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Le Livre des âmes brisées
Par Wagashi-san
Harry Potter  -  Romance/Tragédie  -  fr
7 chapitres - Complète - Rating : T (13ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
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Livre V
Chapitre 5

"L'homme naît seul, meurt seul, reçoit seul la récompense de ses bonnes actions et seul la punition de ses méfaits."

Tom et Altena furent éblouis par la lumière. Ils venaient de la Russie où le soleil était tombé depuis presque deux heures et se retrouvaient dans un champ anglais humide à l'herbe gelée mais où régnait une grande clarté. Tom tira d'une de ses poches une montre à gousset qui était restée à l'heure anglaise. Midi dix. Le décalage horaire était en leur faveur, ils venaient de gagner sept heures. Il regarda autour de lui: un chemin, non loin du champ, menait à un village qu'il connaissait. Ils étaient situés à un quart d'heure à pieds de la maison des Lestrange, où il avait ordonné à tous ses serviteurs de l'attendre.

- Dans la précipitation, je nous ai faits transplaner un peu trop loin au sud, dit Tom.

Altena ne dit rien. Elle grelotait et Tom se doutait bien que le froid n'y était pas pour grand chose. Elle tremblait encore de la dispute qui l'avait séparée de son frère. Se concentrant sur son talent de comédien, il se rapprocha d'elle et replaça une mèche de ses cheveux.

- Je suis sûr que ton frère ne t'en voudra pas, dit-il sur un ton velouté parfaitement maîtrisé. Il a peur pour toi. Mais la prochaine fois qu'il te verra, il constatera que tu vas bien, que tu avais raison de me faire confiance. Et tout sera pardonné.

Il prit sa main et elle cessa de trembler. Tout en l'entraînant derrière lui sur le chemin de terre gelée, il se dit qu'il ne la laisserait pas revoir son frère, mais ça elle n'avait pas besoin de le savoir. Alors il lui fit le plus tendre et le plus chaleureux des sourires dont il était capable.

- Je vais te présenter à mes amis, dit Tom pour lui changer les idées. Ils sont tous un peu bizarres, mais c'est pas de mauvais bougres. Je pense qu'ils vont bien t'aimer. Par contre je te demanderai de ne pas dire un mot des Horcruxes. C'est un secret entre toi et moi. Plus tard, je ne veux pas qu'on essaye de me vaincre en les détruisant, alors il faut que le moins de personnes possibles soient au courant.

- Bien sûr, dit-elle en regardant le paysage autour d'elle, je comprends.

- Je préfèrerais qu'ils ignorent que tu es de la famille Serpentard aussi.

Tom ne trouva pas d'explication à lui fournir. Il préférait que ses serviteurs ne soient pas au courant qu'elle était liée à lui par le sang. C'était un secret qu'il appréciait et qu'il ne voulait partager qu'avec elle, jalousement. Elle acquiesça sans poser de question. Tom se dit qu'il y avait chez elle une sorte de sixième sens, une intelligence instinctive qui faisait qu'elle se gardait systématiquement de poser les questions qui auraient pu lui amener des problèmes. C'était cette sorte de discrétion qu'il appréciait chez elle, qui l'incitait à lui faire confiance. Elle était trop désintéressée pour être dangereuse, et tant qu'il la garderait près de lui, qu'il la surveillerait, elle ne pourrait pas le trahir. Elle n'avait pas l'air d'avoir envie de le trahir de toute façon. Il pressa sa main un peu plus étroitement entre ses longs doigts.

- Où est-ce qu'on est? demanda Altena en regardant toujours autour d'elle.

- Dans le nord de l'Angleterre. Je t'amène dans la maison de campagne de la famille Lestrange, de vieux amis que j'ai rencontrés à Poudlard, ils nous accueillent pour l'hiver. Nous seront bien ici pour continuer nos recherches, mais il faut rester discrets pour qu'ils ne se rendent compte de rien.

- D'accord, dit la jeune femme qui semblait bien plus absorbée par la vue d'un champ où la neige récemment tombée avait tenu, que par les sinistres projets de Tom desquels, du reste, elle ignorait presque tout.

La marche jusqu'à la maison des Lestrange n'était pas une mauvaise idée, elle permit à Altena d'être de meilleure humeur lorsqu'ils arrivèrent. La maison que Rodolphus et Bellatrix Lestrange avaient mis à disposition de Tom était un joli petit manoir de campagne. Il était loin de tout et une colline le dissimulait de façon à ce qu'il ne soit pas visible depuis la route. Ils marchèrent au milieu d'une allée d'arbres enneigés et arrivèrent devant un grand portail de métal. Tom murmura quelques mots et le portail s'ouvrit. Quelqu'un apparut sur le seuil de la grande porte d'entrée. Tom ne lâcha toujours pas la main d'Altena.

L'homme qui était sortit vint à leur rencontre. Il avait un long visage pâle et un air maladif.

- Tom! Tu es enfin rentré! Tu nous avais dit que tu ne serais pas long. Bella a dit de ne pas s'inquiéter, mais on commençait quand même à se demander ce que tu devenais. Ha et pour Nagini je voulais...

- Plus tard, coupa Tom. Je te présente Dolohov, il était à Poudlard avec moi, dit-il à la jeune fille.

- Bonjour, dit-elle poliment. Je m'appelle Altena...

Elle se souvint soudain qu'elle ne devait pas dire qu'elle s'appelait Serpentard.

- Voldemort, acheva-t-elle.

- Altena Voldemort? Et d'où est-ce que vous venez?

- De France, répondit Tom à sa place. Le voyage a été long et nous serions contents de nous reposer.

Ils gravirent les marches du perron et entrèrent dans le hall. L'intérieur était sobre et un peu terne, mais les lieux affichaient des signes évidents de noblesse.

- Il n'y a pas eu de problème pendant mon absence?

- Non tout s'est bien passé, répondit Dolohov la bouche sèche, à part que Nagini... Enfin je sais que tu me l'avais confié, mais tu sais, le garder enfermé dans une maison ce n'est pas vraiment facile et il s'est trouvé que hier...

- Antonin, où est Nagini?

L'ombre d'une menace plana sur le visage de Tom.

- Il s'est enfui, répondit Dolohov qui parut soudain très angoissé.

- Tu me déçois, dit Tom après un silence glacé. Ce n'était pourtant pas dur ce que je t'avais demandé.

- Mais Tom, je n'ai pas...

Tom le fit taire d'un geste de la main. A cet instant, plusieurs personnes entrèrent dans le hall. Altena se demanda si c'était une coïncidence ou s'ils avaient attendu de voir la réaction de Tom en apprenant la disparition de ce "Nagini" avant de se montrer. Une jeune femme brune, plutôt belle, vint saluer Tom avec transport. A la façon dont elle le regardait et dont elle lui parlait, Altena devina que cette femme avait une très grande affection pour le garçon. Elle devina aussi en le voyant lui répondre que ce n'était pas spécialement réciproque. Et étrangement, au fond d'elle, elle ne put s'empêcher de s'en réjouir.

Tom fit les présentations. Bellatrix Lestrange était la jeune femme brune, apparemment la maison lui appartenait, à elle et à son mari Rodolphus Lestrange. Le frère de Rodolphus, Rabastan se tenait à l'écart et fixait Tom avec intensité. Alecto et Amycus Carrow, petits et trapus, adressèrent des sourires de travers à Altena et Nott, un grand homme inquiétant, se tenait derrière eux sans rien dire. Apparemment, il y avait d'autres personnes, dont le groupe parla à moment, mais ces gens étaient occupés à rendre des services à Tom. Altena entendit trop de noms pour tous les retenir. Sa seule impression fut que Tom avait autour de lui un groupe de - de quoi d'ailleurs? d'amis? non ils n'en avaient pas vraiment l'air... de partisans alors? d'admirateurs? de serviteurs? quelque chose comme un mélange des trois - gens organisés qui le respectaient déjà comme s'il était ministre de la Magie.

Au bout d'un moment, quand il eut reçu toutes les nouvelles qui l'intéressaient, Tom décréta qu'il avait faim et tout le monde se mit à table. Altena s'assit à côté de lui et parla peu, elle se sentait mal à l'aise. Bellatrix lui lançait des regards mauvais quand Tom regardait ailleurs. Alecto et Amycus se regardaient bêtement, puis la regardaient, puis se regardaient à nouveau, comme s'ils avaient déjà oublié que Tom la leur avait présentée plus tôt. A la fin du repas, Tom posa ses couverts et déclara en se levant qu'il était fatigué et qu'il voulait qu'on le laisse tranquille. Altena pensait qu'elle était également concernée et s'apprêtait à demander à Bellatrix si elle pouvait lui prêter une chambre pour dormir. Mais Tom se retourna avant de passer la porte et regarda Dolohov comme s'il avait oublié quelque chose.

- Au fait, dit-il d'une voix froide. Depuis quand est-ce que Nagini a disparu?

- Depuis hier, répondit Dolohov de nouveau mal à l'aise.

- Et aucun d'entre vous n'est à sa recherche?

Tous baissèrent la tête, Tom eut un soupir bruyant.

- Altena, demanda-t-il d'une voix plus douce, est-ce que tu veux bien m'aider?

- A retrouver Nagini?

- Oui c'est un serpent, avec le froid qu'il fait je n'aime pas le savoir dehors.

Un serpent? Toute une histoire pour un serpent? Altena sourit, les priorités de Tom étaient si étranges parfois. Mais bon elle parlait fourchelang, alors elle pouvait sûrement l'aider. Ça devait même être pour ça que Tom le lui demandait à elle. Elle acquiesça et le suivit. Ils ressortirent. Tom lui décrivit un énorme serpent aux écailles plutôt claires. Ils décidèrent de se séparer pour le rechercher plus efficacement.

Altena fit le tour de la propriété des Lestrange. Le grand jardin avait du être beau jadis mais il semblait maintenant être à l'abandon et de la neige recouvrait les feuilles mortes par endroits. Elle pensa longuement à son frère, elle espérait qu'il n'était pas trop fâché et elle regrettait leur dispute. Elle aurait voulu quitter Vladislav en bons termes. Elle avait envie de lui envoyer une lettre pour lui demander pardon. Peut-être que plus tard dans la journée, Tom pourrait lui prêter un hibou pour qu'elle envoie un courrier à son frère pour le rassurer. Elle en était là dans ses pensées quand elle vit quelque chose bouger entre les feuilles, dans son champ de vision.

- Tu portes son odeur, dit une voix sifflante.

Elle sursauta. Il n'y avait personne. Elle baissa les yeux, et vit un gros serpent glisser lentement dans sa direction. Elle s'accroupit et le regarda. Le serpent tenta de l'intimider en émettant un long sifflement aigu.

- C'est toi Nagini? demanda-t-elle en fourchelang se disant qu'un serpent qui avait si mauvais caractère ne pouvait appartenir qu'à Tom.

Le serpent cessa de la menacer de ses crochets.

- Qui es-tu?

- Altena Serpentard, répondit-elle en tendant la main vers la bête. Tom m'a demandé de te chercher.

- Il est revenu? siffla le serpent en posant sa lourde tête glacée dans la main de la jeune femme.

- Oui, il y a un peu plus d'une heure. Allons le retrouver.

- Ce traître m'a abandonnée à Dolohov.

Altena eut un joli éclat de rire. Elle prit le serpent et l'aida à s'enrouler autour de ses épaules.

- Il s'inquiète pour toi, dit-elle gentiment pour calmer l'animal qui avait l'air de fort méchante humeur.

Elle fit quelques pas en direction du manoir. De loin elle vit la silhouette de Tom qui venait dans sa direction, il avait du chercher Nagini dans le champ derrière le manoir et revenait voir si elle avait eu plus de succès que lui. Il lui vint soudain une idée qui la fit sourire.

- Nagini, cache-toi sous ma robe, intima Altena en parlant bas.

Le serpent ne se fit pas prier pour aller se blottir contre la chaleur de sa peau et il glissa par le col de sa robe bleu-clair. Bientôt, il n'y avait plus que la petite tête plate de l'animal qui dépassait. La jeune femme rabattit sur ses cheveux le capuchon de velours et cacha ainsi le reptile. Tom n'était plus très loin mais il était trop occupé à scruter le sol à la recherche du reptile pour se rendre compte de ce qu'elle venait de faire. Altena se baissa alors pour ramasser de la neige sur un tas de feuilles et en faire une jolie boule compacte qu'elle lança en direction de Tom. Il la reçut sur l'épaule dans un grand "shplash" poudreux.

Le regard qu'il lui lança en relevant la tête signifiait "qui que tu sois apprête-toi à connaître les abysses effroyables de l'incommensurable souffrance". Lorsqu'il la reconnut, Tom fut estomaqué. Avant qu'il ne réagisse, Altena rassembla un autre petit tas de neige entre ses mains, en fit rapidement une boule informe et la lança dans la direction de Tom avec un grand sourire aux lèvres. Cette fois-ci Tom l'esquiva, mais il lui lança un regard sournois et amusé.

- Accroche-toi, Nagini, souffla-t-elle au serpent en voyant Tom sortir sa baguette et l'agiter en remuant très vite les lèvres.

Soudain une dizaine de petits tas de neiges se soulevèrent du sol autour d'Altena, formèrent des boules bien lisses et fondirent sur la jeune Serpentard qui sortit sa baguette juste à temps pour lancer un "Protego" qui ne la protégea pas totalement. Elle reçut un des projectives dans le dos et un autre dans le tibia. Elle éclata de rire. Sous la robe de velours, le serpent resserra ses anneaux froids autour de sa taille, mais avec assez de douceur pour ne pas l'empêcher de respirer.

- Tu triches, lança-t-elle à Tom en riant.

Mais Tom avait toujours la même expression un peu fourbe et lui renvoya le même sort. Cette fois-ci elle réagit suffisamment vite pour lancer un contre-sort qui réexpédia toutes les boules de neige dans la direction de Tom. Prit de court, il se baissa pour les esquiver, elles passèrent presque toutes au dessus de lui et partirent s'écraser contre un arbre, sauf une qui passa trop bas et qu'il reçut sur le crâne. Lorsqu'il releva la tête ses cheveux bruns étaient couverts de neige et totalement décoiffés. Altena le rejoignit en courant, et sans cesser de rire, l'aida à enlever la neige coincée entre ses mèches fines. Tom riait avec elle et son visage s'illumina. Elle était tout proche de lui et fut si surprise de la lumière qui semblait filtrer entre les fentes rieuses de ses yeux que ses mains tremblèrent.

- Désolée, dit-elle en reprenant son souffle. C'était la vengeance de Nagini.

Et comme pour illustrer ses paroles, le serpent sortit de sous sa capuche.

- Nagini! s'exclama Tom surpris. Tu l'as retrouvée!

Il tendit le bras et le reptile y posa la tête.

- Il t'en voulait de l'avoir abandonné à Dolohov alors je l'ai aidé à se venger, expliqua-t-elle en fourchelang pour que Nagini puisse suivre la conversation.

- Je vois. La prochaine fois que je pars, je te confierai à Altena, dit Tom au serpent, vous avez l'air de bien vous amuser toutes les deux!

- Oh! Nagini est une fille! s'étonna Altena.

Le serpent siffla d'indignation et rejoignit les épaules de son maître. Tom leva la tête en direction du manoir et fronça les sourcils, Altena se retourna à temps pour voir un rideau retomber, les habitants du manoir avaient du être attirés par leur bataille.

- On va rentrer, dit Tom en la tirant par la manche. On sera plus tranquilles à l'intérieur... J'ai une proposition à te faire, ajouta-t-il, énigmatique.

Elle le suivit, croisa dans l'entrée le regard noir de Bellatrix qui prenait le manteau que Tom lui tendait et l'accrochait à un porte-manteau en bois sombre. Elle lui rendit un regard neutre et froid puis suivit Tom dans les escaliers jusqu'à une grande chambre verte. Les rideaux, les tapis, les abat-jours, il y avait du vert partout, un vert d'eau. Un vert qui tirait parfois sur le bleu, comme l'eau d'un lac profond coloré à la fois par le ciel et les algues. La même couleur que les yeux de Tom. Altena se sentit bien dans cette pièce. Tom verrouilla la porte derrière eux. La jeune femme ouvrit les rideaux de velours et laissa entrer la lumière. Il y avait un grand lit à baldaquin, un vaste bureau, une armoire massive, une jolie commode stylisée, une cheminée de marbre, deux fauteuils et un énorme piano en bois noir. Cette pièce était vraiment très grande, agrémentée de tentures et de riches tapis. Altena pensa qu'autrefois, cette pièce avait été un salon, réaménagée en chambre pour le confort de Tom.

La cheminée était éteinte et il régnait dans la pièce un froid pesant et une vague odeur d'humidité. Tom mit du bois dans l'âtre et l'enflamma de sa baguette tandis qu'Altena se plaçait au centre de la pièce et récitait les formules qu'elle utilisait chez elle pour créer une atmosphère tiède et sèche dans les grandes pièces inchauffables.

Quand ils eurent terminé et que la chambre fut devenue l'endroit le plus chaleureux du manoir, Tom posa Nagini sur un des fauteuils près de la cheminée. Altena s'assit sur l'autre et le suivit des yeux. Il écarta une tenture près de son lit découvrant de grosses pierres qui dégageaient une aura magique. Tom posa sa baguette successivement sur une demi-douzaine de pierres en récitant des formules à voix basse. Les pierres s'écartèrent alors les unes des autres, coulissant sur elles-mêmes et dévoilant une cachette. Il en sortit trois coffrets de différentes tailles et revint près de la cheminée.

- Qu'est-ce que c'est? demanda la jeune femme tandis que le serpent passait d'un fauteuil à l'autre et venait s'enrouler autour de ses épaules et de son cou.

- Mes prochains Horcruxes, répondit Tom fièrement.

Il posa la première boîte sur ses genoux, leva le maléfice qui la protégeait et la tendit à la jeune Serpentard. Elle l'ouvrit délicatement, la bague des Gaunt se trouvait à l'intérieur. Elle ouvrit l'une après l'autre, la boîte contenant la coupe de Poufsouffle et le coffret renfermant le diadème de Serdaigle. Il lui expliqua l'origine de ces objets et les pouvoirs qu'ils possédaient. Il souhaitait enfermer son âme dans des objets symboliques et puissants, car on ne construit pas un empire sur la médiocrité. Elle l'écouta attentivement. Ils parlèrent en fourchelang car Tom craignait qu'on entendît leur conversation.

- Ça fait donc quatre réceptacles, dit-elle après un silence, le médaillon de Salazar, la bague de ta famille, et la coupe et le diadème des autres fondateurs de l'école. Il t'en manque deux non? Tu ne voulais par partager ton âme en sept parties?

- Si, c'est exact, une partie restera dans mon corps. Pour les deux autres j'hésite encore, j'aimerais créer un Horcruxe à partir d'un parchemin ou d'un livre ensorcelé, de façon à communiquer avec le monde ou enfermer des informations secrètes. Imagine le merveilleux objet de communication que ce serait. On croirait à un simple grimoire ou parchemin, mais remis entre les bonnes mains, il pourrait transmettre des informations essentielles. C'est ce genre d'outils qui permettent de gagner des guerres.

Il fit une pause, elle acquiesça, pensive. Elle jouait avec le diadème, le caressait du bout des doigts, tout en réfléchissant. Tom avait tout prévu, il était organisé, soigneux, méticuleux et il serait bientôt un des plus puissants sorciers de la planète. En restant à ses côtés elle n'aurait rien à craindre du monde. Elle pourrait faire triompher le crédo des Serpentard, respecter la volonté de Vikenti.

- Pour le dernier Horcruxe, continua Tom, j'aimerais essayer quelque chose qui n'a jamais du être fait. J'aimerais enfermer le dernier fragment de mon âme dans un être vivant.

Elle releva vivement la tête vers lui. Il avait déjà évoqué cette possibilité, mais elle ne pensait pas qu'il le ferait.

- Je pense que de la même façon que le livre peut être d'une utilité fondamentale. Le lien qui pourrait s'établir entre moi et cet être vivant pourrait me permettre de faire de grandes choses. Comme le contrôler à distance d'une façon qu'aucun sortilège de contrôle de l'esprit ne rend possible. Tout ça n'est que de la théorie. Mais supposons que le lien demeure comme je le crois, je pourrais alors me trouver sur deux champs de bataille à la fois, voir à travers cet Horcruxe, partager les informations qu'il possède. De façon immédiate et quelque soit l'endroit où il se trouve. Et si c'était un humain! Tu réalises, je pourrais en faire mon émissaire, mon bras droit. Et je pourrais avoir confiance en lui comme en aucun autre puisqu'aucune parcelle ne son esprit ne me serait cachée, puisqu'aucune trahison ne serait possible.

Il avait le souffle court, une lueur d'avidité flamboyait dans ses yeux.

- Altena? Est-ce que tu accepterais que je te confie une partie de mon âme? Peut-être... sans doute même, cela te rendrait immortelle avec moi. Ton âme serait attachée à la mienne, elle ne pourrait pas mourir. Nos esprits ne feraient qu'un, nous pourrions agir d'un seul bras et assoir notre volonté sur le monde. Tu pourrais venger Iselda.

Altena ne réussit pas à dire quoi que ce soit, ses pensées glissaient trop vite. Elle entrevoyait soudain une échappatoire, à laquelle Tom lui-même ne semblait pas avoir pensé. Oui, elle serait sûrement immortelle. Oui, elle pourrait sans doute réaliser les rêves de leur famille. Mais surtout, Tom pourrait la protéger de sa malédiction. Il y avait une distance froide entre lui et les autres, comme s'il tenait le monde en respect. S'ils liaient leurs âmes, elle serait enveloppée de cette aura, de cette protection, elle se retrouverait éloignée des autres sorciers par le rôle qu'elle jouerait auprès du jeune homme. Alors il ne lui serait plus possible d'être affaiblie ou tuer par un sentiment comme l'amour. Et Tom semblait capable de tuer de ses mains un homme qui voudrait l'approcher de trop près. Altena sourit, elle était sauvée.

- Soit, dit-elle. Nous allons trouver le moyen de créer ces Horcruxes, et quand nous l'aurons trouvé, tu feras de moi ton ultime sauvegarde. Alors plus aucune des faibles magies qu'on dressera contre nous ne pourra nous atteindre, nous irons plus loin que quiconque. Nous établirons une justice éternelle. Et nous veillerons l'un sur l'autre, ainsi que le font les membres d'une même famille.

Tom acquiesça et lui fit son expression bienveillante qui mettait toujours en confiance. Tout se passait selon ses plans. Elle avait accepté, elle ferait partie de sa collection. Il sentait que c'était la bonne chose à faire. Son instinct lui disait qu'elle lui serait utile, très utile. Et quelque chose d'autre, d'un peu plus sombre, d'un peu enivrant, comme le parfum du pouvoir, comme la morsure de la nécessité, lui intimait de la prendre et de la garder. Elle serait à lui pour toujours. Juste à lui. Il se leva et rangea les boîtes, en prenant soin de replacer tous les maléfices de protection.

La petite pendule de bois vernis posée sur le rebord de la cheminée indiquait 17h44. La nuit était tombée. Tom s'assit sur le fauteuil confortable de son bureau et commença à écrire dans son journal, pour raconter les évènements des trois derniers jours. Il aimait tenir ainsi un compte rendu de ses découvertes. Ainsi rien ne lui échappait, aucun détail ne devait être mis de côté. Dehors, la pleine lune brillait avec force comme si le ciel n'allait jamais s'assombrir sur cette journée de victoire. Il écrivit avec acharnement et réalisa assez tard, vers 21h, qu'Altena avait fini par s'endormir. Elle était couchée sur le grand lit, recroquevillée autour d'un gros oreiller. Nagini était enroulée autour d'elle. Tom écrivit une dernière phrase et ferma le journal à la couverture usée.

Il s'étendit à côté de la jeune fille et du serpent. Il réalisa soudain que tout ce qui avait de la valeur, toutes les clefs de sa réussite, la solution de ses rêves se trouvaient réunis dans cette même pièce. L'univers lui parut si petit. Et tellement facile à conquérir.

A suivre...

Ecriture achevée le 06/09/2009

 
 
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