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au 31 Mai 21 :
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contenant 15226 chapitres
qui ont générés 24443 reviews
 
     

     
 
Manchester et Liverpool
Par Cloe Lockless
Harry Potter  -  Romance/Amitié  -  fr
10 chapitres - Complète - Rating : T+ (16ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 1     Les chapitres     42 Reviews    
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Manchester & Liverpool

Genre : Amitié/Romance (Général/Suspense ?)

Relations abordées (pas exactement pairings) : Ginny/Draco, Ginny/Harry, Harry/Draco (donnez votre avis sur le "pairing final" à partir du chapitre 9 !)

Rating : T/T+, pas de M prévu, sauf si épilogue/sequel.

Longueur : 6 à 12 chapitres, selon l'audience et l'énergie.

Note : J’en avais un peu assez des Drarry où Ginny est évincée en une phrase en passant, alors ici elle aura un rôle central. J’ai aussi toujours voulu lire une fic à l'ambiance Marie Laforêt, et comme on n’est jamais aussi bien servi que par soi-même… Voilà. Je me suis fait une playlist et le scénario s'est brodé autour. Chaque chapitre sera associé à une chanson, les clés de l'histoire sont toutes dans les paroles, mais ce n'est pas toujours le genre de chansons qui marchent bien en BO de lecture.

Disclaimer : Merci à Rowling pour les tomes 1 à 7, maintenant on va écarter un peu l’épilogue du reste…

Chapitre 1 / Titre : Marie Laforêt – Manchester & Liverpool : http://www.youtube.com/watch?v=NuLV_LHY7mk

En espérant que ça vous plaise :)

Merci Elenne de relire mes innombrables premiers chapitres.

 

 

Manchester & Liverpool

_____

 

1

 

Il ne pleuvait pas ce soir là. Ginny longeait les vitrines éclairées d’une rue moldue de Manchester, marchant un peu plus lentement que la plupart des passants, qui la doublaient, passages de voix incohérentes au milieu du bruit des voitures. Souvent ils parlaient tous seuls, une main sur l’oreille, comme à un destinataire qui les entendait mal – au téléphone lui avait dit Hermione. Les mains enfoncées dans les poches de son manteau, le regard balayant la foule sur son chemin, elle songea qu’elle commençait un peu à s’habituer à ce monde.

Les premiers temps, il y avait eu Hermione pour expliquer, et Ron pour poser les questions idiotes ; à présent elle était seule et parvenait à se fondre dans la masse, même si certaines choses – la mode moldue entre autres – la laissaient pensive.

Elle n’était pas d’humeur à rêvasser, bien qu’un peu fatiguée. Cela faisait trois jours qu’elle avait transplané à Manchester, dans le quartier sorcier, et depuis quelques heures elle arpentait l’immense agglomération moldue.

Ron, Hermione et elle avaient d’abord cherché dans les petits villages où la famille de Harry avait vécu, remonté plusieurs générations Potter, puis du côté Evans, même cherché là où avait habité Rogue, écarté d’emblée Londres pour ensuite parcourir les quartiers sorciers et moldus de petites villes de Grande-Bretagne auxquelles Harry aurait pu penser, puis les grandes villes… Ils avaient pensé qu’il aurait cherché à voir Teddy à un moment ou un autre, mais cela faisait bientôt deux ans qu’il avait disparu : elle était, à sa connaissance, la dernière personne à l’avoir vu, et ses « recherches » à présent ressemblaient plutôt à du tourisme méthodique, avec seulement de vagues espoirs de tomber sur lui par hasard.

Elle ferma les yeux un instant et faillit percuter un homme qui n’avait pas regardé non plus. Elle s’excusa en se retournant et parcourut des yeux tout le trottoir au loin avant de reprendre son chemin. Il y avait du vent, et ses cheveux se prenaient dans son visage. Elle aurait dû les attacher.

Elle atteignit un carrefour où le feu piéton était rouge. Elle en profita pour regarder une fois de plus autour d’elle : aucun visage familier, sinon des sosies lointains de gens de Poudlard. Elle en faisait la liste ; elle s’était dit que lorsqu’elle aurait reconstitué une équipe de Quidditch complète, toutes maisons confondues, alors elle rentrerait chez elle pour de bon. Sur le trottoir d’en face, justement, s’engageant sur un passage perpendiculaire au sien, il y avait un Draco Malfoy.

Un Draco Malfoy beaucoup trop ressemblant.

Il semblait savoir où il allait, les mains dans les poches d’une veste moldue comme les autres, portant un sac à bandoulière d’une marque moldue qu’elle avait vue partout ; il avait simplement les cheveux moins maniaquement soignés que le Malfoy de Poudlard et l’air un peu moins suffisant… ? Une femme impatiente profita d’un ralentissement du flux de voitures à sa gauche pour traverser avant le vert, et elle lui emboîta le pas.

Malfoy-moldu était devant, sur le trottoir parallèle au sien. Elle ne le quitta pas des yeux. Il prit deux fois des rues perpendiculaires qui faillirent le lui faire perdre de vue, mais il n’avait apparemment pas conscience d’être suivi. La filature dura plusieurs minutes durant lesquelles elle crut rejouer les Attrapeuses, entourée de gradins identiques en forme de murs sombres et de boutiques. Ils ne quittaient pas les grandes rues commerçantes. L’avenue déboucha bientôt sur une grande place où il ralentit le pas ; de la musique provenait du centre. Il regarda dans la direction du son avant de se décider à aller voir de plus près.

À mesure qu’ils s’approchaient, la musique devenait plus distincte : c’était un groupe de jeunes, probablement une classe de musique, ou un groupe encore amateur. Potentiel-Malfoy alla s’asseoir sur une barrière pour les regarder ; Ginny se dissimula de l’autre côté de la foule.

Elle se prit à maudire l’hiver qui ne lui permettait pas de voir s’il portait la Marque sur le bras, ou quelque chose pour la cacher : c’était décembre, un début de décembre plutôt dégoûtant, sans neige, mais avec un vent traître, parfois très froid, qui poussait tout le monde à s’enfouir dans les écharpes. Il était habillé comme tout le monde.

À peine installé sur sa barrière, il avait sorti un étui de sa poche et s’était allumé une cigarette, qu’il fumait tranquillement en parcourant les instruments et les musiciens du regard. Cela troubla Ginny. Ce n’était pas comme ça qu’elle s’imaginait le Serpentard. Elle ne l’avait pas beaucoup vu à Poudlard, c’est vrai, et ne l’avait plus revu du tout depuis la guerre, mais elle l’avait suffisamment croisé pour le reconnaître ; mais un Malfoy parfaitement à l’aise au milieu d’une foule de moldus, Malfoy portant du prêt-à-porter moldu, Malfoy fumant l’air de rien devant un groupe de musiciens, au milieu d’étudiants et de familles moyennes ou de passants curieux… Cela ne collait pas. Elle n’arrivait même pas à déchiffrer son expression –elle était sans doute trop loin. Elle n’arrivait pas à voir s’il avait ces yeux gris métallique impossibles chez les non-sorciers. Mais il fallait que ce soit lui.

Alors qu’elle le fixait, il s’aperçut que sa cigarette s’était éteinte. Il tenta de la rallumer, sans succès : le briquet semblait ne plus vouloir marcher. Il pesta. Puis il courba un peu le dos, comme pour protéger ses gestes du vent, et Ginny le vit faire remonter quelque chose de sa manche et en un petit éclat orange la cigarette était de nouveau allumée ; c’était discret, mais elle aurait pu jurer qu’il s’était servi d’une baguette. Il jeta un regard autour de lui, cette fois pour s’assurer qu’on n’avait rien remarqué, et leurs regards se croisèrent.

Ce fut comme une brusque remontée d’amertume, un rappel plus vif encore que les cicatrices de Bill : rappel soudain de la mort de Fred, du dépérissement de George, de tout, de ce qui n’existait plus depuis la guerre. On n’avait plus entendu parler des Malfoy depuis les procès et la mort de Malfoy père ; c’était quelques mois avant la disparition de Harry. L’amertume était intacte. C’était désagréable. Douloureux même. Pourtant elle eut le sentiment qu’il ne fallait plus le lâcher. Il fallait lui parler. Comprendre ce qui avait changé. – Qu’est-ce qu’il faisait là ?

Malfoy détourna la tête et termina sa cigarette, le regard fixé sur les musiciens. Puis il descendit de son siège improvisé et s’éloigna. Ginny s’élança à sa poursuite.

« Malfoy, » appela-t-elle en arrivant à sa hauteur.

Elle fit un geste pour lui attraper le bras, mais il esquiva et accosta quelqu’un pour lui demander du feu. Ginny n’osa pas s’approcher.

Enfin il se retourna et la dévisagea :

« Weaslette. »

Il la parcourut du regard, de la tête aux pieds :

« Tu as l’air d’une étudiante délurée sur la paille.

- Et toi d’un moldu » répliqua-t-elle.

Il eut l’air de se raidir, et la contempla sans répondre. Ç’aurait été la pire des insultes pour lui autrefois. Mais là son visage s’était vidé de toute expression ; il n’y avait qu’un regard droit qui semblait dire « Oui, je sais. »

« Tu veux un café ? » demanda-t-il soudain, brisant le silence qui commençait à s’installer.

Interloquée, elle ne répondit pas tout de suite. Malfoy s’impatienta, regardant autour de lui nerveusement.

« Bon, fais comme tu veux. » marmonna-t-il.

Et il s’éloigna.

« Malfoy, attends. 

- Vas-y, dis mon nom plus fort, ça pourrait intéresser des gens.

- Qu’est-ce que tu racontes…

- Aurors ? Mangemorts ?

- Personne ne vient à Manchester, c’est un trou à rats.

- Sans blague. »

Il poussait la porte d’un « Starbucks » ; Hermione lui avait dit d’éviter ces endroits. Malfoy se dirigea sans hésitation vers le comptoir et Ginny le suivit, mal à l’aise dans le brouhaha ambiant. Il commanda quelque chose comme dans une langue étrangère et comme Ginny restait tétanisée face à la vitrine de gâteaux immondes et le tableau des prix, il lui commanda un café classique et paya rapidement.

Il lui indiqua des fauteuils vides et lui dit d’aller s’asseoir là-bas ; elle obéit mécaniquement. Il la rejoignit moins de deux minutes plus tard et lui tendit son café.

S’ensuivit un long silence. Il était à l’abri au milieu de cette foule : comme ils ne parlaient pas, ils pouvaient entendre absolument tout ce que se disaient les tables voisines, des histoires de boulot, de cours, de cœur qui ne regardaient personne, mais tout était dit fort, à cause du volume général. Il faisait froid dehors, et c’était le plus grand Starbucks du centre. Impossible de parler sorcellerie.

Malfoy finit par prendre la parole :

« Qu’est-ce que tu fais là ? 

- Qu’est-ce que toi, tu fais là, » répondit-elle lentement.

Il soupira. « Réfléchis. Qu’est-ce que tu veux que je fasse ailleurs ? »

Elle finit par hocher la tête. « Tu sais, les Aurors, tout le monde s’en fout de toi. »

« Ce n’est pas le problème. » fit-il. « Et toi ? Pourquoi tu m’as suivi ? »

Elle hésita. Puis après tout.

« Harry » finit-elle par dire. « Je cherche Harry. »

Il avait pâli ; mais il ne montrait rien. C’était pratique, le grand verre de café.

« C’est quoi le problème avec Potter, » demanda-t-il, et sa voix était trop blanche.

Elle sentit une sorte de colère lentement refaire surface en elle. « Il s’est volatilisé depuis des mois. Ça va bientôt faire un an. Aucune trace, aucun message, rien…. J’en viens à souhaiter qu’il soit mort pour ne pas avoir à lui arracher les deux yeux à mains nues si je le retrouve. »

Malfoy eut un rictus bref avant de se passer la main sur le visage pour l’effacer. Il ne la regardait pas.

« Ça te fait rire ?

- Oui ça me fait rire. »

La conversation s’arrêta là, brusquement. Il avait fini par la regarder, mais ni l’un ni l’autre ne put ajouter quoi que ce soit. Ginny avait à peine touché à son café, Malfoy allait emporter le sien ; il lui dit doucement qu’il vivait ici, que si elle voulait, elle pouvait le trouver là, il lui écrivit des indications sur un bout de papier, puis il sortit. Pour la première fois depuis des semaines, elle se mit à pleurer.

 

 

 

 
 
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