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au 31 Mai 21 :
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Coincé par l'orage !
Par Gladiator48
Originales  -  Action/Aventure  -  fr
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Chapitre V Immersion et premier baiser

Une fois les pieds sur terre…

 

 

Incroyable ! Mon saut en parachute s’est déroulé sans rencontrer de problème et pour un novice, je me suis plutôt bien débrouillé. Enfin, je pose les pieds sur le sol brésilien, entouré par la vaste forêt que l’on nomme l’Amazonie. Il me suffit que de très peu de temps pour être plongé dans l’ambiance que fait régner une jungle sauvage: cri d’animaux, bourdonnement d’insectes en tout genre, lumière tamisée par l’épaisse végétation qui trône en maître au-dessus de ma tête, un peu d’humidité mélangée à de la chaleur qui n’a rien à voir avec celle du désert et sans parler des nombreux bruits étranges qui brisent le silence à n’importe quel instant. C’est vraiment magnifique, je n’ai jamais eu la chance de voyager dans de nombreux pays, hormis ma terre natale, l’Espagne, l’Angleterre et le Maroc. Mais je n’aurais jamais cru pouvoir un jour me rendre au Brésil et pourtant, même lors de la coupe du monde de football en 2014, ce projet était loin d’être à ma portée ! Mais je n’oublie pas que je ne suis pas là pour admirer le paysage, ni profiter d’un quelconque divertissement. La voix de Lana, dans mon dos, discutant avec Rhodes, me rappelle la priorité et la raison de ma présence en ces lieux: poursuivre ma mission, retrouver mon ami et parvenir à trouver un moyen de revenir dans mon monde ! Mais il me semble que nous avons un invité dans le groupe, l’accent et le ton n’ont rien de familier et pourtant, cette voix est audible à un moment donné dans le film, quand la confrérie se retrouve aux abords du village indigène, prêt à capturer Flynn et Nicole.

Quand je vois la tronche de ce gars, mon dieu…il n’a rien d’un guide charismatique et à mon avis, très peu de gens auraient accepté ces services si celui-ci avait exercé son métier dans la vie réelle ! Vague souvenir, l’acteur en question a joué dans quelques films, souvent réalisés par des producteurs ayant très peu de moyens financiers et techniques. En tout cas, je ne pense pas qu’il ai dû recevoir un prix lors d’une prestigieuse cérémonie réunissant les meilleurs comédiens, réalisateurs ou autre profession du grand écran. Mais qu’es-ce qu’il fabrique ?! On dirait un chien, museau levé, sentant la moindre odeur qui puisse effleurer sa truffe, espérant flairer une proie dont le parfum envahit l’air. Je me retiens de rire, ma moquerie pourrait me faire remarquer et m’attirer les foudres de l’homme ou de l’un de mes compagnons mais la tentation est bien trop grande. Et dire que c’est grâce à cet individu, en suivant la logique du film, que la confrérie du serpent va retrouver dans cette épaisse jungle Flynn et Nicole, alors installés tranquillement dans un village d’indigènes et débusqués au petit matin. Heureusement, mon gorille interrompt cette scène, qui pourrait passer pour une supercherie, et lui tend un des parachutes retrouvé au sol, à l’évidence, celui de nos proies. Lui faisant bien comprendre qu’il tient une réputation de meilleur traqueur de l’Amazonie, il lui ordonne de le prouver en traquant nos victimes. L’homme observe la jungle, les yeux plissés puis commence à s’avancer, en direction d’une étendue d’arbres. Si j’ai bien compris, nous allons devoir nous aventurer en plein cœur de ce territoire très boisé, tellement sauvage et si immense, en compagnie d’un nouveau groupe dont les membres sont totalement différent de celui dans l’avion. Je n’ai jamais compris pourquoi le réalisateur avait intégré trois groupes de figurant étrangers dans la fiction, sans bien sûr oublier la présence de Lana, Rhodes et Edward bien évidemment. Cela pouvait paraître très curieux mais après tout, ce choix n’avait aucune incidence sur le déroulement du scénario et je ne devais pas m’en soucier !

Mais où est Lana ? Bien sur, elle est juste derrière moi, les mains posées sur les hanches, l’air sévère, observant l’échange entre l’homme de type indien et Rhodes. Elle est encore plus belle dans sa tenue de méchante aventurière que d’hôtesse de l’air, tout de noir vêtu, chaussure de marche et un haut révélant une partie de son ventre. Je ne peux pas le voir mais dans son dos est tatoué un dessin de serpent terrifiant, gueule ouverte et crocs acérés, représentant le symbole de la confrérie du serpent. A cet instant précis, peut être en raison du lieu ou du contexte, je ne saurais le dire mais je donnerais tout pour avoir l’occasion d’échanger un baiser ou simplement une caresse et me rapprocher d’elle. Oscar Wilde n’a pas dit un jour que le meilleur moyen de résister à la tentation, c’est d’y céder ? Oui…bien sûr qu’il l’a dit mais le moment est-il propice à ce genre d’échange ? N’ai-je pas d’autre affaire à régler avant de tenter quoi que ce soit avec la belle mercenaire ? La vie est si cruelle, si dure mais à la fois si magique, imprévisible et fantastique ! Depuis que j’ai croisé mon ami dans l’aventure, j’ai comme l’impression d’être encore plus terrifié à l’idée de poursuivre mon périple. Je me suis résigné, très rapidement, à vivre cette histoire jusqu’au bout et à faire en sorte de devenir un personnage à part entière, comme si je n’étais pas un inconnu et donner le meilleur de moi-même afin d’aider la confrérie du serpent à accomplir sa mission. Et depuis que j’ai vu mon ami, malgré que j’avais gardé un mince espoir de le croiser à un moment ou à un autre, pour la première fois dans le film, je peux dire que j’ai peur…mais pour quelles raisons devrais-je être effrayé ? William ne m’a jamais trahi, aucun mensonge n’est jamais sorti de sa bouche et nous n’avons jamais eu besoin d’en venir aux mains pour régler un différent. Pourtant…n’est-il pas en train de vivre un rêve dont on ne veut pas se réveiller ? Et comme tout grand conquérant ayant atteint son but suprême, n’est-il pas prêt à le défendre au prix de sa vie, quitte à sacrifier l’amitié qu’il ressent pour moi ? Quoi qu’il arrive, si il cherche à porter atteinte à la vie de Lana, je ne sais pas ce que je lui réserve. Suis-je prêt à défendre cette belle fleur si rare et sacrifier la vie de mon collègue par tout les moyens ?

 

- Allez beau brun ! Il faut qu’on avance sinon cette pimbêche et son intello vont trouver le deuxième morceau de la lance avant nous !

- En piste tout le monde ! Et je ne veux pas de traînards dans les rangs !, vocifère Rhodes en faisant vite oublier la douce voix de Lana.

 

Lana, par un signe de la tête, m’invite à la suivre dans sa marche alors que le groupe est sur le point de partir. L’amérindien est le premier à ouvrir le chemin, suivis par nous tandis que derrière, Rhodes veille à ce que aucune personne ne faiblisse ou ralentisse le rythme ! Une rude marche nous attends, même si je n’ai aucune information sur le sentier emprunté, ni les obstacles qui peuvent se dresser sur notre chemin. Car dans le film, avant que la confrérie retrouve Flynn et Nicole, on peut les apercevoir seulement lors d’une scène de nuit, alors qu’ils ont installé leur campement au bord d’une rivière, réconfortés par un feu. Même si je n’ai jamais pratiqué de randonné dans un endroit sauvage, je n’ai pas besoin d’en apprendre davantage sur les nombreux périples qui nous attends dans ce milieu si hostile ! Espérons qu’on ne croise pas de bestioles du genre rampante ou cousine du chat domestique. J’en ai des frissons rien que d’y penser, à l’idée d’imaginer une mygale ramper sur moi, prête à enfoncer ses petits crocs venimeux dans ma chair ou bien me retrouver nez à nez avec un félin, bondissant sur le groupe et profitant de ce festin, à la fois si appétissant et si rare dans une jungle aussi reculée. Instinctivement, je tâte avec mes mains mon corps, en partie vers les jambes et la ceinture, à la recherche d’une arme et l’impression d’être nu, totalement à la merci du moindre danger, prend le dessus très rapidement. Il suffit d’une tape dans le dos, pour une fois plus douce que d’habitude, de la part de mon gorille pour me rassurer et me faire oublier ce sentiment que beaucoup de soldats, bien avant moi, ont du ressentir durant une campagne militaire en l’absence d’armement. C’est toujours mieux que rien, je ne demande pas non plus un fusil d’assaut ni même un fusil à pompe, cela est bien trop puissant et bien trop compliqué pour un garçon de mon âge n’ayant jamais user de la violence de cette manière là ! Le plus drôle, enfin dois-je réellement rire de ce que je suis en train de vivre ?! C’est que je ne sais pas comment cela fonctionne et poser la question à l’un de mes confrères me discréditerait, voir je serais humilié par l’un d’eux.

 

- Ne t’en fais pas, autant tu n’auras pas besoin de t’en servir, me rassurant dans ma tête. Sinon, ça doit être comme dans les films ou les jeux vidéos. Il suffit d’avoir le chargeur, de tirer sur la partie métallique nécessaire à armer et après appuyer sur la gâchette quand je le désire.

 

Et qui va être ma cible ? Flynn, Nicole ou alors mon meilleur ami ? Honnêtement, même pour les deux premiers, j’espère que je n’aurais pas à produire ce geste. Sauf si Lana est en danger, dans un cas comme celui-ci, qui sait de quoi je suis capable pour la protéger ? L’arme est à présent dans mon dos, tenant à la ceinture et je me suis assuré que la sécurité est bien enclenchée. Je n’ai pas envie de me prendre une balle dans les fesses ! Il faut continuer, le temps presse et nous avons sûrement pris du retard sur nos cibles qui ont du bien progresser depuis leur saut de l’avion. La chaleur y est supportable mais je n’y suis pas habitué, j’ai toujours connu des temps secs ou alors pluvieux à ce moment là de la saison. De plus, le déclin du soleil dans le ciel nous fait bien comprendre que nous allons devoir augmenter la cadence de marche, trouver un endroit à l’abri et installer le plus rapidement possible notre campement. Dire que nous serons observés par nos ennemis, cette nuit, alors qu’ils seront perchés sur une colline, sans feu, à la merci d’une tribu indigène qui fera son apparition et les emmènera dans un village, au bord d’un lac. Ne suis-je pas en mesure de trouver une solution ? Qu’es ce que j’entends par là ? C’est très simple. Je connais le film par cœur, autant que mes tables de multiplications, que les verbes irréguliers en anglais ou que la plupart des grands repères en histoire que l’on doit apprendre par cœur lorsque l’on passe le brevet. Ne sachant pas si ma mort me conduirait aux portes du paradis ou alors dans ma chambre, comme il y a quelques jours, je n’ose prendre autant de risque dans cette aventure. Et je pense que pour mon ami William, il doit partager le même avis que moi. Nous sommes complètement à la merci du moindre danger, malgré nos connaissances sur tout les points et passages du film mais la seule chose qui peut nous effrayer, c’est que, à cause de notre savoir illimité, ces ressources si importante pour notre progression dans le film pourraient causer notre perte. Peut-être pas à ce moment précis mais je sais que, par exemple dans la scène de l’intervention de la confrérie dans le village, mon ami anticipera sûrement notre arrivée et décidera de modifier le cours de l’histoire, par crainte que je fasse la même chose de mon côté avec la confrérie ! Depuis mon arrivée dans le film mais surtout dès l’instant où j’ai pris conscience de la réalité de la situation et de l’intervention de Will, je me suis retrouvé face à un grand dilemme…

Un jour, Victor Hugo a dit: « Ce dilemme, perte ou salut, aucune fatalité ne le pose plus inexorablement que l’amour. » Cela me fait penser à ce qui m’attends quand je devrais défendre la vie de la belle Lana alors que, en face de moi, se présentera mon ami et ennemi, prêt à régler le conflit comme son cœur lui fera entendre…Une autre citation, quant à ma situation actuelle dans ce monde si étrange et pourtant si merveilleux, me donne froid dans le dos. Elle a été écrite par Gustave le Bon, qui disait: « La nature impose toujours aux êtres cet impérieux dilemme : s’adapter ou disparaître. » Oui, il faut que je m’adapte à ma nouvelle vie, sans me préoccuper de celle qui m’attends de l’autre côté de ce voile si impénétrable et mystérieux qui sépare la fiction de mon monde. Si je dois rester coincer dans ce film, alors je ferais tout pour survivre ! A m’entendre résonner de la sorte, on pourrait croire que j’ai tiré un trait sur mon amitié avec William…

 

Bien plus tard, à la tombée de la nuit. Campement de la confrérie.

 

 

La traversée de la jungle s’est déroulée sans rencontrer de problème en particulier. Quelques bruits, sans que l’on détecte l’auteur du méfait, nous ont rappelé qu’il fallait que l’on reste sur nos gardes. Le pisteur a mené le groupe sans nous perdre mais celui-ci n’a pas tellement réussi à convaincre et ceux qui avaient espéré de découvrir en l’homme un meneur de la jungle ont vu leurs espoirs être étouffés par sa pathétique prestation ! J’ai passé mon temps à discuter avec Rhodes, sur divers sujets, n’ayant pas forcément un lien avec notre mission. Cet échange m’a fait découvrir l’homme qu’il était réellement contrairement à ce que l’on voit de lui dans le film. Je n’ai pas cherché à discuter avec les autres membres de la confrérie, ils ne se sont pas appliqués également en entamer un dialogue en ma présence. J’ai profité également de mes sens de la vision et de l’odorat afin de m’imprégner le plus possible de l’environnement, savourant chaque parfum, odeur inconnue, vision d’arbre, de fleur ou d’animaux en tout genre dès que j’en voyais un. Ces moments ont été riche et agréable à vivre.

Quant à Lana, elle est restée devant nous, suivant de près le pisteur et veillant sur lui comme si elle craignait qu’il s’en aille. Je le savais qu’elle ne lui faisait pas confiance, je crois même qu’elle l’a méprisé dès l’instant où nous nous sommes rencontrés. J’ai essayé de me faire le plus discret possible, de ne pas trop l’observer par crainte que l’on me coince dans mon méfait, qui n’en était pas un non plus ! Elle était tellement belle, le cadre y jouait et l’ambiance qui régnait la rendait encore plus séduisante. Mais comment ne pas lui voler un doux sourire ou un regard pétillant quand celle-ci ose se retourner à plusieurs reprises, le regard tourné dans ma direction et laissant paraître que ma présence ne l’importune pas et que, bien au contraire, elle doit être ravie que je la suive dans son sillage enivrant pour les sens, où son parfum flotte au milieu de la végétation en faisant oublier rapidement l’odeur de la chlorophylle. 

Le feu de camp procure une agréable sensation de bien-être et chaque membre du groupe savoure cet instant, conscient que le pire reste à venir et que l’aventure n’est pas terminée. Heureusement que la plupart se débrouille dans la nature et connaisse quelques techniques de survie car, piètre scout, je ne risque pas d’accomplir quelconque tâche susceptible de subvenir aux besoins pour la survie de mes camarades. Le pisteur et Rhodes sont partis dans la forêt, vers les profondeurs sombres et impénétrables, à la recherche d’un quelconque gibier que l’on pourra déguster après que celui-ci ai été préparé à la broche. Pourvu qu’ils ramènent de la viande de cerf ou de la chair tendre d’un poisson nageant dans les eaux troubles et dangereuses du fleuve brésilien. Quand je pense à toute cette faune qui erre dans la jungle, je ne m’imagine pas en train de déguster une cuisse de chat sauvage ou bien la dépouille grillée d’un petit singe…Rien que l’idée me donne envie de rendre, malgré le peu de contenu alimentaire résidant dans mes entrailles, mais je dois admettre que je n’ai pas bien le choix et que j’ai devoir me contenter de ce que l’on va m’offrir. Qui sait, le steak de singe est peut-être aussi bon que celui de bœuf et cette éventuelle dégustation sauvage peut être que bénéfique pour mes papilles gustatives qui sont souvent habituées à cette nourriture chimique que l’on a tellement l’occasion de dévorer quand on vit dans le monde civilisé !

Pauvre petite bête dont le corps vient d’être embroché par une fine et dangereuse pique bien pointue tandis que sa peau prend une couleur virant à une cuisson à point, laissant un parfum appétissant envahir les narines des mercenaires regroupés autour du feu. L’animal, qui vient d’être ramené par le pisteur, se rapproche de la famille du lapin. Quadrupède, au corps allongé et mince, oreilles longues et museau arrondi, personne n’est capable de me dire le vrai nom de cette créature. Et ce n’est ni Rhodes ni l’indigène qui vont se donner la peine de répondre à ma question, car ils sont bien trop préoccupés à se disputer le trophée que soit disant l’un à traquer et pas l’autre, tandis que le dernier prétend l’avoir chassé dans des fourrés et que sans son intervention, la bête ne serait pas là en train de cuire. Leur petite dispute m’offre un moment où je me permets de rigoler, sans passer pour un imbécile aux yeux des autres qui sont trop affairés à déguster leur morceau de viande, posé dans leurs mains souillées et meurtries par les éléments que nous avons affrontés. Leur inquiétude vis à vis du milieu hostile les pousse à scruter le moindre recoin d’ombre, craignant que quelque chose surgisse et attaque. Le repas est loin d’être savouré et une quelconque amertume vis-à-vis de la cuisson ou de la nature du gibier est rapidement oublié et dépassé par le besoin omniprésent de guetter et de se protéger !

Il commence à se faire tard et petit à petit, le groupe se dissipe tout autour du feu, quittant cette chaleur si agréable et réconfortante, mais allant vers un endroit bien plus reposant: la douceur d’un duvet bien épais à l’intérieur d’une tente. Rhodes me fait bien comprendre que je dois monter la garde pour le premier tour, après qu’il m’ait laissé de quoi boire et manger comme si l’homme craignait que je quitte mon poste afin de subvenir à l’un de ces besoins ! Il est complètement fou, je crois que je me sens bien plus rassuré, assis sur mon tronc d’arbre séché et envahi par la mousse, avec la chaleur du feu me procurant une sensation de réconfort et de sécurité. Bien que la pensée de me retrouver à l’abri, dans une tente, seul dans le noir, pourrait être rassurante, ce moment me fait trop penser à une scène dans Le monde perdu lorsque le Tyrannosaure investit le campement des explorateurs en pleine nuit et décime une partie du groupe, surpris par l’attaque du monstre. Tout est calme autour de moi, il n’y a pas âme qui vive, hormis peut être quelques petites créatures rampantes, dont la taille ne doit pas dépasser mon ongle. Le feu crépite, le bois se consume assez rapidement et je m’active de rajouter quelques morceaux afin de ne pas le laisser crever d’ici l’arrivée du jour, qui est loin d’arriver. Le ruissellement de la rivière, à quelques mètres de moi, provoque une sensation de bien-être, je me trouve à la fois détendu et apaisé par le son qui vient titiller mes tympans comme une douce caresse. Une brise de vent aurait été la bienvenue mais je me contente de ce que la nature m’offre à cet instant précis, savourant tout ce qui passe à porter de l’un de mes sens. Rêveur, je lève la tête vers les cieux, un voile noir et parsemé de petits points lumineux et brillants s’offre à moi, la lune absente de ce théâtre si majestueux pour l’œil humain tandis que je pense à mon ami.

A l’heure actuelle, si la logique du film a été respecté, il doit se trouver à quelques pas de notre groupe mais à plusieurs mètres d’altitude, sur un plateau surplombant la vallée dans laquelle je me trouve. Flynn et Nicole sont censés se rapprocher, sans qu’il se passe quoi que ce soit entre eux, le besoin de se réchauffer prenant le dessus alors qu’ils ne sont pas encore prêt à oser un flirt. Et si William tente une approche avec la blonde, que se passera t-il ? Est-il capable de changer le cours de l’histoire, comme moi avec Lana, et d’écarter le bibliothécaire ? Je connais très bien mon ami et mon intuition me laisse croire qu’il peut arriver à ses fins et trouver l’amour dans le film. L’essentiel pour lui, comme pour moi, car je vis la même expérience avec ma charmante mercenaire, c’est que l’on puisse se retrouver et parvenir à trouver un moyen de revenir dans notre monde. Mais, plus j’avance dans l’aventure et plus le désir de rentrer chez moi s’étouffe peu à peu comme une flamme privée d’oxygène. Mais comment ferais-je si je me retrouvais dans une impasse et dans l’obligation de traverser un mystérieux couloir lumineux ou toute autre forme capable de me téléporter dans mon univers ? Que se passerait-il si Lana ne pouvait pas me suivre et que nos adieux soient si douloureux que je ne supporterais plus de redevenir à nouveau moi-même ? Non ! Je ne dois pas y penser, profiter du moment présent, aider la confrérie et me rapprocher de la belle restent mes objectifs principaux. Ensuite, je dois tenter de discuter avec William et de trouver si il le faut un compromis, sachant que nos deux factions ne risquent pas d’enterrer la hache de guerre ! Suis-je normal ou totalement fou à l’idée de faire passer en priorité un groupe qui m’est totalement inconnu à la place de mon ami, perdu dans cette incroyable aventure comme moi et à la merci d’un quelconque danger ?

 

- Rhodes me surprend de plus en plus. Pour qu’il laisse le premier tour de garde à quelqu’un comme toi, c’est qu’il tient absolument à ce que la mission soit une réussite !

- Détrompe toi. Je crois plutôt qu’il s’est vite aperçu que les autres n’étaient pas du tout motivés pour rester auprès du feu à surveiller. Je crois qu’il y en a un qui ne dort toujours pas, dans le coin là-bas, désignant d’un signe de la tête un des sbires, enveloppé dans son duvet, sursautant au moindre bruit.

- Alors tu es la preuve du fruit de notre prochaine réussite dans cette mission périlleuse. Tu sais, pour une femme qui se sent seule en présence d’autant d’hommes, elle cherche la sécurité et la confiance avant tout chez l’un d’eux, en particulier lors d’une aventure aussi dangereuse.

Tant de douceur et de mystère dans cette voix, mélangés à un regard à la fois envoûtant et charmeur, mon instant de solitude dans cette pénombre angoissante est rapidement oublié dès l’instant où Lana apparaît, après qu’elle soit sortie de sa tente où elle ne parvenait pas à trouver le sommeil selon ses dires. Elle ose marcher sans chaussures, pieds nus, ne craignant pas toutes ces bêtes qui rôdent dans les herbes tandis qu’elle a gardé sa tenue vestimentaire habituelle mais un peu plus courte que celle qu’elle portait après notre saut en avion. Tout chez elle m’intrigue, que ce soit son physique, ses mimiques, sa voix suave dont on pourrait ignorer la nature en sachant que l’émettrice en question est une dangereuse mercenaire. Je n’ai jamais eu de préférence chez une femme, en matière de couleur de cheveux, de corpulence, de l’origine…Peut m’importait tant que je me sentais bien en présence de celle qui faisait battre mon cœur plus fort qu’il ne le demandait. Mais après, pour être honnête, j’ai connu que très peu de relations avec une personne du sexe opposé, mes seules aventures se résument à quelques flirts au collège ou lors des vacances d’été, quand on s’amusait avec William à partir à la rencontre de groupes de touriste dont l’âge se rapprochait du notre. Mais chez Lana, quelque chose en elle m’attire et la raison est sûrement évidente: l’issue de son rôle dans la fiction crée par le réalisateur Peter Winther m’a toujours déplu et je n’ai jamais supporté que celle-ci ne termine pas son périple dans les bras du bibliothécaire. Et pourtant, depuis le début, c’est bien tout le contraire qui se produit en ma présence et par ma faute car je souhaite plus que tout au monde devenir son compagnon de fortune, sentir son parfum et la chaleur de son corps contre le mien. Et avant tout, je veux lui faire oublier l’homme dont elle doit tomber amoureuse ! Mais surtout, je désire que cette beauté soit satisfaite en accomplissant la mission qu’on lui a assigné depuis le début: rendre l’intégralité de la lance à Edward.

Mince…le temps de la réflexion prend le dessus sur la tâche que Rhodes vient de m’assigner il y a une dizaine de minutes et je me hâte de prendre un bout de bois, afin de mélanger les braises brûlantes et rougeoyante aux derniers morceaux qui sont en train de se consumer. Dans la précipitation, je tâtonne de ma main libre le sol à la recherche d’une source naturelle qui va servir à raviver le feu, jetant sans plus attendre le maigre rondin dans le brasier qui me répond par un bruit d’explosion provoqué par la réaction entre la chaleur et la matière inflammable. Cela me rappelle quand papa s’occupait d’allumer et d’entretenir le feu dans le foyer qui se trouve au centre du salon de notre maison, lors des longues soirées où l’hiver était souvent rude. Quelle plaisir je ressentais, assis sur mon petit sofa, à quelques mètres de l’insert, avec mon chocolat chaud, en train de regarder la télévision. Mais petit à petit, les souvenirs et la douceur que me procure la chaleur sont balayés par un sentiment encore plus fort, comme si une puissante vague venait anéantir les fondations d’un château de sable sur une plage ensoleillée. Et ce déferlement, à l’allure humaine et d’une beauté sans égale, semble vouloir se laisser apprivoiser par l’homme, comme si aucune force naturelle ne pouvait lui donner encore plus de force car au contraire, il semble que l’eau semble apaisé, qu’elle veut être maîtrisée par l’homme. Je m’assois sur le tronc d’arbre abandonné par mère nature, il me semble que Lana patiente le temps que je trouve une position confortable, l’échange qui se produit entre nous à cet instant, à travers nos regards et nos sourires, devient alors plus fort que n’importe quelle parole. Je comprends bien évidemment où elle veut en venir et d’un signe de la tête, je l’invite à venir s’asseoir sur mes jambes. C’est comme si les barrières venaient de se lever, même si ce fut le cas dans la bibliothèque ou lors de notre partie de fléchettes, bien qu’avant, il semblait que quelque chose nous retenait, voir nous empêchait d’aller plus loin, comme quand Rhodes nous avait surpris en pleine leçon particulière sur le lancer de fléchettes !

Lana ne laisse pas planer le doute plus longtemps et s’exécute rapidement, prenant soin de s’asseoir en douceur sur mes genoux, qui lui réserve une place qui sera, je l’espère, plus confortable que le tronc d’arbre sur lequel je siège. Son regard est fuyant, son corps émet de légers tremblements et quelque chose semble l’inquiéter. Ai-je gagné le droit de devenir plus intime avec elle et obtenir un doux baiser ? Rien ne peut plus se dresser en travers de mon chemin et il est évident qu’à la suite de ce moment si magique, nos deux corps vont s’unir par le biais de nos lèvres et de nos mains, qui joueront à s’offrir des caresses sur la peau de l’un et de l’autre. Mon cœur bondit dans ma poitrine, prêt à traverser déchirer ma cage thoracique, et les battements qu’il émet me paraissent si bruyant, si fort que cela m’étonne que Lana n’entende rien. Avant d’aller plus loin, discrètement, j’avale ma salive et prend une grande inspiration, gonflant mes poumons, tout en appréciant sûrement pour la dernière fois du doux parfum de la belle. Intérieurement, je rigole car je me doute qu’avec les efforts qui nous attendent prochainement, ce sera bientôt la sueur qui émanera de nos peaux. Comme si une puissante boule d’énergie, cachée au fond de mon être, m’incitait à être courageux et à ne pas craindre une mauvaise surprise, ma volonté de parvenir à mes fins prend le dessus et c’est ainsi que je laisse une liberté totale à mes mains, où la première ose se poser sur la cuisse de Lana, tandis que la deuxième, peut-être la moins assurée, fait le tour de sa taille par derrière et va se nicher sur une partie de son ventre. Au bout de celle-ci, mes doigts ressentent une chaleur si intense que je ferais tout pour qu’elle y reste, à condition que la belle soit coopérante. Il ne manque plus qu’une chose pour que tout soit parfait…un simple regard de sa part suffit pour comprendre si je viens de braver l’interdit ou non. Elle me sourit et plonge ses yeux dans les miens, parvenant même à ne jamais cligner une fois avec ses paupières. Une main douce et déterminée vient se poser sur ma joue, venant exciter les capteurs sensitifs présent sur celle-ci et me procurant une sensation de bien-être immense.

 

- Une mercenaire comme moi désire avant tout la gloire, les richesses et répandre le mal. Mais tout cela ne sert à rien si elle ne peut pas le partager avec un homme qui peut lui apporter tout ce qu’une femme désire par dessus tout.

- Et que désire tu ?

- Toi…plus que n’importe quel trésor qui se cache dans ce monde.

 

Cet échange est si intense et à la fois tellement magique. Des paroles qui peuvent être nominées à la prochaine cérémonie des oscars, tellement Lana y a mis tout son cœur et une immense conviction qu’on ne pouvait pas penser un seul instant que la douce mentait ! Nos visages commencent à se rapprocher lentement, chacun échange des caresses sur le corps de l’autre et tout autour de nous, c’est comme si le silence vient de sonner un glas si puissant qu’aux alentours, la nature se tait et laisse place à un agréable spectacle: le premier baiser passionné et intense entre Lana et moi…

 

 
 
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