Assise dans l'immense fauteuil, elle semblait plus petite que jamais. Serrant les accoudoirs à s'en blanchir les articulations, retenant inconsciemment son souffle, elle fixait le groupe de professeurs mythiques mais surtout, qui devaient être irréels, vu qu'ils n'étaient cités que dans les livres.
Le plus charismatique mais aussi le plus vieux d'entre eux s'approcha lentement d'elle et plongea son regard dans le sien, au-dessus de ses lunettes en demi lune. La jeune fille déglutit difficilement et détailla l'étrange personnage à la barbe et au cheveux aussi blancs que longs et ses yeux bleus brillant de malice qui lui coupaient le souffle tant ils étaient pénétrants. Ils la mettaient mal à l'aise. Pourtant, il l'observait sans animosité, visiblement plus curieux que méfiant.
- Comme tu nous l'a conseillé, nous avons vérifier que tu ne sois pas dans les registres, déclara-t-il d'une voix douce. Tu n'y ais pas.
La jeune fille se raidit dans son fauteuil mais ne dit rien, s'efforçant de garder un air impassible en attendant la sentence que le Directeur ne manquerait pas de prononcer.
- Résumons la situation : tu as pris le train de Londre pour rejoindre Glasgow afin d'y retrouver des amis. Tu t'endors.
La jeune fille hoche la tête, la gorge trop nouée pour parler.
- Tu te réveilles et te rends compte que tu es seule dans le train. Tu descends donc sur le quai qui est désert. Sur notre quai... - C'est exact, confirma-t-elle d'une voix tremblante en se tordant nerveusement les mains.
Il l'observa un instant puis hocha la tête.
- Vraiment surprenant, souffla-t-il, les yeux plus pétillant que jamais. - Professeur, vous n'allez tout de même pas la croire, s'offusqua le plus désagréable des enseignants.
Ses cheveux gras et filasses donnaient la nausée à la jeune fille qui se focalisa sur ses yeux pour lui faire comprendre tout le mépris qu'il lui inspiré. Il comprit le message et tourna son regard torve vers le directeur qui le fixait, le visage ne trahissant aucun sentiment. Puis, il se tourna, vit la jeune fille qui continuait de foudroyer le peu charismatique professeur de potion et sourit. Le quittant enfin des yeux, elle perdit son assurance. La gorge nouée par l'angoisse, elle se contentait d'observer les adultes, tétanisée sur son siège.
- Étrangère ou non, elle est parvenue à repousser une horde de Détraqueurs à elle seule, et sans baguette visiblement, souligna-t-il. Même si on ignore si elle est une sorcière, nous sommes néanmoins sûr que nous avons, face à nous, un être magique.
Pendant toute son explication, il ne l'avait pas quitté des yeux, si bien, qu'elle mit un temps avant de comprendre que sa dernière phrase la concernait. Les yeux ronds comme des soucoupes, elle prit la parole :
- Je ne veux pas paraître contestataire mais... c'est impossible... Là d'où je viens, vous n'existez que dans les livres, vous faites partie d...
Elle se stoppa nette. Comment allait-elle leur expliquer cela ? C'était insensé !
- Tu veux dire que notre histoire est écrite, demanda le professeur de métamorphose.
- Oui, se décida-t-elle à parler. Elle concerne la bataille entre Tom Jedusor et Harry Potter.
Tous poussèrent des cris de stupeur. Tous excepté le Directeur qui se contentait de l'observer par-dessus ses lunettes.
- C'en est trop, s'énerva Rogue. Cette enfant est une menteuse !
La jeune fille vit rouge. Bondissant de son siège, elle se jeta sur le Directeur de la Maison Serpentard et le saisit au col. Elle sentit sa baguette contre sa gorge mais ne se démonta pas.
- L'enfant a 17 ans, et à ce que je sais, c'est l'âge de la majorité chez les sorciers. Et l'enfant a suffisamment d'informations en sa possession pour que vous vous fassiez lyncher, Severus. Vous êtes un lâche ! Incapable d'assumer ce que vous êtes et ressentez au plus profond de vous-même. Alors, ne venez pas me faire la leçon !
Sa dernière phrase ressemblait à un rugissement. Le professeur était resté tétanisé, visiblement effrayé par ce qu'il venait d'entendre. Elle le lâcha et se tourna vers les autres, ayant repris son sang-froid.
- Je suis consciente que ces informations vous mettes tous en danger, notamment Harry et ses alliés. Je ne suis pas là pour détruire tous vos efforts. Je ne parlerai pas et pour vous montrer ma bonne foi, je demande à faire un Serment Inviolable.
- Ta demande suffit à elle seule, intervint McGonagall. Tu en sais trop long pour n'être qu'une simple Moldue. Cependant, le Serment serait une sécurité non négligeable qui mettrait tout le monde à l'abris.
- Lana, j'imagine que tu es consciente des dangers que tu encours si cela s'apprenait, intervint Dumbledore.
- Oui, Professeur, répondit-elle avec calme. Mais, je le répète : je ne suis pas d'ici et je ne veux pas tout chambouler.
- Je le sais, mon enfant mais en attendant que nous trouvions un moyen de te renvoyer parmi les tiens, nous allons prendre des mesures de précaution et pourquoi pas, identifier ton potentiel magique.
Lana hocha la tête en souriant d'une joie incertaine. Malgré ces quelques désagréments, c'était une aubaine d'être tombée dans le monde de Harry Potter...
- Je suis d'accord pour passer le Serment avec toi mais avant ça, j'aimerai en parler au principal concerné...
Les yeux de la jeune fille se posèrent sur le vieil homme et elle ne put s'empêcher de rire.
- Que dirais-tu d'aller le chercher ?
- Ma présence ne va pas éveiller la curiosité des élèves, Professeur, demanda-t-elle.
Le Directeur de Poudlard se leva et partit à son bureau. Il leur tourna le dos, farfouillant sur son plan de travail envahit d'objets divers et variés et revint vers la jeune fille. Il prit sa main et y déposa un anneau en argent.
- Avec ça, on devrait te laisser tranquille, assura-t-il. Aller, vas-y maintenant. Je crois l'avoir vu du côté de chez Hagrid.
- Bien, Professeur. Je fais au plus vite.
- Tu as tout le temps que tu veux. Rien ne presse au point de te faire courir. Tu pourrais visiter un peu les lieux, par exemple...
Lana sourit, touché par la gentillesse du vieil homme et sortit du bureau en remerciant les professeurs. Il voulait l'éloigner pour s'entretenir avec les autres. Sa présence mettait beaucoup trop de personnes en danger pour que le moindre détail soit négligé.
- Bon, trouvons Harry, pensa-t-elle tout haut. J'aviserai pour la suite... |