CHAPITRE 2 - LOCHLAINN

Il était dans un pré, le soleil lui chatouillait la peau et l'air était empli de senteurs florales. Allongé dans l'herbe, il regardait les nuages passer au-dessus de sa tête. Pour une fois, il profitait de la chaleur sans devoir travailler pour son oncle et sa tante.

Mais soudain un éclair vert traversa le ciel, se dirigeant droit vers lui. Il tenta de l'esquiver mais le rai bifurqua dans sa direction. Il sentit sa dernière heure arriver.

Puis il eut la sensation d'un bain chaud autour de lui. Cette sensation était celle de la mort? S'il l'avait su il n'aurait pas évité chaque Avada le prenant pour cible. Cependant cette sensation de bien-être ne dura pas et il se sentit tomber. Tout autour de lui il voyait des nuances de bleu et de vert. Les couleurs donnaient l’impression de jouer ensemble, comme des chatons peuvent le faire. Il tomba pendant un très long moment. Et se réveilla en sursaut.

"Ce n'était qu'un rêve" pensa-t-il.

En ouvrant les yeux, Harry vit des formes vertes et bleues penchées sur lui, chuchotant dans une langue qu'il ne comprenait pas. Décidément, il ne voyait que ces couleurs en ce moment. Se demandant s’il n’était pas encore dans son rêve, il cligna des yeux. Non ce n’était pas un rêve. Il était toujours myope comme une taupe. Il entreprit donc de chercher ses lunettes en tâtonnant autour de lui.

Ne les trouvant pas il continua à les chercher des yeux et dans un mouvement les vit tomber, il les avant sur le nez jusque là. Il regarda donc à nouveau les alentours. Il eut un mouvement de recul : Les formes vertes et bleues devant lui bougeaient, parlaient et le regardaient étrangement. 

Les détaillant, Harry reconnut quelques créatures qu'il avait pu étudier pendant sa scolarité.

Il vit tout d’abord une sirène, facilement reconnaissable à sa peau grisâtre et ses longs cheveux vert sombres et emmêlés. Cette dernière discutait avec ce qui ressemblait à un centaure en plus… marin. En effet cet être avait un large buste et une tête à l’apparence humaine avec une longue barbe blanche qui se confondait par endroit avec ses cheveux. Son buste était par contre celui d’un cheval et se terminait par une queue de poisson. Un centaure des mers ?

En tournant légèrement la tête il aperçut deux glésines, ces êtres mi-chèvre, mi-humaine censées avoir disparu depuis l’époque de Grindelwald. Elles étaient en train de le regarder avec de grands yeux verts étonnés, surement le reflet des siens d’ailleurs en omettant les lunettes.

Voyant tous ces êtres sur la défensive, il tenta sa chance de manière pacifique :

« Bonjour »

Cependant l’effet escompté n’eut pas lieu. En effet, ils se mirent tous à discuter entre eux, sans lui répondre.

Tendant l’oreille, Harry tenta de comprendre ce qu’ils disaient mais malgré tous ses efforts il ne parvint qu’à entendre des bribes de conversation et comprendre qu’ils ne parlaient pas le même langage.

Semblant parvenus à un consensus, deux « centaures des mers », comme il les appelait à défaut de connaître le nom de cette espèce, s’avancèrent et l’un d’entre eux lui dit dans un parfait anglais :

« Bonjour, nous sommes désolé pour notre impolitesse mais il est rare de voir une personne de votre espèce arriver dans notre royaume. Il fallait donc que nous prenions une décision sur la démarche à suivre. »

Le deuxième centaure des mers enchaîna.

« Nous avons décidé qu’il fallait que nous vous introduisions auprès de sa majesté pour qu’il puisse prendre une décision quant à votre acceptation dans notre pays et au rang qui sera le vôtre ainsi que les responsabilités qui vous incomberont. »

Le premier reprit, joignant le geste à la parole.

« Nous vous demandons donc de nous suivre sans faire d’histoire, nous vous tiendrons par la crinière pour que vous ne vous échappiez pas. »

Il s’approcha ainsi de Harry et l’attrapa par la crinière.

Harry abasourdi par tout ce qu’il venait de voir ne réagit pas de suite à ce qui venait d’être dit et répondit qu’il les suivrait sans tenter de s’échapper avant de se rendre compte de ce que les deux centaures faisaient.

A ce moment-là il tenta de se relever mais n’y parvint pas. Il tenta de lever les bras pour voir ce qui lui était arrivé mais n’y parvint pas. A défaut, il baissa la tête, jusqu’à ce que son mouvement soit arrêté par un mal de crâne. Tournant la tête doucement il vit l’un des centaures avec de longs crins noirs entre les doigts et c’est à cet instant qu’il comprit les propos de ce dernier … Ils avaient effectivement sa crinière entre les mains. Ce n’était pas une allusion à ses cheveux toujours décoiffés, c’était vraiment une crinière de cheval. Il se mit à loucher pour tenter d’apercevoir son nez et comprit qu’il était vraiment un cheval.

Mais alors, comment avait-il fait pour parler ? et surtout se faire comprendre ?

Réussissant tant bien que mal à se relever il suivit les centaures, non sans problèmes de coordination entre ses pattes avant et sa queue de poisson arrière. Oui lui aussi avait cessé de chercher à comprendre et finissait par se croire dans un nouveau rêve, ou cauchemar selon les moments.