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Le Chemin de Traverse.
Par haniPyanfar
Harry Potter  -  Romance/Action/Aventure  -  fr
17 chapitres - Complète - Rating : T+ (16ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 2     Les chapitres     75 Reviews    
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Au Fond de la Malle.

Le chemin de Traverse.

Auteur : haniPyanfar

Madame Joanne K. Rowling est l'heureuse propriétaire du monde de Harry Potter.

 

Chapitre 2 : Au Fond de la Malle.

« Debout Draco ! Il est sept heures ! » chantonna le miroir

Pelotonné dans la douce chaleur de son lit, un jeune homme blond ouvrit un œil et sourit. Il n'avait pas rêvé ! Il était toujours au Chaudron. Sa nuit avait été délicieuse. Pas d'angoisse, pas de cauchemar, pas de bestioles rampantes. Un merveilleux sommeil tranquille. Après ce repos réparateur et l'excellent dîner de la veille, il se sentait déjà plus en forme.

Il eut comme chaque matin une pensée pour sa mère, retournée dans un froid cachot d'Azkaban. Quand ils s'étaient parlé avant le jugement, elle lui avait affirmé que le quartier des prisonnières était moins horrible que celui des hommes et que les Détraqueurs n'y venaient presque jamais.

Il n'y avait qu'une vingtaine de femmes présentes, la plupart épouses de Mangemorts. Tous les après-midis, elles se rassemblaient dans une salle commune et on leur apportait de l'ouvrage à faire, surtout des vêtements à coudre ou des légumes à éplucher. Elles avaient le droit de parler entre elles et la nourriture était acceptable.

C'est ce qu'elle avait dit et Draco la croyait. Il espérait déjà qu'elle aurait une réduction de peine et qu'ils se reverraient bientôt. Elle avait tout de même révélé aux Aurors l'emplacement de la Chambre Secrète des Malfoy. Ce devait être la raison de « l'indulgence » des Juges.

Lui connaissait l'existence de cette pièce mais son père n'avait jamais voulu lui montrer comment elle s'ouvrait. « Plus tard, lui disait-il, quand tu seras un peu plus dévoué à notre Lord vénéré. » Pas étonnant quand on savait ce qu'il y cachait !

Tout en réfléchissant, le jeune homme s'était levé, il avait remis des bûches dans le poêle encore tiède, il avait fait sa toilette, son lit et il était descendu au rez-de chaussée où Tom l'attendait. Le patron du pub avait l'air embarrassé. Après les salutations d'usage, il lui tendit un exemplaire de la Gazette du sorcier.

Evidemment, le récit du procès Malfoy occupait plusieurs pages. Il y avait à la une une photographie magique de Lucius, prise juste quand on l'emmenait après le verdict. Il criait quelque chose et la légende disait que c'était « Gloire à Lord Voldemort ! » mais d'après le souvenir de Draco, c'était faux.

Le portrait de sa mère était à l'intérieur et le sien en dernière page mais ils étaient plus anciens et n'étaient pas animés. Les articles de Rita Skeeter étaient comme d'habitude venimeux. Elle vilipendait l'indulgence des Juges et mettait le peuple sorcier en garde contre lui.

« Comment se fait-il, écrivait-elle, qu'on ait libéré ce dangereux Mangemort ? Qui sait s'il n'essayera pas de s'attaquer à Harry Potter qu'il hait depuis toujours ? Ou de comploter avec ses amis Serpentards qui ont disparu après la guerre ? Le Ministère prend un gros risque ! D'autant plus qu'on apprend que notre Sauveur, le Vainqueur de Vous-Savez-Qui, est entré à Sainte Mangouste pour une série d'examens médicaux. Le pauvre jeune homme se remet difficilement de la Grande Bataille. Souhaitons-lui une meilleure santé et prenez garde aux vils partisans du sinistre Lord Noir ! Vigilance constante ! »

La journaliste avait repris à son compte le slogan de Maugrey Fol-Œil. Pourtant, pendant l'année noire qui avait vu les partisans de Voldemort prendre le pouvoir au Ministère, elle avait suivi leur doctrine, glorifié les « Sang Pur » et traîné les « Sang-de-Bourbe » dans la fange.

Elle était aussi l'auteur de ce livre qui ternissait l'image d' Albus Dumbledore, avec cette interview de Bathilda Tourdesac, la vieille historienne. Elle y donnait des détails sur la jeunesse du Directeur de Poudlard et sur ses relations avec Gellert Grindelwald, le premier grand Mage Noir.

Mais les gens oubliaient vite et elle pouvait de nouveau cracher sa bave de crapaud sur ses ancien amis. Et comme elle avait révélé son état d' Animagus, on ne pouvait plus rien contre elle. Elle avait juste eu à payer une forte amende. Draco jeta un coup d'œil autour de lui mais aucun scarabée n'était en vue.

Il s'activa sous la direction de Tom. Ce dernier lui montra sa collection de bouteilles d'alcool qu'il fallait nettoyer régulièrement avec un chiffon humide.

« On ne peut pas utiliser la magie, expliqua-t-il. Les sortilèges décollent les étiquettes et ensuite, je ne sais plus si la liqueur verte est de l' Absinthe moldue ou de l'élixir d'Urtica dioïca, notre divine et brûlante Ortie de feu. J'espère que vous n'êtes pas porté sur les alcools forts, jeune homme ! Le premier principe d'un bon patron de bar est de servir les clients, pas de se servir lui-même ... »

Draco souriait en pensant au FireWhisky qui circulait à Poudlard sous le manteau. C'était si bon ... et c'était si loin ... Il prit ensuite un copieux petit déjeuner à l'anglaise avec tranches de bacon frit, toasts grillés et tasse de thé et c'est à ce moment-là que Harriett lui annonça la bonne nouvelle. Il avait un emploi !

« Ce n'est pas grand chose, dit-elle avec un sourire, mais c'est un début. Madame Rubirosa, la propriétaire du « Fond de la Malle » a besoin d'aide pour une semaine environ. Je ne pense pas que vous la connaissiez. Elle et sa fille Jubilee tiennent un magasin de vêtements de seconde main. En septembre, elle reçoit toujours beaucoup de marchandises car les sorcières profitent du début de l'automne pour faire du tri dans leurs armoires. D'après elle, les paquets se sont accumulés et elle a du travail par-dessus la tête.

Elle observa Draco. Il avait l'air un peu gêné.

--Vous n'êtes pas en position de faire le difficile, Draco. Vous serez jugé sur ce premier travail. Vous trouverez mieux ensuite, si vous acceptez ce qui se présente et si vous donnez satisfaction à votre premier employeur. Je ne compte pas mon mari, il ne tarit déjà pas d'éloges à votre sujet. Mais ce ne sera pas aussi simple partout. Vous aurais-je mal jugé ?

--Je vous en prie, Madame, n'en croyez rien. J'accepte ce travail avec reconnaissance. Je pensais juste à ... quelque chose ... Voyez-vous, je me suis autrefois beaucoup moqué des élèves de Poudlard qui achetaient ... ce genre de vêtements. Cela me semble un juste rappel des choses, un ... retour du bâton en quelque sorte. Quand dois-je me présenter ?

--Tout à l'heure, vers dix heures ... C'est bien, Draco. Je n'en attendais pas moins de vous. Ne vous inquiétez pas, vous y survivrez, ajouta-t-elle avec un petit rire. Jubilee et sa mère sont d'anciennes Pouffsouffles ! »

Elle partit, rubans au vent. En finissant son thé, Draco revoyait une scène qui le faisait un peu grimacer : Ron Weasley et sa ridicule robe de bal d'occasion, l'année du Tournoi des Trois Sorciers, quatre ans auparavant ... Juste quatre ans ! Un siècle !

-- -- -- -- --

Le magasin de Madame Rubirosa était presque au bout du Chemin de Traverse, entre Gringotts et Ollivander. Pendant tout le trajet, Draco regretta de ne pas avoir pris au château une cape à capuchon plutôt que ce manteau. Les gens le dévisageaient, soit avec surprise, soit avec mépris, parfois même avec colère. Il entendait derrière son dos des commentaires malveillants, quelques insultes aussi, dites à mi-voix. Mais heureusement, personne ne l'attaqua de front. Il y avait d'ailleurs assez peu de monde, ce n'était pas l'heure d'affluence.

Il arriva à bon port, soulagé mais assez nerveux tout de même. Cela faisait longtemps qu'il ne s'était pas trouvé en contact avec la foule, surtout avec des gens hostiles. Il s'était bien gardé de prendre un air hautain ou dédaigneux. Il avait surtout regardé où il mettait les pieds. Il n'avait pas dit un mot et personne ne lui avait adressé la parole. Il arriva enfin à destination et poussa un soupir de soulagement.

La boutique était étroite et tout en profondeur. L'enseigne portait en lettres jaunes sur fond noir - les couleurs de Pouffsouffle - le slogan de la maison : « Il y a toujours un trésor au FOND DE LA MALLE. » Draco pensa que c'était bien trouvé. Il se souvenait de ses découvertes quand il furetait dans le grenier du château. Des bonnes et quelques mauvaises.

Dans la vitrine du magasin se côtoyaient des vêtements pour sorcier de six mois à cent ans : petits ensembles pour bébé en coton léger, robes de sorcier noires ou fantaisie, écharpes aux couleurs des quatre Maisons ... A l'arrière était déployée une grande cape de cérémonie brodée d'or. Tout était présenté avec goût mais on voyait bien que ces vêtements avaient déjà été portés.

Draco poussa la porte et une sonnette tinta. Mais il vit tout de suite la propriétaire du magasin. Elle trônait près de l'entrée derrière son comptoir, cheveux noirs bien tirés en chignon et grosses lunettes qu'elle remonta du bout du doigt en le voyant entrer. Elle ne souriait pas comme Harriett, elle avait plutôt l'air de quelqu'un qu'on vient de déranger pendant son travail.

« Bonjour Madame, dit-il poliment. Je suis Draco Malfoy, on m'a dit que vous cherchiez quelqu'un ...

--Ah oui, j'en ai parlé au Chaudron. Bonjour, Monsieur ... heu ... Malfoy. Ce n'est que pour une semaine, dix jours au plus. Voici mes conditions. Vous travaillerez de dix heures à dix sept heures avec une pause d'une demi-heure à midi et demie. Votre salaire sera de dix mornilles par jour. Vous serez payé tous les soirs, avec une prime si votre travail le mérite. Etes-vous d'accord ?

--Heu ... oui, Madame, dit Draco un peu estomaqué. Dix mornilles ! Juste de quoi se payer un sandwich et une boisson.

--Bien. Ma fille Jubilee est au fond, dans la réserve, elle vous expliquera tout. Ah ! Monsieur ... heu ... Malfoy, je ne tolère aucune allusion à votre passé ou à ... Vous-Savez-Qui. Si vous voulez partir, c'est le moment. Si vous voulez commencer une nouvelle vie aussi. Compris ?

--Oui Madame, j'ai bien compris, répondit-il en ravalant à la fois sa fierté et la goutte de bile qui montait dans sa gorge. Sa réinsertion dans le monde magique ne serait pas simple en effet.

Il suivit la longue allée qui formait en fait tout le magasin. De chaque côté, sur trois hauteurs, pendaient des vêtements classés par tailles et par catégories; Tout était parfaitement en ordre et malgré l'accumulation de tissus de toutes sortes, ça sentait bon la lavande et le cèdre, l'odeur particulière des armoires bien rangées.

C'était tout autre chose dans la réserve. Un fois la porte franchie, le désordre sautait aux yeux et l'odeur de vieilleries prenait au nez. Au centre de la pièce se trouvait une longue table et une jeune femme était en train d'y poser le contenu hétéroclite d'un ballot ouvert à ses pieds.

« Tiens ! Salut Malfoy ! dit-elle d'un ton rogue. Tu te souviens de moi ? J'étais en sixième année à Poudlard quand tu y es arrivé, pétant d'orgueil et fier de ta fortune. La roue tourne, pas vrai ? Alors qu'est-ce que tu sais faire de tes mains fines et blanches ?

--Mais tout ce que vous me direz de faire, Mademoiselle, répondit Draco d'une voix onctueuse, en appuyant à peine sur le Mademoiselle.

Il était en position d'infériorité soit ! Mais pas question de se laisser marcher sur les pieds. Il se souvenait d'elle en effet. Une désagréable petite pimbêche ! La jeune femme rougit et ses yeux clairs se foncèrent.

--C'est ce qu'on va voir ! Je te préviens. J'ai perdu mon fiancé à cause de toi alors ne fais pas le malin.

--A cause de moi ? Je ne vois pas ...

--Oui ! Enfin, à cause de tes amis Mangemorts et de ta copine Ombrage ! Mais tu t'en fous, n'est-ce pas ! Tout ce qui compte pour toi, c'est que tu sois libre ! C'était comment Azkaban ?

Le jeune homme blond pâlit et ses yeux flamboyèrent mais il serra les poings et ne répondit rien. Elle cherchait la bagarre, c'était sûr. Il ne se laisserait pas entraîner sur ce terrain glissant. Il avait besoin de ce travail. Elle n'aurait pas le dessus.

--Par quoi puis-je commencer ? reprit-il calmement. Votre mère m'a dit que vous m'expliqueriez.

Elle fut désarçonné par sa voix unie et son visage sans expression. Merci à Lucius pour son éducation sévère ! Draco pouvait faire face aux situations les plus épineuses. Elle se borna donc à lui montrer la pile de vêtements et à lui dire comment faire un premier tri.

Il se mit à l'ouvrage en silence. Même s'il était rebuté par certaines étoffes grossières ou par des habits visiblement hors d'usage, il s'y prenait bien. Il n'hésitait pas et il avait le coup d'œil. En fait, il l'avait toujours eu. Il n'avait pas son pareil autrefois pour dénicher les vêtements élégants .et raffinés qui avaient forgé sa réputation de dandy.

Il eut même de bonnes surprises. Certaines sorcières devaient jeter leurs toilettes après les avoir mises une seule fois car dans l'un des paquets qu'il ouvrit se trouvaient quatre robes que sa mère aurait pu porter pour une cérémonie. De la soie, de la dentelle, des broderies, des étoffes de prix. Il y avait vraiment de tout dans les vêtements de seconde main.

La matinée passa vite et ce fut l'heure de la pause. Jubilee quitta la boutique la première. Elle allait sans doute déjeuner en vitesse puis ce serait le tour de sa mère. Draco ne sortit pas, il s'assit un moment dans un coin de la réserve. Heureusement, il avait bien déjeuné et n'avait pas très faim.

Il n'avait « pas une noise pour un morceau de pain » comme l'avait dit la veille la patronne du Chaudron et il était hors de question de demander une avance à son employeuse. Draco avait beaucoup supporté et beaucoup appris en prison. Il lui restait à connaître l'existence précaire des pauvres gens ou plutôt la vie ordinaire des gens vraiment pauvres.

-- -- -- -- --

La tuile lui tomba dessus en fin d'après-midi, peu avant l'heure de son départ. Il venait de repérer dans une pile de vêtements presque neufs une cape noire à capuchon qui était juste à sa taille. Il voulait demander à sa patronne s'il pouvait la mettre de côté. Il proposerait de la payer en plusieurs fois.

« Merlin, soupirait-il car la fatigue commençait à se faire sentir, qu'est-ce que je suis obligé de faire pour survivre ! »

Il entra dans la partie boutique, la cape sur le bras. Jubilee lui avait dit de faire à sa guise. Elle n'avait pas prononcé trois phrases de l'après-midi mais elle ne pouvait nier qu'il travaillait vite et bien. Malheureusement, Madame Rubirosa n'était pas seule. Il y avait une cliente dans la boutique et cette cliente, c'était Ginny Weasley.

Draco fut pris de court. Sa bouche s'ouvrit et ses yeux s'arrondirent. Quelle catastrophe ! Il faillit reculer mais elle aussi l'avait vu et elle était aussi surprise que lui. Finalement, il ne bougea pas. Elle se tourna vers la patronne qui lui murmura une explication. Elle sourit ... méchamment et s'avança vers lui.

« Tiens ! Malfoy ! Toujours vivant ?

--Pas d'esclandre dans mon magasin, Mademoiselle Weasley, protesta la patronne. Disparaissez, monsieur ... heu ... Malfoy.

--Mais pas du tout, Madame Rubirosa. Je suis très contente de revoir ce ... très cher ami de ma famille. Ici surtout ! Comment vas-tu, Mangemort ?

--Moins bien qu'il y a quelques minutes, Mademoiselle Weasley. Mais puisque vous êtes là, pouvez-vous transmettre un message à vos parents ? Je suis vraiment désolé de la mort de votre frère. Fred était ...

--Ne prononce pas son nom, misérable !

--Je vous assure que je suis sincère. J'ai beaucoup réfléchi depuis ... ce jour-là. Il y a des gens qui ne méritaient pas de mourir. Vous ne croyez pas à mes regrets, je le vois bien, mais je dis la vérité.

--Ça ne fera pas revenir tous ceux qui ont disparu par ta faute et celle de tes amis !

--C'était la guerre, Weasley, et les gens ont pleuré des deux côtés, tu le sais.

--Tiens ! Tes bonnes manières disparaissent vite ! Chassez le naturel, il revient au galop de l'hippogriffe ! ... Je vais partir avant que tu ne m'appelles la Belette femelle. Ne t'inquiète pas ! Je passerai le message à toute ma famille. Ron sera ravi.

--Attends ! Quelqu'un m'a demandé des nouvelles de Harry Potter. Je sais qu'il est à Sainte Mangouste. Est-ce qu'il ... va bien ?

Cette fois, Draco recula d'un pas. Ginny Weasley avait l'air d'une furie. Il crut qu'elle allait se jeter sur lui ou au mieux, lui flanquer une gifle. Mais la patronne du magasin la tira en arrière. Elle lui cria seulement de la porte :

« Salaud ! Immonde salaud ! »

Madame Rubirosa revint vers lui, furieuse.

« Qu'est-ce qui vous a pris ? Présenter vos regrets pour la mort de son frère, je comprends. Fred Weasley était quelqu'un de formidable. Tout le monde le connaissait et l'appréciait sur le Chemin de Traverse. Son jumeau Georges ne s'en remet pas. Mais lui demander, à elle, des nouvelles d'Harry Potter, c'est inconvenant !

--Mais ... Mais ... je croyais que c'était son petit ami. Ils sortaient ensemble avant ... avant la guerre.

--Ils ont rompu ... enfin d'après ce qu'on sait, c'est lui qui a rompu il y a de cela deux ou trois mois. Mais elle tient toujours à lui. La Gazette du Sorcier en parle toutes les semaines. Ce matin encore, on dit qu'il souffre d'on ne sait quelle maladie et qu'il est à l'hôpital. Mais pourquoi vous, Monsieur ... heu ... Malfoy, demandez-vous de ses nouvelles ? Vous vous détestiez, non ?

--La guerre est passée par là aussi, répondit Draco en baissant encore une fois les yeux.

Merlin ! Que c'était dur ! Il regagna la réserve, la cape toujours sur le bras. Jubilee avait assisté à la scène depuis la porte. Elle le regarda bizarrement.

--Donne-moi ça, dit-elle. Je vais la mettre de côté. Tu lui en parleras demain.

Puis elle ricana de nouveau et ajouta :

--Tu devrais changer de nom. Ma mère ne s'y fera jamais. Si tu savais tout ce qu'on raconte sur ton père ! »

-- -- -- -- --

En sortant du Fond de la Malle, Draco serrait dans sa main son premier salaire : dix petites mornilles d'argent. Il suivit la rue, en essayant d'ignorer les regards malveillants qui de nouveau le suivaient et il entra dans la papeterie Scribbulus and Inks. Il avait de quoi acheter du parchemin à lettre, une plume toute simple et de l'encre.

Rentré dans sa chambre, il sortit d'un tiroir de la commode le cadre avec la photo de sa mère. Il demanda au miroir de ne pas le déranger. Il lui donnerait tout à l'heure des nouvelles de Harry Potter. Mais pour le moment, il avait quelque chose d'important à faire. Il s'installa au bureau et commença sa première lettre.

Ma chère maman ...

Demain, il se renseignerait au bureau de la Poste sorcière pour savoir combien coûtait l'envoi par hibou d'un message long courrier. Demain, il négocierait avec Madame Rubirosa l'achat de la cape. Demain serait un autre jour. Peut-être meilleur, peut-être pire. Mais tout en alignant les mots et les phrases, il souriait. Son premier jour de peine se terminait. Il ne lui restait qu'une heure de travail à faire dans le pub de Tom. Et puis de nouveau, il pourrait dormir tranquille.

-- -- -- -- --

La Gazette du Sorcier annonça le lendemain par un petit entrefilet que Draco Malfoy était condamné à travailler dans les boutiques du Chemin de Traverse mais cela n'intéressa pas grand monde. Harry Potter était à Sainte Mangouste non pas pour des examens de routine mais parce qu'il avait tenté de se suicider en se tranchant les veines. Le scoop s'étalait en première page. Le miroir en fut désolé. Draco Malfoy aussi, un petit peu.

-- -- -- -- --

Les jours passèrent. Après le premier tri, Draco appris à inspecter les vêtements d'occasion et à les répartir en plusieurs catégories : les extras, les bons, les mettables et les rebuts. . Il ne pouvait les réparer magiquement et laissait ce soin à Jubilee. Mais il donna à plusieurs reprises des idées pour rafraîchir certains habits qui seraient ainsi vendus plus facilement.

Madame Rubirosa se désolait car la rentrée à Poudlard n'avait pas eu lieu le premier septembre comme d'habitude. Le Château, très abîmé par la bataille, était en réparation. Elle n'avait donc pas pu revendre les anciens uniformes des élèves. C'était une perte assez importante dans son chiffre d'affaires

Mais il était question au Ministère de rouvrir les portes de l'école après les vacances de Noël et de faire l'année scolaire en continu jusqu'au milieu du mois de juillet. Elle avait bon espoir. Et puis, avec la paix retrouvée, les enfants de sorciers auraient peut-être envie de faire la fête à Halloween. Ensuite, ce serait les réveillons de Noël et les bals de Nouvel An. Le commerce des vêtements d'occasion avait ses jours creux et ses semaines fastes.

Un jour, Draco trouva quelques noises et une mornille dans la poche d'une redingote et les remit aussitôt à sa patronne qui lui en fit cadeau. Son salaire passa à douze mornilles, puis à quinze, puis à un gallion par jour.

Dès le deuxième soir, il put rentrer au Chaudron sans se faire remarquer grâce à la fameuse cape que sa patronne lui vendit à crédit : Un gallion chaque samedi pendant quatre semaines et c'était un engagement sorcier, même s'il avait perdu son statut ! Elle lui faisait donc confiance.

Jubilee ne se montra pas plus aimable mais pas plus désagréable non plus. Elle ignorait l'employé de sa mère autant que possible. Le dernier jour de travail de Draco, elle partit une partie de l'après-midi en livraison. Il n'y avait pas de client dans la boutique. Madame Rubirosa appela le jeune homme et lui raconta l'histoire de sa fille pour excuser un peu ses mauvaises manières.

« Voyez-vous, Monsieur Malfoy, Jubilee était éprise d'un jeune homme, un Serdaigle pour tout vous dire. Il l'aimait peut-être aussi, enfin sans doute pas assez. L'année dernière, quand les gens du Ministère ont commencé leur chasse aux sorciers de Sang Mêlé et aux fils et filles de Moldus, on a découvert qu'une de ses grands-mères ne pouvait prouver sa filiation sorcière. Vous avez entendu parler de ces lois ineptes ?

--Oui bien sûr, même si à l'époque, je n'en avais pas compris l'iniquité.

--Ce jeune homme très avisé a pris la fuite à l'étranger. Il a eu raison quand on sait ce qui s'est passé par la suite. Il n'est jamais revenu. Ma fille est persuadée qu'il a été tué par les Mangemorts. Moi, j'ai fait ma petite enquête et je sais qu'il s'est tout bonnement installé ailleurs. Mais elle refuse d'y croire. Elle trouve plus romantique de chérir un amour perdu. Que voulez-vous, c'est une Pouffsouffle !

--Madame, j'ai beaucoup méprisé les Maisons autres que la mienne. Maintenant, je sais que ce qui compte, ce ne sont pas les couleurs de l'écharpe qu'on met autour de son cou mais la personne qui la porte. Je vous suis reconnaissant de m'avoir fait confiance et de m'avoir donné un emploi. A propos, mes amis m'appellent Draco.

--Hé bien ... heu ... Draco, félicitations pour votre patience et votre endurance et bon courage pour votre prochain travail. Voici un gallion ... et dix mornilles. »

A suivre.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 
 
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