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Le Chemin de Traverse.
Par haniPyanfar
Harry Potter  -  Romance/Action/Aventure  -  fr
17 chapitres - Complète - Rating : T+ (16ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 17     Les chapitres     75 Reviews    
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Epilogue.

Le Chemin de Traverse.

Auteur : haniPyanfar

Un dernier merci à Madame J. K. Rowling qui a créé lieux et personnages.

 

Chapitre 17 : Epilogue.

 

*** « « « En cette matinée du 1er septembre, l'air était vif et doré comme une pomme. La petite famille traversait d'un pas sautillant la rue grondante de circulation en direction de la grande gare aux murs noircis de suie. La fillette aux cheveux roux traînait derrière ses frères en pleurnichant

--Ce ne sera pas long, toi aussi tu iras, lui promit Harry.

--Deux ans ! dit Lily en reniflant. Je veux y aller tout de suite !

James et Albus avaient repris la dispute commencée dans la voiture. Mais le plus grand croisa le regard de sa mère et se tut. D'un air supérieur, il jeta un coup d'œil à son jeune frère par-dessus son épaule, prit le chariot et se mit à courir. L'instant d'après, il avait disparu.

La famille émergea sur le quai de la voie 9 ¾, obscurci par l'épaisse fumée blanche que produisait la locomotive écarlate du Poudlard Express. Un groupe de quatre personnes sortit de la brume à côté du tout dernier wagon. Ce fut seulement lorsque Harry, Ginny, Lily et Albus arrivèrent devant eux que leur visage devint net : Ron, Hermione et leurs deux enfants.

Rose, déjà vêtue de sa toute nouvelle robe de Poudlard, leur adressa un sourire radieux. Lily et Hugo, le jeune frère de Rose, se mirent à discuter avec animation de la Maison dans laquelle ils seraient envoyés le jour où ils iraient enfin à Poudlard.

Mais Ron ne faisaient plus attention à eux. Croisant le regard de Harry, il lui montra d'un discret signe de tête trois personnes qui se détachaient nettement parmi les volutes de fumée. Draco Malfoy, un manteau sombre boutonné jusqu'au cou, était avec sa femme et son fils.

Le jeune garçon ressemblait à Draco autant qu' Albus à son père. Apercevant Harry, Ron, Hermione et Ginny qui l'observaient, il leur adressa un bref signe de tête et se détourna.

--Voilà donc le petit Scorpius, murmura Ron. Arrange-toi pour être toujours meilleure que lui en classe ! ajouta-t-il pour sa fille.

--Ron ! Pour l'amour du ciel ! dit Hermione, moitié sérieuse, moitié amusée, n'essaye pas de les dresser l'un contre l'autre avant même qu'ils aient commencé l'école !

Harry consulta la vieille montre bosselée qui avait appartenu autrefois à Fabian Prewett.

--Il est presque l'heure, vous devriez monter dans le train, dit-il.

Déjà les portes claquaient tout au long du convoi écarlate. Il s'ébranla et Harry le suivit le long du quai en observant le visage mince d' Albus, dont les joues étaient déjà rouges d'excitation. Il agita la main et lui sourit, même s'il ressentait un peu comme un déchirement le fait de voir son second fils s'éloigner ainsi de lui.

La dernière trace de vapeur se dissipa dans l'atmosphère de l'automne. Le train disparut dans un virage. Harry levait toujours la main en signe d'adieu. Il l'abaissa et caressa sur son front la cicatrice en forme d'éclair. Elle avait cessé de lui faire mal depuis longtemps. Tout était bien » » » ***

-- -- -- -- --

Harry se réveilla en sursaut et regarda autour de lui mais tout était tranquille. L'avion ronronnait en sourdine, les lumières étaient atténuées, son voisin de siège ronflait un peu, les yeux protégés par un bandeau noir et les hôtesses avaient disparu à l'arrière de l'appareil. Son voyage de retour vers Londres se déroulait sans problème.

Alors pourquoi ce rêve ? Ah oui ! La date ! On était le premier septembre et c'était la rentrée. Harry sourit. Certains souvenirs étaient si incrustés dans sa mémoire qu'ils ressortaient tout à coup, à l'improviste. Le Poudlard Express sur le quai 9 3/4, dans la gare de King Cross ! Vraiment !

Ça faisait un peu plus de trois ans qu'il avait quitté Londres. Il n'y était revenu qu'en de rares occasions, pour des mariages, la naissance d'une petite fille dont il était le parrain, des fêtes de Noël et de fin d'année mémorables au passage à l'An Deux Mille ... Mais il avait été longtemps absent.

Il avait parcouru le monde moldu, visité de nombreux pays, connu quelques peines et beaucoup de joies. Il s'était fait de nombreux amis, il avait eu quelques amants. Les années noires étaient loin. Le monde sorcier l'avait oublié, du moins il l'espérait. Et maintenant, il rentrait définitivement à la maison.

Mais tout de même, quel drôle de rêve ! Finalement, les choses auraient pu se passer comme ça. S'il n'y avait pas eu ... S'il n'y avait pas eu ce soir-là ... Ce soir-là où il avait découvert sa nature profonde. Il avait su alors et d'une façon définitive qu'il ne pourrait jamais faire semblant. Ce soir-là, il s'était accepté et depuis, il était en paix avec lui-même.

Ron et Hermione s'étaient mariés pendant l'été deux mille, il avait été leur témoin et il était aussi le parrain de leur fille Rose, née l'année suivante en novembre. Ginny était revenue à un amour de jeunesse. Elle avait épousé Dean Thomas en janvier et elle était enceinte. L'ancien Griffondor était joueur de Quidditch professionnel dans l'équipe des Frelons de Wishbone et il avait un grand avenir devant lui.

Neville était fiancé à Hannah Abbott. Luna était journaliste au Chicaneur. Elle y poursuivait les chimères de son père sur les Ronflaks Cornus et autres animaux imaginaires. Les sœurs Patil avaient ouvert une agence de voyages sorcière et faisaient fortune ... Tout le monde avait trouvé sa place. Et lui, Harry, n'était pas le plus mal loti.

Il était parti au Canada avec le Grand Darius. Il avait été son assistant pendant plusieurs semaines. Puis celui-ci était rentré en Angleterre retrouver sa femme aimante et ses cinq enfants. Harry était resté au Québec. Il avait fréquenté une école du cirque et avait acquis une certaine réputation avec ses tours de magie à l'ancienne.

Il avait choisi le nom de « Black Sirius » en souvenir de son parrain et portait sur scène une longue robe, ouverte sur une chemise de soie et un pantalon noir, accompagnée d'une cape virevoltante parsemée d'étoiles. Personne ne soupçonnait son état de sorcier même s'il en revêtait le costume avec élégance. Sa cicatrice au front n'avait pas été faite par le sortilège mortel d'un Mage Noir mais plus prosaïquement par un accident de jeunesse.

Harry Potter était un beau jeune homme, séduisant et affable. Les filles lui faisaient les yeux doux mais il ne cachait pas son homosexualité, sans pour autant en faire étalage. Il avait eu quelques aventures sans lendemain pendant ses voyages et des liaisons de courte durée avec deux petits amis successifs. Il avait la réputation d'être volage. Il avait toujours protégé son corps par les préservatifs et son cœur par une sorte d'indifférence aimable.

Après son année d'études à l'école du cirque, il avait fait partie d'une troupe célèbre qui présentait un spectacle féérique dans les plus grandes capitales du monde. Il n'en était qu'un tout petit rouage mais cette vie nomade lui plaisait. Il découvrait le monde. Il avait des amis, des camarades, des connaissances, mais il restait sans attaches véritables. Il voulait être libre et il l'était.

Enfin, cette vie n'avait qu'un temps. Londres lui manquait. Il voulait retrouver son appartement moldu tranquille. Il y reprendrait vite ses habitudes de sédentaire. Il pourrait de nouveau fréquenter le monde sorcier, pas trop. Il avait acquis de la force et de la sérénité. Il ne se laisserait plus snober par les gens haut placés du Ministère.

Il était beau, riche, indépendant. Gay aussi et ça allait se savoir très vite. Mais il s'en moquait. Il était heureux de vivre à sa façon et si ses manières déplaisaient à certains, ça prouvait seulement leur étroitesse d'esprit et leur intolérance. Il y avait juste un détail qui le turlupinait. Qu'était devenu Draco Malfoy ?

Hermione savait qu'il était parti en Italie, elle l'avait mentionné une fois, lors d'un de ses brefs séjours en Angleterre et puis il n'y avait plus eu la moindre nouvelle de lui. Vivait-il à l'étranger ? Qu'en était-il de son mariage avec une fille Greengrass ? Etait-il ... heureux quelque part dans le monde ? Harry aurait bien voulu le savoir.

Le cristal rose que son amant d'un soir lui avait offert dormait dans le tiroir de sa table de chevet. Chaque fois qu'il était revenu à Londres, il l'avait pris en main. Mais jamais la pierre n'avait chauffé dans sa paume comme la première fois. Sa magie s'était peut-être épuisée ?

Il avait souvent pensé à Malfoy, surtout quand il avait eu ce petit ami blond qui lui ressemblait on peu. Il y avait toujours pensé avec beaucoup d'affection. Le Serpentard lui avait fait beaucoup de mal dans sa jeunesse mais un soir, il lui avait fait beaucoup de bien. Il l'avait initié. Il l'avait aidé. Il l'avait libéré.

C'est pourquoi, dans cet avion qui le ramenait chez lui, Harry avait fermé les yeux et évoquait avec nostalgie un fin visage auréolé de cheveux dorés, aux yeux gris et aux lèvres savantes, un corps mince et agréablement musclé ... un bras gauche sali par une Marque noire. Mais qui s'en souciait encore à présent ?

-- -- -- -- --

Trois semaines plus tard, le même Harry bougonnait en poussant devant lui le coffre à roulettes qui contenait son matériel de magie. Il avait pourtant dit à son agent londonien qu'il était en vacances et qu'il ne participerait à aucun spectacle avant un an au moins. Il voulait se ressourcer en paix.

Mais c'était soi-disant un cas particulier. Un artiste défaillant à remplacer d'urgence. Juste pour un après-midi festif à l'ambassade d' Italie de Londres. Un éminent membre du personnel était monté en grade, il était affecté à un nouveau poste assez prestigieux et il donnait une réception d'adieux avec discours, échange de cadeaux; champagne, douceurs et petits fours.

Mais ce n'était pas là que le spectacle de magie devait avoir lieu. Les deux filles du diplomate promu avaient également invité leurs amies et leurs camarades de classe qu'elles quitteraient bientôt. C'était leur lot : suivre leurs parents dans les différents pays où leur père était envoyé par ses supérieurs. Leur goûter se déroulerait dans un salon des appartements privés de l'ambassadeur. C'était pour distraire cette bande d'ados que Harry avait été engagé à la dernière minute.

« C'est important, avait plaidé son agent. Je ne peux pas envoyer n'importe qui dans ce genre d'endroit. Depuis 2001, la sécurité a été renforcée partout. Tu n'as jamais eu aucun problème nulle part. Tu es nickel sur toute la ligne. Et puis, ton numéro convient parfaitement à l'âge de ce public. Juste une fois, Harry ! Après, je te le promets, je te laisserai tranquille ! »

Ouais ! Promesses d'organisateur de spectacles ! Et Harry bougonnait parce qu'il avait déjà été contrôlé trois fois, qu'il avait été obligé d'ouvrir son coffre, révélant ainsi le secret d'un de ses numéros, et surtout parce qu'il détestait faire de la magie moldue devant ce genre de public. Ces jeunes ne s'étonnaient plus de rien et plus rien ne les émerveillait.

Enfin, c'était pour une bonne cause ! Il avait exigé que son cachet soit intégralement reversé à une œuvre caritative.

Au détour d'un couloir, il fut bloqué par deux gros containers poussés par des employés de l'ambassade. Ce devait être des armoires frigorifiques. Harry remarqua machinalement qu'ils portaient dans le coin supérieur droit le dessin d'une fleur noire. Et juste derrière eux se trouvait ... Les cris de stupeur résonnèrent en même temps :

« Malfoy ! Potter ! »

Ils se fixèrent une seconde ... une longue seconde ... Et sans savoir qui avait bougé le premier, ils se retrouvèrent dans les bras l'un de l'autre, le cœur battant à tout rompre. Envolées, les trois années de séparation ! C'était la même étreinte qu'au Chaudron Baveur, le soir où ils s'étaient quittés. Ils ne bougeaient pas, ne disaient rien. Même la pensée les fuyait. Juste : « Merlin ! C'est lui ! »

Un long moment passa puis un des employés toussa légèrement et dit :

« Hahem ... Monsieur Black, où devons-nous les conduire ?

--Heu ... ha oui ..., bafouilla Draco en lâchant Harry. Le plus gros est pour la réception. Attention, il contient la « Caravelle de Glace ». L'autre est pour le goûter des enfants. Mettez-les en chambre froide en attendant. Merci.

Le petit convoi s'éloigna. Ils restèrent immobiles au milieu du couloir. Ils se regardaient en souriant. Ils étaient aussi heureux l'un que l'autre de cette rencontre imprévue et ça se voyait sur leur visage.

--Monsieur Black ? murmura Harry d'une voix rieuse.

--Draco Black, du « Black Narciss' », glaces et pâtisseries fines.

--Moi, c'est Black Sirius, tours de magie en tous genres.

--Black est le nom de ma mère, protesta le blond sans cesser de sourire.

--C'est aussi celui de mon parrain, précisa Harry sans le quitter des yeux.

--Est-ce que ça fait de nous des ... cousins éloignés, en quelque sorte ?

--Très honoré d'être le parent d'un si grand personnage. Cousins, ça me va !

--Alors ... cousin ... qu'est-ce que tu fais ici ?

--Tu vois, je travaille. Et toi ?

--Pareil.

Ils parlaient machinalement. En fait, les pensées tournaient dans leurs têtes à toute vitesse.

« Il n'a pas changé. Toujours aussi mince. Pourquoi est-il habillé en sorcier ? Ah oui ! Un costume de scène ! Un peu voyante, cette cape étoilée ! Enfin, Potter sera toujours Potter ! Mais les filles doivent adorer ça. Je me demande si ... »

« Si je m'attendais à cette rencontre ! ... Quelle chance que le magicien prévu pour le spectacle ait eu un empêchement ! Ainsi il a changé de nom ! Je n'aurais jamais cru ... Il est toujours aussi séduisant ... Est-il marié à sa Greengrass ? Si j'osais ...

Ils commencèrent en même temps.

--Je dois y aller ...

Ils se mirent à rire. Draco reprit :

--Je dois aller surveiller mes containers. Ma Caravelle est fragile. Un geste malheureux du personnel et il faut que je répare les dégâts. A quelle heure termines-tu ?

--Vers dix-sept heures, je pense. C'est quoi, cette Caravelle ?

--Spécialité maison pour les grandes réceptions, Potter. Structure en okoumé. Glace aux parfums exotiques et gaufrettes légères à la vanille des Iles ... Je n'aurai pas fini avant dix-neuf heures. Peux-tu ... m'attendre ? « Sa Weasmoche le coince peut-être à la maison ... "

--J'ai une meilleure idée. Je n'aime pas laisser mon matériel sans surveillance. Alors je ramène mon coffre chez moi et on se retrouve ensuite quelque part. Qu'est-ce que tu en dis ? « Pourvu qu'il accepte ! Sa femme l'attend peut-être chez lui pour le dîner ... »

--D'accord. Le Poney Fringant, un petit restaurant dans Charing Cross, tu connais ?

--Je trouverai. Vingt heures, c'est bon ?

--Parfait. A tout à l'heure »

« Merci Merlin ! », pensèrent-ils en même temps.

Ce jour-là, une vingtaine d'ados, garçons et filles, furent totalement fascinés par la prestation d'un jeune artiste nommé Black Sirius. Harry était tellement heureux qu'il ajouta sans faire exprès une touche de vraie magie à plusieurs de ses tours. Ses éventails ne se contentèrent pas de changer plusieurs fois de formes et de couleurs, ils devinrent aussi phosphorescents. Les balles de ping pong sautèrent deux fois plus haut, deux fois plus vite. Et l'envol de papillons final fut un enchantement.

Harry arriva au restaurant avec un grand quart d'heure d'avance. Il surveilla sa montre avec impatience et aussi un peu d'anxiété. Il se demandait s'il pourrait proposer à Malfoy de prendre ensuite un dernier verre chez lui. Ce n'était qu'à quelques minutes en taxi. Mais oserait-il ? La situation s'y prêterait-elle ? Et si Malfoy lui parlait de sa femme ? Oh et puis tant pis ! Il verrait bien sur le moment !

Draco s'excusa pour ses dix minutes de retard ... s'excusa ! Lui, un ancien Malfoy ! Mais il avait changé ! Il avait surtout eu peur que Potter ne l'attende pas. Les invités de la réception n'en finissaient pas avec leurs adieux au diplomate et à sa femme. Ça durait, ça durait ! Il avait juste pris le temps de ramener ses containers au « Black Narciss' » et en arrivant au restaurant, il avait mal garé son monospace. Il espérait que la pancarte « en livraison » lui éviterait une amende.

Ils ne se rappelèrent pas très bien ce qu'ils commandèrent pour dîner. Ils apprirent juste au fil de la conversation qu'ils étaient libres tous les deux. Ils n'en sourirent que plus.

« Le père de Greengrass n'était pas très chaud pour honorer la promesse d'union entre sa famille et la mienne. Le nom des Malfoy ... Enfin tu connais la chanson ! Je l'ai fait languir un peu, pour le principe. Par exemple, je ne lui ai pas dit que les papiers d'identité moldus qu'on m'avait procurés étaient au nom de Black. Un passeport authentique avec tous les sceaux et renseignements nécessaires !

--Tu as réellement abandonné le nom de Malfoy ?

--Oui. Il est entaché de trop d'horreurs. De toute façon, je n'aurai pas de descendance. Alors à quoi bon ?

-- « Pas de descendance ?... » Mais tu aurais pu trouver une autre fille. « Pourvu que non ! »

--J'ai pris une autre décision quand j'ai appris incidemment que Astéria avait un petit ami secret. J'ai un peu joué sur ses sentiments. Finalement, c'est elle qui a mis fin à l'engagement. Les mariages arrangés, ce n'est pas son genre ! Les filles d'aujourd'hui sont très indépendantes. Elles peuvent rompre une promesse sans se déshonorer pour autant. « Et c'est tant mieux ! »

--Et tu n'as ... personne d'autre en ce moment ?

--Non. Oh ! J'ai bien eu quelques aventures en Italie, quand j'apprenais mon métier. Pas de filles, je prétendais être fiancé. Mais des jeunes hommes, et pas très souvent. L'homosexualité est présente là-bas, comme partout ailleurs, mais on reste discret. « Je me rends compte soudain que tous mes amants étaient minces et bruns, comme lui ! ».

--Pareil pour moi. Ça ne durait jamais très longtemps. Je ne suis jamais tombé amoureux pour de bon. « Pourtant, de lui, je crois que ce serait facile. Mais le voudra-t-il ? »

Et puis la conversation languit un peu. Ils avaient appris le principal. La proposition de Harry de passer chez lui prendre un dernier verre fut acceptée sans hésitation. Et puis ...

Ils firent l'amour ...

Bien sûr, intérieurement, chacun se disait qu'il baisait et que c'était bon ... Non, c'était bien meilleur que bon ! ... Car en fait, ils ne baisaient pas, ils s'aimaient, intensément, presque religieusement. Ils s'attardaient sur le corps de l'autre, sur son parfum ...

« Je le reconnaîtrais entre mille ! De la mousse fraîche sur le tronc d'un arbre ! »

« Il est toujours aussi mince, aussi délié. On a envie de le serrer fort, de le caresser, de le câliner ... ».

C'était comme la première fois, quand ils avaient « senti » qu'ils s'unissaient vraiment. Et c'était plus riche encore de leurs expériences suivantes. Ils se donnaient en toute liberté, en toute connaissance, sans appréhension, sans calcul. Avec plaisir et pour le plaisir. Mais il ne voulaient pas se l'avouer. Pas encore.

Le lendemain, ils doutèrent.

Ce n'était pas possible. Ce désir soudain de renouer les liens ... Cette impression de ne s'être jamais quittés ... Ce bonheur sans nuages éprouvé ensemble ... Ça ne pouvait pas exister, n'est-ce pas ? C'était une sorte de rêve, non ?

« Potter ! J'y ai à peine pensé quand j'étais en Italie ! Ça fait un an que je suis de retour à Londres et je n'en avais jamais entendu parler. Je me suis quelquefois demandé ce qu'il était devenu mais je ne fréquentais pas les milieux sorciers. Sauf Tom et Harriett au Chaudron et ils n'avaient pas de nouvelles. Potter avait pratiquement disparu ! On se rencontre par hasard et on tombe dans les bras l'un de l'autre ! Qu'est-ce que ça veut dire ? »

« Malfoy ! J'ai été si heureux de le retrouver ! Quelle belle soirée ! Est-ce parce qu'il représente ma première fois ? On aurait dit que nos corps se reconnaissaient, s'harmonisaient sans peine ! Les trois années de séparation n'existaient plus. Il me semblait l'avoir quitté la veille. Pour une surprise, c'en était une ! C'est peut-être la raison de notre rapprochement immédiat. La surprise ... A-t-il envie qu'on se revoie ou pas ? Il est parti hier tout de suite après ... »

L'un et l'autre, ils hésitèrent.

Ils ne s'étaient rien promis. Ils ne s'étaient pas donné rendez-vous. Quand Draco avait repris son monospace pour rentrer chez lui, il était euphorique. Mais le lendemain, dans l'atmosphère très fraîche de son lieu de travail, à l'arrière de sa boutique, il se demandait s'il n'avait pas rêvé la soirée de la veille.

Que voulait Potter ? Et lui, que voulait-il ? Une aventure sans lendemain ? Une relation qui cesserait rapidement faute d'affinités ou qui durerait s'ils prenaient le temps de se connaître ? Potter ne lui avait même pas dit pendant combien de temps il restait à Londres. Cela en valait-il la peine ?

Son corps disait oui. Il n'avait rien connu de tel, même avec Rodolfo, le jeune Italien très doué pour le sexe qui lui avait fait connaître des plaisirs raffinés. Tout était simple avec Potter. Les gestes s'enchaînaient sans effort. Le plaisir montait. Il avait atteint une sorte d'extase. Et ça ne lui était arrivé avec personne d'autre. Mais ...

Ils tergiversèrent deux jours et puis Harry craqua.

Il se rendit au « Black Narciss' » en fin d'après-midi. Il avait trouvé l'adresse dans un annuaire mais il ne voulait pas téléphoner. Il voulait revoir Malfoy. C'était physique. Il était attiré irrésistiblement par le beau blond et après toutes ces années passées à voyager en compagnie de gens divers, il avait perdu sa timidité et prit de l'assurance. Il agissait.

Qu'est-ce qu'il risquait ? Une rebuffade comme autrefois ? Pas grave, mais il fallait qu'il essaye. C'était ça, être un adulte mature et libre. Prendre ses responsabilités. Foncer, en bon Griffondor ! Le taxi le déposa devant une jolie boutique dans un quartier assez animé. Des immeubles anciens mais rénovés, beaucoup de magasins de toutes sortes. Et au milieu, un petit « salon de thé et glaces à l'italienne ».

A l'intérieur, derrière un comptoir réfrigéré muni d'une vitre et présentant un assortiment de sorbets et de gâteaux colorés, trônait une dame d'un certain âge, aux cheveux blonds et aux joues roses. La parfaite Anglaise aimable et maternelle. Harry fut un peu déçu. Où était Malfoy ? Il demanda à voir Monsieur Mal ... Black.

« Il est en livraison, lui répondit-elle. Un dîner chez un Lord. On lui a commandé le « Château des Merveilles ». Il ne va pas tarder. Si vous voulez l'attendre ... »

Harry avait devant lui une coupe de « Naples au baiser de Feu », grand cône de glace au café parfumée à l'amaretti, garni d'éclats d'amande, fourré de fruits confits et couronné d'un trait de chocolat noir chaud, quand Draco arriva.

Un sourire rayonnant qui plisse le coin des yeux et détend un front soucieux et Harry sut qu'il avait bien fait. Tout allait bien.

Ils se revirent.

Ils bais ... s'aimèrent. Ils refirent connaissance sous leur nouvelle identité. Ils s'apprivoisèrent. Ils rirent. Beaucoup. Ils se chamaillèrent aussi.

« Non, mardi je ne peux pas. Je bosse, moi. Un buffet garni à fournir en entrées glacées chez Blister et Sandow, les bijoutiers. Ils m'ont commandé un « Jardin Japonais ». Tu sais le temps que ça prend, de travailler sur les sorbets de sept couleurs différentes ? Allez, ne boude pas ! Mercredi soir sans faute ! »

« Comment ça, une soirée de bienfaisance ! Pour la Protection des Animaux en voie de disparition ? J'aime bien les bêtes, surtout les magiques. Mais les organisateurs abusent de ton bon cœur. Si tu fais ce métier, fais-toi au moins payer ! Ils savent que tu ne sais pas dire non. D'accord, tes parents t'ont laissé un coffre bien rempli à Gringotts. Et je n'ai pas non plus craché sur les gallions de ma mère pour créer le « Black Narciss' ». Mais on avait prévu autre chose ! »

Ils s'habituèrent l'un à l'autre. Ils se découvrirent des atomes crochus. Puis ils se présentèrent mutuellement à leurs amis proches.

Ron et Hermione étaient au courant de l'homosexualité de Harry. Ils furent tout de même surpris d'apprendre le nom de son compagnon « Malfoy ? La fouine de Poudlard ? Ah il s'appelle Black maintenant ? -- Ron ! Tu manques de délicatesse ! Il a changé ! Et s'il rend Harry heureux ... »

Draco avait retrouvé Blaise Zabini. « Le hasard, » lui avait dit son ancien camarade. Un hasard qui tombait bien, vu que le Serpentard faisait maintenant partie des Langues de Plomb du Ministère et qu'il était au courant de bien des secrets. Mais il savait aussi quand parler et quand se taire. Il avait des nouvelles de Théodore Nott et de Pansy son épouse. Mais il ne révélerait jamais dans quel pays ils s'étaient établis.

Il ne fut pas plus surpris que ça quand Draco amena un jour Potter à un de leurs rendez-vous discrets. Ces deux-là allaient bien ensemble. Encore un secret qu'il ne dévoilerait pas à ses collègues. Même à Funestar, le meilleur de tous, celui qui pouvait parler aux oiseaux. Quoique ... lui savait aussi beaucoup de choses. Sur Potter en particulier.

Le temps passa. Le vert et pluvieux printemps anglais s'installa. Harry et Draco étaient toujours ensemble.

Aussi étrange que cela puisse paraître, ils continuaient à s'appeler Malfoy et Potter. Ils ne s'étaient jamais avoué qu'ils s'aimaient. Ils jouissaient de l'instant présent et n'osaient aborder l'avenir. Ils s'enseignaient mutuellement de nouvelles positons, de nouvelles caresses. Ils en inventaient. Ils inversèrent même leurs rôles. Ils étaient à égalité maintenant; il n'y avait entre eux ni dominant, ni dominé, seulement deux hommes qui partageaient les plaisirs en toute liberté.

Ce fut Harry qui proposa un jour à Draco d'emménager chez lui. Son appartement en haut de l'immeuble était le plus grand, le mieux situé, pas si loin que ça de la boutique en voiture. Ce serait une bonne idée, non ? ... Draco refusa en prenant bien soin de ne pas vexer son ... partenaire ? compagnon ? amant ? plus que ça ? Il tenait à son indépendance mais il fut touché par la proposition et subtilement, leurs relations changèrent.

Ils se voyaient tous les jours. Ils passaient la nuit chez l'un, chez l'autre. Ils se téléphonaient au moins une fois dans la journée. Ils faisaient des projets en commun. Pour soutenir financièrement une équipe féminine de Quidditch qui voulait passer professionnelle. Avec Katie Bell à sa tête et des joueuses des quatre Maisons de Poudlard ... Pour les prochaines vacances ... au Canada ? en Italie ? n'importe où du moment qu'on est ensemble ...

Et ils songeaient aussi à renouer avec leur monde. Le monde de la magie.

Draco n'était jamais retourné sur le Chemin de Traverse. Il passait régulièrement voir Tom et Harriett mais il n'avait jamais touché de sa baguette magique italienne les briques du mur dans la cour du Chaudron. Maintenant qu'il s'était établi dans la vie, il voulait revoir ceux qui l'avaient aidé trois ans auparavant. Il refit le chemin à l'envers. Seul.

Florian Fortarôme était en Italie et Draco lui avait rendu visite plusieurs fois dans sa maison de Toscane. Le vieil homme était presque aveugle mais il venait à Londres une ou deux fois par trimestre. Pour quelle mystérieuse raison ? Cela avait-il un rapport avec son passé d'aventurier ? Le carnet noir ne quittait plus sa poche.

Le gérant de sa boutique recevait parfois d'étranges visites. Des Langues-de-Plomb entre autres ... Mais les glaces qu'on y servait étaient toujours aussi délicieuses. Draco apprécia en connaisseur. Il ne s'attarda pas. Il y avait là une famille sorcière avec trois jeunes enfants turbulents et braillards. Finalement, il ne regrettait pas de ne pas avoir de descendance. Du moment que ...

Paul Fleury n'était pas à la librairie quand le jeune sorcier y entra. Il n'y avait pas de clients. Adam Boots était seul, assis derrière son comptoir. Il en profita pour faire avec son ancien employé un brin de causette. Il avait toujours un ragot à colporter. Et l'histoire était croustillante ! Son collègue avait couru le guilledou une fois de trop. Son compagnon attitré ne l'avait pas supporté et l'avait quitté. Depuis, le pauvre Paul le cherchait partout, l'âme en peine. Il jurait ses grands dieux qu'il avait compris la leçon et qu'il serait fidèle ! Hmm ... Paroles ... Paroles ... Paroles ...

Draco fut ensuite accueilli à bras ouvert chez les apothicaires. Phyllidia régnait toujours sur ses clients et sur sa marchandise hétéroclite et Phylloxène lui révéla qu'il n'y avait plus aucun participant de la grande guerre en détresse. Les assassins avaient tous été arrêtés après la condamnation des passeurs de Mangemorts et ceux qui n'avaient pas grand chose à se reprocher étaient en sécurité à l'étranger.

Sous le sceau du secret, il lui révéla aussi qu'il fréquentait de nouveau dame Adelphine, son ancienne amoureuse. Il allait quelquefois chez elle par la Poudre de Cheminette pour prendre le thé et discuter du bon vieux temps. Mais chut ! Sa jumelle n'était pas au courant. Ce qui n'était pas sûr car elle lui fit un clin d'œil avant qu'il ne parte et elle lui glissa à l'oreille : « Alors, il vous en a parlé ? ».

Le jeune homme suivit ensuite l'Allée des Embrumes jusqu'à la droguerie magique. Contrairement à la dernière fois, la boutique de Barjow et Beurk était fermée et la vitrine barrée de grosses planches. Mais de nombreuses échoppes avaient rouvert leurs portes. Le « Diable de Tasmanie » exposait des livres aux couvertures bariolées et des objets magiques inconnus venant de Chine, d'Afrique et des Iles Caraïbes. Du vaudou de pacotille certainement !

Dame Adelphine dormait dans son rocking chair quand Draco poussa sa porte. Comme la première fois, la sonnette la réveilla en sursaut et elle jura aussi sec !

« Sang d'hippogriffe ! Qui m'a fichu un client pareil ? ... Ah c'est toi, garçon ? Contente de te revoir ! Qu'est-ce qui t'amène ?

--Bonjour Dame Adelphine. Je voulais juste prendre de vos nouvelles. C'est la première fois depuis trois ans que je reviens sur le Chemin de Traverse.

--Trois ans ? Nom d'une gargouille ! J'ai l'impression que c'était hier ! Et qu'est-ce que tu as fait pendant tout ce temps ?

Qu'il était agréable de bavarder avec la vieille dame en buvant un doigt d'élixir de pomme-reine et en grignotant du pain d'épices au gingembre ! C'était vrai, Draco et elle semblaient reprendre une conversation commencée la veille.

Quand il parla de sa boutique de glaces, les yeux de Dame Adelphine brillèrent. Draco dut promettre de lui faire goûter ses spécialités. Juste avant son départ, elle posa tout de go une question directe :

--As-tu trouvé ton âme sœur avec les quartz ?

« Ame sœur ! Ame sœur ! Elle en a de bonnes, dame Adelphine ! Potter est-il mon âme sœur ?

--Je crois que oui, répondit-il finalement. Il faudra que je lui en parle.»

Il était tard. Il décida de continuer son pèlerinage le lendemain. Il garda toute la soirée un air songeur. Harry s'en aperçut. Il devinait toujours si quelque chose préoccupait Draco Mais ce dernier ne lui parla pas de la question de la vieille dame. Il y pensa la nuit, alors que son Griffondor dormait dans ses bras. « Qu'est-ce que Potter représente pour moi ? Et que suis-je pour lui ? » Il s'endormit sans avoir de réponses.

Le lendemain, au Paradis du Quidditch, Marcus Flint et Piet Chambers lui montrèrent l'Ultimas 2, la version encore améliorée du balai de compétition des professionnels. Dean Thomas, le batteur des Frelons de Wishbone venait d'en acheter un. Son équipe était en bonne posture pour remporter le Trophée cette année. Et la prochaine coupe du monde se jouait à Helsinki en Finlande au prochain été. Les ventes de produits dérivés explosaient.

Après un rapide passage à la Poste Sorcière, Draco eut la surprise de trouver Dennis Crivey derrière le comptoir de la Ménagerie Magique. Le petit blond avait été embauché par Monsieur Romulus à sa sortie de Poudlard. Il avait eu un Optimal en soins aux Créatures Magiques à ses Aspics. Et il avait aussi le sens du commerce. Il demanda à Draco s'il ne voulait pas adopter un couple d'escargots orange qui ne trouvaient pas preneur.

« Oh non, protesta le Serpentard en riant, je les connais et je n'ai pas de doxys chez moi !

--J'aurai essayé, répondit le jeune Griffondor en soupirant comiquement. Nous ne savons plus quoi en faire. Tout le monde est au courant maintenant.

--Confiez-les à un zoo moldu, les directeurs sont toujours à la recherche d'animaux rares. Ceux-là devraient leur plaire.

--Bonne idée, Draco dit Monsieur Romulus qui venait de rentrer de sa petite promenade. Je me demande s'ils vont les classer comme herbivores ou comme carnivores ... »

C'est avec émotion que Draco entra au WizzHard Books. Le Directeur fut heureux de le voir. Grâce à lui, dit-il, il était enfin en règle avec la loi sorcière. Ses petits employés n'étaient plus des esclaves. Il le conduisit auprès de la « Sans Coquille ». Elle siffla en le voyant. Les elfes se mirent à rire.

« Maman n'est pas contente de vous voir. Depuis que Kréatur nous a fait découvrir le monde, elle dit que nous sommes devenus paresseux et dissipés. Elle ne peut plus nous punir comme avant . Et nous avons exigé un après-midi de congé par semaine et quinze jours de vacances par an. Nous partons bientôt visiter l'Allemagne, notre pays d'origine. Nous parlons couramment l'allemand. Grâce à vous et à votre amie, nous sommes libres et heureux. Merci ! Merci !

--Danke ! Thanks ! Grazie ! Spassiba ! Efkaristo ! chantonnèrent-ils en chœur pendant que la machine sifflait plus fort. Draco sortit en riant. Heureusement que la presse ne lui avait pas envoyé un jet d'encre à la figure !

--En fait, elle est contente, lui dit le Directeur. Et moi je suis tranquille ! Ils travaillent encore plus qu'avant !

La dernière visite de Draco fut pour le Fond de la Malle. C'était le lieu de son premier emploi. Il fut surpris de ne pas trouver Madame Rubirosa derrière son comptoir. D'habitude elle ne quittait la boutique que pour sa rapide pause-déjeuner. Sa fille Jubilee la remplaçait. Elle avait l'air en pleine forme et elle lui sourit aimablement lorsqu'elle le reconnut. Ça le changeait de l'hostilité qu'elle lui manifestait autrefois.

« Tiens, un revenant, dit-elle. Ça fait un bail qu'on ne t'a pas vu dans le coin. D'où viens-tu ?

--De chez les Moldus. Ta mère n'est pas là ?

La jeune femme cessa de sourire, elle hésita et finit par dire à voix basse :

--Je ne sais pas si elle peut te recevoir. Elle n'est pas en bonne santé en ce moment ... Enfin, va la voir, elle est dans la réserve. Mais ne reste pas trop longtemps.

Draco passa au milieu de la boutique, entre les rangées de vêtements bien alignés. Ça sentait toujours aussi bon, cèdre et lavande. Et il retrouva aussitôt l'autre odeur moins agréable en entrant dans la pièce du fond. Madame Rubirosa y était assise, elle réparait une robe de sorcier posée sur la longue table. Elle avait l'air épuisée, son teint était jaune et ses traits creusés. Elle semblait souffrir.

--Bonjour Madame, dit doucement le jeune homme. Je ne voudrais pas vous déranger trop longtemps, je passais juste prendre de vos nouvelles.

--Oh bonjour Draco. Je suis contente de vous revoir. Asseyez-vous quelques instants, je vous en prie. Votre visite me fait plaisir. Comme vous le voyez, je ne suis plus aussi alerte qu'avant.

--Que se passe-t-il ?

--Hé bien, je suis tombée malade il y a trois mois, j'ai consulté les médicomages à Sainte Mangouste, j'ai pris toutes sortes de potions, sans résultats. Je suis peut-être victime d'un sortilège. C'est possible avec tous ces vêtements venant d'un peu partout. Je suis allée voir plusieurs guérisseurs et même un sorcier qui pratique les contre-sorts mais rien n'y fait. J'ai mal ici.

Elle montrait son côté droit, juste en dessous de sa poitrine.

--Ce n'est peut-être pas quelque chose qui se soigne avec les remèdes magiques. Avez-vous pensé à consulter un médecin moldu?

--Qu'est-ce qu'il pourrait faire de plus ? A part m'ouvrir en deux comme ils le font dans leurs hôpitaux ? A Merlin ne plaise ! On m'a parlé de leurs méthodes ! Ils ne savent pas soigner les gens sans les découper en morceaux !

--Madame Rubirosa, ce sont de vieilles histoires ! La médecine moldue est en avance sur la nôtre par bien des côtés. Et on ne vous opère que si c'est absolument nécessaire ! Ecoutez, je connais un bon médecin. Je suis allé le voir la dernière fois que je suis tombé malade. D'ailleurs, il comprendra très bien votre cas. Il est Cracmol.

--Comment ça Cracmol ? C'est un fils de sorcier mais sans pouvoirs magiques ?

--Oui; Madame. Il s'appelle Ambrosius Faucett.

--Un Faucett ? De la famille des Sangs Purs ?

--En effet. Je l'ai d'ailleurs choisi à cause de son nom et je lui ai demandé s'il connaissait Héléna Faucett de Pouffsouffle. Il a ri et il a dit que c'était sa cousine sorcière. Nous avons sympathisé. Bien sûr, il n'a pas pu aller à Poudlard. Mais il a fait toutes ses études dans les Universités Moldues. Il est très savant et par ses parents, il connaît aussi notre monde. Vous devriez aller le voir. Je vais vous donner son adresse. Vous ... Vous connaissez le monde moldu ?

--Assez pour prendre un taxi et payer en monnaie anglaise. ... Vous êtes sûr, Draco ? Ce serait une bonne idée ?

--Ça ne coûte rien d'essayer. Vous verrez par vous-même. Voulez-vous que je vous prenne un rendez-vous ?

Ils parlèrent encore un moment. Le sourire était revenu sur le visage fatigué de la patronne du Fond de la Malle. Draco était heureux de pouvoir l'aider. C'était la première personne qui lui avait fait confiance quand il avait échoué sur le Chemin de Traverse. Elle le payait des clopinettes mais c'était le début de ses aventures. Et sa fille avait oublié son volage Serdaigle pour un honnête Pouffsouffle qui l'avait récemment demandée en mariage. La vie suivait son cours.

-- -- -- -- -- --

On était en mai et Potter et Malfoy s'appelaient enfin par leurs prénoms. Ils ne pouvaient plus se passer l'un de l'autre, que ce soit pour l'amour, les crises de fou-rire ou les disputes toujours suivies d'agréables réconciliations. Ils aimaient les mêmes restaurants. Ils s'habillaient dans les mêmes magasins et Malfoy était surpris du bon goût de Potter en matière de vêtements.

Ils étaient en désaccord pour la musique, le cinéma et les émissions à la télé moldue. Mais tout en critiquant mutuellement les goûts de l'autre, ils savaient faire des concessions. Le « Black Narciss' » marchait bien. Draco avait embauché une jeune femme pour l'aider dans ses préparations glacées. Harry perfectionnait ses numéros de magie et faisait quelques galas.

Ils avaient tout pour être heureux mais l'étaient-ils ?

Vers le milieu du mois, il se passa pour Harry trois évènements inattendus et contradictoires. Un groupe de quatre artistes le contacta par l'entremise de son agent. Ils voulaient monter un nouveau spectacle et proposait à Harry de s'y associer. Ils s'étaient connus pendant la tournée internationale à laquelle Black Sirius avait participé. Ils s'étaient mutuellement appréciés et ils étaient devenus amis. L'offre était intéressante. Mais ...

Dans le même temps, un hibou du Ministère atterrit un jour sur sa terrasse, devant son salon. Kingsley Shacklebolt faisait appel à lui. La guerre appartenait définitivement au passé. Le monde sorcier était en paix. Le Harry Potter Vainqueur et Sauveur avait rejoint l'Histoire de la Magie. Mais le jeune sorcier pouvait rendre service à son pays d'une autre façon. Le Ministre lui proposait d'être le représentant de l'Angleterre à la prochaine Coupe du Monde de Quidditch. Le poste d'ambassadeur itinérant lui conviendrait-il ? C'était tentant, mais ...

Une affichette « A vendre » était récemment apparue sur la vitrine d'un petit pub, juste à une rue du « Black Narciss' ». Harry lorgnait dessus. Il avait une idée en tête. Quand il était à Paris avec la troupe, il avait fréquenté un « café théâtre ». Il aimait ce concept. De jeunes artistes inconnus venaient montrer leur talent devant un public connaisseur qui appréciait ou non leur prestation. C'était joyeux, vivant, convivial. C'était une idée à creuser. mais ...

Harry n'avait pas parlé de ses préoccupations à Draco. Naturellement, ce dernier avait remarqué que son amant semblait tracassé par des réflexions secrètes. Qu'est-ce qui se passait encore dans la cervelle brouillonne de Potter ... de Black Sirius ... enfin de Harry ?

Une idée lui vint. Ni l'un ni l'autre n'avait eu l'occasion de discuter avec le miroir magique depuis longtemps, depuis leur première fois ensemble en fait. Potter parlerait peut-être sous couvert du Serment Inviolable. D'ailleurs lui aussi avait quelque chose à lui dire ... à lui demander. Il proposa à Harry d'aller prendre une bonne vieille bièraubeurre au Chaudron et comme la chambre onze était libre, il l'y entraîna.

Le miroir les accueillit avec des exclamations de surprise. S'il avait pu, il aurait sauté de joie.

« Draco ! Monsieur Potter ! Je suis si content de vous voir ! Ça fait si longtemps ! Je désespérais ! Comment allez-vous ? Vous avez bonne mine ! Qu'est-ce que vous avez fait pendant tout ce temps ?

--Ce serait trop long à raconter, miroir ! Mais appelle-moi Harry ! Tu appelles bien Draco par son prénom.

--Vous l'appelez Draco aussi ? Vous êtes amis alors ?

--Tu es bien curieux ! Mais oui, nous sommes amis, très bons amis.

--Amis ... comme quand vous êtes venus ce soir-là ? Non non, je ne me rappelle de rien, rassurez-vous, je n'ai pas violé le Serment. Pourtant la langue m'a démangé plus d'une fois. C'est qu'il en est passé du monde ici depuis votre dernière visite ! Un Elfe Noir, une Gorgone, un Vampire beau comme un dieu, une Harpie dégoûtante, des Nains, une Ensorceleuse ... je n'ai jamais rien dit !

--Et tu as bien fait ! Tu te serais fendu en deux !

--Oui, tu es un vrai Sage, miroir. On peut te faire confiance ! D'ailleurs, si j'avais un conseil à demander, c'est à toi que je m'adresserais.

Draco venait de glisser une petite phrase en espérant que Harry réagirait à la proposition. Ça ne rata pas. Le Griffondor mordit à l'hameçon. Ils étaient tous les deux debout, devant la commode, les yeux fixés sur le reflet de l'autre dans la glace. Potter rougit, hésita puis brusquement se décida.

--C'est une bonne idée ! Tu vas m'aider à y voir plus clair. Voilà, on m'a fait des offres de travail.

--Très bien, dit doctement le miroir. Travaillez beaucoup et vous aurez beaucoup de gallions. Où est le problème ?

--Si j'accepte, dans les deux cas, je m'éloignerai de Londres.

Draco se figea. Seule sa bonne éducation Malfoyenne l'empêcha de montrer son désarroi. Harry avait l'intention de partir ? De courir le monde comme avant ? Sa vie aventureuse lui manquait peut-être ? Et la liberté qui allait avec aussi ? Le temps passé auprès de lui lui semblait-il morne ou même carrément ennuyeux ? ... Harry voulait-il le quitter ?

Dans le miroir, les yeux du Griffondor le fixaient intensément. Il avait l'air mortellement sérieux.

--Et vous ne voulez pas partir ? reprit le miroir après un instant de silence tendu.

--Cela dépend ... de quelqu'un. Quelqu'un que j'ai appris à aimer ... Quelqu'un que j'aime.

Harry avait juste murmuré les derniers mots, sans quitter Draco des yeux. Soudain, le cœur du Serpentard se dilata et un sourire s'épanouit sur ses lèvres. La réponse à ses propres préoccupations venait d'elle-même.

--Et si ce quelqu'un t'aime aussi ? dit-il doucement, le regard toujours vrillé dans le miroir sur celui de son voisin.

--Alors je reste ! fit une voix d'un ton à la fois joyeux et soulagé.

Ils se tournèrent l'un vers l'autre, se fixant presque timidement. Ils avaient toujours évité d'employer le langage des sentiments. Ils faisaient l'amour, ils savaient qu'ils s''aimaient mais c'était la première fois qu'ils se le disaient ouvertement. Et c'était bon, merveilleusement bon, « Guimauve Pouffsouffle ! pensait Draco. » « Tellement fleur bleue ! se disait Harry. » Oh oui ! C'était si bon !

Ils se rapprochèrent, leurs lèvres se touchèrent, leurs bras s'enroulèrent. Le miroir fit semblant de fermer les yeux. «T'en foutrai, moi, des Serments Inviolables ! » Le baiser durait, le silence se prolongeait, seulement troublé par le crépitement léger du feu dans le poêle de faïence, l'air était doux et comme d'habitude, les amoureux étaient seuls au monde.

Ils se séparèrent, encore un peu éblouis par la ferveur de leur étreinte. Tenant toujours son amoureux par la taille, Draco dit au reflet de Harry :

--Moi aussi, j'ai quelque chose à te dire. J'ai trouvé pas très loin d'ici une petite maison tranquille. Je me demandais si ... si on pouvait l'acheter en commun, pour y vivre ... ensemble. On ... on mettrait sur la porte : Draco et Harry Black ... ou Black Potter ... ou autre chose, comme tu voudrais ... Tu en penses ... quoi ?

C'était la première fois que Draco ex Malfoy bégayait un peu. Il avait refusé d'aller habiter dans l'appartement de Harry. Le Griffondor n'accepterait peut-être pas ... Mais ses craintes s'envolèrent vite. Le deuxième baiser fut encore plus passionné que le premier.

--J'en pense ... beaucoup de bien, réussit à dire le sorcier aux yeux verts d'un ton un peu essoufflé quand ils se séparèrent. Harry et Draco Black, ça en jette !

--Draco et Harry ! Je suis plus vieux que toi ! protesta le blond aux yeux gris.

--De deux mois ! Tu as dit qu'on ferait comme je voudrais !

--D'accord, tête de mule !

--Comment ça, d'accord ! Non non, finalement, Draco et Harry, c'est plus classe ! Et tu es avant moi dans l'ordre alphabétique !

--Faudrait savoir !

--C'est tout vu !

--Je t'aime, Griffon !

--Je t'aime, Serpent !

--Et gnagnagna ! Ah ! C'est beau l'amour ! soupira le miroir. Dommage que je ne puisse pas raconter leur histoire dans un livre ! Des personnages aussi craquants que ces deux-là ! Je ferais fortune ! Bah ! A quoi bon ! Je ne pourrais pas quitter ce mur pour dépenser mes gallions ! Je garderai le secret. Ce sera encore meilleur parce que je serai le seul à le connaître ! Le seul ? C'est quoi, ce scarabée qui se promène sur une poutre ? ALERTE ! ALERTE ! Rita Skeeter est de retour !

-- -- -- -- -- --

Avril 2010. Un quartier de Londres, animé et cosmopolite.

Le « Black Narciss' », ses quatre employés et son patron, Draco Black, renommé dans toute la capitale et même au-delà pour ses exquises préparations glacées, sucrées ou salées, et leur accompagnement de gâteaux croquants et légers. « La Caravelle de Glace » « Le Jardin Japonais » « Le Château des Merveilles » ...

Le « Black Sirius », sa bière brune, rousse ou blonde, comme ses serveuses, et son patron Harry Black, le découvreur de talents, qui n'hésite pas à faire lui-même l'artiste de temps en temps. Apparitions. Disparitions. Éventails et Papillons. Un magicien qui a à la fois le sens des affaires et le cœur sur la main ...

Une petite maison qui a vu passer au fil des jours et des années les joies et les peines, les rires et les pleurs, les cris et les chuchotements. Comme toutes les maisons où on s'aime et où on se le dit de mille façons. Là où se sont définitivement installés ceux qui ont suivi tant bien que mal les chemins de la vie, qui ont traversé bien des épreuves et qui finalement se sont trouvés pour ne plus jamais se quitter. .

FIN

.

.

Le premier paragraphe écrit en italique et encadré de *** « « « ... » » » *** appartient en totalité à Madame Rowling. J'ai emprunté ses mots et ses phrases pour évoquer un rêve de Harry. Rêve ou plutôt cauchemar car, pour toutes et tous les fans de Drarry, ce qu'il évoque est impossible, irréaliste, impensable et donc nul et non avenu.

J'espère qu'elle me pardonnera cette déviation de son histoire. J'ai scrupuleusement respecté tout le reste. Même la mort de Fred qui m'est pourtant restée en travers du gosier.

Longue vie à notre grande auteur, à ses enfants et à sa famille. Et longue vie à ses héros, qu'ils soient de la saga et des fanfics. A dans dix ans, en 2020, pour fêter joyeusement leur quarantième anniversaire !

Respectueusement, haniPyanfar, fan de la première heure.

 

 

 

 
 
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