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L'Héritier
Par Natalea , Torajio
Harry Potter  -  Drame/Action/Aventure  -  fr
33 chapitres - Complète - Rating : T (13ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 30     Les chapitres     47 Reviews    
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Campanie Semiplena

Ron reçoit le hibou au petit matin. Son esprit d'Auror ne tarde pas à faire le lien avec ce qu'il sait déjà. Quelques minutes plus tard, la totalité de l'Ordre s'est rassemblée dans le bureau de la directrice, déserté depuis que l'école s'est réfugiée en sous-sol.

- Harry vient de découvrir que Lewison était responsable de la libération des Mangemorts, mais qu'il n'avait rien à voir avec le meurtre de sa famille.

Ron serre convulsivement la lettre entre ces mains. De temps en temps, il jette un regard à Hermione, dans l'espoir de trouver les mots justes. Elle est la seule à qui il a fait lire la missive. Elle est brève, précipitée, écrite dans l'urgence, et tous deux savent ce qu'elle implique :

- Harry en a déduit que les deux affaires n'étaient peut-être pas liées. Tout ceci, tout ce gâchis, ne serait que la conséquence d'un malentendu. Un amalgame entre deux choses qui n'avaient rien à voir entre elles.

- Comment serait-ce possible ?

Arthur Weasley, vieux, accablé par le chagrin et par les évènements qui ont déchiré sa famille, tremble en regardant son fils dans les yeux. Ron ne cherche pas à se dérober. Il lui semble qu'à l'instant où il prononce ces mots, toute la joie qui a un jour pu vivre en lui s'est échappée :

- Hier, Albus a fait le lien avec un détail que nous ne parvenions pas à expliquer. Les dates dans les instructions données à Dolohov. Elles correspondent au séjour qu'Albus a passé chez son ami Sean il y a deux ans, pendant les vacances d'été.

- Sean Catalano ?

- Oui. Bien sûr, dès que nous nous en sommes rendus compte, nous avons interrogé Sean, et il a été placé en isolement. Il dit qu'il ne sait rien.

- Evidemment, tu t'attendais à ce qu'il avoue ?

- Sean n'a rien à voir avec ça, intervient sèchement Albus.

- Peut-être, mais tu comprends bien qu'on doit l'interroger, répond Ron avec douceur. Comme toi, je suis convaincu que Sean n'a rien à voir là-dedans.

- Comment tu peux en être aussi sûr ?

George Weasley, lui aussi, soumet son frère à une tension implacable.

- Parce que la correspondance des dates nous apprend une chose essentielle, fait Ron avec une gravité qui le martyrise. Qui que soit le responsable, cette personne savait qu'Albus devait partir en vacances, elle savait quand et avec qui. Elle a donné ces dates à Dolohov parce qu'elle savait qu'Albus ne serait pas à la maison. Le responsable a voulu épargner Albus.

Des murmures se font entendre parmi les rangs de l'Ordre. Avec la force de l'habitude, Albus sent tous les regards converger vers lui. Il se sent au bord du basculement, au seuil d'une réponse si proche et si terrible qu'il n'est plus sûr de vouloir la connaitre. La solution prend une tournure qui lui échappe. Elle précipite les évènements vers un désastre imminent, et il n'a rien pour se retenir de sombrer.

- Je sais que c'est difficile, et inattendu, poursuit Ron, mais je crois que nous devons envisager les évènements sous un angle différent. Cela fait trop longtemps que nous regardons dans la mauvaise direction. Comme Harry, nous nous sommes laissés embarquer dans cette guerre, dans ce combat contre les Mangemorts puis contre Harry lui-même, et nous avons oublié la source du problème. Considérons l'évènement de départ. La mort de Ginny, James et Lily. Elle a conduit Harry à être interné, discrédité. Celui qui a fait ça a voulu le faire souffrir. C'était quelqu'un qui lui en voulait personnellement, quelqu'un qui ressentait pour lui une haine si forte que cela impliquait nécessairement une proximité dans leurs relations. Un Mangemort ne s'y serait pas pris comme ça. Un adversaire politique aurait fait éliminer Harry. Il ne l'aurait pas conduit à assassiner sa propre famille, par pur sadisme, en prenant le risque que rien ne se passe comme prévu.

- Alors qu'est-ce que tu suggères ? demande Arthur Weasley.

Lui aussi se tient au bord du précipice.

- Le responsable connaissait Harry, répond Ron. Il était suffisamment proche de lui pour savoir qu'Albus partirait en vacances cet été. Il était suffisamment proche de sa famille pour vouloir épargner Albus.

- Pourquoi Albus ? demande Arthur, incrédule. Pourquoi lui et pas James et Lily ? Pourquoi ne pas les avoir épargnés eux aussi ?

- Je ne sais pas.

Ron regarde son père fondre en larmes, et il ignore quelle force le fait encore tenir debout :

- Une chose est sûre désormais : le responsable devait espérer que le Furosensis rendrait Harry si furieux qu'il se tuerait. Ou alors, qu'il serait condamné, ou interné, que la souffrance le ferait devenir fou. Vu le degré de sadisme, c'était peut-être ce qu'il espérait. Quoi qu'il en soit, il n'avait pas prévu qu'Harry s'échappe. Il n'avait pas prévu qu'en remontant sa trace, Harry mettrait la main sur Travers et Dolohov, et qu'il se lancerait dans une chasse à la corruption et aux Mangemorts. Ajoutez à cela les fanatiques qui lui servent de complice, et qui l'ont manipulé... La situation nous a échappé. A Harry, au meurtrier, à nous. Les évènements nous ont conduit à foncer tête baissée, et les choses n'ont fait qu'empirer. Mais personne n'avait voulu cela.

- Alors tous ces massacres ont eu lieu pour rien..., articule George lentement. Nous nous battons pour des chimères.

- A l'heure qu'il est, nous nous battons pour survivre, admet sombrement Ron.

- A-t-on une idée de comment le meurtrier est entré en contact avec les Mangemorts ? demande McGonagall, qui tente de masquer ses émotions.

- Drago Malefoy suggère de pousser l'ironie jusqu'au bout, répond Ron en désignant la lettre. Il dit qu'il a suffi à Harry de quelques jours pour mettre la main sur Travers dans les rues de Londres. Autrement dit, n'importe qui aurait pu croiser un Mangemort dans la rue et l'engager comme mercenaire.

A l'autre bout de la pièce, Albus a l'impression de voir Scorpius se vider de son sang.

- C'est le père de Scorpius qui vous a transmis tous ces renseignements ? demande-t-il à Ron en sentant monter en lui une colère monstrueuse.

- Le hibou est arrivé ce matin.

Scorpius sort de la pièce en bousculant Seamus Finnigan, sans un mot, terrible et pâle.

- Mais enfin, vous êtes complètement inconscient ? hurle Albus à son oncle et sa tante. C'est seulement maintenant que vous nous le dîtes ? Vous savez ce que cela implique pour son père ?

- Oui, nous le savons, murmure doucement Hermione.

- Il avait le droit de savoir ! Il n'avait pas à l'apprendre comme ça ! C'est son père !

- Malefoy s'est compromis, admet Ron sans oser regarder Albus. Ça veut dire que comme nous, il a compris la valeur de ces informations. C'est notre rôle d'en faire bon usage.

Exaspéré, Albus sort sur les pas de son ami, mais il est incapable de le retrouver. Des heures durant, il parcourt les étages vides, ruminant ce que ces deux derniers jours leur ont appris. Le sacrifice de Drago Malefoy l'obsède. L'injustice lui poignarde le cœur, concentre toute sa souffrance et lui donne envie de s'éclater la tête contre les murs. Qu'est-ce qu'Harry va infliger à Malefoy maintenant ? Que va-t-il lui faire ? A l'heure qu'il est, Harry Potter a-t-il déjà tué Drago Malefoy ? Comment Albus pourrait-il regarder Scorpius en face après ça ? Si son père a tué le sien...

Albus finit par s'écrouler dans un coin de leur salle de Métamorphoses. Il pleure longtemps, il serre les poings à s'en écorcher les paumes. Son armure a disparu. Son corps et son esprit se révoltent contre la souffrance de Scorpius. Il en vient à souhaiter que le dingue qui a causé la mort de sa famille ne l'ait jamais épargné.

XXX

Hermione s'est réfugiée dans son refuge à elle. La bibliothèque. Voilà des années qu'elle n'y a pas remis les pieds. Comme les souvenirs d'Harry trouvés chez elle, cela lui fait mal. Elle se revoit adolescente, passant des journées entières à étudier. Harry et Ron, pendant ce temps, bavardaient entre deux rayonnages en espérant que madame Pince ne les repèreraient pas.

Hermione se promène entre les rangées de savoir centenaires, et elle essaye de ne plus réfléchir aux questions qui l'assaillent. Pourquoi épargner Albus ? Pourquoi lui, et pas James et Lily ? Que représentait-il aux yeux du meurtrier ?

Elle aborde les ouvrages qui traitent d'Arithmancie, de Métamorphoses, les verrous glacés de la Réserve. Elle se rappelle Ron la suppliant de faire son devoir de Potions, et elle se voit refuser, tout en réfléchissant déjà à l'introduction qu'elle rédigerait pour lui.

Cette idée toute simple l'arrête devant le bureau de madame Pince. Une pensée fugace, un soupçon. Une sensation déplaisante qui se glisse en elle, qui la capture par ce qu'elle a d'évident, de familier.

Au fil des années, à force de faire les devoirs de Ron, Hermione avait acquis un certain don pour copier son écriture. C'était une pratique courante sur les bancs de l'école. Les professeurs n'étaient pas dupes, aussi fallait-il se montrer meilleur faussaire...

La petite idée dégringole et entraîne tout le reste. La date de la rentrée de Poudlard deux ans plus tôt était présente dans la lettre adressée à Dolohov. L'Ordre en a déduit que le meurtrier avait un lien avec Poudlard. Injustement, ils ont soupçonné les professeurs, les parents d'élèves. Et si la solution était plus simple que ça ? Plus simple, mais plus inacceptable ? Et si le meurtrier, c'était un élève ?

La petite idée provoque une avalanche. Un élève habitué à faire les devoirs des autres aurait acquis une maîtrise suffisante pour copier l'écriture de Shacklebolt. De façon assez convaincante pour tromper un coup d'œil superficiel, mais encore trop maladroite pour résister à une comparaison en règle. Il fallait donc que ce soit un élève qui ait eu accès à un échantillon de l'écriture de Kingsley. Et au papier à lettre du Ministère. Par conséquent, sans doute un élève dont au moins l'un des parents travaille au Ministère.

Ces déductions glacent le sang d'Hermione dans ses veines à mesure qu'elle les réalise. Elle peut presque sentir son cœur ralentir à chaque conséquence. La liste des amis d'Albus se dresse mentalement dans sa tête. A l'exception de Sean, ils appartiennent tous à l'Ordre. Ils ont tous un parent proche travaillant au Ministère, le plus souvent Ron ou elle-même. Alors, soudain, Hermione se souvient où elle a déjà lu « Campanie Semiplena ».

Comme un être à demi-conscient, Hermione marche le long des rayons de la bibliothèque, avec l'impression que tout le poids du monde s'écrase sur ses épaules. Ses membres lui pèsent de plus en plus, comme pour la retenir, l'empêcher de voir écrit noir sur blanc la vérité, l'horreur, la réponse qu'elle a cherchée depuis si longtemps et qui est sur le point de la détruire.

Hermione s'arrête devant la section Botanique. D'une main tremblante, elle saisit un livre, un des seuls qui traitent de la flore Moldue. Elle l'ouvre, tourne les pages, trop consciente de la peur qui se propage jusqu'à ses doigts gelés, la sensation terrible de se sentir plonger, au fond d'elle-même, aspirée par un trou noir. La réponse est là. Elle la trouve.

Quelques trois ans plus tôt, Ron et Hermione avait décidé de réaménager leur jardin. Ils avaient emmené leurs enfants avec eux pour choisir des plantes, et c'est là qu'Hermione avait lu ce fameux nom. Campanie Semiplena. C'est une fleur, la rose de Campanie. Hugo avait choisi un cactus à mettre dans sa chambre, pour ne pas avoir à en prendre soin, mais Rose, elle, s'était prise de passion pour cet arbuste. Elle qui n'avait jamais manifesté le moindre intérêt pour le jardinage, elle avait choyé le rosier, et accueilli les premières fleurs avec un enthousiasme affiché.

Hermione se tient devant une photo des mêmes roses aujourd'hui. De petites fleurs blanches, innocentes, même pas vraiment jolies, loin de leurs cousines à large corolle. Mais c'est bien leur nom qui crucifie son regard. La rose de Campanie, de son nom latin Rosa x alba semiplena.

Rosa x alba.

Rose et Albus.

 

 
 
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