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au 31 Mai 21 :
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Une matinée normale à Utopia
Par mzchoco
Originales  -  Humour  -  fr
One Shot - Rating : K (Tout public) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 1     2 Reviews    
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J'ai énormément hésité avant de publier cette fiction... Je sais pas si c'est bien écrit, je sais pas si il y a un interêt, et surtout je sais pas si c'est drôle pour les personnes qui ne me connaissent pas directement (et donc ne connaissent pas tous mes trips bizaroïdes...).

Mais bon, je me lance... Alors si vous voulez après l'avoir lu, dite moi ce que vous en avez pensé, histoire que je me fasse une opinion xD.

Enfin bon... J'espère que vous aller pas mourir devant la débilité du truc :p.

 

Genre: Humour.

Rating: K

Personnage: Une tarrée inconnue au bataillon

Tout m'appartient, sauf les personnages des trois voisines de l'immeuble qui à la base avaient été créées par des amies. Voili voilouu ~

 

OOO

 

Oh-mon-Dieu... Il est actuellement neuf heure du matin, et ma vie vient d'être gâchée. Entièrement et définitivement. Alors que j'émerge difficilement de mon sommeil en me dépêtrant d'entre mes draps je cherche la cause de mon réveil si brutal...

… A NEUF HEURE DU MATIN QUOI ! Sérieusement, si je trouve le responsable de mon malheur, il va passer un sale quart d'heure. Je commence donc mon activité préféré (le bougonnage) quand je me rends compte que...

Un espèce de brouhaha insoutenable s'échappe de l'immeuble d'en face.

Enfin, quand je dis un espèce de brouhaha... Mais c'est une véritable cacophonie ! J'ai l'impression qu'un troupeau de Chewbaca a envahit la résidence, mais on n'est pas dans Star Wars ici!

Je le savais ! Je lesavais, ces voisins sont des vrais tarés. On a pas idée de réveiller les gens honnêtes, saints d'esprit, tout à faitagréableset intègres, doux et attentionnés (le propre même de ma définition) à des heures pareilles !

… Il faudrait que je me lève...Mais il n'est que neuf heure (neuf heure... Décidément je crois que je vais pleurer), l'appel du lit et encore trop fort. Je ne vais pas y arriver, je veux dormir (neuf heure...). Je... Je... Non! Mais ils ne vont quand même pas continuer de monter le son ?! Vous ne vous rendez pas compte, s'il n'y avait que moi encore, ça passerait, de toute façon je suis réveillée maintenant (REVEILLEE A NEUF HEURES!) mais je ne suis pas toute seule ici. D'autres personnes habitent avec moi, et je ne peux pas me permettre de laisser ces abrutis écourter leurs nuits. Et puis, l'excès de bruit est trèèès mauvais pour elles ! Elles pourraient même en mourir.

...Comment ça l'excès de bruit ne tue personne ? Bien sûr que si, ça tue les crevettes ! Et il se trouve que chez moi, il y a des crevettes.

Les pauvres, elles ne vont pas faire long feu avec tout ce boucan.

Elles sont pourtant siii mignonnes, des vrais petits amours. Toutes roses, toutes fraiches, toutes exquises, elles ne sont que des simples et vulgaires animaux de compagnies. Ce n'est pas comme la tarée d'en bas. Elle, elle a des chats qu'elle traite en être totalement inférieurs. Alors oui, je veux bien admettre que ses chats sont passablement idiots mais ce n'est pas une raison ! Mes crevettes sont réellement importantes pour moi. Elles ne font pas que de la figuration dans un aquarium ! D'ailleurs je leurs ai dédié une pièce entière de mon appartement. Elles sont ma raison de vivre, mes rayons de soleil. Je les aime tellement que j'en suis devenue crevettologue -et pas n'importe laquelle ! La meilleure crevettologue du monde ! Et en tant que crevettologue reconnue, je sais que l'excès de bruit est très mauvais pour les crevettes. Surtout quand il est neuf heure du matin ! C'est avant tout pour elles que je dois faire cesser cet odieux carnage auditif (et oui, il est très sain de porter autant d'affection à des crevettes).Ça suffit maintenant, quand on attaque l'Empire, l'Empire contre attaque !

Forte de cette résolution, je saute sur mes pieds et sens ma couette glisser. Le froid m'envahit peu à peu, commençant par les orteils, et remontant jusqu'à mes cheveux. Rah, mon corps, ce traitre, je frissonne autant qu'une fille niaise pleure devant un mauvais film à l'eau de rose. Mes pieds -qui sont maintenant des glaçons- me dirigent automatiquement vers la cuisine.

 

Une baguette et un demi pot de nutella plus tard, je vais m'occuper de mes choupinettes. Les pauvres crevettes, elles crient de famine et agitent désespérément leurs petites antennes vers moi. Leurs corps frêles frétillent d'impatience, et leurs yeux globuleux sont remplis de larmes.

Enfin, on les verrait si elles n'étaient pas dans l'eau bien sûr, mais je suis sûre qu'elle sont tristes et que leurs petits estomacs gargouillent comme jamais.

Sortant la nourriture du placard, je commence à les nourrir en regardant tendrement le bassin des Edwards.

Edward1 est actuellement en train de pousser Edward4 pour atteindre plus vite le haut du bassin, et donc la nourriture. Malheureusement, Edward22 et 6 ont également décidé de se lancer dans labataille. Alors que ce dernier avait pris une longueur d'avance plus que raisonnable, Edward8, tout fourbe qu'il est, s'est sauvagement jeté sur lui, lui assénant un coup de queue violent, en plein entre les deux yeux. Le pauvre Edward6 complètement assommé chuta au fond du bassin, entrainant avec lui deux autres crevettes qui amortirent sa chute.

Mais pendant ce temps, Edward17 avait réussi à retourner la situation à son avantage en envoyant valser numéro 8 sur 4 et 1. Ces trois, cruellement mis à l'écart de la bataille se mirent à l'abri derrière une algue en créant des plans de vengeances, tous plus sadiques les uns que les autres.

Au moment même où le brave 17 allait enfin gober un granulé, Edward20 lui rentra dedans, permettant ainsi à la trente deuxième crevette de remporter la victoire. Cette dernière, froide et calculatrice venait de remportait sa douzième victoire consécutive en réussissant une fois de plus à être la première à manger.

Après cette petite scène -tout à fait commune- les crevettes se calmèrent instantanément et se mirent à manger tranquillement.

Devant ce spectacle si attendrissant, je ne peux que détourner les yeux pour leur laisser un minimum d'intimité. Je me retrouve alors face au deuxième bassin de la pièce: celui des crevettes nommées Roys. De tailles largement supérieures à l'espèce des Edwards, ils sont néanmoins beaucoup plus calmes, et c'est avec sérénité qu'ils se mettent à manger.

Il me semble pourtant percevoir régulièrement dans leurs regards une nuance d'arrogance, mais seul mon œil avisé doit être capable de la déceler (mon dernier article sur ce sujet "Sentiments et émotions ressentis par les crevettes" n'a pas fait l'unanimité, mais je sais que j'ai raison)...

Tout d'un coup, mon attention est à nouveau tournée vers «la Bamboula» -quel nom d'immeuble ridicule d'ailleurs. Ils ont osé passer du... Mickaël Jackson ?! Il faut que j'intervienne, ce n'est pas possible! La situation pourrait dégénérer! Imaginons qu'un centre aéré passe par là (plausible vu l'heure qu'il est): les pauvres bambins resteraient choqués à vie par cette musique immonde! Hop, on aurait une nouvelle génération entière de gâchée. Et cela, juste parce que quatre clampins ont décidé de passer... Ça.

 

Au même moment, j'entends la porte de Marie (la greluche qui habite à côté) claquer. Parfait, si je me souviens bien, elle a une pièce remplie de pelles -je crois qu'elle cherche à le cacher mais je ne sais pas trop pourquoi... Je trouve cela plutôt sain moi comme collection.
Calmement je me dirige vers son appartement, et je pousse doucement sa ported'entrée. Un coup d'œil discret m'assure que le couloir est bien vide. Je traverse donc rapidement le couloir, pressée de trouver l'objet de toute mes convoitises. Mes pas m'amènent instinctivement vers la pièce sacrée.

J'y rentre triomphalement et que de bonheur! Des pelles, des pelles partout ! Il y en a de toutes les tailles, de toutes les formes et de toutes les couleurs, et elles occupent l'intégralité de la place sur les murs.

Soudain, je L'aperçois, La pelle. De taille moyenne, Elle possède un large manche qui me parait solide. La poignée est ovale et permet un prise confortable, tout en étant sûr qu'elle ne se fracturera pas du reste de L'outil. Enfin, le bout qui sert généralement à enlever la terre est d'une forme rectangle. Massif, en fer, il semble particulièrement tranchant et la lumière qu'il renvoi démontre bien qu'il n'a jamais connu la rouille.

Comme hypnotisée par toute cette beauté, je tends le bras vers cette merveille. L'aura de puissance qu'elle renvoit me conforte dans l'idée que c'est CETTE pelle et pas une autre dont j'ai besoin.

Mes doigts se referment alors fermement sur le manche, et je sens qu'un lien unique se forme entre nous deux - un lien qui ne se forme qu'entre un véritable guerrier et son arme.

Puis, satisfaite de ma trouvaille, je me dirige d'un pas conquérant vers l'immeuble d'en face.


La musique est bruyante, et j'ai l'impression qu'elle rentre dans mes oreilles pour transformer mon cerveau en une espèce de bouillie, à mi chemin entre le yaourt et la soupe trop consistante. J'aurais du prendre des boules quiès... Enfin, tant pis je ferais sans. De toute façon, je n'aurait pas eu l'air très héroïque avec deux bouts cotons coincés dans mes oreilles...

D'un air déterminé, je lève La pelle pour l'abattre sauvagement sur la porte. Il est dix heures trente.

 

OOO

 

Je m'effondre, complètement exténuée. La pelle, après avoir fidèlement servi, ne ressemble plus qu'à un tas de débris. Des bouts de fer jonchent sur le sol, et le manche s'apparente maintenant à des épines, répandues un peu partout autour de moi.

Mais je suis contente et fière: La porte a rendu les armes, je l'ai vaincue! Seule la serrure est ressortie indemne de la bataille. Je me relève difficilement, avec un ricanement presque... Machiavélique.

La joie dans l'âme, je retourne en chantonnant vers mon appartement, ayant hâte de pouvoir raconter mes exploits épiques aux crevettes. Et puis j'ai faim, après tout il est midi passé.

 

OOO

 

J'ouvre violemment la porte de monappartement si bienque le numéro dessus tangue dangereusement. Je ne lui accorde pourtant que peu d'attention, préférant filer à toute vitesse vers la cuisine pour me faire un casse croûte rapide. Unefois mon sandwich en main, je me rends dans le salon dans le but de faire ce pour quoi je suis payée : écrire une article sur mes petits amours. Je m'installe paisiblement devant mon ordinateur et j'ouvre une nouvelle page word quand tout à coup j'entends un cri furieux provenant de dehors. Un regard rapide à la fenêtre m'apprends que c'est une des voisines qui vient de découvrir sa défunte porte d'entrée. Bien fait pour cette idiote, ça lui apprendra à organiser des fêtes chez elle. Je l'entends crier une chose ridicule à propos de délinquants au comportement irrespectueux (mais ce sont EUX les délinquants ! Réveiller quelqu'un à neuf heures du matin devrait être passible depeine de mort.) et je la vois commencer à ramasser les débris en soupirant.

… Elle est folle ! Pourquoi nettoie-t-elle ? Ces restes de portes sont la preuve irréfutable de ma victoire ! J'ai déjà enterré la serrure, à côté de ma pelle, elle n'a pas besoin de faire une deuxième sépulture.

Je détourne mon attention de cetteinculte-en-matière-d'enterrement-qui-ne-comprends-décidément-rien-à-la-vie, pour me concentrer entièrement sur mon article. Le sujet est délicat et pourrait amener à bien des polémiques si je ne m'exprime pas clairement. A la base je n'étais pas spécialement emballée, mais lemagasine à vraiment insisté alors bon... Après tout, il serait injuste pour eux (pour le monde entier en fait, la terre entière devrait lire mes écrits) que je garde pour moi mon savoir ancestral.

Toujours est il que maintenant je me retrouve à parlementer avec moi-même sur la question :

«Crevettes grises et gambas, un avenir commun pour les deux espèces ou sont-elles seulement rapprochées par leurs ancêtres ?». Il n'est pas encore possible aujourd'hui de faire une réponse tranchée. Mais une longue analyse de leurs arbres généalogiques respectifs et de leurs caractéristiques communes actuelle permet d'y voir un peu plus clair, et même de poser les bases d'hypothèses très plausibles.

 

J'ai déjà écris douze longues pages de présentations générales quand quelqu'un ose sonner à ma porte... Cette journée est décidément maudite, à croire qu'ils se sont tous donnés le mot pour venir m'empêcher d'être tranquille.

Après avoir enregistré avec soin mon travail (il ne manquerait plus que je perde tout), je me traine lentement jusqu'à la porte, bien décidée à tuer du regard le sale cornichon qui a bien pu me déranger.

La porte, ouverte brusquement par mes soins n'a échappée à un deuxième choc avec le mur que de justesse. Devant moi se trouve la greluche qui habite en bas dont je parlais ce matin, avec un de ses chats dans les bras. Elle me regarde complétement abasourdie, comme si elle n'avait jamais vu un être humain de sa vie (c'est peut être le cas, elle aime teeeellement ses chats). J'ai bien envie de lui refermer la porte au nez mais l'idée de m'être déplacée pour rien me rebute complètement, si bien que je décide de fusiller son félin du regard à la place. Stupide chat, je suis sûre que c'est à cause de lui qu'elle est venue me parler, sinon elle ne l'aurait pas pris avec elle. Le félin me regarde de ses deux yeux verts et ors, encerclés par leurs paupières allongées. Ils pourraient être beaux si l'on avait pas l'impression qu'ils reflétaient autant l'âme de cet animal qu'un caillou pourrait le faire... Ils sont un peu à l'image de ceux de sa maîtresse quelque part. Son pelage est roux foncé, mais les poils qui pourraient être doux et soyeux me semblent plutôt rêches, secs et courts. A croire que cet imbécile de chat ne prend jamais de bain. Ce n'est pas à MES crevettes que ce manque total d'hygiène pourrait arriver ! Enfin, sa tête écrasée donne l'impression qu'il c'est cogné trop fort contre un mur. C'est surement lié à son manque flagrant d'intelligence.

Un bien triste tableau donc.

L'idiote se racle la gorge, et je tourne de nouveau mon regard vers elle. Elle commence un baratin que je n'écoute pas vraiment. J'entends par bride les mots «nourriture», «a plus», «besoin» et «pour mes chats». Un bien long discours pour pas grand chose en définitive, elle veut juste quelque chose pour remplir le ventre de ses animaux. Manque de bol, je n'aime pas cette fille et je ne vois pas pourquoi je l'aiderais. Je ne connais même pas son prénom. Caroline peut-être... Ou Catherine. A moins que ce ne soit Amélie. Non ! Émilie ! Ah... Non en fait je ne crois pas. Isabelle ? Elle a les yeux un petit peu bleus alors pourquoi pas...

Oui voilà, je vais l'appeler Isabelle, et tant pis pour elle si ce n'est pas ça, elle ira se plaindre à ses parents de lui avoir donner le mauvais prénom (J'AI la vérité absolue).

En attendant cette pauvre idiote d'"Isabelle" continue de s'enliser dans son discours. Il faudrait peut-être que j'écoute, histoire de pouvoir la rembarrer correctement.

 

«-... Alors comme je sais que vous avez beaucoup de crevettes et comme mes chats mangent justement des fois des crevettes, je me suis dis que je pourrais peut-être vous en demander, histoire que vous puissiez me dépanner. Vous comprenez je suis vraiment...»

 

Ces paroles jettent un froid dans mon esprit. Mes jambes me font instinctivement reculer de trois pas de cette... De cette... Odieuse créature. De cette... DE CETTE MANGEUSE DE CREVETTES !

Et cet horribles chat ! Ou plus exactementseshorribles chats.Seschats mangent des crevettes. Mais elle n'a pas honte ? Elle pense sincèrement que je vais gentiment lui donner mes adorables crevettes pour nourrir ses monstres ? Mais qu'ilsmeurent, je serais contente ! Et que cette Isabelle meurt avec ! Ils iront tous en enfer, car on ne peut PAS aller au paradis des crevettes en en ayant mangé. Vassaux de Satan ! Et puis quoi encore, mais pauvres crevettes...

Après un dernier regard pour cette folle, je rentre chez moi sans un mot en reclaquant la porte (elle va avoir mal à force...).

 

Je suis encore pâle de peur quand je me rassieds devant mon ordinateur. Il faut dire que la cinglée m'a fait la peur de ma vie. Vouloir manger mes petits sucres d'orges... Elle doit vraiment avoir de graves problèmes mentaux. Un de ses jours je lui enverrais une recommandation pour un psychiatre je pense... Les gens comme ça il faut les enfermer, faute de pouvoir les soigner.

Lâchant un soupir désespéré, je retourne à la rédaction de mon article mais j'avoue avoir du mal à me concentrer. L'image de l'immonde et vile créature tueuse d'êtres innocents tourne en boucle dans mon esprit. Il va falloir je fasse quelque chose pour que cela cesse.

Petit un, je dois absolument finir cet article pour la semaine prochaine et je n'ai écris que douze malheureuses pages.

Petit deux, je ne peux pas tolérer qu'une attardée mentale dans cet immeuble se complaise à manger les créatures les plus délicieuses qu'il existe sur cette planète.

Je ne vois donc qu'une seule solution: lui faire passer l'envie de s'en prendre à des crevettes. Ou en d'autres thermes, me venger.

Mais pour le moment, l'inspiration ne semble pas vouloir venir pour m'aider à trouver une idée pour cette noble tâche, et je ne peux pas me permettre d'un acte banal.

J'étouffe un bâillement qui me rappelle que ma nuit a été injustement écourtée.Après toutes ces émotions, je mérite bien une petite sieste.J'effectueun dernier passage dans la pièce aux deux bassins -durant lequel je rassure les crustacés en leur expliquant que je ne laisserais jamais qui que ce soit les manger, et qu'ils vivront encore de belles et longues années avant de mourir de vieillesse-, puis je retourne enfin goûter au bonheur de plonger dans un sommeil confortable.

 

OOO

 

Je me retourne en grognant dans mon lit. J'ai l'impression d'avoir entendue des coups rapides et secs sur la porte, mais je n'en suis pas sûre... C'est très certainement mon imagination, pas la peine de me lever... Et je ne peux pas avoir de la visitedeux foisdans lamêmejournée. Et je ne peux pas avoir été réveillée par des voisinsdeux foisdans lamêmejournée non plus...

Forte de cette réflexion, je rabats vivement mes couvertures au dessus de ma têteavec l'espoir de me rendormir.

Pourtant j'entends une nouvelle fois ces bruits désagréables provenant de mon entrée. Je suis bien obligée d'admettre que j'ai encore été réveillée par des voisins... Et cette fois ces traitres ont décidé de toquer à ma porte comme si leurs malheureuses vies en dépendaient.

Ils se mettent d'ailleurs à m'appeler d'un ton désespéré.

Je ne comprends absolument rien à ce que ces voix disent, mais une chose est sûre: elles ne semblent pas vouloir s'en aller toutes seules.

… C-O-N-C-E-N-T-R-A-T-I-O-N. Je ferme les yeux et j'inspire. Et j'expire. Les voix n'existent plus. J'inspire. J'expire. Les voix n'existent plus. J'inspire. J'expire. Les voix n'existent pl...

 

«- Il y a quelqu'un ? C'est urgent ! (…) Très urgent ! (…) Il faudrait que vous veniez maintenant.»

 

Les voix existent toujours... Saletés, c'est qu'elles sont résistantes ces machines là !

Me voilà donc forcée d'aller ouvrir (en rouspétant), prête commettre un meurtre s'il le fautpour-qu'elles-se-taisent! Et si c'est encore l'autre folle, c'est bien simple je tue ses chats dans la foulée !

Je m'arrête deux secondes, la main sur la poignée. Je crois que je reconnais les voix de mes trois voisines. Mais pourquoi diable sont-elles toutes venues me voir en même temps ? Ce n'est pas comme si je leur parlais très souvent en général en plus...

Peut-être qu'elles ont eu vent de mon exploit héroïque de la matinée, et qu'elles ont décidé de venir me féliciter personnellement ? Je me sens rougir de plaisir à cette pensée, et je leur décroche mon air le plus joyeux lorsque j'ouvre (avec délicatesse cette fois) la porte.

… Mais je ne dois pas avoir l'air si accueillante que cela au final vu leur mine effrayée.

Bon. C'est vrai que mes yeux hagards et la marque de drap que j'ai sur la joue ne doivent pas aider. Mais ils ne fallait pas me réveiller hein, tant pis pour elles.

J'attends tout de même qu'elles commencent leur louange et qu'elles sortent de derrière leur dos les offrandes qu'elles vont très certainement m'offrir. D'ailleurs je suis une âme charitable et je suis prête à passer l'éponge pour la bourde de tout à l'heure de la voisine aux chats. Je vais bien être obligée une fois qu'elles m'auront fait tous les compliments imaginables.

Pourtant les trois là ne disent toujours rien, me regardant avec des yeux de merlans frits. Dieu que le temps passe lentement quand on sait que l'on va être congratuler !

Bonne patte, je m'apprête à prendre la parole pour leur simplifier la tache, mais Marie (ma voisine aux pelles d'à côté) commence une longue tirade avant que j'ai pus dire quoi que ce soit.

 

«- La poubelle d'en bas ! La poubelle d'en bas est en train de cramer ! On ne sait pas comment ça se fait, tout à l'heure tout allait bien, et là BOUM, ça a prit feu sans que personne ne s'en rende compte. Il faut faire vite, l'incendie est déjà en train de se propager dans tout le hall, et bientôt les appartement du bas vont commencer à roussir sérieusement ! La fumée est déjà rentrée dedans et on ne peux plus sortir... Vite viiiite ! Sinon on va être intoxiquées ! Ou pire ! Mon appartement va périr aussi, et ça je ne peux vraiment pas me le permettre ! Les pompiers sont bloqués dans un embouteillage à l'autre bout de la ville, ils ne pourront arriver que dans une heure ! Alors forcément avec les filles ont a vraiment paniqué, et on ne savait plus quoi faire ! Quand tout à coup Lola c'est rappelé que vous aviez des crevettes, et donc forcément de grandes quantités d'eau. Il faudrait que vous nous laissiez en prendre, sinon on va vraiment être dans une situation critique et...»

 

Mais déjà je n'écoute plus son baratin inutile. Mon visage a perdu toute forme de joie, pour se fermer complétement au fur et à mesure de son discours.

Vraiment ? Un incendie ? Elles n'ont vraiment que ça à faire, venir me déranger pour unincendie?

Qu'est-ce-que cela peut bien me faire que l'immeuble crame ? L'assurance me remboursera et j'irais vivre ailleurs, un point c'est tout. Me déranger pour un incendie. Décidément cette journée est de plus en plus pitoyable. Surtout que je n'ai eu aucune remarque sur la porte des voisins... Ingrates va ! Elles verront quand le monde sera abruti par de la mauvaise musique... Mais là ce sera trop tard, je ne pourrais plus rien faire pour elles.

Je lève un sourcil ennuyé et daigne enfin leur adresser la parole (histoire que l'autre se taise...).

 

«- J'ai pas d'eau à vous donner, allez prendre la votre»

 

Clair, net, précis.J'aimema réponse. Et sur ce je tourne mes talons et rentre chez moi, qu'elles se débrouillent.

 

OOO

 

La porte refermée (je suis beaucoup sortie d'ailleurs aujourd'hui je trouve) je m'appuie un instant dessus. Je n'ai plus vraiment sommeil. Et aller finir mon article ne me dit pas vraiment non plus.

Franchement cette journée est un véritable échec.

Je retourne voir mes crevettes, j'ai besoin de croquis précis pour le magasine. Et elles arriveront peut-être à me remonter le moral...

Arrivée dans la salle, je m'assieds sur un tabouret et me mets rapidement aux dessins. Ce n'est pas bien compliqué je connais leur forme par cœur !

Un odeur âcre de fumée me parvient... C'est certainement encore Marie... Cette satanée voisine fume comme une pompière ! Une véritable horreur. Elle enfume tout l'étage et ce à longueur de journée ! Je ne sais même pas comment j'ai pus y échapper jusqu'à maintenant.

C'est mauvais pour la santé la cigarette... Mais je ne suis pas sûre qu'elle soit au courant.

Pourtant ils mettent des avertissements sur les paquets ! « Fumer tue », «Fumer nuis gravement à la santé », « fumer peut provoquer des cancers». Elle ne sait pas lire ou quoi ? Je lui placarderais des affiches sur sa porte un de ses jours, avec des gros logos dessus montrant une cigarette une flèche et une tête de mort. Ça devrait être suffisamment simple pour elle comme ça !

De cette manière elle arrêterait de lui pourrir les poumons, et ceux de ses crevettes !

Satané cigarette, je ne vois presque plus rien maintenant... La fumée a totalement envahit mon appartement et elle me pique les yeux et la gorge. Je me demande combien de paquet elle a fumée pour arriver ce résultat... A moins qu'elle ait invité des amis pour une sorte de chicha géante.

Dans tous les cas je crois que je vais appeler la police, il doit bien y avoir une loi contre l'enfument volontaire d'un appartement voisin ! Et si ce n'est pas le cas, j'irais personnellement protester la maire, la préfecture, et même au sénat s'il le faut pour qu'il y en ait une ! Parce que le contraire serait juste i-n-a-d-m-i-s-s-i-b-l-e ! Je serais même prête me mettre en grève tiens. Ça leur ferait les pieds, ils verraient ce que c'est de vivre dans l'ignorance la plus totale. Un ricanement sadique m'échappe (nyark nyark nyark !), et je me lance dans une imitation très ressemblante de Monsieur Burns.

Minute. Elles ont bien parlé d'incendie les trois pimbêches qui viennent de partir non ?

OR, un incendie PRODUIT de la fumée... Beaucoup de fumée... VRAIMENT beaucoup de fumée. Assez pour enfumer mon appartement de la sorte.

Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah ! NON ! Pitié pas ? !

Mes yeux ont à l'instant triplé de volumes. Minimum.

Et ma ma mâchoire vient de se fracasser contre le sol... (même que ça fait mal...)

Un incendie crame tout, et donc il peuttuerdes crevettes !

J'éclate en sanglot. Pauuvre petites crevettes innocentes ! Je ne veux paaas qu'elles meuurent ! Je sens mes larmes couler le long de mes joues, et mon nez commence réclamer un mouchoir. Mais je me contente de renifler de façon très digne. Car je n'ai pas de temps perdre en futilité, j'ai une nouvelle mission accomplir !

Je me relève de toute ma hauteur et me saisi du tuyau d'arrosage. Je prends une longue inspiration et m'adresse lui :

 

« Garde à vous ! »

 

…Le tuyau ne bouge pas. Une nouvelle tentative s'impose.

 

« Gaaaarde à vous ! »

 

Toujours aucune réaction... Il est bizarre ce tuyaux.

Je lui mets un grand coup de pied, histoire de pouvoir faire comme s'il s'était mis lui même au garde à vous. Voilà, c'est beaucoup mieux comme cela, je vais pouvoir continuer normalement !

 

« L'heure est grave. Alors que tous me laissaient penser que cette journée avait déjà atteint sa limite de faits dérangeants et rageants en tous genres, je viens de constater qu'une nouvelle menace vient d'apparaître. Un incendie ! On aura tout vu dans cet appartement, un incendie ! Alors que les déesses protectrices de notre planète, les crevettes, vivent en grand nombre ici...

Je me suis donc demandé pourquoi une épreuve aussi dure pouvait leur être imposée. Mais la réponse est évidente ! Sous ses faux airs d'accident, cet incendie est en fait maléfique, et sera donc très ardu à vaincre ! Mais nous nous battrons jusqu'à la victoire ! »

 

Je m'arrête sur cette note pleine d'espoir, mais le malheureux tuyau ne répond pas. Décidément il est louche celui là, il va falloir que je me méfie. Il prépare peut-être une mutinerie ! Je l'attrape donc en lui jetant un oeil suspicieux, mais part tout de même avec lui pour cette mission. De toute façon c'est le seul tuyau d'arrosage que j'ai sous la main.

Prenant une dernière inspiration, je sors de chez moi, happée par l'épais brouillard présent dans le couloir...

 

OOO

 

Tuyau à la main, je me faufile à la James Bond entre les grandes trainées de fumées assassines.

Oui. Assassines.Elles risquent de tuer mes crevettes. Et ça, je ne peux pas le pardonner !

Je dévale l'escalier le plus rapidement possible, glissant presque d'une marche à l'autre. Le tuyau ballote mollement contre mon mollet, me permettant de vérifier que cet imbécile de s'est pas fait la malle... Il ne manquerait plus que ça tiens ! Mais foi de moi même, il a beau vouloir se rebeller (pas la peine de se voiler la face je le sens bien ! Sale traitre !), je vais pas le laisser faire si facilement !

J'arrive enfin en bas de l'escalier -dans une glissade sublime me faisant traverser plus de la moitié du hall-. Malheureusement je me prends les pieds dans le tuyau et je m'étale de tout mon long sur le sol... (Oh, bonjour gentil carrelage, tu ne sais pas tous les malheurs que j'ai rencontré aujourd'hui ? Et bien en fait...). Je me relève en grognant et j'insulte copieusement cet imbécile. S'il croit qu'il va se débarrasser de moi d'une manière aussi grotesque... Je suis résistante moi ! J'ai une mission à accomplir moi ! Non mais oh...

Je me dirige maintenant vers le nid de fumée, qui se trouve également être le centre des flammes.

Les trois brocolis sur pattes qui me servent de voisines se trouvent tout autour, et elles continuent leurs jérémiades incessantes... Mais elles n'arrêtent doncjamaisde se plaindre ? A croire qu'elles ne font que cela de leurs journées. Vraiment, j'espère qu'un jour elles prendront un minimum exemple sur moi...

Je leur passe devant sans même leur accorder un regard (elles pourraient croire que je veux communiquer avec elles... Il ne manquerait plus que ça !) et me tient prête devant l'ennemie.

Visiblement c'est une poubelle qui a pris feu... Non mais comment cette poubelle a bien pus prendre feu ? Je me retourne finalement et jette un regard suspicieux à Marie... Si jamais c'est une de ses cigarettes elle va le regretter, foi de crevettologue reconnue.

Enfin bon. Reste à voir si je retrouverais cette satanée cigarette dans ce tas d'ordures calcinées.

J'allume enfin mon jet d'eau et je commence à accomplir ma deuxième mission de la journée. Décidément c'est éreintant d'être la seule capable de faire quelque chose d'un tant soit peu d'utile...

 

OOO

 

Au final ces flammes ne sont pas s'y résistantes que ça... La première goutte d'eau les a à peine atteintes qu'elles avaient déjà presque toutes disparues.

Bon. Je sais. Il y a une explication logique à cela. Je-suis-trop-forte ! C'est tout. Elles ont sans doute eu peur de m'affronter, et ont donc préféré disparaître le plus rapidement possible ! Je les comprends au fond, je n'aimerais pas non plus m'avoir comme propre adversaire...

Le jet d'eau décrit une courbe douce et arrondie, comme s'il avait décidé de prendre son temps pour achever les flammes.

Elles finissent tout de même par diminuer de plus en plus, et enfin cet incendie s'arrête. Il me semble entendre le bruit des sirènes de pompiers...

Tssss... Toujours trois baleines de retard ceux-là ! Après tout il fallait bien qu'ils s'arrangent pour que je fasse le travail à leur place. Heureusement pour eux que je n'ai pas le temps de les attendre, parce qu'ils auraient passé un sale quart d'heure les fainéants.

 

Je commence à retourner à grand pas chez moi -il faudra que je pense à me débarrasser de ce tuyau qui a voulu attenter à ma vie quand même !- quand je ralentis devant les trois allumées.

Mais pourquoi est-ce qu'elles me regardent comme si je venais de revenir de sur la lune à pied ? C'est bon, j'ai juste éteins l'incendie, elles auraient pu le faire elles même si elles avaient eu un peu plus de volonté !

Pendant un instant j'hésite un peu... Est-ce que je vais... Non...

...

Si !

Je reprends le tuyau et je vise l'idiote d'Isabelle. Et j'ouvre l'eau.

Yaaah, elle a l'air de ne pas comprendre ce qui vient de lui arriver !J'adoreça. Vraiment quoi. D'ailleurs... Encore un coup.

…Bon, elle commence à s énerver. Tant mieux ! Vas-y peste ! Râle, plein-toi ! Ça t'apprendra à vouloir manger des crevettes !

Son chat est encore à côté d'elle, réclamant que je sois juste. Et pchit ! Arrosé aussi !

Lui il a sauté sur sa maitresse, lui lacérant littéralement les bras. Cette journée ce finira peut être par une note positive en fait.

Je leur passe devant, un grand sourire collé aux lèvres, mais je remarque que j'ai épargné les deux autres. Bon, il y en a une c'est à peine si je la remarque en général, donc je m'en fiche un peu...

Mais Marie...Elle a allumé un incendie qui a mis en danger mes crevettes. Je n'ai pas retrouvé la preuve absolue, mais cela parait évident : elle est la seule à fumer ici. Et c'est la seule cause plausible de ce cramage intensif de poubelle.

Et hop. Trempée aussi. Peut-être que j'ai même mouillé son paquet de cigarettes ! (Deux actions positives en une !).

 

Sereine que ma lourde journée soit enfin terminée, je retourne chez moi en sifflotant.

 

Fin

OOO

 

Pas mort(e) =D ?

 
     
     
 
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