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Eternal Sunshine of the Spotless Mind
Par Groumde
Harry Potter  -  Romance  -  fr
3 chapitres - Complète - Rating : T (13ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 1     Les chapitres     10 Reviews    
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Première partie

Bonjour tout le monde! Me revoilou, comme promis, en cet début mai, pour la suite du Temps d'une naissance.

Je vous remercie, vous qui avez su me motiver pour écrire cette suite^^

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Eternal Sunshine of the Spotless Mind

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Disclamer : Tous les personnages et le contexte appartiennent à JKR. L'histoire est de moi.

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Ce qu'il faut savoir avant de lire…ou de ne pas lire cette histoire :

- Séquelle (ou préquelle, tout dépend de votre point de vue^^) de « Le temps d'une naissance ».

- Il s'agit d'une "romance" entre deux hommes.

- Tient compte des cinq premiers tomes d'Harry Potter et d'une partie du tome 6.

- 3 chapitres. Fic terminée.

- Publication bimensuelle.

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Résumé : Suite à un accident de potion, Drago et Harry doivent faire face à l'arrivée d'un nouveau né. Une lutte silencieuse s'engage alors entre leurs envies contradictoires. Mais quand Voldemort entre en scène, il n'est plus temps de tergiverser. Séquelle de « Le temps d'une naissance. »

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Influences:

- Fic FFnet de Lunapix, Demortia.

- Fic FFnet de Quiproquo, Harry Potter et Les Enfants du Futur.

- Fic FFnet de Kimophelia, L'immense privilège d'être parents.

- Film de Michel Gondry, Eternal Sunshine of the Spotless Mind.

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Personnages principaux:

- Harry Potter

- Drago Malefoy

- James Potter (fils d'Harry et Drago)

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.

-I-

Harry avait l'impression que ses yeux étaient complètement englués, ses paupières pâteuses et son cerveau tout spongieux. Sa langue semblait peser trois tonnes tandis que ses bras paraissaient…absents. Il n'était pas sûr de vouloir se réveiller dans cet état, et après une réflexion sommaire il considéra qu'il valait bien mieux qu'il se rendorme. Oui mais voilà, au dessus de lui une voix disait :

« Qui était à la porte ? »

Une autre répondait :

« C'était encore monsieur Weasley et miss Granger… Ho ! Il se réveille, ça y est. »

La première confirmait :

« On dirait bien, oui. »

Et l'autre de reprendre :

« Vous croyez qu'on lui annonce maintenant ou qu'on attend que l'autre revienne à lui aussi ? »

« Gnnnn, geignit Harry. »

« Je pense qu'il vaut mieux faire d'une pierre deux coups, poursuivit sans attendre de réponse la deuxième voix. »

Harry avait sur le bout de la langue les noms de ces personnes, mais il avait beau se débattre pour que ces méninges daignent se mettre en marche, rien n'y faisait. Une main potelée se posa sur son front.

« Vous êtes avec nous, monsieur Potter ? demanda plus fortement la voix numéro 2. »

Harry papillonna des cils, la luminosité agressant sa rétine. Il reconnu, penchés au dessus de lui, les visages du professeur Lupin et de madame Pomfresh. Il eut un sourire, que certains qualifieraient de 'niais', et déclara :

« Je savais que c'était vous ! »

Le professeur de défense contre les forces du mal et l'infirmière de Poudlard lui sourirent en retour, d'une manière toute compatissante. Harry se redressa dans son lit. Madame Pomfresh lui tendit un verre qu'il regarda d'un œil morne et suspicieux.

« Ce n'est que de l'eau, monsieur Potter, déclara t-elle, exaspérée. »

Rassuré, le gryffondor s'en saisit et le vida d'une traite. Il s'essuya ensuite la bouche du revers de sa manche de blouse. Puis il tâtonna sur la table de chevet à sa droite, où il trouva comme prévu ses lunettes. Sa myopie contrecarrée, il constata que le lit d'à côté était occupé par son ennemis de toujours : Malefoy.

« Qu'est ce qu'on fait là ? demanda t-il, ne doutant pas une seconde qu'ils étaient tout les deux ici pour la même raison. »

« Il y a eu un petit incident en cours de potion, hier, l'informa Remus. »

Harry fronça les sourcilles. Il bougea ses jambes, ses bras, se contorsionna dans tous les sens pour constater qu'il n'était pas blessé et qu'aucune manifestation inquiétante n'était apparue sur sa personne suite à cet accident en potion.

« Je ne me souviens pas, constata t-il. Que s'est il passé ?»

« Ho et bien, rien de…grave. Mais, peut être devrions-nous attendre que monsieur Malefoy se réveille pour vous expliquer les choses en même temps et avoir votre version des faits. Il ne devrait pas tarder à refaire surface lui aussi, dit l'infirmière. »

Harry se contenta d'hocher la tête et de reporter son regard sur le lit voisin. Ce n'était pas la première fois qu'il constatait que Malefoy avait l'air…gentil…ou tout du moins inoffensif lorsqu'il dormait. Leurs nombreux séjours à l'infirmerie lui avaient déjà permis de voir ce spectacle. Mais aujourd'hui, c'était différent. Il lui semblait qu'il aimait ce qu'il voyait. Il avait une impression diffuse, comme si quelque chose lui échappait…

« Je crois que ça y est, informa Harry. »

Il avait vu le petit nez de Malefoy se froncer et ses lèvres roses se pincer. Madame Pomfresh s'approcha du patient et refit les mêmes gestes qu'avec Harry, posant une main sur le front du blond et l'encourageant à sortir de son sommeil. Loin de sourire, lorsque Malefoy se réveilla totalement, il se dégagea vivement du touché de l'infirmière. Ses yeux exprimaient clairement son mécontentement mais, contrairement à Harry, aucune plainte désarticulée ne sortie de sa bouche. Le gryffondor le vit, enfermé dans son silence, parcourir l'endroit de son regard peu aimable. Quand il l'aperçu, la colère et l'indignation contractèrent son visage.

« Potter ! J'aurais du me douter que tu n'étais pas étranger à ma présence ici ! »

Puis, se tournant vers l'infirmière et le professeur Lupin, il demanda en pointant Harry du doigt :

« Que m'a-t-il encore fait ?! »

« Ne commence pas à brailler comme une harpie, Malefoy. Qu'est ce qui te dit qu'on n'est pas là à cause de toi ? »

« Sûrement le fait que tu sois le garçon-le-plus-catastrophique-au-monde, Potty, cracha t-il. »

« Il serait temps que tu te recycles, Malefoy. Tes insultes manquent de mordant ces derniers temps. Tu n'as pas du être très attentif lors de tes leçons pour devenir un bon petit mangemort. »

« Moi au moins, on a fait mon éducation, cochon d'orphelin ! »

« Je vais te tuer ! enragea Harry en commençant à se lever de son lit. »

C'est le moment que Remus choisit pour s'interposer, retenant le gryffondor et leur ordonnant à tous les deux de se taire.

« C'est la meilleure celle là ! s'exclama Malefoy. Je me réveille à l'infirmerie, je me fais agresser par Potter, personne ne daigne me dire ce qu'il m'est arrivé et il faudrait que je me taise par-dessus le marcher ! Comptez sur moi pour en référer à mon père ! Et croyez-moi, vous en aurez des nouvelles ! »

Harry fulminait. Comment avait il pu trouver agréable de regarder ce trou du cul !

« Ho la ferme, Malefoy ! »

« Décidément, on ne peut pas vous laisser seul 10 minutes sans que la situation ne vous échappe, Lupin, claqua la voix froide et sifflante du professeur Rogue. »

Le lycanthrope lui jeta un regard assassin, tout en remettant en place les couvertures de son élève préféré.

« Tu as aimé ton porridge ce matin Rogue ? demanda ensuite Remus, un sourire torve plaqué sur le visage. » (1)

L'autre blêmi.

« Professeur Rogue, intervînt Drago. Je suis bien content de vous voir. Il faut que vous sachiez que les agissements dans cette infirmerie sont tout sauf professionnels. Pour tout vous dire, personne ne m'a encore expliqué ce que je faisais ici ! »

« Monsieur Malefoy, intervint la voix chaude et chevrotante du directeur de l'école. Vous me voyez navré si notre modeste école ne peut vous fournir les soins auxquels vous auriez droit dans votre foyer. Sachez cependant que madame Pomfreh et tout le personnel enseignant ont veillé à votre bien être. »

« Hf ! »

Drago avait croisé les bras et redressé le menton, dans une attitude qu'Harry trouvait des plus horripilantes.

« Professeur Dumbledore, appela Harry, peut-on connaître la raison de notre présence à l'infirmerie maintenant que Malefoy est réveillé ? »

« Oui, j'y viens. Heu…Poppy, vous voulez bien apporter l'enfant ? »

« Quel enfant ? interrogea Drago, suspicieux. »

Le blond n'aimait vraiment pas la façon dont l'assistance les regardait, lui et Potter. Il sentait au fond de lui qu'on allait lui dire quelque chose de déplaisant. L'infirmière s'était penchée sur un berceau prés de son bureau et en avait sorti un petit paquet de linge bleu ciel.

« Voilà, il y a eu hier un petit incident durant le cours de potion de monsieur Rogue, expliqua Dumbledore. »

« Humr humr, fit sans discrétion Lupin, très vite foudroyé par les billes noires de Rogue. »

« Oui, c'est ce que m'a dit madame Pomfresh, confirma Harry. »

« Quoi ! s'indigna Drago. Alors à lui on lui donne des informations, mais à moi, non, bien sûr ! Ce favoritisme est inacceptable ! Combien de temps encore comptez-vous cirer les bottes du Survivant ?! »

« Mais veux-tu bien te taire ?! s'énerva Harry. »

« Je ne te permets pas, Potter ! »

« Ça suffit, siffla Rogue, ramenant instantanément le calme. »

Il gratifia Lupin d'un petit sourire narquois. Celui-ci se renfrogna comme un gamin.

« Merci, Severus, reprit Dumbledore. Comme je le disais, il y a eu un petit problème lors de votre dernier cours de potion. Vous faisiez équipe tout les deux pour réaliser une décoction lorsque vous vous êtes, une fois n'est pas coutume, disputés. »

« Quelle idée brillante aussi de les avoir mis ensemble, fit remarquer Remus. »

« J'espérais faire progresser cet incapable de Potter, cracha Rogue. »

« On voit le résultat… »

« Quoi qu'il en soit, poursuivit le directeur en élevant la voix, des mots vous en êtes venus aux main, vous blessant l'un l'autre, permettant à vos sangs de se mélanger à la préparation inachevée de votre potion. S'en est suivi, d'après les témoins, une explosion qui vous a laissé tous les deux inertes sur le sol. Après quoi des pleurs se sont échappés de votre chaudron. »

Dumbledore fit signe à madame Pomfresh de s'approcher.

« Qu'est ce que c'est ? demanda Harry d'une petite voix. »

« Il s'agit de votre enfant monsieur Potter, à vous et monsieur Malefoy. »

« … »

« Qu'est ce que c'est que cette plaisanterie ! Laissez-moi-vous dire que c'est d'un fort mauvais goût ! Dites quelque chose, Severus ! s'énerva Drago.»

« Malheureusement, Drago… Je crains que tout ceci ne soit pas une plaisanterie mais la stricte vérité. Vous et Potter avaient conçu, par inadvertance certes, mais ensemble tout de même, un bébé-potion. »

« C'est un cauchemar… C'EST UN CAUCHEMAR ! VOUS VOUS FOUTEZ DE MOI OU QUOI ! UN MIOCHE ! AVEC POTTER ! C'EST COMPLETEMENT… »

Alors que Drago perdait doucement mais sûrement les pédales, madame Pomfresh saisit sa baguette magique pour immobiliser le blond, le temps de lui faire ingurgiter une potion calmante. Après quoi le serpentard se détendit, posant un regard éteint sur son parrain. Il se sentait vidé, sans force. Shooté quoi.

« C'est un cauchemar, c'est un cauchemar, c'est un horrible cauchemar, ne cessait-il de répéter. »

Harry, lui, restait étrangement calme. Il tentait d'assimiler toutes les informations : Il était papa. Ok. Il avait créé un bébé avec un autre homme. Ok. Malefoy, alias la fouine, fils de mangemort et très certainement mangemort lui même, son ennemis depuis 5 ans, était le second père de son enfant… … … … … … … Ok.

« Je peux le voir ? finit-il par demander à l'infirmière. »

Celle-ci lui sourit et Remus posa sa main sur son épaule, en signe de soutien.

Malefoy avait cessé sa litanie en entendant le souhait d'Harry.

Madame Pomfresh s'approcha. Drago la suivit des yeux, son attention entièrement dévouée au petit tas bleu clair qu'elle tenait contre elle. Peut être que la chose n'y était pas. Elle avait peut être disparu entre temps. Potter était nullissime en potion, comment auraient-ils pu créer un être ensemble ?

De son côté, Harry sentait ses mains devenir moites. Tous les pores de sa peau lui hurlaient l'importance de la rencontre qu'il s'apprêtait à faire. Il avait l'impression que les secondes s'étiraient en longueur tandis que madame Pomfresh s'avançait vers lui d'un pas tranquille. Enfin, l'infirmière était à ses côtés. Elle inclina légèrement ses bras et Harry pencha son visage au dessus de la couverture qui s'y trouvait.

« C'est un garçon, indiqua t elle. »

Une petite bouille surmontée d'une touffe de cheveux bruns. Des petits poings serrés. Un petit nez froncé. Une petite bouche humide. Et surtout, des grands yeux gris qui semblaient le regarder de façon espiègle.

Un malstrom d'émotions submergea Harry. Il sourit tendrement à l'enfant. Son enfant. Instinctivement, ses yeux se portèrent sur Drago, qui semblait vouloir gober les mouches.

« Il est mignon, lui dit-il. »

Au plus grand désarroi du gryffondor et des autres personnes présentes, le blond se mit à rire. Au début, c'était nerveux, mais très vite une hilarité emprunte de folie le gagna. Il riait comme un dément. C'était effrayant et le nourrisson se mit à pleurer.

« Tenez ! dit l'infirmière en fourrant le bébé dans les bras d'Harry. »

Puis elle se précipita vers l'armoire qui contenait tous ses remèdes. Pendant ce temps, Severus tentait de raisonner son filleul, mais il n'y avait rien à faire, il avait complètement perdu l'esprit. Madame Pomfresh ne tarda pas à trouver la potion adéquate et à lui administrer. L'effet fut quasiment immédiat : Le rire du serpentard mourut progressivement et Drago s'endormit comme une masse.

« Calme toi, mon ange…calme toi, chuchotait Harry en berçant le bébé. »

C'était étrange, cette voix douce et tendre dans ce silence, mais le gryffondor ne se rendait compte de rien, trop absorbé par sa mission : faire cesser les pleurs de ce joli petit minois. Et le succès de ses efforts ne tarda pas. Tous regardaient la scène, cois. Dumbledore fut le premier à réagir.

« Il semblerait que les choses soient plus simples pour toi que pour monsieur Malefoy, Harry. »

L'interpellé releva alors un visage perdu vers son mentor.

« Je… Je ne suis pas sûr de vraiment…réaliser. Mais…avoir une famille, c'est ce dont j'ai toujours rêvé. Alors… »

Sa voix s'étrangla et il ferma les yeux un instant. La main de Remus retrouva sa place sur son épaule et la serra doucement.

« …je ne veux pas que mon enfant manque d'une famille, termina t-il. »

Il enfouit ensuite son visage dans la couverture bleue, contre le petit corps chaud qu'il pressa un peu plus. Il évacua ses émotions. Ce qui lui tombait dessus était vraiment énorme. Il avait été très courageux jusque là, mais le trop plein devait sortir. Pourtant, il ne se laissa pas longtemps aller aux larmes, retrouvant petit à petit son calme, respirant en bon coup. Il se détacha et embrassa le front de celui qui continuait à le regarder avec espièglerie.

Les yeux encore humide, il se tourna vers Remus et lui dit :

« Il sent bon.»

« Il sent le bébé j'imagine, répondit Remus. »

Ça pouvait paraître stupide, complètement idiot même, surtout vu le cataclysme qui venait de balayer la vie de deux élèves de Poudlard, mais même Severus ne fit aucune réflexion.

Harry fit un sourire incertain. Puis il se tourna vers Drago qui dormait, la bouche ouverte. Une foule de questions lui traversa la tête, mais il n'en posa aucune. Il était trop tôt de toute façon pour avoir les réponses. Il ignorait tant de choses qu'il préférait se concentrer sur ce qu'il savait déjà et parer au plus urgent.

Il regarda de nouveau Remus et Dumbledore.

« Je crois que j'aurais besoin d'aide, leur dit-il. »

« Bien sûr Harry. Tu sais que tu peux compter sur moi…même si je ne m'y connais pas trop en bébé. J'ai quelques souvenirs…de toi. »

Le maraudeur était ému.

« Je serais également là pour vous trois, Harry, le rassura Dumbledore. Tout comme Severus, ajouta t-il. »

L'effroi gagna Harry. Mais le directeur avait raison, ils étaient trois et Drago était proche de Rogue.

« Qu'allez vous faire pour…Malefoy ? demanda t-il. »

« Je m'en occupe, monsieur Potter, lui dit le professeur de potion. Je pense qu'il serait bon de mettre Drago au calme, dans une chambre à part. Je lui parlerais à son réveil, continua t-il à l'attention directeur. »

« Très bien Severus. Vous êtes le plus à même de savoir comment gérer les choses avec monsieur Malefoy. »

Harry se sentait mal. Il venait de se rendre compte que malgré les paroles de Dumbledore, ils n'étaient pas vraiment trois. Il regarda Rogue prendre Drago dans ses bras pour le conduire dans une chambre individuelle de l'infirmerie. Le bras et la tête du blond tombaient et se balançaient à chaque mouvement de son porteur. Il aurait voulu dire au professeur de potion de faire un peu plus attention. Mais il ne pouvait pas. Ça le frustrait mais en même temps ça l'agaçait d'être si attentif envers le serpentard alors que celui-ci n'était qu'un connard de première. L'autre n'aurait sûrement pas ce genre de pensées si les rôles étaient inversés.

Entre ses bras, un des petits poings de l'enfant tressauta, coupant court à ses sombres pensées. On ne pouvait pas réellement appeler ça 'bouger', le mouvement semblant hors de tout contrôle. C'était plus comme un petit sursaut, comme une impulsion désordonnée envoyée dans le petit bras. Et toujours ce regard si coquin.

L'infirmière se posta avec Remus et Albus au chevet d'Harry. Ils étaient tous les quatre silencieux, dévorant littéralement des yeux le nouveau né.

« Je sais que c'est peut être un peu tôt, mais tu aurais une idée de prénom ? lui demanda gentiment Remus pour le distraire, mais aussi par réel intérêt. »

« Et bien…oui. Je voudrais lui donner le prénom de mon père mais… Je ne crois pas que Drago sera d'accord… On devra choisir ensemble. »

« Oui, c'est très attentionné de te part, admit le lychan. Et en attendant, on peut toujours l'appeler 'Bébé' ou… 'Crevette'… »

« Crevette ! En voilà des manières ! s'offusqua faussement madame Pomfresh. »

Elle se pencha sur l'enfant.

« T'es pas une crevette, mon cœur. Que non ! Que non ! gagatisait elle avec force de grimaces. T'es un meugnon petit lapin ! Un petit lapinou tout coquinou ! »

Harry et Remus se regardèrent en retenant un rire. Dumbledore s'approcha à son tour.

« Je suis assez d'accord sur le côté coquin de ce petit homme, approuva t-il. »

« Ne t'inquiète pas, je ne les laisserais pas te manger, dit Harry à son enfant. »

On se manifesta de nouveau à la porte de l'infirmerie, au plus grand agacement de la maîtresse des lieux.

« Si ce sont encore monsieur Weasley et miss Granger, je vais leur donner une bonne raison de séjourner à l'infirmerie, rouspéta t-elle en se dirigeant tout de même vers la porte. »

« Tes camarades sont venus plusieurs fois Harry, le renseigna Dumbledore. Mais nous avons du les congédier à chaque fois, afin de vous faire part tranquillement des évènements. Cependant, la ténacité de mademoiselle Granger est toute particulière, sourit il. »

« Oui, Hermione est… Hermione, expliqua Harry avec hésitation. »

Inconsciemment, il berçait son bébé contre son torse, le saoulant tranquillement. Mais le petit luttait. Il y avait bien trop à découvrir dans ce nouveau monde.

« C'était les serpentards cette fois-ci, dit l'infirmière en revenant. »

.

.

Lorsque Drago se réveilla pour la seconde fois de la journée, il n'était pas de meilleure humeur. Le blanc des murs de la chambre lui agressait les yeux, amplifiant son mal de tête.

« Avale ça, lui dit la voix rêche et familière de son parrain. »

Il se redressa difficilement. Severus n'avait pas bougé, la main tendant vers lui une fiole de potion ne tremblant pas d'un iota. Sans émettre un son, mais avec un regard noir et une mine renfrognée, Drago prit le flacon et le vida d'une traite. Son visage n'exprima pas le moindre dégoût. Pourtant, le liquide-pas-si-liquide-que-ça était loin d'être bon.

Son mal de tête reflua dans les minutes qui suivirent. Pendant tout ce temps, aucun des deux n'ouvrit la bouche. L'adolescent prit une grand inspiration puis vida tout l'air de ses poumons en se pinçant l'arrête du nez.

« Expliquez-moi de nouveau que je suis le père d'un enfant avec Potter et je me suicide, parrain. »

« Tu n'en feras rien. Ecoute Drago, je ne peux qu'imaginer le cataclysme que cette nouvelle doit avoir provoqué en toi. Tu es père et il vaudrait mieux que tu l'acceptes le plus tôt possible afin de pouvoir agir au mieux. »

Severus lui expliqua de nouveau tout ce qui s'était produit, afin que Drago comprenne bien qu'il ne pouvait nier la vérité. Les choses étaient comme elles étaient. C'était clairement un coup du sort, mais il était un Malefoy et il ferait face.

« Je ne veux pas de ce…moutard, cracha le blond quand son parrain se tut. »

« Certes. Mais il est là que tu le veuilles ou non. Tu ne réalises pas encore, je peux le comprendre. Tu dois penser que la situation ne pouvait pas être pire. Mais entre nous, tu aurais très bien avoir cet accident de potion avec Weasley… »

Drago le regarda avec horreur.

« Je vois que tu comprends. Je vais te laisser te reposer et réfléchir à la situation. Mais nous devrons rapidement avoir une conversation. »

Le blond tourna son visage constipé vers la grande fenêtre et s'enferma dans son silence. Il entendit Severus souffler légèrement, chose extrêmement rare chez son rigide parrain. L'homme quitta ensuite sa chambre et Drago resta plus d'une heure les bras croisés, le regard perdu vers l'extérieur, entre les branches nues des arbres. Mais sa tête était désespérément vide, comme souvent lorsqu'il avait trop de choses à penser. Il ne pouvait s'attarder sur rien sans qu'une foule de choses ne vienne s'y greffer, et de tout ça ne ressortait absolument rien. Excédé, il appela un elfe de Poudlard.

« Que peut Gallimette pour le jeune Maître, jeune Maître ? demanda la créature dans une révérence, posant au sol son nez biscornu. »

« Apporte-moi mon journal, un encrier et une plume, répondit Drago sans la regarder. »

« Tout de suite, jeune Maître. »

L'elfe transplana pour réapparaître quelques instants après avec ce qu'avait demandé l'élève. Il s'assura que sa mission avait été exécutée avec brio et demanda au serpentard s'il avait besoin de quoi que ce soit d'autre. Mais il fut congédié sans plus de cérémonie.

Ecrire avait toujours fait du bien à Drago. Ça lui permettait non seulement de mettre tout à plat mais aussi parfois de s'avouer à lui-même certaines vérités.

Lorsqu'il ouvrit son journal, tout son corps fut parcouru d'une sueur froide. Quelqu'un en avait arraché des pages. Il ne paniqua pas, il avait assez donné dans l'hystérie pour aujourd'hui. Il tenta de se rappeler ce qu'il pouvait y avoir de compromettant dans les pages volées et se senti déjà plus serein. Il n'avait absolument rien tenté pour éliminer Dumbledore cette semaine et n'avait certainement pas mentionné sa mission ses derniers jours. Non, il n'avait écrit que des banalités navrantes, il en était sûr, bien que cela l'étonne de lui-même. Cependant, celui ou celle qui avait pris ces pages avait sûrement lu son journal. Alors pourquoi n'avoir arraché que les pages sans intérêt ? Si lui était tombé sur ce genre de contenu, il aurait su en faire bon usage ! Mais visiblement, le fouineur n'était pas un maître chanteur. Tout ceci n'avait absolument pas de sens !

Ou peut être bien qu'il perdait l'esprit et qu'il avait lui-même déchiré les pages. C'était très plausible. Drago ne se supportait pas médiocre et il était d'une mauvaise fois abominable. Il avait très bien pu relire les pages et se rendre compte de leur contenu fade et mièvre. Il avait alors décidé de les faire disparaître, s'évitant ainsi le déshonneur d'une telle découverte. C'est vrai quoi, si César dans La guerre des Gaules s'était mis à raconté qu'il avait déjeuné avec untel, poli ses sandales à telle heure et donné une fessée à Brutus pour une quelconque bêtise, il aurait tout de suite perdu en crédit ! Or, la vie d'un Malefoy ne saurait être médiocre !

Oui, c'était une explication plausible et comme le cerveau Ô combien performent du serpentard ne trouvait rien de mieux, il commença à noircir une nouvelle page de son journal. Et cette fois, ce qu'il avait à raconter ne manquait pas de piquant !

13 /12/2007

Aujourd'hui est arrivée la pire catastrophe que j'aurais pu imaginer….non, en fait JAMAIS je n'aurais pu imaginer ça ! J'ai l'impression que le monde vient de me tomber sur la tête. Non en fait MON monde vient de s'écrouler. Je me suis réveillé ce matin à l'infirmerie. Potter était là aussi. Je ne me souvenais de rien et n'avais aucune idée de ce qui nous été arrivé. Alors que Potter et moi commencions à nous insulter copieusement (j'étais persuadé que c'était à cause de lui que je me trouvais ici) Dumbledore et Severus sont arrivés. Rien qu'à leurs têtes j'ai su qu'ils allaient dire un truc qui ne me plairait pas. Et là, je vois Pompom qui débarque avec une petite chose emmaillotée dans une couverture bleue. Potter a rompu le silence en demandant ce que c'était et là ce vieux fou de Dumby nous annonce que ce que tient Pomfresh dans ses bras et notre enfant à Potter et moi ! Accident de potion qu'il nous explique. J'ai bien tenté de protester mais l'autre folle d'infirmière m'a donné un tranquillisant. Potter, lui, restait d'un calme serein et maintenant que j'y repense je suis sur que tout est de sa faute ! Il l'a fait exprès. Dumby nous a raconté que lors de notre dernier cours de potion, où Severus m'avait mis en binôme avec Potter, on s'est disputé tout les deux et avons par inadvertance créé un bébé-potion. On serait tout les deux tombé dans les pommes au moment où des vagissements se sont échappés de notre chaudron. Moi j'étais dans tous mes états, je ne comprenais rien à ce qui m'arrivait. Je ne cessais de me répéter « c'est un cauchemar, c'est un cauchemar, c'est un horrible cauchemar » et là Potter qui demande à Pompom si il peut voir le bébé. Ce mec n'est pas humain, j'en suis sûr. Et le pire du pire c'est que quand il a vu la chose il a sourit béatement et ma regardé en disant : 'Il est mignon'. C'est à ce moment là que, d'après Severus, je suis devenu hystérique et Pompom a du me donner une nouvelle dose de tranquillisant qui m'a envoyée directement chez Morphée. Et voilà où j'en suis. Je me suis réveillé il y a deux heures dans une chambre individuelle de l'infirmerie. Severus était là, il m'a répété tout ce qui s'était passé, me confirmant que je vivais un cauchemar éveillé... … …

(1) Cf Le temps d'une naissance

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Dés à présent, retrouvez un extrait du chapitre 2 sur mon LiveJournal.

 
 
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