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Pour mon avenir...
Par Lilia
Noël '07  -  Action/Aventure  -  fr
One Shot - Rating : K (Tout public) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 1     3 Reviews    
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Annonce: Finalement, je n'y croyais plus, mais j'ai réussi ;) Voici mon OS en temps et en heure. J'espère qu'il vous plaira et bonne lecture! 

 

------------------------------

 

Drago Malefoy embrassa une dernière fois du regard le somptueux hall d’entrée du manoir avant de refermer la porte et de la verrouiller. Il descendit la grande allée bordée d’ifs et franchit le portail, non sans jeter un regard noir au panneau qui l’ornait.

-Vente aux enchères le 26 décembre 2004, annonça-t-il d’une voix aigrelette –sinistre, même, selon le jeune homme- comme à chaque fois que quelqu’un passait à proximité.

Il avait déjà, à plusieurs reprises, essayé de l’arracher, mais il avait du se rendre à l’évidence : les huissiers du département de la justice magique avaient des siècles d’expérience dans le sort de glue perpétuelle.

-Après-demain…, ne put-il s’empêcher de soupirer, la mine sombre.

Oui, après-demain, déjà… L’unique héritier des Malefoy serait dépossédé de son bien le plus précieux au profit de la communauté magique, terme pompeux derrière lequel se cachait le Ministère. Car ce dernier, sept ans après la victoire de l’Elu -comme on l’appelait encore, avait décidé de rétablir la « justice passée », autre prétexte pour s’enrichir. Et les anciens partisans du Seigneur des Ténèbres, généralement de riches Sang Purs, s’étaient vu recevoir un sinistre acte leur annonçant la prochaine vente aux enchères d’une partie de leur patrimoine. Bien sûr, une quelconque résistance serait vue comme une preuve de leur hostilité au nouvel ordre établi, soit disant juste, équitable et impartial. Ils n’avaient pas le choix. Ils étaient coincés. Et pour la seconde fois déjà, Drago se trouvait du mauvais côté.

« Ma dernière chance, c’est ce soir », pensa-t-il amèrement en rejoignant d’un pas vif la route qui longeait le manoir. « Je dois réussir… Pour mon avenir… »

Pour y aller, il devrait être le plus discret possible. Il était déjà assez mal vu par le service de protection des moldus –rien d’étonnant, puisque ce stupide Arthur Weasley en avait obtenu la direction- pour ne pas aggraver son cas. Aussi, même s’il aurait pu directement transplaner à Pré-au-Lard pour rejoindre au plus vite son ancienne école, il allait respecter scrupuleusement les conseils du ministère en matière de déplacement magique.

Arrivé sur le bord de la route déserte, il sortit discrètement sa baguette et en fit jaillir une fine pluie d’étincelles rouges. Le magicobus surgit alors devant lui, toujours plus impressionnant que dans ses souvenirs. La porte s’ouvrit dans un claquement sonore et un jeune homme aux oreilles décollées en descendit, souriant. Il chantonna, en esquissant une révérence :

-Magicobus, pour vous conduire ! Quelle est votre destination, je vous prie ?

Retenant une grimace d’exaspération, Drago se contenta de grogner quelque chose sur le point de transplanage le plus proche avant de monter dans le bus. Il jeta un rapide coup d’œil à sa montre. Il serait en retard…

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-Harry ! Dépêche-toi ! lui cria Hermione. On est déjà en retard…

Le jeune homme lança un bref regard à l’horloge mural et laissa échapper un juron. Une fois de plus, il n’avait pas vu le temps passer et, même la veille de Noël, il n’était pas fichu de finir à l’heure, son travail d’auror l’accaparant complètement. Il attrapa une robe de soirée soigneusement pliée sur le dossier de sa chaise et se changea rapidement. Sans attendre plus longtemps, il sortit de son bureau et le verrouilla d’un coup de baguette.

-Désolé ! s’excusa-t-il. Vous attendez depuis longtemps ?

-Une demi-heure, le réprimanda son amie, en se dirigeant vers la sortie. Ron croyait que tu étais mort ! Et le vigile refusait de me laisser entrer ! Il a fallu que je lui laisse ma baguette pour pouvoir venir jusqu'ici...

-Vraiment, je n’ai pas vu l’heure… J’ai reçu une lettre pour le moins étrange avec une amulette, visiblement emprunte de magie noire. J’y étais totalement plongé quand tu m’as appelé.

Au détour d’un couloir, ils aperçurent Ron et Ginny qui essayaient de parlementer avec le vigile afin d’obtenir un laissez-passer.

-Enfin ! maugréèrent-t-ils ensemble.

-Désolé, répéta le jeune homme. Désolé.

Puis, soucieux de les éloigner du gardien qui semblait vouloir faire du zèle, il pressa le pas vers la sortie, sans laisser le temps à ce dernier de placer le moindre mot.

-Et maintenant, Monsieur est pressé ! grommela Ginny. On aura tout vu…

Ron changea habilement de sujet :

-Où est le point de transplanage ?

-Sur le toit de l’ancien hôtel, qui fait l’angle, près de la galerie marchande. Il est désaffecté et des sortilèges repousse-moldus ont été jetés. On ne risquera pas d’en croiser, au moins…

La nouvelle législation de protection des moldus était plus sévère qu’auparavant. Pour limiter l’intervention des Oubliators, le Ministère avait publié une liste de lieux propices au transplanage. Les sorciers n’étaient pas obligés de s’y conformer, mais en tant que membre du Ministère, Harry se sentait obligé de montrer l’exemple. C’est ainsi qu’ils arrivèrent devant un grand bâtiment, autrefois luxueux mais qui menaçait à présent de tomber en ruine. Ils s’approchèrent lentement des portes condamnées et taguées, peu confiants. Mais à leur approche, elles s’écartèrent imperceptiblement, dans un tintement aigrelet.

-Et bien, il ne faut pas être gros, commenta Ron, en s’y glissant.

-Depuis le temps que je te demande d’arrêter de te jeter sur la nourriture comme si ta vie en dépendait, maugréa Hermione, en guise de réponse.

Le hall de l’hôtel n’était guère plus accueillant que ça façade. Le sol était recouvert d’une épaisse couche de poussière et des toiles d’araignée impressionnantes pendaient des lustres.

-Encore ces sales bêtes…, soupira Ron. Pourquoi y en a-t-il partout ? Pourquoi ?

-Si tu avais eu peur des mammouths aussi…, le rabroua une fois de plus Hermione. Au moins, je n’aurais pas eu à faire le ménage toutes les deux minutes parce que Monsieur n’est pas capable de lancer un sortilège de nettoyage sans mettre le feu à la maison !

-Prenons l’un des ascenseurs, coupa Ginny, en désignant les trois portes encastrées sur le mur du fond.

Mais cette option n’emballa pas Hermione :

-Euh… Je ne suis pas sûre que ce soit très prudent... On devrait plutôt emprunter les escaliers…

Mais la jeune femme était déjà en train d’appuyer chacun des boutons d’appel. Un seul s’alluma.

-Ginny…, murmura Hermione, presque suppliante.

-Ecoute, répliqua son amie, j’ai une robe de soirée d’une taille trop petite parce qu’Harry n’est pas fichu de se souvenir de deux chiffres et des chaussures à talon immense parce Ron passe son temps à se plaindre que je ne mets jamais ses cadeaux d’anniversaire. Donc non, je ne compte pas escalader tous les étages de cet hôtel. A moins que tu me portes…

Comme pour lui donner raison, à ce moment même, les portes du vieil ascenseur moldu s’ouvrirent. Sans attendre, Ginny s’y engouffra, bientôt suivie par son frère. Hermione hésita quelques instants et jeta un coup d’œil désespéré vers les escaliers.

-Ils peuvent aussi s’effondrer, remarqua Ron, l’air de rien.

Cet argument eut raison de la jeune femme qui se glissa à son tour entre les deux portes de métal. Mais au moment où Harry allait y pénétrer, un cri strident le retint.

-Non ! Regarde ! Il y a écrit trois personnes maximum !

Le jeune homme leva les yeux vers le petit panneau qu’elle désignait.

-Voyons, Hermione, soupira-t-il. Tu sais très bien que les ascenseurs sont conçus pour supporter le poids de bien plus de trois personnes.

-Mais celui-là est très vieux ! Tu n’as qu’à prendre ma place ! J’attendrai le prochain.

Le jeune homme se moqua gentiment :

-Ingénieux… On le teste avant toi… En cas de pépin, tu prends les escaliers…

-Harry ! protesta Hermione. Ne dit pas des horreurs pareilles ! Imagine que…

-Oh, aucun risque, la rassura-t-il. C’est moi qui vais attendre le prochain. Bon voyage.

Il dégagea l’entrée et regarda les portes se refermer avec un petit sourire espiègle, pendant que Ron et Ginny retenaient la jeune fille, chacun par une épaule.

-Tu verras là-haut, Harry ! Je m’occuperais de ton cas et…

La voix étouffée d’Hermione lui parvint pendant encore quelques instants puis un lourd silence s’installa. Il appuya alors une nouvelle fois sur le bouton d’appel, attendant que l’appareil redescende. Après quelques minutes d’attente, le bruit de ferraille annonciateur se fit entendre et les portes s’ouvrirent à nouveau devant lui. Avec un petit soupir, plus rassuré qu’il ne l’aurait voulu, il s’y engagea à son tour. C’est au moment où les portes commencèrent à se refermer que la porte d’entrée de l’hôtel s’ouvrit à nouveau, faisant retentir une nouvelle fois la sonnette sinistre.

-Attendez ! S’il vous plaît ! cria une voix masculine, saccadée.

Avec un réflexe parfait, merci le Quidditch, Harry coinça de justesse son pied pour empêcher la porte de se refermer. Dans un grincement épuisé, elle se rouvrit, laissant entrer le retardataire.

-Merci beaucoup ! J’ai bien faill…

Il leva les yeux vers Harry qui perdit du même coup son sourire. Ces cheveux d’un blond presque blanc… Ce visage pointu… Ces yeux gris… Le « De rien » qu’il s’apprêtait à répondre lui brûla la gorge et il se contenta de regarder froidement le nouveau venu en grimaçant :

-Drago Malefoy…

Le regard de l’ancien Serpentard devint fuyant. Les portes se refermèrent et l’ascenseur s’ébranla, comme pour signifier que toute fuite était impossible. Instinctivement, les deux ennemis resserrèrent leur main sur leur baguette, dans une synchronisation presque parfaite. La tension était si palpable qu’elle empêchait presque Harry de respirer. Ils ne se regardaient pas. Ils ne respiraient même pas. Les secondes s’égrenaient lentement, comme des minutes. C’est à ce moment que les choses se corsèrent. Qui aurait pu croire qu’un simple ascenseur moldu serait si sensible aux mauvaises ondes qui se dégageaient des deux jeunes hommes ? A moins que tout cela ne soit du qu’à cette période si particulière qu'est Noël, propice aux évènements les plus étranges... Quoiqu’il en soit, ce fut le néon qui ouvrit la marche. Il commença par clignoter, menaçant dangereusement de s’éteindre. Au début, il n’y eut qu’une simple coupure, très courte. Puis, une autre lui succéda, plus longue. La lumière se ralluma une dernière fois, plus pâle qu’auparavant, accompagnée d’un grésillement qui n’annonçait rien de bon. Les deux sorciers eurent juste le temps d’échanger un regard inquiet avant que le néon ne rende l’âme définitivement. Plongés dans l’obscurité, ils sentirent que l’ascenseur ralentissait. C’était comme s’il peinait de plus en plus à hisser leur poids jusqu’au dernier étage. Un sinistre grincement s’accentua de plus en plus au fur et à mesure de la difficile ascension. D’un même mouvement, et en se distinguant à peine, les deux jeunes hommes se tournèrent faire le panneau où défilaient les étages. Ils étaient au douzième. Il n’en restait que cinq.

-Plus que cinq, répéta Harry, plus pour lui-même que pour Malefoy, comme pour encourager la machine. Plus que cinq…

-Plus que quatre, reprit Drago derrière lui, continuant le décompte, la voix un peu tremblante, alors que l’ascenseur était presque au ralentit.

Le numéro 14 s’alluma enfin après une attente qui leur paru interminable.

-Trois…, souffla Harry d’une voix suppliante. Plus que trois…

Mais l’ascenseur ne semblait pas pouvoir aller plus loin. Les grincements se firent plus insistants et, à chaque fois qu’il gagnait le moindre centimètre, ces derniers s’intensifiaient. Sans pouvoir s’en empêcher, ses occupants se jetèrent à nouveau un regard inquiet.

-On pourrait peut-être essayer de descendre au prochain étage…, suggéra Drago, en essayant de paraître plus calme qu’il ne l’était. Il ne tiendra pas le coup jusqu’au dix-septième.

-Peut-être…, murmura Harry, peu enclin à tenter quoique soit qui puisse aggraver leur cas, à moins que ce ne soit pour ne pas avoir à approuver son vieil ennemi. Je ne sais pas…

Ils restèrent donc immobiles et virent avec soulagement le quinzième étage s’illuminer. Malheureusement, un dernier cliquetis se fit entendre et l’appareil s’immobilisa totalement. En plus de l’obscurité, s’installa le silence. Sans réfléchir, Drago se mit à donner quelques coups sur le bouton d’arrêt du quinzième, dans l’espoir que les portes s’ouvrent.

 -Arrête ! lui ordonna Harry en repoussant, plus violemment qu’il ne l’aurait voulu, son bras. Il repart !

En effet, un faible grincement venait de se faire entendre à travers le bruit sourd des coups de Drago. Cependant, l’appareil ne semblait pas apprécier le traitement que le jeune homme lui avait fait subir et, quelques centimètres plus tard à peine, le bouton maltraité commença à grésiller, follement.
-Malefoy ! enragea Harry. Si tu voulais nous tuer, tu ne t’y prendrais pas autrement!
L’ascenseur sembla hésiter entre redescendre au quinzième ou achever son ascension. Finalement, comme s’il ne savait que choisir, il s’arrêta. Complètement. Définitivement.
-Bravo ! siffla le jeune homme, mi-énervé, mi-paniqué. Bravo, vraiment ! Nous sommes à présent coincés quelque part entre le quinzième et le seizième étage… Et suspendu dans le vide, bien entendu !

Drago ne répondit pas. Ce soir, c’était sa dernière chance. Pour son avenir... Et ce n’était pas dans son intérêt de s’attirer les foudres de Potter.

-Bon, reprit ce dernier, plus calmement, on n’a plus qu’à transplaner directement à Pré-au-Lard. Tant pis pour les normes de transplanage.

L’ancien Serpentard se contenta d’acquiescer. Puis, dans une synchronisation parfaite, les deux jeunes hommes tournèrent sue eux-mêmes et, dans un claquement sonore, disparurent.

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Harry sut immédiatement que quelque chose n’allait pas. Oh, lui et Malefoy se trouvait bien à Pré-au-Lard, dans l’ombre rassurante du pub « Aux Trois Balais », point de transplanage classique. Il n’y avait aucun doute là-dessus. Seulement, la température ambiante était très douce. Bien trop douce pour une veille de Noël… A vrai dire, une si belle nuit rappelait immanquablement le mois de juin. Et puis, il y avait cette silhouette au loin… Le jeune homme plissa les yeux en essayant de distinguer son visage. C’était impossible, et pourtant, il n’y avait pas de doute. Pétrifié, Harry regarda Dumbledore s’avancer, apparament seul, dans la grand-rue. Au même moment, des éclats de voix retentirent.

-Et ne remets plus jamais les pieds ici ! hurlait Mme Rosmerta en expulsant avec vigueur un sorcier à l’aspect crasseux. Oh, bonsoir, Albus… Vous sortez bien tard…

-Bonsoir, Rosmerta, Bonsoir… Pardonnez-moi mais je vais à La Tête de Sanglier… Ne m’en veuillez pas, j’ai simplement envie d’une atmosphère plus tranquille, ce soir…

Et Dumbledore, pourtant mort depuis sept longues années, s’éloignait à présent en direction du pub que tenait son frère. Harry le fixa des yeux, toujours incapable de faire le moindre mouvement. Ce ne fut que lorsque le professeur eut complètement disparu de sa vision qu'il se tourna vers Malefoy, lui aussi dissimulé dans l’obscurité. Ce dernier se tenait étrangement crispé, le visage encore plus pâle qu’à l’habitude. De toute évidence, il avait vu la même chose que lui.

-Comment est-ce possible ? finit-il par demander. Par Salazar, comment est-ce possible ?

-Je n’en sais strictement rien, avoua Harry, le cœur battant. Mais j’ai déjà vécu cette scène... Il y a sept ans…

Drago se retourna vers lui, tremblant.
-Tu veux dire que… que…

Il semblait incapable d’achever sa phrase.

-Nous sommes revenus dans le passé, confirma Harry. Le soir de la mort de Dumbledore très exactement. Je suis avec lui, sous la cape d'invisibilité... On va... chercher quelque chose.

Les deux jeunes hommes se regardèrent en chiens de faïence pendant quelques secondes, puis Drago demanda d’une voix tendue :

-Alors, on fait quoi ?

Harry ne sut que répondre pour la simple et la bonne raison qu’il ne savait pas quoi faire. Il se sentait affreusement impuissant car il connaissait la tragique issue de cette nuit là. Peut-être pourrait-il encore sauver Dumbledore ? Mais à peine cette pensée eut-elle atteint l’esprit du jeune homme qu’il la repoussa. Même s’ils parvenaient à changer le passé, Dumbledore était condamné. Il lui resterait alors moins d’un an à vivre. Tout cela ne servirait donc à rien…

-On essaie de revenir d’où on vient, trancha sèchement Harry. Peut-être qu’en transplanant dans l’autre sens, on se sortira d’affaire.

Drago acquiesça sans trop y croire. De toutes les façons, Potter n’avait pas attendu sa réponse pour transplaner. Et en maugréant contre cet imbécile arrogant, il le suivit à son tour.

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L’endroit où ils se trouvaient était plongé dans l’obscurité la plus totale et ils étaient un peu perdus. Au bout de quelques secondes, une voix étouffée leur parvint :

-Cet ascenseur est encore en panne ! C’est inadmissible…

-C’est plein de moldus, constata Drago. L’hôtel n’a pas encore fait faillite.

C’était clair. Ils n’étaient pas revenus à leur époque. Ils restèrent silencieux quelques secondes puis Harry soupira :

-Très bien… Je suppose que ce n’est pas un hasard si on a atterri là…

-Non, approuva Drago, le cœur battant. C’est loin d’être un hasard… Pour mon avenir...

Il avait deviné d’une manière confuse que ce soir-là, il aurait une chance de sauver le manoir. Sa dernière chance…

-Si tu sais quelque chose que je ne sais pas, maugréa Harry, c’est le moment.

L’ancien Serpentard lâcha, sans trop savoir pourquoi:

-Ils vont vendre le manoir

Potter le regarda, surpris :

-Pardon ?

-Les gens du Ministère… Ils vont vendre le manoir. C’est une manière comme une autre de me faire payer le passé.

Le visage d’Harry se crispa de colère. Ainsi c’était pour ça… Il voulait changer le passé uniquement pour se tirer d’affaire.

-Tout le monde doit payer, Malefoy ! Je t’ai vu en haut de la tour… Tu n’as pas eu le courage de changer de camp ! Tu t’es conduit comme le digne fils de ton père…

-Tu étais là-haut ? répéta Drago, d'une voix tendue.

Harry acquiesça avant de préciser :

-Sous la cape d’invisibilité de mon père… J'ai tout vu.

-Je peux changer ça ! répliqua Drago.

-Pour ton avenir? demanda Harry, ironique.

-Oui, confirma Drago sans détour.

-Débrouille-toi pour changer le passé tout seul ! cracha Harry. Je n’ai aucune raison de t’aider.

-Ah oui ? répliqua l’autre. Et sauver Dumbledore ne t’intéresse pas ?

-Il est condamné ! Quoi que je fasse, il mourra !

Harry avait crié plus fort qu’il ne l’avait voulu. De l’autre côté de l’ascenseur, les bruits s’étaient tus. Drago en profita pour murmurer :

-Très bien… Fais comme tu veux. Mais si tu veux avoir une chance de retourner à la bonne époque, tu ferais bien de m’aider. Ce n’est pas un hasard si nous sommes arrivés cette nuit-là précisément. On a une mission, Potter. Et ça, que tu le veuilles ou non.

Un craquement sonore indiqua à Harry que Malefoy avait transplané. Il resta un petit moment seul, plongé dans ses sombres pensées. Puis, presque avec résignation, il transplana lui-aussi à Pré-au-Lard.

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-J’ai bien cru que tu ne viendrais pas, avoua Drago, une once de soulagement dans la voix, en voyant apparaître son compagnon d’infortune.

-Je ne le fais pas pour toi, coupa ce dernier.

-Non, je sais bien. C’est Noël, mais quand même…

Harry l’ignora royalement. Cette nuit, il ferait ce qu’il avait à faire. Avec Malefoy puisqu’il n’avait pas le choix. Sur cette bonne résolution, il se dirigea droit vers Honeydukes, suivi par l’ancien Serpentard qui devait presque courir pour se maintenir à sa hauteur.

-A quoi joues-tu, Potter ?

Sans répondre, Harry s’arrêta devant la porte de la boutique et commença à en forcer l’entrée avec l’aide de sa baguette. Sa formation d’auror lui avait au moins appris à désamorcer convenablement les sortilèges de protections. La serrure lui résista quelque seconde avant de rendre son dernier cliquetis. Et dans un grincement sonore, la porte s’ouvrit.

-Potter ! grogna Malefoy. Est-ce que ça t’embêterait de me mettre au courant ?

Une fois de plus, le jeune homme garda le silence. Avec une dextérité impressionnante, il sauta en bas des escaliers de la cave et tâtonna quelques instants le sol avant de trouver la trappe et de la soulever.

-Un passage secret ! s’écria Drago.

-La ferme ! siffla Harry, visiblement exaspéré par le manque de discrétion du jeune homme.

Puis, il s’engouffra dans le passage qu’il venait de révéler et s’enfonça dans ses profondeurs. Il entendait les pas de Malefoy derrière les siens, plus rapides et plus secs.

-Une fois là-haut, que fera-t-on ? s’inquiéta ce dernier.

-On fera ce qu’il faut pour t’empêcher de faire la plus belle bêtise de ta vie, grogna le jeune homme.

A vrai dire, il n’était même pas sûr que ce soit une bonne idée. Retardé la mort de Dumbledore serait peut-être utile, mais changer le passé impliquait de grandes responsabilités.

-Que se passera-t-il si quelqu’un nous voit ? demanda soudainement Drago.

Harry s’arrêta brusquement et se retourna vers le jeune homme avant de répondre, en articulant bien chaque syllabe :

-Il ne faut pas que quelqu’un nous voie. C’est une hypothèse exclue. C’est clair ?

-Très clair, déglutit le jeune homme.

Et ils reprirent leur avancée, au pas de course.

-On est bientôt arrivé ? s’inquiéta Drago, après un court instant, à bout de souffle.

Harry se contenta d’acquiescer en désignant le bout du tunnel. Un brouhaha incertain de cris et de sorts jetés ne tardèrent pas à arriver jusqu’à eux.

-Les Mangemorts sont déjà dans l’école, souffla Harry, sans parvenir à dissimuler son ton de reproche.

-Ils vont nous voir…, conclut Malefoy.

-Pas si on est discret et qu’on utilise le sortilège de désillusion.

Joignant le geste à la parole, Harry se donna un petit coup de baguette sur le crâne et eut une fois encore la désagréable impression qu’on lui cassait un œuf sur la tête. Malefoy l’imita et ils purent se hisser vers la sortie, encore bloquée par la statue de la sorcière borgne.

-Dissendio, souffla Harry.

Imperceptiblement, la statue se décala vers la droite et libéra le passage. Aussitôt, les cris leur parurent plus distinctement et le couloir fut illuminé d’un éclair de lumière rouge. Le jeune homme aperçu alors quelques membres de l’Armée de Dumbledore qui tentait vainement de repousser deux Mangemorts. Sans réfléchir, il sortit rapidement du souterrain et se colla contre le mur du couloir afin d’éviter les sorts qui fusaient. Il profita d’un moment de trouble causé par Neville (dont le sort avait ricoché sur le lustre qui s'était effondré près des Mangemorts), pour arracher les baguettes des deux hommes cagoulés et les glisser dans le heaume d'une statue, un peu plus loin, là où personne n'irait chercher. Puis, sûr de la victoire de ses amis, il s’engagea dans les escaliers menant aux étages supérieurs.

-Hé ! protesta Malefoy, loin derrière lui.

Le jeune homme ralentit un peu et grogna, lorsque l’ancien Serpentard fut à sa hauteur :

-Dépêche-toi ! Il ne nous reste plus beaucoup de temps !

Leur ascension se fit sans trop de problèmes. Les combats se déroulaient plutôt dans les couloirs et les escaliers étaient assez dégagés. Enfin, ils aperçurent l’escalier qui menait à la tour d’astronomie, encore désert.

Ils s’y engouffrèrent et escaladèrent les marches quatre à quatre, jusqu’à ce que… SBLAAM !

Harry rebondit contre une surface dure, semblable à du verre. Il se retrouva sur le sol, en position assise, le nez en sang. Malefoy se retourna, surpris. Il lui fallut quelques secondes pour comprendre que la suite des évènements reposait sur ces seules épaules. Puis, il lui lança :

-Désolé, Potter, seuls ceux qui ont la marque peuvent passé… Maintenant, c’est entre moi et moi.

Et sous le regard encore vague d’Harry, il disparu au sommet de la tour d’astronomie.

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A présent, le jeune homme volait à toute vitesse sur un balai. Il suivait de près Dumbledore, qui semblait mal en point. Au loin, la tour d’astronomie brillait, illuminée par une étrange lumière verte. La marque des Ténèbres flottait dans les cieux… Quelqu’un était mort ! Ils eurent à peine le temps de se poser au sommet de la tour que Dumbledore s’effondra. Il parvint à se retenir à la muraille et supplia Harry :

-Va chercher le professeur Rogue… Vite !

Le jeune homme allait s’exécuter quand des bruits de pas se firent entendre. Aussitôt, Dumbledore le stupéfixia et il tomba au sol, entièrement dissimulé par sa cape d’invisibilité. C’est alors que la porte de la tour d’astronomie s’ouvrit, laissant apparaître Drago Malefoy, âgé de dix-sept ans. En même temps que lui, une sorte d’ombre passa. C’était étrange… Elle était presque invisible et se confondait dans la texture des murs. Harry entendit comme un murmure :

-Fais ce que je t’ai dit et tout ira bien…

 -Expelliarmus !

La baguette de Dumbledore s’envola des mains de son propriétaire pour atterrir dans celle de Malefoy.

-Maintenant, tue-le…, souffla une nouvelle fois la voix.

De toutes ses forces, Harry essaya de hurler. Mais aucun son ne sortit de sa bouche. Impuissant, il regarda le Serpentard lever sa baguette et la pointer sur le directeur de Poudlard.

-Avada Kadavra !

Un éclair de lumière verte en jaillit et frappa de plein fouet le vieil homme. Il sembla s’élever dans les airs, majestueusement et, dans une courbe parfaite, il retomba et disparu derrière les murs de la tour d’astronomie.

-Nooon !

Cette fois-ci, son cri sortit bien de la bouche d’Harry, libéré du sortilège par la mort de son lanceur.

Les deux Malefoy se tournèrent d’un même mouvement vers lui.

-Expelliarmus !

Sans qu’il ne puisse réagir, Harry sentit sa baguette s’envoler de ses mains.

-Je t’avais bien dit qu’il serait là, reprit l’étrange silhouette, en cherchant à tâtons Harry.

Ce dernier essaya de s’enfuir, mais il sentit la main de ses ennemis s’accrocher à la cape et la lui arrache.

-C’est bien lui, admis son double plus jeune.

-Tue-le maintenant !

Une nouvelle fois, Drago leva sa baguette. Mais au même moment, une flopé de Mangemorts envahit la tour.

-Où est Dumbledore ? s’écrièrent plusieurs d’entre eux.

Puis, ils fixèrent des yeux Harry, l’air ahurit. Le jeune Drago répliqua :

-J’ai tué Dumbledore. Son corps repose en bas de la tour. Et maintenant, je vais terminer le travail…

Il se retourna vers Harry et cracha, sa baguette pointée sur le jeune homme :

-Avada Kedavra !

Un autre éclair de lumière verte s’en échappa et frappa Harry de plein fouet. Un large sourire étira les lèvres des deux Drago. Laissant son passé tout à sa gloire, le jeune homme s’esquiva discrètement,  encore protégé par le sortilège de désillusion.

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Harry se sentait terriblement faible. Il était à nouveau devant la vitre invisible, le nez en sang. Mais il n’y pensait plus. La seule chose qui accaparait son esprit, c’est que Malefoy venait de tuer son passé. Des bruits de pas parvinrent à ses oreilles. Avec le peu d’énergie qu’il lui restait, il aperçu la silhouette de Drago passé la barrière invisible.

-Alors, Potter, comment te sens-tu ? Tu passes un bon Noël?

-Sale… traître…

Malefoy laissa échapper un éclat de rire. Puis, il s’assit à côté de son vieil ennemi.

-Je vais te raconter une histoire, Potter. Une jolie petite histoire que tu emporteras dans ta tombe.

Harry essaya de protester, mais il n’y parvint pas.

-Mon jeune moi était déjà là-haut… Il venait de faire apparaître la marque. Je l’ai attrapé et ramené dans les escaliers, à l’abri des regards pour lui expliquer deux ou trois petites choses… Il a vite compris qu’il était dans son intérêt de me faire confiance… Quand nous sommes revenus au sommet de la tour, Dumbledore était déjà là.

Il se tut quelques instants avant de reprendre :

-J’ai tout d’abord pensé à le sauver… Convaincre mon passé que vous alliez gagner. Mais c’était plus dur et plus long. Il aurait pressenti un piège. Mais si le Seigneur des Ténèbres remportait la victoire, grâce à moi et à moi seul… Imagine l’avenir qui s’offre à moi, Potter. Bientôt, Granger et Weasley te rejoindront. Et le reste de tes petits amis… Sans parler des sangs de Bourbes et autres vermines… Car tu vas mourir…

Harry savait qu’il disait vrai. Il était de plus en plus faible. Malefoy reprit :

-Ton passé est mort… Tout ce que tu as vécu après est en train de disparaître. Je suis sûr que tu ne te souviens même plus de ton mariage avec la Weasley…

Harry ne put s’empêcher de paniquer un peu en se demandant de quel mariage Malefoy parlait.

-Tout ton passé n'existe déjà plus et dans quelques secondes, ce sera à ton tour… Tu sens la mort, Potter ? Elle arrive… Elle a déjà dévoré ton histoire et maintenant, il ne lui reste plus que toi, ce futur qui ne vivra jamais, à se mettre sous la dent.

-Tu… Tu disparais aussi…, expira Harry.

-Je sais… Toi tu meurs, et moi je vais rejoindre ce merveilleux futur que j’ai façonné grâce à toi… Tu n'as qu'à te dire que tu n'es pas mort en vain. Que tu est mort pour mon avenir...

Harry se sentit trembloter un cours instant, conscient de mourir. La voix de Drago lui parvint une dernière fois:

-Joyeux Noël, Potter...

...Noël... 

… Grâce à toi…

… Elle arrive… 

… Tu vas mourir… 

… Granger et Weasley te rejoindront…

-------------------------------------

 

-Harry ! Dépêche-toi ! lui cria Hermione. On est déjà en retard…

 

En sursaut, le jeune homme se réveilla. Hagard, il regarda autour de lui. Ce bureau… Cette pile de dossiers… Cette robe de soirée… Et Hermione qui tambourinait à sa porte comme une folle. Le cœur terriblement léger, il couru jusqu’à la porte de son bureau qu’il déverrouilla.

-Harry ! Que faisais-tu ? Je…

Mais elle n’eut pas le temps d’approfondir la question. Son ami l’étouffait littéralement.

-Euh… Harry…

-Désolé, s’excusa le jeune homme en desserrant son étreinte. Désolé.

-Ca fait une demi-heure que je m’égosille ! J’ai cru que tu étais mort ou même pire. Et le vigile n’a pas voulu que j’entre avec ma baguette.

Et elle ajouta, excédée :

-Comme si je voulais te tuer !

-Je m’étais endormi, s’excusa-t-il piteusement.

-Je vois ça, soupira son amie en scrutant d’un air mauvais les traces de parchemins imprimées sur la joue du fautif. Tu travailles trop…

-Oui, acquiesça Harry. Et ça me donne d'horribles cauchemars...

Puis, il jeta un coup d'oeil à sa montre et soupira:

-Allons-y…

Mais, à peine eurent-ils fait quelques pas, que la jeune fille lui annonça :

-Au fait ! Tu ne devineras jamais…

-Non, s’étonna Harry.

-Le manoir Malefoy… Il va être mis en vente après demain !

Et le pauvre Harry, qui venait à peine de se remettre de ses émotions, sentit son cœur se remettre à palpiter follement. Décidément, ce manoir, comme son propriétaire, voulait sa mort...

-Si ça ne te dérange pas, on transplane directement à Pré-au-Lard. Ce vieil hôtel qui sert de point de transplanage ne m’inspire pas confiance...

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Harry n'avait jamais été doué en divination. Et on ne pouvait pas dire qu'il accordait une quelconque croyance aux rêves prémonitoires. Cependant, il avait la nette impression que ce rêve là était bien particulier. Peut-être était-ce du au fait que Malfoy n'était pas venu au bal d'ancien élève de Poudlard car il était resté coincé dans un ascenseur une bonne partie de la nuit, dans l'impossibilité de transplané à cause des deux moldus qui étaient eux aussi pris au piège? Quoiqu'il en soit, ce qu'il fit en ce matin du 26 décembre restera gravé dans les annales. Beaucoup mirent ce geste sur la magie de Noël. Mais peu en savent autant que vous. C'est pour cela que je vous laisse juge...

 

Acte de vente :

Acquéreur du manoir Malefoy : M. Harry Potter. 

 

Acte de donation :

Donateur : M. Harry Potter.

Bénéficiaire : M. Drago Malefoy.

 

-Vous êtes bien sûr de ce que vous faites, M.Potter? demanda l'employé du Ministère.

-Vous essayez de la faire changer d'avis ou quoi? protesta vivement Drago.

Mais Harry trancha d'une voix légère:

-J'en suis parfaitement sûr.

Il regarda alors celui qui lui avait causé tant de problèmes et lui lança, enjoué:

-Joyeux Noël, Malefoy... Et à ton avenir!

Et sans ajouter quoique ce soit d'autre, il leur tourna le dos. Malefoy avait son manoir et lui, il avait la paix.

                                                     FIN

 

Merci à toi pour toutes tes idées... Si tu n'avais pas été là, je ne l'aurais pas terminé :)

 
     
     
 
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