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au 31 Mai 21 :
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Drago Malefoy chez les Incas
Par kazuha
Harry Potter  -  Romance/Action/Aventure  -  fr
6 chapitres - Rating : T (13ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 2     Les chapitres     8 Reviews    
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Au British Museum

Annonce de l'auteur : Voilà le deuxième chapitre des aventures de notre beau blondinet. J'espère que le premier vous a plu et que cela en sera de même pour celui-là. Je tiens à remercier Camille pour sa review (toujours aussi fidèle à ce que je vois ^^ Ca fait plaisir ^^).

 

Chapitre 2 : Au British Museum

Après s’être lavé et habillé, Drago sortit sa magnifique BMW noire du garage et il prit la route en direction du célèbre musée britannique. Contraint et forcé (enfin c’est ce qu’il disait), Blaise était venu et boudait à présent sur le siège passager, les bras croisés sur sa poitrine.

- Oh ! Allez, Blaise ! réconforta Drago, une lueur d’amusement dans les yeux. Fais pas cette tête-là ! Tout va bien se passer, tu verras !

- Et gnagnagna, et gnagnagna ! grommela celui-ci, en faisant une grimace pathétiquement enfantine.

Il n’avait rien trouvé d’autre à dire, et le blond se retint d’éclater de rire devant le comportement très puéril de son ami.

- Arrête de te comporter comme un gamin, ça ne te va pas du tout !

Blaise lui tira la langue et ils se fixèrent un moment avant d’éclater de rire. Puis, Drago reprit sur un ton plus sérieux :

- Franchement, j’aimerais que tu m’expliques. Je n’ai jamais compris pourquoi tu le détestais tant. Il a toujours été très gentil avec moi pourtant.

- Je... Je n’ai pas d’explications à te donner. Je crois que c’est... viscéral. J’ai détesté ce type dès que j’ai posé mes yeux sur lui.

- Ce n’est pas plutôt parce qu’il t’a remplacé ? demanda Drago, en lui jetant un coup d’œil suspicieux. Il a pris ta place dans les expéditions et comme je n’avais plus besoin de toi, ça t’a rendu jaloux.

- Bien sûr que non ! Qu’est-ce que tu vas chercher ! s'insurgea Blaise. Jamais, ô grand jamais, je ne serais jaloux de ce type. De toute façon, il fallait que je reprenne le boulot. Ils ne m’auraient pas laissé une année de plus à temps partiel avec des tonnes de vacances, faut pas rêver !

- Alors, c’est quoi ? insista le blond, avide de savoir.

Devant le silence prolongé de son ami, il se décida à reprendre la parole.

- Il me rendait heureux pourtant. Je... hésita-t-il, en faisait une petite grimace de dégoût pour ce qu’il allait oser dire. Je l’aimais...

- Pff ! Tu parles ! répliqua le noir du tac au tac. Qu’est-ce que tu peux dire comme connerie parfois ! Et deux dans la même phrase en plus !

- Mais c’est la vérité, s’offusqua le blond.

- Arrête, Dray ! T’as jamais su me mentir. Je suis le seul à savoir quand tu mens alors ne joue pas à ça avec moi ! Il te rendait heureux... Mais bien sûr ! Tu profitais de lui, ouais ! Et lui, de toi ! Toi, tu avais besoin d’argent à cette époque et il pouvait t’aider dans tes découvertes. Et lui, il avait besoin des bras d’un homme.

- Qu’est-ce que tu peux être chiant parfois avec tes vérités cinglantes ! râla Drago.

- Et tu l’aimais... continua Blaise, ignorant l’intervention du blond. Ha ! Jamais ces mots ne sont sortis de ta bouche, Dray ! T’as même eu du mal à sortir ce mot à l’instant ! Tu ne l’as jamais dit à qui que ce soit, même pas à tes parents !

- Comment peux-tu savoir les sentiments que je lui portais ? répliqua le blond, vexé que son meilleur ami le connaisse aussi bien.

- L’as-tu, ne serait-ce qu’une fois, invité dans ton appartement ? Hein ?

Le noir fixa son ami intensément pour guetter la moindre de ses réactions, mais celui-ci, par le plus grand des hasards, fut miraculeusement absorbé par la route.

- Oh, il pleut ! fit-il, en changeant pas très subtilement, avouons-le, de sujet de conversation.

Connaissant déjà la réponse, Blaise n’insista pas plus. Il fit un faible sourire et jeta une œillade amusée vers le blond qui mettait en marche les essuie-glaces pour nettoyer les fines gouttelettes qui venaient de commencer à s’écraser sur le pare-brise.

- Ce qui m’étonne, c’est que ça ait duré aussi longtemps, continua le noir après quelques minutes de silence. Deux ans ! Mais comment t’as fait pour le supporter tout ce temps alors que la plus longue relation que t’ais jamais eu a duré moins d’un mois ?!

Drago ouvrit la bouche pour répondre, mais Blaise le coupa.

- Et ne me ressort pas le couplet sur : « il me rendait heureux, je l’aimais, et blablabla, et blablabla », parce que je ne te croirais pas. Soit franc au moins une fois dans ta vie !

Le blond lui lança un regard noir qui aurait fait fuir n’importe qui. Puis, son visage devint soudain étrangement vide de toutes émotions, comme s’il ne pensait plus à rien, et il lui répondit d’un ton sincère que le noir ne lui avait plus vu depuis de nombreuses années.

- Eh bien... Peut-être parce que j’en avais assez de me sentir constamment seul à chaque fois que je rentrais à Londres. Cette solitude me rongeait petit à petit de l’intérieur et, lorsque je me retrouvais dans cet immense manoir, je m’apercevais alors à quel point ma vie était vide.

Devant la mine effondrée de son ami, Blaise eut une soudaine envie de le prendre dans ses bras, et il l’aurait fait volontiers s’ils n’étaient pas dans une voiture qui roulait dans les rues de Londres, donc en public, et si ce n’était pas une attitude aussi Poufsouffle. Cette envie partit aussi vite qu’elle était venue lorsque Drago reprit le cours de son explication.

- Peut-être aussi parce qu’il ressemblait beaucoup à...

Il ne réussit pas à finir sa phrase, le nom de Harry Potter s’étranglant au fond de sa gorge.

- Il ressemble à Potter, maintenant ! s’exclama Blaise, qui commençait sérieusement à s’énerver qu’il défende un type qui ne le méritait pas. Décidément, j’aurais tout entendu aujourd'hui !

- Il lui ressemblait, Blaise, bien plus que tu ne le crois.

Zabini tourna vers son ami un visage étonné par la douceur qu’avait pris sa voix et il put voir une immense tristesse voiler ses yeux gris. Son cœur se serra. Il détestait le voir dans un tel état et il se détestait pour avoir engagé cette conversation qui, il aurait dû le deviner, finissait toujours mal pour le moral du blond. Alors, pour lui changer les idées, il tenta de faire un peu d’humour, ce qui, en général, marchait très bien.

- Moi, j’ai une autre explication beaucoup plus plausible.

Drago leva un sourcil intéressé qui prouva à Blaise qu’il avait toute son attention.

- Même si contrairement à tes autres amants, il ne lui ressemblait pas physiquement (mentalement non plus d’ailleurs, parce qu’avoir une guimauve à la place du cerveau, je n’appelle pas ça être intelligent), ils portent pratiquement le même nom.

Le blond, qui avait sourit, amusé par l’expression « avoir une guimauve à la place du cerveau » made by Zabini, fronça les sourcils d’incompréhension et lui jeta des coups d’œil tout en regardant la route (Nda : Ça serait dommage qu’ils aient un accident, lol).

- Comment ça ? demanda-t-il interloqué.

- Eh ben, oui ! Tu n’as jamais remarqué la similitude de leurs noms ?

Drago hocha la tête négativement, attendant la suite avec impatience. Il commençait à se demander si l’annonce de la visite au musée ne lui avait pas fait un terrible choc qui lui aurait abîmé le cerveau. Il était déjà atteint, mais son état a empiré, pensa-t-il. Blaise continua alors son explication.

- Harry Potter... Peter Harris. Peter Harris... Harry Potter. Harry Potter... Harris Peter. C’est bon ? T’arrives à tout capter ?

- C’est bon, Blaise, s’énerva Drago. Je suis peut-être blond, mais je ne suis pas totalement stupide !

- On sait jamais, se moqua le noir, ce qui lui valut un regard noir qui le fit rire.

- Bon, et alors ? Leurs noms se ressemblent un peu, et après ? En quoi ça répond à ta question ? Tu peux me le dire ? Oh, mais tu vas sûrement me dire que j’ai choisi Peter uniquement parce qu’il a pratiquement le même nom que Tu-Sais-Qui ! C’est sûr que je me suis amusé à passer deux ans de ma vie avec lui uniquement à cause d’un putain de nom !

Sa voix suivait le même rythme que sa colère, et au fur et à mesure que celle-ci devenait plus grande, sa voix montait de plus en plus haut, devenant, à la fin, quasiment un hurlement.

- Ça va, calme-toi ! Je voulais simplement te faire rire, c’est tout ! rassura Blaise. Autrement qu’en me ridiculisant... C’est vrai ! En général, quand j’arrive à te faire rire, c’est parce que je m’abaisse à me critiquer moi-même ou tu te moques de mon manque de savoir en histoire ! Et arrête de nommer Harry en utilisant les surnoms de Celui-Dont-On-Peut-Maintenant-Prononcer-Le-Nom ! C’est pas lui qui a voulu le tuer alors qu’il n’avait qu’un an et il a encore moins déclenché la guerre à ce que je sache !

Drago émit un grognement en signe d’accord. Puis, un petit sourire vint naître sur ses lèvres, alors qu’il déclara sur un ton apaisant :

- Et ne t’en fais pas, Blaise. Je t’adore même si tu n’y connais absolument rien en histoire. Et encore, c’est un euphémisme.

- Euh... Je sais pas trop comment je dois le prendre, là... répondit le noir, en parlant plus pour lui-même qu’au blond.

Drago éclata de rire et, comme toujours, cela fit plaisir à Blaise qui n’en demandait pas plus, même si c’était encore à ses dépends. Sa mission remplit, il laissa enfin le blond conduire tranquillement, même si depuis tout à l’heure, l’envie de lui dire une chose importante le démangeait.

oOoOoOoOoOoOoOo

Après un peu plus de trente minutes de route, Drago gara enfin sa BMW devant le fameux British Museum. La pluie avait cessé de tomber depuis longtemps, mais les deux jeunes hommes restèrent encore un moment dans la voiture. Un silence qui ne gêna personne se fit alors, tous deux étant chacun perdu dans ses propres pensées, en fixant un point invisible devant eux. Blaise attendait patiemment que le blond se décide à sortir, refusant de faire le premier pas. Tandis que Drago, lui, réfléchissait au meilleur moyen de (re)poser sa question. Puis, fatigué d’être assis pendant aussi longtemps et voulant prendre un peu l’air, Blaise ouvrit la portière et commença à mettre un pied dehors lorsque la main de Drago le retint par le bras.

- Attend, Zab’ ! Je... J’aimerais quand même avoir une réponse à la question que je t’ai posé tout à l’heure.

- Laquelle ? demanda le noir en fronçant les sourcils pour essayer de se rappeler.

- Celle où je t’ai demandé pourquoi tu n’aimais pas Peter.

Blaise soupira et baissa la tête, essayant de rassembler ses idées pour lui répondre le plus franchement possible, alors que Drago attendait patiemment la réponse de son ami.

- Eh bien, parce que je pense qu’il ne te méritait pas. Tu es beaucoup trop bien pour être avec un type dans son genre.

Blaise lui fit un faible sourire, imité par Drago, avant de sortir de la BMW pour prendre l’air frais. Le blond fit de même, mais ses gestes étaient comme ralentis, encore un peu hagard par ce que venait de dire son ami. Il était extrêmement touché. Il en rougissait presque tellement ça l’avait ému. Il rejoignit alors Blaise qui, adossé au capot de la voiture noire, contemplait l’enseigne du musée.

- Prêt à affronter le fauve en cage ? demanda Drago, un sourire au coin des lèvres.

- Ouais... De toute façon, il faut bien !

Le noir poussa un petit soupir fataliste qui amusa beaucoup le blond. Cela lui rappela alors le comportement désespéré de Harry avant chaque cours de potion avec Severus Rogue, directeur de la maison des Serpentard et persécuteur professionnel et personnel de Harry Potter.

- Essaye de te retenir cette fois-ci ! J’ai pas envie d’être jeté comme un malpropre du musée ! Surtout qu’on a besoin de son aide, alors fais un effort !

La dernière fois que Blaise avait vu Peter Harris, celui-ci l’avait tellement énervé qu’il avait réussi à perdre son habituel sang-froid et il lui avait mis son poing dans la figure. Bizarrement, c’était la seule personne qui le mettait dans un état pareil, et cette fois-là, même si Drago lui avait remonté les bretelles, il avait été extrêmement soulagé.

- Mais d’habitude, c’est pas moi qui...

Le mot qu’il aurait voulu dire était « commence », mais le regard noir du blond l’incita à se taire.

- D’accord, d’accord, capitula Blaise. J’essaierais de faire un effort. Mais s’il ouvre le feu, je serais obligé de dégainer !

Le rire de Drago résonna à ses oreilles, ce qui le fit sourire. Il se releva du capot et le blond prit ça pour un signe de départ. Il commença donc à se diriger vers l’entrée principale, chacun de ses pas résonnant sur le gravier, lorsque la voix grave de Blaise le héla.

- Eh, Dray !

Celui-ci se retourna vers son ami, se demandant ce qu’il pouvait bien lui vouloir, et il s’aperçut qu’il n’avait pas bougé d’un pouce.

- Pendant qu’on est aux confidences...

Drago leva un sourcil intrigué.

- Tu n’as jamais été heureux, Dray. Même avec ton métier qui semble te combler. Et je pense que tu ne le seras jamais, car ton bonheur ne se résume qu’à une seule personne. Alors essaies de faire en sorte de vivre pleinement ta vie en profitant de chaque petits moments de bonheur qu’elle t'offre.

Sur ces derniers mots, Blaise se dirigea vers l’entrée principale du musée, en passant devant un Drago médusé. Ce que son ami lui avait dit lui faisait mal, très mal, mais, même si c’était dur à admettre, il avait entièrement raison. Il se refusait au bonheur, car la seule personne capable d’illuminer sa vie était Harry. Et il ne l’aurait jamais. Il l’avait définitivement perdu.

Une bourrasque de vent souleva ses magnifiques cheveux blonds et la pluie recommença à tomber. Les gouttes d’eau glaciales frappèrent le visage angélique de Drago qui revint brusquement sur Terre. Il courut alors s’abriter dans le vieux bâtiment, rejoignant Blaise qui l’attendait, tandis qu’un éclair zébra le ciel déjà gris.

oOoOoOoOoOoOoOo

Au dernier étage du British Museum, dans le bureau du directeur, un jeune homme de 31 ans triait et signait tout un tas papiers, tous plus barbants les uns que les autres, tout en répondant au téléphone. Il était très beau et respirait la joie de vivre. Cheveux châtains clairs avec des yeux marrons foncés qui, quand ils vous fixent, peuvent voir au plus profond de votre âme. Peau clair, typiquement anglaise, qui donne envie de la toucher tellement elle paraît douce et pure. Sourire enjôleur qui oblige à sourire et qui fait pousser de petits soupirs d’extase tellement les fossettes qui se forment aux creux de ses joues illuminent son visage. Voilà le portrait de Peter Harris, directeur du British Museum et ex-petit ami de Drago Malefoy. C’est le portrait type de l’homme parfait : beau gosse, riche, intelligent, drôle et même, génialissime au pieu (d’après les propos de Drago lui-même).

Ils s’étaient connus au cours d’une mission en Chine. Peter était encore un simple archéologue sans avenir à cette époque, et Drago, un petit chasseur de trésor sans succès. Dans les rues bondées d’un petit village pas très loin de Hong Kong, il fut tout de suite attiré et attendri par ce jeune homme à la peau pâle et aux cheveux d’un blond presque blanc qui ne parlait pas la langue locale, et qui essayait vainement d’expliquer à un vieux monsieur qu’il était anglais et qu’il cherchait à louer un véhicule pour aller à Shanghai. Il l’avait alors abordé avec un petite touche d’humour qui ne l’avait pas fait rire du tout, et s’était gentiment proposé de l’accompagner, allant, de toute façon, dans la même direction. Drago avait accepté, ne pouvant faire autrement, et Peter en fut ravi, déjà sous le charme de notre beau blondinet.

Le début du trajet fut assez pénible. Le jeune archéologue essayait vainement d’entamer une discussion avec son passager, mais celui-ci, pas du tout enclin à parler, ne lui facilitait pas la tâche. Au bout d’un moment, qui parut une éternité, Peter avait réussi à le faire céder et ils passèrent le reste du voyage à parler de tout et de rien. Ils s’étaient découvert de nombreux points communs et s’aperçurent vite qu’ils étaient à la recherche de la même chose : les cendres de Nurhachi, premier empereur de la célèbre dynastie mandchoue (Nda : Bon, je sais, vous allez me dire que j’ai honteusement repris l’objet de début du film Indiana Jones et le Temple Maudit, mais j’avais trop la flemme d’inventer un nom fantasque, lol). Le seul « petit » problème à ce moment-là, c’était que Peter voulait récupérer cette relique pour l’exposer dans un musée, alors que Drago, c’était pour l’argent qu’elle pouvait lui rapporter, évidemment (Nda : Maintenant, vous savez tous que Drago fait ça pour l’argent, plus besoin que je le répète, lol). Ils avaient alors unis leur force pour trouver cet objet précieux : Peter aidant grâce à ses connaissances dans le pays et la langue, et Drago, par son aptitude à éviter les pièges posés.

De retour à Londres avec l’objet désiré, qu’ils s’étaient mis d’accord pour garder avec eux (il trône à présent sur une petite table au milieu du salon du manoir Malefoy), ils s’étaient revus plusieurs fois. Ils avaient bien entendu couchés ensemble, et Drago s’était vite aperçu qu’il ne voulait plus fuir. Peter Harris était donc devenu le petit ami officiel de Drago Malefoy, anciennement SCF (Sans Copain Fixe).

Leur relation a duré en tout et pour tout deux ans. Deux ans de disputes et de réconciliations. Deux ans de voyages et de découvertes. Deux ans, mais toujours pas d’amour pour Drago. Peter l’avait bien sûr vite compris, et il acceptait sans rien dire. Peut-être parce qu’il ne voulait pas le perdre. Peut-être parce qu’il profitait de Drago, lui aussi, comme Drago profitait de lui. Il n’en savait rien et il préférait ne pas savoir. Tout cela était du passé à présent. Cela faisait deux ans qu’ils avaient rompus et, bizarrement, cette rupture avait soulagé autant l’un que l’autre. Il faut dire que les disputes étaient de plus en plus fréquentes et ils commençaient de moins en moins à supporter la présence de l’autre. Ils s'étouffaient mutuellement. On peut d’ailleurs dire que la promotion de Peter est tombée à pic.

Car oui, c’était en partie pour cela qu’ils avaient rompus. Après sept ans de dur labeur en tant qu’archéologue, on lui avait proposé le poste de Conservateur. Mais de pas n’importe quel musée, puisqu’il s'agissait du British Museum, le plus vieux musée du monde et l’un des plus célèbre après le Louvre. Il avait, bien sûr, sauté sur l’occasion et s’était empressé d’accepter. Cela mis définitivement un terme à leur relation, Drago ne pouvant rester plus d’un an dans un même endroit. C’est sur ces derniers mots « Bonne chance » qu’il avait quitté le luxueux appartement de Peter pour retourner dans son manoir, où ses valises, déjà prêtes, n’attendaient plus qu’une chose : partir pour de nouvelles aventures.

Ayant appris la nouvelle de sa rupture, Blaise avait accouru chez son ami pour voir si tout allait bien, et la seule chose que le blond lui répondit quand le noir posa la question était qu’il avait maintenant un billet d’avion en trop, et que c’était embêtant, car il était non échangeable et non remboursable. Cela avait fait rire Blaise, heureux que son ami aille bien. Le lendemain, après avoir longuement pesé le pour et le contre, il déposait sa démission sur le bureau de son employeur et prenait l’avion avec Drago en route pour Bombay, réalisant alors un de ses plus beaux rêves.

Mais ce qu’il faut savoir, c’est que, contrairement à l’opinion de Blaise, ce n’est pas Drago qui a rompu, ni Peter d’ailleurs, mais cette décision, ils l’ont prises ensemble et aucun n’a souffert dans cette histoire. C’était plutôt un soulagement.

Quelqu’un frappa à la porte et sans relever la tête de ses dossiers, Peter grommela un « Entrez », détestant qu’on le dérange en plein travail. La porte s’ouvrit en grinçant, ce qui le fit grimacer au son strident, et lui rappela que l’homme d’entretien n’avait pas fait son boulot alors qu’il lui avait demandé de huiler cette porte il y a déjà une semaine. Il faudrait que je pense à le virer un jour...

Un toussotement se fit entendre comme pour signaler la présence des individus et Peter leva la tête, passablement énervé, vers les nouveaux venus. Son regard sombre se posa sur un jeune blond aux yeux gris qu’il connaissait bien, et son visage s’illumina de suite.

- Drake ! s’exclama-t-il en se levant et en contournant son bureau pour aller enlacer son ex.

Il passa devant Blaise sans même lui accorder un regard, et serra Drago dans ses bras comme des vieux frères. Le noir, qui avait affiché un sourire forcé et tendu une main par politesse, perdit très vite son sourire et l’envie de mettre son poing dans la gueule à celui qui l’avait littéralement ignoré alors qu’il s’était efforcé d’être poli, lui revint instantanément. Il se calma légèrement en voyant les yeux de Drago qui l’incitaient à se contrôler.

- Qu’est-ce qui t’amène ici ? C’est parce que je te manque, c’est ça ? Ah, désolé Drake, mais... ça ne pourra jamais marcher (enfin remarcher) entre nous, soupira-t-il en mettant une main sur son cœur. J’en suis navré.

Puis, il éclata de rire tout seul et se réinstalla derrière son bureau, ignorant totalement la présence de Blaise qui fulminait intérieurement. C’était comme s’il portait une cape d’invisibilité.

- Et moi ? Je pue la merde ? marmonna Blaise entre ses dents.

Le blond, l’ayant entendu, sourit malicieusement avant de s’approcher de lui et de lui chuchoter.

- Bah, je voulais pas te le dire pour pas te vexer, mais, oui, tu pues. C’est quoi ton nouveau parfum ?

Le noir lui lança un regard furieux qui aurait pu rivaliser avec celui de Malefoy. C’est ça de traîner avec lui pendant des années, il déteint sur nous !

- Mais assieds-toi, je t’en prie ! dit Peter en désignant une des deux chaises en face du bureau et en s’adressant toujours et uniquement qu’à Drago.

Celui-ci obéit et fit un signe de tête à Blaise comme quoi, il pouvait lui aussi s’asseoir même s’il n’y avait pas été invité. Celui-ci jeta un regard rempli de haine à l’homme en face de lui et il s’assit en ayant décidé de bouder.

Blaise détestait cet homme qui le lui rendait bien. Au début de leur relation, Drago avait présenté Peter à son meilleur ami et le jeune homme s’était senti tout de suite rejeté sans aucune raison. Il avait essayé pendant un long mois de sympathiser avec le noir pour faire partie de cette famille qu’ils formaient à eux deux, mais Blaise ne lui avait laissé aucune chance. Alors Peter avait abandonné sa sympathie et s’était mis à se comporter comme lui, lui envoyant des piques à chaque fois qu’il en avait l’occasion, ou alors tout simplement, en l’ignorant. C’en était presque devenu un jeu. Drago s’amusait bien à les voir se vanner et il tenait un petit carnet où il dessinait de petites barres à chaque fois que l’un réussissait à clouer le bec de l’autre. Pour le moment, Blaise était en tête, mais Peter était un adversaire redoutable et il le suivait de très près.

Ce dernier posa ses coudes sur son bureau et joignit ses mains, une lueur malicieuse dans les yeux.

- Alors, Drake ! En quoi puis-je t’être utile ?

- J’ai besoin d’une équipe pour partir en expédition.

- Ah ! s’exclama-t-il pas le moins du monde étonné. Jamais tu ne t’arrêtes, n’est-ce pas ? Toujours en vadrouille à travers le monde, à la recherche de nouveaux trésors !

- Toujours, dit Drago, le visage stoïque, un petit sourire aux lèvres.

- Quel trésor convoites-tu cette fois ? Le trésor des Templiers ? La boîte de Pandore ? Ou peut-être mieux, le Saint Graal ?! Ou encore le trésor des pharaons caché dans la cité d’Hamunaptra ? Et puis, tu vas faire l’erreur de lire le livre des morts et Imhotep va se réveiller. Et il va falloir que tu le remettes dans son tombeau pour sauver une jeune demoiselle en détresse. Enfin, dans ton cas, ça serait un jeune damoiseau.

Drago, toujours sans réagir, se demandait si son ex n’avait pas regardé un peu trop le film La Momie. Blaise, lui, fixait Peter comme si c’était un taré échappé d’un asile quelconque, ce qu’il pensait réellement. Tandis que le directeur essuyait des larmes dû au fou rire qu’il venait d’avoir. Il se calma ensuite et reprit sur un ton plus sérieux cette fois.

- Bon, tu dois aller où ?

- En Amérique du Sud.

- En Amérique du S...

Il s’arrêta, fixant Drago avec des yeux ronds, sachant très bien ce que le blond recherchait.

- Tu ne t’ais quand même pas mis en tête de trouver la cité perdue de l’Eldorado ?

Le blond se contenta de hocher légèrement la tête de bas en haut et son sourire s’agrandit.

- C’est de la folie, Drake ! s’énerva Peter. Tu sais mieux que moi que tout ceux qui ont essayé de trouver cette cité ont échoué et se retrouvent à présent perdus en pleine jungle, mort de faim et de soif.

- Oui, mais moi, je ne suis pas comme tous ces crétins et je trouverais cette cité parce que...

- Parce que tu es le grand, l’irrésistible Drago Malefoy, c’est ça ? coupa Peter, hors de lui.

- Ce n’est pas tout à fait ce que j’allais dire mais... oui aussi.

Le directeur tenta de se calmer, mais lorsque l’ex-Serpentard était comme ça, c’est-à-dire, prétentieux et imbu de lui-même, cela l’énervait au plus haut point. Malheureusement pour lui, cela arrivait pratiquement tout le temps. Les rares fois où Drago faisait tomber son masque, c’était dans l’intimité, et encore, il fallait qu’il soit en confiance. En deux ans, Peter n’avait vu le vrai Drago Malefoy, l’homme qui se cache derrière le masque, qu’une seule fois.

C’était le 31 juillet de leur première année de relation. Après y être entré sans avoir été invité, il avait trouvé le blond affalé par terre en train de pleurer dans la salle de bain de son manoir. Il l’avait alors pris dans ses bras pour le consoler et l’avait entendu murmurer le prénom de Harry. Il l’avait ensuite forcé à se lever et à s’allonger sur le lit de la chambre la plus proche. Après s’être précipité au salon, là où se trouvait le seul et unique objet moldu qu’il avait accepté d’acheter : le téléphone, il avait appelé la seule personne capable de comprendre ce qui se passait et qui pourrait consoler son homme : Blaise Zabini. Celui-ci, étonné que Peter l’appelle, avait commencé à l’envoyer paître, mais la voix inquiète de son interlocuteur l’avait tout de suite fait se montrer attentif et, après qu’il lui eut expliqué l’étrange situation, Blaise avait accouru chez Drago. Peter, qui ne comprenait rien, avait demandé des explications au noir qui ne lui dit que l’essentiel, ne s’attardant pas sur les détails.

En gros, il était question d’un homme qui s’appelait Harry Potter, dont Drago était amoureux et dont c’était l’anniversaire aujourd'hui. L’explication avait duré même pas une minute, le temps que Blaise atteigne la chambre où pleurait encore le blond. Et après un dernier regard à Peter plein de reconnaissance dans ses yeux noirs, il lui avait demandé de rentrer chez lui et avait refermé la porte sur lui, le laissant sans voix. C’était la première et la dernière fois que Blaise l’avait regardé de cette façon. Peter rentra donc chez lui, et le lendemain, il retourna voir comment allait Drago, avec tout de même un peu d’appréhension. Mais celui-ci était redevenu lui-même, c’est-à-dire, impassible et froid, comme si ce qui s’était passé hier n’avait jamais eu lieu.

L’année suivante, à la même date, Peter, qui ne voulait pas revivre cette scène inquiétante où le blond avait montré autant de faiblesse, avait tout fait pour l’occuper et le distraire pour qu’il ne sache pas que c’était le 31 juillet. Il l’avait emmené au restaurant, puis au cinéma, et en rentrant, ils avaient fait l’amour comme des bêtes pour essayer de lui faire oublier, l’espace d’un instant, son amour pour Harry Potter, le petit chanceux qui avait réussi à voler le cœur de Drago Malefoy.

Pendant cinq longues années où le blond avait réussi à oublier le Survivant, c’était la seule et unique fois où il avait fait une rechute. Blaise avait de plus en plus espéré, au fil des années, que le blond finirait par s’en remettre définitivement, mais il s’était aperçu que c’était impossible. Même s’il savait que dans sa tête, il avait tout oublié de Harry Potter, jusqu’à son nom, il n’en était pas de même dans son cœur. C’est pour ça qu’il refusait d’en parler, qu’il refusait de prononcer son nom, car à chaque fois, son cœur lui rappelait qu’il ne l’avait pas oublié, loin de là.

- Parce que quoi, alors ? reprit Peter.

- Parce que je l’ai trouvé, sourit Drago, malicieusement.

- Qu’est-ce que tu as trouvé, s’énerva-t-il.

- Ce que tu convoitais tant il y a quelques années encore.

Le directeur arrêta tout mouvement, comme si on avait fait un arrêt sur image sur lui. Il en oublia même de respirer. Ce fut seulement lorsque de petites tâches noires apparurent devant ses yeux qu’il reprit conscience de son état et qu’il lui fallait de l’air, et vite.

- Tu l’as trouvé ? répéta Peter pour avoir confirmation, ce que le blond fit par un hochement de tête positif. Tu as réussi à te procurer la carte ?

Nouveau hochement de tête de la part de Drago.

- Comment ? demanda un peu abruptement le jeune homme qui avait soif de savoir.

- En ayant une main chanceuse au poker. Une main très chanceuse.

- Montre-la-moi ! s’exclama Peter qui bondit sur ses jambes comme un gamin surexcité.

Drago fit une grimace significative pour Peter qui leva les yeux au ciel, exaspéré par le comportement du blond.

- S’il te plait ! soupira-t-il.

Le blond afficha un sourire ravit et mis une main dans la poche intérieure de son manteau sous le regard empressé de Peter. Puis, avec une lenteur calculée, il sortit le vieux morceau de parchemin plié et le déposa délicatement sur le bureau. Le directeur souffla d’admiration et Blaise eut un petit rire moqueur, se disant qu’il n’y avait que des tarés pour réagir comme ça, à la simple vue d’une carte toute moisie. Sans faire attention au noir, Peter mit ses lunettes et déplia, avec toute la délicatesse qu’il lui était offerte, le parchemin posé devant lui. Il fut vite déçu lorsqu’il s’aperçut qu’il n’y avait rien d’inscrit à part une croix et des pétroglyphes. Mais un nouveau sourire orna ses lèvres et il releva légèrement la tête vers Drago, une lueur dans les yeux.

- Il y a un code, n’est-ce pas ? « Inti illuminera tes pas ». C’est une énigme ? Et tu as trouvé la solution ?

Le sourire de Drago s’accentua et ses yeux furent plus brillants que jamais.

- Dis-moi que tu as réussi à déchiffrer le code, supplia Peter.

- J’ai réussi à déchiffrer le code...

- Et ?

Peter était au bord de la crise de nerfs. Il était énervé de ne pas avoir trouvé cette carte, alors que ça faisait des années qu’il la cherchait. C’était même lui qui en avait parlé à Drago. Énervé de ne pas avoir pu déchiffrer le code en premier. Énervé de ne pas connaître ce code et que Drago sache et qu’il ne s’empresse pas de le lui dire. Énervé tout court, parce que cette carte existait et qu’il avait cessé d’y croire.

Drago s’empara de la carte sous les yeux intrigués de Peter. Il s’approcha de la fenêtre, affichant toujours son sourire qui voulait dire : « Moa, je sais et pas toaeuh... », ce qui accentua la colère intérieure du jeune directeur. Puis, sans qu’il s’y attende, Drago leva la carte à la lumière du jour et il put voir, même de là où il était, que quelque chose avait changé. La carte semblait plus... complète. Il s’approcha lentement, très lentement de Drago, et arrivé à sa hauteur, il lui prit la carte des mains. Le blond avait un sourire moqueur devant l’air béat de son ex, mais aussi de victoire, parce qu’il avait réussi à l’impressionner (ce qui était en soi un exploit, car Peter Harris était réputé pour ne jamais être étonné par quoi que ce soit. Une momie aurait pu se réveiller et se balader dans les couloirs de son musée, il lui aurait simplement dit : « Bah alors, ma belle ! Tu t’es perdue ? »).

- Incroyable, réussit à souffler le jeune homme.

Il tourna la tête vers Drago, mais cette fois, il ne souriait plus et le regardait sérieusement, fronçant les sourcils.

- Je ne peux pas t’aider, Drake. Je suis désolé.

- Pourquoi ? s’exclama le blond qui ne cacha pas sa colère soudaine.

- Parce que même si tu as cette carte, je doute fortement que tu réussisses à déchiffrer le second code.

- Et comment sais-tu qu’il y a un second code ?

Peter se retourna, surpris de l’intervention inattendu de Blaise, et le regarda pour la première fois depuis qu’il était entré dans son bureau. C’était aussi la première fois que celui-ci osait prendre la parole depuis que Peter l’ait snobé, mais il n’avait pas pu s’en empêcher, car il était vexé que l’homme qu’il détestait soit plus perspicace que lui.

- Parce que, mon très cher Blaise (celui-ci grimaça à cette appellation), tu apprendras qu’un « X » n’as jamais, jamais, marqué l’emplacement d’un quelconque trésor ou même d’une cité perdue !

Il retourna s’asseoir derrière son bureau en déposant la carte sur celui-ci, le plus loin possible de lui comme pour la rendre à son propriétaire. Drago était furieux et il se planta devant lui, posant ses mains violemment sur le meuble d’acajou.

- Je suis capable de déchiffrer le second code, hurla-t-il. Je sais que j’en suis capable !

Peter avait légèrement tremblé devant la colère du blond, mais il s’était vite reprit, répliquant sur un ton calme.

- Tu essaies de t’en convaincre... Mais si tu n’y arrives pas, que feras-tu une fois arrivé là-bas ? Tu t’enfonceras dans la forêt au-delà de l’indication de la carte, ne voulant pas abandonner la partie aussi facilement, et tu mourras comme tous les autres. Et qu’est-ce qui restera du grand Drago Malefoy ? Un cadavre croupissant au fond de la jungle qui servira de repas aux fauves et aux cannibales, s’ils veulent bien de toi pour nourriture. Au bout de quelques semaines, quand on sera sûr que tu ne reviendras jamais, tu auras seulement droit à un article en dernière page d’un vieux journal que personne ne lit et tout le monde aura oublié ton nom le lendemain.

Peter avait dit ça d’un ton amer et Drago, qui semblait toujours aussi furieux, afficha un petit sourire narquois qui ne plut pas du tout au jeune homme.

- Je ne suis pas comme ton père. J’ai réussi à avoir un objet qu’il n’avait pas en sa possession et qu’il recherchait ardemment.

Au souvenir de son père, les yeux sombres de Peter se voilèrent de tristesse.

Richard Harris (Nda : J’ai voulu rendre hommage à notre premier Dumbledore qui restera pour moi le seul et l’unique), archéologue réputé dans le monde des Moldus, avait depuis toujours une obsession : trouver la cité de l’Eldorado. Il ne le faisait pas pour l’or ou la gloire, contrairement à d’autres, mais tout simplement pour le savoir. Étant adolescent, il avait lu un livre passionnant sur les mythes et les légendes (il essayait de battre le record du monde de celui qui lit le plus de bouquins) et il avait été captivé par cette légende qui semblait tellement réelle. Il avait alors voyagé à travers le monde pour se documenter le plus possible dans les plus grandes bibliothèques. Il avait passé toute sa vie à récolter des informations sur la cité et lorsqu’au cours d’une expédition dans la capitale du Pérou, à Lima, ils trouvèrent, lui et des amis archéologues, le manuscrit de Gaspar de Carbajal, caché dans les sous-sols de l’Église de la Merced, un espoir vint renaître dans son cœur.

Depuis ce jour, il n’avait de cesse de trouver cette carte qui le conduirait vers son obsession et il ne vivait que pour ça. Peter lui en voulait pour cela. Son père ne s’était jamais occupé de lui, ou très peu, préférant sa légende à sa propre famille. Mais lorsque celui-ci disparut au cours d’une de ces expéditions qu’il organisait régulièrement pour trouver l’Eldorado, même sans la carte, il avait repris le flambeau et avait poursuivi les recherches de son défunt père. La jungle amazonienne étant devenue une phobie, il n’était à la recherche de la carte que pour récupérer cet objet introuvable qui aurait pu éviter la mort de son père. Mais malgré ses recherches incessantes, il ne l’avait pas trouvée, et ne voulant pas faire les mêmes erreurs que son père, il avait accepté cette promotion au poste de Conservateur, et moins de deux ans plus tard, il devenait directeur du musée.

Une colère sourde monta en lui et il jeta un regard noir à son ex qui ne semblait pas le moins du monde désolé ou peiné par ce qu’il venait de dire.

- De plus, continua Drago, la défaite peut, certes, apporter l’oubli, mais la réussite peut apporter la gloire. Et c’est ce que je recherche : une gloire éternelle.

La colère de Peter retomba aussi vite qu’elle était venue et il eut un petit rire moqueur.

- C’est vrai ! J’avais oublié que le grand, l’irrésistible - que dis-je ! - le sublimissime Drago Malefoy a besoin de beaucoup plus que l’argent et la réussite dans sa vie, railla-t-il.

Le blond eut une moue de dédain.

- Je trouverais cette cité ! Avec ou sans ton aide ! Même si je dois avouer - et ça me tue de le dire - que ça sera plus dur sans ton aide.

Il jeta un dernier regard plein de haine au jeune homme, avant de se tourner vers la porte, s’apprêtant à sortir. Blaise comprit qu’il était temps de partir et se leva sans un regard pour Peter. Drago posa sa main sur la poignée de la porte dans le but de l’ouvrir, mais il arrêta son geste lorsque la voix du directeur l’interpella.

- Drake !

Celui-ci se retourna lentement, faignant le désintérêt le plus total, alors qu’à l’intérieur, il jubilait.

- Je sais qu’il y a une expédition d’organisée. Il y a quelques jours, un jeune homme aussi fou que toi, m’a demandé de l’aide, et j’ai accepté à contrecœur. Il faut dire qu’il venait tous les jours pour me demander la même chose et me convaincre. Ça en devenait lassant à force ! Il m’a eu à l’usure ce petit saligaud ! déclara-t-il plus pour lui que pour les deux autres.

Drago sourit à l’entente de cette insulte un peu vieillotte.

- Alors comme je n’ai pas envie que ce jeune homme, très sexy je dois l’avouer, meurt, et que toi, tu as la carte, je vais donc t’intégrer dans l’équipe.

Le regard de Drago brilla quelques secondes et il eut un petit sourire sincère que Peter interpréta comme un merci.

- Par contre, je n’ai aucun avion à disposition. L’équipe est déjà sur place depuis hier.

- T’es vraiment sûr que t’as rien pour moi ?

- Ecoute, Drake ! T’arrives en pleine saison ! Tout le monde a déjà réservé ses places, donc il n’en reste aucune !

- Mais on est hors saison pourtant ! s’étonna Blaise qui ne comprenait pas pourquoi les avions seraient pleins à cette période de l’année. Je suis sûr qu’il le fait exprès pour nous emmerder, ce con !

- La pleine saison pour les expéditions, abruti !

Blaise fit un pas vers lui, furieux, et prêt à se battre, mais il fut arrêté par la main de Drago qui souriait légèrement, amusé par la situation.

- La moindre place sera la bienvenue. Même si c’est au fond de l’avion, ou même pire, à côté des toilettes. Et puis, s’il n’y a vraiment pas de places, on s’assiéra par terre, c’est pas grave. On est prêt à tout pour y aller !

Peter sembla réfléchir un moment, puis un sourire que Drago n’aima pas du tout effleura ses lèvres.

- Prêt à tout, tu dis ?

- Oui... dit le blond méfiant.

- J’ai bien quelque chose alors. L’avion part aujourd'hui à 11 heures.

Il regarda sa montre et ajouta :

- Dépêche-toi de faire tes valises, tu n’as plus beaucoup de temps.

Drago se retourna une nouvelle fois vers la sortie, poussant Blaise qui était encore bien décidé à casser la gueule à ce petit merdeux.

- Je te souhaite un bon voyage, Drago !

Celui-ci s’arrêta deux secondes, tournant la tête vers Peter, et le regarda avec méfiance. Il ne l’appelait jamais Drago, et cela inquiéta beaucoup le blond qui eut, tout d’un coup, un mauvais, un très mauvais pressentiment. Mais il décida d’ignorer la petite voix dans sa tête qui lui criait de ne pas y aller et d’endormir sa méfiance. Il referma donc la porte derrière lui, laissant Peter, avec un air machiavélique sur le visage, seul dans son bureau.

- Oui... Je te souhaite un très bon voyage.

 
 
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