.
La directrice lui tendait ce qui semblait être son millième mouchoir, à en croire le bureau jonché de papiers froissés, et son regard contenait plus d'agacement que de compassion.
Il se précipita:
-Ginny!
Les yeux rouges de sa sœur se levèrent sur lui, un maigre sourire vint orner son visage.
-Ron, gémit-elle. Heureusement que tu es arrivé si vite...
-Votre sœur a tout à fait eu le temps de se remettre, elle a quitté l'infirmerie ce matin, Monsieur Weasley, tempéra MacGonagall d'un ton sec alors qu'il allait, lui aussi, faire couler un torrent de larmes. Je me contentais d'écouter sa version des faits.
Ginny eut un regard noir, et son frère vérifia furtivement que rien n'avait pris feu sous l'effet de ses prunelles.
-J'ai été attaquée, professeur. Comme je vous le disais, Daphné...
-Chacune de vos paroles est restée gravée dans ma mémoire, Miss Weasley, inutile de tout reprendre au début.
-Mais plus personne n'est en sécurité, si ils s'en prennent même aux sang-purs tels que moi! Même les professeurs! Prenez ce pauvre monsieur Slughorn...
-Je doute que votre querelle d'étudiants ait quoi que ce soit à voir avec l'agression qu'a subi Horace.
Le visage de la rouquine se renfrogna brièvement, si vite que Ron se demanda s'il avait rêvé cette lueur de haine dans son regard; puis elle tourna son visage angélique vers lui et l'implora de la ramener à la tour Gryffondor, et Ron Weasley, investi de la mission de Grand Frère Protecteur, oublia tout.
Ginny était sa sœur, Ginny s'était fait frapper, elle avait besoin de lui. Et il lui apporterait tout le soutien dont il serait capable.
Lui saisissant la main- oh, cette si petite main!-, il salua Minerva MacGonagall qui s'occupait de faire disparaître les mouchoirs froissés et salés de larmes d'un coup de baguette, et prit la direction de la salle commune des Gryffondor.
Il était là, tout irait mieux; d'ailleurs, avec un peu de chance, il pourrait même voir Harry avant qu'il n'aille en cours! Et qui sait, peut-être aussi l'y accompagner?
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Romilda remit coquettement une mèche de ses longs cheveux bruns derrière son oreille, rougissant comme il sied à une jeune fille alors que Ginny lui présentait son frère.
Elle connaissait parfaitement Ron Weasley, le fameux et très laid ami de Harry Potter, aux taches de rousseur innombrables, aux trop grands pieds et au nez en trompette; de nombreuses et gênantes rumeurs avaient couru sur eux lorsqu'ils étaient en sixième année. Le rouquin se serait trimbalé en pleine nuit dans tout le château en hurlant son amour pour elle.
Une démonstration extrêmement embarrassante, mais qu'elle se sentait tout à fait prête à oublier, à présent que le garçon pouvait servir leur cause. D'autant que de nombreuses filles à Poudlard- dotées de goûts particuliers, ou de myopie sévère- semblaient trouver le rouquin extrêmement mignon.
Elle avait quasiment pu sentir leurs hormones se déchaîner quand le garçon avait passé le tableau de la Grosse Dame.
Elle avait conscience que l'avenir était maintenant aux Weasley, et non à Potter qui se fourvoyait avec des Serpentard et des Mangemorts; le tout était d'entamer la séparation de ces deux partis pour que rien ne vienne entraver les projets de Ginny.
Romilda aurait beaucoup donné pour voir le château débarrassé des Serpentard dans leur entier; les sang-purs s'y concentraient, et détenaient le pouvoir social depuis de longs siècles, se transmettant des fortunes et des postes haut placés de génération en génération.
Elle voulait mettre à terre et fouler aux pieds tous les types du genre de Malefoy, qui n'avaient pour seul mérite que leur naissance. Si la guerre n'avait pas été suffisante pour les écraser, s'ils avaient encore la force de ramper comme des vermines et de s'introduire à nouveau dans l'école, alors sa mission était d'aider Ginny à les en débarrasser définitivement.
Elle lissa du plat de la main sa robe de sorcière, regrettant qu'elle soit un peu élimée, et écouta patiemment Ron Weasley s'indigner contre ceux qui s'en étaient pris à sa sœur. Comme toujours, il manquait cruellement de distinction, parlant d'une voix puissante et avec de grands moulinets de ses bras musclés; ils avaient beau n'être que dans la salle commune des Gryffondor, certains élèves commençaient à les regarder d'un œil mauvais en l'entendant plaindre Ginny avec autant de véhémence.
Priant pour que Daphné ne vienne pas chercher son amoureux avant d'aller en cours, et que personne ne vienne contredire la version des faits donnée par Ginny, elle souriait de toutes ses dents d'un air convaincu au rouquin, ponctuant ses phrases d'exclamations ravies.
Cette béatitude forcée ne l'empêchait pas de voir autour d'elle les élèves prendre position, tout doucement. Certains chuchotaient en les regardant, manifestement en désaccord et prêts à donner leur vision des choses à ce garçon manifestement mal informé, ce qui lui donnait des sueurs froides. Pourquoi Ginny ne faisait-elle pas taire son frère?
Heureusement, nombreux étaient ceux qui ne disaient rien, ne prenaient pas position; et quelques-uns même partageaient leurs opinions concernant les sang-purs et leur place à Poudlard. Elle le savait, puisqu'elle passait sa vie à faire campagne, à sonder les élèves, à découvrir les failles dans lesquelles s'engager pour les convaincre.
Beaucoup avaient peur, et Ginny avait fait un choix stratégique en ne déguisant pas ses meurtrissures; les ailes de son nez délicat étaient rouges, on voyait qu'elle avaitété frappée, et cela était un rappel constant à ceux qui la croisaient: le danger était encore partout!
-...d'ailleurs, tu ne crois pas qu'il aurait dû agir plus tôt? Je veux dire, on a frappé ma sœur, quand même!
Elle sortit de ses pensées et répondit machinalement, se demandant de quoi pouvait bien parler Weasley frère pour donner un tel froncement de nez à Ginny. Franchement, elle avait l'air constipée.
-Évidemment, personne ne peut laisser passer ça, glissa évasivement Romilda.
Un grand sourire s'épanouit sur le visage du roux.
-Je le savais bien! Je vais aller lui en parler, il aura la solution, il l'a toujours!
-Ron, peut-être que ce n'est pas une super idée, tenta Ginny.
Merlin, mais de qui parlait-on? Du fantôme de Dumbledore?
Posant une main qu'il voulait rassurante, mais qui devait être terriblement moite sur l'épaule de sa sœur, il assura:
-Vous vous êtes séparés, d'accord. Mais Harry ne te laissera jamais frapper pour autant. Tu devrais te reposer sur lui, ça vous rapprochera peut-être...
Ah. Potter. Cela expliquait la tête de "j'ai-mangé-un-bonbon-surprise-de-Bertie-Crochu-et-c'était-pas-le-bon" qu'arborait Ginny. Pour tout dire, Romilda aurait parié sur Super-Acide-Citron, ou Pus-de-Niffleur, tant son amie avait du mal à cacher tout le bien qu'elle pensait de Potter.
Romilda vit Ginny ouvrir la bouche, une réplique sûrement cinglante et peu flatteuse aux lèvres, quand par bonheur Dennis Crivey l'interrompit.
-Ron! Ron, c'est tellement bien que tu sois venu, pourquoi est-ce que tu es là? Tes études? Tu as un boulot? Combien de temps tu restes? Je pourrai te prendre en photo avec moi et Harry? Tu veux un Fondant du Chaudron?
Le petit blondinet avait saisi un avant-bras de Ron - certainement la seule partie qu'il pouvait saisir sans troubler les bonnes mœurs, vu sa taille-, et le secouait de manière ridicule pour ponctuer ses phrases, au même rythme que ses petits cris de joie.
Notant l'air amical du roux, malgré l'invasion de son espace personnel, Romilda conserva son sourire factice. Ginny, elle, tentait de reprendre un aspect neutre, avec plus ou moins de succès: même si elle considérait Dennis comme un abruti sans conséquence, il restait tout de même un fervent partisan de la relation Potter-Malefoy.
Un ennemi.
Pas un dangereux, pas un important, mais tout de même. L'air gentiment méprisant qu'elle arborait montrait bien que pour elle, un Crivey ne serait jamais un obstacle.
Romilda observa Ron entamer une joyeuse conversation avec Crivey, pendant que des rouages se mettaient en place de manière presque visible dans le crâne de Ginny. Merlin, elle allait encore mijoter un de ses plans, ça se voyait à la manière dont elle dansait d'un pied sur l'autre, avec impatience, en fixant les deux garçons en pleine conversation.
-Non, je suis juste venu voir ma sœur... Et prendre des nouvelles d’Harry, évidemment!
Il avait l'air tout de même inquiet en prononçant le nom de son meilleur ami. Ah! Il y avait déjà une faille à exploiter de ce côté-ci!
Dennis, comme à chaque mention de son héros, en entama l'apologie:
-Oh, il est en forme, il se nourrit, tu verras... D'ailleurs, si tu veux, il est encore sûrement dans les dortoirs, il se prépare pour son premier cours.
Le sourire du roux s'épanouit encore plus. Ce sourire n'avait donc pas de limites? Romilda n'en revenait pas. Ginny non plus, à l'entendre préciser, acerbe:
-Oui. Potions. Il faut qu'il se prépare, c'est sûr...
-Merlin, mais tu es jalouse!, s'exclama le petit Crivey, hilare. Ginny fronça les sourcils. Un peu plus, et elle attirait l'attention de son frère sur un sujet capital; et en une seule phrase, le gamin l'avait désarmée.
Finalement, il s'avérerait peut-être dangereux.
-Je ne savais pas que Harry était devenu coquet, s'extasia Ron. Il a réussi à coiffer ses cheveux?
-Non, évidemment, mais il a d'autres arguments!
Clin d'œil coquin du gamin, rires du roux. A vomir.
Le blond ne lâchait plus l'avant-bras couvert de poils et de taches de son. Romilda ne voyait plus comment l'en détacher, et Crivey marqua un point final avec un désarmant et enthousiaste :
-Allons voir ça! On le prendra peut-être en train de se peigner ?
Les deux garçons partirent, l'air joyeux, les plantant là sans plus de cérémonies. Romilda croyait rêver. Ils les avaient carrément oubliés, ou quoi? On pouvait entendre Ron demander si Harry avait besoin de se raser le matin, maintenant.
Ginny marmonna après son frère une petite flopée d''injures pour l'avoir abandonnée, elle agressée et dans le besoin, juste pour voir un ami, suivant de ses petits yeux rétrécis la progression de Crivey et son frère dans les escaliers.
Puis, sombre, elle murmura à Romilda:
-Surveille-les.
Romilda pâlit. Est-ce qu'elle était censée se glisser dans le dortoir des garçons?
-Comment ça?
-Crivey, Potter. Je ne veux pas qu'ils collent leurs sales idées dans le crâne de mon frère. Si Ron accompagne l'un ou l'autre en cours, tu les suis.
La brune déglutit. Elle était dans la classe de Potter, mais n'avait rien à faire dans les cours de Crivey.
-J'espère que ton frère suivra Harry...
-Moi aussi. Harry a potions, je veux que Ron soit témoin de ce qu'il se passe entre son cher ami et Malefoy.
Soudain, le visage de la rousse s'éclaira.
-Et tu sais quoi? Tu n'as qu'à les attendre ici pour être sûre! Tu pourras influencer Ron dans son choix, le pousser à suivre Harry en cours!
-Et tu crois vraiment que personne ne me verra venir?
-Tu n'as qu'à faire du rentre-dedans à mon frère, suggéra Ginny d'un ton léger. Elle dégrafa le haut de la robe de sorcière de Romilda, et lissa un peu ses cheveux. Tu seras parfaite, en soupirante.
Dans la salle, certains garçons jetèrent un regard amusé au duo. Gênée, Romilda se mordit les lèvres. Elle aurait bien aidé, mais elle trouvait la situation peu digne.
-Je croyais qu'il avait déjà quelqu'un? Granger, non?
-On cherche un prétexte pour que tu t'incrustes, pas à vous marier! Contente-toi d'être convaincante. Et fais-moi ton rapport ce midi!
Romilda soupira, vaincue. Un dernier regard, et sans remord, la rouquine l'abandonna devant les escaliers des dortoirs.
Repensant au nez épaté de Weasley, elle se dit que définitivement, Ginny n'avait aucune pitié; ni pour ses ennemis... Ni pour ses amis !
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Les Weasley avaient à peine quitté son bureau que MacGonagall sentit un grand mal de crâne l'envahir. Elle chercha du coin de l'œil la vieille Pensine de Dumbledore, puis renonça à l'utiliser: quoi qu'elle fasse, elle n'aurait jamais la vision clairvoyante de l'ancien directeur.
Elle se sentait vraiment troublée. Quelque chose clochait, avec la version des faits de Ginny.
Elle aurait été la première à la croire, à la défendre- elle s'était tout particulièrement attachée à cette élève, après ce qu'elle avait subi dès sa première année, possédée par le journal de Tom Jedusor. Le fait qu'elle ait été très proche de Potter l'influençait aussi, et l'envie de la croire la tenaillait.
Mais quelque part, sa cervelle débattait avec son cœur. Aussi charmante que soit la jeune Weasley, Daphné Greengrass n'était pas du genre à coller des roustes sans raison. Élève modèle, presque effacée, Daphné n'avait jamais fait de vagues- hormis le jour ou on l'avait surprise dans les bras de Dean Thomas, songea la directrice en souriant pour elle-même.
Tandis que Ginny Weasley...
Elle se leva de son bureau, soudain mal à l'aise. Des rumeurs couraient sur la jeune fille, ces derniers temps; et bien que Trelawney ne prenne sa défense avec la plus grande véhémence, beaucoup de professeurs la désignaient comme responsable de l'article de Rita Skeeter.
C'est vrai que la voir distribuer le journal dans la Grande Salle n'avait pas vraiment aidé. Mais après tout, quelles bêtises ne faisait-on pas après une rupture? Ginny avait voulu se venger de son ancien petit-ami, soit, mais elle n'avait peut-être pas pensé à mal en donnant ces exemplaires de la Gazette. Ce n'était qu'une enfant...
La directrice se sentait épuisée. Elle dormait de plus en plus mal, depuis que l'attention du monde sorcier s'était portée vers leur professeur de Potions et Potter. Elle sentait l'ambiance se détériorer en sein même de l'école, et priait pour qu'une intervention de Ron Weasley aide à faire cesser ces guerres intestines.
Ce que les jeunes pouvaient créer de problèmes, avec leurs histoires de cœur!
Elle jeta un œil à un amas de petites planètes cuivrées, en rotation au-dessus de la porte, petit système installé il y avait de cela si longtemps qu'elle ne saurait dire quel directeur l'y avait mis. Ce n'était pas très pratique pour lire l'heure, mais tellement joli et d'une magie si ancienne qu'elle n'avait pu se résoudre à s'en séparer.
Bientôt huit heures, et il faudrait qu'elle demande sa version des faits à Daphné Greengrass avant d'aller donner ses cours de Métamorphose. Elle devrait sauter le petit-déjeuner.
Elle remit en place ses lunettes, défroissa un peu sa robe et claqua des doigts. Lorsque l'Elfe apparut, elle le chargea de ramener un petit déjeuner, et de prévenir Daphné qu'elle devait venir au plus vite.
Merlin, pourvu que son déjeuner arrive avant Daphné, son ventre gémissait déjà! Elle entreprit d'ouvrir les nombreux courriers qu'elle avait reçu ce jour en attendant. Des lettres affolées de parents qui se demandaient quelle politique avait la nouvelle directrice, pour employer des Mangemorts; un courrier de Molly Weasley lui recommandant son fils et lui rappelant qu'il ne devait pas reprendre de tarte à la mélasse le soir, pour ne pas troubler son sommeil; une copie du nouvel Edit du Ministère concernant le salaire minimum dorénavant obligatoire pour les Elfes de Maison; une lettre rose et parfumée d'un sorcier lui déclarant sa flamme; une lettre anonyme, probablement d'un élève, réclamant qu'on serve plus souvent de la tourte aux repas.
Une assiette de pancakes apparut directement sur l'enveloppe rose dans un petit craquement sec, et Minerva se jeta dessus, éclaboussant la déclaration d'amour de sirop d'érable, les courriers oubliés.
Elle terminait son petit-déjeuner, et la lecture des nombreuses lettres, quand une main timide frappa à sa porte. Daphné Greengrass, songea Minerva en faisant disparaître les reliefs de son repas d'un coup de baguette.
-Entrez, Mademoiselle, tonna-t-elle en direction de la porte massive.
Une petite main blanche, un bras fin, une cascade de cheveux blonds et un air apeuré, la jeune fille s'approcha du bureau petit pas après petit pas, tête baissée.
Minerva soupira. Dire qu'elle allait devoir interroger comme une coupable cette pauvre gamine complètement terrorisée! Elle n'avait pas signé pour ça, en devenant directrice.
Elle tendit un bras vers la chaise lui faisant face, invitant Daphné à s'asseoir. La jeune fille eut un pâle sourire en s'exécutant.
-Vous savez pourquoi vous êtes ici, je suppose?
-Oui, je sais. J'espère que Ginny va mieux, ajouta-t-elle avec précipitation. Je ne voulais vraiment pas la blesser...
-Bien, racontez-moi.
Elle s'adossa à son siège, cala ses mains sous son menton et écouta Daphné raconter les événements de la veille. D'abord hésitante, la voix tremblante, la jeune fille se fit de plus en plus assurée tout au long de son récit.
De son côté, la directrice aurait été bien en peine de l'interrompre. Ce qu'elle entendait la laissait abasourdie. Soit Daphné était une menteuse hors pair, soit les rumeurs qu'elle avait entendues concernant Ginny Weasley étaient franchement édulcorées.
Soudain, elle regrettait de ne pas avoir utilisé la Pensine, plus tôt. Ses pensées fusaient dans sa tête à toute vitesse. Bien sûr, elle aurait dû y penser avant. Il ne s'agissait pas uniquement de rumeurs Malefoy-Potter et d'histoires adolescentes.
Elle se trouvait avec sur les bras des élèves meurtris par la guerre, pas suffisamment matures et solides pour passer l'éponge et panser leurs plaies; ces jeunes adultes réclamaient vengeance, et entamaient une véritable chasse aux sorcières- dont avait été victime Daphné Greengrass.
Les rumeurs concernant Potter n'étaient qu'un symbole de ce que ces personnes craignaient: qu'on oublie la mort des êtresaimés, qu'on oublie les meurtres, les souffrances, les tortures de la guerre- qu'en un mot, on pactise avec l'ennemi.
Aveuglés par leur souffrance, ils avaient pris pour cible les mauvaises personnes. Minerva avait conscience que la plupart des fautifs étaient maintenant morts, ou à Azkaban. De toute évidence, Ginny Weasley, accablée par le poids de ses propres morts, n'avait pas su voir ce simple fait.
Daphné avait cessé de parler depuis un certain temps quand la directrice retrouva enfin l'usage de la parole. Qu'aurait fait Dumbledore, dans cette situation?
-Mademoiselle Greengrass, voulez-vous un bonbon au citron?
-Je vous demande pardon?
-Ils sont délicieux, insista la directrice en lui indiquant d'un mouvement de main un plein bocal de petits bonbons. Vous devriez les...
Elle s'interrompit, fronçant les sourcils. Qu'est-ce que c'était que ce boucan, dans le couloir? Ils n'avaient donc pas fini de l'embêter?
Daphné tourna aussi sa jolie tête blonde vers la porte, pile au moment ou elle s'ouvrit sur un Dean Thomas échevelé. La jeune fille se redressa d'un bond.
-Dean, je ne dévore pas votre petite-amie, vous pouvez l'attendre dans le couloir, soupira Minerva, agacée.
-Ce n'est pas ça, madame...
Elle accorda soudain toute son attention au jeune homme. Il avait l'air vraiment paniqué, le souffle coupé comme après une longue course.
-C'est Potter... Et Malefoy... Ils se battent!
Daphné poussa un petit cri horrifié, et Minerva se leva en essayant de ne pas avoir l'air trop ravie. Enfin, ces deux-là lui apportaient un peu de satisfaction! Elle se surprit à espérer que Ron Weasley avait été présent pour y assister. Il pourrait ensuite raconter partout que les rumeurs concernant le professeur de Potions et le Héros National étaient infondées.
Elle saisit quelques Gallions au passage, certaine que le professeur Trelawney les lui réclamerait, maintenant que la relation Potter-Malefoy était officiellement rompue, mais elle s'en moquait. Son école et sa réputation étaient sauves. Maintenant, elle allait pouvoir se concentrer tranquillement sur le problème de Ginny et ses partisans.
Satisfaite, elle colla les deux amoureux transis dehors en leur recommandant d'aller chercher l'assistance de Mme Pomfresh et se dirigea d'un pas plus vif, plus jeune, comme revigoré vers les cachots.
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La lumière tamisée passant au travers de ses paupières fermées, la douleur lancinante dans tous ses membres et le matelas dur contre son dos; Malefoy n'avait pas besoin d'ouvrir les yeux pour savoir qu'il était à l'infirmerie.
Sa première pensée fut pour Potter. Est-ce qu'au moins on l'avait laissé près de lui? Il ouvrit les yeux et scruta les autres lits. Vides.
Évidemment. Ça aurait été trop beau.
Il pouvait frapper le Gryffondor, le maltraiter, lui jeter les pires sortilèges, mais hors de question de le tripoter. Il grogna de frustration en sentant une douleur vive traverser ses côtes. Potter n'y avait pas été de main morte, et il estimait qu'il aurait bien mérité une petite compensation, une récompense pour avoir aussi bien joué le jeu de la directrice.
Il se remémora son début de journée. Cela n'avait pas été une partie de plaisir, il s'était fait humilier douloureusement devant toute sa classe et devant Weasley le miséreux en prime; mais en même temps, les confrontations avec Potter étaient toujours... excitantes.
Sachant l'altercation inévitable, il s'était préparé. Comme un acteur, il s'était plu à imaginer quelques insultes bien senties, d'amusants prétextes pour lui chercher noise - ce qui était une tâche plutôt aisée vu son niveau en potions. Mais une chose était sûre, il ne s'était pas préparé à ce qui l'avait attendu.
C'était sa faute, il ne pensait pas que Weasmoche viendrait. Quand il l'avait vu rentrer dans la salle de classe, riant avec Potter comme s'ils étaient revenus plusieurs années en arrière, insouciant... Lui aussi s'était senti propulsé dans le passé. Son estomac s'était lesté de plomb à la vue des deux amis, lui rappelant les mois passés à les observer, à leur envier ces moments qu'ils partageaient, cette amitié indéfectible.
Wealsey était rentré les mains dans les poches, s'était installé à côté de Potter et lui avait lancé un regard léonin- provocant, puissant, plein d'assurance. Il n'aurait certainement pas tiré la même tronche s'il avait vu le regard dégoulinant que lui lançait Romilda Vane.
D'ailleurs, quelques temps plus tôt, il n'aurait pas du tout fait le malin en le croisant. Draco toisa le garçon: il portait pourtant les mêmes habits élimés, hérités de ses frères; il n'avait pas pris un centimètre, même s'il s'était musclé. Alors quoi? Qu'est-ce qui donnait autant d'assurance à l'ancien Gryffondor?
De se pavaner près de Potter?
C'était ça, l'aura du brun qui déteignait sur tous ceux qui pouvaient l'approcher?
Il bouillait intérieurement, mais commença son cours sans faire de remarque. C'était avec Potter qu'il était censé être en conflit. Si ce dernier avait préféré venir entouré de ses champions- Ron le frère, et Romilda le bras droit de Ginny, grand bien lui fasse. Lui n'avait besoin de personne.
Il n'était pas le Héros, celui-qui-a-tué-Voldemort, il n'avait pas besoin de son petit public. Pas besoin de fans pour l'encourager. D'ailleurs, il massacrait Potter et son petit cul dès qu'il voulait.
Écrivant au tableau une liste précise des multiples ingrédients nécessaires pour préparer la potion du jour, faisant crisser la craie contre le tableau noir, il essaya de ne pas trop se concentrer sur ledit petit cul de Potter mais plutôt sur le comportement de son propriétaire. Sérieusement, venir avec son meilleur ami, passe encore, mais Romilda Vane?
Une partie de lui savait que c'était le comportement à avoir pour faire taire les rumeurs, et que c'était tout de même mieux que de se remettre avec Ginny; mais il n'y pouvait rien, ça le foutait en boule.
Potter n'avait aucune idée de ce qu'il devait supporter. Il était un foutu paria, et dès qu'il commençait à s'en sortir, on le remettait à sa place. Publiquement. La gazette aurait même pu exiger qu'on le lynche, MacGonagall aurait cédé.
C'était humiliant. Mais c'était la seule manière de conserver sa place. Il savait qu'il n'en aurait pas d'autre.
Il se retourna pour donner sèchement quelques instructions et regarda les élèves se précipiter vers l'armoire à ingrédients. C'est vrai que la préparation était longue, et la plupart d'entre eux n'auraient pas le temps de la terminer.
Tant mieux, ça ne laissera pas le temps à Weas-laid de faire trop de dégâts.
Il l'avait déjà vu à l'œuvre en potions avec Potter, et honnêtement, il préférait une bonne bagarre que ce massacre au chaudron. Du coin de l’œil, il observa le rouquin ramener avec enthousiasme trois fois trop de racines de Mandragore à un Potter qui s'acharnait à les découper plutôt que de les piler. Il lui jeta un regard noir- bon sang, son plan était de faire exploser la salle encore une fois?- auquel le brun répondit par un redoublement d'efforts: maintenant, il avait tout simplement l'air de poignarder les restes de racine.
Il abandonna et continua le tour de la classe, humant les mixtures, examinant leur couleur, surveillant la puissance des feux; il devait même reconnaître que Dean Thomas avait un certain talent pour dédoubler les crins de licorne. Il en avait fait des dizaines de petits fils arachnéens, brillants et minuscules,auxquels Draco jeta un œil appréciateur. Du joli travail. Le crin, une fois divisé dans sa longueur, fondrait dans la potion et ses propriétés s'y mélangeraient mieux. Plus les fils étaient nombreux et fins, mieux c'était. Ceux de Dean étaient parfaits, et Draco les montra en exemple aux autres élèves, sous le regard abasourdi de Weasley qui chuchota quelque chose à l'oreille de Potter.
Potter qui rougit de plaisir et répondit avec un léger sourire au rouquin. Eh bien quoi, ils n'avaient jamais vu de crin dédoublé? Potter avait décidé de trouver Dean à son goût?
Il se renfrogna et reposa les crins soyeux, continuant de tourner autour de tables, donnant ça et là quelques conseils. Mais il sentait dans son dos le poids d'un regard. Weasley? Potter?
Romilda?
Luttant contre son envie de se retourner pour vérifier, et pour revoir les joues rosies de Potter- ce Potter rougissant lui rappelait furieusement le Potter à moitié nu qu'il avait embrassé un peu plus tôt-, il fit mine de s'intéresser à la mixture immonde qui vaudrait un T au pauvre élève qui la mélangeait dans le mauvais sens et un bon quart d'heure trop tôt. Celui-ci lui jetait des coups d’œil terrifiés, ignorant que les pensées de son professeur étaient bien loin du mélange boueux qu'il touillait.
Si Potter ne se décidait pas à lui donner un bon prétexte pour lui faire péter les lunettes sur le nez, il faudrait qu'il intervienne, et il allait encore passer pour le connard de service. Le cours se déroulait normalement, un peu trop; la classe était calme, et il voyait mal comment il pourrait faire dégénérer la situation.
Frustré, il retourna à la chaire professorale, ignorant superbement le brun et le roux qui souriaient innocemment au premier rang, et prit place avec majesté sur sa chaise.
Le son qui s'échappa alors de celle-ci réussit l'exploit de le rendre encore plus pâle, d'attirer l'attention d'une classe entière en moins d'une seconde et de déclencher au moins quinze fous rires incontrôlables.
Un bruit de pet.
Vert de rage, il se releva le plus calmement possible et asséna d'une voix sèche:
-Qui a ensorcelé ma chaise?
Ladite chaise, sentant certainement qu'il était question d'elle, laissa échapper une autre flatulence et cette fois un léger nuage d'un vert des plus toxiques s'en échappa, ruinant les efforts du professeur de potions pour paraître menaçant et ceux des élèves pour ne pas s'étouffer dans leurs rires.
-Qui?
Nouvelle flatulence. Des têtes de mort en fumée noire flottaient maintenant dans son sillage. Ah, Potter voulait la guerre? Il l'aurait!
Quittant la chaire- et la chaise péteuse par la même occasion-, il s'approcha à grands pas du pupitre de Potter qui essuyait ses larmes de rire avec un coin de sa robe.
-Potter... commença-t-il, menaçant.
-Professeur, sourit le brun en montrant toutes ses dents, en Draco dut faire appel à toute sa concentration pour ne pas fondre comme une de ces groupies qui se transformaient en guimauve à la moindre contraction des zygomatiques de Potter.
-Vous trouvez ça drôle, je suppose?
Weasley se leva, s'interposant avec un air pacifique et léger:
-C'était moi, ce n'était qu'une blague, Malefoy.
Puis, ajoutant à la cantonade:
-Chaises Péteuses, disponibles dans les boutiques Weasley, Farces pour Sorciers Facétieux, à seulement 15 Mornilles le sortilège! Fera péter la chaise de votre choix!
Il avait l'air très fier de lui. En attendant, ce n'était pas la faute de Potter, et lui avait besoin d'un bon prétexte pour tripoter… euh... frapper le brun. Alors il se décida à faire quelque chose qui lui couperait certainement l'accès à la boutique Weasley pour les mois à venir- à son grand regret, il aurait volontiers dépensé 15 mornilles pour faire une blague à la directrice.
-Potter, vous êtes viré de cours. Emmenez votre ami avec vous.
-Quoi? Non, Harry n'a rien à voir là-dedans, il ne savait même pas que...
-Silencio, murmura Draco en dirigeant sa baguette nonchalamment vers le roux. Potter se leva de sa chaise, un air de prédateur sur le visage. Bon sang, est-ce qu'il savait à quel point il avait l'air sexy, avec ce regard-là?
-Et si on refuse de quitter la salle?
Je te prendrai contre ton pupitre, Potter.
-Vous me forceriez à vous sortir à mains nues, alors, susurra Draco, doucereux. A sa grande satisfaction, il vit les joues de son vis à vis s'empourprer avant qu'il ne se reprenne.
-Ne soyez pas si dur, professeur...
Draco déglutit. Est-ce que Potter avait volontairement insisté sur ce mot? Apparemment, ils pouvaient être deux à jouer.
-A mains nues, rappela-t-il. Je n'hésiterai pas.
Les yeux verts le dévoraient littéralement sur place et Draco sentit les battements de son cœur s'accélérer. Oh non, il n'hésiterait pas.
-Et moi, je ne bougerai pas.
Une invitation?
Le rouquin à côté d'eux ouvrit des yeux ronds et commença à gigoter sur place, voulant exprimer quelque chose dont ni lui, ni Potter n'avaient rien à faire, trop occupés à se jauger du regard.
Draco pouvait déjà sentir ses mains sur le corps musclé et chaud. L'autre ne se laisserait pas faire. Il faudrait qu'ils fassent une petite démonstration de haine, mais cela ne les empêcherait peut-être pas d'en profiter un peu au passage...
-Bien, annonça calmement le professeur de potions. Il remonta ses manches, lentement, comme pour se préparer à déménager les deux Gryffondor. C'était risible, tout le monde pouvait voir qu'il faisait la moitié de leur poids et ne pourrait pas les porter sans magie.
Il pria pour que Potter l'attaque avant qu'il ne se ridiculise en essayant de le soulever.
Les élèves autour d'eux retenaient leur souffle, stupéfiés par ce qui se passait devant eux, et Draco approcha ses mains de la taille de Potter. Potter qui ne bougeait pas... Potter qui fixait ses mains, comme hypnotisé, la respiration coupée.
Putain, Potter ne devait pas le laisser faire, ils allaient se faire griller!
Il s'approchait toujours, pouvant presque sentir la chaleur du corps tendu face à lui, sans même le toucher. Potter était électrique, et lui commençait à ne plus avoir conscience du public présent autour d'eux.
Alors qu'il posait ses doigts sur les hanches du brun, il sentit un coup s'abattre dans son dos. Weasley.
Il lâcha à contrecœur Potter et se retourna pour faire face à son assaillant, mais il reçut à nouveau un coup dans le dos. Potter, cette fois, qui l'arrêtait.
-Fous la paix à Ron, c'est entre toi et moi.
Il avait l'air très sérieux, et il y avait presque une promesse dans sa phrase. Draco aperçut la baguette dégainée entre les doigts du brun avant de sortir la sienne, déçu d'en avoir déjà terminé avec les combats à la Moldue, et jeta le premier sortilège.
-Incarcerem!
Des cordes avaient à peine eu le temps d'effleurer Potter qu'il avait déjà lancé un Diffindo pour s'en défaire. Il eut même la grâce d'ajouter:
-Furunculus!
Draco l'évita facilement, mais il frôla Weasley qui préféra reculer un peu, l'air prêt à intervenir. Est-ce que le rouquin maîtrisait les sortilèges imprononcés?
Il allait devoir se montrer vigilant.
-Reducto!, lança-t-il en direction du chaudron des deux garçons, qui déversa son contenu sur le sol dans de gros bouillons acides, dévorant les sacs posés au sol.
Les élèves crièrent, reculant le plus possible, entassés au fond de la classe.
Harry se protégea instantanément par un Impervius, et Draco trouva sage de suivre son exemple... Laissant un instant de trop à son combattant qui en profita:
-Oppugno!
Les racines posées sur leur table se transformèrent en oiseaux et foncèrent sur Draco. Impossible d'éviter ces saloperies, songea-t-il, tout de même soulagé que Potter ne lui fasse pas subir plus que le risque d'avoir des fientes sur sa robe professorale et des bleus un peu partout.
A peine avait-il pensé cela que l'autre le détrompa sur le champ. Un Wingardium Leviosa plus tard, et le chaudron de Dean Thomas ainsi que son contenu le percutèrent de plein fouet. Il eut à peine le temps de voir Dean courir vers la sortie, et de penser que par chance cet élève était doué en potions, ce qui limiterait les risques de brûlure, avant de s’évanouir.
Devant ses paupières fermées, restait imprimé le visage soucieux de Potter tourné vers lui.
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-Ce que tu lui a mis, mon vieux!
Ron lui donna une grande tape dans l'épaule alors qu'ils se dirigeaient vers la salle commune des Gryffondor. Normalement, ils avaient un cour de Sortilèges à cette heure-là, mais la directrice l'avait annulé afin de régler certains problèmes.
Harry se sentait un peu coupable, certain qu'il faisait partie desdits problèmes de son professeur, mais il préféra ne pas se pencher sur ses sentiments pour se consacrer à son meilleur ami.
Il ne l'avait pas vu depuis si longtemps qu'il croyait rêver en le voyant déambuler à ses côtés dans la vieille école, à rire d'une altercation avec Malefoy... Comme au bon vieux temps.
-Et tu as vu sa tête, quand la chaise a lancé ce bruit?
Harry lança un petit rire approbateur, essayant d'agir avec naturel et de ne pas éveiller les soupçons de son ami.
Au fond, il se sentait plutôt mal. Parce qu'au fur et à mesure qu'il en discutait avec Ron, il s'apercevait qu'en effet, il avait vraiment aimé botter le cul de Malefoy. Oui, ça avait été drôle de le voir fulminer après la blague, et leur joute verbale avait été des plus... Intéressantes.
Il se demanda brièvement s'il se serait vraiment fait sortir à mains nues, sans l'intervention de Ron. Ses lèvres s'asséchèrent à cette idée. Ça aurait été plutôt sexy, en fait.
La seule chose qu'il regrettait, c'était d'avoir dû l'assommer avec le chaudron de Dean. Mais il ne voulait pas avoir à lui lancer des sorts violents, il voulait faire cesser le duel avant de le blesser; et puis Malefoy lui-même avait vanté la potion de Dean, alors ça ne pouvait pas lui faire de mal d'en goûter un peu.
Il se demanda vaguement si le blond était attiré par le black, puis chassa la pensée. Non, il devait juste espérer que Malefoy allait se remettre rapidement, et profiter de la présence de Ron en attendant.
Le plus dur était passé, non?
Il soufflait enfin, se relaxait pour la première fois de la journée et sourit spontanément à Ron et voyant que Romilda les suivait toujours d'un peu plus loin.
-Tu as vu? Ton admiratrice te suit...
-On pourrait s'échapper en se réfugiant dans la salle commune, suggéra Ron. Tant que ma sœur ne l'y fait pas rentrer...
-Non, elle y est tout le temps fourrée. Je devrais peut-être avertir Hermione, le taquina Harry.
Ron essaya de réprimer son rire, sans grand succès.
-Tu es fou, elle la réduirait en bouillie! Tu connais d'autres endroits?
-Je crois que la salle sur demande brûle encore.
Il avait l'air sombre en y repensant. Ron aurait laissé Malefoy brûler, ce jour-là.
-On fait un tour sur le terrain de Quidditch, alors? Bibine aura forcément un balai à me prêter!
-Chouette, tu auras un bon vieux Comète pour essayer de dépasser mon Nimbus 2005...
Il avait lâché l'information d'un air détaché, mais guettait du coin de l'œil la réaction de son ami, qui ne tarda pas à arriver. Le rouquin avait l'air d'avoir reçu la moitié du château sur la tête.
-Un Nimbus 2005?! Harry, et tu m'en parle que maintenant? Tu as du être promu capitaine de l'équipe instantanément...
-Je ne joue plus, Ron. C'est juste... Pour voler de temps en temps, éluda-t-il.
Il préférait ne pas avouer à Ron que son superbe balai haut de gamme ne sortait quasiment pas prendre l'air. Ce serait certainement considéré comme un crime bien plus grave que de s'envoyer Malfoy, aux yeux de son ami.
-Tu as intérêt à me le faire essayer! Tu l'as laissé avec les balais de l'école?
-Oui, pas de risque qu'on puisse me le voler discrètement, le modèle est numéroté.
-Numéroté?!
Le rouquin avait accéléré le pas et marchait à grandes foulées en direction du terrain de Quidditch, non plus pour semer Romilda qui peinait à les suivre, mais pour arriver au plus vite près du balai mythique.
Il bombarda Harry de questions sur le chemin, proposant de demander l'adresse de Krum à Hermione pour lui écrire la nouvelle. Il était surexcité, et sa bonne humeur était contagieuse. Pour la première fois depuis qu'il avait eu ce balai, Harry avait enfin envie de l'utiliser.
Lorsqu'ils arrivèrent au cellier et qu'il put saisir son Nimbus 2005, il sentit un petit frisson de fierté le parcourir avant de le tendre à Ron, qui en avait les mains tremblantes.
Le roux caressa du bout des doigts la ligne fine du balai, effleurant le bois vernis sans oser le prendre en main.
-Alors, tu ne voulais pas l'essayer?
-Je peux?
Harry leva les yeux au ciel.
-Évidemment, Ron. Fais-toi plaisir!
Il fit un large geste vers la sortie du cellier, montrant le terrain, le ciel; il n'en fallut pas plus pour que son meilleur ami bondisse sur le balai comme un Niffleur sur de l'or, et décolle dans un impressionnant soulèvement de poussière.
Il ferma les yeux pour éviter la poussière, et en les rouvrant n'aperçut plus qu'une petite tache de couleur bondir au-dessus des arbres, filer au-dessus du lac. Merlin, ce balai était vraiment rapide, il en connaissait un là-haut qui devait se donner du sacré bon temps.
Après un tel spectacle, les vieux balais ne faisaient pas envie; il décida d'aller s'asseoir dans les radins pour attendre que son ami aie terminé son tour. Ça pouvait prendre un certain temps, se résigna-t-il, heureux pour Ron.
Ce n'était pas souvent qu'il avait l'occasion de voler sur de bons balais, la famille Weasley n'avait guère mieux que des Comète. Autant qu'il en profite.
Les gradins étaient déserts, tous les élèves étant en cours. Ils étaient pour une fois tranquilles, et Romilda avait apparemment renoncé à les suivre. Peu importe ce qu'elle voulait, ça ne sentait pas bon.
Prenant place sur un banc de bois qui grinça sous son poids, Harry nota mentalement qu'il faudrait la surveiller un peu, et se détendit en entendant un hurlement de joie provenir d'au-dessus de sa tête.
Ron, la tête à l'envers et les jambes enroulées autour du balai, s'amusait à refaire toutes les grandes figures représentatives de l'équipe des Canons de Chudley. C'était maladroit et la plupart du temps assez mal exécuté, mais le rouquin semblait n'en avoir rien à faire. Il accéléra brusquement, et entama un tour triomphal le long des murs du château, hurlant qu'il était le maître du Ciel, laissant Harry seul et pensif.
Si pensif qu'il ne s'aperçut de la présence de Daphné Greengrass que lorsqu'elle s'assit à ses côtés.
-Alors, il paraît que tu as cassé la gueule à notre prof de potions?
La voix de la jeune fille était pleine de réprobation. Évidemment ; c'était une sang-pur, une Serpentard, elle n'avait pas du apprécier...
-Et toi, que tu as pété le nez de mon ex?
Il avait essayé de paraître plaisantin, et de détourner l'attention de Daphné. Mieux valait ne pas s'intéresser de trop près à ses affaires. Il luttait déjà contre l'envie d'aller voir comment le blond allait, pas besoin qu'on lui rappelle qu'il lui avait jeté des sortilèges des plus douloureux quelques minutes plus tôt.
-J'aurais préféré éviter, marmonna la jeune fille en suivant des yeux un Ron Weasley supersonique. D'ailleurs, tu aurais dû éviter, toi aussi. Je croyais que tu ne voulais pas qu'on touche à Malefoy?
Harry remua sur le banc, soudain mal à l'aise. Et s'il lui disait la vérité? Daphné était avec un Gryffondor, elle comprendrait...
-C'est juste... Malefoy n'est pas un Mangemort, je ne veux pas qu'on lui reproche ça... Mais ça reste quand même un foutu connard.
Un rire frais sonna à ses oreilles.
-T’as pas pu t'en empêcher, hein? Mais tu sais, tu ne peux pas empêcher Ginny de le frapper et t'en charger toi-même derrière. Tu dois rester cohérent, si tu veux qu'on respecte ton point de vue.
-C'est si important que ça? Je veux dire, on s'est juste jeté quelques sorts en passant...
-Et d'autres suivront ton exemple, Harry. Il faut agir avec prudence, surtout en ce moment, avec toutes ces histoires...
-Toutes ces histoires?
Harry se sentait un peu perdu. On lui avait demandé de s'en prendre au blond pour faire cesser les rumeurs concernant l'école, c'était censé tout arranger. Plus de héros avec les Mangemorts, plus de profs pervers, plus de scandale. C'était simple, non?
-Tu te rends tout de même compte que certains élèves ont des points de vue... virulents concernant les sang-purs?
La compréhension frappa Harry.
-Attends... C'est pour ça que tu t'es battue avec Ginny?
-Elle ne réserve pas un accueil très chaleureux aux Serpentard en général, mais pour les sang-purs, c'est bien pire, soupira la jeune fille en levant les yeux au ciel. Elle m'a accusée de salir Dean.... Comme si je pouvais le contaminer, ou quelque chose comme ça....
-Peut-être que c'est juste toi qu'elle n'aime pas.
Ce n'était pas possible. Ginny avait du mal avec Malefoy, mais ça pouvait se comprendre. Il avait été l'ennemi désigné de leur petit groupe pendant des années. Il avait fait de l'humiliation des membres de la famille Weasley un véritable sport. C'était immonde de l'accuser de ce qu'il n'avait pas fait, mais cela restait compréhensible.
Ginny était intelligente, et même sous le coup de la colère, et de la douleur, elle ne s'en prendrait à qui que ce soit pour ses origines.
-Elle s'en est pris à d'autres.
-Tu te trompes. Ginny a le sang pur, elle aussi! C'est une erreur, c'est tout!
Le regard déçu de Daphné le frappa, et il réalisa soudain qu'il était debout, et qu'il avait crié sa dernière phrase. Il respira un grand coup et se rassit le plus tranquillement possible, essayant d'ignorer que ses mains tremblaient.
Daphné reprit, d'une voix douce:
-Harry, ce n'est pas juste Ginny. Il y a de plus en plus d'élèves qui cherchent leur position vis-à-vis des sang-purs, des enfants de Mangemorts, des Serpentard. Ils ont tellement subi, ces dernières années... Ils ne font que la suivre, parce qu'elle semble proposer une solution.
-Je n'y peux rien. Je ne peux pas forcer les gens à penser comme moi....
-Si tu proposes une ligne de conduite, certains la suivront. Mais te battre avec Malefoy ne les incitera pas à la paix...
Harry regarda ses mains, désemparé. Pourquoi est-ce qu'on se tournait toujours vers lui? Il était loin d'être un modèle. Passe encore quand il voyait des première annéese coiffer en pétard, ou acheter des lunettes à forme ronde, mais là... Il se sentait épié.
Est-ce qu'il pourrait jamais agir avec naturel? Chaque décision devait-elle forcément avoir des conséquences si amplifiées?
Il était le premier à vouloir épargner Malefoy, le premier à prôner la paix, l'amitié entre maisons, l'oubli après la guerre. Mais MacGonagall lui avait fait comprendre que là encore, les conséquences seraient néfastes. Néfastes pour l'école.
Il se sentait coincé entre deux maux.
-Mais il y a eu cet article... Il y en a qui ne veulent vraiment pas voir des Mangemorts... ou des parents de Mangemort s'en sortir...
-On ne peut pas plaire à tout le monde. Mais tu ne peux pas continuer à plaider la cause de Malefoy et à lui lancer des sorts derrière. Tu dois choisir ta position. Réfléchis-y bien, parce que de nombreuses personnes te suivront.
Il acquiesça, déglutissant difficilement. Les cris insouciants de Ron résonnaient toujours au-dessus de leurs têtes.
-Je te laisse, finit par conclure Daphné en se levant. Pense à ce que je t'ai dit, d'accord?
-Oui... Merci.
Il passa une main dans ses cheveux d'un geste nerveux. Il avait été stupide de croire que les choses seraient aussi simples. Elles ne l'étaient jamais, sa vie ressemblait à un foutu devoir de potions dont les questions auraient été préparées par Rogue.
Il avait vraiment envie de tout envoyer balader, parfois.
Les envoyer tous brûler dans un nid de Scroutts à pétard.
Et rester seul.
Seul.
Seul...
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-D'accord, ce balai est une merveille, mais comment va ta sœur? Et Harry?
Hermione regarda avec tendresse la tête rousse qui émergeait des flammes dans la cheminée. C'était toujours pareil, Ron avait le don de s'enthousiasmer pour tout et n'importe quoi.... Y compris un balai.
Il en oubliait l'essentiel.
Elle aimait profondément ce garçon honnête, passionné, dévoué. Il avait fait le chemin jusqu'à Poudlard pour prendre des nouvelles de ceux qu'il aimait, et pour qui il s'inquiétait. Ronald Weasley était à ses yeux le sorcier le plus généreux de tout le Royaume-Uni.
-Oh, ils vont super. Et tu sais, le balai est numéroté...
Oui, elle l'aimait, même s'il était stupide.
-Ronald, je te parle de ta sœur, celle qui a reçu un coup de poing, tu te souviens?
-Mais c'est une fille qui l'a frappée, ça devait pas être si terrible... Il a été vendu à une centaine d'exemplaires seulement, insista-t-il d'un air béat.
Résistant à l'envie de lui prouver qu'une fille pouvait s'avérer être très dangereuse, elle préféra changer de sujet habilement et le mettre sur un terrain glissant. Trouver un sujet qui mette Ron mal à l'aise était facile, et elle trouvait le rougissement du bout de ses oreilles adorable.
-Ta mère m'a demandé de vérifier que tu n'avais pas trop pris de tarte à la mélasse au dîner de ce soir...
Les yeux se baissèrent fugacement vers les cendres- il devait contempler son ventre rond, pour arborer cet air coupable.
-Je crois que Ginny s'est fait attaquer par une sang-pur, quelqu'un qui soutient les Mangemorts, ajouta-t-il avec précipitation, soudain loquace.
-Ron, ne sois pas ridicule, les Mangemorts sont quasiment tous en prison. Je vois mal comment on pourrait les soutenir en cassant le nez de ta sœur...
-C'est ce qu'elle m'a dit, je fais que répéter, grommela le jeune homme d'un air vexé. Je crois que c'est Daphné Greengrass qui a fait ça...
-Les Greengrass ne sont pas pro-Mangemorts, Ron, ils ont même rompu le contact avec certaines familles sang-pur pendant la guerre...
-Peut-être que Daphné l'est?
-J'en doute, tu devrais peut-être te renseigner un peu à ce sujet, tant que tu es sur place. Ça me semble un peu facile, comme explication. Il doit y avoir quelque chose là-dessous...
-Ouiiiii, Mione, marmonna son petit ami d'un air agacé, et elle sût instantanément que le sujet l'ennuyait maintenant qu'il avait vu sa sœur en bonne santé, et qu'il était trop pressé d'essayer à nouveau un super balai ou de se gaver de tartes pour s'inquiéter de nouveau.
-Bon, et Harry?
Les yeux s'illuminèrent, crépitant dans la braise.
-Il est en forme, crois-moi! Il a mis une de ces roustes à Malefoy, ce matin....
-Ron! Tu ne peux pas approuver...
-J'avais mis un sort péteur sur sa chaise en cours de potions, et...
-Mais c'est un professeur!
Elle était littéralement scandalisée. Le rouquin sourit, tout à son attendrissement pour la jeune fille et son respect sans bornes pour quiconque portait le titre d'enseignant.
-C'est Malefoy. Et je ne suis pas un élève, ici, je te rappelle... Il peut pas me coller, ou me punir, ou...
-Il peut très bien coller Harry.
-Crois-moi, je doute qu'il ait envie de passer du temps avec lui.
-Je pensais qu'ils auraient un peu arrêté leurs gamineries, maintenant! Malefoy est professeur, il a une certaine tenue à avoir...
-Mione, c'est ce qu'ils ont toujours fait, ils se battent, c'est tout. Tu préfère la version de Skeeter?
Il sous-titra ses propos d'une petite moue dégoûtée, qui disparut lorsqu'il vit le regard sérieux de la brune. Ses yeux s'écarquillèrent de surprise.
-Sérieusement, tu préfères la version Skeeter!?
-Tu crois vraiment que c'est la meilleure chose à faire, se battre? On sort d'une guerre, Ron, et moi je suis fatiguée de ces histoires... Enfin, si tu penses qu'ils ont raison...
De lassitude, elle se laissa retomber dans son fauteuil pendant que Ron prenait son plus bel air gêné. Elle l'avait remis en place sans subtilité, mais n'avait pas la force de se sentir coupable.
Qu'est-ce qu'il se passait à Poudlard? Ginny qu’on disait attaquée par des pro-Mangemorts, mais en fait qui se crêpait le chignon avec la pacifique Daphné Greengrass; Harry qui se battait avec Malefoy alors qu'il était son professeur, et que les journaux au contraire faisaient des gros titres en les prétendant ensemble... Elle pouvait sentir que les tensions, loin d'être retombées, s'émoussaient dans le sein de la vieille école, comme une eau croupissante.
Et si Ginny était réellement en danger?
Que penser de la relation véritable entre Harry et Malefoy? Ils avaient eu si peu d'occasions de parler, cette année... Elle se promit de lui envoyer une plus longue lettre sous peu.
Elle abrégea sa conversation avec son petit ami, essayant tout de même de lui faire comprendre qu'il fallait plus de détails sur ces histoires; mais ce soir-là, lorsqu’Hermione alla se coucher, seule, un mauvais pressentiment la rongeait.
Et elle n'était pas certaine que cette fois, Ron Weasley l'aiderait à démêler le vrai du faux.
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J'ai conscience d'avoir malmené Ginny, mais promis, le chapitre suivant verra un POV de cette demoiselle, qui rétablira en partie son honneur et son humanité!
N'hésitez pas à me laisser votre avis, rien ne me motive plus que vos réflexions, encouragements et petits mots!
A très vite! |