Un nouveau chapitre !
Tout mignon, tout guimauveux...

Toujours pour masamiya et pour Hellebore, même si c'était implicite avant !

Oh, et on passe à Emilie, pour le coup...

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        Emilie se réveilla à moitié dans un sursaut : dans le salon, le téléphone sonnait. Elle se leva tant bien que mal, pestant comme il lui semblait se lever toutes les dix minutes pour devoir répondre aux gens qui appelaient.
Lorsqu'elle arriva, la troisième sonnerie finissait de retentir. Au moins la personne qui appelait n'avait-elle pas raccroché avant qu'elle arrive, sans quoi elle se serait encore levée pour rien. Elle tendit la main alors que commençait la quatrième sonnerie, porta le combiné à son oreille et lança un morne "Allo... ?" qui aurait pu la faire passer pour un zombie. A l'autre bout du fil, elle reconnut une voix peu assurée qu'elle avait entendu la veille :

« Bonjour... Euh... Je suis bien chez les Morelle... ? »

  Silence. Emilie se sentit un peu plus fiévreuse que les secondes précédentes. Hugo avait certainement dû demander son numéro à un professeur, mais... Pourquoi ?

« Je suis un ami d'Emilie et... J'ai apporté les cours. Je me suis dit... Qu'elle en aurait besoin, et que le plus tôt serait le mieux... »

  Bien sûr. Pour quoi d'autre serait-il venu ? Emilie reprit quelque peu contenance.

« Euh... En fait, le professeur principal m'a donné votre adresse et... Je suis devant votre porte...

- Hugo ?

- ... Emilie ? »

  Un autre silence, relativement court, après quoi elle reprit la parole :

« Je viens t'ouvrir, attends... »

  Elle raccrocha sans attendre sa réponse et chercha un miroir. Elle n'avait vraiment aucune allure, en plus d'être encore en pyjama... Elle alla aussi vite que possible dans sa chambre, enfila la première tenue qui passait, un serre-tête pour ne pas avoir trop l'air d'un épouvantail, puis partie vers la porte d'entrée. Elle n'avait pris que deux ou trois minutes, mais cela devait sans doute déjà paraître suspicieux. Lorsqu'elle ouvrit, Hugo attendait patiemment, son sac sur les épaules. Elle lui sourit le plus naturellement possible, tout essoufflée qu'elle était, avant de l'inviter à entrer. Celui-ci s'exécuta sans un mot, observant l'entrée comme s'il n'en avait pas chez lui. Ne sachant trop quoi faire, elle l'emmena jusqu'à sa chambre. Là, elle lui dit d'attendre quelques minutes le temps qu'elle aille chercher quelque chose à boire.
Arrivée au salon, elle en profita pour reprendre son souffle. Certes, ce n'était pas la première fois qu'une connaissance de l'école venait chez elle. Mais c'était généralement des filles et surtout, elle était toujours prévenue avant que les personnes n'arrivent. Et on lui avait rarement apporté les devoirs directement chez elle, d'habitude elle les demandait en arrivant en cours, les jours suivant ses absences... Elle était touchée, mais un peu gênée aussi... Elle n'aimait pas vraiment qu'on la voie dans cet état... Elle attrapa le jus d'orange dans le frigo, remplit deux verres et les ramena dans sa chambre. Hugo n'avait presque pas bougé et avait juste sorti quelques feuilles de son sac, rangées en deux piles. Il les pointa du doigt :

« C'est les cours... Et là les exercices »

  Il était visiblement presque aussi paniqué qu'elle, ce qui la soulagea un peu. Elle déposa les verres sur son bureau, avant se s'asseoir sur son lit. Pendant près d'une minute, ils n'échangèrent pas un mot. Puis Hugo prit la parole :

« Si tu veux... Je peux peut-être t'aider pour les exercices ? J'ai... Plutôt bien compris, je pense. Alors, si tu comprends pas un truc... Ce sera plus rapide que d'attendre de demander au prof, quand tu reviendras ? »

  Elle le regarda, incrédule. Non seulement il lui apportait les cours, mais en plus il proposait de l'aider ? Non, définitivement, il était bien le premier à en faire autant. Elle se demanda pourquoi. Elle n'avait pas encore répondu qu'il reprenait la parole.

« Ah... Mais tu veux peut-être que je parte avant que ta mère rentre... Elle n'est pas au courant, je comprendrais que...

- Non c'est bon, elle devrait rentrer tard... Elle travaille beaucoup... Mais, et toi ? Tu as prévenu tes parents que tu ne rentrais pas directement après les cours ? »

  Il eut un sourire timide.

« Ils rentrent aussi très tard. Je pense qu'ils ne seront pas là avant minuit, à vrai dire... Donc ce n'est pas un soucis.

- Ah, d'accord... Euh, sinon... Je veux bien pour les devoirs. Déjà que j'avais du mal l'année dernière, si je commence celle-ci avec du retard... »

  Il sourit à nouveau, franchement cette fois.

« Il n'y a pas grand chose... Mais autant s'y mettre de suite, que ce soit terminé ! »

  Il se leva, emportant les deux piles de feuilles avec lui. Il posa celles-ci sur le bureau, puis commença à lui expliquer les diverses notions vues en cours.

* * * * *

        En moins de deux heures, il était parvenu à lui faire assimiler la journée de cours, et ils avaient presque terminé les exercices. En fait, ils attaquaient le dernier de ceux-ci quand sa mère arriva. Elle se précipita presque au chevet de sa fille (elle avait tout de même pris le temps d'enlever ses chaussures et son manteau), ouvrant la porte avec son énergie habituelle. Elle marqua un temps d'arrêt en voyant Hugo, puis se tourna vers sa fille, lui demandant comment elle allait, si sa fièvre avait baissé.

Elle tenta d'expédier sa mère au plus vite, cachant son embarras de laisser Hugo assister à ce spectacle. D'ailleurs, après plus d'une minute, sa mère s'y intéressa :

« Et sinon, qui est ce jeune homme ? »

  Il se leva, et dit en s'inclinant légèrement, raide comme un piquet

« Hugo Dunand madame Morelle. Je... Suis un camarade d'Emilie. Je lui ai apporté les devoirs... Et je l'aidais à les faire. »

  Elle sourit, apparemment ravie. Elle hocha la tête, puis les laissa seuls.

« Bah... C'était ma mère. Pas grand chose de plus à dire... »

  Il rigola, puis ils se remirent à travailler.

* * * * *

        Le temps qu'ils terminent l'exercice, la mère d'Emilie était revenue avec des petits gâteaux et la brique de jus d'orange. Elle attendit qu'ils finissent, puis assaillit Hugo de questions : ce que faisaient ses parents, comment il était entré dans cet école, ... De multiples banalités aux quelles il répondit timidement. De toute évidence, il n'avait pas l'habitude de subir pareil interrogatoire et ne s'y était pas préparé. C'était toujours la même histoire... Emilie soupira, avant de faire remarquer l'heure : il était bientôt vingt heures et il était peut-être temps pour Hugo de rentrer s'il voulait pouvoir manger. Sa mère sauté sur l'occasion en lui demandant si ses parents l'attendaient, ce à quoi il répondit qu'ils ne rentreraient pas de si tôt. Elle lui proposa alors de rester, le plus naturellement du monde. A la grande surprise d'Emilie (et la sienne aussi, apparemment), il accepta.

Ils se trouvèrent donc bientôt tous trois autour de la table de la salle à manger. Sa mère continuait de poser des questions à Hugo, sur son avenir et principalement sur le métier qu'il voulait faire, mais à une cadence beaucoup plus lente. Il répondait avec un petit sourire gêné et elle semblait s'amuser comme une enfant. A nouveau, Emilie soupira.
A la fin du repas, sa mère dit qu'elle allait ramener Hugo, car les rues n'étaient pas sûr à pareille heure. Il accepta à nouveau et Emilie demanda à venir, ce qui fut accepté.
Le trajet ne fut pas bien long, et pour la première fois depuis que sa mère était rentrée, personne ne souffla le moindre mot. Seul le GPS donnait, de temps à autres, quelques indications sur le chemin à suivre. Lorsqu'ils arrivèrent devant l'immeuble d'Hugo, celui-ci sortit de la voiture. Non sans une myriade de remerciements pour sa mère, de vifs gestes d'au revoir pour Emilie et en promettant qu'il repasserait le lendemain pour lui apporter les devoirs.

  Lorsqu'elles furent enfin seules, sa mère lui lança un petit sourire en coin mais sans dire un mot. Visiblement, elle se faisait déjà des idées. Même si cela ne plaisait pas à Emilie, elle était forcée d'avouer que ce n'était peut-être pas que des idées...

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Voilà !
C'est tout mignon, tout mielleux...
Pour ceux qui ont remarqué un changement chez la mère
(qui rêve de bourgeoisie et autres), qu'ils se rassurent !
C'est uniquement parce qu'elle doit changer dans le chapitre 2.
D'ailleurs, la ré-écriture avance bien, je mettrais ici dès qu'elle sera terminée !