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"Ashes to Ashes, Dust to Dust"
Par Juno
Artemis Fowl  -  Général  -  fr
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Artemis

Chapitre 1 – Artemis                                                                                                                           

 

MANOIR DES FOWL, IRLANDE

 

Artemis était allongé, totalement immobile, sur le parquet du grenier, à moitié dissimulé derrière une caisse remplies des poupées décapitées de Juliet et des piles de livres trop vieux et racornis pour être exposés dans la bibliothèque du grand salon. Le regard fixe du jeune garçon se perdait dans les toiles d'araignées pendues au plafond. Un rai de lumière s'échappant de la lucarne rendait les toiles semblables à des tissus de soie arrachés à une robe de mariée.

Mais Artemis regardait ces fils argentés sans les voir ; une ombre voilait son regard.

Aujourd'hui c'était la deuxième semaine écoulée depuis la disparition de son père en Russie. Ce matin, à côté de son petit-déjeuner, Artemis avait trouvé la photocopie de l'e-mail envoyé par la police russe qui l'informait que son père était officiellement porté disparu, présumé mort.

Présumé mort. Ces deux mots valsaient, tournoyaient impitoyablement dans l'esprit d'Artemis. Présumé mort.

Encore quelques jours auparavant, le jeune Fowl avait tenté de réagir. Il avait congédié tous les domestiques du manoir et en avait négocié certains avec quelques éminents membres de la pègre contre quelques valises de billets, repris contact avec les anciens sous-fifres de son père en qui ce dernier avait le plus confiance, échaufaudé quelques plans de cambriolages, commencé à peindre des faux tableaux à vendre aux enchères.

Cela l'avait épuisé, et pour en plus récupérer bien peu : la plupart des valises de billets s'étaient avérées remplies de contrefaçons, les anciens amis de son père s'étaient enfuis avec les six mille euros qu'ils avaient récoltés en suivant un plan d'Artemis, toutes ses ébauches d'autres plans avaient été par erreur jetées par Juliet et, s'il était parvenu à revendre toutes ses toiles, la somme récoltée avait aussitôt été dépensée pour satisfaire tous les créanciers.
Artemis n'aurait jamais imaginé, en voyant son père, qu'être à la tête d'un des plus immenses empires du crime jamais fondé était si difficile et harassant.

L'e-mail de Russie avait été le coup de grâce.

Le jeune garçon se redressa en position assise et épousseta machinalement ses vêtements. Dans la pièce d'à côté, le petit salon de ses parents, il entendait sa mère faire les cents pas.
Depuis le jour où ils avaient appris le naufrage du Fowl Star, Angeline passait de plus en plus de temps là-bas, à tourner en rond sans parler, l'air absent. Artemis commençait à s'inquiéter réellement à son sujet ; si sa mère commençait à faire une dépression... Artemis préférait ne pas y penser.
Surtout ne pas penser au prix que ça lui coûterait de payer des médicaments.

Artemis sortit du grenier et passa à pas feutrés devant la porte du petit salon. Sa mère ne l'entendit pas.

Artemis n'avait jamais été jusque là un garçon de grande taille. C'était même plutôt le contraire ; mais il n'en avait cure, excepté quand les autres enfants de sa classe l'appelaient « le nabot », ce qui était bien l'une des rares choses qui avait le don de l'agacer. Les autres se comptaient sur les doigts d'une main de manchot.
Or les hauts couloirs du manoir des Fowl inspirent le respect même à des adultes d'un bon mètre quatre-vingt-dix – ce qui est une manoeuvre d'intimidation soigneusement calculée, au passage. Et malgré avoir passé déjà près de dix années de sa vie dans ce manoir, Artemis, du haut de son presque mètre vingt-neuf, était toujours intimidé par les proportions cathédralesques des couloirs, qu'il se hâta de franchir pour se réfugier dans sa chambre, où il se laissa tomber sur une chaise.

La perspective de se tirer une balle dans la tête l'aurait très probablement effleuré à cet instant s'il ne savait pas pertinemment qu'un corps sans tête était très peu esthétique et que Butler ne le laisserait jamais se servir du Browning 9mm de son père.

Toutes ses tentatives de succéder dignement à Artemis Senior avaient lamentablement échoué, la plupart des autres éminents chefs de la pègre mondiale le prenaient pour un petit morveux stupide, il osait à peine regarder son propre garde du corps en face, les couloirs de sa propre maison lui faisaient peur, il éprouvait des sentiments de honte... à vrai dire il commençait presque à croire qu'il n'était pas un vrai Fowl et qu'on l'avait adopté.

Artemis se leva de sa chaise et alla monter sa flûte qui était posée sur son bureau. Il l'accorda rapidement, la porta à ses lèvres et se mit à jouer la Sicilienne de Fauré. Toute envie de fondre en larmes le quitta aussitôt.

Il n'avait jamais été un Fowl comme les autres ; déjà par son goût pour la musique. Les Fowl n'apprécient pas la musique, à moins qu'elle ne leur permette d'amasser une nouvelle somme d'argent de manière illégale. Il y avait très peu de choses qu'Artemis ne parvenait pas à comprendre et cette chose-là était en tête de la (très courte) liste. Il ne s'évadait jamais mieux de la réalité qu'en interprétant une sonate de Bach sur sa flûte ; il adorait le son léger, doux, aérien qu'elle produisait. Ces temps-ci, elle était la seule chose qui lui apportait un véritable réconfort.

Soudain il sursauta et un couinement fort peu harmonieux échappa à sa flûte. Artemis, son instrument à la main, se précipita vers la fenêtre de sa chambre. Non, il ne rêvait pas.
Il y avait bien quelqu'un – une femme – qui faisait les cents pas derrière le portail du manoir, l'air d'attendre quelqu'un.

- Butler !

Le garde du corps apparut en moins de temps qu'il n'en faut pour claquer des doigts, son Sig Sauer à la main.

- Que se passe-t-il ? s'écria le majordome.
- Rien de grave. Attendions-nous quelqu'un dans la journée, Butler ? s'enquit Artemis après avoir déposé sa flûte sur le bureau.

Le garde du corps s'avança vers la fenêtre et suivit le regard d'Artemis. Il fronça les sourcils, accentuant sa ressemblance faciale avec un ours particulièrement hargneux.

- Non, maître Artemis. Connaissez-vous cette femme ?
- Je ne l'ai jamais vue auparavant. Pensez-vous qu'elle souhaite nous parler ?
- Elle aurait sonné si elle avait souhaité nous parler.

La sonnette stridulente du portail appuya gaiement les propos de Butler. Artemis ne retint pas un sourire moqueur.

- Est-ce raisonnable de laisser cette personne entrer, Butler ?
- Non. Nous ignorions...
- … Si elle est armée, folle ou ayant de mauvaises intentions. Manuel du parfait garde du corps, partie un, chapitre six, page quarante, ligne douze.
- En partant du haut ? interrogea le garde du corps, impressionné.
- Non, en partant du centre puis en tournant en spirale. Cessez de m'ennuyer avec vos questions stupides, Butler, et allez plutôt chercher votre vieux fusil à lunette au cas où cette femme ait effectivement l'intention de me dépecer.
- Entendez-vous par là que vous allez lui parler, uniquement protégé de toute attaque par le portail du manoir, maître Artemis ?
- Votre sens de la déduction s'affine de jour en jour.

Artemis s'éclipsa rapidement de sa chambre avant que Butler ne puisse émettre une quelconque protestation et se rua dans le grand hall, droit vers la grande porte, un frisson électrique crépitant sous sa peau. C'était le début de quelque chose. Il le sentait.

 

 

 

 
 
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