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War Orphans
Par Cloe Lockless
Harry Potter  -  Bisounours/Amitié  -  fr
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    Chapitre 2     Les chapitres     7 Reviews    
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Parties 1 à 7

 

1

(the decline of all things)

 

 

Parvati était de nouveau perdue dans ses pensées : son regard fixait un point au-dessus de l’épaule de Dean, au-delà des murs épais de la Grande Salle ; elle tenait à deux mains le gobelet de jus de citrouille qu’elle allait finir de boire, et sa longue tresse brune retombait le long de son cou, coulait sur sa poitrine, noir de geai sur le noir plus clair de l’uniforme. Cela arrivait souvent le matin, lorsqu’ils traînaient un peu trop au petit déjeuner et que la lumière de la Grande Salle était particulièrement bonne. Elle soupirait et regardait ailleurs, et Dean, qui guettait ce moment, cessa aussitôt de griffonner son trognon de pomme pour copier son expression.

Cela l’avait glacé la première fois qu’il l’avait vue. Elle n’était pas comme ça avant. Et ça se voyait toujours au petit déjeuner, au repas du soir, en cours quand elle avait besoin d’une pause bavardage. C’était une statue indienne : l’angle de sa joue et de sa mâchoire, l’inclinaison légère de sa tête, sa bouche fermée, immobile, ses cheveux qui recouvraient son oreille… La mort de Lavande l’avait changée. Il lui avait fallu de longues observations pour s’en apercevoir, mais elle n’interagissait avec les autres plus que comme une somnambule, et Dean avait même l’impression qu’elle évitait de croiser sa sœur autant qu’il lui était possible sans attirer l’attention. Il n’y avait rien qu’il puisse faire à part prendre son crayon et, sans un mot, essayer d’emprisonner sa mélancolie sur le papier.

Ce n’était plus du tout drôle sans Seamus. L’ambiance était même parfois carrément sinistre. Il était le seul mec de sa promo de Gryffondor a avoir dû refaire sa septième année. Seamus était venu passer des examens de formalité en Septembre tandis que les trois autres étaient partis en formation d’Auror. Il connaissait un peu les gens de l’année de Ginny, mais c’était chiant. Passées les discussions compulsives de la guerre à l’automne, il n’avait plus eu envie de créer des liens ; dés le début, il y avait eu une atmosphère de fin insupportable. Il voyait ses amis lors des week-ends à Pré-au-lard et rongeait son frein en attendant.

Un accord tacite voulait que l’on s’entende avec tous ses camarades au sein d’une même Maison, pour la seule raison que tout le monde était du même bord pendant la guerre. Les compétitions inter-maisons étaient devenues dérisoires, douloureuses ou taboues, quoique l’on pût voir, parfois, quelques première année débattre avec enthousiasme devant les sabliers géants. Le Quidditch, désormais, ne dépendait plus que de l’humeur de Ginny : elle en avait assez de jouer Attrapeur, mais ils ne pouvaient espérer gagner que si elle occupait ce poste, ou alors ils devaient attendre qu’elle marque suffisamment de points pour creuser l’écart avant que l’Attrapeur adverse n’attrape le Vif d’or. On avait fait mieux pour se défouler. D’un autre côté, il avait progressé, histoire qu’elle ne marque pas tous les buts.

Ce n’était même plus possible de se fritter avec les Serpentards. Dean s’était rendu compte au fil des semaines que les bagarres qui éclataient dans les couloirs n’étaient plus comme avant. Les vert-et-argent se faisaient insulter ou agresser par vengeance, même si la plupart de ceux qui étaient revenus à Poudlard n’étaient pas forcément « dans le mauvais camp ». La saine hostilité d’autrefois était nourrie à présent de rancoeurs réelles qui se cherchaient une cible. Aucun des septième année n’était revenu à part Malfoy, et Hermione les avait suffisamment sermonnés pour qu’ils arrêtent de faire des commentaires dans son dos. Il les avait aidés pendant la guerre apparemment.

Le seul avantage à l’absence de Seamus et à la nouvelle configuration du monde est qu’il pouvait tenter des choses. Il avait, par exemple, flirté pendant un temps avec Justin Finch-Fletcher, à côté de qui il était en Métamorphoses. C’était ce dernier qui avait commencé, et ça lui avait curieusement plu de jouer le jeu. L’ennui était que le Poufsouffle n’était pas tout à fait à son goût, et il parlait beaucoup trop de leur sort de né-moldu, mais ça lui avait ouvert des perspectives. Il avait bien tenté sa chance avec Parvati, mais s’était vite rendu compte qu’il n’arriverait à rien. Ils étaient petit à petit devenu un tandem inséparable, ce qui lui faisait un peu drôle quand il repensait à Lavande, mais ils avaient besoin de pouvoir compter l’un sur l’autre, même si ça le tuait de ne rien pouvoir faire pour elle.

Parvati frémit, dit qu’elle allait vérifier quelque chose à la bibliothèque avant d’aller en cours. Dean retourna son parchemin et se mit à croquer la table clairsemée des Serpentards.

 

 

 

2

(what's his name)

 

 

Lorsque Dean et les autres rouge-et-or de l’équipe de Quidditch entrèrent discrètement dans la salle de Sortilèges, Flitwick avait apparemment déjà commencé son cours, mais quelques personnes étaient encore en train de sortir des affaires de leur sac, d’ouvrir leurs encriers, de s’installer à leur place. Il se dirigea tout droit vers la place que Parvati lui avait gardée au dernier rang.

« J’ai rien raté ? demanda-t-il dans un souffle tout en attrapant ses plumes et son parchemin.

- On a un essai long à rendre pour dans un mois, il a parlé des examens, lista-t-elle à voix basse, lentement. Là, il est en train de répondre aux questions sur les sorts qu’on avait à pratiquer pour aujourd’hui.

Dean acquiesça :

- Ok.

- Par contre, tu as raté l’engueulade du siècle dans le couloir tout à l’heure, juste avant qu’on rentre dans la salle.

- Ah bon ?

- Oui, répondit Parvati. Bradley et machine cassaient encore du sucre sur le dos de Malfoy, et Hermione a pété une durite.

Dean poussa un soupir :

- Laissez-le tranquille, il ne mérite pas qu’on le traite comme ça, tout le monde a droit à une seconde chance…, imita-t-il, essayant de deviner ce qu’Hermione avait pu dire.

Il parcourut la salle du regard et constata que Malfoy n’était pas là. Au premier rang, Hermione avait l’air un peu tendue, mais elle écoutait attentivement le début du cours magistral.

- « La guerre est finie. Foutez-nous la paix, putain. » cita Parvati.

Dean tourna la tête vers elle, éberlué :

- Elle a dit quoi ?

- Bon, j’avoue, le « putain », c’est peut-être moi qui l’ajoute, mais c’est vraiment ça qu’elle voulait dire. Je ne l’avais jamais vue crier aussi fort depuis… je sais pas.

Dean inspira profondément ; son cœur battait fort dans sa poitrine.

- La guerre est finie, se répéta-t-il. J’aurais aimé pouvoir la seconder sur ce coup-là. »

Il sentait qu’à côté de lui, Parvati aussi était tendue. Il voulut lui demander où était passé Malfoy, mais il s’aperçut qu’elle tremblait.

Il détourna le regard, se mit à fixer ses notes ; puis il glissa un bras autour de la taille de sa camarade. Parvati pleurait, sans un bruit, la tête droite, et cela le démangeait de la prendre dans ses bras. Il lança un autre regard dans sa direction, mais elle dit « ça va, ça va aller », et ils reportèrent leur attention sur le cours de Sortilèges.

 

 

 

3

(quoth the raven)

 

 

Ils discutèrent du coup de gueule d’Hermione au dîner, ce soir-là. Luna fut la seule à dire à haute voix qu’elle avait eu raison de s’énerver, mais tous s’accordèrent plus ou moins à trouver que toutes ces insultes gratuites et ces harcèlements incessants devenaient usants – même Ginny, qui n’était pas la plus grande fan de Malfoy.

« J’aurais aimé être là, dit Dean à Hermione lorsqu’ils se dirigèrent vers leur séance de Métamorphoses. On aurait gueulé à deux.

Elle se fendit d’un sourire fatigué :

- Au moins, on a les ASPICs pour nous occuper l’esprit. »

L’incident le fit réfléchir. Il ne cessait de se rejouer la scène en pensée, même s’il n’y avait pas assisté. La guerre n’allait jamais les lâcher si les choses continuaient comme ça.

Les jours suivant, il observa Malfoy. Celui-ci avait l’air épuisé et constamment à bout de nerfs. Il était toujours seul, séparé des autres êtres humains par un espace qui sautait aux yeux, et cela même à la table des Serpentards. En cours de Sortilèges, on ne se mettait en binôme avec lui que s’il n’y avait plus d’autre choix et ce devait sans doute être la même chose dans les autres cours. Il crut le voir discuter, un jour, avec une Serdaigle plus jeune qu’eux, mais à part ça, rien.

Jeudi soir, il avait pris sa décision.

 

 

Il fit en sorte de ne pas arriver en retard en cours vendredi matin et entra dans la salle de Sortilèges en espérant que Malfoy y serait déjà, en avance, comme à son habitude. Il y avait quelques autres élèves aussi, et Malfoy s’était assis tout au bout de l’hémicycle. Dean fit comme si de rien n’était et se dirigea, l’air de rien, vers le fond de la salle, comme à son habitude, sauf que cette fois-ci, il alla s’installer à côté de Malfoy.

« Il n’y a personne ici ? » demanda-t-il sans attendre de réponse.

Malfoy le considéra d’un œil circonspect. Sans prononcer un mot, il regarda Dean laisser tomber son sac au sol et s’asseoir. Ni l’un ni l’autre ne dit quoi que ce fût pendant quelques instants.

« Pourquoi est-ce que tu te mets là ? demanda le blond au bout d’un moment, d’une voix si basse qu’elle tirait sur le sifflement.

- Parce que.

- Genre », dit Malfoy.

Puis il se tut, mais Dean sentait très bien qu’il n’était ni ravi ni à l’aise. Leurs condisciples arrivèrent dans la salle au compte-goutte : certains les apercevaient et fronçaient les sourcils, mais, à une ou deux exceptions près, tous les septième année suivaient le cours de Sortilèges niveau ASPIC, alors la salle était toujours pleine à craquer et bientôt l’étrangeté fondit dans la masse ; il fallait bien s’asseoir les uns à côté des autres. Cela dit, Dean n’était pas n’importe qui par rapport à Malfoy. En même temps, c’était l’idée.

« Écoute, dit-il, agacé de la raideur de son voisin de table. On va pas en faire tout un foin…

- Comment tu fais pour supporter d’être assis à côté de moi ? siffla Malfoy de manière à ce que Dean soit le seul à l’entendre dans la rumeur grandissante des autres élèves qui s’installaient dans la salle.

- Je supporte. C’est comme ça, répondit Dean, refoulant quelque chose qui menaçait de remonter à la surface. Je ne t’ai quasiment jamais vu là-bas. Tu n’y étais pour rien.

Malfoy lui adressa un regard méfiant.

- Luna le ressent comme moi, poursuivit Dean sans relever son expression. Et de toute manière… J’en peux plus. Je veux tourner la page.

Il se surprit lui-même à dire ça, mais une fois que ce fut fait, il se sentit étrangement soulagé. Malfoy ne répondit pas ; il garda les lèvres pincées et fit mine de se laisser absorber par son parchemin et sa plume. Flitwick avait fini de discuter théorie avec Hermione et son clone de Serdaigle. Le silence entre Malfoy et lui redevenait oppressant alors il reprit la parole :

- Tu veux mes notes du dernier cours ?

- Non, répondit Malfoy lentement, et un peu plus calmement. Merci. Granger m’a passé les siennes en Arithmancie. »

Dean hocha la tête, plutôt content de ne pas avoir à faire ce qu’il venait de proposer : ses notes étaient pleines de dessins qu’il n’était pas vraiment prêt à partager. Le débriefing des devoirs commença et Dean se retrouva à la fin de la séance avec un Sombral énorme autour de ses notes. Du coin de l’œil, il avait vu Malfoy jeter un regard furtif sur son dessin, mais ils ne se dirent rien de plus.

 

 

 

4

(as a city upon a hill)

 

 

Il fallut un moment avant que Draco ne se détende un peu et cesse d’avoir l’air d’avoir envie de s’Avada Kedavriser à chaque fois que Dean venait s’asseoir à côté de lui ; Dean essaya de ne pas trop s’imposer, de lui laisser le temps. Sa captivité au Manoir Malfoy fut évoquée plus d’une fois et Dean se rendit compte qu’il était encore plus difficile pour Malfoy de s’en remettre que ça ne l’était pour lui : alors que Dean et Luna avaient eu d’autres Mangemorts à fouetter alors, lui avait vécu des semaines en sachant qu’il avait des condisciples qui se faisaient torturer dans son propre sous-sol, à plusieurs volées de marches de sa chambre – des gens de son âge, des gens qu’il connaissait depuis des années. Dean lui avait rappelé qu’il n’avait pas dénoncé Harry quand il en avait eu l’occasion (ils en avaient reparlé, avec les autres, lors d’une de leur réunion de promo Gryffi-1997 à Pré-au-Lard) mais Malfoy lui avait répondu que ça n’avait pas été un acte de résistance de sa part, mais du déni de réalité pur et simple ; il était lâche, c’était un fait. Et vive l’autodénigrement. De l’avis de Dean, la vie était trop courte pour ces conneries.

Néanmoins, ils prirent bientôt l’habitude de s’asseoir à côté en cours de Sortilèges. Ils ne parlaient pas beaucoup, mais ils se mirent à échanger des commentaires agacés lorsqu’un sort était trop compliqué à lancer correctement ou à se donner des conseils quand l’un d’eux comprenait comment il fallait s’y prendre plus vite que l’autre. Quand Parvati lui demanda ce qu’il trafiquait, il lui répondit qu’il se faisait un nouveau pote et émettait un message politique, d’une pierre deux coups ; quand Justin lui demanda pourquoi il fraternisait avec un connard qui ne considérait Dean que comme une saleté de Sang-de-Bourbe, il lui rétorqua que c’était bien le seul à se préoccuper de son statut de sang. Heureusement qu’il ne s’était pas passé grand chose avec cet abruti.

Draco n’était pas si pire – comme il l’avait espéré. Ils devinrent un binôme officiel en Sortilèges et Dean bénissait le ciel pour leurs sessions bibliothèque : c’était une corvée de bosser avec ses camarades de dortoir et il commençait à devenir chèvre à traîner tout le temps avec les filles.

Quand le Serpentard se pointa un jour en cours de Métamorphoses – bien qu’il eût abandonné l’option depuis plusieurs mois – et alla s’asseoir directement au fond de la salle à côté de Dean, le Gryffondor songea qu’enfin il venait de gagner une manche contre la guerre.

 

 

 

5

(meanwhile)

 

 

Dehors, il grêlait. Les hautes fenêtres de la bibliothèque étaient insonorisées par magie mais le crépitement glacé se ressentait physiquement dans l’assombrissement de la lumière. Pris d’un frisson, l’autre garçon tourna la tête vers la fenêtre et fronça les sourcils en voyant la taille des grêlons.

« Ça va être sympa le Quidditch tout à l’heure », marmonna-t-il avant de retourner à son livre de Sortilèges.

Draco hocha la tête. Distraitement, il suivit du regard la main de son binôme qui parcourait les lignes de la page qu’il était en train de ficher, à la recherche de ce qu’il n’avait pas encore lu. Il se raidit et se redressa sur sa chaise lorsqu’il se rendit compte qu’il regardait un peu trop fixement les doigts couleur de café-crème repliés autour de la plume. Il fallait qu’il arrête de faire ça.

Thomas avait des mains magnifiques. Draco avait du mal à s’empêcher de lorgner de côté quand le Gryffondor se mettait à gribouiller en cours. Ce n’était pas vraiment du gribouillage, en réalité, c’était toujours bien plus que de vagues formes et motifs : sa plume se déplaçait sur le parchemin comme s’il suivait des lignes invisibles que lui seul discernait ; même son écriture brouillonne avait du style, comme s’il contrôlait tout.

Ils traînaient de plus en plus souvent ensemble, mais Draco n’arrivait toujours pas à se sentir complètement à l’aise avec lui. Au début, il se sentait coupable. Rien que de croiser son regard lui donnait envie d’aller se terrer dans un trou et d’y crever. Mais, récemment, son sentiment de culpabilité avait commencé à s’estomper. Thomas ne lui en voulait pas, ce qui lui paraissait encore difficile à croire, et ils avaient tous les deux besoin de tourner la page – en tout cas, ils faisaient de leur mieux pour.

Mais il était grand, plus grand que lui, et Draco n’arrêtait pas de se surprendre à détailler le long L qui allait du bout de son pouce à l’extrémité de son index, séparant le « noir » chocolat de la peau plus claire…

Et voilà qu’il recommençait.

Il l’aimait bien. Il aimait bien traîner avec lui. Cela faisait du bien de ne plus être isolé tout le temps. Il fallait qu’il se calme.

 

 

 

6

(unidentified falling object)

 

 

La table du déjeuner était couverte de bouquins, de devoirs rédigés à la dernière minute et d’exercices de Métamorphoses. Hermione se cassait la tête sur une traduction de runes et Dean jetait des coups d’œil plus ou moins furtifs dans sa direction pour mémoriser la manière dont ses cheveux bouffaient autour de sa tête, avec ses mains qui les poussaient vers le haut comme ça, le bas de ses deux paumes pressé contre ses tempes. Il allait faire un super dessin style « trois singes de la sagesse » ce soir.

Du coin de l’œil, il vit Malfoy entrer dans la Grande Salle et se diriger vers la table de Serpentard pour se confectionner un sandwich, sans prendre le temps de s’asseoir. Leurs regards se croisèrent et son nouvel ami hocha la tête pour le saluer. Puis il quitta la salle, sans doute pour aller à la bibliothèque. Ils n’avaient pas cours ensemble ce jour-là, alors ce devait être sa journée Potions-Arithmancie.

Pour une raison mystérieuse, il brûlait d’envie de le suivre pour voir ce qu’il faisait. Lorsqu’un de ses camarades se mit à poser des questions sur les examens de fin d’année, il décida qu’il était temps de prendre la fuite.

Ginny lui avait dit autrefois – dans une autre vie, semblait-il – qu’il était trop collant, qu’il n’arrêtait pas de vouloir savoir ce qu’elle faisait, où elle était. C’était pour ça qu’elle l’avait plaqué (enfin, du moins c’était le prétexte qu’elle lui avait donné dès qu’elle avait senti qu’il y avait moyen avec Harry…) ; et penser à ça maintenant, alors qu’il voulait simplement vérifier qu’il avait raison et que Malfoy allait bien à la bibliothèque, c’était juste… pas très hétéro. Ça commençait à être ambigu cette affaire.

Il se rendit compte qu’il s’en fichait. Malfoy était bien foutu, et ils n’étaient pas vraiment les meilleurs potes du monde, donc ce n’était pas grave, un petit béguin. En fait, l’idée de flirter avec lui et plus si affinités lui plaisait bien plus que d’être amis, sur le long terme.

Il allait falloir qu’il arrive à la bibliothèque bientôt, sinon il allait se mettre à penser relation amoureuse. Ugh.

Il se mordit la lèvre, réprimant en vain un sourire idiot, lorsqu’il atteignit le rayon Arithmancie. Il était là, ce con, à feuilleter un gros volume sans s’asseoir ; comme s’il allait s’asseoir, en avait l’intention, mais était trop absorbé par ce qu’il cherchait dans tel ou tel chapitre pour arriver à poser le cul sur la chaise.

Bon, donc il allait tenter le coup et draguer Draco. En laissant de côté les détails techniques et leur passé commun, cela lui plaisait de ressentir ça : de n’avoir rien d’autre en tête que « et maintenant, comment on procède ? ».

Il espionna encore quelques instants, puis fit semblant d’être venu vérifier un truc en rapport avec les ASPICs, lui aussi.

 

 

 

7

(invisible line)

 

 

Le truc, c’est qu’il n’arrivait plus à penser à rien d’autre, et il ne savait pas du tout comment procéder. Il continua de griffonner des créatures magiques en cours et de le regarder à la dérobée quand ils travaillaient ensemble. Comme cet après-midi là.

« Draco ? »

Le blond à côté de lui releva brusquement la tête. Il le dévisagea, les yeux écarquillés, et Dean ne comprit pas tout de suite que c’était la première qu’il l’avait appelé par son prénom.

« Euh……

- Tu viens de…

Dean se ressaisit :

- Ça ne m’est plus naturel de t’appeler par ton nom de famille, alors…

Il s’interrompit et fronça les sourcils :

- Tu peux m’appeler Dean, d’ailleurs, vu tout ce qu’on passe comme temps ici ensemble…

L’autre garçon semblait tétanisé. C’était si bizarre que ça ?

- Donc, je disais, Malfoy, retenta Dean plus prudemment.

Le blond sembla revenir à lui ; il secoua la tête :

- Tu peux m’appeler Draco, ça va, ça ne me dérange pas, dit-il. C’est juste que…

Il eut un rire amer, songeant à l’absurdité de sa réaction :

- Ça faisait longtemps que je n’avais pas entendu mon prénom. Ça m’a surpris.

Dean haussa les sourcils, très, très haut.

- Laisse tomber…, fit Draco dans sa barbe. Tu disais ?

Mais Dean ne se rappelait plus ce qu’il voulait dire. Il secoua la tête, incrédule.

- J’ai oublié, dit-il avec un rire laconique. Ça devait avoir un rapport avec les Sorts, j’imagine.

Draco le scruta pensivement, puis son regard dériva vers le livre ouvert sur lequel les doigts de Dean pianotaient machinalement. Dean fronça légèrement les sourcils ; il avait déjà vu Draco le regarder comme ça plusieurs fois, et maintenant qu’il y pensait… Il jeta un coup d’œil par dessus son épaule pour vérifier qu’ils étaient seuls dans ce périmètre, puis se retourna pour regarder Draco dans les yeux.

- Tu veux qu’on soit amis ?

- Hein ?

- Je veux dire, est-ce que tu veux qu’on soit amis ?

Une ombre de méfiance passa sur le visage de Draco :

- C’est pas très clair, ce que tu racontes, Thomas.

Son ton donna à Dean une poussée d’adrénaline. Il prit une courte inspiration et se jeta à l’eau :

- Je suis bi, et je ne suis pas sûr de vouloir être… ami… avec toi.

Et il avait de nouveau pétrifié Draco.

- On peut être amis, rebondit-il, incapable de s’arrêter maintenant qu’il avait commencé. Je ne vais pas te sauter dessus ni rien du tout. Je voulais juste te dire que… euh… ça va ?

Draco cilla.

- Tu es bi ? croassa-t-il avant de s’éclaircir la gorge, embarrassé du son de voix qui venait d’en sortir.

- Ouais… ?

Progressivement en train de se convaincre que ce qu’il venait de dire ne dérangeait pas Draco, Dean ne se sentait plus. Cela le démangeait de lui demander carrément s’il voulait sortir avec lui, mais il se retint et attendit de voir ce qui allait se passer. De toute façon, ce serait un peu redondant.

Comme Draco restait à moitié bouche bée, comme s’il venait de se prendre un Petrificus totalus, Dean n’y tint plus : il se décolla légèrement de sa chaise et se pencha vers Draco, lentement, effleurant sa mâchoire pâle du bout des doigts, son souffle s’écrasant au coin de ses lèvres. Il contourna sa joue, et son nez et sa bouche vinrent effleurer l’oreille de Draco. Il sentit le blond se raidir, mais il ne bougea pas et ne le repoussa pas non plus. Pas encore.

Une main se posa sur son bras et le fit reculer un peu. Leurs regards se croisèrent brièvement, puis la main se retrouva sur sa nuque et leurs lèvres se rencontrèrent.

 

 

 

 
 
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