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au 31 Mai 21 :
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Run Rudolph Run !
Par BlackNemesis
Noël '07  -  Romance/Humour  -  fr
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    Chapitre 1     23 Reviews    
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Rating : T+

 Disclaimer : tout appartient à JK Rowling, je lui emprunte juste ses personnages le temps d'une histoire pas terrible, pour changer.  Le titre de la fic provient d'une chanson de l'album Happy Holidays de Billy Idol.

J'ai peur que cette fic soit vraiment loin d'être mémorable, je n'ai même pas eu le temps de la relire alors bon courage pour ceux qui s'y risqueront, j'espère qu'il n'y aura pas quinze fautes par ligne.

 

RUN RUDOLPH RUN !

OoOoOoOoOoO

 

I

 

 

Il fallait qu’il travaille.

 

C’était nécessaire s’il voulait boucler cet article et passer Noël avec sa mère, à pleurer – façon de parler, un Malfoy ne pleure qu’à l’intérieur – sur le fait que Lucius allait pour la quatrième année consécutive, manger l’infâme tambouille d’Azkaban au lieu de la traditionnelle et ô combien succulente dinde aux marrons pas cuite de Narcissa.

C’était devenu un rituel dans la famille Malfoy. Ils s’asseyaient, dégustaient leur festin d’un air morne en s’échangeant difficilement trois mots. Puis Narcissa éclatait en sanglots et Draco la réconfortait lorsqu’il était bien luné, ou alors il allumait une cigarette en attendant qu’elle se calme. Pour le vent d’hiver sifflant soufflant dans les grands sapins verts, les beaux sapins rois des forêts, et les petits papas Noëls descendus du ciel avec des jouets par milliers, il valait mieux s’adresser à la famille Weasley qui devait sûrement se repaître de ce genre de niaiseries mielleuses. Chez les Malfoy, en guise d’esprit de Noël, on composait avec la déprime et la morosité, mais cela pouvait s’avérer drôle…A condition de détester les Malfoy.

 

Quelquefois, Pansy Parkinson et Blaise Zabini passaient les voir le soir du réveillon pour leur changer les idées. Théodore Nott l’invitait à skier avec lui à Gstaad…Draco trouvait cela humiliant. Ils avaient clairement pitié de lui et la pitié n’était pas un sentiment qu’il aimait inspirer. Il préférait qu’ils oublient le Dracothon et qu’ils aillent plutôt s’occuper des affaires de Gregory Goyle qui, depuis la mort de son acolyte, finissait traditionnellement de réveillonner dans le caniveau, ivre mort. Non, vraiment, il ne fallait pas venir dire que les anciens Serpentard ne savaient pas s’amuser et qu’ils n’étaient pas habités par la magie de Noël…

 

« Sérieux Draco, viens skier cette année, il y aura plein de filles superbes.

 

- Oui, c’est mon idéal pour les fêtes, grogna Draco. Rien de tel que de draguer une fille engoncée dans une combinaison molletonnée, fermée jusqu’au menton. N’oublions pas les spécimens qui, en plus, pour le bonheur des yeux, seront affublées de bonnets jusqu’en bas des oreilles…Sexy.

 

- Vois les comme de superbes petits paquets cadeaux ambulants que tu pourras ouvrir au coin du feu.

 

- Tu parles de sexe ou de dissection ? Demanda Draco en levant un sourcil interrogateur.

 

- Et c’est avec tes sarcasmes que tu comptes harponner les femmes, histoire de t’éloigner un peu de la prêtrise?

 

- Ne  t’en fais pas pour moi, je gère.

 

- Je veux dire, à part Pansy que tu te fais pour l’hygiène et Astoria Greengrass qui, j’en suis le premier sur le cul, crève d’amour pour toi, tu as séduit qui, récemment ? Questionna Théo avec un sourire en coin.

 

- Tu m’excuseras Théo, mais je n’ai pas le temps de sauter sur tout ce qui bouge. Je travaille, moi.

 

- Effectivement, lança Théo avec une moue dubitative. Sérieusement, tu crois que tu gagnes en crédibilité quand ton emploi consiste à travestir la réalité avec ta copine Skeeter ?

 

- Rita est une excellente journaliste, s’offusqua Draco.

 

- Arrête de te raconter des histoires. Toi et moi, nous savons pertinemment que tu l’aimes bien parce qu’elle a fait de ton père une sorte de prisonnier politique alors que c’était juste un Mangemort pure race, comme mon paternel.

 

- Tout le monde a le droit à l’erreur.

 

- Une erreur qui dure une vingtaine d’années…On a affaire à une belle boulette de compétition quand même. Voile toi la face autant que tu veux, moi je reste lucide quant aux agissements de mon paternel. Je ne te comprends pas, Draco. Tu as passé un an pratiquement séquestré par ce con de Voldemort, tout ça à cause de ton con de père, et tu ne lui en veux pas une seconde...Soit tu as une extraordinaire force de caractère, soit tu es complètement débile.

 

- Un peu des deux, grogna Draco en secouant la main parce qu’il venait de se faire mordre par le papier d’une papillote magique.

 

- Nom d’une couille aride, Draco ! Quelle est cette mission capitale qui t’empêche de t’amuser, pour une fois ? Tu dois trouver des serviettes hygiéniques en soie pour Skeeter ?

 

- Tu es écoeurant. Et pour ta gouverne, Rita me confie des tâches un peu plus importantes que ça quand même !

 

- Et mon cul c’est du pudding ? Demanda Théodore avec un sourire forcé. Tout ce que tu fais pour elle, c’est larbiner bien comme il faut. Jamais elle ne te laisse écrire de papier important. Et je t’interdis de te défendre en mettant en avant ton article sur la journée type d’Arthur Weasley au Ministère, parce qu’il était juste bon à me servir de papier cul. Je n’avais jamais rien lu qui soit autant estampillé « vengeance bête et méchante du fils Malfoy qui veut montrer au monde que le père Weasley ne sert à rien. »

 

- En même temps, c’est vrai qu’il ne sert à rien, » grommela Draco en ouvrant précautionneusement une autre papillote.

 

Théo poussa un long soupir en regardant son ami d’un air scandalisé. Puis il se radoucit pour expliquer son point de vue de manière à ne pas braquer une fois de plus le blond.

 

« Tu sais aussi bien que moi que travailler auprès de Skeeter, ne t’apportera rien de constructif, à part de te faire identifier comme un fouille-merde spécialisé dans les people par tes collègues. Elle n’est pas crédible du tout et elle se sert de toi pour faire son sale boulot parce que tu es le seul assez avide de reconnaissance pour supporter ses idioties. Mais elle va bientôt tomber, tout le monde en a marre d’elle et de son manque de professionnalisme, et tu tomberas avec elle.

 

- A titre informatif, sache que si je dois lui planter un couteau dans le dos afin de ne pas la suivre dans sa chute, je le ferai sans hésiter. Et sache aussi qu’après l’enquête que je mène, mon nom ne sera plus synonyme de vermine mais de ténor du reportage. Je suis pratiquement sans filet sur ce très gros coup. Ça va saigner, c’est moi qui te le dis, et des têtes vont tomber. Rita ne fait que me prodiguer ses excellents conseils, c’est tout.

 

- Arrête de jouer la strip-teaseuse pudique, mec. Il n’y a pas de mystère dans tes paroles étant donné que, te connaissant, il doit encore s’agir d’une enquête visant à ternir l’image de type bien sous tous rapports d’Harry Potter. Je ne suis pas journaliste mais j’ai un scoop pour toi : Potter est quelqu’un de droit, et de sympa, tu devrais essayer de discuter avec lui un de ces jours. Et plus vite tu te rendras à l’évidence, plus vite tu pourras trouver un vrai bon sujet d’article.

 

- Je ne suis pas devin, rétorqua Draco en toisant Théo de toute sa hauteur, mais je te prédis que mon papier va faire des vagues.

 

- Admettons…Cela dit, je trouve malsain de passer à côté d’un paquet de femmes excitantes pour te focaliser sur Potter.

 

- Qui te dit que Potter est dans ma ligne de mire ?

 

- Ouais, bon, Potter ou Weasley…Au choix. Promets moi juste que si tu boucles ton truc avant Noël, tu viendras à Gstaad avec moi cette année.

 

- Impossible, j’ai d’autres projets.

 

- Un tête à tête avec ta mère quoi…Torride, ironisa Théo. Quoi que, je ne cracherais pas sur quelques moments privilégiés avec ta mère. Tu crois qu’elle viendrait skier ?

 

- Sûrement oui, siffla Draco en lui jetant un papier de papillote qui lui mordit le nez. Cependant, je doute que tu puisses t’adonner aux plaisirs de la drague avec ma mère quand je t’aurai empalé sur mon bâton de ski.

 

- Je suis choqué…Parce que ça m’exciterait presque, » déclara Théo avec un sourire lubrique tout en se frottant le nez.

 

Draco haussa les épaules. Son ami, si on pouvait qualifier d’ami cet obsédé sexuel désireux de coucher avec sa mère, lirait bientôt son article et lui présenterait les excuses les plus plates depuis la création des excuses.

 

OoOoOoOoOoOoOoOoO

 

II

 

Il marchait d’un pas rapide afin de ne pas geler sur place. Ses joues habituellement pâles étaient roses, offertes au vent glacial. La neige était arrivée tôt cette année, donnant au chemin de Traverse pourtant bondé de monde, une illusion de calme et de sérénité. Il jeta un coup d’œil distrait autour de lui. Tous les commerces, ainsi que la rue principale, étaient joliment décorés de guirlandes, d’étoiles flottant en l’air et de sapins richement ornées de boules multicolores. Il planait tout autour de lui une douce odeur de marrons glacés et de chocolat chaud. Il sourit malgré lui, appréciant sans oser l’admettre tout le folklore accompagnant la période de Noël. Ses longs doigts gelés tâtèrent à nouveau la boite située dans la poche intérieure de son long manteau noir. Il esquissa un sourire plus franc en pensant au visage radieux de Pansy lorsqu’elle découvrirait le collier en or serti d’émeraudes qu’il venait de récupérer dans la bijouterie la plus réputée du pays. Il savait qu’elle était folle amoureuse de lui, et il espérait qu’elle ne verrait pas une quelconque déclaration d’amour dans ce présent. Il la considérait comme une amie – une amie avec bénéfice physique étant donné qu’il leur arrivait de coucher ensemble à l’occasion – et il connaissait sa passion pour les bijoux.

Depuis la fin de la guerre, la famille de la jeune femme avait connu de lourds revers de fortune et avait dû vendre la luxueuse maison dans laquelle Pansy avait vécu depuis sa naissance.

 

Il était bien entendu impossible pour elle de dilapider le peu d’argent qu’il lui restait chez les joailliers du coin alors Draco s’était dit que cette année, il allait la gâter. Il avait commandé ce collier en novembre et lorsqu’il reçut le hibou lui indiquant qu’il était livré, Draco avait décidé de faire d’une pierre deux coups en passant le chercher juste avant de se rendre à son rendez-vous avec le contact de Rita. Cette dernière avait, à juste titre, songé qu’il valait mieux que Draco et le contact se rencontrent dans un lieu isolé, derrière un salon de thé qui avait l’avantage d’être assez reculé pour qu’ils ne soient pas vus.

 

L’arôme alléchant du chocolat chaud vint titiller ses narines. Il jeta un coup d’œil à sa montre et fut satisfait de constater qu’il lui restait un peu de temps avant de se mettre au travail, avec l’aide du mystérieux contact de Rita. Il pénétra dans le salon de thé à l’ambiance feutrée, s’installa à une table libre et commanda un cappuccino. Il était à peine servi, entourant la tasse brûlante de ses doigts gelés, lorsque quelqu’un se posta devant lui. Il eut la désagréable surprise de s’apercevoir qu’il lui avait suffit d’observer hâtivement la paire de longues cuisses musclées avantagée par un jean clair à la coupe impeccable pour deviner à qui elle appartenait.

 

« Que puis-je pour toi, Potter ? Demanda-t-il d’une voix neutre sans même lever la tête.

 

- Je peux m’asseoir ? Questionna Harry en retour et Draco ne put s’empêcher d’apprécier le fait que le Survivant ne s’installe pas d’office comme si tout lui était dû.

 

- Si c’est vraiment nécessaire, lâcha le blond en rivant son regard orageux à celui du brun.

 

- Cache ta joie surtout. »

 

Draco s’autorisa un sourire gêné auquel Harry répondit par un haussement d’épaules avant de prendre place en face de lui. Il montra du doigt la boisson chaude de Draco et le serveur se précipita pour lui préparer la même chose sous l’œil consterné du blond.

 

« Tu crois qu’il mettrait autant d’entrain si tu voulais te faire sucer les orteils ? Questionna Draco avec une moue écoeurée.

 

- Je ne vois pas trop l’intérêt. Et je n’ai pas demandé à ce qu’on veuille sans arrêt me faire plaisir.

 

- Pauvre petit Survivant.

 

- Jaloux Malfoy ? Il fallait tuer Voldemort toi-même si tu aspirais à avoir tous les honneurs, soupira Harry en passant une main dans ses cheveux en bataille.

 

- Je te rappelle que c’est grâce à ma mère que tu as pu te charger de l’autre psychopathe.

 

- Ce n’est pas moi que ta mère a aidé, mais toi par mon intermédiaire. Enregistre l’information une bonne fois pour toutes parce que j’en ai un peu marre de répéter tout le temps la même chose.

 

- N’empêche que tu as gardé ma baguette magique, grommela Draco en toisant le serveur avec mépris alors que ce dernier apportait fébrilement le capuccino de Harry.

 

- Je l’ai gardée parce qu’elle m’a choisi...Et aussi parce qu’elle est vraiment très agréable à utiliser, ta baguette.

 

- Comme si je ne le savais pas, répliqua froidement Draco en se demandant s’il y avait une allusion sexuelle dans les propos du brun. Bon, Potter, ce n’est pas que je ne t’aime pas mais…Si, en fait. Je ne t’aime pas. Alors viens en à la raison pour laquelle je dois subir ta présence. »

 

Harry ouvrit la bouche puis, il la referma aussitôt, passablement agacé. Il pointa ensuite un doigt en l’air et Draco leva la tête.

 

« Tu vois quoi là haut ? Interrogea Harry.

 

- Rien du tout.

 

- C’est bien ce que je me disais…La preuve que je ne suis pas en train de sauter au plafond à l’idée de boire un verre avec toi, Draco.

 

- Très drôle. Accouche, Potter.

 

- Les hommes n’accou…

 

- Potter ! Abrège bon sang ! »

 

Harry ne put retenir un léger rire face à l’impatience de son compagnon. C’était si facile de le mettre hors de lui. Presque trop facile.

 

« Détends toi Malfoy. Où sont passés l’esprit de Noël, la paix dans le cœur des sorciers de bonne volonté, les joyeux rennes et tout la féerie ambiante ? »

 

Draco pinça l’arrête de son nez entre son pouce et son index tout en s’intimant l’ordre de rester calme pour ne surtout pas donner au Survivant le plaisir de le pousser à bout. Il inspira et il expira lentement puis il ficha ses yeux gris dans les incroyables prunelles vertes qui l’observaient attentivement.

 

« Tu sais ce que c’est, ça ? » Demanda Draco en montrant son propre visage. Harry secoua la tête. « C’est moi qui me bats la rate de Noël, de toute la féerie ambiante et de toi par la même occasion…Je suis comme ça, j’aime bien faire des lots.

 

- Enfin bref, maugréa Harry en fusillant le blond du regard. Il s’avère que je suis passé juste après toi chez le bijoutier tout à l’heure et qu’il y a eu méprise. Il t’a donné mon cadeau pour Hermione, ce qui fait que moi, j’ai ton cadeau pour Parkinson. A ta place je lui aurais pris un collier et une laisse en animalerie mais bon, tu la connais mieux que moi hein. »

 

La respiration de Draco se bloqua dans ses poumons et il garda une mine glaciale malgré sa stupeur. Jamais encore il n’avait entendu Harry tenir des propos désobligeants, à moins qu’il ait été directement provoqué. Ses doigts fouillèrent dans sa poche et il en sortit la boite contenant le cadeau d’Hermione. Sans même se soucier d’Harry, il l’ouvrit et fit glisser entre ses doigts la chaîne en or blanc sur laquelle était accroché un pendentif en forme de clé. Un rictus déplaisant se dessina sur ses lèvres.

 

« C’est la clé du savoir, » expliqua Harry sans comprendre pourquoi il avait soudain chaud aux joues. Peut être était-ce parce qu’il était persuadé qu’une remarque cinglante allait suivre.

 

« Je ne suis pas stupide. Je l’avais interprété comme ça aussi…Sauf que je trouve ce cadeau d’une banalité affligeante.

 

- Tu peux parler. Offrir un collier splendide à la fille avec laquelle on sort en faisant juste graver « à Pansy » dessus, c’est à la limite de la muflerie, Malfoy. Pourquoi ne pas y aller franchement et faire graver « je ne  t’aime pas » ?

 

- C’était justement l’idée, admit Draco en sirotant son capuccino d’un air faussement innocent. Et je ne sors plus avec Pansy.

 

- Si tu le dis, lança Harry en récupérant la boîte destinée à Hermione. Et d’abord, pourquoi trouves-tu mon cadeau banal ?

 

- Hum…Laisse moi deviner…Mademoiselle Réflexion et toi avez eu une très brève idylle et tu l’as quittée en jurant de ne plus jamais la recontacter ? Jamais, jamais.

 

- Tu es vraiment très lourd Malfoy, maugréa Harry en jouant avec sa petite cuillère et Draco crut qu’il allait finir par la lui planter dans l’œil.

 

- Ce que j’essaie de t’expliquer, c’est que Granger est une femme très intelligente…Et il vaut mieux parce qu’elle ne peut pas trop miser sur son physique, si tu veux mon avis.

 

- Je ne veux pas ton avis sur le physique d’Hermione, coupa abruptement Harry. Excuse la de ne pas correspondre à tes critères pour le moins animaliers en matière de femmes. Parce que Parkinson a quand même tout du bouledogue.

 

- Ça fait tout son charme. Je vais devoir partir, ça me fend le cœur, mais avant, sache que je suis très doué pour dégoter LE cadeau qui plaira, même pour une fille comme Granger. Dis moi, depuis quand n’a-t-elle pas reçu le genre de présent totalement futile mais qui fait plaisir, comme un parfum ou un collier qui n’aurait rien à voir avec la connaissance ? Ne pense-tu pas qu’elle doit un tout petit peu saturer de recevoir des livres et autres trucs utiles qui lui rappellent qu’elle est brillante, mais désespérément, inexorablement moche ?

 

- Un livre ne signifie pas forcément « tu es moche » ! S’offusqua Harry.

 

- Ecoute moi pour une fois, Potter. Va dans cette bijouterie et échange ta clé du savoir…Non mais franchement, elle sait déjà tout, pas besoin d’une clé…Echange la contre le collier ras du cou serti d’un rubis en forme de goutte. Ça fera ressortir ses yeux en plus. Fais ça et si elle n’entre pas en lévitation de bonheur, je te promets d’acheter cette clé ridicule pour que tu rattrapes le coup. Tiens moi au courant. » Déclara Draco en se levant.

 

Harry l’imita en hochant la tête puis il tendit la main. Draco la serra sans même s’en rendre compte et ils sortirent dans la fraîcheur hivernale. Une bourrasque décoiffa Draco et Harry émit un sourire amusé.

 

« Vive le vent, vive le vent… » Chantonna-t-il en s’éloignant.

 

Draco afficha un rictus dédaigneux sur son visage - au cas où le Survivant se retournerait – mais il avait une furieuse envie de rire, ce qui ne manqua pas de l’interpeller. Pour sa propre survie, il ne pouvait pas s’abaisser à reconnaître que la présence de Potter n’était pas aussi horripilante que dans ses souvenirs parce qu’autrement, en plus de ses déjà relativement pesants discours sur le sexe, Théodore pourrait ajouter – comprenez bien là le côté dramatique de la chose – « je te l’avais dit » à sa panoplie du parfait ami qu’on passe son temps à regarder en de demandant pourquoi on est ami avec lui, au juste.

Il attendit de voir disparaître Harry au loin pour retourner jusqu’au salon de thé qu’il traversa sans s’occuper des clients, trop absorbé par le rendez-vous qu’il risquait de rater s’il n’accélérait pas et par l’idée que son ancien ennemi avait beaucoup changé, jusque dans sa démarche bien plus assurée que par le passé…Ou peut être était-ce Draco lui-même qui avait changé et qui supportait un peu plus la présence du brun.

 

Quoi qu’il en soit, cela n’allait pas l’empêcher d’écrire l’article qui, à n’en point douter, ébranlerait les certitudes du monde sorcier…Ou au moins de la noble société sorcière britannique. Oh oui, il allait enfin être considéré comme le plus grand journaliste contemporain. Rita Skeeter allait en manger sa plume à Papote et prendre sa retraite anticipée, ce qui ne serait que justice après toutes les basses besognes dont elle avait eu le culot de lui confier l’exécution. Cet article allait au moins lui valoir le prix Poulidzère (qui, comme tout le monde le sait, tire son nom du célèbre journaliste sorcier Robert Poulidzère, connu pour avoir démantelé grâce à un article bien senti, le gang des avada kedavreurs qui sévissait dans les années trente.) Et étant donné les immenses sacrifices qu’il allait faire pour le bien de cet article – par Merlin il préférait éviter d’y penser tant cela était gênant – ils avaient intérêt à lui donner son Poulidzère avec en prime, une cave pleine de champagne millésimé histoire qu’il puisse fêter l’évènement et, dans la foulée, se saouler au point d’oublier les chemins sinueux, boueux, ignobles par lesquels il allait devoir passer pour arriver au sommet.

 

La première personne qu’il vit en sortant dans l’arrière cour du salon de thé fut Rita Skeeter, un sourire mielleux aux coins de ses lèvres abondamment maquillées (Draco était persuadé qu’elle passait trois tubes de rouge carmin par jour…Plus peut être deux litres de gloss.)

 

« Draco, mon lapin, nous avons failli t’attendre ! S’exclama-t-elle avant de venir l’étreindre avec une telle force que Draco était sûr d’avoir entendu ses côtes craquer.

 

- Je vous prie de m’excuser, lança-t-il à contrecoeur en serrant la main d’un homme qui avait choisi la discrétion en arborant fièrement un costume de père noël. J’ai été retenu par mon sujet d’article.

 

- Tu as obtenu une interview de Potter ?! S’écria Rita en frappant dans ses mains avec l’enthousiasme d’une fillette de cinq ans au spectacle de Bobo le clown. Par ma fidèle Plume à Papote, sais-tu à quel point il est rare qu’il s’exprime dans la presse ?! 

 

- Malheureusement, il a refusé l’interview, me faisant perdre un temps précieux, » mentit Draco en se giflant mentalement de n’avoir même pas pensé à troquer son idée de cadeau pour Granger – Granger bon sang !! – contre un entretien avec le brun. Rien qu’avec une interview de Potter, il pouvait gagner le Poulidzère (et éviter de se rouler dans la fange comme il était sur le point de le faire.)

 

« Je te présente Klaus Santa, minauda Rita alors que Draco manquait de s’étouffer de rire. C’est avec son aide que tu pourras écrire l’article le plus percutant des cinq dernières années, si on considère que les miens sont hors concours tant ils sont fabuleux. Tu veux toujours montrer à la face du monde Harry Potter et Donald Weasley tels qu’ils sont vraiment : deux Aurors corrompus qui monnaient leurs services ?

 

- Plus que jamais, répondit Draco en songeant que Donald était un prénom très seyant pour monsieur Granger. Mais êtes vous sûre de votre tuyau ? Parce que si j’avance que Potter et Weasley dépensent plus qu’ils ne gagnent grâce à de généreux dessous de table, sans preuve tangible, je vais me faire étriper par les amoureux de Potter…En gros, toute la population sorcière moins vous et moi.

 

- Ecoute mon lapin, tu sais que je vois en toi un journaliste prodigieux, mais il faut que tu ailles chercher la preuve de tes théories, tu ne peux pas attendre que tes informateurs fassent tout le travail pour toi. Et c’est pour ça que tu vas mener une enquête. Je ne voudrais pas que nous ternissions l’image de petit saint de Potter sans éléments bétonnés pour corroborer nos dires. »

 

Draco hocha la tête, peu convaincu par le fait que Rita ait une quelconque expérience en tant que journaliste de terrain prête à se salir les mains. Son truc à elle, c’était plutôt l’affabulation, l’invention de scoops qui n’en étaient pas vraiment.

 

« Et si je me procurais une cape d’invisibilité, vous ne croyez pas que ça nous éviterait de faire appel à Klaus…Santa ? Questionna Draco d’une voix étranglée par un rire contenu.

 

- Chéri, tu te plains sans cesse parce que, selon toi, il n’y a aucun intérêt à être un Animagus non déclaré…

 

- Si on a hérité d’un animal qui ne sert à rien, oui je sais, » coupa Draco avec une pointe d’agacement tout en se demandant si, en sortant du salon de thé, il n’avait pas laissé derrière lui, au chaud, sa belle motivation du début. Il souffla sur ses mains gelées tout en se tournant vers Klaus. « Alors c’est demain que ces deux cons vont choisir les rennes pour la parade des enfants ?

 

- Oui, répondit Klaus. Ça ne me plait pas de faire ça à deux héros que je respecte beaucoup, mais s’il y a corruption…

 

- Certes, vous avez des principes et c’est tout à votre honneur, l’interrompit Draco en se souvenant de l’importante somme d’argent qu’il avait dû retirer de Gringott pour Klaus, parce que les principes ne nourrissent par leur homme. Quand dois-je me présenter dans votre...Comment appelle-t-on un lieu où on élève des rennes ?

 

- La Laponie, plaisanta Klaus. Je ne ferai que vous introduire dans l’enclos avec les autres rennes en croisant les doigts pour que Potter et Weasley vous choisissent pour la parade. S’ils vous désignent comme Rudolph, vous passerez plus de temps avec eux.

 

- Je n’arrive pas à croire que je fais ça, gémit soudain Draco en se pinçant machinalement l’arrête du nez entre le pouce et l’index. J’espère au moins que ces deux racailles vont aborder le sujet qui nous intéresse en ma présence.

 

- Ma source m’a informée que c’était à la fin de l’année que les Aurors véreux recevaient leurs enveloppes, ils vont forcément en parler devant toi.

 

- Pas devant moi. Je ne suis pas un renne, corrigea Draco en serrant les dents. Devant mon putain d’Animagus, oui.

 

- Surveille ton vocabulaire, mon lapin, » lança Rita avec un sourire comme s’il y avait, dans cette remarque, quelque chose de drôle…Une sorte de private joke qu’elle seule comprenait, sans doute.

 

Oh oui, songea Draco en poussant un long soupir, je l’aurai méritée cette connerie de Poulidzère. Et joyeux Noël à moi, comme d’hab’.

 

OoOoOoOoOoOoOoOoOoO

 

III

 

 

« Souris, Harry, on dirait que tu vas au bagne, remarqua Hermione en aidant son ami à faire son nœud de cravate.

 

- Il y a un peu de ça quand même, grommela Harry.

 

- Mais clair, intervint Ron en faisant la grimace. Nous sommes Auror bordel, je ne vois pas pourquoi nous devrions aller faire les guignols au pied du sapin du Chemin de Traverse, devant tout le monde. Ils ne pouvaient pas demander à d’autres de jouer les jurys de la Renne Academy ? Non mais franchement, qui ça intéresse de savoir quel renne aura le privilège d’être Rudolph dans la parade de mercredi après midi ?

 

- Sûrement pas les rennes, déjà, répondit Harry en enfilant sa veste de costume.

 

- Dites vous que vous faites ça pour les enfants. Victoire et Ted seront tellement heureux de pouvoir approcher les rennes alors que les autres gamins devront rester derrière l’enclos. Vous allez être l’oncle et le parrain les plus adulés au monde cette année.

 

- Herm’, tu sais que je t’aime comme un fou, déclara Ron d’un air maussade, mais nous allons surtout être les Aurors les plus ridicules au monde cette année.

 

- Pourquoi j’ai accepté déjà ?

 

- Parce que ça sera ton bain de foule annuel et qu’après, tu seras tranquille pour douze longs et paisibles mois, rétorqua Hermione avec un sourire qui leur laissait entendre qu’elle était extatique à l’idée de ne pas avoir à s’y coller cet hiver.

 

- Hermione, je te hais, maugréa Harry.

 

- Tu dis ça parce que tu es énervé, railla la jeune femme en saisissant la boite de papillotes magiques qui trônait sur la table. Tu sais bien que je vous aurais volontiers remplacé, mais il faut que je me ménage…Dans mon état. »

 

Pour appuyer ses propos, elle caressa son ventre même pas encore arrondi par la grossesse d’une main tout en enfournant trois papillotes dans sa bouche de l’autre.

 

« Elle se fout de moi là ? Demanda Harry à Ron.

 

- Non, Harry…Elle se fout de nous, nuance. »

 

Hermione les gratifia d’un sourire taché de chocolat et elle les poussa vers la porte en se promettant que l’année prochaine, elle prétexterait l’allaitement de son enfant pour éviter la corvée de la Renne Academy.

Les deux Aurors transplanèrent chez Bill et Fleur Weasley où les attendaient les enfants. Si Victoire et Ted trépignaient d’impatience, les époux Weasley, pour leur part, s’étranglaient de rire en prenant des photos des mines décomposées de Ron et Harry.

 

« Vous n’avez pas l’air très aimables, mais en tout cas vous êtes très élégants, c’est déjà ça, remarqua Fleur en faisant signe à Bill de prendre une autre photo.

 

- Ouais, on s’est dit que, quitte à marcher dans la crotte de renne toute la matinée, autant que ça soit fait avec classe, soupira Harry en attrapant Ted pour l’aider à mettre son anorak rose.

 

- Ce gamin a des goûts inquiétants quand même, nota Ron.

 

- Tu donnes dans le préjugé à deux noises, petit frère. Je doute que le choix d’un vêtement rose fasse de lui un futur amateur de petit trou.

 

- Hein ?

 

- L’anus, Ron, précisa Fleur en rougissant sensiblement. Bill te parle d’anus. »

 

Harry secoua la tête, atterré, en se demandant s’il fallait qu’il explique au couple épanoui que les femmes aussi, étaient dotées d’un « petit trou. ». Après une brève concertation avec lui-même, il décida qu’il n’avait pas le temps de donner un cours sur le sujet. Plus vite ils partaient, plus vite ils en termineraient avec cette histoire de rennes. Ron semblait partager cette idée aussi prirent-ils congé rapidement pour se mettre en route pour le Chemin de Traverse. Le Survivant ne comprenait pas cet engouement des plus jeunes pour ces animaux. Bien entendu, ils symbolisaient l’arrivée imminente du Père Noël mais franchement, ils n’avaient rien de spécial si on considérait le fait que ces enfants vivaient dans le monde sorcier, lequel regorgeait de créatures magiques plus fascinantes les unes que les autres.

 

Lorsqu’ils arrivèrent dans l’enclos qui jouxtait l’immense sapin lumineux, la neige s’était remise à tomber abondamment. Ils eurent la désagréable surprise de voir que la foule était au rendez vous, massée devant les barrières qui l’empêchait d’avancer plus près des rennes et de l’homme tout maigre déguisé en père Noël pour l’occasion. Au dessus d’eux, des centaines de fées pas plus grandes qu’un doigt volaient dans les airs, faisant apparaître des pluies d’étoiles scintillantes du bout de leurs pieds minuscules. Harry émit un sourire rêveur. Il aimait particulièrement ces noëls féeriques qu’il vivait sans angoisse du lendemain depuis la chute de Voldemort.

 

« J’arrive pas à croire que mon frère ait osé me parler d’anus, gémit Ron en saluant les gens d’un signe de la main.

 

- Fais gaffe à ce que tu racontes devant les gamins, » prévint Harry…Trop tard. Déjà, Victoire pointait les rennes du doigt en hurlant « nunus !!! »

 

Harry songea qu’avec un peu de chance, personne ne comprendrait d’où venait cette lubie d’appeler les rennes des « nunus » et que, surtout, personne ne lui poserait la question. Il était déjà assez mal à l’aise d’être accueilli par la foule comme une espèce de rock star, il était inutile d’en rajouter à sa gêne. Il risqua un coup d’œil vers le public, s’attendant à voir Draco Malfoy en première ligne. Sauf que lui ne porterait pas une de ces stupides pancartes sur lesquelles étaient rédigées au feutre des déclarations d’amour enflammées…Pas Malfoy…Lui serait aux premières loges pour s’esclaffer et rédiger un article méprisant sur les deux Aurors, comme il le faisait si bien.

 

Il n’y avait pourtant pas de grand blond aux troublants yeux gris dans l’assemblée. Il reconnut par contre un brun familier, qui portait une pancarte différente de celles des autres. « Harry, Ron, j’ai annulé mon épilation des couilles pour venir me foutre de vous » disait-elle. Les visages scandalisés des parents tout autour provoquèrent un rire nerveux chez le Survivant qui s’approcha pour serrer la main de Théodore Nott et de sa compagne du jour pendant que Ron gérait comme il le pouvait les deux enfants surexcités.

 

« Tu es vraiment grave parfois, lança Harry sans pouvoir mettre un terme à son hilarité.

 

- Non, Harry, le mot que tu cherches est « graveleux, » rectifia Théo en lui donnant une tape sur l’épaule. Sincèrement, je ne pensais pas que vous accepteriez de vous prêter au jeu…Pas après que le Shak en personne se soit vautré dans une bouse de renne l’année dernière.

 

- J’espère me prendre un tout petit peu moins la honte que Kingsley quand même. Mais crois moi, si ça n’avait pas été pour une œuvre caritative, je serais resté au chaud dans mon lit.

 

- Avec qui ? Demanda Théo avec un regard lubrique.

 

- Avec personne.

 

- Et bien quelque chose me dit que tu ne vas pas dormir seul cette nuit…Tu as fait une touche, susurra Théo en pointant du menton le renne qui s’était approché d’eux.

 

- Oui mais non. Contrairement à toi, je ne donne pas dans la zoophilie.

 

- Petit joueur…En tout cas ce que tu dis n’est pas très gentil pour Cindy.

 

- Je m’appelle Suzy ! S’exclama la jeune femme en lâchant le bras de Théo.

 

- Autant pour moi. Puisqu’on parle de nos amies les bêtes, ce n’est pas très sympa de ta part, Harry, d’avoir traité ma copine Pansy de bouledogue hier. 

 

- Je constate que Malfoy est allé te pleurer dans le giron, à défaut de pouvoir pleurer dans celui de son père, » siffla Harry.

 

A côté de lui, le renne calculait la distance entre son sabot et le postérieur d’Harry ainsi que l’élan à prendre pour lui faire très mal. Théo marqua un temps de pause, dubitatif.

 

« C’est bizarre, j’ai l’impression que cette bestiole nous comprend, déclara-t-il avant de reporter son attention sur le Survivant. Ecoute Harry, je ne m’attends pas à ce que tu te mettes à soudainement adorer Draco, mais essaie de ne pas avoir une telle attitude de rejet face à lui. Si tu prenais la peine d’essayer de le connaître, tu verrais qu’il a de grandes qualités de cœur…Habilement planquées sous une tonne de sarcasmes mais là quand même.

 

- Ça se saurait si Malfoy avait un cœur, soupira Harry. Je me suis montré sociable avec lui hier, et j’ai eu droit à son attitude pourrie. J’ai pris sur moi, Théo, parce que tu ne fais que me chanter les louanges de ce mec. J’ai pris sur moi alors que j’ai envie de lui coller pas moins que mes deux poings dans la figure pour toutes les conneries qu’il peut déblatérer sur Ron et moi avec sa copine Skeeter.

 

- Il est malheureux, Harry. Plus il est malheureux, plus il s’en prend à toi parce que les gens t’aiment, c’est évident.

 

- Je m’en fous. C’est de sa faute si tout le monde le déteste. Qu’il se conduise mieux, bordel. Qu’il témoigne d’un minimum de respect à ses interlocuteurs s’il veut qu’on découvre qui se cache derrière ses grands airs.

 

- Il n’est pas si mauvais que ça, même s’il a des côtés qui m’agacent prodigieusement. Surtout son manque d’humour…Il ne rit pratiquement jamais à mes blagues.

 

- Je ne peux pas le blâmer là, tes blagues sont particulièrement vaseuses, reconnut Harry avec un mince sourire.

 

- Déconne pas Potter ! Le coup de la strip teaseuse que j’ai envoyée pour ton anniversaire, en plein milieu de ta réunion avec les huiles du Ministère, c’était juste grand.

 

- Nous n’avons pas la même définition de « grand » parce que moi, j’ai trouvé ça particulièrement embarrassant, rétorqua Harry en réprimant son envie de rire au souvenir du visage rouge de colère du Ministre en personne.

 

- Le manque de sexe, ça inhibe le sens de l’humour, maugréa Théo.

 

- En attendant, mieux vaut le faire peu, que le faire mal, lança Suzy en tournant les talons pour partir. Et toi, Théo, tu le fais mal. 

 

- N’importe quoi, je suis un coup d’enfer !

 

- Non, tu es un coup infernal apparemment, rectifia Harry en éclatant de rire pendant que Suzy se frayait un chemin dans la foule. L’idée d’aller choisir les rennes pour cette parade ne m’enchante pas plus que ça, mais il faut que j’y aille. Et au lieu de te moquer de moi, tu ferais bien de réviser l’anatomie féminine. »

 

Harry s’éloigna de la barrière en se disant que non, Théodore n’allait pas oser faire plus que de brandir cette pancarte d’une vulgarité sans nom mais, à peine avait-il rejoint Ron que la voix de l’ancien Serpentard s’éleva au dessus des autres.

 

« Je m’en fous Harry ! Hurla Théo. Je suis monté comme un cheval et moi, je sais où est le clitoris !! »

 

Des parents, outrés, lui intimèrent l’ordre de se taire alors que Ron partait dans un colossal fou rire. Victoire poussa un cri de joie en donnant un coup de pied au renne qui avait suivi Harry.

 

Et dans le désordre général, Draco rêvait de pouvoir frotter son mollet douloureux, ou de donner une bonne correction à cette infecte weaslette, au choix. Il lança une œillade qu’il supposa morne en direction de Théo tout en se demandant comment il pouvait être ami avec ce type…Il se demanda surtout comment Théo pouvait être ami avec Harry. Il savait qu’ils s’appréciaient mutuellement mais il n’avait pas imaginé que les deux hommes puissent aussi bien se connaître. Il n’avait même pas envisagé qu’ils échangent autre chose que quelques brèves plaisanteries lorsqu’ils se croisaient dans la rue. Il n’avait pas voulu se dire que la personne qu’il considérait comme un ami était aussi l’ami d’Harry Potter. C’était au dessus de ses forces. C’était comme si on lui avait annoncé qu’il venait de perdre un de ses proches parce qu’Harry le lui avait volé. Un peu abasourdi, se sentant trahi par Théo, Draco – ou du moins sa forme Animagus – resta en retrait du groupe pendant que Klaus faisait de grands gestes pour lui rappeler la raison de sa présence dans son enclos à rennes.

 

Diable, il allait vraiment falloir des caisses de champagne à Draco pour noyer la honte d’avoir un jour concouru pour devenir Rudolph Le Petit Renne Au Nez Rouge dans une parade miteuse pour morveux et leurs parents tout aussi niais. Et il ne parlait même pas de l’affront d’avoir reçu un coup de pied par une Weasley ! Si son père l’apprenait, il le déshériterait dans la seconde.

 

« Il est bizarre ce renne, constata Ron en désignant l’emplacement où Draco faisait bande à part.

 

- Je le trouve mignon, » répondit Harry en s’approchant.

 

Ses yeux rencontrèrent ceux du renne et il eut l’impression d’être hypnotisé par leur profondeur. Une force incontrôlable obligea Draco à soutenir le regard du Survivant. Lui qui généralement, avait du mal à fixer trop longtemps les pupilles intensément vertes, était mu par un instinct animal qui lui ordonnait de ne pas lâcher, parce que s’il brisait le contact visuel le premier, il serait considéré comme dominé. Et Draco Le Renne Au Nez Pas Encore Rouge se voulait chef de meute. C’était plus fort que lui, il fallait qu’il tienne le rôle de Rudolph…C’était lui le petit renne qui devait guider les autres. C’était dans sa nature animale d’être le leader.

 

« C’est crétin, » déclara Harry en se tournant vers Ron et en laissant, par la même occasion, la victoire à Draco pendant que Klaus gérait difficilement les débordements de Victoire, laquelle était partie dans l’idée de donner des coups de pied à tous les rennes en les appelant Nunus. « Ça aurait quand même plus de gueule si le traîneau du Père Noël volait, tiré par des sombrals.

 

- Bof, ça serait moyennement drôle pour les gamins de voir un traîneau tiré par rien dans les airs.

 

- Ah oui, effectivement, concéda Harry en caressant le flanc de Draco. Je me demande ce qui se passe dans le cerveau de ce renne. 

 

- Un courant d’air passe dans le cerveau de cette bestiole, » rétorqua Ron en faisant mine de le caresser pour faire plaisir à Ted.

 

En réalité, une joie intense - qui glaçait le sang de Draco et lui donnait envie de mordre la main d’Harry - passait dans son corps de renne et court-circuitait toute volonté de reculer. Il était content malgré lui qu’on flatte son flanc et il n’arrivait pas à réprimer cette sensation de plaisir qui dépassait l’horreur de la situation. Harry Potter était en train de le toucher !

 

« Il est adorable ce renne, il ferait un parfait Rudolph, reprit Harry.

 

- Je l’aime pas, admit Ron avec une moue écoeurée. On dirait qu’il se croit mieux que les autres. Trop bien pour rester avec le clan. Il me fait penser à quelqu’un mais je n’arrive pas à mettre le doigt dessus.»

 

Harry observa longuement l’animal et il éprouva le besoin irrépressible de toucher à nouveau son pelage.

 

« N’empêche qu’il a un très beau port de tête, dit-il enfin.

 

- Il se la pète, insista Ron. Non mais regarde le bien, je n’avais encore jamais vu de renne se croire tout droit sorti de la cuisse de Jupiter.

 

- Il ne te rappellerait pas Malfoy par hasard ? Questionna Harry avec un sourire amusé.

 

- Mais ouais ! Carrément ! S’exclama Ron le plus sérieusement du monde. Ça fait froid dans le dos.

 

- Je plaisantais, Ron. Tu vois bien qu’il est très câlin, et docile…Tout le contraire de Malfoy quoi.

 

- Il est moche, il ne devrait même pas être dans la parade.

 

- T’en fais pas, assura Harry au renne qu’il flattait toujours, moi je vote pour toi. »

 

Câlin.

Docile.

Moche.

 

Draco n’avait qu’une envie, sauter par dessus la barrière et s’enfuir très loin…Prendre une bonne douche en rentrant pour effacer la trace des mains d’Harry sur lui…Et se soûler copieusement pour oublier qu’on avait osé parler de lui en termes aussi peu élogieux. Au lieu de cela, il chercha la caresse en se rapprochant encore de Harry. Le renne en lui était aux anges, l’homme vivait un enfer.

 

« En tout cas il a trouvé son maître ton mammifère aristo, remarqua Ron avec un sourire crispé. Au pied Malfoy !

 

- Tu es bouleversant de connerie…Ne l’écoute pas Rudolph, il est jaloux. »

 

Potter, qu’est ce qui a quatre pattes, des bois et qui aimerait bien que tu parles de corruption ? Moi ! Songea Draco. Voyant que les Aurors n’allaient pas aborder le sujet qui l’intéressait, il fit claquer son sabot trois fois contre le sol pour donner le signal à Klaus. Ce dernier, flanqué des deux enfants, vint rejoindre Harry et Ron.

 

« C’est une belle bête, n’est ce pas ?

 

- Elle est…Fascinante, répondit Harry en se noyant dans les yeux noirs de l’animal.

 

- Je pose mon veto de la semaine sur ce renne, il ne sera pas Rudolph ! S’écria Ron.

 

- Et sinon, comment ça va au Ministère ? Demanda abruptement Klaus.

 

- Bien, » lancèrent en chœur les Aurors en se lançant dans la contemplation des bois de Draco.

 

Klaus hocha la tête, fier de l’aide toute relative qu’il avait apportée pour faire éclater la justice, et il retourna auprès des autres animaux en sermonnant une fois de plus Victoire parce qu’elle voulait recommencer ce nouveau jeu passionnant qui consistait à envoyer de grands coups de pieds dans les pattes des rennes. Finalement, Ted la calma en lui envoyant sa basket dans le tibia.

 

« Plus que deux jours, Harry, murmura Ron en enfonçant les mains dans ses poches. Mardi matin.

 

- Combien il y aura, à ton avis ?

 

- Beaucoup de fric. De quoi tenir une année.»

 

Dans la tête de Draco se dessinait déjà la première page des quotidiens et elle était fantastique. Son nom était écrit en caractères gras…Un article pour enfin réhabiliter ce nom qu’il n’y avait plus vraiment de fierté à porter depuis le procès de son père. Il voyait déjà dans quel partie de son bureau (initialement celui de Rita, dont il hériterait forcément après la parution de son papier) il allait placarder son prix Poulidzère. Peut être même qu’il mettrait quelques lumières clignotantes autour du cadre, histoire qu’on soit obligé de le voir à la seconde où on entrerait dans la pièce. Il prit mentalement note de contacter un décorateur d’intérieur, parce que les goûts de Rita étaient purement vulgaires. Honnêtement, qui voudrait travailler cerné par du mobilier en bois rose et des dizaines d’animaux empaillés ? Le pire était ce gros chat noir qui semblait toujours dire à Draco « rends moi ma dignité, brûle moi. » Surtout qu’en cette période festive, Rita avait entrepris de parer tous ses animaux de bonnets rouges à pompons blancs et d’écharpes du même acabit.

Un frisson de dégoût le traversa lorsqu’il s’imagina en renne empaillé, pièce maîtresse de la collection de sa supérieure hiérarchique taxidermiste. Une pulsion étrange s’empara de lui ; l’envie d’aller venger tous ses frères animaux, morts pour décorer le bureau d’une humaine…Il était bon pour l’aile psychiatrique de Saint Mungo là. Il espérait juste qu’il ne se trouverait pas dans la même pièce que les parents de Neville Londubat, qui le mettaient très mal à l’aise.

 

« Tu n’en as parlé à personne, hein, même pas à Hermione ? Demanda Harry d’un ton qui signifiait que dans le cas contraire, Ron aurait des problèmes.

 

- Non, pour que cette opération soit un succès, la plus grande discrétion est requise. Toi, Kingsley et moi, c’est tout, répondit Ron en tendant la main à un renne qui s’était approché. Il est pas mal celui là, il ferait un bon Rudolph.

 

- Nib’ mon ami, c’est lui Rudolph, insista Harry en faisant un clin d’œil à Draco.

 

- Non, lui il fera Malfoy dans la parade. On lui dessinera une marque des ténèbres sur le cul et on lui fera cracher des glaçons (Harry émit un sourire triste.) Sérieux, Malfoy a une voix  tellement glaciale qu’il congèlerait de la lave en fusion, ce con.

 

- On peut en effet se sentir proche de la cryogénisation quand il ouvre la bouche, répliqua Harry sans se départir de son rictus chargé d’amertume, tout en ébouriffant ses cheveux mouillés par les flocons de neige de plus en plus abondants. Il va falloir qu’on intervienne rapidement mardi matin, pour qu’il ne se doute de rien. On ne peut pas foirer ce coup, Ron.

 

- T’inquiète, dès qu’il nous tend l’argent, nous le serrons pour tentative de corruption…Il aura balancé les Aurors véreux avant la fin de la journée. »

 

Si Draco avait été sous sa forme humaine, il aurait très certainement poussé un cri de stupeur. Au lieu de cela, il urina. Il était un animal. Il avait envie. Il faisait. Point. Jamais il n’avait éprouvé une telle honte, mêlée au soulagement d’avoir vidé sa vessie de renne.

 

« J’admire ton bel optimisme mais j’ai le pressentiment qu’un grain de sable va enrayer cette mécanique bien huilée, lança Harry.

 

- Tu penses à une fuite ? Kingsley est irréprochable, tu le sais pourtant.

 

- Je préfèrerais qu’on en parle ailleurs, il y a trop de monde ici, déclara Harry en regardant tout autour de lui.

 

- La foule est éloignée…Les gamins sont avec le dresseur de rennes. Qui pourrait nous entendre ?

 

- Skeeter, par exemple.

 

- Impossible. Tu vois les fées ? »

 

Harry leva la tête pour contempler les petites créatures qui dansaient dans les airs, puis il acquiesça.

 

« Elles vaporisent du répulsif à insectes par intermittence, au cas où cette salope de Skeeter veuille nous coller sa forme animagus dans les pattes.

 

- C’est ingénieux, reconnut Harry.

 

- L’habitude de bosser avec un paranoïaque dans ton genre me force à être prévoyant. » Il marqua un long temps de pause, perdu dans la contemplation du nouveau renne qui se laissait finalement caresser. Il prit une profonde inspiration et riva son regard bleu dans celui de son ami. « J’ai vu Ginny hier. »

 

Harry sembla se figer sur place et Draco se mit à jubiler. Il savait que le Survivant et sa dulcinée s’étaient séparés quelques mois plus tôt mais personne n’avait eu le fin mot de l’histoire. C’était la journée des scoops…Peut être qu’il parviendrait à devenir le plus jeune rédacteur en chef du journal grâce à sa forme animagus. Dire qu’il l’avait trouvée inutile…Quelle erreur !

 

« Elle m’en veut toujours ? Questionna Harry en fouillant dans ses poches pour en sortir un paquet de cigarettes. Je pensais que depuis qu’elle sortait avec Neville, elle commencerait à me considérer comme un ami.

 

- Ça ne marche pas comme ça, Harry. Elle ne viendra pas chez mes parents pour le réveillon si tu y es, admit Ron d’un air maussade. Elle ne comprend pas pourquoi tu l’as quittée du jour au lendemain, alors forcément, elle digère mal la chose. Pourquoi ne veux tu pas lui expliquer ce que tu m’as confié ?

 

- Personne ne doit savoir, rugit Harry en passant nerveusement la main dans ses cheveux. Dis lui que je ne viendrai pas l’importuner le soir du réveillon.

 

- Non, tu vas ramener ton cul de Survivant chez mes parents. Il faut que vous puissiez vous trouver dans la même pièce sans qu’elle te saute à la gorge. Dis lui, Harry. Elle te pardonnera si elle sait de quoi il en retourne, et elle me pardonnera dans la foulée, de ne pas t’avoir cassé la gueule après le coup que tu lui as fait.

 

- Tu me vois me pointer vers elle et lui balancer « désolé, je t’ai quitté parce que je me suis rendu compte - note bien que c’est con - que je regardais un peu trop les hommes. »

Putain, Potter ! S’exclama intérieurement Draco en mourrant d’envie d’hurler de rire. Il voulait danser autour d’un feu de joie tellement les informations qu’il détenait étaient précieuses.

 

« C’est comme ça, déclara Ron en haussant les épaules, ce n’est pas un choix que tu as fait. Je préfère que tu aies laissé à ma sœur la possibilité de refaire sa vie plutôt que tu lui mentes et que tu lui fasses perdre son temps.

 

- Tu tiens ce discours maintenant, mais il y a quelque mois, tu avais du mal à te faire à l’idée. Tu étais même paniqué.

 

- Les mecs qui aiment les mecs, ce n’est pas quelque chose dont on parle ouvertement dans le coin alors je suis un peu tombé des nues. Pourtant j’aurais dû m’en douter vu la façon que tu avais de suivre Malfoy partout en sixième année…Et oui, j’ai eu peur que tu me mates mais ça m’est vite passé. Mais tu ne peux pas dire que je ne te soutiens pas, je n’arrête pas de te pousser à rencontrer quelqu’un.

 

- C’est vrai, cependant je ne suis pas prêt à franchir cette étape pour le moment, soupira Harry. J’ai eu trop de mal à me construire une vie qui me plaît, je ne veux pas tout perdre.

 

- Perdre quoi ? C’est très mal vu dans le monde sorcier mais ce n’est pas illégal de se faire des mecs. Et puis toi, tu es le Survivant…Tu pourrais bouffer des chatons vivants au petit déjeuner, tout le monde serait béat d’admiration parce que tu as le courage d’assumer tes goûts en matière de nourriture. Franchement, je doute que l’image qu’on a de toi change parce que tu…Comment dit mon frère ? Parce que tu voudrais passer par le petit trou. Tu ne pourras pas perdre ton boulot pour ça. Après, si tu ne te sens pas prêt à tenter l’expérience, c’est autre chose.

 

- Je ne passe par rien du tout, et je n’ai pas envie pour l’instant…Heureusement que je ne suis pas en train d’en parler avec Théo, autrement j’aurais droit à son éternel couplet sur la masturbation. Tant qu’on y est, pour information, je n’étais pas attiré par Malfoy en sixième année. Et puis quoi encore ?

 

- Ça me rassure quelque part, avoua Ron.

 

- Tu sais, parler de ma vie intime ne me dérange pas plus que ça, mais je gèle sur place là et je ne voudrais pas que les petits prennent froid avant Noël. »

 

Ron émit un rictus sardonique et il jeta un coup d’œil en direction de Draco. Il tendit le bras pour le caresser et Draco recula vivement. Il mordrait s’il le fallait, mais en aucun cas il ne laisserait le rouquemoute le toucher. C’était déjà assez ennuyeux d’avoir la main de Potter sur lui, il n’allait pas en plus supporter celle de Weasley. Il avait de quoi écrire un article bétonné, la plaisanterie avait assez duré.

 

« J’accepte que ton renne tout moisi tienne le rôle de Rudolph si le mien fait Cupidon, lâcha Ron sans conviction.

 

- Vendu. »

 

OoOoOoOoOoOoOoOoO

 

IV

 

 

« Je vais tuer Malfoy ! » Tempêta Ron en entrant dans le bureau de Harry. « D’abord je le torture. Puis je le tue. Puis je le ressuscite pour le tuer encore ! »

 

Harry et Kingsley, qui réglaient les derniers détails de leur intervention prévue pour le lendemain, levèrent vers lui des yeux interrogateurs. Le rouquin se contenta de jeter la dernière édition de la Gazette du Sorcier sur la table. Harry consulta la manchette du journal d’un air ennuyé, comme s’il avait autre chose à faire.

 

« Lis le, putain ! » Ordonna Ron.

 

Harry s’exécuta à haute voix afin que Kingsley puisse, lui aussi, connaître le contenu de l’article.

 

Les incorruptibles du Ministère, par Draco Malfoy.

 

Personne n’a encore remis en cause la nomination de Celui Grâce A Qui Nous Avons Survécu à la tête du bureau des Aurors en février dernier, et cette confiance aveugle que nous lui témoignons se voit aujourd’hui récompensée par le sens inné de l’honnêteté dont a toujours fait preuve notre Survivant.

 

« Il a craqué ou quoi ? Questionna Harry en se grattant la tempe. Il a passé son temps à me tailler en pièces dans ses papiers et voilà qu’il se met…

 

- Lis bordel ! » L’interrompit Ron en mâchant nerveusement son chewing-gum.

 

D’aucuns auront le sourire aux lèvres en parcourant ces lignes, en se disant que votre serviteur n’a pourtant jamais mâché ses mots à l’encontre d’Harry Potter et de son acolyte Ronald Weasley. Je reconnais avoir douté de leur aptitude à nous protéger, pas parce que je remettais en questions leurs compétences, mais parce que leur jeune âge et leur légendaire impulsivité auraient pu jouer en leur défaveur…Par conséquent en notre défaveur.

 

« C’est gentil de faire ton mea culpa Malfoy, » grommela Harry.

 

Cependant Harry Potter n’a jamais trahi la confiance que le monde sorcier met quotidiennement en lui et cette fois, nous en avons la preuve irréfutable.

Nous avons appris de source sûre - et par sûre, j’entends par la bouche d’Harry Potter et de Ron Weasley en personnes – qu’un riche contribuable tentait de corrompre ces deux Aurors pourtant réputés pour leurs qualités morales.

 

« Quoi ?! S’écrièrent Harry et Kingsley en chœur.

 

- Continue, Harry, maugréa Ron. Il y a de quoi pleurer de rage là. »

 

L’identité du malfaiteur restera secrète mais nous savons qu’il se rendra demain au Ministère pour leur remettre une importante somme d’argent. Il va sans dire qu’il sera attendu de pied ferme par notre héros national et qu’il sera appréhendé dans les plus brefs délais car l’argent n’aura jamais raison de l’intégrité d’Harry Potter et de son fidèle collègue. 

Pour cela, nous vous remercions, messieurs Potter et Weasley.

 

« Le con ! Tonna Harry en prenant une cigarette dans le tiroir de son bureau.

 

- Tu n’étais pas censé arrêter de fumer ? Demanda Kingsley.

 

- Tu crois que c’est le moment là ? Rétorqua Harry. Cette espèce d’ordure a fait foirer une opération qu’on prépare depuis des mois avec son article bidon ! Je vais le noyer dans sa propre bave ! 

 

- Comment peut-il être au courant ? Vous en avez parlé à quelqu’un ? Questionna Kingsley tout en sachant pertinemment que les deux hommes étaient d’une discrétion absolue quand il s’agissait de leur travail.

 

- Bien sûr que non…Les rennes ! Je suis sûr que Malfoy était un des rennes d’hier, conclut Harry en pâlissant. Cupidon, ou Rudolph, au choix.

 

- Je penche pour Rudolph avec ses grands airs. Quand je pense que Malfoy a prétendu nous couvrir d’éloges dans son article pour pouvoir fusiller notre affaire, soupira Ron. Qu’est ce qu’on fait maintenant ? »

 

Harry lui lança un regard morne, puis il ferma les yeux. Lorsqu’il les rouvrit, toutes traces de stupeur et de déception avaient disparu, laissant place à la détermination que lui connaissaient ses subordonnés.

 

« Kingsley, tu vas voir le Ministre de la Justice Magique pour le calmer, parce qu’il doit rugir de colère en ce moment, décréta Harry en se massant la nuque. Explique lui que nous trouverons un nouveau plan et qu’il sera meilleur encore que celui que Malfoy vient de faire tomber à l’eau. Passe ensuite répertorier Malfoy comme Animagus. Un putain de renne. Ron, tu vas chercher Rudolph et tu me l’amènes en salle d’interrogation. Je vais lui faire passer l’envie de retenter l’expérience…Et lui coller une amende pour avoir omis de déclarer sa situation d’Animagus. »

 

Ron acquiesça d’un signe de tête et il se mit en route pour les locaux de la Gazette du Sorcier. Harry resta seul dans le bureau, sa cigarette allumée dans la main. Il ne la fumait pas. Il se contentait juste d’en humer l’odeur pour calmer ses nerfs mis à rude épreuve. Dans son esprit, en plus de la rage liée à l’avortement de son opération pour mettre un terme à la corruption au Ministère, repassait sans cesse la pensée qu’il avait caressé Malfoy sous sa forme Animagus, qu’il avait parlé du lourd secret qui lui comprimait le cœur depuis des mois et qu’il s’était perdu dans le regard profond, presque inquiétant de ce renne qui n’en n’était pas vraiment un.

 

Il poussa un long soupir, écrasa sa cigarette et se servit une tasse de café avant de rejoindre la salle d’interrogation. Draco était déjà là, assis sur une chaise, ses longues jambes croisées devant lui au niveau des chevilles, une expression de défi affichée sur son visage pointu.

 

« Je te promets que tu vas payer ce que tu as fait, déclara Ron en serrant les poings. Déjà, ça va te coûter pas mal de fric d’avoir oublié de te déclarer comme Animagus.

 

- C’est amusant Weasley, je vois tes lèvres bouger mais…Je me moque complètement de ce que tu racontes.

 

- Ron, laisse nous s’il te plait, » intervint Harry en posant son café sur la table avant d’aller s’adosser contre le mur, les bras croisés sur son torse pour ne pas se jeter sur Malfoy et lui briser quelques côtes dans le feu de l’action.

 

Il attendit que son ami ait quitté la pièce pour planter son regard dur dans les prunelles glaciales de Draco.

 

« Te rends-tu compte de ce que tu as fait ? Demanda-t-il gravement.

 

- Mon travail, répliqua sèchement Draco.

 

- Ton travail ? Non Rudolph. Ton travail était d’attendre que nous ayons fait le notre avant de faire claquer ta grande gueule, » expliqua Harry avec lassitude.

 

Draco ne releva pas l’allusion à sa forme Animagus, même s’il en mourrait d’envie. Il y avait quelque chose d’anormal dans le comportement du Survivant, une trop grande déception alors qu’il était supposé s’attendre au pire venant de lui. Après tout, Draco ne l’avait jamais ménagé. Il observa le brun s’approcher lentement, impressionnant dans son uniforme d’Auror. Comme s’il avait deviné ses pensées, Harry ôta sa robe noire pour la poser sur une chaise et il desserra le nœud de sa cravate. Il alluma une cigarette, en proposa une à Draco qui déclina l’offre, puis il but une gorgée de café avant de retourner se poster contre le mur. A cet instant, Draco le trouva étrangement séduisant.

 

« J’espère que ça en valait la peine, Draco, soupira Harry. Tu as obtenu une promotion pour cet article ?

 

- Une page à moi, admit Draco. J’ai déjà le titre : les chroniques du Ministère.

 

- Félicitations…Cela dit, tu te doutes que ta malhonnêteté ne restera pas sans conséquences.

 

- Je ne vois pas ce que vous pouvez faire. Tu sais, Potter, il y a une chose qu’on appelle la liberté de la presse…

 

- Ne te réfugie pas derrière la liberté de presse ! S’exclama soudain Harry en pointant un doigt accusateur en direction du blond. Tu sais pertinemment que l’obstruction à la justice est un crime aux yeux du Ministère ! Qu’est ce qui t’est passé par la tête bon sang ? Il te suffisait d’attendre jusqu’à demain et tu aurais vu qui tentait de corrompre le bureau des Aurors. En nous empêchant de faire notre travail, tu t’es mis dans l’illégalité.

 

- Et bien mets moi en prison pour obstruction à la justice et qu’on abrège cet entretien des plus désagréables.

 

- Ça serait trop facile, siffla Harry avec mépris. Tu fais une semaine de prison, tu paies une grosse amende et tu retournes remuer la merde pour ton torchon infecte en passant pour le héros du jour, pour le journaliste brimé par les méchants du Ministère. Vraiment trop facile, et s’il y a une chose que je n’aime pas, c’est te faciliter la tâche. Alors nous allons mettre la Gazette en accusation pour obstruction. »

 

Draco blêmit considérablement en comprenant le message délivré par Harry. Une lourde menace se cachait derrière ses paroles et la panique monta d’un cran chez le blond alors qu’Harry tirait lentement sur sa cigarette, le regard triomphant.

 

« Tu ne peux pas faire ça, déclara Draco d’une voix éteinte. Le rédacteur en chef se débarrassera de moi pour sauver le journal. Je ne peux pas perdre cet emploi, Harry.

 

- Il fallait y penser avant de ruiner les mois que Ron, Kingsley et moi avons passé sur cette affaire de corruption.

 

- Je pourrais vous aider à rattraper le coup, proposa Draco avec la sensation que tout s’écroulait autour de lui.

 

- Tu veux faire quoi ? Questionna Harry d’un air écoeuré. Te transformer en gentil petit renne au nez rouge pour amadouer l’homme qu’on ne pourra pas appréhender demain à cause de tes conneries ?

 

- Bon, j’en ai marre là, lâcha Draco en se levant à son tour, prêt à abattre sa dernière carte afin de ne pas perdre sa place à la Gazette. Je te rappelle gentiment que je n’ai pas été trop loin dans mon article et que j’ai respecté ta vie privée, ce que je n’étais pas tenu de faire. »

 

Harry, qui portait la cigarette à ses lèvres, interrompit son mouvement, les yeux toujours rivés sur Draco.

 

« Va au bout de ta pensée, ordonna-t-il en avançant lentement afin d’écraser sa cigarette.

 

- Ne m’oblige pas à utiliser ta préférence pour les hommes comme monnaie d’échange pour garder… »

 

Il n’eut pas eu le temps de finir sa phrase. Harry l’attrapa par le col pour le plaquer sans ménagement contre le mur. Ses doigts se refermèrent autour du cou du blond et serrèrent juste assez pour lui faire peur.

 

« Evite le chantage, Malfoy, ça risquerait de se retourner contre toi une fois de plus, » menaça Harry entre ses dents.

 

Draco agrippa la main d’Harry afin de lui faire lâcher prise. L’Auror s’exécuta mais, au lieu de reculer, il le maintint contre la paroi bétonnée en faisant pression sur le torse du blond à l’aide son avant bras.

 

« J’ose espérer que tu ne seras pas aussi violent avec ton mec…Si un mec veut de toi un jour, attaqua Draco avec un sourire qu’il voulait goguenard mais qui, en réalité, trahissait sa nervosité.

 

- Si tu parles de ça à qui que ce soit, je te jure que je m’arrangerai pour que personne ne t’embauche, même pas dans le journal de Lovegood.

 

- Réfléchis un peu, Potter ! Si j’avais voulu balancer l’info, je l’aurais déjà fait. C’est triste à dire mais ta sexualité intéresse le public plus que tes exploits en tant qu’Auror. A présent si tu veux bien me lâcher…A moins que la proximité d’un corps masculin t’excite un peu trop.

 

- Ne rêve pas Malfoy, tu es énervant, pas excitant, rétorqua Harry sans pour autant reculer.

 

- Tu me trouvais mignon hier, susurra Draco sans se départir de son sourire sardonique.

 

- Hier tu étais un putain de renne. Aujourd’hui tu es une sale fouine, ça fait toute la différence, Malfoy.

 

- Lâche moi, Potter.

 

- Autrement quoi ? »

 

Le visage de Draco se rapprocha dangereusement de celui d’Harry. Ses lèvres s’entrouvrirent et son souffle caressa la joue de l’Auror, dont le cerveau se déconnecta. Ses mains descendirent sur les hanches de Draco.

 

« Baise moi, » murmura Draco.

 

Stupéfait, Harry fit deux pas en arrière, les bras ballants.

 

« Voilà, il suffisait de demander gentiment, déclara froidement Draco en passant les mains dans ses cheveux pour les remettre en ordre.

 

- Ne change rien, Malfoy. Reste le minable qu’on connaît surtout, sers toi de tout le monde et crève tout seul. Cela dit, n’oublie pas la parade. Tu as beau avoir eu les informations que tu voulais, tu n’en restes pas moins sélectionné pour tenir le rôle de cet abruti de renne au nez rouge.

 

- Non merci, ça se fera sans moi.

 

- Excuse moi, je crois que tu as mal saisi mes propos. Je n’étais pas en train de t’inviter à la parade, Draco. Je te rappelais juste que si tu ne t’y rends pas pour faire plaisir aux gamins, non seulement tu payeras la lourde amende qu’on prévoit pour les Animagus non déclarés, mais tu seras aussi poursuivi personnellement cette fois, pour pratique illégale de la sorcellerie…Et là, c’est Azkaban sans passer par la case ‘maison pour faire un dernier bisou à maman.’ Perdre ton travail et ta liberté, ça te dit vraiment ? 

 

- Quand es-tu devenu aussi pourri ? Questionna Draco en secouant la tête avec incrédulité.

 

- Fallait pas me chercher…Et encore, je me trouve gentil là. Tu t’es engagé pour cette parade, les enfants comptent sur toi.

 

- Si tu savait à quel point je me fous de ce que veulent les gamins.

 

- Pas besoin de le dire. On sait tous que personne ne compte à tes yeux, à part toi. Je ne suis pas dupe, si tu as passé sous silence mon attirance pour les hommes, c’est parce que tu avais besoin d’une monnaie d’échange. Ou alors tu réservais l’information pour un prochain article. Tu peux partir, je t’ai assez vu. Personne ne supporte ta présence plus d’un quart d’heure de toute façon. Tu finiras tout seul.» Lança sèchement Harry en allumant une autre cigarette.

 

OoOoOoOoOoOoOoO

 

V

 

Mercredi soir, Draco était installé à table, les nerfs largement entamés par cette journée catastrophique. Les elfes de maison avaient préparé des mets plus appétissants les uns que les autres mais Draco n’avait pas envie de réveillonner seul.

Le matin, son rédacteur en chef lui avait stipulé son renvoi, « pour le bien du journal » s’était-il cru obligé de préciser. Pourtant Draco savait que les Aurors n’avaient pas mis leur menace à exécution. Ils n’avaient pas attaqué le journal pour obstruction à la justice, mais le Ministre de la Magie avait crié au scandale, Rita Skeeter s’était ralliée à lui et le rédacteur en chef avait préféré se passer des services de Draco afin de calmer tout le monde.

 

Et puis il y avait eu cette parade pour laquelle on l’avait affublé d’un horrible nez rouge lumineux qui lui avait causé la migraine. Pour que le tableau soit complet, on lui avait aussi passé des clochettes autour du cou, lesquelles tintaient joyeusement chaque fois qu’il avait la mauvaise idée de bouger. Les enfants s’étaient massés autour de lui pour le caresser, l’embrasser, et même, lui demander des cadeaux. Et s’ils l’appelaient Rudolph avec entrain, leurs parents qui, la veille, avaient lu dans la presse qu’il serait le renne au nez rouge n’avaient pas hésité à se moquer ouvertement de lui. Heureusement que l’animal docile en lui tirait vaillamment cet idiot de père noël et y prenait un certain plaisir, autrement Draco aurait eu du mal à rester jusqu’au bout sans distribuer les insultes aux adultes avec la même générosité que celle de Klaus Santa quand il donnait les cadeaux aux enfants.

 

Ce soir enfin, il était rentré chez lui en se disant qu’au moins, il passerait un réveillon tranquille avec sa mère. Malheureusement, lorsqu’il était arrivé, il avait trouvé Narcissa et Gregory Goyle complètement ivres, en larmes. Agacé, il les avait gratifié d’une remarque acerbe et une dispute avait éclaté. Il se fit taxer d’égocentrique et de constipé émotionnel, entre autres. Narcissa était allée se coucher, toujours en pleurs, dans sa chambre pendant que Gregory s’était affalé dans le salon où il avait copieusement vomi sur le tapis persan. Draco s’était dit que Pansy et Blaise allaient éventuellement passer chez lui mais apparemment, ils avaient eu mieux à faire cette année. En même temps, il ne le regrettait qu’à moitié car il aurait sûrement eu droit aux remarques assassines de Blaise concernant sa forme Animagus.

 

Il jeta un œil morne sur la dinde aux marrons en se disant que son père, du fond de sa cellule, devait imaginer que sa femme et son fils réveillonnaient gentiment tous les deux. Cette pensée le déprima plus encore que celle d’avoir perdu son emploi. De plus, les mots d’Harry ne cessaient de venir jouer avec ses nerfs. Cela faisait deux jours que son esprit les passait en boucle et cela lui faisait mal. Oui, bien entendu, il ne faisait pas l’unanimité alors que tout le monde adulait Potter. Même Draco reconnaissait, difficilement et jamais publiquement, que le Survivant n’était pas vraiment détestable. Et c’était loin de lui plaire.

 

Fatigué de ressasser les mêmes idées noires, il songea à Gstaad. Après tout, il pouvait bien aller s’amuser un peu, pour une fois. Il prépara son sac, prit le portoloin que Théo avait laissé au cas où Draco change d’avis, et il s’en servit pour rejoindre son ami. Quand il sonna à la porte de la grande demeure louée par Théo pour l’occasion, il se sentit tout de suite mieux. Des chants de Noël et des rires parvenaient à ses oreilles, balayant un peu de sa tristesse au passage.

Théo l’accueillit à bras ouverts, heureux de voir que  cette année au moins, Draco ne s’était pas terré chez lui.

 

Tout était magique dans cette bâtisse, du plafond d’où semblait tomber une neige abondante au sapin dont les branches se secouaient doucement au rythme d’un vent imaginaire. Draco fit un signe de tête pour saluer Pansy et Blaise qui buvaient un verre devant la cheminée. Il fut content de constater qu’elle portait fièrement le collier qu’il lui avait offert la veille. Lorsqu’il tourna la tête, son sourire déjà crispé se changea en grimace d’écoeurement.

 

« Qu’est ce qu’il fout là ? Demanda-t-il sèchement à Théo en désignant Harry sans se soucier du fait que le regard du Survivant était rivé sur lui.

 

- Il livre des sex toys pour la partouze, il repart dans cinq minutes, ironisa Théo.

 

- Je savais que c’était une mauvaise idée de venir ici, soupira Draco en montrant son majeur à Harry.

 

- Ecoute, je pensais que tu n’allais pas te pointer et comme Harry était seul ce soir, je l’ai invité. Honnêtement, c’est lui qui devrait t’en vouloir plutôt que l’inverse. Tu as fait foirer une mission importante, tout ça pour te faire mousser et prendre la place de Skeeter. Je suis surpris qu’il m’ait demandé de tes nouvelles en arrivant.

 

- Il devait vouloir savoir si je ne lui avais pas fait le plaisir de m’arracher un bras pour me frapper dessus avec, jusqu’à ce que mort s’en suive.

 

- Arrête tes conneries, ordonna Théo. C’est quelqu’un de bien, tu devrais essayer de parler avec lui au lieu de lui planter des couteaux dans le dos à la moindre occasion. Et puis merde, l’avoir ici est une très bonne chose. C’est un aimant à femmes, je te jure.

 

- Théo…Je me fous du pouvoir d’attraction de Potter sur les femmes. Il y autre chose que la fête et le cul dans la vie.

 

- Il y a des moments où je me demande si ton manque d’intérêt pour les femmes ne viendrait pas…

 

- Ne pense même pas à finir cette phrase, » prévint Draco en secouant la tête.

 

Il saisit une flûte remplie de champagne et il sortit dans la cour enneigée pour fumer une cigarette. Il avait, en théorie, arrêté depuis deux ans mais ce matin, après avoir été gentiment renvoyé de la Gazette, il était allé directement acheter un paquet de cigarettes. La perspective d’aller ensuite se faire monter dessus par des enfants aux mains pleines de chocolat ne l’enchantait pas, et le tabac lui avait donné une brève sensation de détente avant d’aller jouer le joyeux renne dans la parade.

Il expirait lentement la fumée tout en se demandant s’il devait ou non quitter la fête de Théo lorsque que quelqu’un s’éclaircit la gorge derrière lui. Il savait de qui il s’agissait avant même d’avoir tourné la tête. Ses soupçons se confirmèrent quand il vit Harry, une main dans un poche de son costume noir impeccable, une cigarette allumée dans l’autre main, visiblement pas concerné par le froid.

 

« Tu me suis, Potter ? Interrogea Draco avec un soupçon d’agacement.

 

- Il faut croire que oui, Rudolph, répondit Harry avec un sourire qui n’atteignait pas ses yeux.

 

- Cesse de m’appeler Rudolph, c’est lourd. Ecoute, je suis navré d’avoir fait échouer votre plan à Weasley, Shakelbolt et toi. J’ai perdu mon boulot pour ça. J’ai été cet abruti de renne au nez rouge dans ta stupide parade et l’association a récolté assez de fonds pour construire son nouvel orphelinat. Je me suis tu quant à ton attirance pour les hommes. Que veux tu de plus ? 

 

- Que tu t’excuses.

 

- Je viens de le faire. Tu étais où au début de mon laïus ?

 

- Je veux que tu t’excuses de m’avoir fait un doigt il n’y a pas cinq minutes, » précisa Harry sans quitter le blond du regard.

 

Draco poussa un long soupir résigné.

 

« Désolé pour le doigt, articula-t-il d’une voix monocorde. Ça te va ?

 

- Ce serait encore mieux si tu pensais ce que tu dis, mais soit. Pour ma part, je suis navré que tu aies été renvoyé. Je ne voulais pas que ça se termine de cette manière. Enfin…Lundi, je le voulais, et puis j’ai réfléchi. Sois franc Draco, pourquoi as-tu écrit cet article si vite au lieu d’attendre mardi ?

 

- Parce que je ne voulais pas qu’un autre journaliste l’écrive avant moi et me fasse perdre l’opportunité d’être un peu plus que le sous-fifre de Rita Skeeter. Je voulais qu’on me prenne enfin au sérieux dans mon travail.

 

- Quitte à marcher sur la tête de Skeeter, lança Harry sans animosité. Tu aurais dû faire les choses correctement, surtout que tu savais quand allait avoir lieu la transaction. Il te suffisait de passer nous voir ensuite et de nous interroger.

 

- Vous m’auriez répondu ? J’en doute, admit Draco en jetant son mégot dans la neige.

 

- Tu as tort d’en douter. Peut être que bosser avec Skeeter n’a rien de glorieux – et sur ce point je ne te contredirai pas - mais tu as oublié à quel point Ron tout comme moi avons cette vipère en horreur. Tu n’étais pas tendre avec nous dans tes articles, mais tu avais la décence de ne pas avancer de propos diffamatoires à chaque ligne. Pour cela, nous aurions préféré que tu évinces Skeeter et nous t’y aurions aidé…Le mauvais aurait remplacé le pire, si tu veux.

 

- Merci, ça fait plaisir, » maugréa Draco avec une mine vexée.

 

Harry écrasa son mégot. Il sortit deux cigarettes de son paquet, les porta à la bouche pour les allumer puis il en tendit une à Draco qui la prit entre ses doigts en songeant qu’il y avait quelque chose de voluptueux à entourer de ses lèvres un filtre qui était entre celles d’Harry dix secondes plus tôt.

Harry observa longuement le visage pointu Draco en se massant la nuque d’une main.

 

« Il ne tient qu’à toi d’être un bon journaliste, tu écris très bien, mais il te faut un minimum d’honnêteté et de relations…Te mettre à dos d’entrée de jeu tout le département des Aurors et le Ministre, c’était un mauvais calcul.

 

- Pourquoi me dis-tu tout ça ?

 

- Peut être parce que ça me dérange que tu aies perdu ton job alors que c’est Skeeter qui tirait sûrement toutes les ficelles. Peut être aussi parce que je te dois une faveur pour le collier que tu m’as fait acheter à Hermione.

 

- Alors il lui a plu ? Demanda Draco avec un sourire satisfait.

 

- Elle m’a remercié environ deux cent fois ce matin, alors j’en conclus qu’elle l’a aimé, oui. Que puis-je faire pour te rendre la pareille ? En envoyant quelques hiboux, je pourrai probablement te faire retrouver ton emploi à la Gazette.

 

- Ne fais rien, Potter. C’était un conseil gratuit, pour une fois. Rentrons, tu sembles transi de froid…Déjà que ma voix te cryogénise paraît-il. »

 

Harry ne s’était pas rendu compte qu’il avait commencé à sautiller sur place, la tête rentrée dans les épaules pour lutter contre la température trop basse. Pourtant, lorsque Draco passa à sa hauteur pour rejoindre la maison, il saisit son poignet afin de le retenir. Les yeux gris de Draco se rivèrent à ceux d’Harry et un silence chargé d’émotions indéfinissables s’installa entre eux. Le pouls de Draco accéléra dans ses veines et il vit les volutes de fumée blanche s’échapper de manière plus saccadée des lèvres de l’Auror. Draco resta immobile, hypnotisé par le regard vert qui le scrutait intensément et par la main refermée autour de son poignet.

 

« Tu veux quelque chose d’autre ? Questionna Draco d’une voix rauque.

 

- Quel est, selon toi, le sujet qui t’ouvrirait les portes des journaux qui t’intéressent ?

 

- Toi, répondit le blond sans ciller.

 

- Pardon ? S’exclama Harry.

 

- Tu n’accordes pratiquement jamais d’interviews alors bien entendu, ça devient le rêve de tout journaliste qui se respecte.

 

- Je vais peut être passer pour l’idiot du village mais, même si je reçois des dizaines de proposition d’interviews par jour, je n’avais pas conscience que mes déclarations avaient une telle importance pour certains journalistes. Pourquoi ne m’as-tu rien demandé ?

 

- Je ne peux pas te contredire là, tu es effectivement l’idiot du village. Quant aux raisons qui m’ont retenues de solliciter une interview, elles sont évidentes aussi. Je me voyais mal requérir la moindre faveur de ta part étant donné qu’entre nous, ce n’est pas l’amour fou.

 

- J’en conviens, répliqua Harry. Mais si tu ne tentes rien, tu n’obtiendras rien. Demain, si tu restes, je t’accorderai cet entretien.

 

- Pourquoi ferais tu ça ? Interrogea Draco au comble de l’étonnement.

 

- Théo pense que tu es digne de confiance alors, considère que c’est mon cadeau de Noël. 

 

- Merci, souffla Draco en dégageant juste assez son bras pour faire glisser sa main dans celle d’Harry. Tu n’as pas idée que ce que ça représente pour moi.

 

- Ne me fais pas regretter ma décision en déformant mes propos dans ton article, et ne parle pas de ma vie privée, c’est mon unique exigence.»

 

Draco acquiesça d’un hochement de tête et, mu par une impulsion qui le surprit lui-même, il lâcha la main du brun pour prendre son visage entre ses paumes. Avec une lenteur calculée afin de lui laisser l’opportunité de reculer, il se pencha pour déposer un bref baiser sur ses lèvres.

 

« Qu’est ce que… ? Demanda Harry alors que Draco s’éloignait déjà en direction de la maison.

 

- Il n’est pas terrible, je l’ai fait moi-même, mais considère que c’est mon cadeau de Noël, » lança Draco en ouvrant la grande baie vitrée, laissant Harry complètement stupéfait.

 

Dès qu’il pénétra dans la pièce, Théo se rua sur lui.

 

« Vous ne vous êtes pas battus hein ? Dis moi que vous ne vous êtes pas battus !

 

- Non, Théo. Nous avons discuté, c’est tout.

 

- Tu me rassures…Elle est pas là ta mère ?

 

- Tu n’as vraiment rien d’autre à faire que de fantasmer sur ma mère, sérieusement ? Grommela Draco en attrapant une bouteille de champagne pour boire au goulot.

 

- Dans l’immédiat, non, je n’ai rien d’autre à faire. Aucune fille ne veut se fourvoyer avec moi ce soir.

 

- Comment est-ce possible. Tu trouves toujours des filles pour satisfaire tes bas instincts, plaisanta Draco.

 

- Oui mais là, j’ai un peu merdé.

 

- Jusqu’à quel point ?

 

- Jusqu’au point de draguer une femme avec laquelle j’avais déjà couché…Le souci, c’est que je l’ai draguée comme si c’était la première fois que je la voyais. Du coup, susceptible comme pas deux, elle n’a pas apprécié et elle a fait passer le mot comme quoi moi, l’innocence incarnée, je me tapais tout ce qui bouge sans même me souvenir des visages que j’avais eu dans mon lit. C’est honteux de faire circuler des histoires pareilles !

 

- Honteux mais vrai, aussi, lança Draco avec un sourire amusé.

 

- Que veux tu, je passe le temps en attendant ta mère.

 

- Et bien écoute…Commence sans elle, elle te rejoindra dans une vingtaine d’années. »

 

L’alcool aidant, Théodore partit dans un fou rire magistral, se tenant à Draco pour ne pas se rouler par terre. Finalement, Draco passa la soirée avec Pansy et Blaise alors qu’Harry rejoignit un groupe d’anciens Serdaigle. Et à chaque fois qu’Harry tournait la tête, il rencontrait le regard gris de Draco posé sur lui.

 

OoOoOoOoOoOoOoOoOoO

 

VI

 

 

Le lendemain, Draco était installé sur le sofa face à la cheminée. Il n’avait fait que quelques descentes en snowboard puis, trop excité par l’interview qu’il avait prévu avec Harry, il était rentré pour passer un pantalon noir et un tee shirt marron, puis il avait distraitement lu le journal. Rita Skeeter avait rédigé un article comme elle en avait le secret, version romancée, misérabiliste, de la vie de Sirius Black.

Seuls quelques convives étaient restés et tous dévalaient encore allègrement les pistes lorsque Harry fit son apparition, trempé de la tête aux pieds.

 

« As-tu seulement passé un peu de temps debout ? Demanda Draco avec un sourire amusé.

 

- C’était un peu la première fois que je faisais du ski, grimaça Harry en ébouriffant ses cheveux. Je vais prendre une douche chaude, passer un jean et nous pourrons nous caler dans le bureau pour ne pas être dérangés, si ça te convient. »

 

Draco approuva et, une demie heure plus tard, tous deux étaient confortablement installés, le brun sur le canapé, le blond sur le fauteuil qui lui faisait face. Harry appréhendait les questions que Draco, qu’il voyait toujours comme une fouine de premier ordre, aussi fut-il agréablement surpris de constater que le journaliste enchaînait les interrogations pertinentes, toujours centrées sur son travail au Ministère et la perception qu’il en avait. A aucun moment il ne tenta de lui faire dire ce qu’il préférait garder secret et Harry en arriva rapidement à considérer que Draco avait un immense potentiel à condition de continuer dans la voie de la sobriété plutôt que de chercher le sensationnel à tout prix. Une fois l’entretien terminé, Draco posa ses notes ainsi que sa plume et il contempla le visage serein du Survivant.

 

« Je n’écrirai rien de la conversation qui va suivre, Harry.

 

- Je t’écoute, se contenta de répondre Harry en faisant apparaître deux bouteilles de champagne.

 

- Entre nous, donc, pourquoi veux tu que ta préférence pour les hommes reste secrète ? Tu es un héros, les gens pourraient commencer à poser un regard neuf sur l’homosexualité et arrêter de crier au scandale dès qu’ils voient deux sorciers du même sexe ensemble.

 

- Je n’ai pas envie d’être un porte-drapeau, tu comprends ? Je refuse que ma vie soit étalée dans les journaux et que le public la commente comme si je lui appartenais.

 

- Je comprends, mais…

 

- Attends, Draco, coupa Harry en buvant une gorgée au goulot. Je suis attiré par les hommes, mais je ne suis encore jamais passé à l’acte. Mon unique expérience avec un mec remonte à hier soir, avec toi…Tu vois où je veux en venir ? Je veux découvrir cette partie de moi avant de l’exposer aux autres. Et puis ça ne les regarde pas de toute façon.

 

- D’accord, mais tu es un homme séduisant, ne me dis pas que tu ne t’es jamais fait draguer par des mecs.

 

- Si, c’est arrivé. Je n’étais pas attiré par eux, c’est tout. Je crois que je place la barre trop haut.

 

- Y a-t-il au moins un type qui t’attire ? 

 

- Oui, sauf qu’il n’est pas disponible. Malheureusement, je ne peux pas m’empêcher de faire des comparaisons entre les autres et lui…Et il gagne toujours, à l’aise.

 

- C’est dommage, reconnut Draco. Tu passes peut être à côté d’hommes très bien à cause de lui.

 

- Je sais, mais je fais avec, soupira Harry.

 

- Peut être devrais-tu lui en parler.

 

- Il n’est pas disponible émotionnellement, je crois, insista Harry. Ne le prends pas mal, mais j’aimerais autant qu’on évite d’aborder ce sujet.

 

- Autant pour moi, concéda Draco en se levant. On se revoit au dîner si tu ne t’es pas cassé trois jambes entre temps en essayant de tenir debout sur des skis.

 

- Tout le monde n’a pas passé ses vacances au bord des pistes, Draco. »

 

Draco émit un rire moqueur et il ouvrit la porte. Ses doigts restèrent figés autour de la poignée et, il fit brutalement volte face.

 

« Je n’y crois pas ! S’exclama-t-il d’un air ébahi. C’est Weasley ! Tu as un faible pour Weasley ! 

 

- Tais toi, si les autres sont rentrés, ils vont t’entendre, prévint Harry en se levant d’un bond.

 

- Ok, chuchota Draco. Mais Potter, tu aurais pu avoir le bon goût de ne pas désirer un homme aussi peu désirable. Ou alors c’est un Weasley, pas forcément Ron. Il faut dire que Charlie est plutôt pas mal si on aime le genre évadé du paléolithique. Tant que ce n’est pas Ron, tu n’es pas définitivement champion du mauvais goût.

 

- C’est toi, sombre con, rugit Harry entre ses dents.

 

- Moi qui quoi ? Qui suis champion du mauvais goût ?

 

- Pour le coup, c’est toi l’idiot du village, soupira Harry. C’est toi qui me mets l’esprit en vrac à chaque fois que je te croise. Même quand tu agis comme le dernier des enfoirés, tu me plais Draco. Et plus j’essaie de te rejeter, plus j’ai envie de toi. Satisfait, tu l’as ta réponse ? Maintenant prends tes notes et cours écrire ton article, tu es là pour ça après tout.»

 

Sans attendre que Draco ait refermé la bouche qu’il avait grande ouverte sans qu’un son n’en sorte, Harry sortit en trombes du bureau. Le journaliste resta seul quelques minutes, le temps de comprendre ce qui venait de lui arriver. Ses mains tremblaient de manière incontrôlable, ses joues étaient brûlantes et ses jambes cotonneuses. Il s’assit, but quelques gorgées de champagne et il regagna sa chambre. Il prépara ses affaires en un temps record mais, au moment de partir, il réalisa qu’il avait oublié les notes pour son article.

Il redescendit les chercher dans le bureau et, une fois qu’il les eut en main, la stupeur laissa place à une colère sourde ; le genre de colère qui s’insinue dans la tête et dans le cœur, au point de ne plus savoir ce qu’on fait.

 

Il monta les escaliers quatre à quatre et il ouvrit la porte sans avoir pris la peine de frapper. Harry, qui était couché sur le lit, un bras masquant son visage, se redressa comme un diable pour faire face à Draco malgré la honte cuisante qui embrumait son esprit.

 

« Comment ose-tu, Survivant de mes deux ? Siffla Draco entre ses dents en brandissant ses parchemins sous le nez d’Harry. C’est toi qui m’as proposé de t’interviewer et maintenant tu te paies le luxe d’insinuer que je me sers de toi ? Si tu n’as pas le courage d’assumer ton attirance pour moi, ne rejette pas la faute sur moi !

 

- Sors d’ici Malfoy, déclara Harry avec un léger tremblement dans la voix.

 

- Pas avant que je t’aie montré ce que j’en fais de ton interview, parce que c’est évident, je me sers de toi. »

 

Il déchira les parchemins, jeta les morceaux au visage d’Harry puis, au lieu de sortir de la chambre en trombes, il retrouva son calme.

 

« Qu’est ce que je fais maintenant, Harry ? Je rentre chez moi sans te laisser une chance de répondre ?

 

- Tu pourrais faire ça, oui, répondit Harry en approchant. Tu pourrais aussi te délecter de me voir me répandre en excuses pour avoir fait ma drama queen.

 

- Tu sais me prendre par les sentiments…J’attends les excuses, Potter. 

 

- Je suis fou de toi, Rudolph.

 

- Tu as pourtant dit à Weasley que tu n’étais pas attiré par moi en sixième année, contra Draco en croisant les bras sur son torse.

 

- Tu ne voulais pas que je le fasse tomber dans le coma pour Noël ? »

 

Un sourire se dessina sur les lèvres de Draco. Harry saisit sa taille et il avança jusqu’à ce que les mèches blondes caressent ses lèvres.

 

« Est-ce que tu veux de moi, Draco ? Demanda Harry contre son oreille.

 

- Non, je suis juste là pour pondre un article sur ta façon de faire l’amour, Potter, » répondit Draco en prenant le visage du Survivant en coupe.

 

Il posa sa bouche avec passion sur celle d’Harry et bientôt, leurs langues se frôlèrent, provoquant un tourbillon de sensations nouvelles pour l’Auror. Les lèvres de Draco étaient fermes et veloutées à la fois, son corps était chaud, délicieusement pressé contre le sien. Si les gestes étaient les mêmes que ceux qu’Harry avait pu connaître par le passé, ils avaient une intensité différente. Moins de douceur, plus de fièvre et déjà, les doigts de Draco s’insinuaient sous son tee-shirt pour masser son dos nu. Pas de frôlements du bout des doigts qui ne faisaient aucun effet à Harry, que des caresses appuyées qui mettaient tous ses sens en éveil et faisaient naître en lui un puissant désir.

 

Ils ne firent pourtant pas l’amour ce jour là. Ils préférèrent s’abîmer les lèvres à s’embrasser et se laisser le temps de se toucher, de se découvrir sans aller jusqu’au bout. Lorsque Draco s’abandonna dans les bras d’Harry, pour la première fois depuis sept ans, il murmura :

 

« Joyeux Noël à moi, pour une fois. »

 

FIN.

Merci d'avoir lu cette histoire débordante de miel, de sucre, de gluc en tout genre (et très longue aussi.)  J'espère que ceux qui seront arrivés au bout de ne seront pas trop trop ennuyés quand même.
Et à tous, une bonne année 2008. Je vous souhaite plein de bonnes choses pour cette année ^^

 
     
     
 
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