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au 31 Mai 21 :
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Aladin, Mozenrath et les sorciers
Par Aqat
Harry Potter  -  Action/Aventure  -  fr
7 chapitres - Complète - Rating : T (13ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 4     Les chapitres     0 Review    
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Duel de mages noirs

Le sombre magicien n’a guère loisir de mettre en ordre le flot d’informations que lui transmettent ses yeux. Sa prime réaction est blasée. Un groupe d’inconnus à la robe de bure qui les assimile à un vol de corbeaux, en train d’emmener contre son gré un gaillard blond, grand et dégingandé, sous un échange de tirs nourris — à cela il a assisté cent fois avec des variantes de surface. Ici les assaillants ont les traits recouverts d’un masque où le métal grimace ; ici les défenseurs débraillés et si jeunes qu’il a peine à les croire des sorciers alternent avec sept ou huit figures d’âge mur, dont deux tutoient de près la sénilité — un homme paré de soieries voyantes comme un marchand cossu et une femme interminable et sèche, encore enlaidie par son chapeau conique. L’apparence flapie de ces aînés et des autres moins chargés d’ans n’empêche pas les ridicules verges de bois que chaque belligérant, de part et d’autre du no man’s land au centre du vestibule, brandit en sa main droite, de déchaîner incantation après incantation qui cinglent sans pitié et sort d’attaque après sort d’attaque qui ricochent ou se perdent au hasard du décor. Les agresseurs combattent avec sauvagerie ; leurs baguettes — de quoi d’autre se pourrait-il agir, monologue dans sa barbe Mozenrath — vomissent des rais ambrés qui répandent le sang à chaque fois qu’ils font mouche et des pinceaux d’un vert intimidant, nauséeux, dont la charge maléfique hérisse le poil sur les bras et le dos du sorcier noir. Des enchantements létaux. Cette prescience se trouve confirmée de tragique manière quand un des plus novices au nombre des défenseurs, un adolescent brun et fluet dont les cheveux rebiquent en plusieurs directions en haut de sa face poupine, s’écroule subitement alors que le rai amarante n’a pas terminé de se ficher dans sa poitrine, parmi les moutonnements de la robe noire et plissée qui lui confrère une allure doctorale. Le masque métallique coupable de ce forfait n’a pas le temps de s’en féliciter, trente mètres plus à l’ouest ; le vieillard imposant à la robe chamarrée, sa barbe fleurie qui lui arrive à l’abdomen agitée de mouvements indignés, déboule derrière l’infortuné enfant et terrasse son assassin. Le carreau de magie vermillon qu’il lui envoie rejette dans l’ombre, sur son passage, tous les autres à l’exception de ceux qui émanent d’un jeune homme approximativement de la même stature que Mozenrath, mais nettement moins tenu dans son train d’habits et que ses orbes vert de jade assimilent à une bête fauve. De fort incongrus culs de bouteille filtrent un peu la nuance soutenue de ses yeux, quoique à la réflexion on ne puisse soutenir que ces bésicles à verres ronds sont meurtrières de sa beauté. Sa tignasse noire est un chaos de mèches, sa gestuelle une danse meurtrière comme, rayon après rayon, le garçon brun et pâle accable ses ennemis de sorts parmi les mieux ajustés que la Maître des Sables Noirs a vus dans sa carrière. Le rai pourpre du vieux sorcier n’est pas beaucoup plus intense, mais il respire l’expérience ; l’homme en bure s’envole sous la violence de l’impact, sa baguette implose et c’est en paquet informe et pitoyable qu’il s’abat sur le dallage.

La course féline d’Aladin arrache son allié à la contemplation du combat. Ils doivent y prendre part maintenant, pour le très peu de temps qu’il leur reste avant qu’on ne les remarque... Mozenrath s’ébranle de son pas énergique vers la ligne des masques mortuaires. Le premier qu’il croise en est quitte pour une magistrale décharge du gantelet, l’inconnu un simple et ridicule fétu dans le souffle de l’item. Cela lui attire, comme de juste, l’attention des compagnons du vaincu. Sa main nue déploie une barrière tandis que l’autre, sous le cuir ensorcelé, convoque sa force. C’est étrangement facile, davantage qu’il le lui a jamais paru ; Mozenrath classe cette pensée pour plus tard, à cet instant c’est sa propre restriction qui requiert son attention. La puissance magique répond à son appel ; elle s’épanche hors du gant avec la facilité et la furie bruissante d’une vague océanique. Le tsunami occulte décrit une muraille devant le bras tendu du sombre prince, arrêtant net et absorbant sans en être seulement incommodés la grêle de rayons verts que les sorciers en bure ont prodigués dès l’instant qu’il leur est apparu que leur tirs rougeoyants étaient de nul effet sur leur nouvel ennemi. La courtine enchantée n’a pas vocation à s’interposer longtemps ; elle vise à ouvrir à Aladin la fenêtre d’opportunité requise par son coup de main sur les ravisseurs du blond.

De ce côté-ci, justement, les choses n’allaient pas bien. Le héros rencontrait un degré de résistance qu’il n’avait guère soupçonné ; le premier des trois masques était allé au tapis, victime d’une sienne acrobatie aérienne, or les autres, non content ne pas lâcher leur proie gigotante et furieuse, maintenaient à bonne distance Aladin sous le feu de leur baguette. La fois où il était parvenu à leur contact, cela avait été désastreux ; l’un comme l’autre ne cachaient pas seulement leur visage sous ce loup de fer hideux, mais des muscles exercés et une science consommée du combat aux poings. De toute évidence, le héros s’était avancé au delà de ses performances... Tout à coup, il réalisa que le tir de barrage déchaîné par les complices de ses adversaires avait rétrogradé jusqu’à néant. Assurément l’œuvre de Mozenrath. Mais qu’attendaient les amis du blondin pour se ruer à son secours ? Que les sorts pleuvent de nouveau dru chez les ombres en robe de bure ? Il avait beau crier, nul ne venait le seconder. Fichue distance linguistique...

Ses regards désespérés embrassèrent une jeune fille au premier rang des amis du captif. Mutine d’apparence, voire jolie de par l’ovale parfait de son visage qu’éclairaient de profonds yeux noisette, ses longs cheveux à la frisure native se tempéraient d’une expression sérieuse en laquelle Aladin eut la sensation de reconnaître de la compréhension. Elle lança quelques mots à un échalas roux sur sa gauche, avant de s’avancer avec hésitation, des interrogations plein le regard et sa baguette dans le prolongement de son coude replié. Les sorciers masqués dont les doigts n’avaient pas un instant abandonné les bras liés du blond en avaient profité afin de courir en direction de leurs amis, ce qui les avait fait dépasser Mozenrath. D’un revers de main au gant magique, ce dernier les avait désarmés et drossés l’un contre l’autre si violemment qu’ils étaient à terre quasiment avant d’avoir lâché le magicien peroxydé.

L’inconnu ne se le fit pas envoyer dire. Il courut, dépassa Aladin resté campé sur ses jambes, puis la brunette, pour fendre la ligne des jeunes aux habits dérangés par la bataille et se réfugier dans les bras d’un des sorciers seniors. Celui-là était plus maigre encore qu’altier ; son visage à la mine chafouine s’étirait en un masque impassible fait de constipation et d’arrogance, auquel rien ne manquait des détails d’une caricature, des cheveux noirs de graisse et filandreux au rictus méprisant des contours de la bouche. La façon dont il étreignint le blond, encore que rien n’avait changé sur sa face, attestait cependant la présence de sentiments sous cet extérieur de pédant acariâtre. De son côté, la fille qui ne se trouvait plus guère qu’à une longueur de bras d’Aladin, s’exprimait dans une langue rapide et sifflante à laquelle le héros n’entendait rien. Le sort de diglossie se refusait à la mémoire de Mozenrath ; ils gaspillaient un temps précieux, aussi renforça-t-il le niveau de la courtine au milieu de la salle. Les détonations pourpres qui la frappaient sans discontinuer sur le versant des hommes en bure, en sapaient la puissance sur un rythme qui préoccupait le sombre magicien. Il se figea soudain ; la fille à la robe impeccable se tenait désormais à distance de bras d’Aladin. Loin de sembler inquiet, le héros exhibait un sourire grandissant. Les jointures de Mozenrath étaient livides sur ses poings contractés.

Contre toute attente, il ne se passa rien entre son compagnon et la jeune sorcière ; ce fut du côté ennemi de sa restriction qu’il y eut du nouveau. Une force maligne, d’une radiance comme le magicien noir n’avait pas souvenance d’en avoir rencontrée depuis la défaite par ses soins de Destane, s’était matérialisée parmi les assaillants. Mozenrath fit volte face dans l’instant. Il ne servait à rien d’augmenter la barrière. Pas contre une créature à la malveillance au moins aussi éclatante que feu son maître ou Mirage la sans pitié. Il enregistra à son corps défendant les paroles prodiguées par la brunette à Aladin ; cela lui revenait maintenant ! Imprimant de rapides moulinets à ses doigts non gantés, il suscita deux balles de magie transparente, dont il visa sa Némésis et lui à hauteur de poitrine. Aussitôt l’intelligence de la langue sorcière se fit jour chez lui. De l’anglais... A quelle époque s’étaient-ils retrouvés catapultés ? Chez le héros aussi, qui s’était lancé dans une conversation rapide avec la fille. Le changement avait fait s’avancer celui des adolescents en robe dont le Maître des Sables Noirs avait tantôt remarqué les incroyables yeux verts et la non moins incroyable capacité magique. A ceci près que le sorcier ébouriffé ne s’était pas dirigé vers le couple en train apparemment de faire connaissance ; il avançait à grands pas sur Mozenrath. Sa voix était douce et un peu voilée lorsqu’il s’adressa à lui :

— “ Merci de votre intervention. On discutera à un autre moment ; suivez mes compagnons si vous chérissez votre vie. Le monstre qui s’avance est mien à affronter... ”

Le garçon à la cicatrice — à cette distance, elle était à peu près immanquable, malgré la broussaille de ses mèches rebelles — se sentit mis à nu, et davantage, par le regard inquisiteur dont le gratifia le sorcier au turban et à la mise exotique. Quand enfin il parla, ce fut sur un ton impérieux que n’expliquait pas entièrement, de l’avis d’Harry Potter, l’accent oriental prononcé du responsable de la barrière et l’affectation de son timbre vibrant.

— “ Sottise ! Il est bien trop puissant pour vous, plus vicieux et rompu à la guerre. En revanche, j’ai toutes mes chances. Je vous en débarrasse, et en retour vous m’hébergerez avec mon ami. Votre réponse ? ”

Le scepticisme que respirait la posture de Potter lui valut un haussement de sourcil hautain, évocateur au Gryffondor d’un autre personnage, blond celui-là, de vieille connaissance et infiniment moins bien loti que le jeune homme au gant sous le rapport de la capacité magique. La menace Voldemort se précisait ; la maudite baguette du Seigneur Noir était entrée en action, son panache de sortilèges un véritable tunnel rouge sang contre le miroitement invisible de l’air qu’était la restriction. Le Survivant, pourtant, n’avait d’yeux, ne pouvait en avoir, que pour le ballet d’étincelles électriques qui parcouraient le gantelet de cuir de son interlocuteur du pli du coude à l’articulation des doigts.

— “ Dans le cas où vous conserveriez quelques doutes ”, dit posément le garçon en jouant avec les décharges qui sillonnaient son bras avant qu’il ne les dissipât telle une torche qu’on éteint, “ sachez que je ne suis pas facile à terrasser. Moi, Mozenrath, seigneur incontesté des Sables Noirs, je n’ai jamais perdu une bataille magique. ”

— “ Voldemort n’en est pas moins de ma seule responsabilité. Je suis Harry James Potter ; cette pourriture m’a pris tout ce qui comptait le plus, comprenez que — ”

— “ Précisément. Vous êtes trop émotif ; trop concerné. Retrouvez vos amis, et ce n’est pas un conseil ! ”

La dernière chose dont se souvint Harry entre la fin de cet échange et le moment où il revint à lui, encadré par Ron et Dean Thomas lancés dans une course effrénée hors de la salle à manger, Hermione, Drago, les professeurs, Hagrid et l’autre jeune inconnu sur leurs talons ou devant eux, était un mouvement de cette main gantée ruisselante de pouvoir. Ce Mozenrath avait déplacé le Survivant dans l’espace avec une telle aisance ! S’il était capable de cette prouesse, peut-être ferait-il mieux que résister à Voldemort... Cette pensée ne réconfortait pas Harry ; que le nouveau venu fût meilleur que lui ne changeait rien au fait qu’il ne lui incombait point de se heurter au Seigneur des Ténèbres. C’était déréliction de la part du fils de James et de Lily — démission de ses devoirs. Il stoppa en pleine course et, repoussant les mains de ses camarades sur ses épaules, il sprinta en sens inverse. Un mouvement de sa baguette écarta aussi doucement que possible dans ces circonstances McGonagall et Seamus qui s’étaient derechef replacés afin d’intercepter sa trajectoire. Dumbledore absent devait s’être dirigé vers les dortoirs dans le but d’organiser la résistance, au cas où Voldemort opterait pour la tactique de la terre brûlée. Rogue qui courait derrière Drago laissa filer Harry avec le plus mince des airs approbateurs sur ses lèvres — tel du moins sembla-t-il au Gryffondor. Aurait-il ignoré le chemin du grand hall que les vibrations qui en émanaient l’eussent mené droit au lieu de la confrontation... Merlin, songea-t-il estomaqué ; c’est encore bien pire que dans le Département des Mystères.

Dire que Voldemort avait mal pris l’absence d’Harry et l’accueil hautain réservé par Mozenrath à sa serpentine personne, constituait l’euphémisme du siècle. De la bave s’écoulait en filets de la commissure de ses lèvres, comme l’un après l’autre ses Doloris déferlaient sur son adversaire sans lui arracher ne fût-ce que l’ombre d’un cri. Pire, ce dernier osait le provoquer :

— “ Je crains fort, vieux serpent à la conjonctivite, que Potter n’ait eu un empêchement et que ces préliminaires ne me laissent froid. Commençons, voulez-vous ? Quant à vos lèche bottes, un conseil : s’ils ne se tiennent cois, je les ventile... ”

Joignant le geste à la parole, Mozenrath darda un carreau de magie noire à la face de Voldemort. Celui-ci le détourna d’un moulinet de baguette à l’ultime moment, pour s’aviser que ce n’était que diversion. Les hurlement de ses Mangemorts que les tirs du gantelet mettaient en flammes, derrière lui, amenaient un sourire cruel sur le visage du remplaçant du balafré. Le rai dont le Seigneur Noir s’était débarrassé fit alors retomber sur les sorciers masqués des monceaux de pierre et des éléments de plafond, chapiteaux, clés de voûte, boutisses. L’explosion retardée témoignait de la puissance de l’attaque. Le mage aux yeux rouges glapit de contrariété ; de ses trente séides, il ne restait plus un seul, soit qu’ils eussent transplané pour échapper aux langues de feu magique, soit que l’effondrement de la voûte les eût ensevelis. Il se retourna en proie à une rage qui égalait celle d’avoir perdu, seize ans auparavant, contre les Potter mari et femme.

— “ Tsss... ”, raillait Mozenrath. “ Voilà ce que c’est de parer n’importe comment. ”

— “ Tu as eu tort de me chercher ”, répondit-il d’une voix mielleuse et assassine ; le retour de son calme le pénétrait du caractère jubilatoire de la situation. Il ne pouvait pas perdre face à ce jeune blanc-bec ; certes il était puissant, et vicieux, et sans nul doute très dangereux, mais à un âge encore bien tendre, ses chances de maîtriser mieux les arcanes que Voldemort tenaient de l’illusion, et tôt ou tard il lui échapperait l’erreur qui l’enverrait dans sa tombe. “ Ce dégénéré de Potter devait vraiment crever de peur pour confier le flambeau à une demie portion comme toi... Mais tant mieux. Voyons ce que tu as dans le ventre... Destructo! ”

— “ A tout le moins n’y ai-je pas des asticots, face de cauchemar... ”, rétorqua le plus jeune en faisant craquer l’une après l’autre les articulations de ses poings. Le sortilège concussif changea de direction, revenant à son point de départ et chassant Voldemort sur plusieurs mètres. La lueur cruelle au tréfonds des iris du Sire des Sables Noirs soutenait l’éclat insane des yeux du Seigneur des Ténèbres comme celui-ci se débattait avec sa propre attaque. La lumière du regard du jeune homme se mua bientôt en mépris écrasant ; c’était comme si Mozenrath découvrait son ennemi sous un jour encore pire — il paraissait submergé par sa hideuse apparence. “ Vous tailler des croupières va me payer toutes les frustrations de ces dernières heures. Je me fiche de Potter ; quel besoin de son approbation pour vous carrer votre sale tête dans le fondement !? Blazing Fist ! ”

Une arche de feu jaillit du sol devant sa main tendue, promptement remodelée en un très grand poing fermé constitué de flammes. Sa course l’emmena une fraction de seconde plus tard à la hauteur de Voldemort. Ce dernier admira la créativité du sortilège, comme il crachait entre ses dents un Finite Incantatem. Il leur aurait été facile de continuer l’échange ; aucun des deux ne le fit, aimant mieux se rapprocher l’un de l’autre à pas de prédateurs en se débinant puis se tournant autour. La tension grimpait en flèche ; ce que le sorcier au gantelet rendait au chef des Mangemorts pour ce qui tenait à la taille, il le surpassait par l’intensité de son aura. Les dalles se craquelaient çà et là aux alentours, incapables d’affaler la puissance irradiée par son corps.

Un mouvement vers la gauche signala qu’ils avaient de la compagnie. La présence, très forte mais pas aussi intimidante que la leur, se signalait par ses ondes bienveillantes. Potter...

Voldemort entama l’affrontement d’un Stupefix que Mozenrath broya entre ses doigts gantés. Son autre paume libéra un tourbillon par dessus lequel le magicien aux yeux de braise, enragé, plana dans le claquement du tombé de sa cape, pour libérer derechef une salve nourrie. La propre traîne du jeune sorcier bruissait derrière ses omoplates tandis qu’il bondissait de côté, les Petrificus Totalis le manquant de peu, et s’envolait de manière à porter l’offensive au corps à corps. Le souffle d’Harry, à qui rien ne pouvait échapper depuis le milieu du hall où ses jambes avaient regimbé à le porter plus avant, reflua dans sa poitrine devant le spectacle tout de férocité qu’ils donnaient. A observation superficielle, Voldemort aurait paru dominer ; qu’il n’en était rien s’apercevait aux rides profondes qui sillonnaient la plaine cadavérique et bombée de son front, et, plus encore, à son expression non verbale. C’était l’impression de souffrance émanant de son corps, la manière saccadée dont il gesticulait au lieu d’onduler à l’instar de ses serpents chéris.

La très longue baguette du chef des Mangemorts l’handicapait face à son adversaire qui le pressait beaucoup et de fort près, le gant qui épousait la main de Mozenrath se trouvant naturellement de beaucoup le plus mobile pour ce qui était d’échanger des sorts à bout portant et empêchant Voldemort de dérouler les vagues d’attaques auxquelles il paraissait volontiers s’en remettre afin de saper l’énergie de ses opposants. L’instinct de l’ennemi d’Aladin, raison derrière son si risqué pari d’engager le combat rapproché, s’avérait plus exact, et payant, à chaque rictus furibard qui s’affichait sur les traits du Seigneur Noir. Son immense envergure ne s’accompagnait pas d’une force exceptionnelle ; le poing dont il tâchait, à grand renfort de moulinets du bras, de laminer le corps de Mozenrath ne rencontrait que vide et courants d’air, tant ses uppercuts étaient loin de répondre à sa terrible allonge. Le Maître des Sables, lui, ne se privait pas de faire usage de sa main nue dans les intervalles des assauts physiques de Voldemort, de sorte d’écraser contre la moitié droite du tronc de ce dernier les invisibles mais cuisantes blessures de ses vagues télékinésiques. Les malédictions par chapelets filaient dorénavant sans discontinuer entre les crocs disjoints du sorcier reptilien ; de son côté Mozenrath émettait à tout bout de champ un rire aigre qu’il n’ignorait pas être des moins aimables à l’ouïe.

L’opposition de leurs pouvoirs illuminait durement leurs silhouettes, robes et habits noirs claquant à qui mieux mieux, cape et traîne gonflées par les bourrasques. Chacun des assauts était immédiatement dévié ou contré, la magie sans baguette de l’un et de l’autre soit se neutralisant, soit échouant à faire mouche, apportant encore des aliments à l’énorme panache de magie parmi lequel ils évoluaient. Cela faisait plusieurs minutes que Potter avait renoncé à contempler leur duel autrement que par le truchement des interstices entre les doigts de sa main gauche ramenée en écran devant ses yeux éprouves par toutes ces fulgurations. Mais voici que, sur un tir un tantinet hâtif, Mozenrath s’était replacé une fraction de seconde trop tard, avec pour conséquence d’offrir à Voldemort un accès sur son bras au gantelet. Le magicien rongé de haine fondit sur son surprenant ennemi et lui frappa l’avant-bras peu avant le plis du coude du bout de sa baguette. Le maléfice colora incontinent de gris la chair pâle, désactivant l’influx nerveux. L’aura obscure mourut à la surface du gantelet. Le Seigneur des Ténèbres émit le pire braiment subi par Poudlard depuis sa fondation ; le membre paralysé venait de retomber comme un chiffon sur le flanc de Mozenrath. Plus véloce que l’éclair que la main nue de ce dernier avait formé, la baguette libéra un fin pinceau doré immédiatement absorbé par le front du jeune homme.

— “ Impero ! ”, vociféra Voldemort au même moment où il fondait sur le bras libre de celui-ci. Il les fit pivoter, Mozenrath et lui, en pleine lévitation, pour qu’Harry ne fût pas en état d’échapper au moindre détail sordide de ce qui allait suivre, goûtant pleinement la saveur du triomphe dans l’avachissement qui avait succédé, dans le corps de son ennemi, à l’état d’état d’extrême tension musculaire. L’expression d’horreur navrée sur les traits de Potter élevait la satisfaction atroce du dément au rang d’une jubilation proche de l’extase. “ Ton tour viendra très rapidement, à toi le Sang de Bourbe ”, lança-t-il dans une seule émission de voix. “ Quant à ce tout beau ici présent, qu’il écoute mes paroles et s’y plie. Mon garçon, je t’ordonne de mettre fin à ton existence sur le champ. Que ce gant te foudroie ! ”

Le cri échappé à Potter déchira l’atmosphère à peine moins prestement que le jet brûlant de son Doloris. La violence du sortilège contraignit Voldemort, dans son for intérieur enchanté de la montée de la haine qu’elle traduisait chez le Survivant, à l’annuler peu de centimètres avant que son visage n’en fût souffleté. L’attention du Seigneur des Ténèbres restait focalisée sur Mozenrath ; bien que sous son contrôle, magie, pensée consciente et terminaisons nerveuses, la réticence du garçon l’inquiétait — ce n’était pas normal, il aurait dû s’acquitter de sa tâche dès l’ordre proféré et tomber foudroyé... Le cerveau du haut mage enregistra alors au ralenti la série impossible des événements qui se déroulèrent une fois le second Doloris de Potter pourfendu d’estoc par sa baguette. Sa main qui contenait le bras gauche du vaincu se ratatina à une allure accélérée, si rapide que Voldemort ne perçut pas aussitôt l’étendue de la souffrance ; Mozenrath brisa l’étreinte ; la bourrasque mentale qu’il émit ravagea la psyché exposée du mage reptilien ; et un moulinet des bras projeta sur le corps de ce dernier une pression et un souffle irrésistibles.

— “ Va voir les murs de l’intérieur ! ”

Devant les orbes vertes écarquillées d’Harry, Mozenrath venait de surpasser l’Imperium pour balayer dans une contre-attaque foudroyante son quasi vainqueur ! Voldemort gigotant s’en fut ricocher contre le mur ouvrant sur la salle à manger, puis le plafond, enfin le sol de marbre, telle une balle de ping-pong véreuse et habillée de linges beaucoup trop amples. Le fracas de la pierre entamée par la percussion, chocs mous de peau et sonore d’ossements, faisait grincer les dents du Survivant, lequel en avait presque mal, contre tout sain jugement, pour son effroyable rival. Son remplaçant, lui, s’était doucement laissé descendre vers le dallage, les traits éprouvés et des mèches de cheveux collés de sueur rebiquant hors de son turban complexe. Des flammes d’une détermination peu commune éclaircissaient le jais de ses prunelles ; ce furent elles, et non le signe de main par lequel Mozenrath fit savoir à Harry qu’il ne devait en rien entrer dans la mêlée, qui convainquirent le Gryffondor de demeurer spectateur.

Le Maître des Sables Noir rectifia sa coiffure puis s’ébranla en direction de la partie du hall des gravats de laquelle Voldemort s’extrayait péniblement. Un vent puissant écartait les plus gros blocs sur le passage du sorcier moins humain que jamais ; hormis cette manifestation de sa toujours dangereuse puissance magique, il respirait l’épuisement, témoin sa baguette mollement portée à bout de bras. Du plâtre et de la poussière de mortier s’affaissaient en bruine sur sa forme dépenaillée à chacune des avancées qu’il forçait hors de ses jambes flageolantes. Robes à l’état de lambeaux, crâne et mains contusionnés, il ne s’était pas extirpé sans dommages de la charge télékinésique. Un sang grumeleux et mauve lui barrait le visage, proche l’orbite gauche tuméfiée jusqu’à paraître fracturée ; ses coudes décrivaient des angles anormaux par rapport à ses flancs, aussi, et, courbé dans une marche qu’il s’efforçait vainement de rendre digne de sa grandeur, il n’avait plus véritablement fière allure. Néanmoins il avait survécu. C’était à se demander ce qui pourrait l’abattre... Semblable doute n’effleurait cependant pas l’esprit de Mozenrath, à s’en rapporter à son visage taillé dans le granite et à la souplesse déliée de son pas comme il avançait vers Voldemort escorté par les bruissements de sa cape.

Le temps que cela prit aux deux virtuoses de la sorcellerie avant de se rejoindre leur vit récupérer des forces. Tout recommença donc, tirs de la baguette contre décharge du gantelet et magie à main nue contre enchantements sans baguette. Ils ne se battaient pas depuis davantage d’une quarantaine de secondes lorsque le cadet des adversaires s’élança sur l’autre. Une énorme quantité de puissance crépitait à même le cuir brun de son gant ; une conjuration fusa, puis un tunnel de lumière noire. Voldemort tenta en vain d’y opposer la gerbe d’éclairs de sa baguette ; il transplana sur l’une des spires de l’escalier, essuya son front du revers de sa manche et, après avoir bloqué une langue de feu, il riposta au moyen de ses propres flammes bleues. Le combat allait durer longtemps, Mozenrath détenant une puissance supérieure et l’héritier de Serpentard déployant une étonnante variété de sorts d’attaque. Le premier semblait se satisfaire de cette guerre de position, détruisant peu à peu les tribunes de l’escalier, les niches et les structures qui offraient à Voldemort des abris contre les tirs du gant ; ce dernier, en revanche, montrait de plus en plus d’irritation à mesure qu’il dissipait sa force sans arriver à causer la moindre blessure au magicien ganté. Voici tout à coup qu’il se rua hors des décombres des volutes de marches. Les pans reconstitués de ses robes lui composaient d’immenses ailes noires, augmentant son envergure déjà intimidante pour la porter à la démesure d’une bête mythologique. Ses bras fouettaient l’air autour de sa baguette parcourue de fulgurances jade.

— “ Finissons-en ! ”, tonitruait sa voix métallique et rauque. “ Avada Kedavra ! ”

Mozenrath réalisa sur le champ la mauvaise passe dans laquelle il venait de s’engager. Le sinistre reptile escomptait qu’en s’élançant tel un boulet de canon, l’inertie de son vol aidant, aucune force magique ne serait en mesure de briser son élan. La tactique avait quelque chose de désespéré qui fit bouillir dans ses veines le sang du jeune sorcier. Les étincelles de puissance se faisaient jour en son gantelet avec une rage inimaginable. Potter avait beau arborer un visage plus blanc que linge, il n’était pas question de s’avouer vaincu. Il allait montrer à cet autre héros qui se pensait appelé à soulager toute la misère du monde, que Mozenrath ne le cédait à personne en matière de magie...

— “ Alors, tu as perdu ! Crève donc... ”

Son poing se détendit au bout de l’avant-bras rejeté vers l’arrière à tout rompre. Du geste de lancer le marteau ou le poids. Les dernières phalanges gantées de cuir mystique explosèrent d’une lueur comparable au soleil au zénith, si possible encore plus aveuglante, mais dans la partie du spectre aux confins du bleu noir. Cela ne dura pas un dixième de seconde ; des sifflements de fontaine magmatique annoncèrent que la détonation optique n’était qu’un à côté de l’arcane. En effet, Potter ouvrit les yeux sur le spectacle hallucinant d’un tourbillon horizontal d’énergie dont le courant, arrêtant net la progression de Voldemort, déferlait sur les deux mètres et quelques du terrible sorcier, qu’ils dévoraient sur place à l’instar d’un oiseau pris au piège dans le panache d’un geyser. La force du Seigneur Noir, des décharges émeraudes que sa baguette incontrôlable essaimait au petit bonheur en toutes directions, s’échappait en synchronie avec les hurlements, rage, incrédulité, haine et souffrance, que la gorge inhumaine ne pouvait réprimer.

Tout fut consommé avec une promptitude stupéfiante. Des flammes noires refluèrent le long des membres de Voldemort, consumant ses habits et laissant voir une peau qui n’était que cloques et boursouflures. Ses traits martyrisés ne laissaient plus filtrer ses plaintes lamentables. Le tunnel de plasma sombre le laissa retomber, réintégrant le gant de Mozenrath dans une hâte qui envoya le jeune homme face contre terre. N’eussent été les braiements triomphaux de son rire, le nouveau venu n’aurait pas semblé en meilleur état que son diabolique opposant.

Cela précisément contrariait fort Harry. Même surclassé à semblable degré, Voldemort, partir pour les Enfers sans rien tenter, pas l’ombre d’une flèche du Parthe ? A d’autres ! Il y avait anguille sous roche. Son niveau de magie quasiment à zéro aurait dû dissiper tous les doutes chez Harry ; il n’en fut rien. Au contraire. Le Survivant assura sa prise sur sa baguette et traversa les décombres du hall au petit trot. Ses yeux n’avaient à nul moment dévié de la forme de Celui qui lui avait empoisonné l’existence. Il lui aurait décoché un Avada Kedrava, histoire de dissiper ses doutes, sans la sacro-sainte morale Griffondor — ne jamais attenter à qui que ce fût à terre. Déjà Mozenrath avait entrepris de se remettre debout ; il demeurait hautain et pas qu’un peu glacial, cela étant sa pâleur disait éloquemment les efforts consentis pour vaincre son ennemi. Un autre point dissuadait Potter d’exulter : le massacre des Mangemorts. Il n’avait pas été véritablement désireux de s’enquérir de leur sort, mais il était difficile d’ignorer les membres carbonisés dont certains pointaient entre les décombres du plafond. Pour une victoire, elle possédait un goût amer — c’était gagner à la Pyrrhus.

— “ Je ne m’avançais pas en prétendant être en mesure d’abattre ce vil serpent ”, croassa d’une voix mal assurée Mozenrath une fois revenu à la station verticale. “ Quoi encore ? Tu fais grise mine ? Ah ! je sais ; ma façon expéditive de faire le ménage heurte ta sensibilité... Décidément, où que j’aille, pareils sont les héros : mains propres et tête haute ! Ouvrez les yeux : la vie est sale, les gens ignobles ; les fous seuls s’en tiennent à une morale stricte ! ”

Harry n’osait pas effacer les deux ultimes mètres le séparant du vainqueur. Le moment avait beau être à la joie, les félicitations amplement méritées par Mozenrath restaient bloquées dans sa gorge. Cela dépassait le Survivant ; sa mission menée à bonne fin par autrui sans qu’il en ait coûté une effusion de sang, la moindre des corrections aurait été qu’il exultât. Et il en était encore à rechercher motif à broyer du noir... Foutu ingrat, se morigénait-il ; l’autre demeurait à le regarder, une lueur perplexe dans les yeux et un pli sarcastique sur le milieu du front. Potter fut sauvé par le bruit d’une course effrénée. Il connaissait ce pas aussi bien que le sien...

— “ Mon garçon, quelle joie de te savoir en vie ” s’exclama Dumbledore. “ Je n’aurais jamais cru cela possible — Tom terrassé par un autre qu’Harry, la prédiction invalidée... ”

La révérence qu’il eut indiqua au Gryffondor que son entrée à matière visait l’exécuteur de Voldemort. Il en fut sourdement offensé ; cela lui coûtait de l’admettre, il aimait se savoir le centre de toutes les attentions du vieux sorcier affable.

— “ Permets que je te serre la main ”, poursuivait le susdit. “ Mon nom est Albus Dumbledore, directeur de cet établissement. D’où que tu arrives, sache que nous, et le monde sorcier dans son ensemble, t’est infiniment débiteur. ”

— “ Plus tard les belles paroles ”, s’interposa Harry ; “ ma cicatrice me lance ! ”

— “ Tu as raison ; la vie n’a pas quitté son corps... ” Pour la première fois depuis son irruption dans la mêlée, la voix de Mozenrath était teintée d’incertitude. Le garçon se reprit vite ; lorsqu’il s’exprima de nouveau, ses mots claquèrent à l’image des lanières d’un fouet : “ Vil comme je le perçois, qu’il crève face contre terre ! ”

— “ Je te le défends ! ”, tonna Harry en se portant à sa hauteur.

Dumbledore avait empoigné sa baguette ; l’extrémité de l’item décrivait un va-et-vient de la silhouette affaissée sur le dallage au jeune homme dont le gant scintillait de magie noire. La joie ne rajeunissait plus les traits du haut sorcier. Victorieux ou non, quelque chose clochait au niveau de Mozenrath. Ce n’était pas la rayonnante malveillance de Voldemort, néanmoins il n’y avait pas que de bons sentiments dans l’aura de Celui qui avait surpassé le Seigneur Noir. Cela ne l’étonnait qu’à demi ; à la place du garçon, un tel pouvoir aurait tout le premier porté le très sage directeur à la dureté ou au mépris... Mais empathie n’était pas mère de sécurité, et il avait une école à préserver. Sa ligne de conduite apparaissait limpide. Une expression déterminée prit la place de la confusion sur le visage de Dumbledore.

— “ Accio baguette ! ”, lança-t-il dans la direction du presque cadavre de Voldemort. L’artefact du plus doué de ses élèves accourut dans sa main. Il lui avait à peine accordé un coup d’œil que la longue verge de cornouiller s’envolait jusqu’aux doigts de la main nue de Mozenrath. “ Que signifie — ? ”

Le regard d’Harry flamboyait autant que l’Expeliarmus sur le bout de sa langue. Un bref dégagement de chaleur s’était communiqué de la poignée de la baguette au pouce et à l’index de l’autre garçon — phénomène caractéristique de la fusion des pouvoirs entre un sorcier et le bout de bois qui, mieux que n’importe quel autre, canaliserait sa force. C’était invraisemblable. Le Seigneur Noir n’était pas vaincu depuis cinq minutes que sa baguette se choisissait un nouveau détenteur ! Harry quêta l’approbation de Dumbledore, pour s’apercevoir que le vénérable sorcier riait doucement dans sa barbe ; n’importe qui d’autre se fût mépris sur l’expression solennelle de son mentor, mais pas le Survivant. La tension quitta le bras de Harry.

La réaction des deux sorciers anglais paraissait amuser prodigieusement Mozenrath. Les coups d’œil tour à tour intimidés et incrédules puis ébahis qu’envoyaient de son côté les jeunes sorciers qui s’enhardissaient progressivement à retourner dans le hall et avaient peine à en croire leurs sens magiques lorsque ceux-ci les assuraient que la menace Voldemort s’était dissoute, ces oeillades produisaient en lui un sentiment contradictoire. Mépris face à la faiblesse de ces têtes blondes, moutons tous autant qu’ils étaient ! mais sympathie pour l’innocence qu’ils respiraient et la sincérité de leur soulagement. Une école de sorcellerie dont les élèves n’avaient en rien l’air malheureux... Après le cauchemar de sa propre formation, comment Mozenrath aurait-il pu ne pas se sentir fondre de tendresse à l’égard de ces jeunes ? A l’image de sa soudaine tolérance à l’endroit d’Aladin, le Maître des Sables Noirs expérimentait à quel point il était agréable, autant que vivifiant, de ne pas haïr à l’aveuglette toutes choses et personnes qui croisaient son chemin. Tant pis pour Destane si le venin dont il lui avait infecté l’esprit l’abandonnait... La petite voix de son cœur susurrait au magicien qu’il en était amplement temps... Le choix de réformer son existence était sien ; qui savait même si cette aventure en terre inconnue — car il n’entretenait plus le moindre doute qu’Aladin et lui avaient atterri à un autre moment et en une autre époque — n’avait pas été dessinée dans la trame des Destins de temps immémoriaux, afin qu’il connût autre chose que la mesquinerie et la pestilente ambition ?

Il pesa de ce fait soigneusement ses paroles, calculant les tournues aptes à exprimer au mieux sa pensée, avant de plonger un regard qu’il s’efforçait d’empreindre de sincérité sur le dénommé Harry Potter et l’ancêtre au nom imprononçable.

— “ Pas la peine de me servir votre laïus sur le risque excessif pour vos gamins, vieil homme ; mon gant est vôtre à emporter, sous réserve que je garde cette baguette. Ne roulez pas des yeux ; qu’elle a servi à ce dément ne signifie en rien qu’elle va m’influencer. Baguette ou gantelet, en elle-même la magie est puissance neutre ; c’est le sorcier qui compte. ”.

Dumbledore hésita. Longtemps, ou ce qui apparut ainsi aux assistants. Enfin, il opina du chef. “ J’accepte ton marché. Le gantelet, je te prie... ”. Un moulinet impérieux de sa baguette intima le silence à Potter qui allait protester, ou du moins soulever des difficultés. “ Il est en droit de poser ses conditions, Harry. Dès l’instant qu’elles sont acceptables. Rends-toi plutôt utile ; stupéfixe Tom, veux-tu ? ”

— “ J’aimerais mieux le savoir mort ”, remarqua Mozenrath. Il ne termina pas sa pensée, mais retira son gantelet magique. Il était bien parti pour le transférer dans la paume vide du vieux Dumble machin chose lorsqu’une idée lui traversa l’esprit. Sot qu’il avait été ; oublier de la sorte le plus important... “ Comment se sert-on d’une baguette ? ”

 
 
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