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au 31 Mai 21 :
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Mon très cher Paul.
Par Morphine
Originales  -  Romance/Drame  -  fr
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    Chapitre 7     Les chapitres     14 Reviews     Illustration    
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lettres 28 à 42.

(Long chapitre. Avec 15 lettres d'un coup! bonne lecture. )

 ***

Londres

Le 09 Janvier 1931

 

 

PAUL !

 

Un nom en majuscules pour te montrer que je t’aime.

J’ai donc bien reçu ta lettre.

 

Pauvre Evelyne, je ne pensais pas la mettre dans un tel état, tu ne m’avais pas dit tout cela par téléphone. Comme je te l’ai dit, ce n’est pas elle que je déteste, c’est une femme charmante, c’est cette réaction qu’elle a eu, cette volonté de nous séparer, que je ne te vois plus.

Mais si elle t’a donné toutes les lettres, c’est bien. J’espère que tu as pu redécouvrir mes mots.

 

J’aime à imaginer les tiens comme autant de caresses. Pardonne moi, je suis très heureux de notre décision. Je te fais part de mes dates pour cette semaine à paris. Je préfère te les envoyer par lettre, tu serais capable de les oublier.

 

Je serais là du 10 au 19 février. N’oublie pas, ou je viendrais à Niort et je te violerais sur le tapis de ton salon ! Et Evelyne devra aller prendre l’air marin au centre médical de Roscoff pour s’en remettre!

 

(Evelyne si tu me lis, je blague… je ne le violerais pas sur le tapis… il n’est pas assez confortable…)

 

Je suis vraiment méchant… Pardonne moi Paul.

Denis, mon supérieur à consentit à me donner un congé, je lui ai dis que ma mère était malade en France, il n’a pas eu le cœur de me les refuser, et pourtant, c’est un Tyran. Il me rappelle ce professeur que nous avions eu au lycée, tu sais, le chauve.

 

Vraiment, je suis plus heureux que jamais. Dans un mois je te verrais, et ce durant une semaine, puis de nouveau à Paque.

 

Je ne puis attendre, je me fais moquer par mes amis londoniens tellement mon impatience est visible. A 26 ans, j’agis comme si j’en avais 15.

 

Comme j’ai envie d’être déjà dans notre appartement !

 

Je t’embrasse partout où tu me laissera faire Paul, et j’espère que ça prendra du temps !

 

Ton impatient amour,

Lou.

 

Ps : pense à vraiment décrocher les cadres, on ne sait jamais.

Je ne veux pas risquer une autre blessure pour cause de trop grande passion !

 

 

 

***

 

 

Niort

Le 15 Janvier 1931

LOU!
Un nom en majuscules pour te montrer que je t’aime tout autant.
Comme je te l’ai dis, Eve ne dort plus avec moi. Alors j’ai dégusté le moindre de tes mots, seul dans mon lit. J’étais dans un état de bonheur parfait. Tu ne peux pas savoir. J’aurai aimé répondre a chacune de lettres.
Tu n’as jamais eu confiance en ma mémoire Mais sache que je ne suis pas prêt à oublier le jour où je te verrai. Si tu me donnes l’heure exacte, a laquelle tu arriveras sur le sol Français, je serai au débarcadère a attendre l’apparition de mon ange. Dois-je t’appeler mon Loup Blanc? Ou alors, je viendrais t’attendre à la gare, à ton arrivée. Je sais que tu seras épuisé, mais je te veux tellement!
J’arriverai le 9, à Paris. J’aurai largement le temps d’enlever les cadres.
Evelyne ne va plus intercepter tes lettres. Elle a vraiment été ébranlée et ne veut plus rien savoir. J’ai essayé de lui parler, mais elle ne veut plus m’entendre. Elle me manque. Peut-être pas autant que toi, mais elle me manque. C’est véritablement une femme charmante.
Oh Mon Dieu! Je me souviens de Denis. Le professeur, je veux dire. Un véritable tyran. Mais en fin de compte, il me manque, un peu. J’aurai bien besoin de ses remontrances, pour me faire travailler plus vite.
Je suis vraiment très heureux que ton supérieur te donne le droit de quitter Londres pour une semaine.
Evelyne se rend compte, sans savoir pourquoi, que je suis heureux. Je lui ai souris au cour du dîner et je ris, souvent. Juste parce que je sais que je vais te voir. Nous allons profiter au maximum de notre semaine ensemble. Et je te ferai l’amour tous les soirs…. Je ne peux attendre plus longtemps.
Mon corps t’appartient. Tu peux l’embrasser où tu en as envie.

Ton amant, Paul

 

***

 

Londres

Le 23 janvier

 

 

J’aimerais t’appeler mais je n’ai plus tellement les moyens avec les billets de ferry et de train.

Si tu peux venir me chercher au Havre j’en serais ravi, dis le moi vite, que j’ai le temps de rendre mon billet de train.

 

Voyons, j’arrive à 17h54, heure française. Mais si je prends le train, je serais à Paris pour… disons 20h…

Je meurs d’envie de te voir !

 

Pauvre Evy quand on y pense. Dommage pour elle, je suis peut être bien quelqu’un de cruel.

 

Ha, oui, le professeur. Que de souvenirs mon dieu… Il te manque ? C’est vraiment vraiment étrange. Je ne saurais te dire s’il en est de même pour moi… il était tout de même vraiment bizarre. Mais Denis est plus agréable à vivre.

 

Ha. Me faire l’amour tout les soirs ? Lire cette phrase m’a donné des frissons. Vais-je réussir à m’endormir tranquillement ce soir ? Vais-je pouvoir glisser dans les bras de Morphée, il me tarde que ce soit les tiens qui me bercent.

Tu crois sans doute que je suis le plus téméraire, mais je rougit en écrivant ces mots, pas pour ce qu’écrit ma main mais plutôt pour les pensées qui défilent dans ma tête.

 

J’ai discuté aujourd’hui avec des gens qui dissertaient au sujet de cet acte que nous appelons tout deux amour. Il y a un mot pour cela. Homosexualité. Mais c’est une maladie infâme.

Je reste perplexe et étonné que quelque chose d’aussi merveilleux puisse être ainsi rabaissé. Mais que pouvons nous espérer d’autres, nous ne sommes pas assez naïf pour croire que ce que nous faisons est normal, après tout, il y la réaction d’Evelyne pour nous le prouver. Et nous l’avons toujours caché aux autres…

Qu’en pense réellement Adelaïde ? J’ai la conviction qu’elle sait que ce n’est pas normal, mais qu’elle nous aime trop. Qu’en pense tu ?

 

Ma tête se remplie de questions.

 

Je t’embrasse partout alors.

 

Bien à toi.

Lou.

 

 

***

 

Niort

Le 3 février 1931

Ne m’appelle pas. Nous nous verrons bien assez tôt.
Je serai sur le débarcadère à t’attendre. Crois-tu qu’on puisse mourir d’impatience? Parce que j’en meurs.
Evelyne sait où je vais et ce que je vais y faire. Elle n’accepte pas, mais elle me laisse faire ce que je veux. Elle m’est revenue. Elle s’est mise à crier et la seule chose que j’ai trouvé à faire a été de la prendre dans mes bras. Je l’aime…. Cela doit être encore plus dur pour toi. De savoir que mon cœur n’est pas seulement le tiens.
Oh! Manquer est peut être un grand mot. Disons que j’aimais me faire rabaisser. Peut-être devrions nous tester cela, à Paris dans 7 jours. Dans 7 jours, mon amour!
J’espère que tu vas pouvoir t’endormir facilement, pendant les jours qui vont précédés nos retrouvailles. Parce que nous allons avoir besoin de toutes nos forces.
Oh mon Dieu! Je suis certain que tu peux lire mon excitation dans les lignes que j’écris.
Je ne veux pas que tu rougisses aux pensées qui te traversent l’esprit. Elles sont l’expression de notre amour. Parce que oui! Nous appelons ça « amour ». Nous nous aimons Lou. C’est la seule chose que j’ai besoin de savoir. Je ne me préoccupe pas de ce genre de discours. Et ce n’est pas anormal. L’amour est normal. Je t’aime et c’est normal. Ne t’occupe pas de ces gens.
Nous l’avons toujours caché, parce que comme tu me l’as dit une fois, les gens sont cruels. Repense à Oscar Wilde.
Adélaïde ne s’intéresse pas aux on-dit, aux rumeurs et a ce que les gens pensent. Elle sait que nous nous aimons. Et elle fera tout pour nous aider.
Arrête de te poser des questions, mon tendre Amour.
Je te vois dans une semaine, dans notre lit de bonheur.

Toujours à toi.

Paul

 

***

 

Londres.

Le 12 avril.

 

Paul.

 Ce séjour à Oxford fut des plus délicieux. Je crois qu’il me faudra du temps pour m’en remettre. Même la semaine à Paris en février ne m’a pas autant épuisé.

Quand au coup de la fontaine, ne me refait plus jamais ça ! Mon dieu, heureusement que Tracey ne nous a pas vu ! Je n’imagine même pas sa réaction ! Nous aurions pu trouver une excuse pour être trempé, mais la nudité qu’était la notre l’aurait peut être laissé perplexe et choquée…

 Bref. Je t’aime. A chaque fois que je te vois je me sens très étrangement comblé. Et en générale, dans les heures qui suivent, ce n’est plus qu’une impression…
Ha, je deviens tendancieux.

 En quelques jours, nous avons tant de fois… Fait l’amour que je n’en reviens pas. Je ne nous croyais pas capable de tant de stupre.
Je ris en l’écrivant mais faire ça à n’importe quel coin de couloir, juste par ce que l’un de nous deux en avait envie, j’ai l’impression d’avoir dix ans de moins. Je crois bien que je n’ai jamais autant ris que durant ce séjour.

 Je te remercie pour ce livre sur Wilde au fait, je l’ai trouvé dans la boite aux lettres à mon retour, c’est une charmante attention, je ne l’ai jamais lu, et je vais m’y mettre dès ce soir.

 Je t’embrasse.

 

Ton Lou.

 

***

 

Niort

Le 19 avril 1931

Lou.
Comme j’ai aimé vivre avec toi.
Je suis également épuisé. J’ai vidé toutes les forces de mon corps. Je suis rentré à la maison et je n’ai pas eu le temps d’observer le visage fatigué et triste de ma femme, que je me suis endormi sur notre divan. Je ne te conseille pas de dormir sur un divan, mon amour. Oh non! Et encore moins de faire ce que nous avons passé notre temps à faire.
Je sais que cet épisode près de la fontaine, t’a plu. Alors je le recommencerai, encore et encore, rien que pour voir ton beau sourire. Ce furent les meilleures vacances que je n’ai jamais eues. Et je ne suis pas prêt de les oublier.
 
Je ne sais pas où j’ai trouvé les forces de satisfaire ma femme après cela. Mais je l’ai fait. Je crois qu’elle ne nous en veut plus. Enfin elle nous en voudra toujours, mais elle commence à accepter qu’elle n’y puisse rien.
 
Je t’aime Lou. Plus fort que tout. Et malheureusement, je sens déjà le manque de ta présence peser sur mes épaules.
Je t’aime.
Ton lieu jaune

 

 

***

Londres

Le 27 avril

 

Paul.

 J’aimerais une explication du « lieu jaune » mais j’ai peu de découvrir que ton humour est pire que je ne le pensais… Je préfère penser à une folie passagère, du à notre cure de jeunesse mutuelle…

 Je suis ravie que ta femme ne cherche plus à nous empêcher de nous voir, mais j’apprécierais tout de même me voir épargné les détails sur ta vie sexuelle maritale. Mais j’imagine que je le mérite au regard de la lettre que je lui ai envoyé…

 Mon doux amour, je connais ton divan, ayant déjà fait une sieste dessus, s’il agit bien de celui du salon bleu. Il est effectivement assez effroyable.

Mais enfin, je ne serais pas contre un neveux ou une autre nièce !

Je t’aime aussi Paul. Je voudrais être là, et soulager le poids sur tes épaules, les embrasser, et t’enlacer. Tu me manques aussi.

Tendresse.

 

Lou.

 

***

 

 

 

Niort

Le 8 mai 1931

Oh mon Dieu! J’avais oublié! Tu ne te souviens que vaguement de cet épisode de la fontaine, en fin de compte. Nous avions bu. Beaucoup bu. Et tu t’es retrouvé dans la fontaine alors j’ai plongé dans le peu d’eau qui la remplissait et j’ai nagé vers toi. Alors, tu m’as appelé ton « Lieu Jaune ». Et tu sembles te souvenir où cela nous a conduit. Moi je m’en souviens en tout cas. Et je ne voudrais pour rien au monde l’oublier.
Je t’en prie, Lou! Évelyne est quelqu’un de charmant et d’attentionné. Et elle ne méritait pas de recevoir une telle lettre. Je l’ai lu. Tu as été odieux. Je n’ai pas peur de te le dire. Ne demande pas être épargné par les détails de « ma vie sexuelle maritale. » Tu ne l’as pas privé des détails de notre vie sexuelle.
Tu as fait plus qu’une sieste sur ce divan, Lou. Si je me souviens bien. Bien sur que je me souviens bien, j’y étais également.

Tiens,
Paul

***

 

Londres
Le 16 mai.

La lettre qu'elle m'avait envoyée n'était pas non plus des plus tendres.
Tu me connais, lorsque l'on m'attaque, je réponds.
Mais j'imagine que c'est à moi d'être calme et pondéré. Navré mon très cher frère, de ne point supporter l'annonce des ébats de celui que j'aime avec un autre que moi.

J'aimerais terminer ici ma lettre, mais le timbre coûte trop cher pour que je ne t'envoie une seconde lettre d'excuse plus tard.

Encore un soir d'ivresse dont je ne rappelle pas dirait on... J'ai vraiment un sens de l'à propos étonnant, je ne me doutait pas qu'une telle création pouvais m'être imputée, je m'inquiète légèrement sur mon état d'esprit maintenant.

Je suis fatigué, il est tard.
Je te téléphonerais peut être demain.

Amour,
Lou.

 

 

***

Londres,
Le 17 mai

Paul.

A peine ai je quitté le bureau de poste et quitté le téléphone que je me suis réfugié dans mon appartement, crevant la bulle de mes deux invités. Peter m'a donné de la soupe si ça peut te rassurer et m'a bouclé à double tour dans une couverture. Je peux à peine t'écrire, mes bras son bloqué par les couches de vêtements et de plaids.

Je suis heureux de t'avoir eu au téléphone. Je compte mener à terme mon projet d'entière appartenance à toi. Comme promis je t'enverrais une photographie lorsque cela sera fait. Roger (le photographe du journal, un ami de Timothy) s'est déjà proposé pour la prendre, il ne me la fera pas payer.

J'espère pour toi et Evelyne qu'elle se remettra. Si ça peut lui faire un peu de bien, dis lui toute mes sincères excuses. Je m'en voudrais de priver ma petite chatte d'une petite soeur ou d'un petit frère.

Je t'aime. Je te l'ai répété des dizaines de fois il y a quelques minutes, mais ce n'est pas suffisant. Je te sais fatigué et malheureux de ne pas m'avoir à tes cotés, sache mon ange que c'est réciproque. J'ai tellement envie d'être déjà au mois de juin. Combien de temps nous reste il? Mon dieu, à peine un demi mois. Je n'ose croire à cette possibilité.
En parlant de ça, je vais voir pour téléphoner à Jon demain pour savoir si je peux dormir sur son divan! Si non, et bien je prendrais une chambre d'hôtel. Mais je dois bien t'avouer que ce n'est pas avec mon emploi que je vais devenir riche!
Ne te met pas dans tout tes états, mais il est possible que je pose pour l'école d'art où étudie Peter. Ils cherchent des modèles, et ce serait un revenu substantiel que je ne devrais pas négliger.

Je t'embrasse.
J'ai hâte de recevoir de tes nouvelles, une dernière lettre avant que je n'arrive à Niort.
(J'arriverais le 3 juin, mais je trouverais un moyen de te dire où je logerai...)

Love.
Lou.

 

 

 

***

 

Niort,
Le 28 mai

Oh! Mon pauvre Lou.
Je dois dire que je préfère te savoir étouffé, par des tonnes de vêtements et de plaids, que malade comme tu l’étais, en ces jours terribles, à Paris.
J’y ai beaucoup réfléchi, repensé, et tourné le sujet dans tout les sens et je crois que j’aime Peter. Il sera mon envoyé. Il prendra soin de toi, lorsque je serai au loin.
Et comme je sais que tu m’appartiens et que ce sera désormais gravé sur ta peau si douce, je ne m’en fais plus. Tu es à moi.
Mais je t’en prie, mon amour. Ne te laisse pas approcher de trop près par ces étudiants en arts. Je t’en voudrais beaucoup. Pour un moment du moins, car ensuite je viendrais te chercher, que tu sois dans les bras d’un John ou d’un Oliver et je te ferai payer. Tu te noieras sous mes caresses.
Oh mon amour! Comme j’aimerai me noyer sous les tiennes.
J’ai vraiment l’impression de me répéter et de ne vivre que pour toi, sans me préoccuper de ce qu’il y a autour, mais c’est qu’une vie sans toi et tout simplement impossible et je n’ose pas y penser.
T’ai-je déjà dit que je t’aimais? Parce que c’est le cas.


Je t’attends. Je me prépare à te recevoir. Et cela m’étonnerai beaucoup que Jon se refuse à t’accepter dans son humble demeure. Il n’y a véritablement aucune raison, pour que Stephen (Est-ce comme ça que ça s’écrit? Parce que j’ai beau passé beaucoup de temps avec deux, je suis loin d’être aussi doué, en anglais, que tu ne l’es.) et mon bon ami Jon ne t’empêchent d’occuper le divan. C’est pour cela que je n’ai pas peur de te voir cloîtré dans une chambre d’hôtel froide, où en plus de croiser des gens peu recommandables, tu pourrais attraper un autre rhume.
En parlant de cela, veux-tu bien, je t’en supplie, laisser ton rhume à Londres. Charlotte vient de se remettre du sien et je ne souhaite pas la voir couler du nez, encore une semaine supplémentaire. Et je n’aimerai pas non plus l’attraper à mon tour.
Je te verrai donc, le 3 juin.
Paul, ton frère et amant.
 
PS: N’aborde plus le sujet de ma femme, pour moi et pour toi, également.

 

 

***

 

Londres.
Le 10 juillet.


Paul.

Nous nous sommes quitté il y a plus d'une semaine.
C'est étrange comme t'avoir vu tout les jours durant un mois m'a calmé et apaisé.
Je me sens mieux, comme si tu avais sur moi le même effet qu'un analgésique.

J'ai commencé mon travail à l'école d'art, c'est très amusant, mais il faut que je reste immobile durant un temps plus ou moins long... On m'a beaucoup questionné sur le tatouage, je leur ai dit qu'il s'agissait du nom de mon frère jumeau. C'est la vérité de toutes façons. Ne t'inquiète pas, même si je pose nu, la salle est chauffée, je ne risque pas d'attraper le mal d'une quelconque façon.
C'est cependant assez amusant de devoir décliner toute les invitations de jeunes filles (je sais ce que tu pense à ce sujet, que nulle jeune fille convenable n'invite un homme qu'elle vient de voir nu, mais en même temps, c'est plus amusant et drôle comme cela...) C'est pourtant visible aux yeux de tous que je t'appartient.
Avec le recul, je crois que tu l’aimes vraiment cette marque d'affection. Je ne me plains pas, tu as passé ton temps à la caresser et à l'embrasser.

Je crains parfois de te le dire de trop, que ces mots perdent leurs sens, qu'ils s'usent à force d'être utilisés... Mais sache que je t'aime.

Je suis ravi d'avoir enfin vu Charlotte en chaire et en os! Je t'envoie avec cette lettre une paire de ruban pour nouer ses cheveux, la couleur ira avec ses yeux.

Je t'embrasse Paul, du moins je pose un baiser sur cette lettre pour que tu fasses ridiculement la même chose, en attendant mes prochains congés où j'ôterai le papier entre nos lèvres.

Tendrement.
Lou.


Ps: Tu sais que je travaille dans un journal, pourrais tu, si tu le peux, m'en dire plus sur cet allemand, Hitler? Il a fallut aujourd'hui que travaille sur une nouvelle le concernant, il a décidé de renverser le pouvoir en place avec un certain Hugenberg... Encore des illuminés sans doutes, quoi qu'ils soient tous de même haut placé, mais de là à faire tomber le régime allemand! 

 

***

 

 

 

Niort.
Le 21 juillet 1931.


Mon ange.

« Nous nous sommes quitté il y a plus d'une semaine…. »
Pourquoi est-ce que je commence ma lettre, par la même phrase que la tienne? Tout simplement parce que pour toi, passer un mois à mes côtés fut un bienfait. Mais pour moi, ce fut le pire des calvaires. (N’ai pas peur, je ne parle pas du fait de t’avoir dans mes pattes, jours … et nuits.) Pendant tout ton séjour je n’ai pu ôter cette pensée de ma tête. J’en ai gardé les yeux ouverts, la nuit, alors que tu t’endormais, reposant sur ma poitrine. Pendant tout ton séjour je n’ai cessé de me dire que tu devrais repartir un jour ou l‘autre. Que ça ne durera pas. Et puis tu m’as dis que tu allais me quitter, rentrer à Londres…. encore. Et j‘ai du te regarder prendre ce satané train. Quelle torture!
En effet, ce n’est pas convenable pour une jeune fille d’inviter un jeune homme, de but en blanc. Comme si, le simple fait de l’avoir vu nu, lui donnait tous les droits. Ah, les anglaises!
Mais, je suis sur, que les anglais doivent aussi penser qu’ils ont des droits sur toi. Mais, on en a déjà suffisamment débattu, tu m’appartiens.
J’aimerai qu’un de tes ’artistes’ te dessine et que tu me fasses parvenir le dessin. Parce que sur la photo, tu n’étais pas toi. Tu étais un autre Lou, enfermé dans un pantalon. J’aimerai pouvoir profiter de ce que les étudiants ont tous les jours. De ce que j’ai eu « il y a plus d’une semaine ».
Même si la salle est chauffée, j’ai des doutes sur tes capacités à ne pas attraper le mal. Alors, prend soin de toi, mon amour.
Je t’aime. Je t’aime jusqu’aux dernières gouttes d’encre que le tatoueur a utilisé pour inscrire mon nom, dans le bas de ton dos. Je pourrai passer ma vie à suivre le tracé de ce nom qui pour toi est synonyme de plaisir. Avec mes doigts, je le caresserai, jusqu’à ce qu’il traverse ton corps, pour enfin arriver dans ta bouche. Et alors, je recueillerai dans mes oreilles, le son mélodieux de ta voix.

Ma si jolie fille est à deux pas de moi, avec un ruban dans ces cheveux. Oui, il me semble que c’est celui que tu lui as envoyé. Elle ne le quitte plus, depuis que je le lui ai donné. Lorsqu’il n’est pas sur sa tête, il est sur celle d’une de ses poupées. Elle a d’ailleurs appelé celle que tu lui as offerte, Lou. Je n’ai cessé de lui répéter qu’il s’agissait d’une fille, elle n’a rien voulu savoir. Elle t’aime également. Peut-être pas aussi fort que son père t’aime, cependant.

J’ai recueilli ton baiser sur mes lèvres. Il ne demande qu’une autre feuille de papier, pour retourner auprès de son maître Je te le renvois donc.

A jamais, mon amour.

P.

 

 

PS: Hugenberg est le chef du parti nationaliste allemand, d’après ce que j’ai compris et Hitler et lui ont annoncé qu’ils travailleront ensemble, pour renverser le gouvernement de Von Hindenburg. Ils l’ont d’ailleurs annoncé 1 jour avant que tu ne m’envois ta lettre.
J’aimerai lire le livre d’Hitler pour savoir qu’est que cet illuminé, comme tu le dis si bien, a dans le crâne. Il ne prône que des choses auxquelles il est impossible d‘adhérer et pourtant son parti gagne en puissance. Comment un parti aussi horrible, peut devenir le 2eme parti national d‘un pays libre? Comment peut-on voter pour un homme qui dit des choses aussi odieuses et absurdes?
Ça ne me dit rien qui vaille. J‘ai peur Lou. Je sais que je ne risque rien, parce que je ne vis pas en Allemagne et que je ne suis pas juif (Ils semblent être la cible du NSDAP.), mais j’ai tout de même peur. Je prie pour que quelque un l’arrête avant qu’il ne détruise l’Allemagne entière.

 

***

 

Londres.

Le 30 juillet.

 

 

Paul.

 

La photographie est de Carl. Ne fait pas cette tête, je n’était pas seul avec ce satire anglais qui me sers d’ami. Je pense juste que la photographie est plus pratique pour toi. Tu pourras ainsi la garder à l’intérieur de ton veston. Comme tu le vois, je me suis enfuit de mon carcan de tissus pour devenir le Lou que tu connais.

 

Je suis heureux que Chat-rlotte aime mes rubans. Je lui en enverrais d’autres à l’occasion. Et pour la poupée, disons que ça porte plus à rire qu’autre chose non ? Je suis flatté qu’elle ait utilisé mon nom, je fais donc un peu partit de son univers. J’aime me dire qu’elle est un petit bout de toi.

 

Tu m’écris de ces choses que je n’ai pas pu fermer l’oeil sans voir défiler nos souvenirs. C’est vil et mesquin ! Tu cherches à me donner envie de revenir près de toi. Mais Paul, c’est déjà le cas. Tu me manques.

 

(Ici l’écriture se fait plus tremblante)

 

Paul, I’m lost without you.

I whish I knew what you’re thinking of the present situation. I’m maybe such a liar, when I said to you that London pleased me. I miss you so much sometimes that I fall in tears in the middle of my room.

Since childhood we used to be together, always, you were my shadow, I was the reflect in your mirror glass.

 

I’m starving, not because of a lack of food, but by a lack of you.

 

Paul I’m know you’re not that good at English, that’s why I’m writing my true feelings in this language.

I want you to know them but I’m so afraid of it at the same time.

 

I love you. Will you forgive me for this trick?

 

Your loving brother.

Lou.

 

***

 

Niort

Le 6 août 1931

 
Mon amour.
J'ai toujours su qu'il y avait un lien, entre nous. Quelque chose de plus fort qu'un simple lien matériel. Comme si nos pensées avaient toujours réussi à passer outre la distance pour dialoguer. Mais comment as-tu pu devancer l'apparition de la jalousie sur mon visage? Tu me connais donc si bien? Oui, je suis jaloux, comment pourrais-je ne pas l'être? Je suis terriblement jaloux. J'aimerai ne pas l'être. Mais savoir que ces gens te côtoient tous les jours, qu'ils te voient nu... J'en meurs, à vrai dire. Tu es a moi, et pourtant c'est eux qui t'ont.
Ta photographie est dans ma poche. J'ai reçu ta lettre, hier et depuis j'ai eu des moments d'égarement. Ma main se dirigeait sans que je le veule, vers cette poche et sortais ton corps imprimé sur ce bout de papier. Parce que, en effet, ça ne reste qu'un bout de papier. Ca ne sera jamais toi, que tu sois nu ou non. Mais je dois avouer que cette dernière photographie me satisfait plus amplement que la précédente. Tu es un peu plus mon Lou.
 
Tu fais parti de l'univers de Charlotte, depuis sa naissance. Elle a entendu parler de toi, dès la première semaine de sa vie. Et ça ne m'aurait pas surpris que ton nom soit la première chose qu'elle aurait dite. Ce ne fut pas le cas, je suis navré.
Lorsque Mère viendra à Niort et que Charlotte lui présentera Lou, je ne pense pas qu'elle sera portée à rire.
Bientôt, je crois que je vais lui enlever sa poupée. Je la garderai peut-être pour moi. Non. Je ne le ferai pas. Je n'ai jamais été le genre de personne, qui prive un enfant de son jouet. A part toi, bien sur. J'ai toujours le bateau de bois que je t'avais 'emprunté' à l'étang, d'ailleurs.
 
Quel dommage que Jonathan soit rentré à Oxford! Je lui aurais demandé de traduire. Mais me voila dans l'impossibilité de comprendre ce que tu essayes de me dire, mon amour. Le peu de chose que j'ai compris, c'est que tu parlais d'un miroir et d'un reflet. Toi et moi? J'ai également deviné les mots "présente situation", "langage", mais ça ne me donne pas la clé de ce que tu as voulu me dire. Me donneras-tu la clé de ce qu'il y a dans ton coeur et sur le papier?
 
Je t'aime, mon tendre frère. Chaque jour, de plus en plus. Et chaque soir, je me demande comment j'ai fait pour survivre sans ta présence à mes cotés.
Je t'aime.
 

Paul.

 

 
 
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