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au 31 Mai 21 :
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pour 4075 fics écrites
contenant 15226 chapitres
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A travers eux
Par artemis
Harry Potter  -  Romance/Général  -  fr
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    Chapitre 11     Les chapitres     105 Reviews     Illustration    
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Epilogue

 

Disclaimer : Les personnages appartiennent à JK Rowlings
Couple : HPDM, encore et toujours
Dédicace : A la belle Artoung, pour qui cette fic existe, et que j’aime beaucoup beaucoup. Merci de me supporter, et merci d’être toi o/
A la super Grenadine, beta lectrice de choc et amie qui roxxe du poney, que vous pouvez remercier pour m’avoir aidé à rendre ce chapitre plus lisible (toute faute restante sera donc entièrement de ma responsabilité).
A Sean ma coupine de nuit, la seule restante pour me motiver à trois heures du matin passées. Parce qu’elle est juste grande.

Note du champi : Bonsoir à tous ! Vu l’heure à laquelle je publie, je vais faire court. Je suis désolée pour le retard tout d’abord, mais j’ai récemment déménagé (je suis désormais parisienne), et malheureusement je n’ai pas eu beaucoup de temps à consacrer à l’écriture ces derniers temps. Je me suis récemment motivée pour au moins écrire cet épilogue, et j’espère qu’il ne sera pas trop décevant (j’avoue que je l’ai écris très tard dans la nuit, et je suis vraiment désolée s’il n’est pas à la hauteur).
Je vous souhaite tout de même une bonne lecture.

Ps : il y aura peut être des changements mineurs demain ou après demain, quand je pourrais relire un peu mieux a cerveau reposé et quand je retrouverais une connexion internet :D En attendant, bon courage :p

Epilogue

 

« Je tiens à rappeler que je trouvais que c'était une mauvaise idée » Répéta gravement Malfoy.

Harry leva les yeux au ciel mais ne se retourna pas et appuya avec assurance sur la sonnette. L'ancien Serpentard retint un grognement frustré mais afficha néanmoins un sourire diplomatique dès que des bruits de pas résonnèrent derrière la porte.

« Harry » Fit simplement la femme avant de serrer le brun dans ses bras. Ce dernier lui rendit l'accolade avec tendresse avant d'embrasser tendrement le haut de sa tête.

« Hermione » Souffla Harry. Il la repoussa doucement et l'observa avec attention durant quelques secondes. Elle se soumit à l'inspection en contenant visiblement un rire. « Tu as l'air plus reposé » Constata Harry avec soulagement.

« Les choses se sont calmées au ministère oui » Acquiesça la brune paisiblement. Puis une expression mutine éclaira son visage quand elle aperçut Draco par dessus l'épaule de Harry. « Je vois que tu as tenu ta promesse » Le félicita-t-elle en l'écartant fermement et en descendant rapidement les quelques marches du perron. Considérant que ses derniers contacts avec Hermione Granger - désormais Weasley – n'étaient que des insultes diversifiées du temps de Poudlard, Draco jugea l'enthousiasme de l'ancienne Gryffondor parfaitement suspect.

La brune attrapa avec autorité sa main et la serra, le dévisageant sans animosité particulière.

« Je suis contente que tu ai pu te libérer Draco. Je peux t'appeler Draco ? » Vérifia-t-elle d'une voix posée. Le sang pur hocha la tête, mal à l'aise.

Après seulement un instant à la scruter, Malfoy avait été surpris de voir qu'elle n'avait pas tant changé que ça, même après toutes ces années. Ses traits s'étaient un peu affinés, ses cheveux semblaient plus disciplinés et quelques ridules couraient au coin de ses yeux. Ses yeux noisette brillaient toujours de cette intelligence calme qui l'avait tant agacé enfant, que les années avaient teinté d'une bienveillance chaleureuse. Elle irradiait de cette beauté diffuse des gens heureux et pour la première fois Draco comprit pendant une fraction de seconde ce qui avait tant séduit Weasley chez elle.

« Merci de m'avoir invité Hermione » Répondit il seulement, luttant pour pas grimacer devant l'utilisation inhabituelle du prénom. Malgré son âge, il semblait que certaines habitudes de Poudlard n'étaient pas si faciles à déraciner.

Visiblement les deux Gryffondors ne furent pas dupe et si la brune dissimula son amusement, Harry lui tendit lui un sourire ouvertement moqueur. Draco le crucifia d'un regard noir qu'il eut le culot d'ignorer superbement. Décidant finalement d'oublier l'Auror, le blond se tourna de nouveau vers la brune et lui tendit avec conviction le bouquet.

Cette dernière l'accepta avec un nouveau sourire avant de plonger distraitement son nez dans la corolle d'une fleur d'un violet pâle. Elle en ressortit le nez saupoudré de pollen et Harry éclata d'un rire affectueux. Il s'approcha d'elle et l'en débarrassa du bout des doigts.

« Merci beaucoup, elles sont superbes. Maintenant entrez vite, il fait vraiment trop froid ici » Conclut elle avant de tourner les talons.

Harry fit un petit clin d'œil complice à Draco et la suivit à l'intérieur. Avec un soupir résigné, le Serpentard leur emboita le pas.

Le salon dans lequel il entra était une pièce spacieuse tout en fenêtres et parquet sombre, que venaient contrebalancer des murs d'un blanc cassé. Les meubles ne semblaient pas vraiment accordés, hésitant entre modernes et d'époque, clairement plus choisis pour leur utilité que dans un quelconque souci d'esthétisme. Une grande bibliothèque d'ébène débordait de livres dans un angle, et d'autres grimoires s'entassaient sur les tables basses ou les étagères. Des photos s'accumulaient un peu partout, alternant avec des objets magiques visiblement exotiques.

Il émanait de l'endroit la même atmosphère chaleureuse que celle qu'il avait découverte dans le manoir Potter, et Draco ne fut pas surpris par le sentiment de familiarité rassurante qui l'envahi.

Hermione avait observé avec intérêt sa réaction et elle sembla parfaitement satisfaite car son sourire parut soudain un peu moins réservé envers Draco.

Le blond eut à peine le temps de s'étonner de la facilité avec laquelle des choses insurmontables du temps de Poudlard s'étaient changées avec les années en quelque chose de négligeable avant que Ron ne fasse irruption dans la pièce.

Draco remarqua immédiatement qu'il n'avait pas non plus réellement changé. Il portait toujours ses cheveux d'un roux vif coupés courts et son visage pâle restait dévoré par deux grands yeux bleus et quelques tâches de rousseur. Il s'était cependant étoffé, et il avait perdu son attitude éternellement voutée et maladroite. Il émanait désormais de lui une sorte d'assurance désinvolte et un humour tranquille.

« Malfoy » Le salua-t-il finalement avec un hochement de tête prudent.

« Weasley » L'imita Draco, sur ses gardes.

« Ron, Draco… » Grogna Harry en guise d'avertissement, une note de réprobation dans la voix. L'ancien Serpentard l'ignora. Ron se tourna vers son meilleur ami avec un air blessé.

«Draco? Où est passé le bon vieuxMalfoy? » Demanda-t-il d'un ton plaintif.

« Ne te comportes pas comme un enfant Ron. Nous sommes adultes, nous nous appelons par nos prénoms » S'agaça sèchement Hermione, arrangeant les fleurs dans un vase au fond de la pièce. L'expression trahie surjouée du roux tira presque un sourire appréciateur à Draco.

« C'est la mort d'une époque » Se lamenta Ron d'une voix d'outre tombe.

Il y eut un silence léger, avant que Ron ne prenne une décision et ne s'approche de lui pour s'arrêter à presque un mètre de distance. Draco s'aperçut qu'il devait désormais lever franchement la tête pour observer Weasley et il trouva cela vaguement vexant.

Le roux se redressa et croisa les bras sur la poitrine, prenant l'air exagérément menaçant. Le résultat oscillait entre réellement impressionnant et hautement ridicule et dans le doute Draco préféra garder une expression neutre.

« Bien Malfoy. J'ai entendu pas mal de choses sur toi par Harry, et sur ton fils Scorpius par mes filles et mes neveux, et je ne demande qu'à les croire. Je me dois cependant de te prévenir que si jamais tu devais blesser quelqu'un de ma famille, je me débrouillerais pour dissimuler ton corps là où l'on ne le retrouvera jamais » Promit il avec un sourire de requin particulièrement réussi.

Un silence particulièrement affligé accueillit sa déclaration. L'instant d'après, un objet mou vint s'écraser contre le crâne du roux qui recula d'un pas un clignant des yeux, sa mimique d'intimidation s'évaporant aussitôt. Il jeta un coup d'œil au projectile qui gisait désormais à ses pieds et se tourna vers Harry, outré.

« Je peux le faire. Je suis le chef des Aurors » Continua t'il, d'une voix presque boudeuse.

« Tu as de la chance Ron. J'aurais pu te lancer un grimoire à la place » Grinça Harry.

« C'est comme ça que tu me remercies pour ma protection ? » S'offusqua Ron, les yeux plissés.

« Tu es un idiot » Etablit Harry en roulant les yeux.

« Harry n'a pas tort Ron, laisse Draco tranquille tu veux. Tu n'impressionnes personne » Le réprimanda Hermione avec un claquement agacé de la langue.

L'ancien Serpentard éclata finalement de rire, et il fut surpris de surprendre l'ombre d'un sourire sur les lèvres du rouquin.

« Harry vient t'asseoir avec moi » Suggéra finalement Hermione alors que, sans attendre de réponse, elle l'entrainait aussitôt sur un canapé près d'elle. Elle se pencha vers lui pour lui souffler quelque chose et le brun toussota, visiblement mal à l'aise. Draco dut reconnaître que le rictus narquois avec lequel la Gryffondor observait Potter possédait quelque chose d'impressionnant.

Draco échangea un regard avec Weasley, tous les deux aussi étonnés de la façon dont ils venaient d'être proprement mis à l'écart.

« Bien… » Commença le chef des Aurors, visiblement gêné et ne sachant plus vraiment comment réagir.

Ils s'enfermèrent dans un long silence, n'osant pas aller s'asseoir et déranger la conversation embarrassante des deux amis, mais ne sachant pas de quoi parler.

Ce fut finalement Ron qui trouva le sujet parfait, et son regard s'illumina d'une lueur de malice quand il se rapprocha de Draco avec des airs de conspirateur. Draco remarqua que le roux fronçait aussi le nez quand il était amusé et il se demanda distraitement s'il avait fini par s'imprégner de cette mimique en fréquentant Harry ou si il s'agissait de l'inverse.

« Malfoy » Commença-t-il presque solennellement « Sache que je considèrerais comme un gage de paix si tu pouvais utiliser les…différents arguments à ta disposition pour convaincre Harry de reprendre le quidditch »

Le serpentard haussa un sourcil, stupéfait, tentant simultanément d'effacer de sa mémoire le fait que Weasley venait de faire négligemment un sous entendu sexuel le concernant. Le concept était tout simplement incompatible avec la vision que Draco avait du monde.

Après s'être accordé quelques secondes de réflexion troublée, il secoua la tête et s'avança à son tour.

« Je suis allé lui acheter un Torche 7000 hier » Lui confia-t-il à mi-voix, l'air sournois.

Weasley le jaugea du regard une dernière fois et son regard sembla finalement se réchauffer un peu. Il laissa échapper un sourire de fauve repu, féroce et satisfait.

A cet instant, Draco comprit qu'il ne serait peut être pas si compliqué d'apprendre à apprécier Ronald Weasley.

 

0o0

 

« James ? Je voudrais te parler de quelque chose d'important » Commença Harry après s'être raclé la gorge.

James releva la tête de son chocolat chaud, remontant ses lunettes sur son nez d'un geste inconscient. Il observa avec patience son père en train de chercher ses mots, ses doigts tapotant la porcelaine de la tasse.

Harry hésitait à nouveau à repousser encore un peu ce moment, mais les enfants allaient bientôt repartir pour Poudlard et il ne tenait pas à attendre les prochaines vacances pour leur annoncer. L'Auror s'assit prudemment en face de son fils. James pencha un peu la tête sur le côté, attentif.

« Je fréquente quelqu'un. Depuis deux mois » Précisa-t-il avec honnêteté. Bien, cela semblait un bon début.

« Tu parles du père de Scorpius ? » Glissa James, ne semblant pas le moins du monde surpris.

Harry laissa échapper un borborygme outré, choqué par le tournant imprévu que prenait la conversation. James haussa un sourcil et retourna vers son père un regard passablement affligé.

« Tu pensais vraiment qu'on n'était pas au courant ? Ca va faire un mois et demi que Scorpius et Albus ne parlent que de ça et Rose et Victoire répètent dix fois par jour à quel point votre histoire estromantique»

James grimaça imperceptiblement en prononçant le dernier mot avant de recommencer à boire son chocolat qui refroidissait bien trop vite à son goût.

Harry resta silencieux de longues secondes, stupéfait. De tous les scénarios possibles, celui ci ne lui avait même pas traversé l'esprit.

« Comment avez vous deviné ? » Se décida-t-il enfin à demander d'un ton plat.

« Hm ? Ah, c'est Severus qui nous a tout raconté » Expliqua distraitement James sans même relever les yeux sur son père.

Harry tenta de rester stoïque, sans vraiment de réussite.

« Pardon ? » Glapit-il finalement, sa voix dérapant une octave trop haut.

« Tu sais bien qu'Albus va régulièrement lui dire bonjour dans le bureau de la directrice. Il y a un peu plus d'un mois, Severus a commencé à parler d'une vieille revanche à prendre et il a tout raconté. La situation avait l'air de beaucoup l'amuser » Sourit James, repoussant avec un regard peiné sa tasse. Son père semblait d'humeur bavarde, son déjeuner devrait attendre.

« Le sale bâtard graisseux. Je vais brûler tous ses tableaux d'ici ce soir » Siffla Harry entre ses dents serrées. James roula des yeux et soupira.

« Non, tu ne le feras pas. D'abord, parce qu'Albus serait triste. Ensuite parce que le portrait de Sirius s'ennuierait beaucoup sur la cheminée sans personne sur qui hurler »

Harry grogna avant d'enfouir sa tête dans ses bras, tout angoisse envolée pour laisser place à une profonde fatigue. Le silence s'étira dans la cuisine pendant quelques minutes avant que James ne se lève et vienne poser sa main sur l'épaule de son père en un geste rassurant.

« De toute façon on aurait vite compris. Mis à part le fait qu'en ce moment Kreattur semble être à deux doigts d'exploser de fierté à l'idée de servir les derniers descendants Black, tu es un menteur déplorable papa. Au moins maintenant vous n'aurez plus à inventer des excuses bancales pour justifier la présence de Malfoy père à la maison à n'importe quelle heure » Le réconforta James avec humour.

Harry tourna la tête et fixa son fils avant d'éclater de rire. Il se redressa, passa distraitement la main dans ses cheveux, et finit par sourire tendrement à James.

« Je suis heureux que tu le prennes bien » Avoua-t-il.

James haussa les épaules, souriant avec sincérité.

« Je l'aime bien. Et puis Scorpius fait déjà partie de la famille, ça ne fera que donner un côté un peu plus officiel aux choses »

Harry s'apprêtait à répondre mais fut interrompu par l'arrivée maladroite d'un Teddy pas vraiment réveillé. Ce dernier tangua jusqu'à James, l'embrassa légèrement sur la joue, avant de faire la même chose avec son parrain. Il alla ensuite s'asseoir sur la chaise proche du petit brun et vola le chocolat refroidi de James sans qu'il ne bronche.

« De quoi vous parliez ? » Se renseigna-t-il finalement de son éternelle voix douce, les observant avec curiosité.

« Papa est en couple avec le père de Scorpius » Répondit brièvement James.

A sa décharge, Ted tenta au moins de paraître surpris. Cela échoua lamentablement évidemment. Ted était un acteur déplorable et le fait qu'il dorme debout n'arrangeait pas les choses.

Harry apprécia tout de même le geste.

 

0o0

 

Ils n'en avaient jamais réellement parlé, mais ils étaient implicitement d'accord sur le fait qu'ils ne feraient rien de particulier pour dissimuler leur relation. Ce fût donc sans surprise que Draco découvrit ce matin là une photo d'eux en première page de la gazette du sorcier.

Sur l'image en noir et blanc, Potter jouait avec les doigts de Draco en plein milieu d'un restaurant, avec ce qui ressemblait suspicieusement à de la tendresse. Draco grogna devant le côté résolument niais de l'image.

Ce qu'il pouvait voir de l'article était étonnamment positif et l'ancien serpentard se demanda avec cynisme si la journaliste ne craignait tout simplement pas de voir un Harry Potter furieux débarquer dans son bureau.

Draco tenta pendant quelques secondes de s'inquiéter de l'impact que cette révélation allait avoir sur son image, mais au même moment Harry le rejoignit dans la cuisine, tout droit sorti de la douche. Son uniforme collait légèrement sur sa peau humide et il le dégagea de son cou en grimaçant. Il ne portait pas ses lunettes, ses pieds nus étaient silencieux sur le carrelage et il s'étira avec un sourire paresseux.

L'aristocrate en profita pour contempler le ventre plat et ferme devant son nez, se laissant distraire par la peau dorée. Le brun s'avança avec un sourire moqueur avant de se pencher pour l'embrasser légèrement. Il vint ensuite s'installer à côté de lui et il entama son petit déjeuner avec enthousiasme, discutant avec Kreattur.

Draco jeta un dernier coup d'œil à la gazette du sorcier avant de replier le journal et de le rejeter dans un coin de la table avec désintérêt.

Il se pencha pour voler un des toasts de Harry, tirant un rire surpris à l'ancien Gryffondor. Observant l'air doux de Potter, faussement affligé, Draco conclut que le monde pouvait bien penser ce qu'il voudrait d'eux. Ca n'avait aucune importance.

 

0o0

 

Le jour où Ronald Weasley débarqua dans son bureau dans de grands éclats de flammes vertes, le visage fermé et l'air déterminé, Draco comprit immédiatement qu'il était arrivé quelque chose à Potter.

Ils n'échangèrent pas un mot quand le roux l'attrapa par le bras pour les faire transplanner à Sainte Mangouste, pas plus que durant leur trajet dans les dédales de couloirs et d'ascenseurs. La silhouette imposante et menaçante de Weasley repoussa sans ménagement infirmières trop pointilleuses et journalistes, continuant son chemin sans la moindre hésitation.

Derrière une porte quelconque, Malfoy découvrit le corps endormi et pâle de Harry, surveillé avec attention par une Hermione inquiète. Elle tendit cependant un sourire doux à Draco et vint immédiatement lui répéter le diagnostic rassurant du médecin. Une de ses mains s'était refermée avec délicatesse sur son avant bras, preuve discrète de son soutien.

Ron revint dans la pièce après une brève absence, et il tendit immédiatement à Draco une grande tasse de café. Ce dernier l'accepta avec gratitude et il ne fut même pas surpris de sentir le chef des Aurors lui tapoter distraitement l'épaule dans une tentative maladroite de réconfort.

Ce fut donc inquiet et sirotant le café fade de Sainte Mangouste que Draco se résigna finalement à admettre qu'il aimait avoir Ronald Weasley et Hermione Granger dans sa vie.

 

0o0

 

Le grincement discret de la porte et la lumière du couloir ne firent même pas frémir les deux corps nus occupant le grand lit blanc. Harry avait habituellement le sommeil léger, mais il sortait d'une semaine chargée, remplie de missions longues et éprouvantes sur le terrain qui lui avaient rongé les nerfs. Quant à Draco, même si un orage menaçait d'arracher le manoir du sol, il ne frémirait pas une fois endormi.

« Urk » Fit une voix en provenance de la porte, entre surprise et horreur.

Cette fois ci, Harry se redressa, les cheveux fous, la trace de l'oreiller barrant sa joue gauche et un œil vaguement entrouvert. Il reconnut rapidement, se dessinant en ombres chinoises, les silhouettes de James et Teddy. James, dans son pyjama de coton, le fixait avec un sourcil haussé bien plus haut que les lois de la physiologie ne devaient l'autoriser alors que Ted, ne portant qu'une chemise froissée et un boxer noir, se frottait les yeux de ses poings en un tic enfantin.

Harry scanna rapidement la chambre, essayant de comprendre ce qu'il se passait exactement. Son regard s'échoua sur le corps très dénudé de Malfoy, allongé contre lui et pas vraiment recouvert par les draps. Il se fit la remarque floue qu'il devait y avoir quelque chose de dérangeant dans la situation actuelle, mais son cerveau engourdi par la somnolence ne parvint pas à pousser le raisonnement plus loin. Sans compter qu'un Draco nu et endormi était assez distrayant pour monopoliser ses dernières capacités de réflexion.

« Se passe ? » Lança vaillamment l'Auror en direction de son fils.

James s'ébroua comme un chien sortant de l'eau, semblant vouloir effacer l'image de sa mémoire par la seule force de sa conviction.

« Rien d'important finalement. Je suis intimement persuadé que cette scène va me traumatiser à vie » Grimaça-t-il, détournant résolument les yeux du lit.

Harry grogna et se laissa retomber sur le matelas, enfouissant avec plaisir son nez dans le cou de Malfoy. Il sentait le savon et l'encre des différents parchemins qu'il avait manipulé toute la journée. Harry laissa échapper un sourire paresseux.

« C'est définitif papa, demain tu augmentes mon argent de poche pour que je puisse me payer un psychomage » Conclut James, appuyé par le rire fatigué de Ted qui finit par le tirer en arrière pour pouvoir refermer délicatement la porte.

Harry soupira de bien être, embrassa la peau sous ses lèvres et se rendormit.

 

Le lendemain matin, l'ancien Gryffondor fut accueilli dans la cuisine par une quantité indécente de nourriture, un Albus à l'air pincé par l'amusement et le sourire moqueur de James, lui présentant les nouvelles conditions de son argent de poche.

« Je vais tous vous rayer de mon testament » Menaça mollement Harry avant de se pencher distraitement sur les papiers que lui tendait son fils ainé.

Un bras autour de la taille de James, le menton au creux de son cou, Teddy ne fit même pas l'effort de dissimuler son rictus. James éclata carrément de rire.

Se laissant tomber sur une chaise, Harry conclut que les enfants n'étaient tous que des ingrats.

 

0o0

 

« L'herbe est mouillée » Fit remarquer Draco sans faire un mouvement pour se redresser.

« Je suppose que ça doit être ta fantastique perspicacité que Harry aime tant chez toi » Ricana Ron d'un peu plus loin, légèrement essoufflé.

« Tout d'abord, je t'emmerde Weasley. Ensuite, Harry aime tout de moi. Je n'y peux rien, je suis irrésistible »

Draco aurait aimé que sa voix sonne un peu moins agonisante et un peu plus fière, mais il était bien trop exténué pour y remédier.

« Toujours aussi humble à ce que je vois, même après t'être fait écraser » Rit Harry, étalé quelque part sur la gauche de Draco.

« Je n'appellerai pas çaécrasé. Et je suis sûr que vous avez triché » Se défendit le Serpentard avec dédain, commençant enfin à reprendre une respiration normale.

« 172 à 124, Draco. Aucune mauvaise foi ne peux justifier un tel score » Lui rappela le brun.

Draco tourna la tête, fronçant les sourcils dans sa direction. A travers les herbes hautes, il ne parvint qu'à distinguer le profil de l'ancien Gryffondor, tout en yeux verts et en cheveux en bataille. Il était un peu trop beau pour que Draco ne s'énerve réellement, et le sang pur jugea cela parfaitement déloyal.

« Je persiste à dire que le souaffle était enchanté pour te favoriser » Continua Draco en le fixant. Harry se tourna à son tour et lui sourit doucement avant de fermer les yeux avec paresse sans même daigner lui répondre.

« C'est juste que tu deviens vieux Malfoy » Suggéra Ron, moqueur.

« Je t'emmerde Weasley » Répéta Draco sans bouger. Potter laissa échapper un rire mais garda les yeux fermés.

« Même tes insultes manquent d'originalité. La vieillesse je te dis » Lui assura Ron avec une certaine gravité.

Pour seule réponse, Draco lui envoya à l'aveugle un caillou qu'il avait à portée de main. Le rouquin poussa un glapissement hautement satisfaisant et le Serpentard laissa échapper un reniflement orgueilleux.

« Harry ! Ton Malfoy me lapide ! » S'offusqua le chef des Aurors.

« Vous m'avez tué, débrouillez vous entre vous maintenant. Laissez moi juste agoniser en paix » Grogna Harry, souriant malgré tout.

Ron sembla hésiter à rajouter quelque chose, mais finit par abandonner. Ils s'endormirent, étalés dans l'herbe du jardin fou du manoir Potter. Au milieu du terrain improvisé, un souaffle et trois balais s'entassaient en désordre, abandonnés par leurs propriétaires épuisés.

 

0o0

 

« Ca sera encore long madame ? » Demanda poliment Albus, bras écartés, semblant s'ennuyer fermement. Un mètre s'enroulait autour de son poignet, enchanté par une jeune fille brune aux yeux clairs. Mme Guipure arrêta un instant de prendre les mesures de Scorpius pour se tourner vers Albus et le petit blond en profita pour grimacer dans son dos. Albus fronça le nez pour retenir un éclat de rire, écoutant avec distraction la réponse chaleureuse de la couturière.

« Pas vraiment mon chou. Quelques minutes et tout sera prêt. Tu vas être beau à croquer » Lui assura-t-elle, taquine. Albus haussa les sourcils, clairement dubitatif, et au fond de la boutique James ricana. L'assistante se laissa un instant divertir par le son et le mètre enchanté désormais enroulé autour de la taille d'Albus retomba mollement au sol. La jeune fille se détourna de James en rougissant et reprit son travail sous l'œil réprobateur de sa patronne.

Ted jeta un coup d'œil amusé à la scène, sachant parfaitement que James ne devait pas avoir le moins du monde remarqué le trouble de la petite couturière. Rapidement, l'attention du loup se reporta sur Lily qu'il faisait tournoyer sur elle même du bout des doigts, sa nouvelle robe volant autour d'elle alors que son rire clair remplissait la boutique. Finalement, Ted s'inclina galamment devant elle et embrassa le dos de sa main. Lily lui tendit un sourire brillant avant de glisser avec délicatesse ses bras autour de son cou. Ted se pencha et la serra brièvement contre lui avec affection.

« Je n'ai jamais vu quelqu'un porter aussi bien l'uniforme de Poudlard » Déclara-t-il gravement.

« J'ai surtout hâte d'aller chercher ma baguette » Répondit la petite fille, surexcitée, balayant le compliment d'un geste de la main.

« Je suis sûr qu'il y aura une écaille de sirène ou un cheveu de fée dans la tienne, tu es bien trop jolie pour quelque chose d'aussi commun que du dragon » Continua-t-il sans se démonter.

« Tu sais ce que te dis ma baguette en cœur de dragon Teddy ? » Grinça James, juste derrière lui. Il frappa l'arrière de la tête de Ted, lui tirant un rire bas. L'instant d'après le loup se relevait d'un bond, tentant de tacler James pour l'envoyer voler dans la masse de tissu empilés dans un coin de la boutique. Le brun l'évita souplement et partit se réfugier dans une cabine d'essayage.

« Je veux un crin de licorne ou de pégase dans ma baguette » Continua Lily en se tournant vers Albus comme si son opinion sur le sujet était cruciale. Elle ignora royalement les deux garçons au fond de la boutique qui chahutaient sous le regard fasciné de la jeune apprentie et celui bienveillant de Mme Guipure. Albus cligna des yeux un instant et se plongea dans ses pensées, semblant analyser les différents aspects de la suggestion de sa sœur. Scorpius leva les yeux au ciel.

« Ne t'inquiète pas Lily. Quand ta baguette t'aura choisie, tu l'aimeras, quelle que soit sa composition. » Lui promit-il, rassurant. La petite hocha la tête avec sérieux avant de se rapprocher de Mme Guipure, curieuse.

« Vous étiez à Poudlard vous aussi Madame ? »

 

 

Derrière la vitrine, Harry Potter observait avec tendresse et une certaine mélancolie les enfants s'agitant à l'intérieur de la boutique. Devant la quantité de travail et la taille réduite du magasin, il avait décidé de laisser les plus jeunes sous la surveillance de Ted pour aller acheter leurs livres de cours. Et maintenant, des sacs de Fleury et Bott à ses pieds, il se contentait de les observer rire, sachant que dans quelques jours ils seraient tous partis pour plusieurs mois.

Ted et James, hilares, commençant à se lancer des vêtements au visage. Lily posant des questions fascinées à la couturière qui lui répondait avec patience infinie. Albus et sa silhouette étirée par l'adolescence, tendant des sourires complices à Scorpius. Ce dernier échouant à garder une expression sérieuse et observant le chaos créé par les enfants Potter avec indulgence.

En les voyant ainsi, côte à côte, Mme Guipure s'affairant entre eux, Harry se souvint de la première fois qu'il avait mis les pieds dans la petite boutique. Il se rappelait encore avec une perfection qui ne l'étonnait guère de la rencontre qu'il avait fait ce jour là. Cet enfant trop blond, au nez pointu et à l'air intouchable, qui avait été le premier sorcier de son âge à lui adresser la parole.

« Potter, tu as conscience que c'est assez inquiétant de te voir le nez écrasé contre la vitrine d'une boutique où sont habillés des enfants ? On dirait une sorte de pervers » Souffla une voix chaude et moqueuse dans son cou, faisant sursauter l'ancien Gryffondor.

Harry considéra la remarque pendant une seconde avant d'éclater de rire et de reculer d'un pas ou deux, profitant discrètement de l'occasion pour se coller un instant au corps délié près de lui.

« Je réfléchissais » Se défendit-il dans un sourire.

« Ces Gryffondors, toujours prêts à tenter des expériences nouvelles » Murmura à nouveau la voix, lourde d'ironie.

« Je repensais à notre rencontre » Continua Harry avec honnêteté. Il sentit sans la voir la surprise de l'homme derrière lui mais l'instant d'après des lèvres douces se posèrent brièvement sur sa nuque avant que Draco ne s'écarte franchement. Ils n'étaient ni l'un ni l'autre spécialement à l'aise avec les démonstrations d'affection publiques.

L'ancien Serpentard se racla la gorge avant de reprendre la parole d'un ton qui se voulait plus sûr qu'il ne l'était réellement.

« Tu m'as bien dis que Lily comptait emmener Plume à Poudlard ? »

Harry hocha la tête en se retournant.

« Oui, elle a toujours adoré ce hibou, ils sont… »

Sa voix s'éteignit lorsqu'il repéra une petite cage ronde aux pieds de Malfoy. A l'intérieur, oscillant légèrement sur un perchoir sombre, une chouette levait sur lui d'immenses yeux dorés. Elle était d'un blanc pur, juste un peu entaché par quelques plaques de duvet gris. Elle devait être très jeune, à peine adulte.

Harry s'accroupit doucement, évitant tout mouvement brusque pour ne pas l'effaroucher. Le regard de l'oiseau resta braqué sur lui même quand il ouvrit la porte de la cage pour lui présenter sa main. Pendant quelques secondes le petit rapace sembla hésiter avant de se décider et de venir pincer doucement la pulpe de son doigt dans un geste affectueux. Harry lui gratta la tête du bout de l'ongle et elle se frotta contre lui en fermant paresseusement les yeux. Quand l'Auror ressorti sa main de la cage, ses plumes du côté gauche étaient restées ébouriffées, lui donnant un air étrangement asymétrique et brouillon.

« Merci » Souffla-t-il en relevant les yeux vers Draco qui l'observait avec attention. L'aristocrate vint à son tour s'accroupir au niveau de la cage.

« Je trouve qu'un prénom comme Hedwige lui irait bien » Suggéra-t-il avec un sourire doux, complice.

Harry laissa échapper un éclat de rire avant de hocher la tête.

« Hedwige me semble parfait oui » Soupira-t-il finalement.

Ce jour là, ils se connaissaient depuis exactement vingt huit ans.

 

0o0

 

Le premier anniversaire de leur mise en couple tomba un mardi pluvieux en novembre.

Quand le réveil sonna à huit heures, Harry tenta de se lever. Il fit quelques pas dans la chambre avant de renoncer devant la fraicheur de l'air et de retourner se réfugier sous les draps.

Draco se réveilla quelques minutes plus tard, et ne fit aucune tentative pour sortir du lit. Au contraire, il attira Potter contre lui avant d'entremêler leurs jambes, se coulant contre lui pour profiter au maximum de toute la peau chaude à sa disposition. L'Auror poussa un soupir de bien être dans son cou et ils se rendormirent pendant de longues minutes.

Ceci mis à part, ce fût une journée comme les autres. Aucun des deux ne se rappela de la particularité de la date.

 

0o0

 

« Potter, enlève ce gui de là tu veux… » Soupira Draco.

« Et pourquoi ça ? » Grommela le brun en croisant les bras. Draco leva les yeux au ciel. Harry Potter, bientôt quarante ans, Auror d'élite,boudait.

« D'abord, parce que c'est une tradition de Poufsouffle. Ensuite, parce que tu as accroché ladite tradition Poufsouffle à l'endroit où l'on va passer et repasser toute la soirée et cela risque d'être tout sauf une bonne idée » Expliqua-t-il calmement, dissimulant son amusement.

« C'est à ce moment là que je devrais me vexer que tu veuilles à ce point éviter de m'embrasser ? » Demanda Harry, haussant un sourcil. Il ne maitrisait pas encore l'expression aussi bien que Draco ou même James, mais il s'améliorait.

« Je savais bien que tu avais encore un fond de paranoïa caché quelque part » Se moqua l'ancien Serpentard, s'écartant pour laisser passer un Kreattur pressé aux bras chargés de décorations de noël.

« Si tu n'as pas de problème avec ça, le gui reste donc là » Conclut Harry avec un sourire triomphant.

« Je précise ma pensée : si je me retrouve à devoir embrasser Weasley, ce dîner de Noël va finir dans le sang » Clarifia Draco.

Le Gryffondor sembla accuser le coup et grimaça devant l'image mentale. Avec une mine peinée, il décrocha magiquement le gui du plafond d'un simple mouvement du poignet et il le posa sur une commode. Draco se laissa distraire, reconnaissant le meuble, et il sourit. Il conservait un air légèrement bancal et étrange depuis cet incident magique avec Albus, la première fois que ce dernier était entré dans le manoir Malfoy.

Au final, la maison des Potter n'avait pas changé tant que ça depuis cette époque. Il régnait toujours cet étrange équilibre entre désordre et rangement, cette chaleur pleine de vie qui semblait émaner des murs même, comme s'ils étaient imbibés de rires. Le jardin était devenu encore plus sauvage et les couloirs croulaient toujours sous toutes sortes de photos.

Sur le papier, Draco vivait dans son propre manoir. Mais en pratique, les preuves du temps qu'il passait chez les Potter étaient flagrantes. Un nouveau fauteuil près de la cheminée. Des meubles, ici et là. Une armoire remplie de vêtements de luxe. Un bureau aménagé pour lui dans une pièce inutilisée, relié par cheminette à celui de Harry. Au milieu des photos de la famille Potter s'étaient nichés quelques portraits de ses ancêtres, interlocuteurs préférés d'Albus et Scorpius. La vieille Ramona Malfoy s'était prise d'affection pour Ted, et lui soufflait des choses lubriques à chacun de ses passages qui le faisaient rougir, pour le plus grand plaisir de James. Draco ne s'était lui jamais remis de l'air gourmand avec lequel son grand oncle maternel avait lorgné Potter quand ce dernier avait traversé le couloir torse nu. Le tableau avait été renvoyé immédiatement au manoir Malfoy.

Ils n'en avaient jamais parlé mais Draco savait qu'il était désormais presque chez lui ici.

Il sortit de ses pensées devant le soupir mélodramatique de Potter qui continuait de bouder. L'ambiance de Noël le faisait indubitablement retomber en enfance.

« Cependant, si tu y tiens autant - et je fais ça uniquement pour que tu ne gâches pas la soirée de tout le monde en ruminant – tu peux toujours accrocher le gui au dessus de notre lit. Je suis sûr que là on pourra trouver une façon d'exploiter ta tradition Poufsouffle cette nuit » Suggéra Draco, détaillant rapidement la tenue débraillée du Gryffondor et jugeant sa propre idée particulièrement brillante.

Potter releva sur lui un sourire carnassier, satisfait, et des yeux sombres.

« Pourquoi attendre ce soir ? » Souffla-t-il d'une voix beaucoup trop rauque pour être légale.

Potter n'était qu'un vil manipulateur.

 

0o0

 

« Papa ? Est ce qu'oncle Draco vient Dimanche ? » Demanda Rose, passant la tête par l'entrebâillement de la porte. Ron failli en tomber de sa chaise alors que Harry la fixa avec des yeux ronds. Hermione se contenta de hausser les sourcils avant de sourire et de continuer à siroter son thé.

«Oncle Draco? » Croassa Ron.

Rose fronça les sourcils, tentant de comprendre le sens de la question de son père. Son visage finit par s'éclairer, et elle répondit en levant les yeux au ciel.

« Oncle George nous a conseillé de l'appeler comme ça » Expliqua-t-elle.

« Ceci est la phrase la plus étrange que je n'ai jamais entendu » Tint à souligner Ron quand sa fille finit par disparaître, soupirant devant le silence choqué de son père. « Rien de vraiment personnel hein Harry, il est relativement sympa ton Malfoy. Disons seulement que c'est la chose la plus improbable qui ait pu être prononcé par un Weasley depuis des générations » Se rattrapa Ron. Harry balaya ses excuses d'un éclat de rire.

« Je te comprends tout à fait mon vieux » Le rassura-t-il.

« Deux familles ennemies depuis toujours réconciliées, c'est une belle chose. Heureusement que nos enfants sont plus ouverts d'esprit qu'on ne l'était à leur âge » Commenta distraitement Hermione.

« Je trouve que je me suis plutôt pas mal débrouillé pour me réconcilier avec Malfoy » Fit remarquer Harry avec un sourire entendu. Ron se tourna vers sa femme en tendant un doigt vers son ami, son expression indiquant clairement qu'il pensait qu'Harry marquait un point.

« Et il ne t'aura fallu qu'une trentaine d'année. Impressionnant » Se moqua distraitement Hermione. Harry hocha la tête, acceptant sa défaite.

Un silence pensif s'étira avant que Harry ne relève la tête, l'air sournois.

« Lucius Malfoy doit se retourner dans sa tombe » Ricana-t-il.

Ron y songea quelques secondes avant que ses lèvres ne s'étirent en un sourire aveuglant.

« Comme quoi, il y a du bon même dans les situations les plus perturbantes » Conclut il avec philosophie.

 

0o0

 

Draco se blottit un peu plus dans le fauteuil qu'il s'était réservé depuis maintenant plus d'une heure. Il se sentait curieusement léger, comme si sa tête ne pesait plus rien. C'était une sensation étrange mais néanmoins agréable.

Autour de lui, le bruit des dizaines d'invités avait fini par se fondre en un bourdonnement incompréhensible. C'était étrange de se rendre compte qu'il connaissait presque toutes les personnes de la pièce, ne serait ce que de vue. La grande majorité était des Weasley, même si Draco avait depuis longtemps abandonné l'idée de les dénombrer. Chaque fois qu'il s'était lancé dans ce genre de calcul, un nouvel enfant ou cousin semblait surgir de nulle part juste pour le contrarier.

Il se faisait tard et les plus jeunes étaient déjà partis se coucher dans les nombreuses chambres d'amis au premier étage. Dans un coin de la pièce, la petite Lily dormait paisiblement sur les genoux de Rose Weasley qui lui caressait les cheveux, discutant avec les jumeaux Lovegood dont les tenues vertes juraient violemment avec les cheveux roux des trois quart des invités. Un peu plus loin, Hermione et Ginny, adossées au mur, souriaient en écoutant les anecdotes du jeune professeur Longdubat. Seamus et Dean avaient réquisitionné le buffet et s'étaient visiblement lancés dans une compétition stupide de consommation de petits fours, arbitrée par un Lee débraillé.

Dans l'angle de la pièce dissimulé par la montagne des cadeaux déballés, un petit groupe d'élèves de Poudlard était assis en rond et semblait lancé dans un jeu plutôt animé. Draco reconnut facilement James, Albus et Scorpius, ainsi que les deux enfants à moitié vélane de Bill Weasley. Amusé, l'aristocrate remarqua que les plus jeunes avaient devant eux de simples chopes de bierraubeure sans alcool. Debout derrière eux, appuyé contre le mur, Ted les surveillait avec bienveillance.

Un coude effleurant sa tempe attira son attention et Draco releva la tête vers Harry qui oscillait légèrement, installé sur l'accoudoir de son fauteuil. Il tenait un verre presque vide à la main, et ses yeux brillaient un peu trop derrière ses lunettes. Malfoy se demanda combien de verre il avait bien pu prendre de cette fameuse boisson d'un bleu électrique mise au point par Hermione et Ginny. Il ne savait pas ce qu'elles avaient bien pu utiliser, mais le résultat était à la fois délicieux et effroyablement traître.

Debout près de Harry, Ron et George étaient lancés dans un débat agité, appuyant leurs arguments de grands gestes. George semblait complètement ivre, ses sourires ne présentant plus de trace de l'ombre qui semblait toujours le suivre. Il laissait une grande majorité de ses phrases à moitié finies, attendant qu'un jumeau perdu les complète, mais cette fois-ci il ne semblait pas s'en rendre compte.

Weasley portait toujours autour du cou la monstrueuse médaille que lui avait offerte une de ses nièces, où les mots « Joyeux anniversaire » clignotaient frénétiquement. Il avait vissé sur la tête l'un des nombreux cadeaux de Harry, une casquette des canons de Chudley dédicacée par tous les joueurs. Il était ridicule, et pourtant Draco ne parvint pas à trouver la force de se moquer de lui. Il décida d'accuser l'alcool.

Des doigts frais vinrent soudain se poser à la base de ses cheveux, le tirant de ses pensées brumeuses. L'effleurement se transforma vite en caresses distraites sur sa nuque, les ongles courts crissant parfois doucement sur sa peau et lui tirant un frisson. Draco observa une seconde le sourire tendre de Potter qui observait son meilleur ami enfonçant en bougonnant sa casquette sur sa tête devant une remarque de George, faisant ressortir ses oreilles de façon particulièrement grotesque. L'ancien serpentard laissa échapper un sourire qu'il supposait suspicieusement semblable à celui de Harry, et il décida d'accuser l'alcool de Granger à nouveau. Il le rendait Poufsouffle.

Après quelques minutes de lutte, il abandonna et vint appuyer sa tempe contre Harry. Il chercha à trouver une position agréable où il n'aurait pas besoin de se tordre le cou et finit par fermer les yeux, satisfait. Les caresses continuèrent, apaisantes. Il s'endormit.

 

0o0

 

Draco Malfoy avait toujours reçu de nombreux cadeaux à ses anniversaires, que ça soit de la part de ses parents ou, plus tard, de sa femme et de son fils. Mais une vie remplie de présents - aussi indécemment chers soient-ils - ne l'avait en aucun cas préparé à ceux que pouvaient inventer toute une harde de Gryffondors.

Ils avaient réservé la petite salle du restaurant préféré de Draco, et le blond avait capté plusieurs fois au cours de la soirée le regard amusé du propriétaire derrière son comptoir. Le repas s'était révélé aussi délicieux que bruyant, ponctué de rires et de débats en tous genres.

Au moment du dessert, Malfoy comprit enfin parfaitement le rictus narquois du patron quand il leur avait apporté un énorme gâteau surmonté de ce qui ressemblait dangereusement à une fouine en sucre au sommet.

Le regard noir que Draco avait alors envoyé en direction de Weasley aurait fait fondre les pierres mais le rouquin l'ignora avec un grand sourire. Harry riait doucement, posant une main apaisante sur la cuisse de Draco. Ce fût sûrement ce qui l'empêcha de jeter la figurine au visage hilare du chef des Aurors. Ca, et le regard réprobateur qu'Hermione avait lancé dans la direction de son mari qui semblait lui promettre de longues nuits sur le canapé en guise de punition.

Le blond souffla ses bougies en grognant, parfaitement ridicule et conscient du fait que le restaurateur l'observait toujours. C'était un ancien Serpentard et une vieille connaissance, et Draco savait pertinemment qu'il se délectait du spectacle et qu'il le lui rappellerait pendant de longues et douloureuses années.

Les premiers cadeaux que Draco ouvrit étaient ceux de Blaise, qu'un hibou avait apportés au manoir Potter le matin même. Le colis renfermait toutes sortes d'objets rares et ensorcelés, ainsi qu'un parchemin d'explication. Draco vit clairement Ron tendre la tête pour essayer de voir ce dont il s'agissait exactement mais Draco referma avec précaution le colis, lui tirant un soupir agacé très satisfaisant.

Hermione s'approcha ensuite pour lui offrir une édition particulièrement précieuse d'un conte pour enfant qu'il avait lu pendant des années à Scorpius, et dont il avait parlé avec la brune quelques mois plus tôt. Il la remercia d'un sourire chaleureux.

Weasley fut le suivant et toute la rancune de Draco s'évapora quand il découvrit plusieurs bouteilles d'un Whisky pur feu bien plus âgé que lui, qu'il ne connaissait que de nom sans avoir jamais pu s'en procurer. Visiblement la position de chef des Aurors fournissait des contacts particulièrement influents.

Pour accompagner l'alcool, un petit paquet révéla un carnet rouge où s'étalaient en lettres dorées «Comment domestiquer votre Gryffondor en quarante leçons». Draco reconnut immédiatement l'écriture brouillonne de Weasley et il secoua la tête, amusé.

Il déballait le cadeau de Scorpius quand il aperçut Harry qui, feuilletant le carnet de Weasley, commença à s'étouffer bruyamment dans son champagne avant de fusiller son ami du regard. Il semblait profondément mortifié, Ron lui souriait de toutes ses dents, et Draco se promit donc de se pencher le plus rapidement possible sur le contenu de ce carnet.

Retournant son attention au ruban qu'il dénouait, Draco vit la soie noire s'écouler comme de l'eau sur la table et révéler un grand carton plat. Intrigué, l'ancien Serpentard l'ouvrit et découvrit, stupéfait, un nécessaire à potion en argent et platine, accompagné d'une multitude de petits bocaux contenant des ingrédients plus rares les uns que les autres.

« Hermione, Hagrid et le professeur Longdubat m'ont aidé à trouver les ingrédients » Précisa Scorpius en souriant. Draco le serra contre lui de longues secondes et l'embrassa doucement sur la tempe pour le remercier. Il referma précautionneusement le carton par prudence.

Le cadeau d'Albus était d'une simplicité désarmante. Une écharpe d'un beau vert émeraude en coton, gorgée de sorts protecteurs et de chaleur. Il comprit finalement à demi mots que le vêtement avait été découpé dans les rideaux de son ancien lit à Poudlard et il enroula l'écharpe autour de son cou avec émotion avant de remercier le petit brun. Celui ci sembla satisfait et commença à discuter avec Scorpius. Draco laissa échapper un sourire.

James lui offrit un ensemble de Cds de musique moldue et sorcière, arguant qu'à son âge il se devait de connaître les classiques du rock. Draco reconnut en parcourant rapidement les titres une chanson sur laquelle il avait dansé avec Potter une nuit d'halloween, des années plus tôt. Devant l'air faussement innocent de l'adolescent, Draco se demanda une fois de plus comment il pouvait être au courant d'autant de petits détails.

Ted fut le suivant, et une fois de plus Malfoy se retint de hausser les sourcils en le fixant. Il possédait ce jour là des cheveux d'un blond platine et des yeux gris en hommage à Draco, et l'illusion était absolument parfaite. Il aurait pu se faire passer pour le frère ainé de Scorpius sans aucune difficulté. Le loup tendit avec délicatesse un écrin de velours à Draco et ce dernier s'en empara avec surprise.

« A la mort de ma grand mère, j'ai hérité de tous ses biens. Dans son coffre à Gringott, j'ai retrouvé une boîte portant le nom de Narcissa. Je ne m'en suis souvenu que récemment, je suis désolé. Il y avait aussi de nombreuses photos à l'intérieur, je vous les donnerais » Promit Ted de son éternelle voix apaisante.

Draco ouvrit lentement la boite sombre et reconnut instantanément la chevalière de la famille Black. Il rangea immédiatement l'écrin dans la poche de sa robe, ses doigts tremblant légèrement, et il remercia le jeune Lupin d'une voix un peu trop émue pour que sa dignité n'en sorte pas un peu écorchée.

Ce fut Potter qui termina la soirée en lui tendant une magnifique boite en métal forgé. Curieux, Draco l'inspecta plusieurs secondes avant de se décider à faire sauter le loquet du bout de l'ongle. Il perçût tout de suite la légère aura des objets ensorcelés pour ne pas avoir de fond et il plongea la main à l'intérieur. Sous ses doigts, il sentit une paroi lisse et froide, sphérique. Quand il ressortit sa main, un vieux rappeltout terni par le temps reposait au creux de sa paume.

Il releva les yeux pour échanger un regard avec Potter, qui finit par lui tendre un sourire magnifique.

Draco replongea la main, encore et encore. Il en ressortit des photos du temps de Poudlard, des articles de presse, une plume d'hypogriffe, un pot de gel magique pour les cheveux, un badgeà bas Potter, une vieille lanterne qu'il avait utilisé la nuit dans la forêt interdite durant sa première année, une petite pensine où tournoyaient déjà des filaments argentés indiquant qu'elle avait visiblement été remplie de souvenirs. Quand un petit vif d'or s'échappa et que Harry le rattrapa avant lui avec un air moqueur, Draco décida de tout ranger et d'inspecter le coffre rempli de trésor plus tard, en privé.

Il se leva et s'éclaircît la gorge avant de remercier ses invités d'une voix qu'il espérait assez trainante pour faire oublier le fait qu'il s'était comporté comme un parfait Poufsouffle durant la dernière demi-heure. Fréquenter des Gryffondors à longueur de temps lui ramollissait définitivement le cerveau.

Harry dut avoir pitié de lui car il commença à servir le gâteau, détournant efficacement l'attention de tous et lui permettant de reprendre contenance.

Quelques secondes plus tard, Draco revit cependant son opinion quand une fouine en sucre atterrit dans son assiette. Il leva les yeux pour tomber sur Harry, le sourire insolent aux lèvres et léchant distraitement des traces de sucres sur son pouce.

Draco finit par éclater de rire et brisa la petite figurine pour la partager avec lui.

 

0o0

 

Harry et Draco avaient vite découvert qu'ils étaient capables de partager les silences sans problème, et qu'ils le préféraient en général à certaines conversations futiles.

Cela ne les avaient pas empêchés d'aborder les sujets les plus sérieux entre eux, le plus souvent le soir devant la cheminée et un verre de whisky pur feu. Ils s'étaient racontés la guerre, leurs divorces, leurs peurs, les deuils. Ils s'étaient confiés des réflexions ou des choix qui les hantaient depuis des années. Les aveux avaient même la plupart du temps semblé plutôt simples.

La nuit sous les draps, ils s'étaient murmurés bien d'autres choses, toutes aussi sincères. Draco en avait été mortellement gêné au début, se rappelant la façon dont il avait vénéré le nom de Harry et lui avait fait les promesses les plus folles dans des termes relativement imagés. Potter avait effacé le malaise d'un simple rire et Draco s'était finalement résigné au fait que le corps de Potter lui fasse oublier toute notion de décence ou même de cohérence.

Bien des années plus tôt, ils s'étaient jetés les pires insultes au visage. Ils avaient su déceler et agrandir les fêlures, su exactement où appuyer pour faire plier l'autre sous les mots. Ils avaient pris plaisir à humilier, à exposer les faiblesses, à déterrer les blessures pour les étaler sous les yeux d'un public. Ils en avaient fait un art, et ils ne s'en souvenaient que trop bien certains jours. Quand, au cours d'une dispute brutale, les insultes revenaient avec un peu trop de facilité. Quand pendant un moment, ils retombaient dans leurs défauts de jeunesse et que les sentiments redevenaient trop violents, presque dangereux. Que l'envie revenait de détruire juste un peu, pour que l'autre n'appartienne jamais à personne d'autre.

Finalement, malgré leur passé, la confiance n'avait jamais été un réel problème entre eux.

Cependant, Harry n'avait jamais osé avouer à Draco qu'il décalait régulièrement son réveil pour le simple plaisir de le voir se réveiller. Endormi, Draco était grognon et câlin, malléable, les cheveux dans un désordre impossible et la voix rauque. Ses gestes étaient pleins d'une paresse gracieuse qui donnait envie à Harry de l'enfermer dans la chambre et de lui faire l'amour jusqu'à épuisement.

De son côté, Draco n'aurait même pas admis sous doloris qu'il détestait plus que tout louper le retour de Harry au manoir. C'était son rituel caché, un acte presque superstitieux. Il aimait le voir sortir de la cheminée, superbe dans son uniforme noir au sigle sanglant.

Quand il frottait distraitement ses bottes sur le tapis pour en enlever la suie, il avait encore tout de l'Auror d'exception qu'il était aux yeux de tous les sorciers. L'expression autoritaire, l'obstination un peu sauvage et, parfois, cet air hanté qui accompagnait les missions les plus difficiles. Mais quand l'Auror relevait les yeux et qu'il apercevait Draco, son visage s'éclairait et il redevenait enfin son Potter.

Et c'était un petit miracle dont l'ancien Serpentard ne parviendrait jamais à se lasser.

 

 

Fin


Note du champi : Donc voilà, c’est la fin officielle d’a traverx eux, ou tout du moins de l’histoire officielle. Comme je l’avais annoncé, j’ai prévu des OS autour des personnages, que je publierais tous à la suite de cet épilogue (pas besoin de polluer ffnet avec pleins d’os indépendants :p Donc si vous êtes intéressés, vous serez prévenus par les alertes ^^

Ceci dit, j’aimerais remercier toutes les personnes qui ont permis à cette fic d’exister. A mes amis géniaux, sans qui je n’écrirais plus depuis longtemps. A ceux qui m’ont reviewé depuis le début, avec une patience que j’admire. Ceux qui ne m’ont laissé qu’un message ici ou là et même ceux qui ont lu et n’ont pas pu reviewer (je comprends tout à fait, je fais souvent la même chose :p).
Merci. Pour tout.
artemis


 
 
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