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au 31 Mai 21 :
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Désaliéné.
Par haniPyanfar
Harry Potter  -  Romance/Drame  -  fr
7 chapitres - Complète - Rating : T (13ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 3     Les chapitres     22 Reviews    
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Troisième partie.

Désaliéné.

 Auteur : haniPyanfar.

Merci à JKR pour les personnages principaux et à Artoung pour le cadre de l'histoire. Si vous n'existiez pas, Grandes Dames, il faudrait vous inventer, pour que le Monde continue de tourner !

 Etre désaliéné : être libre !

                                                   Troisième partie.

 

Dans le salon de son manoir, Lucius Malfoy était échoué aux pieds de Lord Voldemort, tremblant comme une feuille. Il était à genoux, tellement courbé en deux que ses mains suppliantes touchaient presque terre. Derrière lui, deux Mangemorts se tenaient prêts à l'empoigner sur l'ordre de leur Maître. Celui-ci fixait le blond sorcier de ses terribles yeux rouges.

" IL SUFFIT LUCIUS ! Ton misérable fils restera dans cet Hôpital pour Moldus tant que je n'aurai pas définitivement débarrassé le monde sorcier du Sang Mêlé Potter. Cette fois, je n'épargnerai pas le soi-disant Survivant. Il mourra en me suppliant d'abréger ses souffeances. Mes fidèles Mangemorts vont le retrouver, même si pour cela ils doivent fouiller la terre entière. Quant à toi et à ton épouse ...

--Maître, je vous en supplie ...

--Ne te plains pas ! Ton sort pourrait être pire ! Je vais seulement t'envoyer à Azkaban tenir compagnie aux quelques sorciers qui ne m'ont pas fait allégeance ou qui ont osé me résister. Il y a là-bas quelques Griffondors à qui ta venue fera plaisir. Des Sangs Purs comme toi, que je n'ai pu me résoudre à supprimer ! Quelques Weasley notamment. Ils se feront une joie de t'accueillir ! Les Détraqueurs les ont rendus fous à lier !

--Maître ! Faites de moi ce que vous voudrez mais épargnez Narcissa ! Je vous en conjure ! Pour sauver notre fils, elle est prête à tout ! Elle trouvera Potter, elle vous l'amènera pieds et poings liés ! Une mère peut faire des miracles !

--Je le sais Lucius, et tu n'aurais pas dû me rappeler le souvenir de la Sang-de-Bourbe qui s'est sacrifiée autrefois pour le soi-disant Elu. Non, j'ai pour ton épouse d'autres projets ! D'abord, je vais m'installer définitivement dans ton manoir. Il me plaît, il est confortable et mes fidèles Mangemorts et moi, nous y aurons toutes nos aises !

--Prenez, prenez tout Maître ! Je vous offre aussi le contenu de notre coffre à Gringotts ! La clé est cachée dans mon bureau ! Narcissa vous la donnera ! Vous savez comment sont ces rebuts de Gobelins ! Sans la clé, ils sont inflexibles et leur dragon garde les souterrains. Notre fortune est à vous, Maître ! Nous avons beaucoup d'or, des bijoux, des objets précieux, des œuvres d'art inestimables !

--Je te remercie de ta générosité Lucius ! Mais il est beaucoup plus facile de se servir dans les banques moldues. Mon équipe de Mangemorts Masqués fait des merveilles. Leurs journaux les appellent « les Tueurs de l' Ombre ». Ils répandent la terreur à chacune de leurs apparitions et ça les amuse tellement de se servir de pistolets et de mitraillettes ! De vrais enfants ! Voilà de la bonne distraction pour les sorciers de Sang pur ! Bellatrix Lestrange désire les accompagner à la prochaine expédition. Qu'en penses-tu ?

--Bellatrix est folle Maître ! La place d'une épouse est dans son foyer, à veiller au bonheur de la maisonnée. Si vous désirez vous installer au manoir, Narcissa vous sera très utile. C'est une femme d'intérieur accomplie. Elle vous servira avec dévouement et compétence.

--J'y compte bien Lucius ! Mais j'ai pour elle une autre utilité. Vois-tu, Nagini apprécie de plus en plus la pureté de son sang. Je ne voudrais pas le priver de ce plaisir.. Elle restera donc ici, à sa disposition. Elle lui servira de dessert. De temps en temps, je te rassure ! Les bonnes choses se dégustent par petite quantité. Ton fils chez les fous moldus, ton épouse à mon service et toi à Azkaban. Jusqu'à l'élimination définitive de Potter ! J'AI DIT ! ... Emmenez-le, ordonna-t-il aux deux Mangemorts.

Ils l'empoignèrent mais Lucius résistait en s'accrochant aux meubles et en criant :

--NON ! MAITRE ! J'ai des révélations à vous faire ! Il y a des traitres parmi votre entourage ! Les jeunes gens que vous avez recrutés à leur sortie de Poudlard ...

--Silencio, grinça l'un des Mangemorts.

Et ils le poussèrent sans ménagement hors du salon. Lord Voldemort tendit une main cadavérique vers une coupe remplie de friandises enveloppées dans des papiers multicolores. Il choisit un bonbon au citron, le dépiauta et le glissa dans sa bouche avec volupté. Avant, c'étaient les préférés d'Albus Dumbledore. Maintenant, les elfes-confiseurs de Bertie Crochue les fabriquaient rien que pour Lui, le Maître du Monde ! .

- - - -

Harry Potter marchait le long de la Grand Rue à West Horsley. Il cherchait le panneau indicateur situé à l'entrée de la ville, celui qu'il avait vu dans son « souvenir ». Il était descendu du bus au premier arrêt mais il savait que son accident avait eu lieu en dehors de l'agglomération. C'était déjà la fin de l'après-midi, il devait faire vite s'il voulait trouver ce qu'il cherchait avant la nuit.

A sa sortie de l'hôpital, il avait marché un bon moment, caché sous la cape d'invisibilité. Puis, dans une ruelle déserte, il l'avait ôtée et rangée. Personne ne faisait attention à lui, il n'était qu'un passant anonyme dans la fourmilière humaine. Il était descendu dans une station de métro et avait voyagé une bonne heure en changeant plusieurs fois de direction. Merci Malfoy pour le carnet de tickets !

Ensuite, il était allé à la gare mais la guichetière lui avait dit que le train ne s'arrêtait pas à West Horsley. Pour s'y rendre, il devait prendre l'autobus. Elle était aimable, elle lui avait indiqué la bonne station de départ qui était toute proche et la ligne était directe Harry attirait la sympathie avec son air un peu maladif d'adolescent trop vite grandi.

Ces tours et ces détours destinés à égarer les recherches avaient pris du temps Mais il avait eu la chance de trouver très vite le bon bus et s'était reposé pendant le voyage. Maintenant, il allait un peu à l'aventure. La rue était droite, bordée de haies bien taillées entourant des cottages assez espacés les uns des autres. Un quartier tranquille.

- - - -

Tout en marchant, Harry se souvenait de ce que Arabella Figg lui avait raconté l'été de ses quinze ans, après l'attaque des Détraqueurs. Dire qu'il n'avait jamais soupçonné la surveillance dont il était l'objet, du temps où il vivait chez les Dursley ! Ainsi Dumbledore avait confié cette mission à une Cracmol, qui en apparence ne s'occupait que de ses chats, mais qui gardait un œil vigilant sur ses voisins, des Moldus détestables à qui on avait confié la garde d'un enfant sorcier.

«Une vieille folle ! » disait la tante Pétunia avec dédain. Pourtant elle était bien contente de lui refiler Harry quand elle partait en balade avec son mari et son fils ! Arabella Figg ne faisait rien pour la détromper. Elle n'osait pas non plus gâter Harry. Si les Dursley l'avait su, ils auraient été capables d'enfermer tout bonnement leur pensionnaire dans le réduit sous l'escalier, pendant qu'ils conduisaient leur crétin de fils à la fête ou dans un parc d'attraction !

Mais la vraie Arabella était bien différente de l'image qu'elle donnait à voir. D'abord, les Figg était des sorciers de Sang Pur. C'était une grande malchance qu'elle soit née sans pouvoirs magiques. Cela avait provoqué un drame dans sa famille. A cause d'elle, son frère aîné, Ieronimus, avait renié son statut de sorcier et s'était tourné définitivement vers le Monde Moldu.

Il avait seize ans et c'était un brillant élève de Serdaigle Mais il était pétri d'orgueil et il ne supportait plus les incessantes moqueries de ses camarades, en particulier des Serpentards, à propos de sa jeune sœur, obligée de fréquenter un collège pour filles moldues à cause de son handicap en magie. Il avait provoqué en duel son principal ennemi, le préfet des Vert et Argent.

Le combat avait été loyal et il avait mis à son adversaire une raclée méritée. Mais l'autre était le fils d'un important personnage du Ministère. Il était allé se plaindre à son père et celui-ci avait exigé des excuses publiques. Le Directeur de l'époque, Armando Dippet, était d'un tempérament faible et ne s'était pas opposé à cette demande pourtant totalement injuste.

Alors, devant les élèves et les professeurs réunis, Ieronimus avait brisé sa baguette magique et avait clamé haut et fort qu'il préférait vivre en Moldu plutôt que de s'abaisser devant celui qui avait insulté sa famille. Rien n'avait pu le faire changer d'avis, pas même l'intervention discrète d'Albus Dumbledore, alors professeur à Poudlard. Il avait détruit tout ce qui le rattachait au monde de la magie et avait terminé ses études à l'Université.

Arabella vouait à son frère une admiration sans bornes. Toute Cracmol qu'elle était, il l'aimait et elle le lui rendait bien. Heureusement, quand son plus jeune frère, Jacobus, avait eu l'âge d'entrer à Poudlard, Albus Dumbledore était devenu Directeur et il avait fait cesser toute plaisanterie sur les Cracmols. D'ailleurs il en avait engagé un comme concierge, Argus Rusard. Et celui-ci était féroce dès qu'il entendait un mot sur le sujet.

Ieronimus et Arabella étaient restés célibataires. Ils habitaient des cottages voisins à West Horsley et travaillaient tous les deux comme fonctionnaires, lui dans un Ministère, elle dans l'administration. Jacobus s'était marié, il avait trois enfants, tous sorciers, et avait ainsi relevé la lignée des Figg. Et puis un jour, Dumbledore était arrivé ...

« C'était il y a quatorze ans, il m'a demandé de venir habiter à Little Whinging et de veiller sur vous, avait expliqué Arabella à un Harry stupéfait. J'ai quitté mon travail sans regrets. J'avais une petite pension, c'était suffisant pour mes chats et moi. Je suis désolée de ne pas avoir fait plus pour vous mais vous connaissez Pétunia et Vernon ! Ils vous auraient empêché de venir chez moi s'ils avaient su que vous vous y plaisiez !

--Oui ... oui bien sûr, Mrs Figg, je comprends. Ne vous faites pas de souci pour ça.

--Mais écoutez-moi bien, Harry, si un jour vous êtes en danger ou si vous avez besoin de quoi que ce soit, adressez-vous à mon frère de ma part. Il vous aidera. Il habite un cottage au bout de la Grand Rue, à West Horsley, . Vous le reconnaîtrez facilement : un très grand homme aux cheveux blancs, toujours accompagné de deux chiens. Oui, moi c'est les chats, lui c'est les chiens. Rappelez-vous bien : Ieronimus Figg à West Horsley. Ce n'est pas très loin d'ici.

--D'accord, je m'en souviendrai. Merci de votre aide Mrs Figg.

--Merlin tout puissant ! Des Détraqueurs ... A Little Whinging ! ... Ils sont fous au Ministère ! »

- - - -

Le soir tombait et Harry avait enfin trouvé le panneau. Il longeait la route et essayait de deviner à quelle distance avait eu lieu son accident. Le bas-côté était herbeux et bordé de jeunes arbres et de gros buissons. Où trouver une mince baguette de bois là-dedans ? Si toutefois elle n'avait pas été détruite par un élagage ou enfouie sous une couche de terre !

Ou découverte par quelqu'un d'autre ! Harry eut froid tout à coup. Et si des Mangemorts étaient venus ici et l'avaient prise ? C'était possible puisque Voldemort l'avait retrouvé à l'hôpital après son accident ! Il avait pu envoyer un de ses fidèles serviteurs enquêter sur place ! Devait-il se dissimuler sous sa cape ?

Il hésita et décida de tenter le tout pour le tout. Il tendit la main droite, pouce levé, doigts serrés et prononça distinctement « Accio baguette de Harry Potter ! » Il ne se passa rien. Il avança de quelques pas et répéta le sortilège. Il ne vit rien mais il eut l'impression que quelque chose avait bougé pas très loin de lui. Il se dirigea vers le léger bruit et s'apprêtait à redire la formule quand une voix forte retentit derrière lui.

«Que faites-vous ici ? Qui êtes-vous ? »

Harry se retourna d'un bloc, le cœur battant tout à coup la chamade. A quelques pas de lui se trouvait un homme âgé, grand, les cheveux blancs, vêtu comme un gentleman-farmer et accompagné de deux grands chiens noirs. «Des Dobermans, pensa Harry avec frayeur». Il ne les avait pas entendu arriver. Peut-être le suivaient-ils depuis un moment ? Puis le souvenir lui revint. « Moi c'est les chats, lui c'est les chiens .. » Il répondit par une autre question.

--Etes-vous Mr Ieronimus Figg, le frère d' Arabella Figg ?

--Je le suis. D'où me connaissez-vous ?

--Votre sœur m'a parlé de vous. Je m'appelle Harry Potter

Ce nom ne produisit aucun effet sur l'homme qui ne bougeait pas plus que ses deux grands chiens.

--Que puis-je pour vous ? fut la réponse dite tout de même sur un ton assez aimable.

--Mrs Figg m'a dit que si un jour j'avais des ennuis, je pouvais m'adresser à vous sans crainte.

--Si c'est ma sœur qui vous envoie ... J'habite tout près d'ici. La promenade de mes chiens est terminée. Accompagnez-moi jusqu'à mon logis, nous pourrons discuter en toute tranquillité.

--Un instant, monsieur. Il y a trois ans, j'ai été accidenté ici. Je cherche ... quelque chose.

Sachant que Mr Figg connaissait le monde magique, Harry s'avança vers le buisson qui, lui semblait-il; avait légèrement remué et répéta à voix basse son sortilège « Accio baguette magique » Les feuilles s'agitèrent plus fort. Elle était là, sans doute coincée par quelque branche !

Harry voulut se précipiter vers elle mais soudain, la voix furieuse de Mr Figg résonna derrière lui. Quand il se retourna, la première chose qu'il vit, ce furent, tout près de ses mollets, les gueules des deux chiens, ouvertes sur leurs crocs pointus.

--Vous êtes un sorcier ! Je ne veux rien avoir à faire avec ce monde ! Arabella le sait pourtant ! Allez demander de l'aide à qui vous voulez, Monsieur Potter ! Au déplaisir de vous revoir ! Au pied les chiens !

Il se détourna et s'éloigna à grands pas, laissant Harry interdit. Il se passa une bonne minute avant qu'il ne réagisse. Il se pencha sur le buisson, écarta les branches en se griffant sur des épines et l'aperçut, tout en bas, plantée dans la terre près de la racine et retenue par un solide rejet sauvage qui s'était enroulé autour d'elle.

Il dut se battre contre le surgeon et y laissa quelques lambeaux de peau mais au dernier « Accio ! » il la récupéra enfin ! Elle était sale, un peu moisie même, mais il la serra en souriant contre son cœur. Sa précieuse baguette de houx à la plume de phénix ! Et soudain, il eut un sursaut d'angoisse ! Il venait de faire de la magie chez les Moldus et dans un quelconque bureau du Ministère, quelqu'un avait dû s'en apercevoir. Il devait fuir très vite.

Il se recouvrit de sa cape d'invisibilité, traversa la route et se mit à courir vers West Horsley. Il n'avait fait qu'une vingtaine de pas quand le bruit caractéristique du transplanage retentit. Un ... deux hommes apparurent, des Mangemorts sans doute.

--Il est venu ici ! Le Ministère a eu une bonne idée de mettre cet endroit sous surveillance ! Je sens la trace de plusieurs sortilèges. Qu'est-ce qu'il cherchait ?

--Je n'en sais rien mais ce n'est pas le plus important. Où est-il ? Il ne peut pas être loin !

Harry s'était arrêté près d'une haie, il n'osait plus bouger. Le moindre bruit pouvait alerter ses poursuivants. Il s'accroupit et les regarda fouiller les buissons, longer la chaussée et se rapprocher de lui petit à petit. Heureusement qu'il avait traversé la route ! Profitant du fait qu'ils faisaient eux-mêmes du bruit, il réussit à se faufiler derrière la haie.

Mais ce ne serait peut-être pas suffisant. Il faisait de plus en plus sombre et les voitures qui passaient avaient allumés leurs phares. Cette lumière crue pourrait-elle révéler sa présence ? Soudain, l'un des Mangemorts se redressa et dit à l'autre d'un ton triomphant :

--J'ai une idée ! Faisons venir deux Détraqueurs ! Eux le trouveront sûrement ! Ils sentiront sa présence et le débusqueront !

--S'il est encore là ! Mais c'est une bonne idée ! Reste ici ! Je file en chercher dans les sous-sols du Ministère ! Si c'est pour trouver Potter, les gardiens nous les prêteront !

Il transplana. Son collègue continua à fouiller les buissons. Recouvert de sa cape, à moitié mort de peur, Harry courait le long de la route. Il lui fallait un refuge. Il ne pouvait transplaner lui-même. Il ne savait pas si sa baguette fonctionnait toujours après trois ans d'abandon. Et s'il ratait son sortilège, il serait peut-être désartibulé !

Il avait atteint les premières maisons de la Grand Rue. Et soudain, il vit de l'autre côté de la chaussée un cottage, deux chiens et Ieronimus Figg qui regardait au loin, vers le bout de la route, avec ... inquiétude. Affolé, ne sachant plus quoi faire, Harry courut vers lui et appela :

--Monsieur Figg ?

--Monsieur Potter ? Où êtes-vous ?

--Ici, sous une cape d'invisibilité. Des Détraqueurs vont arriver. Vous savez ce que c'est, j'en suis sûr. Rentrez ! Je ne voudrais pas qu'ils s'en prennent à vous. Mais avant, pouvez-vous m'indiquer une bonne cachette ?

L'homme eut l'air estomaqué. Mais il se reprit très vite et ouvrit la portière de son jardin.

--Entrez ! Vite ! Restez caché ! Paix les chiens ! Suivez-moi !

Il se dirigea vers la maison à grandes enjambées, ouvrit la porte et s'enquit :

--Etes-vous entré ?

--Oui mais ...

--Taisez-vous, ne sortez pas de sous votre cape. Allez au fond du couloir, enfermez-vous dans le placard. Il n'y a pas de fenêtre, ils ne pourront pas vous détecter. Ils vont venir, je les sens déjà. Mais ils n'ont aucun pouvoir sur les chiens et les miens sont dressés à attaquer tout ce qui a trait à la sorcellerie. Vite ! Ils arrivent !

Harry obéit sans discuter. Malgré l'épaisseur des murs et les vêtements suspendus, il entendit les râles et sentit le froid se répandre. Mais les chiens se mirent à aboyer avec fureur. Cela dura un petit moment puis ils se calmèrent. Ieronimus Figg l'appela à travers la porte. Sa voix était un peu tremblante.

--Monsieur Potter ? Ils sont partis. Attendez encore un peu avant de sortir. Je vous préviendrai. Ils sont en train de fouiller le pays. Ils pourraient repasser devant la maison. Je vais préparer le dîner mais je crois que nous aurons aussi besoin tous les deux d'un bon remontant. »

Ce soir-là à West Horsley, beaucoup de gens eurent des pensées noires, des crises d'angoisse, des accès de mélancolie. Il y eut des larmes, des disputes, des reproches fondés ou non, du désespoir chez certains. Une adolescente envisagea de se suicider à cause d'une peine de cœur mais heureusement, les Détraqueurs partirent avant qu'elle ne passe à l'acte. Mary Sue aimait Kevin mais Kevin ne l'aimait pas ...

Dure soirée pour d'innocents Moldus ! Terrible soirée pour deux Mangemorts coupables d'avoir une fois encore laissé s'échapper le Sang Mêlé le plus recherché du Monde Sorcier. Dans le manoir Malfoy transformé en QG de Lord Voldemort, une douzaine de sorciers pourtant féroces et aguerris tremblèrent. Bizarrement quelques autres se réjouirent.

- - - -

Dans la salle à manger du cottage, rideaux tirés, volets clos, Ieronimus Figg bavardait avec son invité. Enfin, il parlait et Harry l'écoutait. C'était un homme affable et disert, sauf évidemment quand il s'agissait du monde sorcier. Il avait évoqué Arabella, sa gentille petite sœur. Puis il avait expliqué comment il avait dressé ses chiens à « sentir » la présence de la magie et à attaquer les « créatures maléfiques » sur son ordre.

« On trouve souvent des objets ensorcelés dans les brocantes ou chez les antiquaires. J'en ai acheté quelques-uns pour les entraîner. Le flair des chiens est beaucoup plus sensible qu'on ne le croit. Je les ai dressés à aboyer quand ils en découvraient un et .à montrer les dents en présence de sorciers. Il en est venu quelques-uns il y a trois ans, ils fouinaient partout ! Ainsi, c'était après votre accident ?

--Oui, je pense qu'ils cherchaient mes deux amis. Nous avions transplané ...

--Oui, bon, je n'apprécie guère ce genre de mots. Par contre, j'aimerais que vous me parliez de votre cape. Quand j'étais à Poudlard, dans la maison Serdaigle ...

Il avait eu un rictus, les mots semblaient lui écorcher la bouche.

... nous étions quelques-uns à nous intéresser à trois objets particuliers cités dans un conte de Beedle le Barde. Vous connaissez ?

--Heu ... pas très bien, non. On m'en a parlé une fois ...

--Attendez, c'est le seul livre que je n'ai pas détruit après mon départ ... Ah ! Le voilà ... Le conte des Trois Frères ... On y parle d'une pierre de résurrection, d'une baguette magique invincible et d'une cape d'invisibilité qui protège même de la Mort. Finalement, cette histoire a peut-être un fond de vérité. D'où vient votre cape ?

--Elle appartenait à mon père. Il me l'a léguée ...

--Mes anciens amis et moi, nous avions donc raison de penser que de tels objets pouvaient vraiment exister. Vous avez bien de la chance, Harry ! Elle vous a sauvé la mise, je crois.

--Je dirais même qu'elle m'a sauvé la vie, Monsieur. Ainsi que vous et vos chiens. Je ne vous remercierai jamais assez de votre hospitalité. Mais je ne voudrais pas vous encombrer. Je partirai demain. Si les Détraqueurs reviennent ...

--Raison de plus pour rester ici, jeune homme. C'est ma sœur qui vous envoie, je ne la décevrai pas. Voulez-vous que je la prévienne de votre présence .? Je pourrais lui téléphoner ! J'ai toujours pensé que le téléphone était beaucoup plus pratique que ces maudits hiboux !

--J'en serais heureux, Monsieur. Elle pourrait sans doute me donner des nouvelles du Monde Magique ... Excusez-moi, je suis resté si longtemps à l'écart ... Mais ce serait peut-être dangereux pour Mrs Figg. Il pourrait y avoir des espions dans mon ancien quartier à Little Whinging. Il en est bien venu ici !

--Vous avez raison. Je lui dirai de venir me voir sans parler de votre présence. Je lui demanderai de m'apporter des géraniums. Elle prendra l'autobus en parlant toute seule comme d'habitude. Personne ne s'approche d'elle dans ce cas-là ... Installez-vous au salon, Harry. Nous avons tous les deux besoin d'un petit verre d'alcool. Je reviens dans un instant. »

Le jeune homme avait la tête un peu bourdonnante. La journée avait été plutôt longue et agitée. Le matin même, il était encore prisonnier au E. Jones Hospital et ce soir, il était libre et il allait renouer avec son monde. Il ne savait qu'une chose : Voldemort était toujours là, sans doute plus puissant que jamais. Les Mangemorts étaient à ses trousses et il y avait des Détraqueurs, non seulement à Azkaban mais aussi au Ministère.

Que s'était-il passé pendant les trois ans qu'avait duré son enfermement ? Les gens le croyaient-ils mort ou savaient-ils qu'il était vivant ? Que leur avait-on raconté ? Ieronimus Figg revenait en souriant.

--Arabella viendra demain. Belle invention le téléphone, n'est-ce pas ? Les sorciers ont un tel retard en technologie ! Ils vivent encore comme au Moyen-Age. Connaissez-vous le monde normal Harry ?

--J'ai vécu dix ans parmi les Moldus, Monsieur. Je suis le jeune sorcier que votre sœur était chargée de surveiller à Little Whinging. Ma famille d'accueil détestait la magie encore plus que vous !

--Veuillez excuser mes paroles blessantes, Harry. Je hais les sorciers mais je ne refuserai certes pas mon aide à une personne recherchée par eux. Qu'avez-vous fait pour qu'on envoie des Détraqueurs à votre recherche ?

Harry hésita. Que devait-il répondre à celui qui avait renié son statut de sorcier et vivait comme un Moldu ? Connaissait-il seulement l'existence du Lord Noir ?

--Je me suis évadé d'une prison, enfin d'un hôpital où on me retenait de force. Mais je vous rassure, je n'ai rien fait de mal sauf m'opposer à un tyran. Le nom de Voldemort vous dit-il quelque chose ? Se passe-t-il des choses bizarres dans le pays ?

--Ce nom ne me dit rien. Des choses bizarres ? Nous avons eu de violentes tempêtes ... Il y a une recrudescence d'attentats terroristes... Une épidémie mystérieuse a décimé plusieurs villages ... Et la police est sur les dents à cause d'un gang très organisé qui s'attaque aux banques ... On signale aussi des incendies aux origines inexpliquées ... Rien que de très normal, vous voyez. Les journaux regorgent de mauvaises nouvelles mais ils exagèrent toujours.

Ainsi, Voldemort a commencé ses attaques contre le monde moldu, pensa Harry. Bien sûr il agit dans l'ombre et personne ne se doute de rien. Je ne peux rien faire tout seul. Je dois rejoindre les autres. Mais quels autres ? Qui est vivant ? Qui est mort ? Qui est prisonnier comme je l'ai été ? Trois ans ! Et c'est la guerre !

 --Qu'avez-vous, Harry ? Vous êtes tout pâle ! Buvez un peu d' Armagnac, cela vous fera du bien. Vous êtes épuisé sans doute ? Je vais vous conduire à la chambre d'amis. N'ouvrez ni la fenêtre, ni les volets ! De toute façon, les chiens nous préviendront en cas de danger. Vous pouvez dormir tranquille ! »

- - - -

Dormir, c'était vite dit ! Harry tombait de fatigue mais il n'avait pas pensé à emporter des somnifères. Or il en prenait depuis si longtemps que son cerveau refusait de s'engourdir sans l'aide des petites pilules miracle. Ses yeux restaient obstinément ouverts et ses pensées vagabondaient. La chambre était très sombre, pas de lune, juste la faible clarté de quelques étoiles aux interstices des volets ...

Mr Figg, qui était bien plus grand que lui, lui avait prêté une de ses chemises en guise de pyjama. Sa cape était posée au pied du lit en cas d'alerte et sa baguette magique nettoyée était glissée sous son oreiller. Allongé sur le dos, bien au chaud sous la courtepointe, il laissait son esprit battre la campagne. Il revoyait les images du passé.

Des Rafleurs les avaient capturés, Hermione, Ron et lui. Ils les avaient emmenés au château Malfoy. Bellatrix rayonnante avait appelé son Maître en se servant de sa Marque des Ténèbres. Lord Voldemort arrivait, les trois Malfoy regardaient vers le ciel avec ... terreur lui semblait-il tout à coup ...

Profitant de cet instant d'inattention, ses deux amis et lui s'étaient jetés sur Draco, ils avaient récupéré leurs baguettes respectives et ils avaient transplané aussitôt, chacun de leur côté, sans avoir eu le temps de se concerter. Comment et pourquoi le nom de West Horsley avait-il surgi de sa mémoire profonde ? Il n'en savait rien. Il cherchait juste un endroit tranquille, inconnu des Mangemorts, pour s'y réfugier. Et puis il y avait eu cet accident ...

Trois ans s'étaient écoulés. Qu'était-il arrivé à Hermione, à Ron et à sa famille ? Le souvenir de Ginny l'effleura mais c'était si lointain ... L'image était imprécise, sans couleurs, sans relief ... Et Poudlard ? Ses camarades Griffondors ? Neville et les autres ? Les professeurs ? Y avait-il encore une place pour eux dans le monde de folie imposé par Voldemort ?

Il repensa au Ministère de la Magie, à Dolorès Ombrage, à toutes ces lois injustes qu'elle appliquait avec délectation ... Les Sangs Purs avaient-ils pris le pouvoir ? Les Sangs Mêlés comme lui ou les Nés Moldus avaient-ils été arrêtés, emprisonnés, tués ? Peut-être les avait-on réduits en esclavage ? Il était totalement ignorant de leur sort.

Est-ce que tout le monde le croyait mort ? Quelqu'un avait-il cherché à le retrouver, à avoir de ses nouvelles ? Les gens ordinaires, les simples sorciers avaient-ils perdu espoir parce que leur « soi-disant » Elu avait disparu sans laisser de traces ? N'y avait-il eu personne pour oser résister, pour défier le Maître des Ténèbres ?

Toutes ces pensées défilaient dans sa tête, il n'avait aucune réponse et le sommeil ne venait pas. Alors, il ferma les yeux et entrouvrit une brèche dans l'espèce de brume cotonneuse qui .bloquait volontairement une partie de son cerveau. Il leva l'occlumencie qui lui avait permis de résister à l'hôpital, quand il avait découvert le sort funeste dont il était victime. Il permit aux souvenirs de remonter à la surface de son cortex.

Arrêt sur image ... Un jeune homme blond le prenant dans ses bras et le ramenant vers son lit en lui parlant doucement ... Il avait la tête sur son épaule ... Un parfum agréable, boisé, emplissait ses narines, éloignant l'odeur âcre de l'hôpital ... Il ne pesait rien ... Il était bien ... Plus rien d'autre ne comptait, seulement cette présence qui apaisait sa douleur ...

Un autre moment figé dans un recoin de sa tête ... Un sortilège Morphea à la place du Doloris attendu ... Un doigt qui caresse doucement sa vieille cicatrice ... Des paroles dites à voix basse : « Je suis désolé ... » Des pas qui s'éloignent ...

Morphea ! Il ouvrit brusquement les yeux. Mais bien sûr ! Pourquoi n'y avait-il pas pensé plus tôt ? Il n'avait pas besoin de somnifères ! Il était sorcier oui ou non ? Ce serait un bon moyen de savoir si sa baguette magique avait conservé tous ses pouvoirs, même après avoir passé tout ce temps égarée dans la nature !

Mais attention ! Il ne fallait pas se faire repérer, ni par des Détraqueurs en maraude, ni surtout par les chiens en prononçant un sortilège ! Harry sortit sa baguette, il l'avait brossée et rincée dans le lavabo de sa chambre, elle glissait dans la paume de sa main, tiède et lisse comme au premier jour. Il tira sur lui la cape d'invisibilité. Elle étoufferait la magie produite. Elle ne l'avait jamais trahi.

Il posa la pointe sur son front entre ses deux yeux. Il ne prononça pas le mot mais il le pensa fortement. « Morphea ». Ses yeux se fermèrent, il eut juste le temps de repousser la cape et sa main glissa naturellement son trésor retrouvé sous l'oreiller. Le sommeil le gagna. Un vrai sommeil reposant, peuplé de rêves agréables ... Un blond jeune homme aux bras accueillants et à la voix un peu charmeuse ... un peu narquoise ...

Un songe nommé Draco Malfoy ...

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