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au 31 Mai 21 :
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War Orphans
Par Cloe Lockless
Harry Potter  -  Bisounours/Amitié  -  fr
3 chapitres - Complète - Rating : T+ (16ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 3     Les chapitres     7 Reviews    
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Parties 8 à 13

Mini re-avertissement : On m'a dit que la partie 11 était plutôt M que T+ mais j'ai pas envie de faire basculer toute la fic en M pour ça. C'est ma partie préférée (thème "the haunted corner") alors lisez le début quand même :D Merci de me suivre ^^

 

 

 

 

8

(swirling to nowhere)

 

 

 

Ils remballèrent leurs affaires et quittèrent la bibliothèque près d’une heure plus tôt que ce qui était prévu. Ils avaient encore quelques jours pour finir de bosser sur ce chapitre alors ce n’était pas très grave, et Dean était ravi d’emboîter le pas à Draco. Le visage du blond était un masque impénétrable, et se relâcha à peine de l’autre côté des portes, loin des regards des autres élèves, dans le couloir sombre et froid.

« Où est-ce qu’on va ? demanda Dean, toujours à voix basse, même s’ils n’étaient plus dans la bibliothèque.

Draco regarda autour de lui puis se dirigea vers une tapisserie à l’autre bout du couloir. Il pressa les mains contre le tissu rêche et en inspecta la surface jusqu’à trouver l’ouverture qu’il cherchait.

- Par ici. »

Dean le suivit dans ce qui avait tout l’air d’être un escalier dérobé. Draco avait un Lumos au bout de la baguette ; il s’arrêta quelques marches plus bas.

« Ça amène directement au labo de Potions, dit-il. J’ai trouvé ça il y a deux ans. »

Il avait posé son sac à ses pieds ; Dean l’imita. Ils se regardèrent un moment dans le blanc des yeux, puis un sourire amusé naquit sur le visage de Draco et Dean se rendit compte qu’il souriait lui-même jusqu’aux oreilles, comme un idiot. Il secoua la tête. Puis il avança d’un pas et prit l’initiative d’un baiser en bonne et due forme, à l’abri des regards indiscrets.

Ni l’un ni l’autre n’avait l’intention de faire dans la retenue : en l’espace de quelques secondes déjà, ils s’entre-mordaient les lèvres, se titillaient du bout de la langue, le plus lascivement possible. C’était à cent lieues des premiers baisers bordéliques, maladroits voire un peu baveux dont Dean avait pu faire l’expérience dans ses premières années d’adolescence ; c’était tellement parfait… ; meilleure idée qu’il ait jamais eue – de « pas être amis ». Le baiser s’interrompit un instant, le temps pour Draco de ranger sa baguette dans sa poche, avant d’attirer de nouveau Dean à lui, les deux mains arrimées juste au-dessus de sa taille. Leurs jambes se touchèrent, leurs mains se mirent à se balader, Dean entreprit d’explorer la sensation de la peau de Draco dans l’obscurité, parcourant du bout des doigts sa nuque, son cou, sa mâchoire, ses joues tandis que leur baiser s’approfondissait.

La tête lui tournait. La main de Draco qui était remontée jusqu’à son cou, et l’autre qui prenait racine au-dessus de sa ceinture, étaient de petits miracles. Il voulait se noyer dans cette sensation.

« Donc t’es pas hétéro ? lâcha-t-il soudain, le souffle court.

- À ton avis, Dean… »

Question stupide… Dean secoua la tête, les idées embrouillées. Il rattrapa le coup sans perdre de temps en se remettant à embrasser Draco : il avait bien mieux à faire de sa langue que de parler.

 

 

 

 

9

(only not)

 

 

 

Ils ne se voyaient pas spécialement plus qu’avant, mais ils passaient plus de temps à échanger des regards au-dessus des grimoires, à se toucher la main pour se déconcentrer l’un l’autre quand ils étaient assis à côté et s’ennuyaient, ou se faire du pied sous la table à la bibliothèque, parfois simplement pour avoir un contact, du bout de la chaussure, quand il fallait vraiment qu’ils travaillent. Cela se terminait régulièrement dans leur passage secret et au fil des jours, Dean sentait un poids le quitter. Cependant, comme les semaines passaient et qu’il se permettait d’observer plus méticuleusement les faits et gestes du Serpentard, il remarqua que celui-ci avait l’air plus fatigué, plus pâle qu’il ne devrait l’être. Il avait le droit de s’en inquiéter non ?

« Draco.

Le blond leva la tête.

- Quoi ?

- Ça va ?

- Oui, pourquoi ?

- Tu as l’air… claqué.

- Ah. Rien de nouveau.

Dean lui jeta un regard torve. Draco ne joua pas au con très longtemps.

- C’est rien, je dors pas beaucoup, c’est tout.

- Il y a un problème ?

Draco fit non de la tête.

- Rien de nouveau.

- Tu étais à l’infirmerie ce matin ? Ça fait plusieurs fois que je te vois en revenir.

Draco fronça les sourcils, considérant Dean avec attention.

- Oui, répondit-il. Ça m’arrive de dormir là-bas de temps en temps.

Ce fut au tour de Dean de froncer les sourcils :

- Il y a un problème dans ton dortoir ?

- C’est juste plein de Serpentards poussés à bout.

- Ah.

Un ange passa. Puis Dean reprit la parole :

- Tu veux venir dans mon dortoir ? proposa-t-il, après avoir passé en revue dans sa tête les obstacles techniques possibles.

Draco eut un rire laconique et secoua la tête :

- J’adorerais, chaton, mais ton dortoir c’est à Gryffondor…

- Non, non, ça peut marcher, rebondit Dean aussitôt, décidant de ne pas relever le surnom sarcastique. La Grosse Dame a un rendez-vous nocturne avec une copine d’un autre tableau, à peu près à la même heure tous les soirs, du coup on peut pas rentrer, mais on peut sortir. Faut juste que tu sois dans les parages quand elle s’en va et je t’ouvrirai de l’intérieur.

Draco haussa un sourcil.

- T’as l’air d’y avoir réfléchi.

Dean eut un sourire en coin.

- Je m’ennuie souvent.

Un petit rictus apparut sur le visage de Draco puis s’estompa. Sa pâleur lui donnait un air triste. Dean s’efforça d’avoir l’air parfaitement sûr de son coup, mais il se laissa distraire par le cou de Draco, par les lignes subtiles qui disparaissaient sous son col. Le blond finit par revenir à lui et un mince sourire refit surface sur ses lèvres. Un peu de vie était revenue dans son regard.

- On verra. »

 

 

 

 

10

(when the clock strikes one)

 

 

 

Draco n’arrivait pas à croire ce qu’il était en train de faire. Il était resté à la bibliothèque jusqu’à ce que même les septième année se fassent mettre dehors, et avait passé la poignée d’heures restante caché dans l’escalier. Le bénéfice de sommeil était fort douteux. A une heure moins dix, il glissa un coup d’œil furtif à l’angle du couloir et aperçut la Grosse Dame qui avait en effet l’air de s’ennuyer à mourir ; bientôt, elle se leva de sa pose et disparut du cadre. Draco ne bougea pas. Il attendait que Dean se manifeste. Au bout d’interminables minutes, la toile se décolla du mur ; il s’avança prudemment.

« T’es là ?

- Ouais », répondit-il dans un souffle.

Le bras de Dean surgit de l’entrebâillement et le tira violemment à l’intérieur, jeta un pan de cape sur sa tête et lui fit traverser à toute vitesse une salle commune à l’air très, très rouge. Ils gravirent des marches le plus discrètement possible et s’arrêtèrent devant la porte du dortoir des septième année. Ils jetèrent un sort de silence sur les chaussures de Draco, puis Dean ouvrit précautionneusement la porte. A l’intérieur du dortoir, tout le monde ne dormait pas encore, à en juger les rais de lumière qui filtraient par l’un des baldaquins, mais tous les rideaux étaient tirés. Retenant leur souffle, ils franchirent les quelques mètres qui les séparaient du lit de Dean et se glissèrent précipitamment derrière les rideaux. Dean jeta aussitôt de nouveaux sorts de silence et de verrouillage.

Puis ils échangèrent des sourires triomphants.

« Tu vois ? Pas de problème, fit Dean d’un air d’expert.

- Il y avait des gens dans la salle commune, fit remarquer Draco.

- Ouais, mais ils étaient trop occupés à se bouffer le museau pour faire attention, t’inquiète.

Sans doute.

- C’est vachement rouge, grimaça Draco.

- Genre, vos rideaux sont pas verts…

- Peut-être, mais notre salle commune n’est pas entièrement verte. C’est littéralement du sol au plafond chez vous !

Dean ne prit pas la peine de répondre. Il se contenta de sourire avec une immense satisfaction. C’était puéril, mais il se sentait tout puissant d’avoir introduit un Serpentard dans son dortoir sans s’être fait remarquer, et il avait la bizarre certitude que tout allait se passer comme sur des roulettes. Il y avait néanmoins une chose qui le chagrinait : Draco n’avait pas l’air de porter sa cravate. Il fronça les sourcils et se pencha vers lui pour tirer sur le col de sa cape d’uniforme et vérifier.

- Qu’est-ce que tu fais ? demanda Draco d’un ton méfiant, sans trop se reculer néanmoins.

- Tu es en pyjama, constata Dean.

- Oui…, fit Draco d’un ton traînant. Toi aussi.

- Je croyais que tu ne repassais pas par ton dortoir.

- Je me faisais chier à attendre, alors je me suis changé.

Dean se rassit en tailleur, exagérant sa déception.

- Moi qui espérais un strip-tease…

Cela arracha un rire bref à Draco :

- J’ai bien fait alors.

- T’es pas  drôle du tout comme mec.

- Jamais de la vie je fais un strip-tease dans une chambre pleine de Gryffondors – rideaux ou pas.

- On parie ?

Draco haussa un sourcil et c’était parti pour une nouvelle bataille de regards. Dean abandonna rapidement cependant :

- Ça m’a crevé le Quidditch. Et en plus on a cours tôt demain. La septième année, ça rend vieux.

Draco lui adressa un mince sourire. Il quitta sa robe de sorcier et la plia pour la ranger dans son sac. S’assurant que rien de Serpentardesque n’en dépassait, il fit glisser le sac jusqu’au sol pour le pousser à l’aveuglette sous le lit, à l’abri derrière le petit meuble de chevet ; puis il quitta ses chaussures et les cacha au même endroit. Dean suivit du regard chacun de ses mouvements. Lorsque Draco eut fini son manège, il scruta Dean à son tour, l’air, comme toujours, préoccupé : Dean sentit son regard le détailler de la tête aux pieds, momentanément intrigué par ce qui était écrit sur son T-shirt de handball, peut-être aussi par le vêtement lui-même. Il leva la main vers la nuque de Draco et l’attira à lui pour l’embrasser. Draco se laissa faire et avança à quatre pattes quand Dean se pencha en arrière, pour s’installer au-dessus de lui.

- Je suis pas venu ici pour faire une cure de sommeil, murmura Draco entre deux baisers. Je voulais juste éviter de froisser ma chemise… »

Dean voulut lui faire une remarque gratuite sur ses préoccupations vestimentaires, mais l’idée d’une chemise froissée, trop froissée pour aller en cours, ouvrit la porte à toute une série d’autres pensées bien plus intéressantes. Il attrapa les hanches de Draco et les fit rouler sur le côté de manière à ce qu’ils se retrouvent face à face. Il glissa une jambe entre celles de Draco. Ils en étaient assez vite venus aux mains – dans l’escalier ou dans les toilettes de la tour d’Astronomie – mais là, dans un lit, c’était incomparablement plus confortable.

Il défit un bouton qu’il y avait au col de Draco et enfouit le visage au creux de son cou, mordillant ce qui se présentait à lui et retraçant les lignes osseuses qui étaient en train de devenir sa nouvelle passion. Il entendit le souffle de Draco s’accélérer et embrassa un point au-dessus de sa pomme d’Adam. Draco s’agrippait fermement à son short. Lorsqu’ils se remirent à s’embrasser, il sentit une main se faufiler sous ses vêtements.

Trop, trop bien, songea-t-il en gémissant silencieusement, et il se dégagea un bras pour faire la même chose.

La sensation du sexe de Draco durcissant entre ses doigts l’excitait comme c’était pas permis. Ils se débarrassèrent rapidement de leurs bas de pyjama et se rapprochèrent de manière à ce que leurs sexes se touchent et qu’ils puissent se frotter l’un contre l’autre plus librement. La main de Dean retourna s’ancrer dans les cheveux de Draco et il lui dévora la bouche, ne lui laissant aucune possibilité de s’échapper. Le blond gémit et, après un instant d’hésitation, il les prit tous deux en main et les caressa avec force, juste comme il fallait.

« Fais nous jouir, haleta Dean. Je veux te voir jouir. »

Il attrapa sa fesse pour le maintenir contre lui, se retenant aussi longtemps qu’il le pouvait, mais le premier spasme de Draco suffit à le faire basculer. Il réprima son cri, pas suffisamment convaincu de la fiabilité de son sort de silence pour se lâcher complètement ; mais de sentir Draco étouffer ses gémissements contre son épaule, d’imaginer qu’ils faisaient ça sous le nez de ses camarades de dortoir, il ne put s’empêcher de rire en même temps, à bout de souffle.

Draco détacha sa main, la laissant en l’air. Dean attrapa sa baguette dans un pli de couverture et éteignit le Lumos pour lancer quelques Evanesco. Une fois le Lumos remis en place, il rencontra la lueur métallique des yeux de Draco. Dean lui renvoya un sourire et remonta son bas de pyjama avant de se glisser sous les draps, faisant de la place pour Draco dans le lit qui, sans être étroit, n’était pas prévu pour deux personnes. Ils songèrent à recommencer, mais s’endormirent avant de pouvoir l’envisager sérieusement.

 

 

« Dean

Dean grimaça : on lui secouait l’épaule, beaucoup trop vigoureusement à son goût. Sentant l’agitation de Draco à ses côtés, Dean finit par ouvrir les yeux de mauvaise grâce et se redresser. Draco était l’incarnation du froissé – vêtements, cheveux, gestes… Il était accroupi, comme prêt à bondir pour un cent mètres, le regard tourné vers un angle du lit à baldaquins. Il avait l’air plutôt sexy comme ça. À mourir de rire. Attends. Il avait l’air inquiet aussi.

- Qu’est-ce qui se passe ?

Draco tourna la tête vers lui, l’air affolé, et Dean entendit un de ses camarades de dortoir qui fouillait dans une malle en marmonnant des imprécations à peine étouffées par l’épaisseur du rideau. Merde, merde, merde.

- Je sors comment ? » fit Draco sans un son.

Il fallait croire qu’ils n’avaient pas pensé à tout.

 

 

 

 

 

11

(the haunted corner)

 

 

 

Le bruit des pas de Draco résonna doucement entre les murs du premier étage. Le château était silencieux, la plupart des élèves étaient dehors, dans les tribunes du terrain de Quidditch, à regarder le match qui opposait Serpentard à Gryffondor. Tandis qu’il arpentait les couloirs, la rumeur de cris d’encouragement ou de huées lointaines lui parvenait à chaque fois qu’un but était marqué ou que quelque chose d’autre se produisait sur le terrain. Même si le Quidditch lui importait toujours, il ne voulait plus rien avoir à faire avec la coupe. Il ne se sentait plus à sa place dans la compétition.

Il était censé retrouver Dean là-bas après le match. Celui-ci lui avait dit qu’il y aurait une fête à la salle commune des rouge-et-or pour célébrer leur victoire et qu’il se porterait volontaire pour finir de ranger le matériel et fermer les vestiaires, afin qu’ils puissent y trouver un peu d’intimité. Draco avait levé les yeux au ciel.

Il marchait près des fenêtres pour garder un œil sur le parc et être sûr d’entendre le moment où le Vif d’or serait attrapé. Le sifflet de Bibine portait loin.

Au détour d’un couloir, il se figea. Il y avait de l’eau à ses pieds : une immense, mince flaque d’eau claire qui s’étalait, lentement mais sûrement, sur les dalles poussiéreuses.

Il n’était pas loin des toilettes de Mimi Geignarde. Le sol tout entier luisait, noir dans la lumière de fin de journée. Derrière la porte ouverte, les jérémiades aigues de Mimi se mêlaient au bruit d’eau qui coulait par plusieurs robinets à la fois.

L’espace d’un instant, il songea à aller couper l’eau. Une main accrochée au mur de pierre humide, il scruta la porte des toilettes.

Puis il se détourna.

 

 

« Ne m’attends pas, hein, lança Dean en se débarrassant enfin de son équipement de Quidditch. Il faut encore que je prenne une douche.

- Ça va te prendre aussi longtemps que ça ? plaisanta le Batteur, en fourrant son pull dans son sac.

- Peut-être bien oui », répondit Dean d’un ton faussement songeur.

La réponse de son co-équipier se noya dans le sifflement du jet de douche. Bientôt, il n’entendit plus rien dans les vestiaires ; son co-équipier avait dû partir. Dean leva le visage, se délectant de l’eau raisonnablement chaude qu’il avait pour lui tout seul, peu désireux de retourner à l’air froid de l’autre pièce. Draco devait le rejoindre à la sortie des vestiaires ; peut-être était-il déjà arrivé. A contrecœur, il sortit de sous le jet et attrapa une serviette, au cas où des gens indésirables reviendraient inopinément. Il se dirigea vers le vestiaire et faillit avoir une attaque en apercevant soudain la silhouette noire et pâle de Draco qui l’attendait, assis sur le banc juste à côté de l’ouverture qui menait aux douches.

La tête appuyée nonchalamment contre le mur, le blond leva les yeux vers lui, un petit rictus jouant ses lèvres :

« Tu prenais ton pied ?

Dean sourit et attendit qu’il se lève pour l’embrasser.

- On a botté le cul des p’tits serpents, dit-il tout en mordillant les lèvres de son amant.

- Ça a pas de cul, les serpents, fit remarquer Draco dans un souffle.

- J’ai bien vu, rétorqua Dean, content de lui.

- Oh ta gueule », frissonna Draco.

Dean lui saisit la main et l’entraîna dans les douches, là où il faisait plus chaud et plus… disons que si quelqu’un débarquait dans les vestiaires, on ne tomberait pas tout de suite sur eux. Il se dirigea vers le fond de la pièce, de plus en plus déterminé à profiter du décor. Draco laissa échapper un juron lorsqu’il lui fit mettre le pied dans une flaque et involontairement déclencher une douche, mais Dean l’obligea à se retourner et le pressa contre le mur pour couper court à ses protestations.

L’énervement de Draco s’évanouit assez vite, et sa bouche fit à Dean l’effet d’un shot de Pur-Feu. Il était addictif, ce con.

« Je veux te voir », haleta le blond, interrompant leur baiser pour s’attaquer à son oreille ; ses mains se dirigeaient de plus en plus bas, vers la serviette nouée autour de sa taille. Dean reprit possession de ses lèvres pour un baiser plus lent, délicieux, se donnant quelques secondes pour réfléchir ; mais son corps arriva plus vite à une conclusion que son cerveau et l’informa qu’il aimait vraiment bien sentir les mains de Draco sur sa peau, et qu’être entièrement nu serait sans doute très agréable. Détachant sa main gauche de la joue de Draco, il tira sur le bord de la serviette qui tomba aussitôt au sol. Il n’ouvrit pas les yeux ; Draco l’attira à lui d’un geste presque désespéré. Ses vêtements humides étaient à la fois tièdes et froids ; c’était sexy mais aussi désagréable. Il se recula brièvement pour regarder Draco dans les yeux, puis il entreprit de le déshabiller lui aussi.

Il n’avait jamais été particulièrement timide, et la vie en pensionnat avait définitivement éradiqué ce qui pouvait bien lui rester de pudeur ; mais c’était une chose d’être nu, c’en était une autre de déshabiller un garçon. Il défit les boutons un à un, les mains tremblantes, révélant sous la chemise une peau très claire. Le torse de Draco était recouvert d’une multitude de petites cicatrices éclipsées par une longue entaille particulièrement immonde qu’il avait cru sentir un jour. Il interrogea Draco du regard, mais celui-ci se contenta de faire « non » de la tête et de réclamer sa bouche à nouveau.

Leurs langues se mirent à forniquer – il n’y avait pas d’autre mot. Draco se retrouva rapidement nu lui aussi et ils se frottaient l’un contre l’autre, haletant lourdement au gré des mouvements de leurs bassins. Draco cessa soudain de l’embrasser pour prendre une bouffée d’air et jurer, et Dean, étourdi de désir, en voulut plus.

Il tomba à genoux et avant même de savoir ce qu’il faisait, il avait cette queue merveilleuse dans la bouche ; Draco gémit, fort. Intérieurement, Dean se permit un rictus satisfait.

Il voulait en faire son nouvel art. C’était trop bon. Il ne savait pas bien comment s’y prendre mais à en juger les sons qui sortaient de la gorge de Draco et la crispation incontrôlée de ses mains sur son épaule et sa nuque, il devait faire ce qu’il fallait. De toute manière, il adorait ce qu’il faisait : il n’osait pas encore essayer de tout prendre dans la gorge, mais se régalait à enrouler sa langue autour, sucer, caresser, manipuler ses testicules ou lui retenir la hanche d’une main, tout en se masturbant de l’autre…

« Dean… »

Il ne s’arrêta pas – juste entendre son nom prononcé comme ça le fit gémir autour de Draco. Il eut à peine le temps de s’écarter et reçut un peu de sperme dans la bouche. Il continua de le caresser jusqu’à ce que son bras retombe, et il pressa le visage contre la cuisse de Draco comme ses soupirs magnifiques le faisaient jouir.

Draco le poussa sur le côté pour se laisser glisser jusqu’au sol, et ils restèrent assis contre le mur un moment. Dean se rendit compte qu’il tenait encore son sexe qui rechignait à ramollir dans son poing quand il sentit Draco lui repousser doucement la main. Il ouvrit les yeux et croisa son regard.

Draco se décolla de sa position pour venir s’installer sur ses cuisses et lui rouler la pelle du siècle ; cela ne le gênait manifestement pas de sentir son propre sperme sur la langue de Dean.

« Je voulais que tu me baises, l’entendit-il murmurer contre sa bouche.

Dean gémit :

- Mm, dis pas ça… »

 

 

 

 

12

(black ink)

 

 

 

Les jours passèrent. Ce n’était pas facile de trouver du temps et des coins tranquilles pour se voir, mais ils y arrivaient, et tout se passait bien. Cela faisait des lustres que Dean ne s’était pas senti aussi détendu et il était ravi de n’avoir à penser à rien d’autre qu’aux cours, à ses dessins et à ses escapades avec Draco. Parfois il trouvait ça fou de traîner avec Malfoy : il n’y avait toujours personne d’autre qui lui adressait la parole ; lors des rares occasions où on les trouvait tous les deux dans les couloirs, les gens parlaient à Dean et faisaient mine d’ignorer l’existence de Draco. Mais globalement, ils s’en foutaient.

« Je peux t’emprunter ton encre ?

Dean releva brusquement la tête. Parvati, qui était assise à la rangée juste devant la leur, s’était retournée sur son siège et regardait Draco d’un air grave. Draco la regarda, interloqué, puis il tourna la tête vers Dean.

- C’est à toi que je parle, Malfoy. Dean a horreur de prêter son encre. Et de toute façon, on n’écrit pas de la même couleur.

- Ah, fit Draco, décontenancé. Euh, tiens… »

Il poussa son encrier vers elle. Elle amena le sien au-dessus de leur table et transféra un peu d’encre d’un récipient à l’autre à l’aide d’un sort. Puis, après un laconique « merci », elle retourna à son cours.

Les deux garçons échangèrent un regard stupéfait. Dean avait envie d’embrasser Draco, maintenant, tout de suite. Et d’offrir un énorme bouquet à Parvati.

Il se contenta de dissimuler son sourire derrière sa main.

 

 

 

 

13

(and now for something completely different)

 

 

 

« Parvati ?

Parvati leva le nez ; elle s’était encore perdue dans ses pensées.

- Hmm ?

- Je voulais te demander quelque chose.

- Je t’écoute.

- Tu sors bien avec personne en ce moment ? demanda Dean.

Elle le considéra d’un œil circonspect :

- Non, répondit-elle lentement. Pourquoi ça t’intéresse ?

- Ça te dirait, un plan cul ?

Elle cligna des yeux. Et fronça les sourcils.

- Hein ?

- Avec deux purs BG ? ajouta Dean, avec un sourire qu’il n’arrivait plus à contenir.

En cours, la veille, alors qu’il contemplait gaiement l’ensemble de leurs camarades, il en avait touché deux mots à son Serpentard personnel. Celui-ci l’avait regardé d’un œil rond ; puis il y avait réfléchi et avait fini par dire « pourquoi pas ».

Parvati plissa les yeux et se pencha vers lui, fourchette à la main :

- Qu’est-ce que tu racontes, Dean… ?

La fourchette avait l’air un peu menaçante, mais Dean se pencha tout de même vers elle à son tour :

- Moi et mon copain…

- C’est qui ton copain ? l’interrompit-elle, le regardant droit dans les yeux.

- Ça veut dire oui ? contra Dean.

- Peut-être. Non. J’en sais rien. Tch. Pourquoi est-ce que tu me proposes ça ?

- Pour te remonter le moral, répondit-il en pastichant le regard agressif qu’elle lui adressait.

Elle écarquilla les yeux et se redressa.

Puis elle pouffa de rire.

Puis elle éclata franchement de rire, le visage enfin de nouveau éclairé d’un sourire.

Dean se félicita intérieurement.

Au bout d’un moment, Parvati s’essuya le coin des yeux, évaluant les dégâts de crayon noir sur ses doigts, les épaules encore secouées. Ça avait vraiment valu le coup.

- Alors ? la relança Dean.

- Oh la ferme, Dean. J’arrive pas à croire que j’y réfléchis en plus… C’est qui ton copain ? ré-attaqua-t-elle, plissant de nouveau les yeux, pas prête d’en démordre.

Dean fronça les sourcils. C’était pourtant évident, non ? Tant mieux. Mais ça lui paraissait assez évident. Non pas qu’il n’avait pas envie de transformer Poudlard en comédie musicale et le crier sur tous les toits…. Parvati soupira :

- Bon. OK. Je crois que je sais… Vous êtes vraiment ensemble, alors ?

Dean cilla.

- Euh, ben oui. C’est ce que je viens de dire, non ?

Le sourire attendri de Parvati le déstabilisa :

- D’accord. Laisse-moi… assimiler l’idée.

Il avait besoin d’un petit moment lui aussi. L’idée lui paraissait étrange. Ou plutôt nouvelle. Il l’avait dit spontanément, et c’était bien ça, il sortait avec Malfoy, Malfoy était son « petit ami »… Il préférait l’appellation d'« amant sexy » cela dit.

Enfin bref. Peu importe.

Parvati jeta un coup d’œil précis par dessus son épaule et Dean eut la confirmation qu’elle savait. Il lui fallut une seconde pour se rappeler le sujet premier de leur conversation. Parvati attrapa son jus de citrouille et en sirota une gorgée, deux mains autour du gobelet comme d’habitude, plongée dans un abîme de réflexions.

- C’est sérieux entre vous ? demanda-t-elle.

- Oui, je crois…

- Tu crois ?

- Oui, enfin… Oui, c’est sérieux.

Heureusement que ça restait entre eux…

- J’imagine que c’est toi qui a eu l’idée.

Etait-il nécessaire de répondre à ça ?

- Et il était d’accord, poursuivit-elle.

- Oui.

- Vous en avez bien parlé ?

- Oui

Elle se tut de nouveau.

- Oh et puis zut. C’est bientôt la fin de l’année… »

Un sourire victorieux s’étira sur le visage de Dean : jeu, set et match.

 

 

 

 
 
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