Des larmes coulants sur ses joues, le visage enfouie dans ses genoux, le symbole des Serpentards accroché à sa robe, Draco Malefoy lâchait ses remords, sa haine, sa tristesse... Adossé à un mur dans une salle de classe fermée à double tour, il pleurait à chaudes larmes, les yeux rouges et gonflés. Il pensait à sa mère qu’il avait laissé derrière lui... Le soir de son enlèvement par les Mangemorts, il s’était rendu chez elle, lui demandant d’aller se cacher dans un autre pays loin, très loin d’ici. Elle refusait catégoriquement, préférant rester avec son fils, ne voulant pas le perdre... Mais les Mangemorts venaient de débarquer dans le manoir Malefoy ; prise d’assaut elle tenta comme elle put de sauver sa chaire, son fils, son unique enfant. Un sort, il a suffit d’un sort pour voir toute une vie tombée par terre face à lui...Tout ce qui lui restait s’était effondré lui lançant un dernier regard, un regard d’amour... Depuis tout ce temps, il n’avait pas pu faire son deuil, gardant en lui toute cette tristesse, cet amour pour une femme qui l’avait mis au monde. Personne n’était au courant, seul lui et ces pitoyables Partisans du Seigneur des Ténèbres... Une haine naissait en lui, au fur et à mesure que les jours passaient depuis ce soir-là, il s’imaginait le corps de sa mère, seule au milieu des ruines de son foyer depuis sa naissance... N’ayant pas encore eu le temps, de retourner sur ses décombres, il pleurnichait sur son triste sort. Le couvre feu sonna, à présent tous les élèves devaient se trouver dans sa salle commune respective, il ramassa avec peine sa baguette, et sortit de la salle. Reniflant une dernière fois, il réfléchit à ce qu’il allait faire. Il pensa d’abord rejoindre son lit, mais il changea d’avis en apercevant un professeur qui faisait sa ronde devant les cachots. Il décida alors de monter à la tour d’Astronomie de là haut il pourrait voir le ciel remplis d’étoiles... Chose qu’il aimait observer depuis sa plus tendre enfance. Arrivé à la dernière marche, il s’arrêta net, pris de dépourvue, il se retrouva nez à nez avec... Dans l’obscurité, seul une silhouette se dessina, un homme, un élève sûrement, pas plus grand que lui, cheveux bruns et ébouriffés... Une grimace s’étira sur le visage du blond, il fallait qu’il tombe sur « lui » !!

- Bonsoir, Potter... Que faites vous si tard hors de votre lit douillet ??

- Malefoy !! Toi !! Ici ?!

- Non, j’crois que j’suis son fantôme... Bien sur que c’est moi, Potter...

- Arrête avec ton aire d’hypocrite, tu n’as personne à impressionner !!

- Dommage, j’en prends un certains plaisir... Comment c’est passé ta journée, Potter ?

- Je l’ai passé à te chercher, et il fallut que tu viennes à moi, pour que je te trouve.

- Je sais, mes sources me l’ont dit...

- T’as des sources ?!?! Depuis quand tu m’espionnes, Malefoy ???

- Laisse tomber !!

- Tu savais que j’étais là haut ?

- Non, c’est juste qu’un prof’ rodait autours des cachots donc j’suis monté...

- Et t’étais où aujourd’hui ??

- Oh ! Si et là, mais ça n’a aucune importance... Tu mettras quoi, comme excuse pour les cours de demain ??

- J’sais pas... J’avais dit à Hermione que j’étais à l’infirmerie et j’crois qu’elle l’a dit aux prof’ donc j’verrais avec Pomfresh... Et toi ??

- Sûrement, un truc du style, indisposé, ou en affaire... Toute façon, ce ne sont pas mes parents qu’ils vont contacter, mon père est en prison et ma mère... J’suis fatigué, bonne nuit Potter ! Sur le ton dur et habituel, Draco repartit et fila dans les escaliers.

Abasourdi, Harry resta figé, la bouche ouverte, tel un con. Il ne bougea pas pendant deux bonnes minutes. Reprenant ses esprits, il descendit à son tour les marches, et tourna au 3ème étage, pour rejoindre la salle sur demande.

Depuis cette entrevue avec Malefoy, Harry n’eut plus beaucoup d’occasion de parler librement à Draco. Seul, quelques mots, en cour ou dans les couloirs furent échangés. Ces seules paroles ne contenaient que très peu de mépris et d’affrontement... Quand ils se croisaient dans un couloir, ils se saluaient à la plus grande surprise de ceux qui se trouvaient dans les parages. Au bout d’un mois, des rumeurs courraient dans toute l’école que soi-disant les deux princes des maisons adverses depuis la nuit des temps se verraient en secret dans une salle inconnue. Certains disent même que cette salle pourrait être la Chambre des Secrets... Quand Harry apprit par Hermione la rumeur, il éclata de rire et au fond de lui, il y eu une envie profonde que cela devienne réel... Mais il pouvait encore rêver car malgré les airs courtois de Malefoy, il sentait dans le ton de sa voix, une certaine indifférence à son égard. Par la même occasion, comme si s’y étais lié, les affrontements entre Gryffondor et Serpentard diminuèrent à vue d’œil.

Un soir, Harry se coucha dans la salle sur demande qu’il n’avait quittée depuis la rentrée, et mit du temps avant de s’endormir pensant au lendemain, au match de Quidditch, les Gryffondors contre les Serpentards. C’était le premier match qu’il jouait cette année, Poufsouffle avait battu Serdaigle de justesse il y a quelques semaines. Malefoy était toujours en attrapeur et en plus capitaine de l’équipe. Le moment qu’il redoutait était lorsque les capitaines devaient se serrer la main, ce simple contact corporel lui donnait la chaire de poule. Le match en lui-même ne lui faisait pas peur, son équipe s’était entrainée dur et il en était satisfait. Peu rassuré, il décida de dormir, ne voulant pas être fatigué et mettre ainsi en péril l’avenir des Gryffondors.

Les yeux ouverts, allongée sur le dos, Mme Jedusor née Granger observait le plafond, songeant à sa fille qu’elle aurait souhaité revoir. Hermione, sa fille, son enfant, sa chaire, son sang, son rêve, son ange, son étoile... Des larmes coulaient sur ses joues roses, le désespoir d’une mère qui n’a pas pu voir son enfant grandir, se développer. Elle aurait tant aimé être là lors de ses premiers pas, de ses premières paroles, de ses premières fois... La dernière visite qu’elle lui avait faite, elle l’avait observé sous tous les angles, gardant en elle cette image d’une adolescente intelligente, comme elle-même le fût. Elle aurait tant souhaité être présente lors de ses dernières années... D’un amour mère-fille peu comblé, elle sentait son cœur se déchirer, laissant une cicatrice ouverte à tout jamais. Un manque, un vide, un blanc, voilà de ce qu’étaient faites ses 17 années... Seule, aimée de personne, laissant derrière elle un bébé et un mari, elle s’était retrouvée dans l’au-delà. Rogue, lui-même, avait levé sa baguette sur elle... Elle l’avait supplié d’épargner son bébé, et maintenant elle ne le remerciera jamais assez pour avoir accomplis ses dernières volontés. Savoir que sa fille était vivante ne lui suffisait plus pour la rendre heureuse maintenant qu’elle était de retour parmi les vivants... D’un coup, sans prévenir, elle se leva, enfila une robe noire et se dirigea dans les quartiers de son mari. Elle le retrouva, le nez  dans ses affaires, caressant de sa main droite son serpent Nagini. Levant un sourcil, il lui apprit :

- Chérie, je vais demandé à Rogue de nous ramener notre fille...

- Oh ! Quel hasard, c’est ce que j’allais te demander... Sais-tu quand elle sera parmi nous ??

- Il faut voir ça avec Severus...

- Je veux que ce jour soit inoubliable pour nous, à l’occasion, on invitera tous tes amis Mangemorts et on fera une grande fête...

- Chérie, je m’en réjouis déjà, mais sais tu qu’Hermione me combat ? Donc elle ne va se laisser faire, elle tentera tout pour s’échapper et si par malheur elle fait appelle à quelqu’un, se serait pire car notre refuge serait mis à découvert... Surtout si ce quelqu’un est... Mr Potter.

- Pour cela, il suffirait d’éloigner Potter, loin d’elle ou lui envoyer quelques Mangemorts pour qu’il s’occupe de sa petite personne...

- Potter préfère faire passé la vie de ses amis avant la sienne, mais pourquoi pas... Je vais y réfléchir...

Un silence se fit dans la salle, puis le Lord reprit en susurrant :

- J’ai envie de toi, Elsa...

Il se leva, ses yeux rouges rivés sur le corps de sa femme. Il lui restait un pas à parcourir, et il serrait un homme heureux, mais d’une main, Elsa l’empêcha de finir sa marche :

- Je ne fais l’amour qu’avec un homme...

Mécontent, mais cédant aux indulgences de sa femme, Voldemort se transforma en Tom Elvis Jedusor. Sous cette forme, il finit son dernier pas, et prit Elsa dans ses bras, rapprochant ses lèvres vers les siennes. Au contact de deux dernières, Elsa se sentit vibrer tel que la première fois, sous le poids de se baiser tendre et chaleureux. Depuis son retour, une lumière éteinte dans ses yeux, s’illumina. Leurs salives mélangées, leurs corps accolés, ce mélange ne fit qu’un...

La Grande Salle semblait submergée par ce matin d’Automne, les brouhahas quotidiens résonnaient plus fort que d’habitude. Une tyrannie éteinte depuis quelques temps avaient resurgit parmi les bancs des Serpentards et des Gryffondors. Ce match enthousiasmait plus d’un... En tendant l’oreille, l’on entendait les élèves parier sur les vainqueurs. Draco leva les yeux vers le ciel bleu parsemé de quelques nuages : un temps idéal pour un match de Quidditch... D’un coup d’œil, il balaya la table des Gryffondors et s’arrêta un instant sur la touffe de jade qui mangeait un toast garnie de marmelade orange. Dans un petit rictus, il s’éloigna, s’assit à côté de Blaise Zabini et se servit d’œuf et de bacon.

Dans les vestiaires, l’équipe paraissait calme et confiante, à l’arrivée de leur capitaine ils se turent. Harry passa devant eux, ne leur faisant aucun signe de bienvenue ou d’encouragement. Lorsqu’il ressortit de sa loge, vêtu de rouge, tenant son Eclair de Feu dans sa main droite, il leur souhaita bonne chance et se retourna face aux portes donnant sur le stade. Le traditionnel sifflet de Mme Bibine résonna et l’équipe s’aligna derrière leur capitaine, qui s’avançait, pas à pas, vers le centre du terrain, scrutant Malefoy dans les moindres détails, qui avait l’air mal à l’aise et paniqué :

- Les capitaines, servez-vous la main ! lança la voix forte de Mme Bibine.

Hésitant, une fraction de seconde, Harry tendit la main et attendit que celle de son adversaire fasse de même. Draco, le fixant droit dans les yeux, n’avait toujours pas bougé. Pris de court, Harry fut troublé par ce regard soutenu...Une minute passa sans que ni l’un ni l’autre ne bouge, s’observant les yeux dans les yeux. Si Malefoy voulait jouer à ce jeu avec lui, qu’il se tienne à carreau. Peu à peu, il baissa sa main, et le fixa à son tour, bien décidé de ne pas rompre ce contact visuel. De faibles bruits parvenaient à ses oreilles, et peu à peu plus rien n’existait autour d’eux. Le visage du blond, s’effaça minute après minute, laissant planer ses deux perles grises orageuses... La vision à travers ses lunettes, restait intacte... Aucun battement de cils, même le battement de son cœur semblait ralentir, aucune détonation, tout fut muet autours d’eux, personne dans les gradins où sur le terrain n’osaient dire un mot, observant avec curiosité ces deux Princes silencieux. Tout à coup, une voix retentit proche, très proche de lui, mais pourtant personne ne semblait y faire attention.

- Potter, c’est Malefoy !! Je suis dans ta tête, un sentiment de supériorité gonfle en moi... Je ne te savais pas aussi mauvais Occlum’, voilà, donc un point faible de notre cher Survivant.

Une grimace fit tressaillir Harry... Pourquoi cette fouine se permettait-elle d’entrer dans sa tête ??

- Désolé, Potter, mais je ne crois pas ressembler à une fouine et s’était tellement tentant que je n’ai pas pu m’en empêcher !!

Comment, il arrivait à entendre ses pensées en plus ?!?!?!

- Potter n’oublie pas j’suis dans ta tête...

C’est bon, j’ai compris Malefoy... Pourquoi faut-il toujours que tu fasses ton petit voyou face aux autres ??

- Ça faisait trop longtemps que j’en avais envie mais tu ne m’en as pas vraiment laissé l’opportunité, Potter. Regarde autours de toi, tout le monde attend que l’un de nous deux rompent ce contact, mais je te connais plus que tu le penses... Tu ne vas pas lâcher et moi, non plus...

Tu crois vraiment que j’vais regarder pour que tu gagnes ce stupide jeu ?! D’ailleurs, en attendant que le temps passe... Dis-moi, Malefoy on pourrait profiter de cette situation pour parler toi et moi...

- Parler ?! A-t-on quelques choses à se dire Potter... ?? répondit la voix forte de Draco, résonnant dans sa tête.

Oh ! Je ne sais pas disons, au hasard... de notre comportement inhabituel lors de nos nombreuses rencontres dans les couloirs...

- Ah ! Tu veux parler de ça !! Fallait y venir tout de suite Potter, parce que crois le ou non, moi ça me choque !! Ça me met mal à l’aise, à chaque fois qu’on se croise, je me demande où est passé notre foutu haine l’un vis à vis de l’autre !!

Moi, je me réjouis comme tu peux bien le croire Malefoy !! Savoir qu’entre nous deux, un semblant d’indifférence c’est mis en place, me fait... espérer.

- Tu as beau avoir tous les atouts, tu vas devoir puiser dans tes forces pour me conquérir Potter...   

Tous les atouts ?! Ne serais-tu pas entrain de me draguer Malefoy ??

- Te Draguer ?! Là, face à toute l’école, tu perds la boule mon vieux ?! répliqua Malefoy, d’une voix hypocrite pour la première fois depuis leur petite conversation tranquille.

Pas du tout, je ne fais que traduire tes dires, Malefoy !!

L’expression du visage changea radicalement chez le blond, laissant transparaître un certain dégout.

- Potter, Malefoy, c’est bientôt fini ce cirque ?!?! Lâcha la voix forte et beuglante de McGonagall résonnant sur le terrain et laissant sans voix les quelques élèves qui chuchotaient dans les gradins.

- Si vous perdez Potter, on se rejoint à la tour d’Astronomie, ce soir...

En signe d’affirmation, Harry tendit pour la deuxième fois sa main, alors que Draco faisait de même, ils la serrèrent avec force, écrasant au passage, du mieux qu’ils purent les doigts de l’autre.

Une musique résonnait à travers un mur nu, dépourvu de tableaux... Dans la Salle commune des Serpentards, personne n’était encore au lit, malgré cette heure tardive, fêtant leur victoire sur les Gryffondors... Même si ce match s’était joué serré, l’équipe des Serpentards, une tactique remise à neuf, un nouveau capitaine, était heureuse de remporté ce match sur leur rival. Aménagé en piste de danse, les fauteuils avaient été poussé sur le côté, un bar trônait au fond de la pièce, un feu flambait réchauffant la salle commune ornée de vert. Toute l’équipe s’était retrouvée au milieu de tous les élèves, tel des figurants venant de finir leur spectacle. Dans toute cette cohue, Blaise cherchait des yeux Draco, demandant à tout élève s’il n’aurait pas vue le capitaine. Mais rien, aucune touffe blonde ne dépassait de la foule qui entourait l’équipe.

Une brise légère vint s’engouffrer dans ses cheveux, assis au rebord de la fenêtre, songeant, Draco regardait au loin. Depuis la fin du match, il était monté les escaliers et attendait impatiemment Harry... Il ne comprenait toujours ce qui lui était arrivé, cette dernière phrase qu’il avait prononcé. Il était encore étonné de ces mots qui avaient traversé ses lèvres... Abasourdi, il n’en revenait pas non plus d’avoir récupérer le Vif d’or sous le nez de Potter, à en croire que ce dernier l’avait fait exprès... Essoufflé, Harry se retenu à l’encadrement de la porte pour ne pas s’écrouler. Effrayé par le bruit, Draco se retourna brusquement et manqua de justesse de basculer sur le toit.

- T’es fou, Potter ?? J’ai failli tomber !!!!

- Hum... Désolé... J’pensais pas que t’allais venir !!!

- Je tiens parole, Potter !!

Harry se rappela alors du coup de lapin que Malefoy lui avait posé lors de leur première année à Poudlard... Ne préfèrent pas mener leur rendez-vous à une dispute, il décida de s’y abstenir. Un silence déconcertant pesa sur les deux adolescents pendant quelques minutes, quand Draco reprit :

- Alors... Potter, qu’est ce que ça fait de se faire écraser par les Serpentards ?

- Oh !! Tu sais, ce n’est pas exactement une victoire, Malefoy !! J’t’ai juste laissé de l’avance pour récupérer le Vif d’or !! répliqua le brun, d’une voix fausse. Pour la simple et bonne raison, de te montrer que j’acceptais ton invitation...

Draco détailla le Survivant, de bas en haut, s’arrêtant un instant sur l’anatomie de ce dernier. Un sourire satisfait s’étala sur le visage mesquin de Malefoy. Harry remarqua cette satisfaction et esquissa un pas en arrière, titubant d’une jambe à l’autre, il se sentait ridicule, sous le regard froid du blond.

- Mouais... Enfaite pourquoi, tu m’as..., essaya Harry pour se détendre.

- Comme tu me l’as si bien fait remarquer, faut qu’on parle tous les deux !!! coupa Draco.

- C’est vrai, « faut qu’on parle »... Alors qu’est ce qui te préoccupe, Malefoy ??

- Notre soudain intérêt l’un envers l’autre... On devient courtois, toi et moi et franchement j’en deviens malade !!! Malade, tu entends ça, Potter ?! J’en ais la nausée !!

- Comme si c’était de ma faute, la Fouine !! De ton côté, tu n’arranges pas les choses non plus... Tu es là, à me fixer, et tu me sors des « Salut Potter, comment ça vas aujourd’hui ?? ».

- Ben, faut bien que je dise quelque chose parce que si je comptais sur toi !!! A pars me fixer d’un air béat, tu n’arrives à produire aucun son... Tu me déconcentres, après tes rencontres j’sais plus ce que je voulais faire !! Et je me retrouve comme un con, planté dans un couloir !! Je retrouve plus mes esprits, à croire que tu me lances un sortilège d’Oubliette !!

Draco lâcha un rire que Harry rejoignit sans trop savoir pourquoi. Puis tout d’un coup, le brun fixa l’adolescent debout face à lui, d’un air sérieux :

 - Malefoy, quand tu disais que j’avais des atouts auxquels pensais-tu exactement ?? demanda Harry, les yeux pétillants, dans l’attente.

Draco blêmit sous le coup de la surprise et préféra changer de sujets :

- Potter, pourquoi me dévisages-tu sans agir à chacune de nos rencontres dans les couloirs ??

Son sang ne fit qu’un tour, Malefoy venait de dire « sans agir » ?! Ou alors avait-il mal entendu, ou mal compris... Ça devait être ça, parce que jamais, au grand JAMAIS, Le- Seul-et-Unique-Héritier-des-Malefoy voulait qu’il agisse, lui, le Survivant !!!! Mais il préféra quand même mettre au clair ce malentendu.  

- Tu le sais très bien, et puis qu’est ce que tu veux dire par « sans agir » ?!?! s’indigna Harry, pris de pulsions soudaines.

 - Et bien... tu t’obstines à m’observer mais je me demande quand tu feras le premier pas... ironisa Malefoy à voix basse.

- QUOOOIIII ?!?!?!?! Tu veux que je fasse le premier pas, moi, Harry Potter, faire le premier pas, face à toute l’école !! Le premier pas, vers toi, mon ennemi juré... Imagine, les deux princes ennemis depuis toujours qui s’embrassent langoureusement devant tout le monde comme si c’était tout à fait naturel ?! T’as perdu la boule, Malefoy ??

- Et toi, ton courage de Gryffondor, il est passé où, hein ???

- Mon cou... Mon courage de... bégaya le brun. Attend tu vas voir !!!

Harry s’avança, d’un pas décisif vers Malefoy, le teint de ce dernier vira au violet claire. Un grondement sonore retentit au-dessus d’eux, quelques secondes plus tard, un éclair vint zébrer le ciel gris. Harry s’approchait toujours vers le Serpentard, d’un pas cette fois décisif. Arrivé à sa hauteur, il le tira vers lui et... SPLACH !! La main forte de Malefoy s’écrasa sur la joue de Potter, laissant une trace rouge écarlate. Sous le coup, Harry eut un choc, il ne s’y attendait le moins du monde à cette réaction suite aux avances qu’il lui avait faite.