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Le venin de l'omission
Par Taion
Harry Potter  -  Drame  -  fr
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    Chapitre 3     Les chapitres     2 Reviews    
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Empoisonnement

Bonjour à tous, voici la suite j'espère qu'elle vous plaira...

Disclaimer : Tout est à J.K.Rowling

Bonne lecture...

____________________________________________________________________________________

Chapitre 2 : Empoisonnement

.
Le lendemain matin, réveillé depuis cinq heures, Drago s'habilla avec un soin tout particulier. Il était hors de question qu'il montre une quelconque faiblesse à Potter. Il inspira calmement plusieurs fois pour faire disparaître le tremblement nerveux de ses mains. D'une certaine façon il... redoutait l'explication qu'il allait obtenir... Il se redressa et transplana en face de chez Potter.
Un peu désorienté il regarda tout autour de lui, étonné de se retrouver en pleine campagne. Il se trouvait en haut d'une colline envahie d'arbres, en face d'une large bâtisse moldue dissimulée par le lierre. Qui aurait cru que Potter irait se terrer dans un village modu ? Quoique ça lui ressemblait bien, à cet amoureux des Sang-de-Bourbe...

Il s'avança lentement, pressentant que le vieux bâtiment devait être fortement protégé. Et en effet, il n'avait pas fait trois pas qu'il sentit un maléfice de détection s'activer. Il s'efforça de penser en boucle ses bonnes intentions « Je suis Drago Malefoy, je ne viens pas en ennemi. Je suis annoncé.  Je suis Drago Malefoy, je ne viens pas en ennemi... ». Il dût lutter contre les divers charmes qui le persuadaient que c'était une très mauvaise idée de venir ici, qui le poussaient à faire demi-tour pour retourner chez lui. Il banda sa volonté et parvint jusqu'au porche fissuré. Au moment où il allait toquer à la porte, celle-ci s'ouvrit et il se retrouva nez-à-nez avec une baguette rougeoyante, prête à le stupéfixier. L'ancien Serpentard se figea et planta son regard froid dans les yeux implacables et inquiets de Granger. La jeune femme semblait bien différente de celle de la soirée du Ministère. Elle avait les traits tirés, les vêtements froissés et tombants et une crinière de cheveux ébouriffés qui allongeaient son visage. Drago leva lentement les mains vers le ciel pour montrer ses intentions pacifiques et soutint son regard méfiant sans ciller.


- Qu'est-ce que tu fais ici Malefoy ?!


- Décidément, grandir ne t'aura pas appris les bonnes manières, Granger.


- Ne me fais pas perdre mon temps Malefoy ! Qu'est-ce que tu fiches ici !


Drago fronça les sourcils face au ton presque hystérique de l'ex-Gryffonfor. Il valait mieux éviter de compliquer les choses s'il voulait parler à Potter. D'autant plus que Granger avait l'air légèrement instable et qu'il n'avait pas franchement envie de se retrouver à Sainte-Mangouste au service des Maléfices chroniques...


- Doucement, Granger. J'avais prévenu Potter de ma venue.


- Ah oui ?! Et comment ça ?


- J'ai envoyé un hibou hier !


- On n'a rien reçu du tout, ne te moque pas de moi !


- Mais j'ai... !


- Peu importe, écoute j'ai envoyé un hibou hier et j'ai à parler à Potter. C'est très important alors maintenant écarte-toi de mon chemin espèce de sale Sang...


- Ne finis pas cette phrase, la fouine...


Drago poussa un soupir exaspéré. Comme si la Sang-de-Bourbe ne suffisait pas, il fallait que le miséreux se ramène aussi. Il faillit l'insulter, ses vieux réflexes reprenant le dessus comme une vague haineuse, puis il se reprit.


- Je n'ai pas le temps pour ces gamineries, Weasley. Je dois voir Potter.


Ronald Weasley le dévisagea un instant, plus posé ou plus fatigué que la jeune femme. Il finit pas hausser les épaules et baissa légèrement sa baguette.


- De toute façon tu ne lâcheras pas l'affaire, pas vrai ? Entre, mais donne-nous ta - baguette.


- Tu crois vraiment que je vais faire ça ?


- Oh oui, Malefoy. Sinon je me ferai un plaisir de te renvoyer d'où tu viens, le coupa Granger d'un ton féroce.


Drago ne voulait absolument pas se séparer de sa baguette dans un territoire hostile entouré de Gryffondors, mais il devait avouer qu'il s'y était attendu. Il déposa donc sa baguette dans la paume tendue de Weasley et le suivit dans le couloir étroit, sentant le regard vigilant de Granger brûler sa nuque. Ils débouchèrent sur une pièce froide, malgré le feu qui ronronnait dans la vieille cheminée. Une quantité impressionnante de parchemins et de grimoire encombrait toutes les surfaces disponibles de la salle, de la table aux sofas. Décontenancé, Drago tressaillit en croisant le regard vert et dangereux qui le cloua au sol. Potter semblait dans un état encore plus pitoyable que la dernière fois, le teint grisâtre et le visage amaigri, mais il se tenait droit et la baguette dans sa main ne tremblait pas. L'ancien Serpentard sentit un frisson désagréable parcourir son dos. Il était encerclé de Gryffonfors nerveux et fatigués, sans baguette et sans renfort. Il avait intérêt à être convaincant...


- Qu'est-ce que tu viens faire ici, Malefoy ?


- Tu n'as pas reçu mon hibou Potter ?


- Il y a un sortilège de Repousse-Hiboux sur cette maison. Qu'est-ce que tu veux ?


Drago déglutit discrètement. Il avait envie de hurler à Potter toute sa hargne et sa peur, de lui demander s'il se foutait franchement de lui, mais ce n'était pas vraiment la bonne chose à faire. Mais pourquoi est-ce qu'il jouait les innocents ? Est-ce que ça voudrait dire qu'il n'avait pas remarqué que la Marque s'était réveillée ? Qu'il n'aurait aucune explication ? Oh non, tout mais pas ça...


- Je viens pour te parler de la soirée du Ministère.


- Qu'est-ce que tu veux encore ? J'ai accepté tes petites excuses hypocrites devant les journalistes, ça ne te suffit pas ?


- Ce n'est pas ça !


- Quoi alors ?


- Tu n'as rien remarqué quand tu m'as serré la main ?


- À part tes mensonges intéressés tu veux dire ?


Drago se figea sous le ton ironique du Sauveur. Celui-ci le fixait d'un air narquois et lassé, comme s'il n'était qu'un bouffon venu pour le divertir. Il sentit la fureur monter en lui comme une lame brûlante et étouffante. Il refusait de comprendre ?! D'un geste brusque, Drago releva la manche de sa robe, exposant à la vue de tous la Marque honnie, nette et noire sur son bras pâle. Il entendit l'exclamation de surprise de Granger et vit du coin de l’œil le mouvement fluide de Weasley pour sortir sa baguette. Mais il n'avait d'yeux que pour Potter qui avait eut un vif mouvement de recul et le fixait, blême, comme s'il était la Mort en personne. Sa voix semblait avoir perdu toute force quand il balbutia en crispant les poings.


- Qu-Qu'est-ce que tu fais Malefoy ? Cache-ça !


- Et pourquoi ça Potter ! C'est TOI qui est à l'origine de ça ! C'est quand je t'ai touché qu'elle s'est réveillée !


Drago ne faisait rien pour contrôler la haine qui transperçait dans sa voix. C'était de SA faute ! C'était à cause de lui qu'il ne dormait plus depuis une semaine, terrifié à l'idée que – peut-être – Il n'était pas mort ! Épouvanté en sentant la douleur irradier de son bras quand il se réveillait, effrayé à l'idée de ne pas comprendre ! Il se rua sur Potter et lui mit son avant-bras devant le visage, le forçant à regarder la Marque.


- Regarde ! Regarde ! C'est toi !


- Malefoy arrête ! ARRETE !


La voix hystérique de Potter le sortit de sa fureur et il le fixa, interdit, s'écrouler par terre en plaquant ses doigts sur son front.


- Dégage !


Drago se sentit propulsé sur le côté tandis que Granger se précipitait sur son ami en criant son prénom d'une voix paniquée. Weasley l'empoigna par le bras et baissa sa manche de force, le regard fou.


- HARRY ! HARRY !


Toujours immobilisé par la poigne furieuse de Weasley, Drago fixait d'un air choqué Potter haleter de douleur, replié sur lui-même, tandis que la jeune femme marmonnait des sorts, la panique transperçant dans sa voix. Une tension soudaine tomba sur la pièce, comme une noirceur rampante et innommable. Au moment ou il allait ouvrir la bouche pour exiger des explications, une douleur aiguë et puissante explosa dans les veines de son avant-bras, ravageant sa peau autour de la Marque. Son gémissement passa cependant inaperçu à côté du hurlement de Potter. Sa voix presque inhumaine résonna horriblement dans la pièce et se mua en un sifflement glaçant. Granger s'était reculée précipitamment et lança immédiatement un sortilège de Bouclier autour d'eux. Sans comprendre, Drago fixa Potter à genoux par terre, la tête baissée et tremblant violemment. La douleur dans son bras se fit de plus en plus forte tandis qu'un froid malsain s'insinuait dans la pièce. Alors que Weasley le lâchai pour se placer légèrement devant Granger, le Survivant releva la tête. Le souffle de Drago se bloqua dans sa poitrine avec une telle violence qu'il eut l'impression de recevoir un coup. Devant lui, les yeux écarlates du Seigneur des Ténèbres le fixaient avec une haine sans nom. Ils semblaient tellement hideux sur le visage lisse de Potter, tellement mauvais et froids sous la cicatrice, que Drago crût avoir rêvé. Mais lorsque le Gryffondor ouvrit la bouche, ce fut la voix sifflante et cruelle de Lord Voldemort qui y en sortit.


- Drago, te voilà sale petit traître à ton sang...


Pâle comme un mort, Drago se plaqua contre le mur sans parvenir à respirer.


- Fais-moi sortir d'ici Drago, et je te récompenserai au-delà de tout ce que tu aurais pu imaginer...


- C... Comment ce...


- RON ! MAINTENANT !


- STUPEFIX !


Le double jet de lumière rouge frappa Potter de plein fouet et il bascula en arrière, les yeux écarlates mangés de haine. Granger se précipita sur le Gryffondor tandis que Weasley lançait des sorts de dissimulation à tout va. Drago se laissa glisser sur le sol en tremblant. Il n'arrivait plus à former aucune pensée cohérente, fixant le corps allongé sans pouvoir empêcher la voix du Seigneur des Ténèbres de résonner sans fin dans sa tête. Il aurait voulu avoir sa baguette, pour avoir au moins l'impression de pouvoir se protéger. Protéger... de quoi ? De Potter ou du Seigneur des Ténèbres ? Des deux ? Est-ce que c'était la même chose à présent ? Granger jeta un coup d’œil à Weasley et ils levèrent le sortilège.

Drago se releva d'un coup et commença à reculer malgré lui, essayant de mettre le plus de distance entre Potter et lui. Le Gryffonfor s'assit difficilement, plus pâle que la mort, mais ayant retrouvé ses yeux verts. Le souffle de Drago se débloqua et il tourna les yeux juste à temps pour voir Weasley pointer sa baguette vers lui.


- Oubli...


- Ron, attend...


La voix rauque de Potter stoppa net son ami avant même que Drago n'ait pu se défendre.


- Harry, on ne peut pas le laisser partir en sachant cela.


- Il pourrait être utile...


- Ah ouais ? Et utile en quoi ? En allant tout répéter à ses amis Mangemorts comme le sale petit cafard qu'il est ? Harry ! On ne va pas faire appel à Malefoy !


- Est-ce que vous pourriez arrêter de parler de moi comme si je n'étais pas là !


Drago se força à s'approcher de Potter malgré le fait que tout son esprit lui hurlait de s'enfuir le plus loin possible. Il croisa les bras dans une faible tentative pour paraître sûr de lui et insuffla le plus de force possible dans sa voix légèrement tremblante.


- Je pense que j'ai le droit de savoir ce qui se passe ici !


- Ah oui ? Et quel droit, la fouine ?


Drago fixa Weasley avec la même hargne que ce dernier. Il ne pouvait pas croire que ce sale traître-à-son-sang lui refuse l'explication, comme si ce pouvoir lui était acquis.


- Ron a raison, Harry. De toutes les personnes que l'on pourrait mettre au courant, Malefoy n'est certainement pas le choix le plus sûr...


Potter s'enfonça pesamment dans le sofa en fixant la fenêtre d'un air vide, tentant de cacher le tremblement de ses mains. Il haussa les épaules comme s'ils étaient en train de parler des nouvelles robes du Ministère.


- Qu'est-ce que ça va changer de toute façon ?


- Qu'est-ce que... ? Oh je ne sais pas Harry, la fin de notre secret peut-être ?


Granger paraissait tout simplement excédée, même s'il était assez évident qu'elle tentait surtout de cacher sa peur. Drago fronça les sourcils en avisant l'air lassé du Survivant ; il pouvait sûrement en tirer quelque chose... Il essayait de toutes ses forces de ne pas penser aux yeux rouges sur le visage de Potter et à la douleur qui pulsait encore sur son avant-bras, se focalisant sur un moyen de convaincre les Gryffondor de lui révéler la vérité. Il n'avait aucun moyen de pression ou de chantage, il allait donc devoir faire appel à leur bon cœur de Gryffondor – même s'il semblait sérieusement ébranlé.


- Harry, tu sais toi-même que c'est une très mauvaise idée. Alors laisse Ron lancer ce sort s'il te plaît et renvoyons Malefoy chez lui.


Apparemment Granger serait difficile à convaincre... Devant l'absence de réaction de Potter, elle soupira et se tourna vers Drago, l'air vaguement contrit.


- Hermione arrête.


La voix tranchante de Potter ne souffrait d'aucune contradiction. Il fixait Drago d'un regard froid et presque indifférent, mais la dureté de ses yeux lui rappelait ceux de son père.


- Harry...


- J'ai dit « arrête », Hermione.


Potter s'était levé et affrontait Granger, menaçant et glacial ; et l'inflexion de sa voix réveillait des anciennes peurs.


- Si je veux que Malefoy soit mis au courant, tu n'as rien à dire. C'est encore à moi de décider ce que je veux faire de ma personne.


Granger fit un pas en arrière en crispant ses doigts autour de sa baguette tandis que Weasley scrutait Potter avec une sorte de résignation. Il leva lentement les mains en signe de paix.


- C'est bon Harry, fais ce que tu veux.


- Mais laisse-moi au moins m'assurer qu'il ne dira rien à personne !


La Survivant regarda son amie d'un air agacé puis hocha la tête raidement. Il se détourna du trio restant et se rassit sur le sofa. Mais d'une manière très différente. Orgueilleuse et contrôlée comme se comportent ceux qui possèdent le pouvoir.


- Malefoy, tend ta main.


- Quoi ?


- Tu crois vraiment qu'on va te laisser aller tout répéter sans aucune protection ? C'est un Serment Inviolable ou rien !


Granger masquait très mal la peur derrière la colère. Elle jetait des coups d’œil furtifs à Potter, comme si elle s'attendait à le voir se transformer à nouveau. En les observant, Drago vit d'un seul coup clairement les liens qui les unissaient. C'étaient des cordes faites de peur, de regret, de souvenirs heureux et de désespoir. Ils se raccrochaient aux lambeaux de leur amitié mais ils ne pouvaient la faire renaître de la terreur et de la colère qui l'emplissait à présent. Drago tendit lentement sa main vers celle de Granger. S'il parvenait à prendre l'ascendant sur ses trois anciens ennemis, isolés et apeurés, il pourrait peut-être enfin regarder sa rédemption dans les yeux. Il planta les siens dans ceux de la sorcière alors que Weasley tendait sa baguette au-dessus de leurs paumes.


- Drago Malefoy, jure-tu ne rien révéler à qui que ce soit des informations que te donneront Harry James Potter, Hermione Jane Granger et Ronald Bilius Weasley ?
- Je le jure.


Drago tressaillit en sentant les filaments dorés s'enrouler autour de son poignet et cisailler sa volonté.


- Jure-tu de ne dévoiler le lieu où se trouve Harry Potter à personne ?


- Je le jure.

 

Le Serpentard lâcha la main de Granger comme si elle l'avait brûlé. Il essuya discrètement sa paume sur sa robe en réfléchissant à toute allure. Weasley avait énoncé le Serment avec beaucoup de précaution et il serait très difficile de le contourner. Il se tourna vers le Survivant assis sur le canapé en se composant un air désintéressé.


- Bien, maintenant que Granger en a fini avec sa petite crise de paranoïa, je peux savoir ce qui vient de se passer ?


Potter lui fit vaguement signe de s'asseoir tandis que Weasley disparaissait dans le couloir sombre du hall et que Granger s'asseyait à l'écart d'eux avec un énorme grimoire, une expression de désapprobation angoissée sur les traits. Drago s'exécuta, cachant son malaise du mieux qu'il le pouvait. Son ancien ennemi le fixait d'un air désabusé et lointain, tellement éloigné du garçon furieux et trop vivant de ses souvenirs qu'il avait l'impression d'être en face d'une mauvaise réplique.


- Malefoy, est-ce que tu t'es déjà demandé comment Voldemort avait pu renaître ? Où comment il avait pu survivre le jour où il a essayé de me tuer ?


Il fixa Potter d'un air interdit, puis secoua lentement la tête en signe de dénégation.


- Ça ne m'étonne pas... Ce qu'il faut savoir, c'est que Voldemort avait peur de mourir. Il était tellement effrayé à l'idée de disparaître en n'étant personne qu'il est allé chercher au plus profond de la magie noire pour survivre à la mort. Il a décidé de faire des Horcruxes. Tu sais ce que c'est ?


- Non, Potter, je n'étais pas exactement dans les parchemins du Seigneur des Ténèbres.


Le Survivant lui lança un regard de mépris pur.


- C'est une forme de magie très noire qui permet de scinder son âme en deux, et de conserver l'autre partie dans un objet au cas où le sorcier mourrait. Ainsi, lorsqu'il est tué, une seule partie de lui-même est en réalité morte. Mais pour accéder à cette immortalité, il faut commettre un acte qui entache ton âme à jamais, il faut commettre un meurtre. Ce qui bien sûr, ne posait pas vraiment de problème à - Voldemort...


- Attend, le Seigneur des Ténèbres avait séparé son âme en deux ?


- Pas en deux, Malefoy, en sept.


- En sept ?!


Drago se mit à réfléchir à toute allure, le souffle court. C'était complètement insensé. Monstrueux.


- Oui, sept Horcruxes. Il y avait le médaillon de Serpentard, son journal intime que ton père avait si gracieusement donné à Ginny au début de la deuxième année à Poudlard, la coupe de Poufsouffle, le diadème de Serdaigle, la bague de sa famille les Gaunt et pour finir Nagini. Avec lui, ça faisait sept Horcruxes. Dumbledore m'a mis au courant au cours de la sixième année alors qu'il avait déjà commencé à chercher ces Horcruxes et à les détruire.


- Comment ? Comment est-ce qu'on pourrait détruire ces... choses ?


- Seulement en utilisant des éléments ou des objets parmi les plus destructeurs : le venin de Basilic, le Feudeymon par exemple...


- Et donc il... vous les avez détruits ?


- Oui. J'en ai détruit un sans le savoir en deuxième année, puis Dumbledore un autre avant la sixième. Les autres, on les a trouvés et tués durant notre fuite en septième année, pendant que tu vivais la belle vie à Poudlard.


- Je ne... !


- Et Neville a tué Nagini – le dernier Horcruxe – durant la bataille finale, et il en est mort. Alors tu vois, normalement, lorsque j'ai affronté Voldemort il aurait dû mourir.


Drago fixa son ancien ennemi avec angoisse. Il savait ce qu'il allait dire, mais il aurait préféré qu'il se taise. Il aurait préféré que Potter ne le regarde pas avec ses yeux morts et sa peau de cadavre et sa cicatrice rouge sang. Mais Potter se délectait des mots acides qui sortaient de sa bouche comme s'ils n'avaient attendu que cette occasion pour vicier l'air.


- Mais apparemment Dumbledore avait omis de m'informer d'un petit détail parce que quand je l'ai tué, Voldemort est entré directement en moi.


Drago eu un mouvement de recul involontaire. Potter le fixait d'un air sinistre, l'amertume suintant de sa bouche comme un poison noir. Il entendit Granger inspirer brutalement à l'autre bout de la pièce et se rendit compte qu'il avait retenu sa respiration. Il déglutit difficilement.


- Alors ça veux dire que...


- Que j'étais le dernier Horcruxe, oui.


Drago essaya de reconnecter cette information à la réalité, à la personne pâle et maigre en face de lui. Il se leva d'un bond, la voix blanche.


- Donc l'âme du Seigneur des Ténèbres est en toi ! Par Merlin, tu ES le Seigneur des Ténèbres !


Le Sauveur s'enfonça dans le sofa, un sourire amer et faux sur les lèvres.


- Tu as tout compris Malefoy...


Il le regardait avec une attention froide, comme s'il observait un spécimen étrange. Et, tout au fond de ses yeux, Drago crût voir la peur et le désespoir, cachés sous la colère et l'amertume. Et il compris que Potter avait tout essayé et qu'il avait renoncé.


- Bon allez Malefoy maintenant tu dégages, j'ai assez vu ta tête de fouine.


Le Serpentard sursauta au ton indifférent de son ennemi. Il semblait s'être totalement désintéressé de lui et s'était penché pour attraper un parchemin jaunâtre sur la table basse. Drago fronça les sourcils. Potter avait complètement changé d'attitude, comme si sa personnalité passait d'un extrême à l'autre sans aucune logique.  Il détourna la tête, décontenancé, pour se retrouver face au visage fermé de Granger qui lui désigna la porte d'un regard. Drago tenta de capter le regard de l'ancien Gryffondor, mais celui-ci semblait agir comme s'il n'existait pas. Granger le tira par la manche et il se dégagea d'un air dégoûté.


- Ne me touche pas.


- Oh c'est bon Malefoy, tu ne vois donc pas que tout cela n'a plus aucune importance...


Figé face à la voix lassée de la jeune femme, il la suivit lentement hors de la salle. Il se retourna une dernière fois pour observer Potter. Assis raidement sur le sofa, blafard et crispé, il n'était qu'un erzatz du garçon qu'il avait tellement haï pendant toutes ces années, pâle copie mangée par la magie noire et par les ténèbres.


oOo

Drago ne savait pas très bien comment il s'était retrouvé à marcher dans les rues du Londres moldu. Il se souvenait vaguement que Granger lui ait claqué la porte au nez après lui avoir fourré sa baguette entre les mains, puis qu'il était resté une bonne dizaine de minute figé tandis que la bâtisse s'effaçait peu à peu à son regard. Et il avait transplané un peu au hasard. Il s'était retrouvé dans un parc froid et abandonné, celui où Blaise se réfugiait quand ils étaient adolescents et où ils avaient passé le temps qu'ils ne pouvaient remplir. Il s'assit sur un banc et y resta un long moment, hébété et sentant cette angoisse qu'il connaissait si bien lui peser sur la poitrine, cette sensation d'oppression lui bloquer la gorge. Il avait l'impression que tout son petit univers qu'il tentait tant bien que mal de maintenir depuis deux ans s'effondrait brusquement, sombrait dans ses vieilles peurs et hantises. Il n'arrivait pas à croire ce qu'il venait d'entendre. Savoir que tout ce qui avait été accompli depuis la Bataille Finale n'était finalement qu'une immense supercherie lui donnait l'impression de couler à pic. Tout ce qu'il avait subi en serrant les dents, tout ce qu'il avait refoulé au plus profond de lui, mais aussi tout ce soulagement... Toute cette délivrance lorsqu'il avait vu le corps du Seigneur des Ténèbres tomber sur le sol... Drago enfouit son visage entre ses mains et enfonça ses ongles dans ses pommettes. Pour l'instant, il avait encore du mal à réaliser tout ce que la révélation de Potter impliquait. Mais il savait ce qu'il avait ressenti là-bas, devant les yeux de son ancien maître. La même terreur qu'auparavant. Intacte et paralysante. Pure et absolue.


Et, plus que tout discours, elle lui prouvait que les ténèbres n'étaient jamais partis.

 

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Merci beaucoup d'avoir pris le temps de lire...

Taion

 
 
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