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Fais-moi peur...
Par Lilia
Halloween '07  -  Humour/Action/Aventure  -  fr
One Shot - Rating : K (Tout public) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 1     4 Reviews    
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Je me déteste ! Non, en fait, je la déteste… Oui, tout est entièrement de sa faute ! Fais-moi peur, ça veut dire quoi, ça ?

Cela fait bientôt près d’une heure que je rumine mes sombres pensées. Nous sommes en cours de potion et il y a bien longtemps que je ne suis plus rien… Je jette un regard à l’espèce de pâte grumeleuse et marronâtre qui bouillonne dans mon chaudron, en dégageant une odeur nauséabonde. Normalement, ma « potion » devrait être liquide et argentée, comme celle de Granger. Granger… La source de tous mes problèmes !

-Faites un peu attention, M. Malefoy, me souffla Rogue.

Dans mon dos, j’entends Potter et Weasley marmonner quelques remarques acerbes sur la partialité de notre professeur. Il faut dire que si ça avait été eux qui avaient fabriqué une telle horreur, Rogue leur aurait fait nettoyé les cachots avec une brosse à dents. Cette charmante vision me redonna le sourire. Granger voulait que je lui fasse peur ? Et bien, elle allait voir ce qu’elle allait voir…

                                                       *****

Hermione ajouta ses racines d’asphodèles en poudre et baissa légèrement son feu, admirant sa potion, de couleur et d’aspect parfaits. Puis, elle remua doucement le liquide argenté dans le sens contraire des aiguilles d’une montre, l’opération la plus simple de la préparation et qui lui permit de laisser vagabonder ses pensées jusqu'à... Malefoy ! Aussitôt, elle sentit la rage palpiter dans ses veines en se remémorant son affreuse matinée.

 

« -Hé Granger ! appela une voix traînante. Tu dois être contente, c’est Halloween !

La jeune fille se retourna pour faire face à Drago Malefoy, entouré, comme à son habitude de ses deux gorilles.

-Et alors ? répliqua-t-elle sèchement. En quoi dois-je me réjouir ? Tu as décidé de nous épargner ta présence ?

Quelques rires s’élevèrent dans la Grande Salle et les visages curieux se tournèrent vers les deux ennemis. Malefoy, lui, donnait l’impression d’avoir avaler un citron. Il essaya de reprendre contenance :

-Non, c’est juste que ce soir, tu seras parfaitement assortie au décor… Je suis sûr qu’on pourra te trouver une place, entre deux citrouilles édentées… Et dire qu’une fois par an, tu as la chance de t’épargner la recherche d’un déguisement…

Cette fois-ci, de nombreux rires s’élevèrent à la table des Serpentards. Mais la jeune fille ne se laissa pas démonter.

-Fais le malin, Malefoy. Mais moi, j’ai des choses plus importantes à faire que de papoter avec toi. Tartiner mon toast, par exemple.

Et elle lui tourna le dos, s’éloignant à grands pas en direction de la table des Gryffondors. Mais, il avait ajouté, d’une voix moqueuse, tout bonnement insupportable :

-Tu fuis, Granger ? Aurais-tu peur de moi ? »

                                                        *****

Drago soupira. Sa potion dégageait à présent une fumée verte et irritante que Rogue feignait de ne pas voir, avec une mauvaise foi évidente, pour ne pas pénaliser sa maison.

-Quelle plaie ! siffla le Serpentard, énervé.

Il faut dire que ses pensées l’avaient accaparé et qu’il n’avait pas du tout respecté les doses prescrites. Même Londubat s’en sortait mieux que lui, avec sa potion rose fluo. Mais lui, il n’avait pas été soumis par Granger à un défi débile !

 

« -Tu fuis, Granger ? Aurais-tu peur de moi ?

Elle se retourna alors, les joues rouges, cuisantes et le regard meurtrier, pour cracher :

-Ne te donne pas plus d’importance que tu n’en as, Malefoy. Le jour où un Veracrasse dans ton genre me fera peur n’est pas venu…

-C’est un défi ? rétorqua Drago, sans trop savoir pourquoi.

Le silence s’abattu sur la Grande Salle pendant quelques longues secondes et Granger avait lâché, avec un sourire mauvais :

-Tu as tout compris, Malefoy. Ce soir, c’est Halloween. Fais-moi peur. Si tu en es capable, bien sûr… »

                                                          *****

Hermione déboucha une petite fiole et la remplit de potion avant de la déposer avec les autres sur le bureau de Rogue. Ce dernier grimaça en voyant le résultat parfait de la jeune fille et s’abstint de tout commentaire. Ravie, elle fit demi-tour pour rejoindre Harry et Ron, qui l’attendaient sur le pas de la porte. Mais, elle ne pu s’empêcher de glisser à Malefoy, qui essayait désespérément de récupérer quelques grumeaux nauséabonds de sa potion :

-Joli travail ! C’est tout à fait dans ton style.

                                                         *****

Drago n’avait rien trouvé à répondre. D’un pas rageur, il s’approcha du bureau de Rogue et y jeta son échantillon plus qu’il ne le déposa, s’apprêtant déjà à repartir.

-Attendez, M. Malefoy, ordonna Rogue d’un ton sec.

De mauvaise grâce, le Serpentard obéit.

-Que vous ait-il arrivé ? demanda son professeur, froidement.

Le jeune homme soupira avant d’éluder :

-Rien de grave, Professeur. Je ne me sens pas très bien, c’est tout.

-Et bien, j’espère que ça ne se reproduira plus. Sinon, je serais obligé de vous mettre en retenue…

Drago acquiesça, la mine sombre et sortit des cachots. Mais, au moment où il allait entrer dans sa salle commune, il fit volte-face et se dirigea droit sur la réserve de potions. Une autre idée venait de germer dans son esprit. Machiavélique.

                                                      *****

-Tu as raison, Hermione, approuva Ron, la bouche pleine. Malefoy va bientôt comprendre à qui il a à faire.

-Exactement, se rengorgea la jeune fille. Ce n’est qu’un stupide Serpentard, rien de plus…

Harry ne pu retenir un sourire. D’une manière ou d’une autre, Hermione gagnerait, il le savait. Malefoy ne faisait pas le poids.

-Je vais aller à la bibliothèque pour terminer mon devoir d’arithmancie, soupira Hermione, au bout de quelques instants. On se voit tout à l’heure. Pour le bal.

Les deux garçons acquiescèrent, pas surpris le moins du monde. A l’heure où toutes les filles de Poudlard se pouponnaient, Hermione, elle, travaillait. Et, à vrai dire, quoi de plus normal ?

                                                      *****

Drago commençait sérieusement à se lasser. Quand arriveraient- ils donc, ces imbéciles ?!  Crabbe et Goyle, placés chacun de part et d’autre de lui, semblaient eux aussi s’impatienter. Mais, finalement, au bout d’encore quelques minutes, ils entendirent des éclats de voix.

-…nons de Chudley ont marqué ! Tu entends, Harry ? Marqué !

-Oui, Ron, je sais. J’ai entendu… C’est génial, vraiment. Mais tu ne trouves pas que l’arbitre était un peu…

Drago ne su jamais ce qu’était l’arbitre car ses deux gardes du corps venaient d’apparaître dans le champ de vision des Gryffondors, conformément à ses ordres, tandis que lui-même restait en retrait, dans l'ombre sécurisante des escaliers de pierre.

-Que faites-vous là ? attaqua Potter.

-On s’ballade, grogna Crabbe, ses grands bras menaçant se balançant en cadence. On vérifie que vous êtes bien sages…

A ces mots, Goyle ébouriffa les cheveux de Weasley, d’un geste puissant et brusque en rigolant bêtement. Le Gryffondor se dégagea violemment et repoussa son assaillant.

-Tu m’as pris pour ton chien ou quoi ? pesta-t-il. Va donc voir ailleurs si on n’y est !

                                                                    ******

 Hermione avait beau tourner et retourner les pages de son livre d'arithmancie, elle ne trouvait rien. Il faut dire qu'elle n'était pas vraiment concentrée, entre le bal prévu et Malefoy. Elle n'était pas du genre à fléchir devant des menaces, surtout de la part de quelqu'un comme le Serpentard. Mais elle le savait assez vil pour frapper bas. Ou pour inventer quelque chose de... d'original. C'était un lâche, mais pas un imbécile. Quoiqu'il fasse, il ne frapperait pas de front. Mais elle, si...

                                                                 ***** 

-On l’a ! grogna Crabbe. On l’a !

-C’est bon, j’ai compris, le rabroua Malefoy.

Il arracha de le grosse main velue de son ami le fin cheveu roux et l’introduit délicatement dans une petite coupe remplie de polynectar, couleur boue.

-La réserve de Rogue est décidément plus qu’utile, souffla-t-il.
Puis, il inspira un grand coup et avala d’une traite la potion, avant de se métamorphoser, sous le regard hagard des deux autres, en parfait sosie de Weasley. Il était prêt. Et à présent, plus rien ne l'empêcherait de remporter ce stupide défi. Plus rien...

                                                                 ******

Harry, Ron et Hermione étaient prêts. En discutant lentement, ils commencèrent à descendre les escaliers qui menaient à la Grande Salle. Quand...

-Oh, non ! Tu as une tâche sur ta tenue ! soupira la jeune fille. Il faut que tu arrêtes de manger n’importe comment, Ron…

Le jeune homme baissa les yeux et contempla l’exactitude des dires de son amie.

-J’aurais pourtant juré qu’elle était propre il y a deux minutes… Bon, attendez-moi là, je vais m’en occuper.

                                                                 *****

Drago laissa échapper un petit soupir de soulagement. Sans Granger, il n’aurait pas pu remplacer Weasley. Cet abruti n’avait même pas remarqué le sort qu’il lui avait lancé et qui avait étalé une substance verdâtre au niveau du col de sa robe sur plusieurs centimètres. Discrètement, il le suivi jusqu’aux toilettes et le regarda se placer devant la glace, la baguette pointée vers son épaule. Une demi seconde plus tard, sa robe était comme neuve.

Ce fut à ce moment que Drago choisit d’intervenir. Avant même que Weasley n’ait le temps réagir, il l’avait stupéfixié. Sans attendre et avec une moue de dégoût, il empoigna les pieds de son ennemi et le tira jusqu’à la cabine la plus proche, où il l’y enferma. Puis, il sortit rejoindre les deux Gryffondors, l’air innocent. Cette heure allait être longue. Mais au moins, Granger allait avoir peur. Et elle ne pourrait s’en prendre qu’à elle-même…

                                                                  ***** 

-Et bien, t’en as mis du temps ! s’écria Harry, visiblement inquiet.

-Et pourquoi tu t’es entièrement changé ? demanda Hermione, en remarquant que son ami portait une autre robe de soirée.

-Celle-ci était mieux coupé, éluda le prétendu Ron.

Et il ajouta, d’un ton impatient :

-Bon, on y va ?

Hermione et Harry échangèrent un regard surpris mais ne bronchèrent pas. Dans un silence presque pesant, ils se dirigèrent vers la Grande Salle.

                                                                      *****

Drago soupira pour la énième fois sous le regard outré de Granger et ahuri de Potter. Il fallait dire qu’il ne jouait pas son rôle à la perfection…

-Bon, et bien, puisque c’est comme ça, enragea Granger de sa voix hautaine, je vais chercher les boissons. Et vu ton humeur, Ron, tu iras te chercher la tienne toi-même ! 

Drago la regarda s’éloigner avec un haussement d’épaule indifférent.

-Mais qu’est-ce qui t’arrive ? lui souffla Potter, mi-énervé, mi-inquiet. Tu as décidé de tout fiche en l’air ou quoi ?

Le Serpentard fut tenté d’ignorer son « ami », juste pour s’amuser un peu, mais il songea qu’un tel divertissement ne valait pas la peine de compromettre son plan.

-Je ne me sens pas très bien, éluda-t-il. Mais ça va s’arranger…

Potter le regarda bizarrement mais s’abstint de tout commentaire. Et bientôt, Granger fut de retour, une boisson dans chaque main, l’air furieux.

-Tiens, Harry, susurra-t-elle en insistant sur le prénom du Gryffondor , une bièraubeurre.

Retenant à grand peine un  soupir, je jetais un rapide coup d’œil à ma montre. Dans un quart d’heure, les effets du polynectar se seront dissipés… Il fallait que j’agisse, et vite…

-Dis-moi, Hermione, est-ce que tu voudrais danser ?

Elle me regarda alors d’un air méprisant, tout à fait insupportable, et me cracha, d’un ton aussi glacial que sec :

-Non, Ron, siffla-t-elle. Je n’ai pas la moindre envie de danser avec toi.

Je dois avouer que j’en suis resté pantois. Je n’avais pas prévu que cette idiote refuse de profiter de ma compagnie. Au contraire, j’étais persuadé que cette vielle chouette serait ravie d’avoir un cavalier, ce qui, vu son caractère et sa coupe de cheveux, n’était pas gagné d’avance… Et sa réaction (inexplicable) ne m’arrangeait pas du tout. Avec une moue de dégoût, je soupirai :

-Ecoute, je suis désolé d’avoir été… un peu agaçant. Mais je regrette, d’accord ?

-Et bien, Monsieur Weasley, me rembarra-t-elle, emplie d’une colère froide, vous serez ravi d’apprendre que je regrette, mais que je refuse votre invitation.

Puis, elle se tourna vers Potter et lui lança, d’un ton qui ne laissait place au refus :

-Tu danses, Harry ?

Potter, le soi-disant ami de celui dont j’avais emprunté le corps, me jeta un petit regard d’excuse avant de soupirer :

-Oui, Hermione. Bien sûr.

Et je n’eu plus qu’à les regarder s’éloigner pour danser ensemble, sur un vieil air des Bizarr’s Sisters, la mine dépitée. Si un regard avait pu tuer, il y aurait eu deux Gryffondors en moins, cette nuit là.

                                                          *****

 -Tu sais ce qu'à Ron? demanda Hermione, au bout de quelques instants. Il est insupportable...

-Non, souffla Harry, peu enclin à enfoncer un peu plus son ami. Je crois qu'il est un peu malade...

La jeune fille resta silencieuse quelques instants et grogna:

-Moi, je crois qu'il est un peu casse-pieds, si tu veux mon avis.

Son ami s'abstint de répondre et préféra changer de sujet.

-Tu as vu Malefoy, au fait?

Et Hermione répondit d'un ton satisfait:

-Non... Il a du préférer se faire oublier, plutôt que de reconnaître sa défaite... 

                                                                  ***** 

Il ne restait que cinq minutes avant que l’effet du polynectar ne disparaisse. Cinq minutes pour convaincre Granger de danser avec moi. Cinq minutes pour sauver mon honneur et ma fierté. On ne se rend pas compte à quel point c’est court, cinq minutes.

-Ecoute, Hermione, lui soufflai-je à l’oreille, devant un Potter gêné. Je m’excuse. Vraiment. Je n’allais pas très bien et je me suis vengé sur vous. Je ferais ce que tu veux. Mais pardonne-moi...

Vous ne pouvez même pas imaginer à quel point ces mots m’ont écorché la bouche. J’avais envie de vomir en les prononçant, mais la situation était grave. Très grave. Je voulais gagner mon pari. Je voulais ridiculiser Granger. Je voulais avoir raison. Et tout cela demande des sacrifices. Quitte à supplier cette fille. J’ajoutais, adoptant mon plus bel air de niffleur battu :

-Je t’en supplie… Pardonne-moi… Juste quelques minutes…

Elle resta silencieuse quelques instants avant de grogner :

-Si tu veux. Mais juste une danse. Et uniquement parce que je ne veux pas que ce souvenir soit gâché, comme tant d’autres, par ton humeur de dragon…

Dissimulant à grand peine le sourire victorieux qui commençait déjà à se dessiner sur mon visage, je l’entraînais au cœur de la Grande Salle. Puis, quelques instants plus tard, juste à la fin de la chanson sur laquelle nous avions commencé à danser, je sentis que mon corps reprenait sa forme habituelle. Après un instant de soulagement intense (Merlin soit loué ! Et moi qui avait entendu dire que le polynectar avait un effet permanent pour les transformations animales…), je me détournais de Granger, cachant mon visage dans mes mains en poussant de grands cris de souffrance. Je n’eus d’ailleurs pas à me forcer : reprendre sa forme normale est assez douloureux… Alerté par mon état, un préfet-en-chef arrêta la diffusion de la prochaine danse et je sentis tous les regards fixés sur moi. Le moment était venu. D’autant plus que Granger n’arrêtait pas de crier, de sa voix stridente, à moitié en larmes, une main sur ma pauvre épaule :

-Ron ! Par Merlin, qu’est-ce que tu as ? Je t’en prie…

Après encore quelques instants, dans le silence le plus complet, mis-à-part les quelques « Ron ? » timides de mon ancienne cavalière, je me retournai subitement vers elle, les mains en avant, en hurlant :

-Bouuuh !

Ma pauvre victime sursauta alors en criant, le visage horrifié. Son cher Weasley était devenu… moi. Je profitais de sa stupéfaction pour ajouter, d’une voix forte, histoire de faire profiter tout le monde du spectacle :

-Tu as eu peur, hein, Granger ? Je crois avoir gagné ton minable petit déf…

Je n’eu pas le temps de finir ma phrase. J’avais déjà remarqué que cette petite Sang-de-Bourbe avait de la poigne… Si elle avait eu peur, moi j’avais eu mal…

                                                *****

-Joli coup, Hermione. Tu crois qu’il s’en remettra ?

Je me retournai vers mon ami, le poing endolori.

-Il vaut mieux pour lui que non, Harry. Sinon, je me ferais un plaisir d'en finir avec lui. Définitivement.

                                               *****

Il n'y a malheureusement pas de morale à cette histoire, si ce n'est que la ruse du Serpent ne le met pas à l'abri de la force du lion. Aussi, mes petits, ne sous-estimez pas vos ennemis. Ils sont parfois dénués de tout sens de l'humour...

 

 
     
     
 
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