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Désaliéné.
Par haniPyanfar
Harry Potter  -  Romance/Drame  -  fr
7 chapitres - Complète - Rating : T (13ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
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Deuxième partie

Désaliéné.

Auteur : haniPyanfar.

Merci à JKR pour les personnages principaux et à Artoung pour le cadre de l'histoire. Gloire à vous, grandes dames ! ...

 

Deuxième partie.

Lord Voldemort dans toute sa gloire trônait dans le grand salon du manoir Malfoy. Trônait était le mot juste. Partout où il allait, il faisait installer un haut siège de bois doré à la feuille, orné de serpents aux écailles brillantes et aux yeux d'émeraude. Six Mangemorts portant masque et capuche, les mains glissées dans leurs manches, formaient sa garde d'honneur. Il était le Maître absolu du Monde sorcier et dominait ses « humbles sujets » de toute sa magnificence.

Lucius, Narcissa et Draco Malfoy étaient agenouillés à ses pieds, les yeux rivés au sol. Le Seigneur des Ténèbres exigeait d'eux cet acte de soumission depuis que le « Survivant » leur avait échappé, trois ans plus tôt.

« Alors Draco, parle-moi un peu de mon cher Harry Potter. D'après tes messages, il semblerait sur la voie de la guérison ?

--Maître, les médecins moldus ...

--Les charlatans.

--Oui Maître. Les charlatans moldus parlent d'une amélioration de son état mental parce qu'il ne prétend plus être sorcier. Il raconte au psychologue des soi-disant souvenirs d'enfance. Il prétend que chez ses parents ...

--Ses parents sont morts, je m'en suis occupé personnellement.

--Ses parents adoptifs, Maître, les Dursley qui ont disparu pendant la guerre ...

--Yaxley et Avery ont pris soin d'eux.

--Oui Maître. Potter prétend qu'il se cachait souvent dans un placard sous un escalier pour lire. Il empruntait soi-disant beaucoup d'ouvrages dans une bibliothèque moldue, en particulier des contes à propos des fées et des elfes et des légendes sur les sorciers et les mondes magiques. Il en avait, dit-il, la tête farcie. Sa maladie viendrait de là. Mais sa chute et sa blessure au front lui auraient remis les idées en place. Enfin, c'est ce qu'il raconte.

--Et toi, Draco, qu'est-ce que tu en penses ?

--Il ment Maître. A Poudlard, il n'ouvrait un livre que quand il y était obligé. S'il n'avait pas été traîné à la bibliothèque par Granger ...

--Par la Sang de Bourbe Granger, Draco. Dois-je me fendre d'un Doloris pour te rappeler le bon usage des mots ? Dans notre monde, chacun doit être désigné par son rang ou par son titre. Elle n'était rien, cela doit se savoir immédiatement quand on parle d'elle. Le moins possible d'ailleurs. Les Sangs Purs se souillent en prononçant le nom des êtres inférieurs

--Oui Maître. Je vous supplie de me pardonner. A force de fréquenter les Moldus, .il m'arrive parfois d'oublier les imprescriptibles lois sorcières. Le Sang Mêlé Potter n'a jamais montré d'intérêt pour la lecture, Maître. Sa distraction favorite, c'était le Quidditch. Il invente des souvenirs pour tromper les Moldus.

--Et toi, Draco, cherche-t-il à te tromper ?

--Oui Maître. Il ne me parle plus comme à un ancien camarade d'école. Il fait semblant de ne pas me connaître. Il s'adresse à moi comme à n'importe quel autre membre du personnel. Il est rusé, Maître. Il sait se servir de l'occlumencie. Que dois-je faire ? Parlez. Je vous obéirai.

Le silence s'installa, plus effrayant que les paroles. Le Lord Noir se repaissait des tremblements mal contrôlés des trois Sangs Purs échoués à ses pieds. Ils ne payeraient jamais assez cher leur négligence. Il reprit enfin d'une voix doucereuse en accentuant à peine certains mots :

--Continue à veiller sur notre malade, Draco. Il ne doit pas guérir. Tu en es responsable, ne l'oublie jamais. A propos, t'ai-je dit que Nagini commence à se lasser de la viande moldue ? Il aimerait goûter à une chair plus blanche et plus goûteuse. Celle de ta mère lui plairait assez. Penses-y Draco. Et donne-moi de bonnes nouvelles à ta prochaine comparution... Maintenant, disparaissez tous les trois, votre vue m'indispose. »

Ils sortirent à reculons en saluant très bas, la peur au ventre.

- - - -

Harry Potter descendait tranquillement à l'étage inférieur. Il pouvait se promener presque à sa guise dans les couloirs, enfin uniquement dans l'espace réservé aux patients du E. Jones Hospital. Pas question de franchir les portes sécurisées – Alohomora était impuissant face à l'électronique -- ou d'échapper aux caméras de surveillance. Bien sûr, il devait toujours dire à l'infirmière présente où il allait et pourquoi. Mais c'était déjà un gros progrès.

Il portait toujours le pyjama d'hôpital, haut à manches longues, sans agrafes ni boutons et pantalon sans poches à simple ceinture élastique, mais cela ressemblait plus à une tenue décontractée qu'à un uniforme de malade. Il n'était pas bleu clair ou rose, les couleurs attribuées aux patients hommes ou femmes, mais d'un gris neutre. Harry Potter était un malade à part. Une organisation charitable l'avait pris sous son aile. Il était donc un patient particulier, solvable qui plus est, et cela avait ses avantages.

Par exemple, il pouvait aller au premier étage où se trouvait une salle de sport Pas très grande et équipée seulement d'appareils basiques mais s'il voulait reprendre des forces et regonfler ses muscles atrophiés, il devait s'entraîner le plus souvent possible. Cela faisait partie de son plan : prouver aux médecins que sa tête gouvernait son corps.

Il ne demandait jamais : « Quand vais-je quitter l'hôpital ? » Mais il disait en souriant : « Alors, docteur, que pensez-vous de mes progrès ? ». Il savait que les médecins, et en particulier le psychologue, n'étaient pas dupes. Les vrais malades étaient capables de beaucoup de duplicité. Ils mentaient tous avec conviction Mais lui essayait d'être convaincant en se montrant sociable et raisonnable.

Ainsi, il montrait qu'il avait bon appétit et ne chipotait pas sur la nourriture comme autrefois. Du coup, il avait grossi et ses os ne saillaient plus autant aux coudes et sur sa poitrine. Il souriait et discutait avec tout le personnel et même avec les malades légers. Et il ne montrait jamais qu'il était fatigué ou qu'il avait mal à la tête. Ce qui lui arrivait régulièrement quand Draco Malfoy était dans les parages.

Le sport l'aidait beaucoup. La première fois qu'il avait mis un short et un tee shirt pour faire de la marche sur un appareil de musculation, il avait tout de même été effrayé par sa maigreur et aussi par le nombre et l'importance de ses cicatrices. L'accident qui avait failli lui coûter la vie l'avait réellement brisé. S'il voulait s'en sortir, il lui fallait s'acharner et ne surtout pas perdre espoir.

Maintenant qu'il avait lu son dossier, il était même content de grever le budget des Mangemorts en demandant toujours plus de faveurs. Payantes dans cet hôpital pour Moldus, bien sûr ! Les conseils de Pat Johnson, le colosse responsable de la salle des sports, qui entraînait et surveillait les malades en étant toujours prêt à intervenir en cas de pépin, les tenues de sport neuves et de bonne qualité, les produits de toilette, les shampoings, les huiles de massage, tout cela coûtait cher ! Rien n'était gratuit, il le savait ! Et ça le faisait rigoler intérieurement.

Voldemort n'avait sans doute pas pu accéder à sa fortune personnelle à Gringotts. Sauf s'il avait pris le contrôle total de la banque. Mais les gobelins étaient coriaces quand il s'agissait des comptes de leurs clients. Harry ne savait plus où était la clé de son coffre Mais il serait étonnant que les Mangemorts l'ait trouvée. Si jamais il parvenait à s'évader de l'hôpital, il pourrait peut-être récupérer quelques gallions !

Harry Potter était donc d'un optimisme raisonnable en allant se muscler et se refaire une santé en compagnie de deux autres riches malades, encouragé par la voix puissante de Pat Johnson. Il avait ensuite rendez-vous avec tout le staff dans la salle de réunions. Cela faisait trois mois qu'il avait prononcé son premier Accio. Pour lui comme pour les autres patients, on faisait régulièrement en sa présence le bilan de son traitement et de ses progrès.

Ce fut à ce moment-là qu'eut lieu l'attaque.

Une partie du personnel soignant était présent : le Directeur de l'hôpital, le médecin-chef, les deux internes, la « Grace » de nuit, le psychologue, plusieurs infirmières, le kiné qui continuait à lui donner des soins spéciaux, et derrière les autres, Draco Malfoy en simple observateur. Harry s'assit devant, face aux « examinateurs » et la conversation s'engagea.

Tout se passait bien, les propos échangés étaient sérieux et courtois. Chacun donnait son avis en une courte phrase. Il y avait des éloges, quelques reproches, un ou deux conseils pour le mois suivant. Tout le monde semblait satisfait. On arrivait à la conclusion quand tout à coup, une douleur fulgurante déchira la tête de Harry. Il eut une fraction de seconde pour penser le mot « Doloris » et il tomba de son siège en se tenant le front à deux mains et en hurlant.

L'atroce souffrance cessa brusquement mais tout son corps se raidit, il se mit à trembler, à tressauter et à pousser des cris inarticulés. Puis il sentit une piqûre à son bras et il sombra dans l'inconscience ... Mais il ne dormait pas. Il ne rêvait pas non plus. Il était ... ailleurs, dans une sorte de ... souvenir. Oui, c'était ça, il se souvenait.

... Il tremblait encore, de terreur, d'angoisse. Répondant à l'appel de Lucius Malfoy, Lord Voldemort arrivait. Il était tellement proche que sa cicatrice au front le brûlait comme du plomb fondu. Ron et Hermione venaient de transplaner. De toutes ses forces, il voulait s'échapper à son tour. La douleur l'empêchait de voir clairement un endroit précis. Il avait sa baguette à la main ... La sensation d'être harponné par le nombril, un tourbillon ... et il était là, debout au bord d'une route obscure. Seul.

Devant lui, pas très loin, il apercevait des lumières. Il marchait sur le bas-côté. Il avait murmuré Lumos et la pointe de sa baguette éclairait juste devant lui l'endroit où il posait le pied. Des voitures le dépassaient ou le croisaient, l'éblouissant de leurs phares. Il était proche d'un village. Il voyait le panneau soudain illuminé par la voiture qui arrivait dans son dos. West Horsley ... Et puis le trou noir ...

Il sursauta violemment et sortit du souvenir en poussant un cri. Aussitôt, une voix reconnaissable lui dit :

« Du calme Potter. Tout va bien. Tu es dans ton lit. Tu as eu une crise ... »

Harry garda quelques instants les paupières closes, le temps de calmer les battements précipités de son cœur. Une bouffée de haine montait en lui. Saloperie de Serpent ! Il lui avait envoyé un Doloris en traitre, en plein milieu d'une réunion plénière, devant le staff des Moldus réunis en conseil ! De quoi anéantir tous ses efforts pour leur faire croire qu'il était sur la voie de la guérison ! Mais il fallait continuer à ruser. La partie qui se jouait était trop importante. La voix détestable reprit :

« Réveille-toi, Potter, tu dois prendre tes pilules. »

Il souleva lentement les paupières et prit un air niais. Il savait très bien le faire. Il s'entraînait tous les matins devant le miroir de son cabinet de toilette. Malfoy était debout près du lit. Il avait pris dans la poche de sa blouse blanche une petite boîte et en sortait deux pastilles bleues.

« Avale ça, tu te sentiras beaucoup mieux après, ajouta-t-il.

Il lui tendait le remède maudit en même temps qu'un verre d'eau. Mais Harry avait déjà décidé de contrattaquer. Pas question de se laisser droguer et pas question non plus que la manœuvre de Malfoy réussisse ! Il se redressa, repoussa les mains tendues et dit d'une voix douce mais ferme : .

--Non, pas tout de suite, je veux d'abord parler au médecin ou au psychologue. Ce n'était pas une crise comme les autres. J'ai eu une sorte de flash. Un souvenir précis. Il faut que j'en parle à quelqu'un.

Le visage de Malfoy se crispa un court instant. La demande de Potter ne faisait pas son affaire.

--Quel souvenir ? Encore tes histoires de sorcier ?

--Non, pas du tout. C'est tout à fait autre chose. Appelez au moins l'infirmière, Monsieur Malfoy.

--Elle est occupée. Tout le monde est encore dans la salle de réunion.

--Hé bien j'attendrai.

Le « malade » se recoucha, tira le drap jusqu'à son nez et referma les yeux. Malfoy s'éloigna de quelques pas puis il dit d'une voix froide qui mit aussitôt Harry en éveil :

--A ta guise. De toute façon, tout le monde sait que tu es fou.

Harry croisa les mains à la hauteur de sa poitrine en appuyant fermement et il pensa en se concentrant le plus possible « Protego ». En l'absence de baguette, son contre-sortilège ne fonctionna pas complètement. Le sort de Malfoy était plus puissant. Harry fut toutefois surpris. Ce n'était pas un nouveau « Doloris » mais un simple «Morphea », un sort d'endormissement.

Il sentit le sommeil le gagner mais avec lenteur. Il eut le temps d'entendre Malfoy se rapprocher du lit. Il ne bougea pas, même quand il sentit une main fraîche se poser sur son front. Puis un doigt caressa très doucement sa vieille cicatrice et une voix beaucoup moins dure murmura :

« Je suis désolé. »

Les pas s'éloignèrent, la porte s'ouvrit et se referma. Harry luttait contre la vague de sommeil. Il ne voulait pas, il ne devait pas dormir. Il mit sa main gauche à la verticale devant son visage à la hauteur du nez et du front, le pouce replié dans la paume, et prononça distinctement « Finite ». C'était une des techniques enseignées par Dumbledore, comme le « Protego ».

« La magie est en toi, lui avait-il expliqué. La baguette sert surtout à la canaliser, à la diriger. Si un jour tu en es privé, tu peux malgré tout réaliser des sortilèges, pas tous évidemment, seulement ceux qui demandent peu de puissance. Fais passer ton fluide magique par tes mains en concentrant ta pensée sur le mouvement qui te semble convenir. Entraîne-toi et trouve le bon geste. Il est différent pour chacun de nous et pour chaque sortilège. »

Harry se souvenait de ses longues séances d'entraînement solitaires. Il en récoltait les fruits. De plus, comme sa magie avait été en sommeil pendant très longtemps, il avait des réserves. Il annula le sortilège du Serpentard et, l'esprit clair, il put réfléchir à ce qui s'était passé.

Malfoy avait-il oui ou non prononcé des paroles ... presque d'excuses ? Pourquoi ne l'avait-il pas forcé à prendre les pilules qui altéraient sa conscience et le plongeaient dans l'oubli ? Il aurait pu le faire en utilisant sa baguette magique puisqu'il avait pris le risque de l'apporter aujourd'hui à l'hôpital, ce qu'il n'avait encore jamais fait. Et pourquoi n'avait-il pas provoqué une nouvelle « crise » pour convaincre plus encore les médecins moldus de sa « folie » ? Malfoy était-il capable de ... remords ? Non. Impossible ...

- - - -

Harry était installé dans le fauteuil, face au Docteur Gouya, le psychologue qui s'occupait de lui depuis le début. Pour une fois, celui-ci l'écoutait vraiment. Le jeune homme avait vérifié d'une légère Légilimencie.

Car ce que le malade racontait était très intéressant pour le thérapeute. Cela semblait véridique. Ce n'étaient pas des chimères, comme cette histoire de sorcier et de mage noir ou ce soi-disant amour de la lecture. Potter n'avait emprunté aucun livre à la bibliothèque de l'hôpital. Il est vrai qu'elle n'était pas très fournie et que les volumes étaient plutôt en mauvais état.

Le souvenir que le malade évoquait et qui, d'après lui, avait provoqué sa crise, était précis, sans références fumeuses à la sorcellerie. Il avait vérifié son exactitude dans son dossier. Le nom du village en particulier, le malade n'aurait pu l'inventer. Pas plus que ce sac à dos qu'on avait trouvé près de lui et dont il ne connaissait même pas l'existence. Potter demandait à le voir. Il disait que cela provoquerait peut-être en lui de nouveaux flashs. Pouvait-il donner son accord ?

Harry avait bien réfléchi à l'histoire qu'il devait raconter. Pour contrer l'effet désastreux de sa prétendue crise, il fallait qu'il soit le plus clair et le plus sensé possible. Il devait parler de son accident. Et, pour justifier sa présence, de nuit, sur une route de campagne, il avait juste ajouté un détail qui sonnait juste : il devait aller à Londres, il avait raté son train et faisait du stop.

C'était plausible. L'important était de ne pas trop en dire. Ne surtout pas donner de détails ! On se faisait toujours piéger. Au moins, ses précédentes séances avec le psychologue l'avaient-elles vacciné contre ce défaut majeur. La vérité était une source claire et peu abondante, le mensonge un ruisseau tumultueux au flot trompeur.

« D'où veniez-vous ? » avait demandé le Docteur Gouya. Ah ça ! Il ne le savait pas encore. Peut-être l'examen de son bagage lui donnerait-il une piste ? Cela provoquerait peut-être un autre afflux de souvenirs ? Harry était persuasif et malgré le scepticisme lié à sa fonction et à des années de pratique, le psychologue pensait qu'on ne risquait rien à accéder à sa demande. Il donna son autorisation.

Le lendemain, Georges « L'Epais » emmena donc Harry dans une sorte de réserve. Trois des murs étaient tapissés de casiers fermés à clef et numérotés. L'interne en ouvrit un que Harry repéra précisément. Une simple serrure, sensible à un Alohomora ... Il en sortit un sac à dos en toile beige, peu volumineux, sale et assez malodorant. Cela faisait trois ans qu'il dormait là, son aspect ne s'en était pas amélioré.

Sur la table au centre de la pièce, Georges sortit ce qui se trouvait à l'intérieur. Rien d'extraordinaire. Des sous-vêtements moldus, un jean, un pull, un blouson kaki, des vieilles baskets, -- c'étaient elles qui sentaient mauvais,-- des affaires de toilette en piteux état, rien qui rappelât qu'on avait affaire à un sorcier. Pas de robe, pas d'écharpe de Griffondor, et surtout, pas de baguette magique.

Harry en avait un peu rêvé. Il savait qu'il l'avait en main au moment de l'accident. Elle éclairait ses pieds d'un Lumos. Elle avait dû voler et les secours n'y avaient pas prêté attention. Ce n'était qu'un vulgaire morceau de bois après tout. Le jeune homme était déçu mais bien sûr, ça aurait été trop beau ...

Georges explorait les deux poches sur le devant du sac, mais elles étaient vides. Pas de papier, pas d'argent, le rapport de police était exact. Mais soudain, quelque chose de bizarre sauta aux yeux de Harry. A l'arrière du sac, il y avait une ouverture et l'interne ne semblait pas la voir ! Une cache secrète, invisible aux yeux des Moldus !

« Je peux le toucher ? demanda Harry, ça m'aiderait peut-être. »

Il n'y avait pas d'interdiction formulée là-dessus. Le sac était vide. Potter ne pouvait rien en faire. Georges lui tendit l'objet en lui disant de faire vite, il n'avait pas que ça à faire --... contenter un petitmorveux qui ne causait que des désagréments ...-- Harry prit le sac et sentit aussitôt la présence au dos d'un objet magique. Il glissa discrètement le bout de sa main dans l'ouverture invisible et ses doigts rencontrèrent une étoffe soyeuse, reconnaissable entre toutes.

La cape d'invisibilité ! Miracle ! Mieux encore que la baguette magique ! La porte de sortie de cet hôpital de merde ! Dans sa joie, Harry faillit se trahir. Mais il fit passer son brusque mouvement pour un sursaut de douleur. Il porta son doigt à sa bouche en se plaignant d'avoir été piqué. Il y avait encore quelques brindilles collées au tissu du sac. Il le rendit à Georges et prit un air chagrin.

« Non, ce sac n'évoque aucun souvenir ...Désolé de vous avoir dérangé pour rien. J'espérais trouver une photo, un papier, quelque chose qui rappellerait mon autre vie ... »

Il en avait les larmes aux yeux et c'étaient des larmes de joie. Mais il était seul à le savoir. Il repéra de nouveau le casier quand l'interne y remit son maigre bagage. La réserve était au premier étage, facile à atteindre et non sécurisée. Maintenant, Harry devait préparer son évasion.

- - - -

Draco Malfoy s'était vanté de son exploit dans ses messages à Lord Voldemort. Il avait provoqué une crise chez Potter et celui-ci avait perdu toute crédibilité auprès du personnel soignant de l'hôpital.

Le résultat ne fut pas celui qu'il escomptait. Le dimanche suivant, le Maître des Ténèbres le convoqua, seul. A genoux devant lui, le jeune homme blond, de plus en plus pâle, entendait la voix doucereuse lui parler sur le ton de la conversation mais en prononçant des paroles terrifiantes.

« Tu as osé Draco ... Tu as osé emporter ta baguette chez les Moldus alors que je te l'avais interdit... Tu as osé en faire usage devant des êtres inférieurs au risque de te faire surprendre ... Et surtout, mon cher Draco ... surtout... tu as osé lancer un Doloris contre Harry Potter ... alors que c'est moi et moi seul... qui aie droit de vie, de souffrance et de mort sur lui ... Tu as osé Draco Malfoy ... Tu vas me le payer et tu ne seras pas le seul ... Faites entrer les deux autres, commanda-t-il aux Mangemorts de garde.

Lucius et Narcissa, aussi pâles que leur fils, s'approchèrent et s'agenouillèrent aux pieds de leur terrible Maître.

« Endoloris ! » éructa celui-ci d'une voix glacée.

Et Draco roula à terre, se tordant sous la douleur, sans que ses parents osent faire le moindre geste.

« Endoloris ! » répéta-t-il.

Cette fois, ce fut Lucius qui reçut le sortilège et tomba. Puis le père et le fils, tremblant et haletant sous le reste de la terrible douleur, se redressèrent comme ils purent.

« Nagini ! appela ensuite le tortionnaire avec un sourire sinistre, tu peux goûter ! »

Le grand serpent ondula, se dirigeant droit vers Narcissa Malfoy qui s'écroula à terre en hurlant de terreur.

« Silencio ! siffla le Maître du Monde; puis il ajouta en Fourchelangue : Juste goûter, Nagini. Au bras. »

Les longs crochets s'enfoncèrent dans la chair. Le sang jaillit des plaies profondes et le serpent le but, sa langue bifide entrant et sortant par saccades de sa gueule ouverte.

« Du Sang Pur, Nagini, régale-toi ! ... Il n'y aura pas de prochain avertissement, reprit Lord Voldemort dans toute sa gloire quand le serpent s'éloigna enfin de sa proie. Draco, emmène ta mère et regarde bien son bras. Tu es la cause de sa souffrance. Reste, Lucius, j'ai à te parler. »

- - - -

Depuis une semaine, Harry préparait son évasion. Maintenant qu'il pouvait compter sur la cape d'invisibilité, rien ne lui paraissait impossible. Il avait, pensait-il, cent pour cent de chances de réussite. Il fallait seulement tout prévoir et particulièrement les divers empêchements, le premier de tous étant curieusement ... Malfoy !

Le Serpentard ne lui lâchait plus la grappe. Il le suivait partout, surgissait à l'improviste, le questionnait sur tout et sur n'importe quoi. On aurait dit qu'il essayait par tous les moyens de lui faire perdre son sang-froid, qu'il le poussait à avoir une nouvelle « crise ». Mais il n'avait plus sa baguette magique sur lui. Harry n'en sentait pas la trace.

Le Griffondor était trop près de sa sortie de l'enfer pour se laisser prendre au jeu de la provocation. Et dans cette lutte sournoise, Sang Mêlé réduit à l'état de Moldu mais rusé, contre sorcier de Sang Pur mais désarmé, il avait facilement le dessus. Il restait calme et courtois en toutes circonstances. Il plaisantait avec tout le monde, même avec la « Grâce » de nuit quand elle lui apportait ses somnifères, qu'il faisait bien sûr disparaître dès qu'il les avait en bouche.

Le personnel soignant ne faisait plus attention à lui et le traitait comme un malade en bonne voie d'amélioration. Seul l'infirmier Malfoy exprimait des doutes. Mais les autres ne l'écoutaient pas. D'ailleurs, ils ne l'aimaient pas beaucoup. Ils sentaient tous qu'il était différent d'eux, ils le traitaient derrière son dos de « blondinet prétentieux » et de « protégé du patron » Ils n'avaient pas tort.

Harry avait tout de même remarqué quelque chose de bizarre. Malfoy avait l'air d'être toujours sur les nerfs. Il rembarrait sèchement les autres malades, il était tout juste poli avec les internes et se montrait même méprisant avec ses collègues S'il ne l'avait pas aussi bien connu, le Griffondor aurait pensé que le Serpentard avait « peur ».

Un jour, pour lui faire une farce, Harry s'était caché derrière la porte dans le réduit à balais et à serpillières. Malfoy l'avait cherché partout, il l'avait appelé d'une drôle de voix un peu tremblante et quand Harry avait brusquement surgi devant lui en lui criant « Bouh ! » dans l'oreille, l'infirmier félon était passé par toutes les couleurs de l'arc-en-ciel. Mais il n'avait pas protesté et il avait seulement paru bougrement soulagé !

Cependant, Harry avait bien autre chose à faire que de s'interroger sur les états d'âme d'un lanceur de Doloris. Il avait une évasion à préparer minutieusement et il s'y consacrait autant que possible, tout en restant en apparence assez indifférent. Il ne devait pas donner l'éveil, d'autant que deux patients dangereux avaient à plusieurs reprises tenté de forcer les portes et que la sécurité avait été renforcée.

Ainsi pensait-il, il irait chercher le sac à dos de nuit, quand la « Grâce » serait occupée à batifoler avec Georges L'épais. Il le dissimulerait dans son cabinet de toilette avec un Evanesco qu'il lui faudrait renouveler de temps en temps. Dès qu'il serait en possession de la cape, l'évasion serait possible.

Mais même invisible, il ne pourrait s'évader de nuit. Le sas était verrouillé, plusieurs caméras surveillaient les lieux en permanence et même s'il était caché sous la cape, le moindre mouvement des portes déclencherait une alarme. De toute façon, le Alohomora ne pouvait rien contre les fermetures électroniques. Il devrait passer les deux portes du sas de jour.

A l'occasion de ses visites chez le psychologue, au rez-de chaussée, il avait fait trois fois un léger détour par le hall d'entrée, en flânant et en observant les lieux sans en avoir l'air. La troisième fois, Malfoy avait surgi dans son dos et il avait ricané.

« Alors, Potter, c'est pour bientôt cette sortie ? Tu crois avoir assez trompé les médecins pour qu'ils te croient guéri ? Ne te berce pas d'illusions ! Tu ne quitteras jamais cet Hôpital ! Tu es fou, Potter ! Définitivement cinglé ! Les Mages Noirs n'existent pas ! Les sorciers non plus ! Dehors, tout est tranquille ! C'est beau, Londres au mois de mai, tu sais ! Ah non, tu ne sais pas ! Ça fait trois ans que tu moisis ici ! Et c'est pas demain la veille que tu franchiras ces portes ! Astucieux, ces Moldus, tout de même, avec leurs serrures électriques ! Pas facile à tromper ces machins-là ! Pas vrai ?

--Moldus ? De quoi parlez-vous, Monsieur Malfoy ? Un jour, c'est vous qui serez dans cet Hôpital à ma place ! Vous inventez de ces trucs ! C'est insensé ! »

Il lui avait cloué le bec, au blond prétentieux ! Il lui avait même fait peur, il en avait l'intuition, avec sa menace voilée. Draco Malfoy était devenu prévisible depuis qu'il était inexplicablement nerveux. Toujours à cran, le Serpentard ! A croire qu'une épée de Damoclès était sans arrêt suspendue au-dessus de sa tête ! Le Lord Noir se montrerait-il dur et sans pitié envers son dévoué esclave ? Comme autrefois les sorciers de Sang Pur avec leurs elfes de maison ? Ce serait un bon retour de bâton !

Mais Harry savait maintenant tout ce qu'il voulait savoir sur le système d'ouverture des portes, de jour, quand un membre du personnel ou un visiteur entrait dans l'aile réservée aux malades mentaux ou qu'il en sortait. La manœuvre serait délicate mais c'était faisable. Par Merlin, la cape d'invisibilité était une bénédiction ! Harry avait son plan.

- - - -

A propos de visiteur, il en vint un qui faillit un jour déstabiliser complètement Harry. Il sut alors que son évasion devenait urgente. Le Directeur le fit appeler dans son bureau mais il n'était pas seul. Lucius Malfoy était présent, assis nonchalamment dans un des fauteuils, sa canne au pommeau d'argent entre les mains. Il caressait la tête de serpent qui l'ornait et mit une seconde avant de lever les yeux sur l'arrivant. Une seconde d'arrogance !

Une seconde de trop ! Harry avait fermé son esprit et pris un air étonné. Pourtant son cœur avait raté un battement. Qu'est-ce que ce Mangemort venait faire à l'hôpital ? Il sentit l'impact du Legilimens et ne montra en retour qu'une simple image.

« Qui est-ce ? Je connais ce visage. Il me fait penser à Malfoy. On dirait lui en plus vieux. Son père, c'est son père ... »

Il était parvenu à diriger le cours de sa pensée au prix d'un grand effort de concentration. Dans son esprit, Lucius Malfoy ne put voir que son propre visage se superposant à celui de son fils accompagné d'un léger sentiment de confusion. Puis Harry détourna les yeux. L'emprise du visiteur se relâcha aussitôt. Après un moment de silence qui pouvait passer pour de la surprise, le jeune homme parvint à dire d'une voix à peu près normale

« Bonjour ... heu ... Messieurs ... Vous m'avez fait demander Docteur ?

--Oui Monsieur Potter. Je vous présente Monsieur Malfoy, le père de Draco, votre infirmier.

--Ravi de vous connaître, Monsieur. Votre fils est ... comment dire ... très attentionné.

--Monsieur Malfoy ici présent n'est pas seulement le père d'un de nos employés modèles. Il représente aussi l'association qui a pris à sa charge la totalité de vos soins et à ce titre ...

--Oh Monsieur ! Comment vous remercier ? coupa une voix un peu tremblante.

Malgré toute sa volonté, Harry était tétanisé par la présence d'un des plus fidèles serviteurs du Maître des Ténèbres. Il avait parlé pour conjurer sa peur et luttait de toutes ses forces contre le malaise qui l'envahissait. Ne pas se trahir ! Pas si près du but ! Lutter ! Lutter encore pour vivre ! Il respira profondément, tendit les mains, saisit l'une de celles du Mangemort et la serra avec effusion ...

Avec horreur ! La main d'un assassin, rouge du sang de nombreuses victimes ! Non ! Ne pas y penser !

« ... Mais vous allez être content ! reprit-il d'une voix plus ferme. Le docteur a dû vous dire que ma guérison est proche ... du moins que mon état s'améliore. Les efforts du personnel soignant n'ont pas été vains, ceux de votre fils en particulier. Vous êtes des bienfaiteurs, vous et les personnes de votre association. Je vous en suis infiniment reconnaissant.

Lucius Malfoy retira sa main assez brusquement. Elle était glacée Il semblait étonné mais pas seulement. Plutôt perplexe ... Insatisfait ... Furieux aussi ... Il se tourna vers le Directeur et lui parla d'une voix froide.

« Mon fils m'a en effet parlé de ...l'évolution intéressante de votre malade. Je constate qu'il ne s'est pas trompé. Notre Maître ... Le Fondateur de notre œuvre ... m'avait demandé de vérifier cette ... bonne nouvelle. Ce qui est fait. Pouvons-nous maintenant nous entretenir ... en privé ?

--... Bien sûr, Monsieur Malfoy ! ... Laissez-nous Monsieur Potter.»

Harry, encore secoué par l'apparition plus qu' inquiétante d'un fidèle de Lord Voldemort, eut tout de même le temps de remarquer le regard un peu vague du médecin. Il comprit en un éclair que Lucius Malfoy avait dû lui jeter un sortilège de confusion. C'était grave ! Le Mangemort pouvait manœuvrer son esprit à sa guise. Quel était son plan ? Quels étaient les ordres de son sinistre Maître ?

Harry devait savoir. Il ferma derrière lui la porte du bureau, puis il posa sa main sur la serrure et pensa fortement : « Silencio ! Alohomora ! » La porte s'entrouvrit sans bruit. La voix froide de Lucius Malfoy parvint à son oreille.

« ... Votre ... malade pourrait-il éventuellement quitter cet hôpital sans risques ? Notre œuvre dispose d'une maison de convalescence au bord de la mer. Nous pourrions y faire admettre Monsieur Potter pour quelque temps. Cela pourrait lui être bénéfique.

--... En effet, Monsieur Malfoy, ... C'est tout à fait possible, compte tenu de ses progrès ...

--Bien. Le temps de prendre nos dispositions. Disons dans quelques jours ?

--... Certainement Monsieur Malfoy ... Il en sera fait selon votre désir ... L'hôpital vous remercie pour ... »

Harry n'attendit pas d'avantage. Il y avait urgence. Il referma silencieusement la porte et se dirigea directement vers la pièce où se trouvait son sac à dos et la précieuse cape. Si quelqu'un lui demandait quelque chose, il pourrait toujours dire qu'il allait à la salle de sport située un peu plus loin. Mais son vêtement gris n'attirait pas les regards. Il n'était pas un malade dangereux, qu'on devait surveiller de près. Il parvint à la réserve sans encombre.

Il eut néanmoins la désagréable surprise d'y trouver deux étudiants stagiaires qui s'y étaient installés pour travailler en paix. Ils levèrent tout juste la tête de leurs livres. Harry eut la présence d'esprit de leur dire :

« C'est madame Cheppers, l'infirmière chef qui m'envoie. Je dois lui apporter un sac qui se trouve ici.»

Ils replongèrent derechef dans leurs cours. Harry put sans problème ouvrir le casier d'un sortilège informulé et sortir sans qu'on lui pose de questions. Il entra dans le premier WC qu'il trouva sur son chemin. La poche secrète lui réserva quelques surprises. Outre la cape, elle contenait le gallion qui servait autrefois à prévenir les membres de l' Armée de Dumbledore grâce au sortilège d'Hermione et le fragment du miroir de Sirius.

Pour le moment, Harry ne pouvait rien en faire. Il se changea. Il flottait un peu dans ses anciens vêtements et ça lui faisait tout drôle de remettre un jean et des baskets. Mais l'ivresse de sa prochaine liberté lui montait déjà à la tête. Il rangea son pyjama d'hôpital dans le sac et se dissimula sous la cape de son père, puis il sortit dans le couloir avec mille précautions. Mais l'objet magique lui était fidèle. Il le rendait invisible aux yeux de tous.

Harry allait se diriger directement vers le Hall mais il craignit de rencontrer Lucius Malfoy. Le Mangemort pourrait-il sentir sa présence, même sous la cape ? Et puis, il venait de se rendre compte qu'il était démuni de tout. Pas de papiers, ça ce n'était pas grave, mais surtout pas d'argent moldu. Or, d'après son plan, il devait prendre le métro, le bus ou peut-être le train. Il ne pouvait rester indéfiniment sous la cape, au risque de se faire bousculer s'il y avait foule dehors.

D'après son plan, il devait « vider » la tirelire posée à côté de la cafetière en salle de repos du personnel. Il rendrait l'argent quand il aurait récupéré quelques gallions mais il eut alors une idée vengeresse. Il savait où était situé le vestiaire des infirmiers. A cette heure de la journée, il n'y aurait personne. Harry n'avait aucun scrupule à « emprunter » de l'argent à Draco Malfoy. Ce ne serait qu'une petite pique personnelle, un clin d'œil, un « souvenir » qu'il laisserait à son tourmenteur.

Il monta à l'étage. Il trouva facilement ce qu'il cherchait. L'armoire métallique au nom de Malfoy .... Un simple cadenas ... Le portefeuille dans la poche du manteau ... Il prit les tickets de métro, la monnaie, l'un des deux billets et repartit.

Il passa devant la porte de sa chambre, la « 17 ». Elle était ouverte mais il n'avait rien à y prendre, même pas l'eau de Cologne offerte par Malfoy. Rien de ce qui se trouvait là ne lui appartenait, il n'y laissait que des mauvais souvenirs. Il s'éloigna, croisant des membres du personnel qu'il connaissait. Mais il n'avait rien à leur dire. C'étaient des Moldus et lui, sous la cape de James Potter, il appartenait à un autre monde.

La partie la plus délicate de son plan était la traversée du sas surveillé par les caméras. Mais Harry avait repéré les lieux. Quand un visiteur se présenta pour sortir, il passa juste derrière lui avant que la première porte de verre ne se referme. Puis il attendit à l'intérieur du sas qui était assez large pour plusieurs personnes. . La deuxième porte coulissait trop vite, il fallait attendre une autre occasion pour se glisser à l'extérieur au moment où quelqu'un entrait.

Ce fut fait avec beaucoup d'adresse. Ses deux complices involontaires ne se rendirent compte de rien. A peine l'un d'eux huma-t-il l'air en fronçant le nez. Mauvaise odeur ! Ce n'était rien. Harry se sentait survolté. L'adrénaline giclait dans ses veines à jets continus. Il sortit au grand soleil, s'arrêta un instant, inspira le parfum délicieux de la liberté, puis il descendit les grandes marches devant l'entrée et partit sans se retourner.

Il marcha longtemps avant d'enlever la cape d'invisibilité. Pour tous ceux qu'il croisa ensuite, il n'était qu'un petit jeune homme en balade, l'air un peu maladif mais souriant à pleines dents, se faufilant parmi la foule indifférente.

Il savait où il allait : direction le Surrey.

Il savait ce qu'il devait rechercher, quelque part au bord de la route, pas très loin du panneau indiquant West Horsley. Il trouverait – avec beau coup de chance – Ou il déchanterait. Tant pis.

Il savait aussi « qui » il allait pouvoir – peut-être -- y rencontrer. Il avait extirpé son nom du tréfonds de sa mémoire. -- Arabella Figgs lui faisant des confidences tout en caressant Pompon ou Kitty ou Noiraude, quelques jours après l'attaque des Détraqueurs, quand elle lui avait révélé qu'elle était la seule Cracmol de sa famille --. Il ne savait pas comment il serait reçu mais il devait essayer.

La nouvelle vie du Survivant, dernier espoir du Monde sorcier, pouvait commencer.

- - - -

Une nouvelle vie commençait aussi pour quelqu'un d'autre.

« Où est Harry Potter ? Il n'est pas dans sa chambre.

--Je n'en sais rien. En salle de sport ?

--Non, il avait rendez-vous avec le Directeur. Un visiteur voulait le voir.

« ... Mon père. Mais il ne devait pas l'emmener aujourd'hui ! Le Seigneur des Ténèbres n'a encore rien décidé à son sujet. Potter aurait-il eu peur ? Aurait-il tenté de s'enfuir ? ... Non, c'est impossible. La surveillance a été renforcée ... Quoique ... »

--Quelqu'un a-t-il vu monsieur Potter ? Il devrait être de retour. Il est parti depuis plus de deux heures ... Georges ?

--Non je ne l'ai pas vu. Mais vous avez raison Draco. C'est inquiétant. Je téléphone aux surveillants du Hall. Cherchez dans les couloirs, dans la salle de télévision, partout où il pourrait être à cette heure-ci...

Un quart d'heure plus tard.

--Alors ?

--Il n'est nulle part. Je lance l'alerte. Tout l'hôpital sera prévenu dans les deux minutes ...

--Incroyable ! Il a disparu. Deux étudiants l'ont aperçu il y a plus d'une heure et demie. Ils l'ont reconnu d'après son signalement. Ils étaient dans la réserve. Harry Potter est venu fouiller l'un des casiers. Ensuite, on perd sa trace ... Draco, qu'avez-vous? Vous êtes blanc comme un linge ! Ce n'est pas votre faute !

--Qu'y avait-il dans ce casier ?

--Un sac avec quelques vêtements. Mais personne ne l'a vu passer les portes ... Ne vous affolez pas Draco ! Il est caché quelque part. On va le retrouver. Il est bon pour la camisole de force.

--Vous ne comprenez pas ! Il est capable de tout ...

Draco Malfoy, complètement affolé, perdait la tête.

« Il s'est sauvé. Je ne sais pas comment il a fait mais il a quitté l'hôpital. Oh ! Maman ! Pardon ! A cause de moi ... A cause de moi ... »

Il criait maintenant, devant tout le personnel soignant et quelques malades médusés.

... Il a des pouvoirs que vous ne soupçonnez même pas, bande d'ignares ! C'est un puissant sorcier ! Il peut même faire de la magie sans baguette ! Tout ce qu'il vous a dit est vrai ! Le Mage Noir existe bien ! C'est le Maître des Ténèbres ! Il va bientôt s'attaquer à votre monde, crétins de Moldus ! Il ne se contentera plus de brûler quelques maisons ou de déclencher des tempêtes ! Potter est le seul qui puisse le combattre ! Il a été désigné pour ça par une prophétie ! C'est L'Elu ! ... Laissez-moi ! Ne me touchez pas, répugnants personnages ! Je suis sorcier moi aussi ... Stupéfix ! ... Sectum Sempra ! ... Lâchez-moi ! Vous me faites mal ! NON ! PAS DE PIQURE ! PERE ! AU SECOURS ! Ils me ... »

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Merci à la Grandissime Artoung qui m'a autorisée à plublier cette suite de son OS Aliéné.

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