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Petite soeur
Par Padidu
Originales  -  Romance/Général  -  fr
15 chapitres - Complète - Rating : K+ (10ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 1     Les chapitres     29 Reviews    
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Vendredi 2 Novembre

Coucou! Voici une histoire débutée il y a peu. J'ai hésité un petit moment avant de la publier ici mais qui ne tente rien n'a rien !

Je tiens à m'escuser par avance pour les fautes d'orthographes, de frappes etc 

Vendredi 2 Novembre

13h04

            Pour une fois j’ai fini les cours tôt. Alors c’est avec encore plus d’empressement que j’enfile mon manteau blanc, assez épais pour résister au froid de Novembre. D’autant plus que je suis officiellement en vacances ! Avec un peu de chance, je serai rentrée chez moi d’ici une petite heure pour pouvoir déguster une bonne assiette de pâtes. De celles qui vous donnent du courage pour la suite de votre journée. Et je vais en avoir besoin, croyez-moi ! Aujourd’hui, je rencontre mon nouveau demi-frère. Après deux ans de relation avec Daniel, ma mère m’a annoncé qu’il venait s’installer dans notre appartement de la banlieue parisienne. Mais comme un bonheur (ou un malheur c’est selon) n’arrive jamais seul, j’ai appris que Monsieur a un fils qui vient justement faire ses études dans notre chère capitale lumière. J’ai toujours accepté les choix de ma mère quant à l’idée de refaire sa vie après le divorce de mes parents, mais là, apprendre du jour au lendemain que je vais partager mon espace de vie avec un adolescent de mon âge que je ne connais pas, ça me fait encore bizarre. Sans compter que je vais devoir jouer le guide touristique pendant toutes les vacances puisque c’est la première fois que Jo, c’est ainsi que s’appelle le fils de Daniel, vient à Paris. J’ai échappé tout juste à la corvée d’aller le chercher à la gare TGV parce que j’avais cours ce matin, mais ce soir, Jo sera bien à la maison pour le dîner. 

            Avec mes amies, nous nous séparons devant notre lycée. Je suis la seule à ne pas habiter Paris intra-muros et chaque jour, une heure de transport m’attend pour l’aller et pour le retour, mais comme mon père est Directeur de ce lycée privé, il était hors de question que j’aille m’instruire autre part. Tout de même, autant de trajet pour le voir à peine entre deux cours, ça me laisse un arrière goût désagréable.

            Il commence à faire vraiment froid, et je dois souffler sur mes doigts tout en effectuant les 5 minutes de marche à pied qui me sépare de l’entrée du métro. Je n’aime pas vraiment descendre sous terre, mais je n’ai pas vraiment le choix. Du Lundi au Vendredi, même les jours de grèves où prendre les transports devient un marathon, j’emprunte le dédale de stations et des lignes encombrées.

            Le quai est quasiment désert à cette heure-ci, mais il y fait plus chaud que dehors et je déboutonne mon manteau avant de m’assoire en attendant l’arrivée de ma rame. Les écouteurs, que je place dans mes oreilles, vibrent d’une musique à la tonalité pop-rock que j’écoute sans vraiment faire attention, lisant un roman que je retrouve au fond de mon grand sac noir en skaï.

 

13h16

            Je suis assise dans le métro qui n’est pas bondé, chose assez rare pour que je le signale, parce que d’habitude, quand je sors de cours à 17h c’est une tout autre histoire. Tout d’abord, parce que l’idée de s’asseoir en heure de pointe est un doux rêve que l’on ne peut caresser que si quelqu’un d’assez proche de vous se lève pour descendre à sa station. Ensuite la promiscuité n’est pas une option, ainsi que les inévitables discussions dont tout le monde se fiche, mais qu’une fille assez niaise nous oblige à partager. Ainsi, quand elle a la voix assez aigue nous pouvons apprendre que «  Stephaniie a encore changé de petiit amii ». Mais là, rien. Nous sommes assez peu nombreux en plus. J’ai eu l’occasion d’observer mes voisins, cachée derrière un journal gratuit que je faisais semblant de lire : un couple de personnes âgées est assis près de la porte me faisant face et un jeune homme d’une vingtaine d’année semble dormir sur ma gauche. Je vois distinctement son profil car il est installé dans la rangée de siège dans l’alignement de la mienne, son sac de voyage posé au sol. Plutôt mignon dans son genre, mais les cheveux blonds qui tombent sur le visage et le style « sweat à capuche » c’est un peu dépassé…  Je suis tellement concentrée pour essayer de déchiffrer l’inscription sur son pull blanc, que je pousse un cri de peur quand, d’un coup, le métro s’arrête en me projetant en avant. Une seconde passe et nous sommes plongés dans l’obscurité la plus totale, angoissante et oppressante. Je n’ai pas peur du noir  en temps normal mais là, j’ai le cœur qui bat trop vite. Ma respiration s’accélère elle aussi, jusqu’à ce qu’un faisceau de lumière apparaisse.

 - Tout le monde va bien ?  demande le jeune homme en se levant pour nous illuminer tour à tour grâce à la lampe de son téléphone portable. Il parait plus jeune de face et possèdent des yeux clairs dont je ne peux définir la couleur dans la pénombre, mais qui ont un pouvoir presque hypnotique.  Je me retourne pour voir dans quel état sont les deux personnes âgées. Ces dernières se tiennent la main et c’est l’homme qui répond alors que sa compagne tapote sa permanente pourtant toujours parfaite :

 - Tout va bien pour nous jeune homme. J’ai bien cru ma dernière heure arrivée…

- Pars avant moi et je me charge de te faire connaître l’enfer !  répliqua sa compagne, faisant naître ainsi des sourires sur nos visages encore blême de notre récente frayeur.

 - Et toi tu vas bien ?  me demande-t-il. Sur le coup, je ne remarque même pas qu’il me tutoie : ses yeux me font manquer un battement de cœur quand il me fixe.

 - Très bien… 

Son sourire s’étend d’un côté à l’autre de son visage et comme par magie, la lumière revient dans la rame.

 

 

13h33

            Cela fait plus d’un quart d’heure que nous sommes arrêtés au milieu du souterrain. La voix du conducteur nous a déjà indiqué de ne pas descendre  et cette annonce a été accueillie avec un silence résigné : l’attente va sans doute être un peu longue. J’ai sorti un livre de mon sac mais après avoir lu cinq fois le même paragraphe d’Orgueil et préjugés, je me rends compte que mon voisin a encore fermé les yeux et que je l’observe depuis que les lumières sont revenues. Je suis déçue de ne pas voir la couleur de son regard maintenant que la luminosité le permet. Je ris silencieusement de mon sentiment de déception un peu enfantin mais ne détourne pas le regard pour autant. D’ailleurs quelque chose vient d’attirer mon attention : la poche ventrale de son sweat bouge toute seule ! Ses mains, enfoncées dans les poches de son jean, ne peuvent en être responsables. Comme s’il avait remarqué mon regard, il ouvre les yeux. Je dois avoir l’air très étonnée parce qu’un sourire vient illuminer son visage et ses yeux d’un vert profond. Sa main passe dans la poche suspecte et ressort entourant un rongeur blanc au corps allongé.

 - C’est mon furet, il dormait comme d’habitude, m’explique-t-il. Il s’appelle Lex, et moi c’est Joshua. Tu as un prénom ?

- Sandrine. 

Je n’ose pas vraiment parler. Dans la vie, il y a deux choses que je déteste : le pamplemousse et les rongeurs. Et dans cette dernière catégorie, vous pouvez y inclure les lapins, les hamsters, les rats, les souris, les cochons d’inde... et les furets ! On aura beau me dire : «  mais ils sont mignons avec leurs poils et leur malice », moi tout ce que je vois, c’est des dents énormes et des regards mesquins. Est-ce qu’il a compris ce que je ressens ? Sans doute parce qu’il me demande :

 - Aurais-tu peur de lui ? Tu sais Lex ne mord pas… 

Il se lève et vient s’assoire en face de moi avec une nonchalance qui me laisse un peu surprise. Nous ne nous connaissons pas, mais c’est comme si nous étions amis depuis un moment pour lui. Sans un mot, il pose l’animal sur ses genoux et ce dernier se met à couiner et à sautiller.

 - Tu vois, il a envie de s’amuser. En fait, s’il sent ta peur, il va réagir en fonction… Prête-moi ta main Sandrine. 

J’obéis en la lui tendant et il place ses doigts par-dessus les miens, avant de me faire saisir l’animal délicatement. Celui-ci ne réagit quand gesticulant sans aucune agressivité. Instinctivement je me détends et Joshua me murmure :

 - Il t’a adopté parce que tu l’as accepté. C’est aussi simple que ça.

- Je ne suis pas rassurée pour autant.

- C’est normal, il te faudra un peu de temps sans doute, m’explique-t-il en relâchant mes doigts. C’est là que je me rends compte que nous nous sommes tenus la main et que mes réflexes de filles reviennent : je sens mes joues devenir rouges et je reprends mon livre pour masquer mon embarras.

 - Jane Austen ? Tu es du genre romantique alors ? 

Il me demande ça avec une décontraction qui me laisse surprise. Et puis après tout, pourquoi pas ? Qui sait combien de temps je vais rester enfermée avec lui ?

 - Je lis aussi du Barbara Cartland si tu veux tout savoir… 

 

 14h05

            Je commence à perdre patience. Même si je discute depuis plus d’une demi-heure avec Joshua de tout et n’importe quoi, j’ai de plus en plus l’impression qu’on nous a oubliés. Naturellement, le conducteur s’est déjà excusé plus d’une quinzaine de fois en nous expliquant qu’il fallait garder notre calme. Mais loin de nous rassurer, son ton désolé a le don de faire peser une atmosphère lourde entre les passagers.

 - Je crois que je ne serais jamais à l’heure pour dîner à ce train-là…, constate le jeune homme assis en face de moi en regardant sa montre d’un air désolé. 

Et là, d’un coup tout refait surface : le demi-frère, le beau-père, le repas en « famille ». Quelque chose doit transparaître sur mon visage parce que mon interlocuteur me lance un regard étonné. 

- J’ai dit quelque chose de mal ?

- Non, pas vraiment, c’est juste que finalement je n’ai peut être pas autant envie que ça de rentrer.

- Problème de famille ?

- Nouvelle famille plutôt… Mon beau-frère arrive ce soir. S’il est comme son père… Mais je ne vois pas pourquoi je te raconte ça. 

Je le vois fouiller dans son sac de voyage comme si il n’avait pas entendu ma dernière phrase et ne m’en formalisant pas, je le regarde faire. Après deux minutes de recherche, il sort un papier pour le regarder et son visage s’illumine d’un sourire. J’ai toujours détesté ne pas comprendre quelque chose et là, je ne saisis pas l’origine de son expression. A deux doigts de lui demander à quoi elle est due, mon estomac m’interrompt dans ma démarche en émettant un grondement sonore. Trois pairs d’yeux se tournent vers moi et je me sens obligé de me justifier en rougissant :

- Je pensais pouvoir rentrer assez tôt pour manger…

- Vous n’avez pas mangé ce midi ? Jeune fille c’est très mauvais pour la santé !  déclare la vielle dame, puis elle se tourne vers son mari et lui dit :  Gustave, donne-moi le panier repas s’il te plait. 

Son compagnon obtempère avec un sourire et la laisse chercher en nous expliquant :

- Louise, ma femme, et moi sommes allés déjeuner près de la tour Eiffel. Attendre la retraite pour faire des sorties comme des jeunes amoureux… Bref, il doit nous rester quelques petites choses à manger.

- Ne vous dérangez pas pour moi, jeûner de temps en temps ne me fera pas de mal.

- C’est vraiment malheureux d’entendre ce genre d’âneries, souffle Louise en se levant pour m’apporter une pomme verte et une généreuse part d’un gâteau qui m’a l’air succulent. Elle se déplace avec une agilité surprenante malgré sa canne et suivie de près par un Gustave surveillant tout risque de déséquilibre, elle vient s’asseoir près de nous. En me tendant le fruit et la pâtisserie, elle reprend : 

-  Il faut manger pour être en forme. Vous en voulez ? demande-t-elle a Joshua.

- Désolé, je fais des allergies et gonfler comme un ballon ne serait pas agréable surtout devant deux jolies femmes comme celles présentes parmi nous. »

Gustave éclate de rire avant de donner un claque franche dans le dos du jeune homme :

 -Voila un petit gars qui a compris comment parler aux femmes ! 

 

14h26

             Le temps passe plus vite quand on a le ventre plein et surtout quand certaines personnes nous racontent leurs histoires de voyage. Louise et Gustave sont d’anciens restaurateurs, qui après 30ans de services ont vendu leurs 3 restaurants pour s’offrir une vraie retraite : des voyages, du repos, et un amour comme aux premiers jours. C’est avec tendresse qu’ils nous racontent leurs escapades en Chine, en Turquie, en Egypte… Ils complètent leurs récits par des photographies directement tirées du portefeuille du vieil homme qui ne l’est pas tant que ça ! Aujourd’hui, ils sont tous les deux montés au dernier étage de la tour Eiffel par les escaliers ! D’ailleurs pour prouver leurs dires, Gustave sort un appareil photo numérique flambant neuf et me montre un cliché, encore pixélisé qui n’attend que d’être imprimé. Pour mieux voir l’image, il me tend la machine et je découvre les pairs de chaussures du couple, sous lesquelles ont peu voir le vide à travers un grillage. C’est vrai que c’est impressionnant et je me penche vers Joshua pour lui montrer :

- Regarde Joshua, j’aurais peur moi à leur place !

- Tu n’es jamais monté dans la tour ?

- Je le ferais certainement ce week-end avec mon nouveau demi-frère.

- Le plus tôt sera le mieux… murmure-t-il. Cette phrase sibylline me fait relever la tête et je découvre que ce n’est pas le cliché qu’il observe mais moi. Dans son regard, je lis une lueur amusée, comme si Joshua connait un secret qui m’est totalement inconnu. Un petit silence s’installe entre nous, j’aurais bien dit qu’un ange passe, mais enfermés sous terre, je trouve la métaphore un peu douteuse. Mes joues se colorent de rouge en songeant que vu de l’extérieur, nous ressemblons à deux adolescents en train de flirter… mais peut-être est-ce le cas ? Nerveusement, je me mords la lèvre et l’ouverture brusque de la porte de la rame me fait sursauter et par la même occasion planter mes dents dans ma peau jusqu’au sang.

 - Bonjour, annonce un homme en uniforme d’agent du métro. Je suis désolé, mais il va falloir descendre sur les voies et marcher jusqu’à la prochaine station. Un collègue est déjà parti en avant avec un autre groupe de voyageur. Je vais vous laisser une lampe torche, je dois aller prévenir les autres passagers. En attendant, commencez à avancer en suivant les lumières. 

C’est Gustave qui s’est avancé pour récupérer la lampe alors que nous rassemblons tous nos affaires : tout le monde est soulagé de savoir que nous allons enfin pouvoir faire quelque chose plutôt que d’attendre dans l’incertitude. Seulement je dois avouer que moi, me balader dans les tunnels du métro, cela ne m’enchante pas vraiment : je n’ai pas peur du noir mais il faut bien avouer que la situation m’angoisse. Je descends en dernière de la rame. Alors que je commence à suivre Gustave et Louise qui se sont déjà avancés, Joshua me saisit par la manche. Il me tend un mouchoir et ne comprenant pas son geste, je l’interroge du regard jusqu’à ce qu’il vienne essuyer lui-même le sang qui a coulé de ma lèvre inférieure.

 - Allez, on prend du retard, m’indique-t-il en se mettant en marche. Le laissant prendre quelques mètres d’avance, j’en profite pour le regarder avec son sweat, son gros sac et son air nonchalant. Quelque chose m’échappe entre lui et moi… Etre aussi familier dès la première rencontre, c’est étrange.

 

14h31

            Je vois maintenant la lumière au bout du tunnel… n’y voyez aucune allusion à ma dernière heure, cette phrase n’est pas non plus métaphorique : j’arrive vraiment au bout de ma déambulation dans les sous-sols de la capitale. L’air est lourd et j’ai chaud, sans compter que la lumière plutôt faible de la lampe ne suffit pas à compenser la semi-obscurité qui nous entoure. Le couple de personnes âgées semble prendre l’aventure avec enthousiasme : j’aimerais bien avoir autant d’énergie à leur âge mais je suis déjà fatiguée au mien. Joshua quant à lui marche près de moi, semblant indifférent à ce qui se passe, mais je sens son regard qui se pose quelque fois sur moi quand je trébuche. Parce que dans l’ombre, je ne vois pas où je mets les pieds, cela fait une bonne dizaine de fois que je sens le sol se dérober sous moi. Encore heureux, j’ai un sens de l’équilibre hors du commun et ne suis pas encore tombé. Je me demande comment fait Louise avec sa canne, mais j’ai vite la réponse en observant Gustave : ce dernier la tient par le coude. La luminosité s’élève au fur et à mesure que nous nous rapprochons de la station et alors que je commence enfin à voir où je marche, je butte contre une pierre et mon corps part en avant. La chute risque d’être douloureuse mais sans que je sache pourquoi, je ne finis pas par terre. Puis je me rends compte qu’un bras a entouré mes hanches m’empêchant d’arriver jusqu’au sol. Sans même regarder, je sais qui vient de me rattraper et une brusque rougeur envahi de nouveau mes joues.

- Est-ce que ça va ? me demande Joshua en m’aidant à me redresser.

- J’ai trébuché, ce n’est rien.

- Tu aurais pu sérieusement te faire mal quand même. Allez viens…

Sur ces derniers mots, il me tend la main et comme je ne l’attrape pas, il m’explique :

- Mieux vaut prévenir que guérir et je ne tiens pas à parcourir les derniers mètres qu’il nous reste en te portant sur mon dos.

En fait, mon interlocuteur n’a pas tord et j’attrape sa main sans rien dire.

            Nous marchons ainsi et au bout de quelques pas, nous arrivons devant le quai surélevé. Retour à la lumière et au monde réel. D’autres usagers attendent avec anxiété la fin de la panne au dessus de nos têtes et nous voyant arriver, ils nous regardent curieusement. Aucun d’eux ne s’avance pour nous aider à monter sur le quai et Gustave se hisse tant bien que mal avant de récupérer Louise que Joshua à soulever du sol.  Puis le plus jeune se tourne vers moi et sans me demander mon avis, me place Lex entre les mains.

-J’ai peur qu’il tombe de ma poche si j’escalade le muret. Tu veux bien le tenir pendant que je te fais monter sur le quai ?

- Je peux le faire seule.

- Faut bien que je prenne soin de ma petite sœur.

- Petite sœur ?

Je dois avoir l’air d’un poisson hors de l’eau puisqu’il éclate de rire en me soulevant du sol. Une fois les pieds sur le quai, je me retourne et attends qu’il arrive a mon niveau pour l’interroger du regard

- Je ne t’ai pas tout de suite reconnu ! m’indique-t-il en récupérant Lex pour le mettre dans sa poche Mais encore heureux que mon père m’a envoyé un cliché de vous deux pour que je puisse avoir une petite idée de ce à quoi vous ressemblez.

Joshua me tend alors le papier qu’il a sorti de son sac un peu plus tôt et je découvre une photographie de ma mère et moi.  Et là je me sens stupide : Jo, c’est tout simplement le diminutif de Joshua…

 

14h54

            Après avoir embrassé Gustave et Louise qui ont pris notre adresse pour nous envoyer une carte de leur prochain voyage (ils pensent partir en Australie, mais le Panama les tentent aussi), mon nouveau frère et moi sommes sortir de sous terre. Nous n’avons pas encore pris de décision quant à ce que nous allons faire ensuite mais je dois bien avouer que je n’ai aucune envie de reprendre le train. Sans même nous concerter, nous nous dirigeons vers un petit parc et nous nous asseyons sur un banc fraichement repeint en verre.

- Quelle journée ! s’exclame Joshua. C’est tous les jours comme ça ici ?

- Pas vraiment… Tu es arrivé le mauvais jour c’est tout.

Je le regarde avec un peu d’inquiétude en essayant de me rappeler ce que j’ai pu dire pendant que nous étions enfermés dans la rame. Peut-être que je l’ai blessé sans le vouloir : drôle de façon de commencer une vie de famille.

- Je voudrais m’excuser pour ce que j’ai pu dire…

- Tu culpabilises petite sœur ? Tu sais, moi non plus je n’avais pas envie de venir m’incruster dans votre petite vie tranquille. Mais depuis qu’il connait ta mère, mon père n’a qu’une seule idée, refonder un foyer…

- En tout cas, je suis contente que se soit toi mon frère, tu es plutôt sympathique en fait…

- Tu ne diras pas ça quand j’occuperais la salle de bain trop longtemps ou quand Lex viendra te réveiller dans ton lit…

Devrais-je lui dire que je préférerais que se soit lui qui vienne me réveiller ? Avec son beau regard vert et son sourire charmeur… Pour éviter de m’égarer dans mes pensées, je dis :

- Et puis, il vaut mieux que l’on s’entende bien. Nos parents sont fous amoureux l’un de l’autre et ils ne sont pas près de se séparer. Même si ton père est un macho orgueilleux.

- Et ta mère une idiote qui fait des oreilles de lapin a sa fille sur une photographie.

J’éclate de rire avant de reprendre :

- Tu sais, j’aurais toujours du mal à te considérer comme mon frère…

C’est comme si un demi-aveu de mon attirance pour lui sortait de ma bouche.

- Moi aussi petite sœur, tu es trop jolie pour ça.

Je rougis et lui aussi : nous voilà gêné l’un comme l’autre. Il se racle la gorge et se lève brusquement.

- Allez viens, on va voir si on trouve un taxi pour rentrer. Hors de question que je redescende dans le métro.

- Je n’osais pas te le demander, mais je n’ai pas de quoi payer…

- Dit au revoir à ton cadeau d’anniversaire !

 
 
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