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Victoire(s)
Par Elenne
Harry Potter  -  Général  -  fr
5 chapitres - Complète - Rating : T (13ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 2     Les chapitres     6 Reviews    
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Ne pas te quitter

Et voilà donc le deuxième OS de cette série de cinq ; comme vous vous en apercevrez, si le premier était un POV Fleur, celui-ci présente Victoire à travers les yeux de Teddy ; le thème est "Mon refuge, ma tanière". Même si ce n'est pas indispensable, je vous conseille de lire Briseurs de sorts, dont ce texte est une préquelle, si vous voulez tout comprendre.

Read, Enjoy, Review ! Et on dit merci à Cloe Lockless pour la relecture.

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Prie-moi de ne pas te quitter
Ni de renoncer à te suivre
Car là où tu iras, j’irai
Et où tu vivras, j’irai vivre
Ruth à Naomi, La Bible

Vic pleure ; alors Teddy ne sait plus trop quoi faire.

- L’est où, Vic ?

- Teddy, pour la centième fois, je te le répète : Victoâre est dans son berceau !

Il ne l’a jamais appelée Victoire –  comme le faisait Fleur – ni Vicky – comme le faisaient tous les autres Potter, Weasley et autres Lovegood – parce que c’était trop compliqué à prononcer pour sa bouche de deux ans ; elle n’a jamais été pour lui « la petite » ou pire, « le bébé », comme le seraient plus tard Dominique et Louis.

- Fait quoi, Vic ?

- Vicky fait dodo, p’tit monstre, et d’ailleurs ça serait pas une mauvaise idée d’en faire autant, tu crois pas ?

Non, pour lui, elle a toujours été Vic, seulement Vic ; et son besoin constant et presque obsessionnel de savoir où elle était, ce qu’elle faisait, ce qu’elle mangeait, comment elle allait, ce qu’elle aimait, comme le tout petit satellite d’un soleil encore plus petit, amusait Bill et Fleur tout en les agaçant un peu, parce que parfois c’était à peine s’ils pouvaient s’approcher du berceau de leur propre fille sans être entravés par un Teddy qui répétait toujours les mêmes questions.

Elle pleure toujours, et il passe un bras autour de ses épaules tressautantes ; elle s’accroche à lui comme un noyé à une bouée, et il se dit qu’il doit être le seul à avoir jamais vu ça – à avoir vu Vic-la-battante, la terreur des Gryffondor, disparaître au profit de cette fille aux cheveux en bataille, aux traits gonflés et aux yeux rougis, qui répète « quelle conne, mais quelle conne ».

Il ne s’est jamais demandé s’il la trouvait belle ; la question ne se posait même pas. Il voulait juste être proche d’elle, et lui, descendant des Black aux iris gris fer et aux cheveux sombres, adoptait régulièrement la tignasse blond-roux et les yeux très bleus de Vic ; parce que rien ne pouvait être mieux que de lui ressembler. Quand elle a appris à marcher, leurs mains se sont naturellement trouvées, celle minuscule dans celle un peu plus grande ; et, contrairement aux adultes qui l’emmenaient voir ceci, toucher cela, ou répétaient « marche toute seule, viens me voir ! », lui la suivait où elle avait décidé d’aller ; et finalement, cette formation de briseurs de sorts pour Gringotts, c’est simplement, encore une fois, suivre Vic où elle a décidé d’aller, en lui tenant la main pour ses premiers pas dans le monde des adultes.

Il dépose des baisers sur les tempes humides, sur le front voilé de cheveux blond-roux, et il est conscient que si elle ne l’envoie pas sur les roses c’est vraiment qu’elle va très mal, parce que même pendant les six mois où ils ont essayé de sortir ensemble, elle ne lui a jamais permis des gestes aussi tendres : ils s’embrassaient, ça oui, et même ils allaient bien plus loin que ça, mais ce genre de bisous-bisous n’a jamais été celui de Vic, parce que Vic est un roc – son roc personnel – et les rocs ne font pas de bisous-bisous.

Elle répète toujours « quelle conne, mais quelle conne », et il se demande si elle parle de sa mère, ou d’elle, ou des deux – et il se demande aussi si elle-même le sait. Il voudrait lui dire que ce n’est pas grave, que Fleur et Bill l’aiment, même si elle n’a pas fait les choix qu’ils attendaient, même si elle n’est pas devenue ce qu’ils espéraient, même si faire les études qu’elle désire doit passer par une rupture temporaire avec eux ; mais il sait bien que dans ces moments-là les arguments rationnels et les paroles lénifiantes ne servent à rien, alors il reste là, à se faire tremper sa chemise, assis sur un des deux lits jumeaux de la petite chambre miteuse du Chaudron Baveur qu’il avait retenue « au cas où ».

Les sanglots nerveux se transforment peu à peu en gémissements, alors Teddy détache les bras entrelacés derrière sa nuque, déboutonne la chemise de bûcheron, délace les tennis avachies, fait glisser le blue-jean délavé le long des jambes un peu trop minces.

Alors qu’il ouvre les draps et qu’il force Vic à se mettre au lit, la portant à moitié, il se souvient de cette nuit affreuse, il y a un peu plus d’un an, où il a dû annoncer à sa grand-mère que non, il ne ferait pas d’études d’Auror comme sa mère, que non, il n’avait pas eu neuf ASPICs comme son père, et qu’il préférait aller travailler à la boutique Weasley plutôt que de se lancer dans une formation qui, de toute façon, ne lui plairait pas. Andromeda s’est mise à crier, puis à pleurer de rage, au point de lui faire peur, parce que sa voix avait une sonorité métallique qu’il ne lui avait jamais entendue et que ses cheveux, toujours très noirs, qui volaient autour de sa tête, lui donnaient l’air d’une folle ; et lui il a fini dans la cuisine des Weasley-Delacour, à écluser whisky sur whisky en fulminant pour la première fois de sa vie de gentil Poufsouffle contre le monde, les règles, les codes et l’autorité. Plus tard, dans la chambre d’amis, Vic est venue le rejoindre sur la pointe des pieds ; son corps chaud s’est collé contre le sien sous la couverture, et alors seulement il a pu pleurer, pleurer sur la déception qu’il avait infligée à sa seule famille et sur la conscience qu’il avait de sa propre médiocrité, parce qu’il était sûr que Victoire Weasley, malgré ses vannes incessantes et son humour à froid et son côté cynique, ne le jugerait pas, ne le mépriserait pas, et qu’elle serait son refuge, sa protection contre l’hostilité des autres et contre son propre manque d’assurance.

- Tout ira bien, Vic.

Il voudrait rajouter « je suis là », mais il trouve que ça fait trop prétentieux ; alors c’est elle qui prend sa main et la porte à sa joue en murmurant « me laisse pas » ; et, assis au bord du lit, Teddy Lupin se dit que c’est à son tour d’être le refuge de Vic. Il regarde le visage sérieux, le nez droit, la bouche un peu tremblante, les paupières gonflées où sourdent encore quelques larmes, et il a l’impression que son cœur va exploser, parce que ce n’est ni sa copine ni sa sœur ni son amie, c’est Vic, juste Vic, et c’est tout ça à la fois et bien plus encore.

- Je ne te laisserai pas, dit-il ; et dans l’obscurité de la petite chambre, ça sonne comme une promesse.

 
 
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