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Désaliéné.
Par haniPyanfar
Harry Potter  -  Romance/Drame  -  fr
7 chapitres - Complète - Rating : T (13ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 4     Les chapitres     22 Reviews    
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Quatrième partie.

Désaliéné.

 Auteur : haniPyanfar.

Merci à JKR pour les personnages principaux et à Artoung pour le cadre de l'histoire.

Il n'y a pas que les personnes qui peuvent être aliénées, il y a aussi les peuples. Pour eux aussi, être désaliénés, c'est être libres !

Quatrième partie

West Horsley, maison de Ieronimus Figg.

Mrs Figg avait failli tomber à la renverse quand elle avait découvert Harry Potter dans le salon de son frère. Elle avait sauté au cou de son ancien protégé et lui avait collé deux gros baisers sur les joues, faisant fi de la réserve et de la dignité habituelles des dames anglaises d'un certain âge. Puis, les jambes tremblantes, elle s'était assise sur le canapé et elle avait balbutié des phrases un peu décousues.

« Vous êtes ici ! ... On vous cherche partout ! .. On nous a prévenu de votre évasion ! ... Les Mangemorts sont après vous comme les chiens courants d'une chasse au renard ! ... Il faut avertir le Phénix ! ... Ieronimus, je dois téléphoner ! ... Je t'en prie ... pour une fois ! ... C'est tellement important !

Son frère avait hoché la tête et il était sorti sur sa terrasse pour s'occuper des fameux géraniums et aussi parce qu'il ne voulait pas en entendre davantage sur un sujet qu'il abhorrait. Pendant qu'il disposait, repiquait et arrosait les boutures, les chiens allongés calmement près du portail lui prouvant qu'aucun « esprit maléfique » ne rôdait dans les parages, Arabella avait repris ses esprits et avait fait montre d'une grande maîtrise de la situation.

« Je vais prévenir mes contacts. En moins d'une heure, tout le réseau sera au courant et nos espions ne se mettront plus en danger pour avoir de vos nouvelles ! Vous nous avez fait une belle peur ! Nous préparions votre évasion de cet hôpital moldu mais ce n'était pas facile et tout à coup pfft ! vous disparaissez ! Enfin du moment que vous êtes sauf ! »

Complètement abasourdi, Harry avait essayé de digérer cet afflux de nouvelles. Ainsi, le Phénix existait toujours. Il y avait tout un réseau qui résistait à Voldemort. On l'avait recherché, retrouvé. Il n'était pas aussi seul et abandonné qu'il l'avait cru. A part Mrs Figg, qui étaient les membres de l'Ordre ? Ses amis étaient-ils aussi vivants et libres ? Que s'était-il passé pendant ces trois dernières années ?

« Le Roi Georges est prévenu, avait dit Mrs Figg en revenant s'asseoir. Tout va bien.

Elle apportait un plateau avec des rafraîchissements et des petits gâteaux en soupirant d'aise. Elle n'avait plus du tout l'air de « la vieille folle aux chats » tellement méprisée par la tante Pétunia. Ses yeux brillaient, ses cheveux voletaient gaiement autour de son visage, ses joues étaient roses d'excitation. Elle avait un incroyable air de jeunesse. Harry n'en revenait pas.

--Le Roi Georges ? dit-il d'une voix étonnée. Qui est-ce ?

--C'est notre chef, le cerveau du Phénix. Mais vous le connaissez ! Un fils d'Arthur et Molly Weasley ! Un des jumeaux ! Il a échappé à la rafle ! Mais son père et quatre de ses frères sont à Azkaban, les pauvres !

--QUOI ? Qu'est-ce qui s'est passé ? Ron ? Ginny ?

--Non, pas la fille. Elle et sa mère sont consignées à la maison. Obligées par décret, comme beaucoup d'autres sorcières, de n'être que de simples ménagères. Leurs baguettes sont bridées et souvent contrôlées. Une lubie de notre Ministère ! On ne fait pas plus machiste ! Mais Ronald, Fred, Percy et Bill ont été arrêtés avec Arthur. Ils ont refusé de faire le serment d'allégeance à Vous-Savez-Qui. Pour les Sangs Purs, c'était ça ou Azkaban. Seul Georges a réussi à s'échapper quand les Mangemorts et les Détraqueurs ont débarqué au Terrier ! Depuis, il se bat pour nous libérer tous de « l' Oppresseur et de ses sbires », ce sont ses propres mots ! Il en invente sans arrêt de nouveaux ! On se les répète tout bas pour se donner du courage ! Ça nous sert de signes de reconnaissance ! On en a même fait une chanson ! Dans des moments comme ça, il faut bien rire ! »

Mrs Figg avait parlé longtemps et ce qu'elle racontait n'était pas très drôle. La première année surtout, quand tout le monde croyait que Harry Potter était mort. La Gazette du Sorcier l'avait annoncé en première page. Il y avait même une photo magique de sa tombe au cimetière sorcier de Godric's Hollow. Son épitaphe ressortait en lettres claires en dessous du nom de ses parents. Et à côté de la stèle, un fossoyeur appuyé sur sa pioche hochait tristement la tête.

Oh ! Vous-Savez-Qui n'y était pour rien ! Il ne voulait la mort de personne ! Il venait en paix pour redonner au peuple sorcier sa grandeur et sa place dans le monde ! C'était un accident, disait l'article dans la Gazette !. Une automobile moldue avait fauché Harry Potter au bord d'une route. Il était décédé quelques jours plus tard des suites de ses blessures.

Plus personne n'avait entendu parler de lui jusqu'à ce qu'au bout d'un an, des rumeurs commencent à mettre cette version en doute. Alors l'espoir était revenu. Mais les gens avaient peur. Une chape de plomb s'était abattu sur le peuple sorcier. Personne n'osait rien dire. On pouvait si facilement être arrêté et interrogé en présence de Détraqueurs au niveau dix du Ministère ! On vous demandait votre arbre généalogique et malheur à vous si on y découvrait un nom suspect !

« ... Pius Thicknesse, notre Ministre, est probablement sous Imperium, continuait Mrs Figg. Il y a trois ans, il a signé un décret ordonnant à chaque famille sorcière de faire établir la liste de tous ses ancêtres. Au départ, c'était sur sept générations, vous vous rendez compte Harry ? Seule une dizaine de lignées Sang Pur en étaient capables, la nôtre en particulier mais il n'y a pas de gloire à ça. De toute façon, mon frère et moi, nous faisons tache ! ... »

Les bureaucrates du Ministère avaient alors réduit leurs exigences. Il fallait uniquement produire le nom des parents et des grands-parents du côté paternel et maternel. Mais même ainsi, on s'était vite aperçu que de nombreuses familles soi-disant pures avaient des « squelettes dans le placard ». Cela avait été une époque sombre. N'importe qui pouvait être dénoncé comme Sang Mêlé par son voisin. La jalousie, l'envie, la rancune faisaient des ravages dans les cœurs.

« ... Il paraît que Vous Savez Qui descend en droite ligne par sa mère de Salazar Serpentard. Depuis, il exige qu'on s'adresse à lui en l'appelant Votre Seigneurie. Un jeune homme nommé Zacharias Smith a découvert qu'il était apparenté de loin à Helga Pouffsouffle par une de ses cousines, Hepzibah Smith. Alors, Vous-Savez-Qui l'a recruté pour faire partie de sa garde personnelle, ses Chevaliers Mangemorts comme il les appelle. Ils sont quatre, un de chaque Maison de Poudlard. Oui, même un Griffondor s'est laissé tenté, vous vous rendez compte Harry ?

--Vous connaissez leurs noms, Mrs Figg ?

--J'en ai le rouge au front en les prononçant. En plus de ce Smith, il y a un Faucett de Serdaigle, nous sommes cousins mais comme vous le savez, toutes les familles Sang Pur sont apparentées, il y a aussi un Nott de Serpentard, pour lui c'est plus normal, et le Griffondor c'est ... Neville Londubat.

--C'est impossible, Mrs Figg ! Pas Neville ! Ses parents ont été torturés par Bellatrix Lestrange !

--Hélas si, Harry ! Sa famille est l'une des plus anciennes Sang Pur. Il fait partie des AA. Il a rejoint Vous-Savez-Qui il y a un an environ. Lui et les autres paradent aux côtés de « Sa Seigneurie » lors des fêtes données par toutes les familles riches qui veulent se faire bien voir de nos nouveaux Maîtres. C'est affreux Harry ! Notre monde est méconnaissable ! Il y a d'un côté les puissants qui gouvernent et profitent, et de l'autre, les pauvres gens qui subissent et qui ont peur.

--Neville ! Je n'arrive pas à y croire ! Qu'est-ce que ça veut dire, être AA ?

--C'est le plus haut titre de noblesse sorcière. Encore une invention de notre Ministère ! La noblesse n'existe pas chez les sorciers. Nous sommes tous égaux ... Enfin pas tout à fait, je ne suis que Cracmol. Mais Dolorès Ombrage a fait établir une hiérarchie des familles, un système de castes comme autrefois. On est de classe A, B, C, D, selon le degré de pureté du sang. Les B sont les Sangs Mêlés. B1 si un seul parent est moldu, B2 si on en trouve deux dans l'ascendance et là, ça devient grave. .

--Mais c'est horrible ! Et personne ne dit rien ?

--Harry, savez-vous ce que c'est que vivre dans la crainte perpétuelle pour soi-même et surtout pour ses enfants ? Beaucoup de familles ont préféré s'exiler plutôt que de supporter ça ! Et ce n'est pas le pire ! Les C sont ceux dont l'un des parents est une créature magique, pas un « vrai humain », comme dit cette abomination d'Ombrage. La fille de Bill et Fleur Weasley est une C puisque sa mère est à demi Vélane. Quand son mari a été arrêté, elle s'est enfuie en Bulgarie avec la petite. Elle essaye de recruter des alliés là-bas. Ici, elle aurait pu être prise dans une de ces « chasses aux Sang Impurs » organisées par les classes A en toute impunité.

--Mrs Figg, je ne sais pas quoi dire, c'est monstrueux ! Et vous, avez-vous eu des problèmes ?

--Heureusement non Harry ! J'appartiens à la classe D, la plus basse, puisque je suis Cracmol. Mais le sortilège qu'Albus Dumbledore avait posé sur ma maison continue à me protéger. Je n'ai pas été inquiétée, même quand les Mangemorts sont venus à Little Whinging. Ils y ont effacé tout souvenir de vous. Les Dursley sont morts dans l'incendie de leur maison, le saviez-vous ?

--Non Mrs Figg, vous me l'apprenez. Je suis désolé. Ils ne m'aimaient pas mais ils n'avaient pas mérité ça juste parce qu'ils me connaissaient ... Et les sorciers Nés Moldus ? Qu'est-ce qu'ils deviennent ? Est-ce que Ombrage leur a donné une lettre à eux aussi ?

--Même pas. Le Ministère a décidé qu'ils n'existaient pas, que c'était impossible. Celles et ceux qui prétendaient avoir des pouvoirs magiques étaient des faussaires, des usurpateurs, des malfaiteurs même !. On les recherchait pour leur confisquer leurs baguettes magiques, qu'ils avaient soi-disant volées à des vrais sorciers. Certains ont eu le temps de s'enfuir mais on raconte sous le sceau du secret que beaucoup ont été arrêtés, déportés ou même tués par la police.

--Vous voulez dire que les Aurors sont responsables de ces crimes ? Avec Kingsley Shacklebolt à leur tête ?

--Non, les Aurors ne sont pas chargés de cette basse besogne. Le Ministère n'a pas confiance en eux. Leur seule mission, c'est d'arrêter les criminels et de les surveiller à Azkaban. Kingsley Shacklebolt a justement été envoyé là-bas avec d'autres Aurors. Ceux du Ministère sont racistes et n'aiment pas sa couleur de peau. Oui Harry, nous en sommes là ! Une nouvelle police a été créée spécialement pour traquer les « faux sorciers », c'est la Brigade Inquisitoriale.

--Ombrage n'a pas perdu la main. Il y en avait une à Poudlard quand elle était Directrice. Mais Mrs Figg, savez-vous ce qu'est devenu Hermione Granger ? C'est une amie d'école très chère et elle est Née Moldue.

--Non Harry, je l'ignore, mais le Roi Georges pourra vous renseigner. Il prépare votre transfert. Il doit téléphoner en fin d'après-midi. Oh Harry ! Je suis si heureuse ! Maintenant que vous êtes là, nous allons vraiment pouvoir agir ! La chance est enfin de notre côté ! Nous le verrons, le bout de ce tunnel ! Vous êtes notre Espoir ! »

Et un frisson glacé courut dans le dos de Harry. Encore une fois, la pression était sur lui. Il n'était rien qu'un pauvre jeune homme de vingt et un ans, pas plus savant ou plus fort qu'un autre, beaucoup moins sans doute que Georges Weasley et ses amis.

Cette maudite prophétie lui était tombée dessus. Il n'avait jamais désiré ce soi-disant honneur, cette pesante gloire. Il allait devoir assumer et se battre. Comme il l'avait toujours fait. Même dans ce foutu hôpital moldu ! En bon Griffondor qu'il était !

 Mais enfin, Neville ! Qu'est-ce qui t'est passé par la tête ?

o – o – o – o

Prison d'Azkaban, niveau six, bureau du Directeur.

William Montague – le père – relisait pensivement le message arrivé le matin même par le hibou grand-duc du Ministère. Sur recommandation expresse de Sa Seigneurie, Lucius Malfoy était envoyé à Azkaban. Il arriverait dans l'après-midi avec le nouveau contingent de prisonniers. La cause et la durée de son séjour en prison n'étaient pas précisées.

Ni d'ailleurs les conditions de sa détention. Comment devait-il être traité, en malfaiteur ou en « invité » ? Aucun acte de condamnation n'accompagnait le message. Le Mangemort n'était donc pas passé en jugement. Il s'agissait sans doute d'une « lettre de cachet », un caprice de Sa Seigneurie. Le Mangemort avait déplu. Il était envoyé en disgrâce.

Impossible de le mettre au niveau un avec les criminels endurcis. Il n'y ferait pas long feu, sa santé et sa raison n'y résisteraient pas. Le repaire des Détraqueurs était juste en dessous et ils patrouillaient dans les couloirs plusieurs fois par jour. Au niveau deux ? Avec les voleurs et les récidivistes ? Au troisième avec les petits délinquants et les « invités de rang inférieur » ? Quel était le souhait de Sa Seigneurie ?

Ou alors, il fallait le traiter en personnage de marque puisque c'était avant tout un Sang Pur de classe AA, et l'installer au niveau cinq, au-dessus des Aurors de garde, dans le quartier VIP. Oui mais ... Il serait le seul Serpentard au milieu d'une flopée de Griffondors, de plusieurs Serdaigles et de quelques Pouffsoufles qui ne le portaient sans doute pas dans leur cœur ! Tous Sangs Purs ou presque bien sûr, des A et des B1 exclusivement ... Quoique ... il n'en était pas très sûr ...

De très bons éléments par ailleurs, si compétents, si serviables, si gentils avec son aliéné de fils ... C'était dommage de perturber une si bonne organisation par cette arrivée incongrue ! Épineux problème ! Qu'est-ce qui ferait le plus plaisir à Sa Seigneurie ? Le mieux serait de demander conseil. William Montague – le père – se pencha vers le cornet acoustique communiquant avec le bureau voisin du sien et appela :

« William ? J'ai besoin de Percy. Peux-tu aller le chercher ?

--Oui papa, tout de suite. Hamlet sera ravi de te rendre visite.

--William, combien de fois t'ai-je déjà dit de ne pas m'appeler papa quand tu es en service ?

--Oh excuse-moi papa ! J'ai encore oublié ! Je vais quérir Hamlet immédiatement, Sir William !

William Montague – le fils – ne s'était jamais tout à fait remis d'une farce que les jumeaux Weasley lui avaient faite quand ils étaient à Poudlard. Ils l'avaient enfermé dans l' Armoire à Disparaître et le Serpentard y était resté prisonnier pendant plusieurs jours. Il ne brillait déjà pas par son intelligence. C'était un bon poursuiveur au Quidditch, mais à part ça, il n'avait pas inventé le fer à friser la moustache. Après cette pénible expérience, il avait même un peu perdu la boule.

Ainsi, il était persuadé d'être le dernier descendant par les femmes du célèbre écrivain anglais William Shakespeare. Tout ça parce que son père, en établissant l'arbre généalogique des Montague comme Sa Seigneurie l'avait recommandé, était arrivé jusqu'à une certaine Susanna, demeurant à Stratford-upon-Avon, la ville natale du dramaturge et peut-être sa fille ! C'était tiré par les cheveux mais Montague – le fils – n'en démordait pas ! Si on devait avoir des ancêtres moldus, autant que ce soient des personnages célèbres !

Du coup, il s'était lui-même surnommé « Roméo » et donnait aux personnes qu'il côtoyait des noms shakespeariens. Tout le monde jouait le jeu, en particulier les prisonniers VIP du niveau cinq. Ça arrangeait bien leurs affaires. Ainsi, Percy Weasley était-il un Hamlet très convaincant, qui ne manquait pas de soupirer « To be or not to be ... » quand il croisait « Roméo » au détour d'un couloir. Comment croyiez-vous qu'on se faisait passer pour « fou à lier » auprès de « l' Obscurantiste et de ses nullités » ?

« J'ai besoin de vos lumières Percy ... heu Hamlet, dit Montague – le père – quand son fils revint avec la personne demandée. Lisez ceci et conseillez-moi. »

Pas plus que son fils, William Montague ne cassait deux pattes à un pitiponk au niveau intelligence. L'administration d'un lieu stratégique comme Azkaban n'était pas sa tasse de thé. D'ailleurs il préférait le café. « Mercutio » se chargeait de lui en faire parvenir. Une perle, ce Mercutio ! Tellement doué pour le commerce ! Grâce à lui, on pouvait se procurer à peu près tout ce qu'on désirait dans cette sinistre prison

En fait, Montague devait son titre de Directeur d'Azkaban à une particularité essentielle pour ce poste à haut risque : il pouvait produire le plus grand de tous les Patronus, un gigantesque ours des cavernes, comme il en existait aux temps préhistoriques. De quoi faire fuir une bonne centaine de Détraqueurs à toutes jambes – si tant est que ces monstres sans visage aient des jambes ! --

Et son fils un peu barge sur les bords avait été nommé « adjoint du Directeur à titre exceptionnel et provisoire » mais c'était un provisoire fait pour durer longtemps, un genre de CDI moldu si vous préférez. Cela servait à quelque chose d'avoir le Sang Pur, un Ministre dans sa manche et Sa Seigneurie pour Maître vénéré ! Par quelques flatteries et flagorneries, on pouvait obtenir des postes peu fatigants et lucratifs pour soi et sa famille.

Ça rapportait bien, Azkaban ! Ceux qui voulaient obtenir des faveurs ou recevoir des colis de leur famille devaient soit raquer, soit travailler bénévolement pour décharger le Directeur de tout souci. Et ça, les prisonniers VIP du niveau cinq savaient faire, particulièrement les Weasley !

Arthur, dit « le roi Lear », s'occupait de la volière et distribuait le courrier dans toute la prison sans paraître incommodé par la présence des Détraqueurs. Percy « Hamlet » était secrétaire de direction et Bill « Obéron roi des fées » travaillait comme expert comptable car il avait de bonnes relations avec les Gobelins.

Les plus drôles étaient le fameux « Mercutio », poète et ami de Roméo dans la pièce de Shakespeare, en fait Fred, le jumeau de Georges, qui s'occupait du ravitaillement et faisait par la même occasion de « l'import export », et Ron, affublé du surnom de « Juliette », qui supervisait les cuisines !

Hé oui, il n'y avait pas de dames ou de demoiselles Sang Pur ou autre parmi les « invités » d'Azkaban, -- faveur accordée généreusement par Sa Seigneurie -- et d'ailleurs, au temps de Shakespeare, les femmes n'étaient pas autorisées à faire du théâtre, les rôles féminins étaient tenus par des hommes !

Le Ronald enrageait et du coup devenait très crédible en « fou à lier » quand un quelconque Inspecteur du Ministère pointait le bout de son nez ! Il supportait difficilement qu'on évoque devant lui la triste histoire des Capulet et des Montaigu.

Il se souvenait aussi qu'il avait été question de monter la pièce à Poudlard, au temps où Dumbledore voulait rapprocher les Maisons Serpentard et Griffondor. Hermione avait alors proposé Malfoy et Harry pour incarner Roméo et Juliette* ! Totalement dingue, non ?

--Lucius Malfoy ? dit Percy sur un ton à la fois stupéfait et effrayé, après avoir lu la lettre tendue par Montague père.

--Lucius Malfoy ? claironna « Roméo » avec enthousiasme. Il ferait un superbe traitre ! Il manque justement un Iago pour monter Othello ! Oh dis oui papa ... heu Sir William !

--On verra, on verra. Pour le moment, je ne sais pas où le mettre. Qu'en pensez-vous, Percy ?

Percy avait besoin d'un peu de temps pour réfléchir à la question. Il ne pouvait décider seul, il devait consulter le Conseil des VIP. Le Mangemort arrivait vraiment à Azkaban comme un Scroutt à pétard dans un jeu de quilles sorcier ! ( Les quilles s'y redressent toutes seules et les boules reviennent vers le lanceur quand on leur crie « Au pied ! » )

--Ne devrions-nous pas lui laisser ce choix ? reprit-il en ayant l'air d'hésiter. Envoyez-le dans notre salle de réunion dès son arrivée. Nous lui proposerons les diverses possibilités et il décidera lui-même. Ainsi, votre responsabilité ne sera pas engagée. On ne pourra rien vous reprocher.

--Excellent, excellent, Percy ! Vous me retirez une fameuse épine du pied. Vous êtes diplomate, on voit que vous avez travaillé au Ministère pour Madame Ombrage.

--Dolorès Ombrage ! Lady Macbeth !

--... Heu ... Oui fils. Mais ne le crie pas sur tous les toits ! Et c'est d'accord pour ton Iago ! Nous avons l'Auror Shacklebolt pour jouer Othello. Il ne te reste plus qu'à trouver Desdemone ! Dommage que Narcissa Malfoy n'ait pas accompagné son mari en prison ! Allez va Roméo ! Va faire un brin de cour à Juliette ! »

( * Roméo et Juliette version sorcier par Artoung la Grandissime. )

o – o – o – o – o

Lucius Malfoy se tenait debout, fier et méprisant, face à un aréopage de prisonniers, réunis au fond d'une grande pièce, sur une sorte d'estrade. Derrière lui se trouvaient plusieurs rangées de chaises.

« Un théâtre, pensa-t-il dédaigneusement. S'ils comptent m'impressionner ! ... »

Il y avait là plusieurs sorciers de sa connaissance, assez âgés pour la plupart. Il reconnut Xénophilius Lovegood au bout de la rangée. Arthur Weasley, son vieil ennemi, était assis au centre. Ce fut lui qui prit la parole.

« Bonjour, Lucius. Que nous vaut l'honneur de ta visite ?

--En quoi cela te regarde-t-il ? Ce sont mes affaires personnelles.

--Réponds à ma question, Lucius. Que viens-tu faire ici ?

--Juste passer quelques semaines de vacances, Arthur ! Mais j'ignorais que l'endroit était aussi mal fréquenté.

--Bien. Puisqu'il en est ainsi ... Le Directeur nous a chargés de te trouver un logement. Nous avons deux propositions à te faire, ensuite ce sera à toi de choisir. Voici la première. Une cellule est libre au niveau trois, celui des petits délinquants. Son occupant a été libéré aujourd'hui. C'est rustique mais tranquille. Les Détraqueurs n'y viennent qu'une fois par jour et ils ne restent pas longtemps. Mais au moins, tu y serais dispensé de notre compagnie et nous de la tienne

--Ce sera parfait. Moins je vous verrai, mieux je me porterai.

--Je dois tout de même te prévenir qu'il y fait assez froid, que la nourriture est frugale et qu'il n'y a aucune distraction, à part regarder les vagues par la fenêtre grillagée.

--Vous êtes beaucoup mieux lotis ici, si je comprends bien. Vous vous la coulez douce ! J'ai vu en passant que vos cellules étaient ouvertes, elles ont l'air confortables et ça sentait bon du côté de la cuisine. A ce propos, j'y ai aperçu ton fils Ronald, Arthur. Le jeune Montague lui débitait des sottises où il était question d'amour et de nuit sans lune. Quand il m'a vu, le décervelé m'a salué en m'appelant Iago. Lui aussi est fou à lier ?

--Lucius, je t'en prie, ne sois pas si arrogant et écoute notre seconde proposition. Nous nous sommes réunis et nous avons voté ...

--Voté ? Qu'est-ce que c'est que ce cirque ?

--Tais-toi, Lucius ! Il n'y a eu en ta faveur qu'une voix de majorité. Tu as eu bien de la chance. Plutôt que t'envoyer au niveau trois, où les Détraqueurs te voleront tes moindres instants de bonheur et te rappelleront chaque jour tes nombreux mauvais souvenirs, nous t'offrons de te loger ici, dans le quartier VIP. Mais bien sûr ...

--VIP ? « Véritables Importantes Personnes » ? Ce n'est pas parce que vous êtes Sangs Purs ... Quoique, toi là, tu es bien Roger Davies, le joueur de Quidditch ? Ta mère est une ondine, paraît-il. On dit qu'elle a les mains palmées et qu'elle se cache en Ecosse du côté du Loch Ness. Tu es de classe C, je me trompe ?

--N'aggrave pas ton cas, Malfoy ! Ici comme dans notre monde, tous les sorciers sont égaux. Et le sigle VIP désigne les « Vulgaires Internés Politiques » ! C'est ton Maître qui l'a choisi par dérision ! TAIS-TOI ! .... Tu serais donc logé à cet étage, tout au bout du couloir. Je te signale que nous sommes exempté des rondes de Détraqueurs. Tu pourrais sortir tous les jours pour une promenade mais le reste du temps, tu resterais dans ta cellule.

--C'est bien aimable à vous ! Vous me fourniriez de la lecture au moins ?

--Simple précaution ! Pour TOI, Lucius ! Tu pourrais croiser quelqu'un qui se souviendrait un peu trop de ton statut de Mangemort et qui te sauterait dessus pour te punir de tes crimes. Il est préférable que tu ne rôdes pas dans les couloirs. Voilà nos deux propositions, elles ne sont pas négociables. Maintenant, c'est à toi de choisir.

--Qu'est-ce que c'est que cette histoire ? C'est vous qui décidez maintenant ? Où vous croyez-vous ? C'est une prison ici, pas une république ! Vous êtres tous cinglés, c'est ça ? Gardien ! Gardien ! Au secours ! Sortez-moi de là !

--Inutile de crier Malfoy. Tu n'as rien à craindre. Pour le moment. Oui, c'est une prison et nous nous demandons ce que tu viens y faire. Es-tu là pour nous espionner ou ton Maître t'envoie-t-il en exil parce que tu ne lui as pas assez ciré les pompes ?

--CE N'EST PAS MON MAITRE »

Lucius Malfoy tremblait. Il s'appuya d'une main au dossier d'une chaise. Il venait de reconnaître le dernier sorcier qui avait parlé. C'était Amos Diggory. Son fils Cédric avait été tué sur l'ordre de Lord Voldemort à la fin du tournoi des Trois Sorciers, dans ce cimetière où le Portoloin les avaient transportés, lui et Harry Potter. Sa mère en était morte de chagrin.

Le Mangemort réalisa soudain l'étrangeté de la situation. Ceux qui lui faisaient face étaient enfermés à Azkaban pour certains depuis plus de deux ans. Pourtant, ils n'avaient commis aucun crime. C'étaient des victimes du Maître des Ténèbres. Ils avaient tous souffert à cause de ce monstre mégalomane et ils lui proposaient malgré tout de rester parmi eux. Pour lui éviter un séjour trop pénible et le contact avec les Détraqueurs !

Il se redressa et lâcha le dossier de la chaise. Son moment de faiblesse était passé. Il était et resterait un Malfoy. Mais si son corps demeurait droit, son expression avait changé. Son visage était grave et sa voix n'avait plus ce ton mordant qu'il avait employé jusqu'ici. Il reprit :

« Ce n'est plus mon Maître. Il m'a pris tout ce que j'aime, mon épouse, mon fils, mon château, ma liberté. Je n'ai plus rien. Je ne suis plus rien. J'accepte votre seconde proposition avec toutes ses conditions et je jure, par serment sorcier, que je ne vous trahirai pas. Je peux même vous annoncer une bonne nouvelle : Harry Potter est vivant. Il vient de s'évader de la prison moldue où il était enfermé. J'espère qu'il n'a pas été repris. Il est recherché par tous les fidèles de Sa ... de Vous-Savez-Qui.

--Nous sommes au courant Lucius. Nous pouvons communiquer avec l'extérieur. Arthur s'occupe de la volière de la prison L'un des hiboux travaille pour nous. Harry est en sécurité. Et tu peux appeler Lord Voldemort par son nom. Ici nous n'avons rien à craindre.

--Croyez-vous ? Ce n'est pas sûr ! Le Maître des Ténèbres a des espions partout. Il est au courant pour les groupes de résistance. Il prépare une rafle. Je connais des noms, des lieux, des dates. Si vous pouvez envoyer des messages, prévenez vos amis.

--Es-tu capable de traitrise, Lucius ? Nous mentirais-tu ?

C'était Amos Diggory qui avait repris la parole. Il regardait fixement le Mangemort repenti. Il ne semblait pas le croire. Sans doute faisait-il partie de ceux qui n'avaient pas « voté » pour lui.

--Non Amos, je ne mens pas, répondit Lucius Malfoy d'une voix ferme et claire. Je n'essaye pas de vous induire en erreur. Je dis la vérité Je le jure sur la tête de ma femme et sur celle de mon fils. Ce n'est pas trahir que renier un tel Maître Je me range à vos côtés. Sans doute ne serai-je pas d'un grand secours. Les Malfoy sont en disgrâce depuis longtemps déjà. Mais le peu que je sais, je vais vous le dire. Vous en ferez ce que vous voudrez ... »

La vérité sort souvent de la bouche des enfants ou des doux dingues qui leur ressemblent. Lucius Malfoy faisait un Iago très convenable. Sauf que lui ne trahissait pas par envie et par jalousie. On pouvait lui reconnaître un certain panache. Il allait jusqu'au bout de sa défection et de son reniement. C'était un ouvrier de la dernière heure mais il ne demandait aucun remerciement, aucun « paiement ». Il avait juste choisi son camp. Définitivement.

o – o – o – o

Quelque part dans le sud de l'Angleterre.

Harry Potter marchait d'un pas lent le long du mur magique qui protégeait le QG de l'Ordre. Il était encore abasourdi par tout ce qu'il avait découvert en quelques jours.

Il avait quitté West Horsley le lendemain de la visite de Mrs Figg. Au moment du départ, Ieronimus lui avait serré les mains très fort en lui recommandant d'être prudent. La maison lui serait toujours ouverte, en cas de besoin. « Pourvu que cette guerre se termine vite et bien ! » avait-il dit Il était finalement plus au courant de ce qui se passait dans « l'autre monde » qu'il ne voulait l'admettre !

Un banal taxi moldu attendait Harry devant la porte.. Les chiens n'y avait décelé aucune trace de magie car ils n'avaient pas aboyé. Le conducteur était un inconnu et il n'était pas bavard. Il avait juste donné un mot de passe, décidé la veille par Georges, et avait précisé avec un fort accent cockney « qu'il était payé d'avance, que le jeune Monsieur ne se fasse pas de souci pour ça ... »

Le voyage avait été assez long et sans incident. Finalement, ils étaient arrivés dans le Sud de l'Angleterre, « à une dizaine de milles de Brighton, » avait précisé le chauffeur. De fait, l'air était iodé et laissait sur les lèvres un goût de sel. La mer n'était pas loin. C'était la verte campagne anglaise, avec ses collines basses et ses habitations dispersées. Le taxi s'était arrêté devant l'une d'elle.

« C'est ici, avait dit le conducteur en désignant une haute grille ancienne, fermée par une chaîne et un énorme cadenas. Bonnes vacances, mon jeune Monsieur. »

Et il était reparti, laissant là un Harry assez étonné par ce qu'il découvrait au travers des barreaux à la peinture écaillée. L'endroit semblait abandonné. La maison à un étage était assez grande, ce devait être autrefois une sorte de manoir mais la porte d'entrée était fermée et les volets clos. Tout autour, le parc était en friches, les mauvaises herbes poussaient dans les allées, la pelouse était sèche et clairsemée et les rosiers n'avaient pas été taillés depuis au moins la dernière Coupe du Monde de Quidditch !.

Qui habitait là ? Harry s'approcha de la grille en tenant à tout hasard en main la précieuse baguette magique qu'il avait eu la chance de récupérer. La cape d'invisibilité était dans son sac à dos, avec ses vêtements de rechange. Mrs Figg les avait aérés et elle avait aussi désodorisé ses baskets avec une bombe spéciale. « Pas question d'utiliser la magie, cela pourrait attirer de nouveau les suppôts de l' Oppresseur ! »

Rien ne bougeait de l'autre côté de la grille. Harry se demandait s'il devait appeler quelqu'un. Il saisit un des barreaux et ouvrit la bouche. Mais c'était inutile, le cadenas claqua, la lourde chaîne tomba dans un bruit de ferraille et la grille s'ouvrit toute seule. Ce fut une belle surprise ! La maison était enchantée pour paraître abandonnée mais en fait, elle était pimpante et fraîche, le parc était net et ordonné comme tous les espaces verts anglais entretenus avec amour et face à Harry, souriants et émus, il y avait ...

Des visages de connaissances, des Poudlardiens ! Dean, Justin, Lavande, Colin, Hannah, les sœurs Patil ... d'autres plus âgés, certains inconnus, et s'avançant derrière eux d'un pas tranquille, Tonks, Georges Weasley et ... Sybille Trelawney. Ils lui faisaient signe d'entrer. Dès qu'il pénétra dans le parc, la grille se referma et la chaîne reprit sa place. Le sortilège protégeait de nouveau la maison et tout le monde se précipita vers Harry.

On l'entourait, on lui tapait dans le dos, on lui posait vingt questions à la fois. C'était un joyeux tohu-bohu ! Mais tout se calma très vite. Sybille Trelawney s'avançait, les mains tendues.

« Bienvenue dans la maison de mes ancêtres, Harry !

--Comme tu peux le constater, nous sommes heureux de te revoir, ajouta Tonks.

Ses cheveux passèrent rapidement du rose fluo au bleu électrique. C'était tout à fait dans son style ! Puis tout le monde s'écarta pour laisser passer Georges Weasley. « Le Roi Georges ».

Le jumeau de Fred avait changé. Autrefois, il s'effaçait devant son frère. Maintenant, il avait naturellement sur le visage un air d'autorité tranquille. C'était un chef et ça se voyait. Ses cheveux roux flamboyaient au soleil. On aurait dit qu'il portait une auréole.

Il donna à Harry une brève accolade en lui glissant à voix basse un « Enfin ! » soulagé à l'oreille. Puis il l'entraîna vers la maison. Tout le monde s'entassa dans le salon. Ça débordait même dans le couloir. Mais avant de parler de lui, Harry avait demandé des nouvelles. Les Weasley ? Hermione ? Et tous les autres ?

Il y avait du bon, du très bon et du moins bon.

« Hermione est chez les Gobelins, enfin chez les Gobelines, avait dit Lavande en gloussant un peu. Elle était poursuivie par deux Mangemorts. Elle s'est réfugiée à Gringotts. Sans être avec nous, les Gobelins sont contre l' Oppresseur. Ils l'ont cachée. Tu le savais, toi, qu'ils avaient femmes et enfants et qu'ils habitaient dans des grottes très bien aménagées à côté de la banque ?

--C'était un peu bas de plafond pour Hermione mais elle a agrandi en deux largo et trois winch, avait renchéri Hannah. Tu la connais ! Depuis elle vit avec eux. Mais elle ne peut pas sortir. Il y a un contrat de mille gallions sur sa tête. Pour cette somme, des gens vendraient père et mère. Elle a essayé le Polynectar mais ça ne marche pas avec les Gobelins.

--Elle travaille pour eux. Elle s'occupe de changer les gallions en argent moldu. Nous avons régulièrement de ses nouvelles. Mais nous ne pouvons pas aller nous-mêmes sur le Chemin de Traverse. C'est devenu trop dangereux. La Brigade Inquisitoriale a des yeux partout. Saloperie d'Ombrage !

--Ils ont attrapé Romilda Vane et Lee Jordan. Ils les ont interrogés pendant des heures dans les sous-sol du Ministère en présence des Détraqueurs. Ils ont relâché Romilda, elle est Sang Pur mais Lee a disparu. Nous ne savons pas où il est.

--Et ce n'est pas le seul ! Plusieurs personnes disparaissent chaque mois ! Il paraît que Tu-Sais-Qui les envoie travailler dans la mine d'or d' Antonin Dolohov, au pays de Galles ! Ou dans la fabrique de balais magiques de Thadeus Yaxley, ce maudit ! De la main d'œuvre à bon compte ! Des esclaves, voilà ce qu'il fait des sorciers qui ne veulent pas lui rendre hommage !

--Si seulement ils pouvaient aller à Azkaban comme la famille de Georges !

--Quoi ! A Azkaban ? s'était récrié Harry.

--Oui, on t'expliquera ! avait rigolé Justin.

--Et la pauvre Luna qui est devenu la servante, enfin le souffre-douleur d'Ombrage ! On a voulu la faire évader et l'amener ici mais elle a refusé. Elle dit que si elle elle part, son père en subira les conséquences. Pour le moment, là où il est, il est tranquille ! Les Mangemorts ont brûlé le Chicaneur, Harry. Xéno avait écrit un article qui a déplu en haut lieu. Ils ont failli le faire rôtir dans son imprimerie. Depuis Luna a peur. Comme beaucoup de gens !

--Mais maintenant que tu es là, Harry, ils vont reprendre espoir ! On va enfin pouvoir agir. On est nombreux, tu sais ! Et bien organisé ! Le Roi Georges est génial ! On a fait alliance avec tous les êtres magiques méprisés par les foutus Sangs Purs ! Les elfes de maison, les centaures, les sombrals et même les manticornes ...

--Les quoi ?

--On t'expliquera ! »

C'était toujours le même refrain. « On t'expliquera ! » ou « Heureusement que tu es là ! » Et Harry ressentait toujours un pincement au cœur quand il entendait ces mots. Il se sentait parfaitement inutile. Il n'avait rien fait qui puisse justifier l'espoir qu'on mettait en lui. Il y avait juste cette foutue prophétie ! Mais qu'est-ce qu'il était censé faire face au Maître du monde sorcier ? La résistance s'était organisée sans lui. Il était la cinquième roue du carrosse !

Il s'était arrêté face à la grille qui fermait le parc. De l'extérieur, on ne voyait qu'une demeure abandonnée. De l'intérieur, on pouvait voir ce qui se passait au dehors, un peu à la manière d'une glace sans tain. Trelawney lui avait expliqué que ce sortilège datait du temps de son arrière arrière grand-mère, la grande devineresse Cassandra.

Toute la propriété était protégée par un dôme transparent mais hermétique. Les détecteurs du Ministère, qui repéraient le moindre acte magique et lançaient les Mangemorts, la Brigade ou même les Détraqueurs contre les fautifs, ne pouvaient rien contre cela. Le QG du Phénix était parfaitement à l'abri. C'était un asile sûr, inconnu de Voldemort et de ses séides.

Distraitement, Harry avait pris dans sa poche le gallion ensorcelé par Hermione au temps de l'AD. Cette année-là ... Les cours de DCFM dans la Salle sur Demande ... Le baiser de Cho Chang sous le gui plein de Nargoles ... Tiens où était-elle ? ... Ombrage et la première Brigade Inquisitoriale ... Draco Malfoy ... Stop ! Penser à autre chose ...

Un peu perdu dans ses souvenirs, Harry frottait doucement la pièce entre le pouce et l'index de sa main droite. Soudain, le métal chauffa, comme autrefois. Quelqu'un d'autre caressait le même gallion. ! Quelqu'un utilisait l'ancien signal ! Hermione peut-être ? Ou Luna la fidèle ?

Harry entendit alors le « plop » caractéristique d'un transplanage. Une silhouette apparut de l'autre côté de la grille. Cape noire fermée par un griffon d'argent, capuchon rabattu sur la tête, masque impressionnant ... Un Mangemort !

Harry recula et faillit tomber. Mais l'autre ne pouvait pas le voir. Il tournait la tête de tous côtés et semblait chercher quelqu'un. Puis une main gantée se leva et retira le masque. Cette fois, un cri échappa à Harry mais le Mangemort ne l'entendit pas. Il avait l'air surpris de se trouver là. Un visage moins rond qu'autrefois. Moins souriant. Plus grave.

Neville.

o – o – o – o

 

 

 
 
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