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au 31 Mai 21 :
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Papas
Par KalySo
Gundam Wing/AC  -  Romance/Surnaturel  -  fr
9 chapitres - Complète - Rating : T (13ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 2     Les chapitres     2 Reviews    
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Deuxième Mois: Mai

Deuxième Mois : Mai

"Parce que tu comptes le garder?"

Le jeune homme à qui s’adressait cette question mit quelques secondes avant de réaliser ce qui lui était demandé (1). Son sang ne fit qu’un tour et ses yeux lancèrent des éclairs: Shinigami était de retour (2).

"Bien sûr que je compte le garder! Tu ne me demandes tout de même pas d’avorter Hee-chan? Si c’est ce que tu sous-entends, je crois qu’une nouvelle crise est à craindre!"

"Je ne te demande pas…"

"Bonjour tout le monde!"(3)

Quatre stoppa net sur le pas de la porte. La tension qui planait dans la chambre et le sentiment de pure haine émanant de Duo l’empêchèrent de faire un pas de plus.

"Oups! Désolé, on repassera…"

"Non, Quatre!" le rappela Duo. "Tu ne me déranges pas. Heero allait justement sortir. J’ai faim. Le distributeur est dans le hall, ajouta-t-il en s’adressant à Heero."

Duo appuya ses dires d’un lourd regard et Heero n’eut d’autre choix que de tourner les talons et de sortir. Il croisa Trowa et Wufei qui arrivaient et les salua silencieusement.

* * *

Heero parti, Quatre sentit l’américain se détendre et il préféra ne pas aborder le sujet, de peur de s’attirer les foudres de Shinigami.

Les anciens pilotes de HeavyArms, Sandrock et Shenlong entourèrent leur ami.

"Alors Maxwell: on joue les poules pondeuses?" ne put s’empêcher de sortir Wufei.

"Pfft! Tu dis ça mais en fait t’es jaloux, Wuffy!" rétorqua Duo.

"Quoi? Jaloux moi? Sûrement pas et de toi encore moins!"

"Et ben alors? T’attends quoi pour t’y mettre avec Sally?"

Wufei en resta sur le cul. Et le pire c’est que la question avait déjà été abordée entre lui et la jeune femme médecin…

"Bon", interrompit Quatre (4). "Je crois que la chose à dire est: FELICITATIONS!"

Et il sauta au cou de son meilleur ami… avant qu’une légère quinte de toux de Trowa ne lui rappelle qu’il ne fallait pas non plus exagérer (5). Le français s’approcha à son tour et serra la main du futur papa.

"Félicitations, Duo."

"Merci, Tro-man. Merci Kitty-kat. Pour les chaussons aussi."

Wufei s’approcha mais Duo l’arrêta d’un geste.

"Merci, Wufei. Je prendrai ton salut pour des félicitations et je crois avoir bien décrypté ton message" (6)

Le chinois s’inclina et ils purent tous voir apparaître une légère teinte rouge sur ses joues.

"Et Heero, comment a-t-il pris la nouvelle?" s’enquit innocemment le jeune arabe.

"Je ne sais pas", avoua Duo, "mais il a pas l’air très chaud à l’idée d’être père."

"Tu m’étonnes!" s’exclama Wufei. "Pour un peu qu’il se retrouve avec un deuxième Maxwell à la maison. Le pauvre!"

Duo avait levé les yeux de son ventre et les avaient posés sur Quatre. D’un regard, ce dernier fit comprendre à Trowa qu’ils souhaitaient rester seuls. L’acrobate sortit, entraînant au passage Wufei qui n’avait bien évidemment rien saisi de l’échange silencieux.

Une fois seuls, Quatre s’assit sur le lit et serra le natté dans ses bras pour le réconforter. Duo profita de cet instant d’intimité avec son meilleur ami pour se confier.

"J’ai toujours voulu avoir un enfant. Je me l’étais promis après la tragédie de l’église Maxwell. Lorsque j’ai rencontré Heero, je me suis dit que le Ciel m’accordait une première faveur après tant d’années de souffrance. J’ai eu peur durant cette guerre, Quatre. Peur comme jamais depuis la mort de Solo. Puis, toute cette horreur a pris fin et on s’est mariés. J’ai pris le fait qu’il soit encore en vie pour une seconde faveur. Et maintenant que la troisième est là, ajouta-t-il en posant une main sur son ventre, je ne vais pas la laisser partir. Si cela n’est pas du goût de Môssieur Yuy, mariés ou pas, il pourra toujours essayer de revenir à la maison!"

Cette dernière phrase fut prononcée avec une telle colère que Quatre décida qu’il irait parler à Heero. Histoire de lui éviter de foutre en l’air trois années de bonheur durement gagnées.

"Je vais parler à Heero. Je te promets que tout s’arrangera, mais en attendant, fais-moi plaisir."

"Tout ce que tu veux, Quat-chan!"

"Dors!"

Pour toute réponse, Duo s’enfonça sous les draps et enfouit son visage dans l’oreiller. Quatre sourit, le borda, l’embrassa sur le front et sortit.

* * *

Dans le couloir, le jeune arabe trouva Heero, mais aucun Trowa ou Wufei à l’horizon (7). Il s’assit à côte du japonais sur une des chaises mises à la disposition des visiteurs.

"Tu as été dur avec lui", attaqua Quatre.

"Hai", consentit Heero. "Mais avoue qu’apprendre que tu vas être père et que celui qui porte l’enfant est ton mari bisexué, ça fait beaucoup en très peu de temps!"

"Je l’avoue, mais lui aussi ça l’a surpris. Et puis, un bébé, c’est pas si terrible que ça! Ca va vous rapprocher, comme pour la majorité des couples. Vous serez davantage soudés. Duo se réjouit de cette grossesse, et tu devrais en faire autant."

Il jeta un coup d’œil en coin à l’homme assis à ses côtés et ajouta:

"Je ne vois pas de quoi tu as peur."

Sur ces dernières paroles pleines de vérité, Quatre se leva et quitta l’hôpital, n’entendant pas la réponse d’Heero:

"J’ai peur de le perdre."

* * *

Il resta encore plusieurs minutes dans le couloir, espérant que Duo se serait endormi lorsqu’il irait le voir. Mais ce fut peine perdue.

Voyant son amour entrer, l’américain se rassit sur le lit et attendit patiemment que Heero daignât engager la conversation. Ce qu’il fit (8):

"Duo, je m’excuse de mon comportement de tout à l’heure, de t’avoir blessé. Mais il faut que tu comprennes que je ne suis pas prêt à prendre en charge un enfant, à l’élever, le soigner, le dorloter. Je ne sais pas faire ces choses-là!"

"J’en avais pas eu l’impression en trois ans", commenta le natté.

"Je ne te parle pas de ce dorlotage-là!"

"Je sais bien ! Figure-toi qu’à moi aussi ça me fait peur. Mais je n’ai jamais abandonné personne et je ne compte pas commencer aujourd’hui. Sûrement pas avec notre enfant!"

Heero ne répondit rien, mais ses yeux parlèrent pour lui. Et ce qu’y lut Duo faillit lui briser le cœur: Heero ne considérait pas l’enfant comme le leur. Un lourd silence tomba, brisé de nouveau par le japonais:

"Je te demande de réfléchir Duo. Si dans un mois ta décision est de garder l’enfant, alors je partirai."

Ces mots lui brûlèrent la gorge et il sentit le chagrin former une boule douloureuse dans son ventre. Il se dirigea vers la sortie.

"Ai shiteru, Duo-Kun. Mais pas lui."

Il sortit, laissant un Duo plus triste que jamais (9). Pendant un temps qui lui parut infini, l’américain garda son regard sur la porte, les pensées en ébullition.

« Partir? Il veut partir? Et moi? Que fait-il de moi? I love you, Hee-chan, mais je ne peux pas choisir entre toi et le fruit de notre amour. Ne me demande pas de faire ça! »

Et pourtant c’est ce qu’il fait, le salaud

« Comment ai-je pu penser qu’il serait différent des autres. »

Les hommes sont tous les mêmes: des ordures, de la vermine, des rats! Non, même les rats sont affectueux! Ha ha ha

« Mais, Hee-chan, si tu pars, j’en mourrais! »

Il aura gagné, car ainsi, il ne t’aura pas et lui non plus.

« Mais il me perdra! »

Ca lui fera les pieds

« Mais j’y suis! Il a peur! Peur que je ne l’aime plus et que je n’aime que lui. Peur que je le délaisse! Mais voyons, Hee-chan, tu resteras à jamais mon seul et unique amour. Celui que je lui porterai sera différent mais tout aussi fort que celui que je te porte. Tu m’as donné tant d’amour que j’en ai bien assez pour vous deux. »

En es-tu si sûr? Sauras-tu faire la différence? Sauras-tu les aimer chacun selon leurs désirs

« Oui! N’aie pas peur, Hee-chan: je ne t’abandonnerai jamais. »

Tu ne l’abandonneras jamais! Mais qui te dit que lui ne le fera pas

« Je le sais. Il apprendra à l’aimer, je le promets. »

Très bien, promettons-le alors

« Nous te le promettons. Tous les trois! »

Il éclata de rire. Pas trop fort pour ne pas inquiéter les infirmières et les faire rappliquer. Mais aussi parce que son rire était celui d’un dément. D’un démon.

C’était le rire du Shinigami (10).

* * *

Duo sortit de l’hôpital deux jours plus tard, le temps que sont taux de fer revienne à un seuil normal et que ses crises de larmes cessent. Deux jours rythmés par les visites presque toutes les heures de Quatre et par l’absence de Heero.

Quatre le raccompagna jusque chez lui. Il sentait que son ami avait quelque chose de différent, mais il ne dit rien.

« Sûrement le stress des retrouvailles » (11)

En sortant de la voiture, Duo prit une profonde inspiration. Il remonta l’allée jusqu’au perron, introduisit sa clé dans la serrure, ouvrit la porte et pénétra dans la maison. Il lui sembla que tout se passait au ralentit.

"Hee-chan", appela-t-il machinalement.

Et pour la première fois, aucune réponse ne lui parvint, pas même un « hn ».

Déjà parti

« Me dites pas qu’il s’est déjà carapaté! »

Il pénétra dans le salon. Personne, pas même devant le laptop. Il fouilla tout le rez-de-chaussée. Vide. Il monta au premier étage et entra en trombe dans la chambre au moment où un japonais sortait de la salle de bains, torse nu, une serviette ceignant ses reins. Ils tombèrent dans les bras l’un de l’autre et se retrouvèrent à terre sans comprendre ce qui leur arrivait. D’un savant coup de reins (12), Duo, se mit à califourchon sur les abdominaux en béton de son tendre époux et lui fit son plus beau sourire.

"Bonjour, Hee-chan. Tu vas bien?"

"Hai, baka. Et toi?"

"Ca va. A part que ça fait deux jours que je t’ai pas vu…" ajouta-t-il en laissant volontairement sa phrase en suspend.

"Hai, je sais. J’ai eu une mission avec les Preventers et j’ai pas pu te prévenir. Gomen nasai Duo-Kun."

"Ha! Bah ça, ça dépend!"

"De quoi?"

"De toi, of course!"

Son sourire-à-faire-trois-fois-le-tour-de-sa-tête accroché à ses lèvres, il s’empara de la bouche de l’homme assis sous lui (13).

* * *

D’un enchevêtrement de membres, de vêtements et de couvertures, une tête hirsute surgit.

"Hee-chan?"

"Hm?"

"On fait quoi pour le bébé?"

Duo espérait que son ex-Soldat Parfait avait lui aussi réfléchi à la situation de son côté. Shinigami, quant à lui, avait décidé: il garderait Heero et le bébé.

"Je t’ai déjà dit ce que j’en pensais, Duo", lui répondit le japonais d’une voix froide.

"Je sais", admit l’américain, "mais je ne suis pas prêt à admettre que tu préfères me quitter plutôt que d’avoir un enfant! C’est quand même pas comme si tu te battais contre une centaine de MS d’OZ! Ce n’est qu’un bébé, Heero! Il ne peut rien te faire!"

"Si", le contredit le brun. "Il peut t’enlever à moi. Et d’ailleurs, il a déjà commencé", ajouta-t-il en s’échappant de l’étreinte de Duo pour se lever.

Duo en resta sur le cul, dans tous les sens du terme. Heero venait de lui avouer sa peur, et c’était la première fois.

Ils avaient eu beaucoup de « première fois »: leur première rencontre, leur premier baiser, leur premier éclat de rire, leur premier « Je t’aime », leur première nuit ensemble. Duo avait toujours cru que la « première peur avouée » serait de lui. Malheureusement, la surprise passa vite, remplacée aussi sec par l’angoisse et la colère.

"Comment oses-tu penser une seule seconde que je l’aimerai plus que toi? Je vous aimerai autant tous les deux, ni plus ni moins que combien je t’aime aujourd’hui. De cela, je t’interdis de douter. On dirait que tu as oublié? Je vais te rafraîchir la mémoire:

« En ce jour et en cette heure,
Par cet anneau je te fais mien,
Pour que dans la joie ou dans la peine,
Je sois à jamais tien,
Et que notre amour,
Fruit charnel et spirituel,
Soit éternel. »

Tu te souviens maintenant? Ca a été dur d’arriver à cet instant, de nombreuses fois j’ai cru que ce serait impossible. Et maintenant tu voudrais tout foutre en l’air parce que t’as la trouille? Si c’est ça, alors casse-toi tout de suite car moi, ma décision est prise: j’aurais cet enfant, avec ou sans toi!"

Duo sauta au bas du lit, ramassa ses affaires et s’habilla en se dirigeant vers la porte d’entrée (14). Il sortit de la maison, tourna à droite et partit vers le centre-ville, le pas décidé et les yeux lançant des éclairs.

* * *

Dix minutes plus tard, la porte du garage s’ouvrit, livrant passage à une grosse moto noire. Le pilote était mince, visiblement jeune. Au bout de l’allée, il partit vers la gauche, direction la campagne.

« Ai shiteru, Duo-Kun. Mais je ne supporterai pas de te partager. Tu m’as demandé de partir et je t’obéis. Je t’obéis, car je t’appartiens. Pour l’éternité. Sayonara. »

La moto disparut peu à peu à l’horizon dans le soleil couchant.

* * *

Duo était calmé. Cela faisait presque deux heures qu’il marchait et il décida de rentrer. Autant parce qu’il avait froid que pour son estomac.

Poussant la porte, il vit immédiatement que quelque chose clochait. Il courut au salon: le laptop ne trônait plus sur le bureau. Les CDs de musique classique avaient disparu ainsi que les DVDs de films d’action. Alors que la panique s’emparait de lui, Duo monta à l’étage. Il pénétra dans la chambre: la table de chevet à gauche du lit était vide. Vides la penderie, le placard du bas dans la salle d’eau et le tiroir de la commode.

Les affaires de Heero avaient disparu. Et lui avec.

Un instant, Duo pensa que son cher et tendre s’était fait enlever à cause de sa dernière mission pour les Prev’, mais sa raison le rappela vite à l’ordre: des kidnappeurs n’auraient pas pris la peine d’embarquer toutes les affaires du type qu’ils venaient d’enlever.

Non. Heero était parti. De son plein gré (15). Parti parce qu’il lui avait demandé. Proposé.

Duo se laissa tomber sur le lit, s’y allongea et enfouit son visage dans l’oreiller de Heero, inspirant à grandes effluves le parfum de la personne disparue: sakura, fleur de cerisiers. Son parfum préféré.

« Heero… »

Il est parti

« Pourquoi es-tu parti? »

Ha ha ha! Enfin

« Heero… I love you so much. »

Tsuzuku

(1) Mais non, il est pas long à la détente
(2)Pour leur jouer un mauvais tour! Bon OK, j’me tais…
(3)Z’avez la haine, hein? Niark, niark, niark!
(4) Mais non pas encore
(5) Ouh là! Il rigole pas le Tro-man…
(6) Si z’avez pas compris le message, Duo parle de la vanne de Feifei à son entrée.
(7) « Sœur Iria, Sœur Iria! Ne vois-tu rien venir? » MDRRR!
(8) Et une fois n’est pas coutume!
(9) Non mais quel salaud! Et quelle conne je fais: j’écris des trucs qui me font chialer comme une madeleine! Bouhouh!
(10) Qu’est-ce qu’il vient encore foutre la merde, celui-là?
(11) Mais qu’il est naïf! C’est presque désespérant
(12) Comme dirait un certain américain: « Mauvaise image mentale! »
(13) Gomen, je vais pas m’y risquer tout de suite, même si j’en ai lu pas mal
(14) Mmh! Pas facile de mettre ses chaussettes en descendant les escaliers, j’en sais quelque chose!
(15) Et non, pas de son plein gré! On lui aurait menti! Faut que j’arrête les Guignols de l’info, moi!

 

Achevée le 21 janvier 2004. Dernière modification le 1er mai 2005.

 
 
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