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au 31 Mai 21 :
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La confession de Séverus
Par Amelina
Harry Potter  -  Drame/Tragédie  -  fr
3 chapitres - Complète - Rating : T (13ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 3     Les chapitres     4 Reviews    
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Pour Harry...
 

Ils sont morts

 

Elle est morte…

 

L’ironie des choix que j’ai fait… c’est que j’ai toujours fait les pires…

 

Je l’ai contemplé et rien ne pu me faire réagir.

 

Assis à coté du corps de Lily Evans Potter, plus rien ne pouvait me toucher.

Je n’aurais pas assez de cent vies pour expier le mal que je lui avais fait et surtout ce que je n’avais pas fait pour la sauver ce jour là.

 

Je ne sais pas combien de temps je suis resté à contempler son cadavre…J’étais tétanisé, abasourdi, figé en un masque de douleur qui ne m’a plus quitté depuis.

Je fixais avec intensité son corps sans vie comme si j’avais pu lui insuffler mon souffle mes battements de cœur, le frémissement de ma peau glacée…je ne voulais pas la quitter du regard, rompre le fil ténu qui me reliait à elle revenait à la tuer un deuxième fois, à la perdre pour toujours, à me briser en mille morceaux et à laisser mon cœur en charpie partir dans les limbes de sa mort.  

 

Le temps tel l’anneau de Moebius s’étirait à l’infini et je n’arrivais pas à sortir de ce cauchemar.

 

C’est Rubeus Hagrid qui m’a découvert immobile et hagard dans la petite chambre de l’enfant.  Il m’a traîné de force hors de la bâtisse alors que je me débattais, fou de douleur.

 Il m’a jeté sur l’herbe qui recouvrait le petit jardin et je suis resté debout à regarder les vestiges de ce qui avait été la maison de mon ennemi juré, et je regrettais amèrement de ne pouvoir revenir en arrière, tout recommencer et me sacrifier, quelle ironie…

 

Je suis resté sur l’herbe noircie… hébété et muet.

 

Le demi géant portait dans ses bras l’enfant… l’enfant que j’avais sauvé de la folie destructrice du monstre, mais que je n’avais pu toucher. L’enfant qui hurlait à s’en détruire les cordes vocales, l’enfant qui désespéré, de grosses larmes roulant sur ses joues de bébé, me tendait les bras, paniqué de voir sa mère sans vie allongée devant son lit …

Il y avait trop d’elle en lui et je n’ai pu lui porter secours et le réconforter, lui murmurer que moi j’étais là pour lui…Que moi je voulais être là pour lui…

 

J’étais lâche et brisé et j’ai laissé partir vers une destination inconnue… l’enfant de Lily…

 

Hagrid m’a secoué sans ménagement, le temps pressait et il ne fallait pas que d’autres Mangemorts me trouvent à cet endroit, il m’a dit de retourner à Poudlard…vite, lui avait garé un peu plus loin une moto que je reconnus comme étant celle Black…L’ordre savait déjà ce qui venait de se passer chez les Potter et je n’étais pas sensé m’y trouver.

 

J’ai transplané hors de l’enceinte du château, dans la nuit d’été j’ai marché sans rien voir autours de moi et je suis allé me réfugier dans les cachots humides seul lieu ou je pensais pouvoir me fondre, où je me sentais à l’abri….J’ai l’impression que plus jamais je ne pourrais marcher la tête haute…

Tout le mépris que j’ai infligé au autres depuis des années je me l’inflige à moi à ce moment.

Je ne suis plus rien…

 

La suite des événements a été terrible.

 

Black fut accusé d’avoir tué une douzaine de Moldus innocents ainsi que Pettigrow ce rat. Je n’y croyais guère, Black était un crétin arrogant mais certainement pas un fou furieux capable d’assassiner gratuitement une douzaine de personnes.

Pourtant ma haine pour lui était toujours si forte, et ma place dans l’ordre encore si fragile que je n’en soufflais mot…

Tous le croyaient coupable, l’Ordre et les autres, et il fut à vingt deux ans jugé et enfermé à la prison d’Azkaban avec les pires rebus que notre monde sorcier avait compté.

 

Et ma basse et minable vengeance fut complète.

Potter était mort et Black enfermé à vie a Azkaban en train de clamer son innocence… et de devenir fou… à petit feu ;

 

Et je ne fus même pas heureux, ni soulagé…juste écoeuré.

 

Ecoeuré d’avoir œuvré pour ce résultat, cet épouvantable gâchis qui ne me satisfaisait pas.

 

Ma vie avait explosée comme un miroir en fragments blessants et acéré…et je ne pourrais jamais les recoller.

 

J’ai du reprendre ma double existence, mon travail d’enseignant au château qui m’insupportait, et également mon allégeance à l’autre groupe  puisque si Voldemort avait disparu, les Mangemorts étaient encore nombreux à oeuvrer dans l’ombre pour le retour d’un pouvoir noir.

Je continuais donc à fréquenter les Malfoy et autre Mulciber, pour avoir toujours un œil d’espion et des entrées dans les très remarquables familles de sang pur qui se soutenaient en espérant un bien hypothétique retour du maître auquel je ne croyais pas.

 

Je servais au mieux Dumbledore et je devenait un véritable maître es dissimulation.

 

Nous avons vécut une paix relative pendant dix ans.

Dix ans où je n’accordais pas beaucoup de crédit aux divagations et espérances de ces gens que je méprisais plus que tout.

Dix ans où je ne pensais qu’à l’enfant de lily.

 

Et ce fut cette année là qu’il eu onze ans et qu’il fit sa rentré à Poudlard et qu’il devint un de mes élèves.

 

Harry Potter…Un garçon qui serait exceptionnel, tous le pensait en tout cas…

 

Beaucoup des Mangemorts encore fidèles à la mémoire de Voldemort attendaient patiemment qu’il grandisse, pensant que s’il avait résisté au sortilège impardonnable du mage, c’est qu’il était, où serait, dans l’avenir, forcément, un immense sorcier partisan de la magie noire.

Et tous les anciens adeptes de notre maître attendaient pour se regrouper derrière ce nouveau chef de file qui ferait forcément l’unanimité.

 

Mais ça ne se passa pas tout à fait de cette façon.

 

Personne ne savait, pas même Dumbledore à qui je n’avais pas confié mon secret, que c’était moi qui l’avais protégé cette nuit là et qu’il ne possédait aucun des immenses pouvoirs dont on l’affublait.

 

Et nous fîmes connaissance et je l’ai aimé… et donc détesté… des le premier regard, des le premier cours où je l’ai vu, j’ai du me protéger de son regard qui était trop…elle…

Ce regard où il y avait tant d’elle.

Ce regard qui voilait ma volonté de n’être qu’un bloc de glace sans aucun sentiment transparent.

 

Je choisis donc de rejeter l’enfant pour ne plus penser à la mère.

De rejeter tout ce qu’il représentait, la partie faible de moi que je refusais, le semblant d’humanité que je portais encore et qui m’encombrait.

Cette chimère qu’est l’amour de l’autre et j’aspirais à ne plus jamais ressentir…Puisque l’objet de ce désir si doux avait été exécuté.

 

Et lui, le petit avec qui j’avais tant de point commun, une grande solitude, la douleur d’une jeune âme mal aimée, une enfance misérable et brisée, lui se mit aussi à me détester avec une sorte de rage intrinsèque qui n’avait d’égale que celle que je lui opposais.

 

Dumbledore m’avait convoqué avant que l’enfant ne rentre à Poudlard, nous savions à cause de la prophétie que si le mage noir revenait, il devrait forcément s’opposer à lui et le détruire pour l’avenir du monde sorcier. Il avait sur ses frêles épaules un destin qui dépassait l’entendement de ce qu’un gamin doit pouvoir supporter et malgré mes réticences à son égard il y réussit fort bien.

 

Dumbledore me demanda à moi d’être en toute circonstance présent et de le protéger à son insu et à l’insu des autres qui ne devaient jamais comprendre ma position exacte face à lui.

 

Je dois dire que le premier de mes cours de potion auquel il assista, je me surpassais en assénant à tous ces gamins bruyants un assommant discours sur ce que je pourrais leur apprendre s’ils n’étaient pas ce qu’ils étaient, à savoir un troupeau de cornichons.

Je me souviens encore de mes paroles… mettre la gloire en bouteille…distiller la grandeur…C’était si stupide et suffisant que j’en ai honte, en y repensant.

 

Et mon attitude n’était pourtant pas calculée le moins du monde, ni justifiée, j’étais juste profondément perturbé par les yeux de Lily fixés sur moi, limpides et beaux…simplement

 

Et ses années d’école se sont déroulée, non sans encombre et je l’ai protégé… enfin j’ai toujours essayé.

 

Le gamin ne présentait pas de talent particulier si ce n’est au Quidditch, c’était un élève moyen mais il ne manquait ni d’arrogance en cela malheureusement je retrouvais son père et cela m’insupportait, ni de courage, il fonçait tête baissée dans les ennuis avec une régularité de métronome qui frisait l’inconscience.

Il avait eu des le départ une fâcheuse tendance à fouiner partout et a se mêler de ce qui ne le regardait pas, et des sa première année j’ai du le sortir de plusieurs mauvais pas à son insu.

 

Je tremblais pour lui tout en me forçant à le haïr de plus en plus.

 

Je le protégeais, car le mage, finalement n’avait pas été détruit comme on aurait pu le penser…

Il s’était caché à l’état larvaire dans une forêt d’Albanie où il se cachait des Aurors toujours à sa recherche malgré les présomptions de disparition qui couraient à son sujet. Il attendait que ses fidèles finissent par le retrouver mais peu d’entre eux se précipitèrent, plus liés à lui par la terreur et l’obéissance que par une réelle obédience.

Il s’attacha donc le faible et très nerveux professeur de DCFM le professeur Quirrel, rencontré par hasard dans les montagnes où il se terrait…

Celui-ci fut totalement sous l’influence néfaste du mage qui voulant se procurer la pierre philosophale, le manipulait à son gré.

 

Le mage donc voulait retrouver un corps pour se mesurer et détruire le gamin qui contrairement à sa réputation totalement fausse n’était qu’un gosse comme les autres sans aucun pouvoir particulier.

 

Et c’est ce qui m’a le plus impressionné chez le jeune Potter…

Un enfant lambda qui est destiné a une vie normale n’aura pas de prédispositions particulières, par contre le même sur les épaules duquel on aura déposé un destin hors du commun sera capable de devenir un être hors du commun… et c’est ce qui est arrivé à Harry Potter.

Le facteur environnemental était si puissant et la pression si grande…Il était tellement certain de devoir sauver le monde sorcier, qu’il l’a fait.

Qu’il est devenu un être hors du commun.

Lumineux et exceptionnel.

 

Et pourtant, toute cette histoire n’était basée que sur un monstrueux mensonge. Une duperie de taille que seul moi aurais pu faire cesser.

Et je ne l’ai pas fait car la curiosité de ce qu’il devenait était si forte que je n’ai pu m’empêcher d’avoir envie d’en percevoir plus…de comprendre jusqu’où il pourrait aller…sa détermination et son inconscience me fascinaient.

 

Harry me fascinait.

 

Pour rester cohérent dans mes choix, je devais être celui qui déteste et qu’il déteste. J’ai bien joué ce rôle là, sans trop me forcer, sa ressemblance avec son père étant pour moi une aide précieuse.

Chacune de ses réactions face à moi était épidermique et incontrôlable. J’ai réussis à lui faire croire et penser que je n’étais présent que pour son tourment. Un ennemi de taille qui voulait sa perte et qui le méprisait à cause de son animosité pour son père.

 

Chacune de ses sept années passées à Poudlard fut pour moi une longue crucifixion, j’aurais voulu pour le fils de Lily, changer le monde où il vivait, devenir son conseiller, celui qui le dirige et le guide à travers les méandres de sa jeune et courte vie. Et je ne pouvais prétendre ni revendiquer aucune place dans sa tête et encore moins dans son cœur.

 

Et je fut broyé par la colère… immense, destructrice…tout ce qui faisait sa vie, tout ce qui allait le détruire n’était que guerre et cruauté…ne pouvait il prétendre à plus ?

J’avais espéré inconsciemment qu’il se sente une fois, même une seule, le fils d’un père qui n’était pas le sien.

 

Ma frustration et ma peur de le perdre furent si grandes…Si douloureusement vide de sens…Que pour m’en prémunir mon aspiration ultime fut de le faire souffrir

C’est pourquoi il fit les frais de ma colère, je la retournais contre lui…contre les autres… pour ne pas me culpabiliser…pour ne pas la retourner contre moi.

 

Il combattit le mage noir chaque année, mais ce fut lors de sa renaissance la quatrième année de ses études que le danger s’intensifia. Dumbledore compris que malgré toutes nos précautions et protections il se rapprochait du garçon et si nous étions vigilants, nous savions aussi que sa puissance allait décupler puisque les Mangemorts, dont je faisais partie, se ralliaient de nouveau à lui terrorisés qu’il se rendent compte de leur inertie lors de sa retraite forcée en Albanie.

Je dus revenir à ses cotés, des sa renaissance pour qu’il sache que j’étais toujours à Poudlard, l’espion sur qui il pouvait compter. Il me fut reconnaissant de n’avoir pas abandonné mon poste et ma couverture en fut renforcée.

 

Je fus, à mon grand regret de nouveau confronté à Black qui, des la troisième année d’étude du gamin s’était échappé d’Azkaban, ce n’était plus le Black que j’avais connus lors de notre adolescence. Il avait perdu de sa superbe, celui-ci était pâle, inquiet et torturé, détruit par des années d’enfermement il n’aspirait plus qu’à se venger comme moi en d’autre temps.

 

Et je fis tout ce que je pouvais pour le renvoyer d’où il venait, non que je le cru coupable, je savais qu’il n’en était rien, mais une sourde jalousie m’étreint quand je me rendis compte, que comme autrefois, il n’avait aucun effort à faire pour avoir ce à quoi j’aspirais.

 

Lorsque le jeune homme le vit, il succomba à son charme et il devint en l’espace d’une soirée, le héros dont il avait besoin. Le père de substitution auquel le gosse s’accrocha avec le désespoir de l’orphelin qu’il était.

Il fut, pour les deux années qui suivirent la figure de proue de sa vie, celui auquel il pouvait confier ses désespoirs d’adolescent.

Même si à cette époque Black se cachait, il fut toujours suffisamment présent pour le rassurer et lui prodiguer des conseils qui ne furent pas toujours des plus judicieux mais rassurèrent suffisamment le gamin en lui faisant croire qu’il avait, pour la première fois de sa vie, une famille qui se souciait de lui.

Et il aima Sirius Black au delà de tout ce qu’il avait pu ressentir jusque là, et moi je l’ai haï pour la chance qui lui était offerte.

La chance que cet être précieux lui donna sans condition tout ce qu’un fils pouvait offrir à un père.

 

Parce que je ne ressentais que de la malsaine jalousie vis-à-vis de mon rival de toujours…je fus pour mon entourage de plus en plus sombre et belliqueux…

 

Et je me suis rongé, malgré les mises en garde de Dumbledore qui me voyait sombrer dans une rage larvée que je ne contrôlais qu’à grand peine.

Il fut celui qui m’écouta et me comprit, me fit me sentir utile alors que je n’aspirais qu’à finir ma vie… seul.

Lui seul me connaissait avec clarté et pu me protéger de mes démons.

 

L’année de la mort de Diggory nous conforta dans la certitude que la guerre commençait et que son enjeu principal était pour Voldemort, l’anéantissement de Harry.

 

J’étais en position délicate entre Dumbledore et le mage car je devais faire croire à tous que j’étais du coté des forces du mal alors que je n’étais plus ni d’un coté ni de l’autre…

 

J’étais juste présent pour protéger un rêve… un jeune de quinze ans qui soutenait crânement mon regard avec toute la fierté légitime que pouvait lui donner son jeune âge et qui je doit le dire m’impressionnait. Il se sentait invincible et bravache… voulait le faire croire à tous…Mais je n’étais dupe ni de sa force ni de son arrogance car je savais qu’au fond de lui il n’était qu’un gamin effrayé.

 

Dumbledore me fit la plus horrible des propositions pendant sa cinquième année, je devais lui enseigner l’oclumencie pour qu’il arrive à se protéger des incursions du mage dans son esprit

J’essayais de démontrer au vieux fou qu’il serait plus profitable au garçon de travailler avec lui, mais il voulait, pour d’obscures raisons ne se fier qu’à moi.

Je le soupçonnais de vouloir m’attacher le gamin qui lui, prit les cours que je lui dispensais, comme la pire des punitions.

Ca ne se passa pas vraiment dans la sérénité.

Je devenais chaque fois plus nerveux et pour qu’il progresse plus vite je le torturais, je voulais le faire sortir de sa coquille, qu’il dépasse ses capacités que je savais exister et qu’il soit en mesure de se protéger lui-même.

Mais il n’écoutait pas mes conseils se contentant d’être présent mais inattentif et révolté. Et il souffrait chaque fois un peu plus et je me rebellais contre cette tête folle que la simple idée d’être aidé par moi révulsait.

Le vieil homme n’a jamais compris que le garçon ne pouvait consentir à se livrer et à donner le meilleur de lui même qu’avec une personne en qui il avait une entière confiance , ce qui n’était pas le cas avec moi.

Ce gamin ne fonctionnait qu’à l’amour…mais il n’en donnait qu’à ceux que lui choisissait, et je n’en faisais pas partie.

 

Et il y eu cette incursion qu’il fit dans mes pires souvenirs ceux dont j’avais honte et surtout les derniers que j’eusse voulut qu’il découvre.

Je vis son regard et ce fut cela le pire, ce mélange de pitié qu’il ressentait envers moi, de tristesse et de déception lorsqu’il se rendit compte que je ne lui avais jamais menti à propos de son père…

 

En voyant ses yeux pleins de tous ces sentiments contradictoires qui le blessaient si profondément, je regrettais… de ne pas l’avoir protéger avec plus de force, de ne pas lui voir menti pour qu’il continue de vénérer son père comme il le faisait encore quelques instants auparavant, de ne pas lui avoir fait croire que le monde n’était pas si dur avec lui… pas tellement rempli de désillusion…

Furieux contre moi et mon incapacité à lui donner le meilleur, je le jetais brutalement dehors et il crut que je lui en voulais… Je n’oublierais pas ses limpides prunelles émeraude pleines d’amertume, de gêne et de tristesse lorsqu’il s’enfuit de mon cachot.

 

Je crois que ce jour là je me suis sentit si vulnérable que j’ai maudit les Potter jusqu’à la dixième génération pour m’avoir fait rencontrer cet horrible môme qui me transformait en… quelque chose de douloureusement humain que je n’aimais pas…

  

Ce ne fut pourtant pas moi, qui le crucifiât sur l’autel de la douleur, ce fus Black qui encore une fois me surpassa… Par sa mort, il fit du gamin un lambeau de souffrance, puis dépassant ses tourments il devint… par une curieuse métamorphose qui s’opéra en quelques mois, sous nos yeux…un adulte.

Déterminé à gagner cette guerre… tout au moins à s’y sacrifier.

 

Ce fut le vieil homme qui se colla à la tâche de le former pour ce qui l’attendait, nous savions tous les deux que ce serait le pire et que le temps pressait.

 

La recherche et la destruction du premier Horcruxe avait laissé l’homme blessé et affaibli et malgré mes capacités en potion il était trop faible maintenant pour que je puisse le sauver, je savais que ça briserait de nouveau le garçon qui chaque fois qu’il s’attachait à quelqu’un le voyait arraché à son affection.

 

Mais nous étions loin de ces considérations, j’avais pour ma part, et sur les conseils de Dumbledore fait le serment inviolable avec Narcissa Malfoy pour protéger le jeune Draco.

Je devais, si le garçon ne pouvait tuer le directeur de Poudlard, comme lui en avait ordonné le seigneur des ténèbres, le faire à sa place.

 

Et je l’ai fait.

 

J’ai tué celui qui m’avait à onze ans, tiré du cauchemar dans lequel je vivais.

J’ai tué le seul qui a toujours eu une indéfectible confiance en moi et je n’ai pas tremblé, car c’était ce qu’il voulait par dessus tout, c’était ce qu’il avait prévu pour que les Mangemorts dont j’avais rejoint les rangs me sentent fort et plus près du seigneur des ténèbres qu’ils ne le furent jamais.

J’ai juste eu, pendant une fraction de seconde une hésitation et le vieillard l’a sentit puisqu’il m’a supplié d’accomplir la tâche.

Mais mon hésitation ne concernait pas le geste terrible que je m’apprêtais à faire, non… ça il était évident que ne pouvais m’y soustraire, mon hésitation concernait le jeune garçon caché sous la cape d’invisibilité qui, je le sentais, regardais horrifié la condamnation à mort que j’allais lancer.

 

…Et qui… je le savais, ne me le pardonnerais jamais.

 

Il ne me l’a pas pardonné et n’a jamais su à quel point je voulais qu’il sache…

 

Et il est devenu exceptionnel et brûlant du désir de laisser son empreinte dans notre monde.

 

Il voulait par son sacrifice nous sauver tous… enfin les bons, les justes …pas moi.

 

Aidé et soutenu pas toute l’amitié qui émanait des personnes qui l’entouraient et qui l’aimaient il s’est sacrifié…Il n’a jamais été animé d’aucune haine ni d’aucun mépris…Il n’était animé que par l’amour qu’il ressentait pour la communauté dont il faisait partie…

 

Après la mort de Dumbledore il ne fut pas brisé comme je m’y attendais, il était au contraire empreint d’une force tranquille qui le rendait plus fort et serein.

 

Et je me suis mis à croire inconditionnellement en lui, en son humilité et son abnégation.

Et il a simplement vaincu le monstre …Parce qu’il savait qu’il devait le faire.

 

Et je lui ai survécu et je lui survis…

 

Et je me demande chaque jour ce qui permet…quelle force inconnue permet une chose aussi injuste… que cet être émouvant qui avait préféré aimer les autres plutôt qu’être heureux…qui nous a dispensé son amour sans rien demander en échange…

  

Oui je voudrais avoir cette réponse … pourquoi lui ?

 

__________________

  

« Tout ce que je viens de vous raconter, c’est pour vous expliquer que ma dette envers les Potter est éternelle, je ne peux, ni ne veux m’en délier ;

 

Ce que nous leur devons, ce que je leur dois…Il n’y a que moi qui sache combien de temps il faudra pour que je m’accepte et que je vive sans penser à eux, sans leur demander pardon…

chaque jour, chaque heure, chaque minute… »

 

Elle me regarde, elle ne parle plus depuis cette horrible blessure qu’ils lui ont faite à la tête pendant la guerre en la soumettant à cet horrible sort de magie noire, inconnu jusqu’à lors de nous tous.

Pourtant ses yeux en disent long, elle me fait une petite grimace que je prends comme un sourire…comme un cadeau…

« Je suis ici pour ça…Vous êtes la dernière personne attachée à Harry Potter et qui soit encore en vie…Alors je m’occuperais de vous jusqu’à ce que vous alliez mieux…Jusqu’à ce que vous repreniez le cours de votre existence… »

 

Elle tends sa main, elle bouge avec difficulté mais je comprend à son regard ce qu’elle me demande…

 

« Je ne vous laisserais pas Miss Granger… »

 

Je la fixe et mon cœur se rappelle à mon bon souvenir, lui, qui je le pensait, n’existait plus que dans un lointain passé…cet organe associé si stupidement à l’amour des autres, aux sentiments grotesques qui ravagent nos vies…me fait soudain souffrir, il bat plus fort et si irrégulièrement que je pense qu’en dépit de mon semblant de calme je vais m’effondrer.

Je vois le petit visage chiffonné et tremblant, les grand yeux bruns qui m’adressent une muette supplique, et je fond pour la première fois de ma vie devant un être humain qui souffre autant…

Cette toute jeune fille qui n’a plus que moi.

Et je sens sur mes joues des gouttes d’eau salées…sensation que je n’ai plus jamais ressentie depuis mon enfance…

 

Je murmure.

« …Hermione… je l’ai juré sur leurs tombes…Je vous rendrais à vous ce qu’on leur a volé. »

 

Elle me fixe de son immuable regard plein de chaleur et une grosse larme roule sur sa joue à elle aussi que je recueille avec mon pouce.

Je prends sa main qu’elle me tend et pour la première fois ce contact ne me révulse pas.

Pour la première fois de ma vie, cette petite main blottie dans la mienne me bouleverse et je la garderais, pour l’aider à se relever et pouvoir me sentir une fois dans ma vie… quelqu’un de bien.

Je n’aurais jamais pensé m’attacher un jour à cette insupportable gamine imbue de son savoir qui m’irritait au delà de tout.

Mais aujourd’hui, être là devant son petit lit où elle souffre tant depuis des mois, la voir si fragile et diminuée, je me dis que je ne l’abandonnerais pas comme j’ai pu le faire pour Lily…

 

J’en fais le serment…

 

Pour Harry

 

Hermione Granger sera ma rédemption.

  
 
 
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