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Victoire(s)
Par Elenne
Harry Potter  -  Général  -  fr
5 chapitres - Complète - Rating : T (13ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 3     Les chapitres     6 Reviews    
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Echappée belle

Et voici le troisième one-shot de cette série de cinq sur Victoire Weasley : le thème était "Mon meilleur souvenir" et c'est un POV Dominique Weasley, comme vous pourrez vous en apercevoir.
Read, Enjoy, Review ! Et on dit merci à Cloe Lockless pour la relecture.

________________________________________________________________________________

Le Poudlard Express, gigantesque serpent rouge et rutilant, pousse un sifflement et exhale un long panache de vapeur, comme s'il soupirait à la perspective des deux longs mois de vacances qui s'annoncent. Dominique saute sur le quai, une valise dans chaque main, et se prépare bravement à faire bonne figure devant ses parents.

- A plus, Dom ! Amuse-toi bien ! lui lance Louis qui va passer quinze jours chez son meilleur pote – un Serdaigle dont elle ignore le nom, et d'ailleurs elle s'en fout.

Elle ne peut s'empêcher d'envier son frère, parce qu'à quatorze ans, il va faire la fête pendant deux semaines dans une baraque gigantesque sur la côte irlandaise, avec toute une bande d'ados aussi boutonneux et pleins d'hormones que lui, et il va s'éclater, ce petit con. Dominique, elle, va passer l'été en famille, alors qu'il y a encore une semaine, elle devait partir à Majorque, dans la villa des parents de son mec… pardon, son ex, son ex qui l'a plaquée juste après les ASPICs, et s'affiche, à dix mètres, au tombé du train, avec sa nouvelle conquête. Elle a envie de pleurer : alors elle ferme les yeux, elle respire profondément, et elle essaie de se calmer.

Quand elle rouvre les yeux, Victoire est appuyée contre une arcade de pierre, juste en face d'elle. Comme d'habitude, ses cheveux blond-roux sont coiffés n'importe comment, elle ne porte pas d'autre bijou que la vieille dent de serpent de leur père, et on a l'impression qu'elle a trouvé ses fringues dans une poubelle ; mais même comme ça, elle a la classe, et Dominique sent l'éclair d'une jalousie trop familière se mêler au cafard qu'elle traîne depuis trois semaines : et elle se met sur la pointe des pieds pour chercher leurs parents du regard, pour qu'elle puisse rentrer et aller dans sa chambre, pleurer longtemps et s'endormir, sans faire de vagues, en bonne Poufsouffle – elle n'est pas comme sa sœur, elle n'est pas du genre à tempêter – et que cette journée pourrie finisse le plus vite possible.

Sauf que Victoire est toute seule.

- Bon, tu grouilles ? On va pas coucher là, lâche-t-elle.

Dominique reste coite, estomaquée, tandis que sa sœur fait basculer la lourde valise, l'ouvre dans un claquement de verrous martyrisés et fouille dans les vêtements soigneusement pliés à l'intérieur. Elle choisit trois culottes, deux soutien-gorge, une jupe, un short, deux tee-shirts et une paire de tennis, fourrage dans la trousse de toilette bien garnie d'où elle ne sort qu'une brosse à dents, et fait rentrer le tout, en forçant bien, dans le sac de forte toile qu'elle a fait glisser de son dos.

Après, elles vont poser la valise à la consigne de la gare de King's Cross, et Dominique se demande pourquoi leurs parents ne sont pas là, pourquoi c'est sa sœur – qu'elle n'a pas vue depuis plus de six mois – qui vient la chercher, et encore plein d'autres choses ; mais à chaque fois qu'elle ouvre la bouche pour poser une question, Victoire la regarde avec cet air mystérieux et un peu moqueur qui l'a toujours ulcérée, même au temps des parties de cache-cache de leur enfance – où elle perdait toujours – et des devinettes – auxquelles elle ne comprenait jamais rien –, alors les mots restent bloqués dans sa gorge et ça fait comme un nœud qui comprime sa trachée, l'étrangle et lui donne envie de vomir.

Sur le parvis de la gare, Victoire consulte sa montre, fronce les sourcils, dit « merde, on est en retard » et traverse devant les voitures moldues, en dehors de tout passage clouté, avec l'aplomb vaguement méprisant d'un Abraxan qui couperait la route d'une colonie de fourmis ; et, comme d'habitude, Dominique la suit, majoritairement morte de trouille, un peu envieuse, et peut-être même vaguement admirative. Elles s'engouffrent dans une cabine téléphonique dont le combiné hors d'usage pendouille misérablement, et Victoire n'a que le temps de poser un doigt – et de plaquer d'autorité la main de sa sœur – sur la canette de soda vide posée à côté de l'appareil avant que celle-ci ne se mette à briller d'une lueur bleutée.

La première chose qui frappe Dominique quand elle cesse d'avoir l'impression d'être en train d'enfiler un pull à col roulé trop petit de deux tailles, c'est la chaleur : une chaleur lourde, au goût de poussière et de nourriture et d'essence et d'un tas d'autres choses, qui s'enroule autour d'elle comme un nouveau vêtement ensuite il y a le bleu du ciel, profond et lumineux, où brille un soleil éblouissant. Et puis c'est comme si ses oreilles se débouchaient d'un seul coup et elle entend le bruit, le bruit incessant : pétarades de moteurs antédiluviens, cris et conversations dans un anglais à peine reconnaissable et mâtiné de mots qu'elle ne comprend pas, tintements métalliques d'objets qui s'entrechoquent, musique qui s'échappe d'une fenêtre loin au-dessus d'elle ; et elle regarde les gens qui passent dans la rue, leur peau sombre, leurs cheveux noirs et lisses, le bindi rouge sur le front d'une femme, et elle comprend soudain où elle est.

- Vic ! Dom !

De l'autre côté de la rue, un Teddy aux cheveux blond-roux et au teint pâle leur fait de grands signes. Il traverse en slalomant entre des véhicules aussi divers que variés, embrasse sur les deux joues une Dominique toujours silencieuse et la serre dans ses bras.

- Bienvenue à Delhi, petite sœur.

- On fait Delhi pendant cinq jours, Calcutta pareil, ensuite la région des temples… Après, on avisera, de toute façon on n'aura pas d'ordre de mission avant début août, poursuit Victoire qui vient d'allumer une cigarette.

- Par contre, ça risque d'être un peu spartiate, on va dormir chez des copains tout le temps, ou alors sous la tente, fait remarquer Teddy d'un air soucieux.

- Tu répèteras ça devant Chandri, Lupin, je pense que ça lui plaira de savoir que tu trouves son appartement spartiate…

- Weasley, je te signale que Chandri vient de perdre son pari vu que tu as réussi à attraper ton Portoloin, donc ce n'est pas à mon égard qu'elle est le plus mal disposée. Et éteins-moi ça, ça pue.

- Ted, tu me saoules déjà assez comme ça quand on est chez quelqu'un, tu vas pas pousser le vice à m'empêcher de fumer dehors, peut-être ?

- On est en Inde, là ?

Ils se retournent tous les deux vers Dominique qui vient miraculeusement de retrouver la parole. Victoire lève les yeux au ciel et secoue la tête d'un air de se demander qui lui a fichu une abrutie pareille.

- Il semblerait, oui, répond Ted avec un sourire.

- Vous… m'emmenez en voyage en Inde ? Avec vous ?

- On s'est dit que ça vaudrait mieux que de te laisser te morfondre pendant tout l'été avec les parents à cause d'un connard. De toute façon, Majorque c'est pourri, y a plein de touristes, les plages sont dégueulasses et ça coûte la peau du cul de s'asseoir en terrasse, décrète Victoire.

Quelque chose lâche enfin dans la gorge et la tête de Dominique, parce que finalement elle ne va pas passer ses vacances à la Chaumière aux Coquillages, parce qu'elle est loin de Poudlard et de l'Angleterre et de ses chagrins d'adolescente – le plus loin qui se puisse rêver – parce que la surprise est de taille et parce que sa sœur, sa si lointaine, incompréhensible, inaccessible sœur, a pensé à elle, et qu'elle a voulu l'aider. Le trop-plein d'émotions déborde et elle éclate de rire, un rire nerveux qui ne dure que quelques secondes et qui laisse bientôt place aux larmes.

- Allons bon, merde, qu'est-ce qui t'arrive ? demande Victoire.

- Je suis contente, balbutie Dominique.

Alors Victoire lève une nouvelle fois les yeux au ciel, dit « mais qu'elle est con », passe un bras autour des épaules de sa sœur – sa toute petite sœur – et pose un baiser bref dans les cheveux dorés.

 
 
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