manyfics
     
 
Introduction Les news
Les règles Flux RSS
La Faq Concours
Résultats ManyChat
Plume & Crayon BetaLecture
Nous aider Les crédits
 
     

     
 
Par date
 
Par auteurs
 
Par catégories
Animés/Manga Comics
Crossover Dessins-Animés
Films Jeux
Livres Musiques
Originales Pèle-Mèle
Série ~ Concours ~
~Défis~ ~Manyfics~
 
Par genres
Action/Aventure Amitié
Angoisse Bisounours
Conte Drame
Erotique Fantaisie
Fantastique Général
Horreur Humour
Mystère Parodie
Poésie Romance
S-F Surnaturel
Suspense Tragédie
 
Au hasard
 
     

     
 
au 31 Mai 21 :
23295 comptes dont 1309 auteurs
pour 4075 fics écrites
contenant 15226 chapitres
qui ont générés 24443 reviews
 
     

     
 
Le placard
Par Juneapple
Originales  -  Drame/Général  -  fr
One Shot - Rating : K (Tout public) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 1     1 Review    
Partager sur : Facebook | Twitter | Reddit | Tumblr | Blogger

Attention, il ne s'agit pas d'une pièce de théâtre entière. Je ne prétends pas être dramaturge, ceci n'est qu'une scène unique et isolée. Toutefois, il est bien entendu que toute l'histoire est compréhensible (en tout cas je l'espère.)

Tous les personnages mentionnés sont entièrement le fruit de mon imagination et m'appartiennent. (Wouah, j'ai toujours rêvé d'écrire ça. Ca change des disclaimers.)

 ______________________________________________

 

Le Placard

 

 

Personnages :

PA : Le père.
MA : La mère.
DESIRE : Le fils aîné, conçu avant le mariage.
AIMEE : La fille, née d’une relation adultère.
GRAND PA : Grand-père paternel des enfants.
GRAND MA : Grand-mère paternelle.

ooo

Chez Grand Pa et Grand Ma. Tout y est propre, parfaitement rangé. Sur la gauche, au fond de la scène, un grand placard en bois, verni, visiblement ancien. Il sera toujours là, même lorsqu’on changera de décor. Réunion de famille. Dans la salle à manger, les personnages sont prêts à passer à table. L’ambiance est détendue, sans hostilité entre Ma et ses beaux-parents. Parfois, cependant, Grand Ma jettera un regard perplexe vers Aimée, puis vers Pa et Ma. Grand Pa soupirera, juste un peu, de temps en temps, en regardant Désiré. 

[…]

 Ma, seule, au téléphone, assise dans le canapé du salon. Entrent Aimée et Désiré, derrière elle, en silence. Elle ne les voit pas. Désiré fait signe à sa sœur de se taire, ils vont s’asseoir derrière le canapé, le dos appuyé contre le dossier. 

MA, toujours au téléphone :

Je sais. Toi aussi. (Un temps). Non. On ne rentre pas avant lundi. Je ne peux pas. Je… Non. Si, si, mais… (Soupir). Je ne peux pas. Je ne peux pas faire ça à Pa. (Silence). Parce que c’est Pa, le Pa de mes enfants. Mon fils, ma tite fille … S’il sait ? Bien sûr qu’il sait. Je te l’ai déjà dit, il… (Un soupir, plus long, plus exaspéré). Tu sais très bien que ce mariage… S’il n’y avait pas eu Désiré… Il est venu trop tôt tu sais. (Elle s’arrête. Un long silence.) O-Oui, tu pourras. Plus tard. Elle… c’est ma tite Aimée, ta tite Aimée, mais tu sais, c’est aussi un peu sa tite Aimée, à lui.

 Pendant qu’elle parle, Désiré a posé sa main sur la bouche de sa sœur. En entendant son nom, Aimée essaye de se dégager. Désiré la retient, caressant ses cheveux pour la calmer. 

Je sais. Moi aussi. Tu veux que je le dise ? (Elle se lève, traverse la pièce sans voir ses enfants.) Bien… Je t’aime. Pa ? Oui, je l’aime aussi, mais pas comme ça. (Elle s’arrête face au grand placard, en caresse les portes du bout des doigts)Toi je t’aime. Très fort… Oh… (Elle sourit.)

 Elle se retourne et voit Aimée et Désiré derrière le canapé. Son sourire se fige et disparaît peu à peu. Elle laisse son bras, celui qui tient le téléphone, pendre le long de son corps. 

Oh !

 Aimée s’extrait des bras de Désiré, qui a cessé de la retenir. Elle attrape le téléphone. 

AIMEE, hurlant dans le téléphone :

Qui c’est ? (Elle raccroche et jette violemment l’engin sur le sol.) Qui, Ma ? Qui était-ce ? (A son frère) Tu ne dis rien, Désiré ? Tu le savais ?

 

Il reste silencieux.

 

Toi aussi ! Pourquoi n’as-tu rien dit ?

 Silence. 

MA :

Ma tite Aimée…

 

AIMEE, plaquant les mains sur ses oreilles :

Tais-toi, je ne suis pas ta « tite Aimée » ! Je suis Aimée, la tite fille de ma Ma ET  mon Pa.

 

DESIRE :

Il va lui falloir du temps… Plus qu’à moi.

 

AIMEE, les mains toujours sur les oreilles :

Ne fais pas comme si je n’étais pas là. Je peux t’entendre !

 

DESIRE :

Je sais.

 

AIMEE, à Ma :

Alors ? Je peux savoir tout ce que ça veut dire, ça ? (Elle désigne le téléphone). Qui était-ce, hein ?

 

MA :

Ton père.

 

AIMEE :

Mon père ? Mon PERE ?! Je n’ai pas de père ! Je n’ai que mon Pa !

 

MA, lasse :

Eh bien voilà, tu as un père.

 

AIMEE :

Tu ne peux pas me dire ça comme ça ! Tu m’as menti, vous m’avez tous menti, et tu me dis ça, comme si c’était normal, comme si c’était naturel que Pa ne soit pas mon père, mais que toi, tu sois ma mère quand même ! Qu’est-ce qui ne va pas chez vous ? Pourquoi est-ce que tu lui dis, à lui, là, l’homme du téléphone, que Pa est au courant, alors que Pa ne peut pas être au courant parce que sinon, il ne pourrait pas être normal ! Il ne pourrait pas être comme il est, et être gentil avec moi, et me dire que je suis sa « tite fille adorée » ! Pourquoi n’est-il pas en train de crier, de crier comme moi, et de dire que ce n’est pas normal, que c’est mal ? (Elle s’arrête, essoufflée).

 

MA :

Parce que. C’est compliqué. Ton Pa et moi, on ne s’aime pas comme…

 

AIMEE :

Tais-toi ! Je ne veux pas entendre ça !

 

MA :

Bien !

 Silence. 

AIMEE :

Je ne comprends pas.

 

MA, doucement :

Il n’y a rien à comprendre, c’est comme ça. Un jour, on t’expliquera, calmement, avec Pa. Pas maintenant.

 

AIMEE, parcourant la pièce de long en large :

Mais je ne veux pas attendre ! J’en sais déjà trop, ou pas assez… Zut ! Je m’embrouille… Tu m’embrouilles ! (Elle s’arrête face au placard et donne un coup de poing dedans) Ah !

 

DESIRE, inspectant sa main :

Calme-toi Aimée. Arrête de penser, tu te fais du mal.

 

AIMEE :

Ne me donne pas d’ordres !

 

DESIRE :

Toi non plus, dans ce cas.

 

AIMEE :

Qui es-tu… ?

 

DESIRE :

Toi, il y a longtemps. Pour toi, rien n’existait. Tu étais dans ta bulle d’innocence. Mais moi, j’étais à ta place.

 

AIMEE :

Tu savais ?

 

DESIRE :

J’ai su. Pour eux, pour moi. Pas pour toi. Je l’ai su, en écoutant Ma au téléphone, ma tite sœur dans les bras, la soutenant car le monde venait de s’effondrer pour elle.

 

AIMEE, faiblement :

Et tu n’as pas réagi, Désiré… Comme si c’était… évident.

 

DESIRE, haussant les épaules :

On s’habitue à tout. Les mensonges, les secrets, rester dans l’ignorance. (Silence. Il reprend, plus durement, s’adressant à Ma.) Au bout d’un moment, on préfère même ne plus savoir.

 

AIMEE :

Ne pas savoir… Comment peux-tu vouloir ça ? Il n’y a rien de pire. Les secrets sont là, ils te dévorent, peu à peu, membre après membre, puis la tête, le cœur… Et tu ne peux rien faire, parce que tu ne sais même pas qu’ils sont là, tout autour de toi.

 

DESIRE :

Je le sais, ça ! Ne rien savoir, s’étouffer dans cette ignorance qui te serre chaque jour un peu plus dans ses anneaux… je connais. Pourtant, savoir est encore pire. Tu peux enfin reprendre ton souffle, juste quelques instants, et tu crois que tout est fini. Mais ensuite, la vérité te prend à la gorge, elle envahit tes poumons et les brûle, jusqu’à ce que tu ne sentes plus rien.

 

AIMEE :

Arrête ! Arrête de faire le grand frère, celui qui en sait plus que moi. Je ne suis plus une petite fille !

 

Silence.

 

Comment as-tu appris ?

 

DESIRE, face au public, tournant le dos au deux autres :

J’étais dans le placard. J’avais cassé un vase, j’ai voulu y cacher les morceaux pour ne pas être grondé. Puis je me suis caché, moi, parce que c’était le très vieux vase de Grand Ma, et que j’avais vraiment peur que Grand Pa m’écorche vif. Et puis voilà. Au bout d’un moment, Pa et Ma étaient là, et ils se disputaient.

 

MA :

Non… Tais-toi.

 

DESIRE, l’ignorant :

Ils se disputaient, et j’ai tout entendu.

 

MA :

Tais-toi ! Tu n’as pas le droit ! Tu n’as pas idée combien…

 

DESIRE, se retournant :

Si nos propres parents ne s’aiment pas, qui peut s’aimer ?

 

AIMEE :

Qui ?

 

MA :

Moi, je vous aime… et votre Pa aussi. Je l’aime, vraiment, mais…

 

AIMEE :

… pas comme ça, hein ! Comment tu l’aimes, alors ? Et nous ? Combien tu nous aimes, Ma ?

 

DESIRE, dans un murmure :

Oui, combien tu nous aimes, Ma ?

 

MA, pleurant :

Très très fort.

 

DESIRE :

Tu mens. N’as-tu jamais souhaité que je ne sois jamais né ? (Un rire sans joie). Désiré… L’enfant non désiré.

 Silence. Faibles sanglots de Ma. Regard douloureux d’Aimée. 

AIMEE :

Je hais les secrets ! (Un coup de pied, violent, dans le placard). Je vous hais !

 Elle sort. 

DESIRE :

Allez, Ma, arrête de pleurer. (Il lui embrasse le front). Repose-toi. (Il l’aide à s’allonger dans le canapé). Essaie d’oublier. (Un temps). Comme moi.

 Il sort.

 

FIN.

_________________________________________

Bon, maintenant, sachez que c'est un devoir de français, à la base. Mais comme je l'ai écrit avec le même soin et le même plaisir que quelque chose écrit de ma propre initiative... Voyez plutôt ça comme la réponse à un défi :) D'autant que ce ne sera pas la seule fois où je ferai ça...

J'espère que ça vous a plu.
PS : n'hésitez pas à signaler les fautes d'orthographe, je corrigerai.

 
     
     
 
Pseudo :
Mot de Passe :
Se souvenir de moi?
Se connecter >>
S'enregistrer >>