Les montagnes étaient blanches, recouvertes de neige ; leur beauté était imposante, telle une tempête qu’on ne peut contrer.
Des flocons virvoltaient, toubillonnaient sans obstacle assez considérable pour les stopper.
Une forêt bordait les montagnes, majestueuse, peuplée de pins, de chênes, de sapins, de chataigners et de frênes.
Sur plusieurs lieues, les montagnes embrumées s’effaçaient, leur absence n’étant comblée que par du vide, le désert enneigé.
Elle errait pieds nus dans une vaste prairie. La neige fondait au contact de sa peau. Les flocons se collaient dans sa chevelure enflammée. Le vent la faisait danser à son gré, comme des feuilles d’automne solitaires.
Son regard était vide, abandonné. Sa peau était presque aussi pâle que la neige et ses lèvres étaient rouges, comme recouvertes de sang.
Debout, immobile alors que la neige dansait autour d’elle, elle contemplait le trou béant qui séparait les montagnes.
Il avançait dans la forêt, perdu et seul. Son chemin et ses repaires étaient recouverts de neige, méconnaissables. Chaque seconde pasée dans le froid était un supplice.
Ses lèvres devenaient bleues et ses doigts s’engourdissaient. Il avait même l’impression que les mèches de cheveux qui tombaient sur son front gelaient.
Pas après pas, il progressait, espérant trouver son foyer oublié.
C’est alors qu’il l’aperçut, avec sa chevelure de feu. Il la regarda avec insistance, et vit qu’elle l’avait remarqué aussi.
Que faisait-elle là, pieds nus dans la neige, seule et immobile ? L’attendait-elle ? Etait-elle une destinée ? Il voulait des réponses.
Il s’avança vers elle prestement. Elle ne bougea pas. Son coeur s’emballa. Voudrait-elle de lui ? Il accéléra, encore et encore, jusqu’à presque courrir.
Elle esquissa un sourire radieux, telle une femme qui retrouve son amant après une longue séparation, éclairant son visage. Elle l’attendait sûrement.
C’est alors qu’un rictus malsain, presque vicieux, déforma son visage. Mais ce fut si bref qu’il ne put le remarquer.
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