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au 31 Mai 21 :
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Lorsque tombe le voile
Par Mailyn
Harry Potter  -  Romance/Drame  -  fr
4 chapitres - Rating : T+ (16ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 1     Les chapitres     11 Reviews    
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Prologue

 

Prologue

 

Harry regardait autour de lui avec des yeux hagards.

Le magnifique parc qu’avait été celui de Poudlard n’était plus à présent qu’un champ de ruine.

La belle pelouse était dévastée, les arbres déracinés et la terre retournée en de multiples endroits par des sorts.

Le ciel était gris, nuageux et la pluie tombait sur lui.

Des cris résonnaient.

Il ne restait plus rien de magique en ce lieu.

Rien.

Si ce n’était l’horreur à l’état pur.

Le jeune homme força ses jambes à faire quelques pas.

Il ne jeta même pas un regard en arrière, sur le corps sans vie de Voldemort.

Il se contenta d’avancer, serrant entre ses doigts ensanglantés sa baguette.

Comme s’il avait peur qu’elle ne lui échappe.

Comme si elle seule pouvait le convaincre qu’il n’était pas plongé dans un de ses cauchemars.

Il ne voyait pas le sang qui maculait ses vêtements.

Il se sentait comme vidé.

Il ne pouvait plus penser, ni même parler.

Juste parcourir des yeux l’étendue où planait l’affreuse odeur de mort.

Il lui semblait que tout son corps était engourdi…

Encore quelques pas…

Il passa devant le professeur Chourave, étendue au sol, les yeux grands ouverts, les bras en croix ; et il détourna le regard.

Ils étaient tellement nombreux…

Elèves, Mangemorts, Aurors…

Tous morts.

Il reconnut Padma Patil, serrant contre elle le corps sans vie de sa jumelle Parvati, pleurant et hurlant, et il détourna à nouveau les yeux.

Il enjamba les cadavres d’élèves de première année dans un état second.

Bellatrix Lestrange gisait un peu plus loin dans une mare de sang, tuée de la main de Neville qui restait debout près d’elle.

La contemplant comme s’il était perdu dans un songe, des larmes roulant sur ses joues rondes.

L’innocent et gentil garçon qu’il était avait, lui aussi, dû tuer…

Harry continua d’avancer.

Il lui semblait qu’il rêvait.

Tous ces morts, toutes ces larmes, toute cette douleur…

Cela ne pouvait être réel…

Cela ne devait pas être réel…

Il aperçut un groupe de personnes et avança dans leur direction.

Peut-être que…

Il reconnu les cheveux roux des membres de la famille Weasley.

Ils étaient vivants.

Il se hâta du plus vite qu’il pouvait, sa jambe gauche le faisant atrocement souffrir.

Ils étaient en vie, sa famille était en vie !

Il entendit les cris de Hermione quand elle le reconnu, son étreinte tellement chaude, celle de Ron, leurs pleurs…

Aucun mot n’était prononcé, mais ils savaient qu’ils n’en avaient pas besoin pour se comprendre.

Il se dégagea doucement et regarda les autres.

Ils faisaient cercle autour de quelque chose.

Ou plutôt quelqu’un…

Il sentit contre son bras la main de Hermione qui l’observait avec des yeux douloureux.

Ron avait lui aussi cet éclat dans ses prunelles bleues.

Comme pour le mettre en garde.

Harry s’avança, le cœur battant à toute allure.

Il avait un mauvais pressentiment qui le faisait trembler.

Les autres personnes s’écartèrent pour le laisser passer, les larmes coulant sur leurs joues.

Les cris aux alentours se turent, la pluie cessa de tomber et un grand froid envahit le corps de Harry.

Il resta pétrifié.

Même la douleur semblait avoir cessé pour être remplacée par quelque chose de plus affreux encore.

Ginny se tenait au sol, la gorge déchiquetée.

Ses cheveux roux se mêlaient à la boue et au sang, formant un halo autour de son visage exsangue.

Ses yeux grands ouverts regardaient fixement le ciel et ses mains étaient serrées contre son ventre.

Ginny…

Il ne sut ce qui se passa ensuite.

Il sentit juste son corps partir en avant et sa tête rebondir contre le sol détrempé…

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Il se réveilla deux mois plus tard à Ste Mangouste.

Avec les visages anxieux de Ron et de Hermione penchés au-dessus du sien.

Il essaya péniblement de se lever mais ils le forcèrent à se rallonger.

Ils lui racontèrent ce qui s’était passé durant sa convalescence.

Il avait perdu beaucoup d’énergie et sa confrontation avec Voldemort avait sérieusement entamée ses réserves magiques.

On lui avait donc administré un traitement long et délicat pour lui faire recouvrir la santé.

Quand Harry parla de la guerre, Ron lui répondit que les morts avaient tous été enterrés, les cérémonies effectuées et les médailles décernées.

Le Ministre de la Magie attendait son rétablissement pour organiser une grande soirée et lui remettre un Ordre de Merlin.

Harry détourna les yeux avec dégoût.

Il parla de l’Ordre du Phénix.

Hermione prit la parole pour lui expliquer qu’ils avaient subit beaucoup de pertes, mais que tous les Mangemorts avaient été arrêtés.

Ou presque…

Elle hésita avant de préciser que ni Snape ni Malfoy n’avaient été retrouvés.

Harry avait serré les dents mais n’avait rien dit.

Il s’était rendormi.

Avec ce poids dans la poitrine qui ne voulait pas partir.

Et qui, il le savait, ne partirait jamais...

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Une semaine plus tard, il jetait au visage de Scrimgeour le bel Ordre de Merlin Première Classe qui lui tendait.

Un silence choqué s’était fait dans la foule de personnes spécialement invitées pour cette occasion.

Des gens de la haute société, qui soutenaient le Ministère et donc n’avaient jamais cru Harry lorsqu’il avait tenté de les prévenir du retour de Voldemort.

Harry leur avait craché son mépris à la figure, disant qu’ils n’avaient rien fait pour les aider durant la guerre, que depuis le début ils se servaient de lui et qu’ils lui faisaient mal au cœur à se pavaner comme s’ils avaient pris part au combat.

Il s’était empressé de transplaner, trop écoeuré et s’était enfermé dans le manoir que Sirius lui avait légué.

Il y était resté trois jours entiers sans se montrer, puis quand il refit son apparition chez ses amis, il avait complètement transformé l’endroit.

Ceux-ci furent soulagés de le revoir et de constater qu’il ne sombrait pas dans la dépression mais qu’il continuait d’avancer.

Ils ne se rendaient pas compte du véritable état dans lequel se trouvait leur ami, celui-ci faisant tout ce qu’il pouvait pour paraître joyeux.

Devenu maintenant le vainqueur incontesté du pire Mage Noir de tous les temps, il avait fort à faire pour éviter les véritables meutes de journalistes qui tentaient de s’entretenir avec lui.

Certains avaient bien tenté de l’aborder mais ils s’étaient retrouvé éjectés quelques mètres plus loin, avec des bosses un peu partout.

Depuis, Harry était devenu un véritable mythe vivant.

Puisque personne ne pouvait s’approcher de lui hormis ses amis, les rumeurs les plus folles courraient sur son compte.

Mais il n’en avait rien à faire, il ne lisait pas les journaux.

Il se contentait de passer des journées entières allongé en boule sur son lit, dans sa chambre aux volets clos, le regard fixé au loin.

Et les visages de ceux qui étaient morts défilaient inlassablement devant ses yeux.

Il ne parlait à personne de ce qui s’était passé entre lui et Voldemort.

Il voulait garder ça pour lui, personne d’autre n’avait à souffrir.

Alors, quand la douleur devenait trop insupportable, il se levait et prenait son balai.

Puis il s’envolait et, après avoir jeté un sort d’invisibilité sur lui, il parcourait les cieux.

C’était le seul moment durant lequel il se sentait bien.

Le seul moment durant lequel le corps supplicié de Ginny ne revenait pas le hanter…

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Le jour de ses dix-huit ans était tombé un jeudi.

La surprise que ses amis lui avaient faite l’avait laissé sans voix.

Ils avaient décoré entièrement le manoir durant son absence et s’étaient tous rassemblés autour d’un gâteau gigantesque illuminé par des bougies.

Les Weasley, Hermione, Lupin, Tonks, Neville, Luna, Maugrey…

Il sourit véritablement pour la première fois depuis des mois.

Ils étaient là.

Ils lui avaient tant manqué…

La soirée qu’ils passèrent fut mémorable.

Harry se sentit renaître et retrouva, pour un temps, toute sa joie de vivre, plaisantant, riant et s'amusant comme un fou...

Comme s’ils essayaient d’oublier, pour un temps, les horreurs qu’ils avaient connues.

Et qu’ils ne pourraient jamais effacer de leur mémoire…

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Quelques semaines plus tard, il se trouvait au Magenmagot.

Dans le box des témoins.

Au procès de Draco Malfoy.

Lui et Snape avait été retrouvé non loin de Londres.

Snape avait avoué quelques jours plus tôt, durant son propre procès, que la mort de Dumbledore avait été préméditée par le vieux sorcier lui-même.

Durant l’attaque au Département des Mystères, Voldemort lui avait lancé un sort incurable qui le rongeait peu à peu.

Il savait qu’il allait mourir durant l’année et voulait à tout prix que Snape conserve son rôle d’espion pour l’Ordre du Phénix.

C’est pourquoi il lui avait demandé de le tuer à la place de Draco, le soir de l’attaque.

Ses paroles avaient provoqué un remous formidable dans le tribunal.

Personne n’y croyait.

Jusqu’à ce qu’il leur montre un morceau de parchemin.

Une lettre de Dumbledore leur confirmant les dires de Snape.

D’une magie et d’une authenticité telles que personne ne pû prétendre qu’elle avait été écrite par Snape.

Et il avait été libéré après que les membres de l’Ordre aient témoigné sur son rôle d’agent double, avec les remerciements du Ministre pour services rendus à la communauté.

Et maintenant Harry se trouvait face à eux.

Et il racontait aux juges qui ce qui s’était passé le soir où Dumbledore était mort.

Il savait que l’ancien Serpentard le fixait, avec une intensité gênante, mais il ne lui accordait aucun regard.

Il l’avait juste aperçu en entrantdans le tribunal.

Il était pâle, bien plus qu’avant. Beaucoup plus maigre aussi. Ses cheveux étaient devenus longs et tombaient sur ses épaules, sales et emmêlés.

Une vieille robe noire et usée. Des fers aux poings et aux chevilles…

C’était un Malfoy déchu qui se tenait devant lui.

Il raconta exactement ce qui s’était passé ce soir-là.

Il parlait avec une neutralité qui l’étonnait, ni en faveur du blond ni contre lui.

Il rapporta la conversation que Dumbledore et lui avaient eue au mot près avant qu’il ne se fasse tuer…

Elle résonnait encore dans sa tête.

Il décrivit l’attitude terrifiée de Malfoy, sa baguette qui se baissait légèrement avant l’arrivée de Snape.

Il n’éprouvait plus de haine pour l’ancien Serpentard.

Plus de colère, ni même d’amertume ou de mépris.

Il avait juste hâte que tout se termine, qu’il puisse rentrer chez lui, fuir tous ces gens…

Retrouver cette solitude qu’il choyait.

Le verdict tomba.

Malfoy était condamné à cinq ans de prison pour avoir participé à l’attaque de Poudlard en y faisant pénétrer des Mangemorts.

Il avait bien failli connaître le baiser du Détraqueur pour sa condition de Mangemort, mais il n’avait aucun meurtre à son actif.

De plus Harry avait précisé qu’il avait été obligé par Voldemort d’agir ainsi.

Ou alors ses parents auraient été tués.

Mais les juges estimaient qu’une peine minimale était nécessaire et qu’ils ne pouvaient libérer le jeune homme sans aucune sanction, étant donné que l’attaque à Poudlard avait eu lieu par sa faute.

Harry quitta le tribunal sans un regard en arrière.

Sans noter le regard froid du Ministre.

Sans remarquer les journalistes qui l’appelaient et le photographiaient.

Sans même voir le regard douloureux que le Serpentard fixait sur lui pendant qu’il se faisait emmener par les gardes vers la prison d’Azkaban…

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Quelques jours après, la désormais directrice de Poudlard lui offrait le poste de professeur de Défense contre les Forces du Mal.

 

 

 
 
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