Paquet de lettres avec le ruban vert. Le 28 octobre 1926 Paris. Paul. Je suis arrivé. Tu n’es pas venu me chercher. J’ai peur que tu te sois lassé de moi et que tu me prennes pour un égoïste, ou un inconscient. Je t’en pris, répond moi. Je t’attends Paul, mon tendre. Toujours tiens, L. *** Le 31 octobre 1926 Paris. Mon amour, je t’en pris… Ne me laisse pas seul. J’obéirai à tes moindres ordres, mêmes si ceux-ci sont cruels et me prient de retourner à Brest. Pour l’amour du ciel, Paul ! Fait moi juste un signe ! L. *** Le 02 novembre 1926 Paris. Je t’en pris… L. (Ici, l’écriture est incertaine et tremblotante. Lou avait peut-être contracté un début de grippe, l’affaiblissant légèrement. Mais ce n’est qu’une supposition.) *** Le 24 novembre 1926 Paris. Lou. Je suis heureux de voir que tu reprends des forces. Le docteur Bergot m’a donné des médicaments que je t’apporterai tantôt. J’aimerais pouvoir mourir de t’avoir laissé seul là-bas. Mais, je sais bien que l’excuse quelle qu’elle soit que je pourrais te donner ne (La phrase n’est pas finie.) Lou, je m’en veux tellement si tu savais. Bien sûr, non, tu ne le sais pas. Lou, je t’aime. Pourras-tu jamais me pardonner ma faiblesse et ma peur? Paul. *** Le 27 novembre 1926 Paris. Je ne t’en veux pas Paul. J’aimerais simplement te garder auprès de moi. Il faudra remercier la concierge, mme Le borgne, de poster mes lettres. Je ne puis pas encore sortir de l’appartement, il fait trop froid, le docteur dit que je suis de constitution fragile. Ce n’est pas ton cas bien sûr, de nous deux, tu as toujours été le plus solide, n’est ce pas ? Lou. *** Il semble à ce point de leur histoire, que Lou, étant « enfermé » dans l’appartement rue de Montmartre (selon l’adresse sur l’enveloppe) et Paul, obligé par ses obligations familiales, ne pouvaient se voir plus de deux fois par semaines. Je peux avancer cette quasi-certitude par une liste de dates écrite sur le dos de la dernière enveloppe de Paul, comprenant celles de réception des lettres, et d’autres, à intervalle régulier, entourées en rouge. Elles pourraient êtres les dates de visites de Paul. Les prochains écrits sont des parties encore lisibles du journal intime de Lou Dubois. Il semblerait que le cahier ai prit la pluie, ou soit tombé à l’eau. |