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Le Chemin de Traverse.
Par haniPyanfar
Harry Potter  -  Romance/Action/Aventure  -  fr
17 chapitres - Complète - Rating : T+ (16ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 1     Les chapitres     75 Reviews    
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Le Chaudron Baveur.

Le Chemin de Traverse.

Auteur : haniPyanfar.

Déclaration : Les lieux et personnages de cette histoire appartiennent à Madame Joanne K. Rowling. L'action se déroule quelques mois après la bataille finale. Je posterai un chapitre tous les mardis. Si tout va bien.

Merci à la grande Artoung. Sans ses encouragements, je ne sais pas si j'aurais eu le courage de me remettre à écrire. Bonne lecture !

 

Chapitre 1 : Le Chaudron Baveur.

Tom, le propriétaire du pub « Le Chaudron Baveur », ouvrit la porte numéro 11, il s'effaça pour laisser passer le jeune homme blond qui l'accompagnait et dit :

« Voici votre chambre. La fenêtre donne sur le Chemin de Traverse. Vous serez plus tranquille que si elle surplombait Charing Cross. Le quartier moldu est assez bruyant la nuit. C'est notre seule chambre avec une petite salle de bain privée J'espère qu'elle vous conviendra. Je vous laisse vous installer. Mon épouse viendra vous voir tout à l'heure pour ... les autres arrangements. »

Draco Malfoy murmura un merci. Il posa à ses pieds son unique bagage et fit des yeux le tour de la pièce. C'était clair et accueillant, ça sentait bon la lavande et la cire d'abeille, la température était agréable, si tiède, si douce ... et c'était merveilleusement propre. Par rapport à l'Enfer d'où il sortait, c'était le Paradis.

L'armoire rustique luisait faiblement. Il y avait un vase de fleurs fraîches sur le bureau. Le feu couvait dans le poêle de faïence. Le lit était recouvert d'une courtepointe verte et semblait si confortable ! Pas un grain de poussière sur la commode, pas la plus petite toile d'araignée accrochée aux poutres ... Un havre de paix comme il n'en avait pas connu depuis ... combien de temps ? Il ne savait plus. Quatre mois ? Cinq peut-être ?

Il tendit l'oreille. Pas un bruit. Ni cris, ni gémissements. Pas de frôlements ou de râles derrière la porte. C'était étrange. Il n'était plus habitué au silence. Il perçut juste la rumeur montant de la rue, un bruit rassurant, celui de gens qui parlent, qui rient et qui s'interpellent joyeusement, le bruit d'une foule ordinaire se pressant dans les boutiques pour faire ses courses.

Un petit éclat de lumière lui fit tourner la tête vers un miroir rectangulaire accroché au dessus de la commode. Un miroir magique sans doute. Le cadre de bois s'ornait en haut d'un visage animé. Les yeux étaient fixés sur lui, la bouche s'ouvrit et une petite voix demanda :

« Approche-toi, que je te vois mieux. Je ne te connais pas. Tu n'es jamais venu ici, n'est-ce pas ? Qui es-tu ?

Le jeune homme hésita. Devait-il donner son nom ? Il allait se faire agonir d'injures, comme chaque fois qu'on prononçait le nom de Malfoy. Il s'avança et son visage se refléta dans la glace. Joues creuses. Yeux gris cernés de mauve. Cheveux d'un blond très clair, ternes et sans apprêt. Il dit seulement :

--Je m'appelle Draco.

--Draco ? Quel beau prénom ! C'est la première fois que je l'entends. Tu restes longtemps ou tu es juste de passage ?

Draco soupira ... Assigné à résidence ...

-- Je vais rester quelque temps, je pense.

--Tant mieux ! Tu verras, tu te plairas ici, la patronne est charmante et je suis content d'avoir de la compagnie. Tu viens de loin ?

Le visage aux traits fins et au teint blanc devint plus pâle encore. De loin ... De très loin ... Ne pas y penser ...

--Je suis du Wiltshire. Mais je connais bien Londres. Je viens souvent sur le Chemin de Traverse.

--Tu es donc sorcier. J'en suis content. Je n'aime ni les vampires, ni les harpies, ni les elfes des bois. Ils refusent de parler avec moi. Où est ta baguette magique ?

--Je ...Je l'ai ... perdue.

--Ce n'est pas grave. Tu en trouveras une autre chez Ollivander. Il est enfin revenu dans sa boutique. Florian Fortarôme aussi est de retour. Tu aimes les glaces ? J'en connais un qui aimait bien ça. Il est resté dans cette chambre pendant une semaine et il allait en manger tous les jours. Mais tu le connais certainement. Hé oui ! Je suis fier de le dire. Harry Potter a dormi dans ce lit et il a discuté avec moi. Ça t'en bouche un coin, pas vrai ?

Le blond jeune homme vacilla, s'appuya des deux mains sur la commode et ferma les yeux.

Potter ! Encore lui ! Toujours lui ! Son souvenir le brûlait encore. Potter lui sauvant la vie dans la salle sur demande ... Potter inanimé dans les bras du demi-géant ... Potter qu'il croyait mort et qui réapparaissait soudain pour se battre contre le Seigneur des Ténèbres ... Potter, épuisé après la bataille ... dévasté par la mort de ses amis ... Harry Potter, Sauveur du Monde ...

-- Hé ! reprit le miroir, ne tombe pas dans les pommes ! Ce n'est tout de même pas Merlin en personne ! C'est un homme comme les autres ! D'ailleurs, c'était un gamin à l'époque où je l'ai connu ! Ça fait un moment que je n'ai pas de ses nouvelles. Qu'est-ce qu'il devient ? »

Quelques coups discrets frappés à la porte évitèrent au jeune homme de répondre qu'il n'en savait rien. Une petite dame entra dans la chambre et Draco comprit aussitôt pourquoi le miroir la trouvait charmante. Elle avait un visage poupin, des cheveux châtains frisés en ondulations serrées, retenus par un petit bonnet blanc coquet, un grand tablier d'une propreté éclatante qui couvrait presque entièrement sa robe de sorcière et un sourire aimable.

Sa baguette magique dépassait un peu de sa poche posée sur son ventre rond et ses pieds étaient chaussés de grosses pantoufles de laine, des charentaises à carreaux. Elle était avenante comme toute bonne commerçante bien installée dans son métier. Mais il ne fallait pas s'y tromper. Sa façon d'avoir l'œil à tout la désignait comme la véritable patronne du Chaudron Baveur. Elle remarqua aussitôt le bagage non défait posé à terre.

« Cette chambre ne vous plaît pas, Monsieur Malfoy ? dit-elle. Vous ne vous êtes pas encore installé ... Oh je vois ! Ce bavard de miroir vous a fait la causette ! S'il vous ennuie, jetez-lui un Silencio ... J'oubliais, vous ne pouvez pas faire de magie. Je peux le rendre muet si vous voulez.

--Non non. Je vous en prie, n'en faites rien. Sa compagnie est agréable.

--Entendu mais s'il exagère, dites-le moi ...Bien. Revenons à ce qui nous occupe. Nous avons reçu ce matin du Ministère un lettre nous demandant de vous héberger pendant le temps de votre peine. Si j'ai bien compris, vous êtes prisonnier sur parole. Vous ne pouvez pas quitter l'enclave sorcière de Londres, et vous devez chercher un emploi sur le Chemin de Traverse pour payer toutes vos dépenses.

--Oui, Madame, répondit le jeune homme en baissant les yeux sur ses mains crispées l'une sur l'autre.

--Vos employeurs pourront vous imposer n'importe quel travail, même le plus pénible, et ils vous payeront selon leur bon plaisir. C'est bien ce qui ressort de la lettre que nous avons tous reçue ?

--Oui, Madame, murmura-t-il.

--Hé bien laissez-moi vous dire que je trouve cela honteux. Nous ne sommes pas des esclavagistes. Ces gens du Ministère et ces juges du Tribunal d'exception se croient les Maîtres du monde depuis que Vous-savez-Qui est mort. Déjà, je me demande bien ce que vous faisiez en prison. Vous n'avez tué personne, que je sache. Il n'y a pas de charges criminelles contre vous.

--Je porte la Marque des Ténèbres, Madame, autant vous le dire tout de suite. C'est suffisant pour la Justice Magique.

--Pas pour moi. Je ne juge pas les gens sur les on-dit ou sur ce qu'ont fait leurs pères. Mais revenons à nos moutons. Vous ne possédez que ce que contient votre bagage, ce n'est pas lourd. Votre fortune est confisquée, votre château est sous séquestre. Vous n'avez même pas une noise pour vous payer un morceau de pain. C'est bien ça ?

--Oui, Madame, dit pour la troisième fois le jeune homme au supplice

--Nous allons remédier à ça. D'abord, nous avons besoin de quelqu'un au pub. Non non ! Ne vous inquiétez pas ! Vous n'aurez pas à servir les clients. Certains d'entre eux vous jetteraient des pierres ! Et croyez-moi, ce ne sont pas ceux qui se sont le mieux conduits pendant la guerre. Tout le monde avait peur mais de là à dénoncer des voisins qui avaient des ancêtres moldus pour se faire bien voir par la clique de Dolorès Ombrage, il y a de la marge !

--Bien dit, lança le miroir.

--En fait, continua-t-elle sans prendre garde à la petite voix qui venait de l'interrompre, mon mari se fait vieux. Il tient le bar toute la journée. Et quand il ferme le soir, il reste le rangement et le nettoyage de la salle, les verres à laver, la bièraubeurre à monter de la cave. Sa journée est loin d'être terminée. Tom a des rhumatismes. Maintenant, il rechigne à faire ce travail supplémentaire. C'est là que vous pourriez l'aider. Cela vous prendrait environ une heure le soir et une demi-heure le matin. Ce serait un bon début, qu'en pensez-vous, Monsieur Malfoy ?

--En effet, dit-il d'une voix éteinte.

--En échange, vous n'aurez rien à payer pour la chambre, et vous pourrez prendre votre petit déjeuner et votre dîner ici. La partie auberge du Chaudron est mon domaine. Pour midi, tout dépend du travail que vous trouverez. Mais il y a un « Fish and chips » juste à côté de la Ménagerie Magique. Votre salaire sera de trois gallions par semaine et vous aurez congé le mercredi soir et le jeudi matin. Cela vous convient-il ?

Pendant tout le discours de l'énergique petite dame, Draco Malfoy était allé de surprise en surprise. Ce n'était pas la proposition de travail qui coinçait une drôle de boule dans sa gorge. A vrai dire, il n'en espérait pas tant. C'était la simplicité avec laquelle on l'accueillait, la bonté qui se lisait sur le visage de l'aubergiste, cette façon de le mettre à l'aise alors qu'il n'avait jamais mis les pieds au Chaudron Baveur et que ses parents méprisaient sans doute ce genre de petites gens du temps de leur splendeur.

L'orgueilleux Draco Malfoy n'existait plus. Les dures épreuves avaient laminé sa fierté. Il avait eu trop peur et trop mal pour se permettre des airs de mépris ou de dédain. Depuis son arrestation et celle de ses parents par les Aurors, au lendemain de la Grande Bataille, sa vie n'avait été que tourments et ténèbres. C'était la première petite lueur d'espoir qu'il pouvait entrevoir et il sentait ses yeux se piquer de larmes.

Il se reprit d'un violent effort et répondit avec une voix à peine tremblante :

« Cela me convient tout à fait, merci Madame. Excusez-moi, comment dois-je vous appeler, vous et votre époux ?

--Mon nom est Harriett, dit-elle en riant. Et pour mon mari, tout le monde l'appelle Tom. Faites de même. Il ne saurait pas où se mettre si vous l'appeliez Sir. Heu ... Nous vous appellerons par votre prénom si vous voulez bien. Votre nom ...

--Oui, je comprends, reprit-il vivement. Draco, ce sera très bien.

--Parfait ! Je suis contente que nous nous soyons mis d'accord. Je vais préparer le dîner. Vous avez besoin de vous remplumer, mon garçon. Vous êtes bien maigre et vous avez une mine à faire peur. Installez-vous et reposez-vous un peu. A tout à l'heure.

Au moment de partir, elle se retourna et chuchota avec un sourire :

--Nous étions à Serpentard, Tom et moi, dans notre jeunesse. »

Puis elle sortit, ses cheveux ondulés et les rubans de son bonnet flottant un instant derrière elle. Le silence revint. Draco se tourna lentement vers le miroir.

--Malfoy, hein ? dit celui-ci au bout d'un moment. Votre père faisait partie des douze Grands Mangemorts, les âmes damnées du Seigneur des Ténèbres. Mais comme le dit la patronne, vous n'êtes pas responsable de ses crimes. Je veux bien parler avec vous et aussi me taire si vous prononcez le Silencio. Même si vous n'avez plus de baguette magique. Bienvenue au Chaudron, Draco ! »

Alors, le jeune homme blond se jeta sur le lit, la tête cachée dans ses bras repliés. Et pour la première fois depuis bien longtemps, il pleura sans que ses larmes soient provoquées par la douleur ou par la terreur. Les sanglots secouaient ses épaules minces mais la boule qui bloquait sa gorge s'effaçait peu à peu. Et quand il eut vidé son sac de larmes, il se leva, sécha ses yeux et entreprit de ranger le peu d'objets que les Aurors lui avaient permis d'emporter quand ils l'avaient conduit le matin même au manoir. de sa famille.

-- -- -- -- --

Draco n'avait pas très bien compris ce qui s'était passé à la fin de son procès. Son père Lucius, sa mère Narcissa et lui comparaissaient ensemble devant le Tribunal chargé de punir les Mangemorts capturés après le bataille. Ils étaient parmi les derniers à être jugés.

Condamnés par avance était plus exact. La Justice Magique était expéditive. La Marque des Ténèbres servait de preuve absolue. Certains accusés avaient beau clamer qu'ils étaient sous Imperium, personne ne les croyait. C'était pourtant le cas de Stan Rocade, le poinçonneur de billets du Magicobus. Mais il avait tout de même écopé de dix ans d'emprisonnement. C'était la peine minimale.

Les Juges avaient commencé par les comparses, le menu fretin. Les condamnations pleuvaient, La Gazette en remplissait ses pages. Le bon peuple sorcier applaudissait. Chacun exorcisait la guerre comme il pouvait et ce n'était pas toujours beau à voir.

La moitié d' Azkaban était occupée par des Mangemorts condamnés à la prison à vie. Le Ministère avait repris le contrôle des Détraqueurs et ceux-ci faisaient régner la terreur parmi les prisonniers. Ils avaient de nouveau des âmes à aspirer car pour les plus fidèles partisans de Voldemort, les Juges avaient remis en vogue le baiser du Détraqueur.

Ceux qu'on appelait les Grands Mangemorts, Avery, Mulciber, Rosier, Yaxley par exemple, avaient déjà subi ce supplice. Et les exécutions avaient lieu en public, devant les autres Mangemorts, rassemblés pour cela dans la cour de la prison. C'était horrible à voir et au bout de quelque temps, beaucoup de prisonniers devenaient fous. Certains se suicidaient ou se laissaient mourir de faim.

Draco avait assisté à ces exécutions et à chaque fois, il en avait été malade à mourir. Ses jambes ne le portaient plus et il fallait la poigne de son père posté à ses côtés pour le soutenir. Une fois, il s'était complètement écroulé et il avait vomi d'horreur, sous les rires et les moqueries des Aurors qui assistaient à la scène.

Sa seule consolation était que les femmes n'étaient pas obligées d'être présentes et que sa mère n'avait jamais vu cet affreux spectacle. Mais Hortensia Mulciber avait tenu à assister au supplice de son mari et à la fin, dans un grand silence, elle l'avait encouragé à tenir bon et à ne pas se débattre comme l'avaient fait Dolohov et Macnair.

Les pères de Nott, de Goyle et de Crabbe étaient passés par là eux aussi. Mais leurs fils n'étaient pas à Azkaban. Vincent avait péri par le Feu Daemon dans la salle sur demande. Les deux autres avaient disparu, cachés par leur famille ou partis à l'étranger. Blaise Zabini, Pansy Parkinson et Millicent Bulstrode qui ne portaient pas la Marque des Ténèbres n'avaient pas été trop inquiétés.

Les Aurors les avaient interrogés, assez rudement parfois, mais n'avaient pas trouvé contre eux de charges suffisantes. Ils étaient donc libres. Draco était en fait le seul jeune Mangemort à être emprisonné. Ses années de lutte contre Harry Potter à Poudlard y étaient sans doute pour quelque chose.

La veille du procès, on les avait fait transplaner d'Azkaban au Ministère, bâillonnés et enchaînés, et ils avaient dû traverser le Grand Hall sous les cris de haine et les injures des sorciers venus les attendre. Heureusement, les procès se déroulaient à huis clos. Seuls, quelques journalistes, dont l'inévitable Rita Skeeter, assistaient aux séances.

Après une nuit passée en cellule, ils s'étaient retrouvés tous les trois, assis chacun sur un siège de bois dur, les mains liées, les pieds entravés, la poitrine ligotée au dossier, devant une assemblée de Juges en robe rouge. Puis avait commencé l'énoncé interminable de leurs crimes.

Ceux de Lucius Malfoy étaient nombreux et certains étaient particulièrement atroces. Le Mangemort était un fidèle parmi les dévoués disciples de Voldemort. Il faisait partie des Douze, comme on les appelait. Comme Bellatrix Lestrange, la seule femme du groupe, foudroyée par Molly Weasley le jour de la bataille. Comme Severus Snape, l'espion, le traitre, que Nagini, le serpent de Voldemort, avait tué sur l'ordre de son Maître.

Les accusations contre Narcissa étaient minimes. On lui reprochait d'avoir accueilli Voldemort au château Malfoy, de s'être mise à son service et surtout de porter la Marque. Qu'elle ait agi sur l'ordre express de son mari n'entrait pas en ligne de compte.

La veille du procès, à sa plus grande joie, elle avait pu s'entretenir quelques minutes avec son fils et elle avait tenté de le réconforter. Mais Draco était désespéré. Il ne voyait pas comment il pourrait échapper à Azkaban et il en était terrorisé. Les mois qu'il y avait passés l'avait brisé.

Le plus grand crime dont il était accusé était d'avoir fait entrer les Mangemorts dans Poudlard grâce à l'armoire à disparaître de la salle sur demande. Par contre, personne ne parlait de ses vaines tentatives pour tuer Dumbledore. Surtout la dernière, en haut de la Tour d'Astronomie. Mais il avait bien sûr été question de son aversion pour l'Elu du monde sorcier, le Survivant, le Balafré, Harry Potter lui-même. De toutes façons, il avait la Marque.

Et sa mère ne connaissait pas le plus horrible. Que ferait-il quand son père ne serait plus là pour le protéger ? Il avait bien vu certains regards que les prisonniers posaient sur lui. Les femmes de la prison étaient inaccessibles. Lui était jeune et beau, même si les privations l'avaient marqué sur son corps et sur son visage.

Il était en danger et il le savait. Il envisageait sérieusement de se suicider lui aussi mais il voulait profiter une dernière fois de la présence de sa mère. Il l'aimait et elle l'adorait. Son père par contre s'était toujours montré froid envers lui. Il exigeait qu'il fasse honneur à la famille Malfoy en toute circonstance. Mais toute marque d'affection était bannie entre lui et son fils.

Le procès avait duré toute la journée. En fin d'après-midi, les Juges s'étaient retirés pour délibérer. D'habitude, cela ne prenait que quelques minutes mais pour une fois, ils mirent plus d'une heure avant de revenir. Ils n'avaient pas l'air d'accord.

Ils libérèrent Narcissa de ses liens, ils l'appelèrent à la barre placée juste devant eux et lancèrent un sort de confusion pour que les deux autres accusés et les journalistes n'entendent pas ce qu'ils avaient à lui dire.

Draco vit sa mère répondre à plusieurs questions puis elle eut l'air de parlementer, d'argumenter. Elle crispait ses mains sur la barre. Elle parlait avec force même si certains des Juges tentaient de la faire taire. Cela dura plusieurs longues minutes.

Enfin le Président du Jury opina de la tête et Narcissa regagna son siège où elle fut de nouveau ligotée. Elle ne dit rien ni à son mari ni à son fils. D'ailleurs, c'était le moment du verdict. Comme tous les Grands Mangemorts survivants, l'implacable Lucius Malfoy fut condamné au baiser du Détraqueur. Son épouse écopa de trois ans d'emprisonnement et pour son fils, ce fut la surprise.

Draco Malfoy n'était pas renvoyé à Azkaban. Compte tenu de son jeune âge et des circonstances, il bénéficiait de l'indulgence du Jury. On lui expliquerait plus tard en quoi consistait sa peine. Il fut entraîné par les Aurors vers le cachot du Ministère sans même pouvoir dire un mot à sa mère. Son père lui cria quelque chose qu'il ne comprit pas.

Il se retrouva seul, ahuri, n'osant pas croire en ce qu'il venait d'entendre. Il ne retournerait pas à Azkaban ! Cette nuit-là, il dormit à peine, craignant de se réveiller et d'entendre à nouveau les râles des Détraqueurs et les cris des prisonniers. Quelles étaient ces « circonstances » qui lui valaient l'indulgence d'un Jury réputé pour ses condamnations expéditives ? Et quel serait son sort ?

Il eut la réponse à cette question le lendemain.

Il était « déchu de son statut de sorcier pour une durée qui restait à déterminer ». Il lui était donc interdit de posséder ou d'utiliser une baguette magique.

Il était « assigné à résidence au Chaudron Baveur et avait interdiction de quitter l'enclave sorcière de Londres ». Il ne pouvait en aucun cas mettre le pied en territoire moldu.

Il devrait « effectuer tout travail qu'on lui commanderait de faire pour subvenir à ses besoins », la fortune de sa famille étant bien entendu confisquée.

Son attitude vis à vis des personnes qu'il pourrait avoir à côtoyer serait « courtoise et respectueuse en toute circonstance ». Toute agressivité, tout refus d'obéissance serait porté à la connaissance du Ministère.

Tout manquement à ces règles serait immédiatement suivi de son retour définitif à Azkaban.

Enfin, plus surprenant encore, il se rendrait au château Malfoy en compagnie de plusieurs Aurors pour assister à une perquisition et pourrait prendre quelques effets personnels en vue de son séjour parmi les « honnêtes gens ».

Il avait à peine eu le temps de lire le parchemin officiel qu'il avait été emmené sans douceur jusqu'à son ancienne demeure. Il avait découvert en même temps que les Aurors la chambre secrète des Malfoy et ses mille trésors, ses livres rares de magie noire et au mur, le portrait en pied de Lord Voldemort dans toute sa gloire.

Dans sa chambre, il avait rassemblé quelques affaires et bien qu'on lui ait interdit de prendre le moindre objet précieux, il avait emporté le petit cadre d'argent avec le visage souriant de sa mère. A peine le temps d'échanger sa robe grise de prisonnier contre des vêtements convenables et on l'avait emmené au Chaudron Baveur où Tom puis son épouse l'avaient pris en charge.

-- -- -- -- --

Ce soir-là, Harriett lui apporta son dîner dans une petite salle inoccupée. Il dut à la sévère éducation donnée par son père sa retenue devant la quantité et l'excellence de la nourriture. Mais il était un Malfoy. Il dompta son envie quasi irrésistible de se jeter sur les canapés au cheddar et au saumon fumé, sur les tranches de gigot nappées de sauce au miel et sur les petits choux à la crème et la glace à la pistache.

Et après avoir souhaité « bonne nuit » au miroir magique, il dormit comme un bienheureux dans le lit moelleux qui avait vu passer avant lui ... qui donc ? Ah oui ! Lui !

A  suivre.

 

 

 

 

 

 

 

 

 
 
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