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au 31 Mai 21 :
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L'or, l'argent et le cristal.
Par haniPyanfar
Harry Potter  -  Romance/Général  -  fr
15 chapitres - Complète - Rating : T+ (16ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 10     Les chapitres     32 Reviews    
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Retour à la normale

                                         L’or, l’argent et le cristal. 

Auteur : haniPyanfar  Tout est à J.K.R. sauf un personnage assis en position du lotus sur une pierre et quelques serpents.    

Cette histoire ne me rapporte pas un centime mais je ne serais pas contre quelques petits messages d’encouragement … si elle vous plaît toujours bien sûr  

                                                OoOoOoOoOoO  

                                  Chapitre 10 : Retour à une vie normale.  

Les trois exclus de Poudlard s’étaient retrouvés dans le bureau du directeur juste  avant le dîner. Rosalba était revenue à l’école en fin d’après-midi, avec un peu d’avance sur l’horaire prévu. Son père s’en était excusé auprès du concierge de l’école. Il était convoqué de toute urgence au Ministère de la Magie et devait transplaner sur le champ.

  Ron avait ramené Xavier à l’heure dite et Jonathan était arrivé quelques minutes plus tard. Maintenant, ils se tenaient tous les trois debout, les yeux baissés, devant le directeur, l’ancien Serdaigle Amedeus Connaly, dans l’attitude du coupable repentant. Ils n’en pensaient pas moins.   

Jonathan en particulier avait la rancune tenace mais il obéissait à son père qui lui avait recommandé de se montrer raisonnable. Au contraire, en le voyant, Rosalba s’était rappelé la mort de Ssss Suiz et souhaitait se réconcilier avec lui. Xavier les regardait l’un et l’autre, alternativement. Ne sachant trop quelle attitude prendre, il promenait son regard sur le décor qui les entourait.  

L’ancien bureau de Dumbledore avait bien changé. Les délicats instruments d’argent avaient fait place à des appareils fonctionnels, moldus à l’origine mais adaptés au monde magique. Un téléphone d’un modèle ancien trônait sur le bureau. On ne pouvait utiliser de portables car la magie du château troublait les ondes.   

Un  ordinateur était installé sur une table de verre et il était relié à un écran plat de bonnes dimensions, à un clavier pourvu de quelques touches supplémentaires que les Moldus ne connaissaient pas et à une imprimante au débit ultra rapide. A proximité se trouvait un cube blanc portant l’inscription « MagiqInternet ».   

Il n’était installé que depuis la rentrée et le directeur hésitait encore à s’en servir. C’était  Pompilius Campbell, le professeur d’Histoire des us et coutumes du monde moldu, qui l’utilisait. En plus de son travail de vulgarisation auprès des élèves, il était le  secrétaire du directeur.   

Mais il écrivait encore souvent à la plume sur de longs parchemins. Les sorciers avaient autant de difficultés à s’adapter aux appareils multimédias que les non sorciers en avaient à comprendre la magie.    

 Amedeus Connaly, assis sous les portraits des anciens directeurs, observait les trois fautifs d’un œil sévère. Après leur avoir fait un bref discours sur le danger des duels et leur avoir fait promettre de ne jamais recommencer, il leur demanda de se serrer la main en signe de paix. Sans se parler, les trois adolescents se comprirent.   

La poignée de main de Jonathan était sèche et ses yeux étaient froids. Sans le savoir, il avait le même visage que Draco autrefois, quand il était l’orgueilleux Prince des Serpentards. En sortant du bureau, Xavier et Rosalba échangèrent un regard désolé. C’en était fini de leur trio complice, du moins pour un certain temps.  

Ils retrouvèrent avec plaisir leurs camarades de Maison dans la Grande Salle pour le dîner. Tous les trois étaient bien décidés à garder bouche cousue sur le duel et sur leurs punitions respectives. Rosalba se précipita à la table des Griffondors avec un grand sourire.  

« Tout va bien, leur dit-elle. Quelqu’un a pensé à me copier les cours que j’ai manqués ?   

-- Moi, dit Clarissa Finch-Fletchley qui voulait se faire pardonner ses petites moqueries, mais la magicopieuse a été prise de folie. Elle est bizarre, cette machine, elle a tout imprimé en rouge sous prétexte que nous sommes à Griffondor.   

-- Tu nous montreras ta nouvelle baguette magique ? ajouta Lucy Diamond, une petite brunette au nez retroussé.  

-- Dommage que ton père ne soit pas resté dîner avec nous. J’aimerais tant avoir un autographe de lui, » soupira Coxie Bradley, une quatrième année, avec un air extasié  

Rosalba sourit. C’était vrai, tout allait bien, elle avait retrouvé sa place dans sa chère Maison.   

Xavier, lui aussi était heureux d’être de retour. Ses camarades Serdaigles lui avaient beaucoup manqué. Il serra quelques mains en s’exclamant :  

« Content de vous retrouver, les amis ! »  

Eleanore Finnigan Lovegood leva le pouce et lui fit un clin d’œil. Elle était amusante, cette fille, intelligente et drôle, vraiment. A la table voisine, celle des Pouffsouffles, Daria Lester, sa partenaire de patinage, lui souriait et Romulus Londubat lui faisait des grands signes tout en agitant des feuilles couvertes de dessins très colorés.. Ils faisaient partie du même club de Bandes Dessinées japonaises, les « Mangas ».  Xavier soupira d’aise.  

Jonathan fit une arrivée remarquée à la table des Serpentards. Dimitrius Nott se précipita vers lui et ils échangèrent leur salut particulier : deux mains qui claquent, deux poings qui se touchent et les mains gauches tenant les mains droites repliées en têtes de serpent se faisant face.   

Les jumeaux Wong se séparèrent pour lui faire de la place entre eux. Patricia Loren, la troisième année, toujours aussi gaffeuse, jeta un froid en lui demandant ce qu’il avait fait du corps de son serpent. Elle se prit une bonne claque derrière la tête par son voisin mais Jonathan répondit gravement :  

«  Je l’ai enterré dans le parc de ma maison, sous une pierre blanche. N’en parlons plus, si vous voulez bien. »  

Quelques regards peu amènes se dirigèrent vers les Griffondors. A l’extrémité de la table des Serpentards,  le plus beau jeune homme de l’école, un élève de septième année, croisa le  regard de Jonathan puis il se tourna vers un autre garçon, un grand Serdaigle aux curieux yeux vairons. Ils semblaient se poser des questions sur leur jeune camarade de première année.   

Cela dura juste un instant et Jonathan n’y prit pas garde. Il était trop heureux d’être si bien accueilli par les autres. Il ne fallait pas oublier qu’à cause de lui, sa Maison avait perdu 200 points d’un coup. Celles de Serdaigle et de Griffondor aussi. Si bien que pour la première fois depuis l’an 2000, les Pouffsouffles étaient largement en tête pour la Coupe des Quatre Maisons.  

                                                  OoOoOoOoOoO  

Harry était dans l’avion qui l’emmenait à Sydney, en Australie. Tout s’était passé très vite. Une voiture officielle l’attendait devant sa maison. Jessy et Domy avaient fait sa valise pendant qu’il écrivait un petit mot à Draco. Il aurait bien voulu lui parler mais l’avion partait dans quelques heures. Le ministère se chargerait de prévenir ses amis Ron et Hermione ainsi que Rosalba à Poudlard.

  A l’aéroport, un jeune sorcier australien avait déjà pris les billets et l’attendait avec impatience. Il devait lui expliquer ce qu’on attendait de lui pendant le voyage qui durerait plus de vingt heures.

Il était hors de question de transplaner sur de si longues distances. Il aurait fallu faire une dizaine d’escales sur des terrains de transplanage internationaux avec toutes les tracasseries que cela représentait. Les sorciers avaient donc pris l’habitude d’utiliser les avions de ligne moldus. Harry l’avait fait souvent. Les matchs de Quidditch l’envoyaient aux quatre coins du monde.  

Le jeune sorcier australien se nommait Karjen Melko. Il était fils de moldus, de père ukrainien et de mère flamande. Il connaissait parfaitement les deux mondes. Il avait des cheveux d’un blond de paille, un visage rose et un sourire à dégeler le plus têtu des technocrates. C’était un ambassadeur parfait. Dans l’avion, il mit autour d’eux un sort de confusion. Les autres passagers le voyait discuter  avec son voisin mais ne pouvaient comprendre ce qu’ils se disaient.  

Tout en piochant dans le plateau repas, il expliqua à Harry que les bâtisseurs du grand stade prévu pour la Coupe du Monde de Quidditch rencontraient un problème inattendu : un mage indien, un très vieux swami sorti on ne savait d’où, était apparu  au beau milieu du terrain et refusait obstinément de partir.   

Sa puissance magique était telle que rien ne pouvait le faire bouger de la pierre plate sur laquelle il s’était installé dans la position du lotus. Il faisait venir à lui d’un claquement de doigts un bol de riz et une carafe d’eau par jour. Il ne dormait pas, il n’avait pas de besoins naturels et particularité suprême, il parlait une langue incompréhensible.  

C’était vraiment très étrange de voir cet homme seul, presque nu, le visage parcouru  de rides profondes, les bras et les jambes squelettiques, les cheveux couverts d’un gros turban vert, assis au  milieu de ce vaste terrain sec, sans herbe, sans arbre, parsemé de centaines de pierres plates.  

«  On dirait un paysage lunaire, expliquait Karjen. Personne n’y vient jamais. Nous avons demandé aux. tribus aborigènes si la construction du stade les dérangeait. Ils ont répondu par la négative. Aucun de leurs mystérieux chemins ne passe par là, ce n’est pas un lieu sacré et on n’y trouve aucune plante, aucune pierre, aucun animal remarquables. Enfin si, et c’est là que nous avons besoin de vous, Monsieur Potter.  

-- Acromantules ?  Bombyx mutants ? Veracrasses ? Fourmis géantes ? » dit Harry avec un sourire et un soupir résigné.

On lui avait déjà demandé tant de choses extravagantes qu’il ne s’étonnait plus de rien. Enfin, de là à le faire venir d’urgence en Australie … Ce devait être sérieux …   

Karjen se mit à rire. Il ne connaissait Harry Potter que de réputation : attrapeur vedette de Quidditch et accessoirement, ancien vainqueur d’un sinistre mage noir, mais ça, c’était plus lointain. Il découvrait un jeune homme plaisant, pas du tout imbu de sa célébrité comme il l’avait craint. Il reprit plus sérieusement :  

« Non, il s’agit de serpents. Dès qu’on approche du terrain, des centaines de taïpans du désert sortent de sous les pierres. C’est l’une des espèces les plus venimeuses du monde, leur morsure est mortelle. D’habitude le sortilège « Expecta Serpensortis » les fait partir mais là, c’est impossible. Le plus étrange, c’est qu’ils n’attaquent personne. Dès qu’on s’éloigne, ils disparaissent tous sous les pierres. L’un de nos sorciers les plus âgés a découvert que le mage leur parlait et qu’il utilisait le Fourchelangue. Il dit aussi que ses yeux sont étranges et que, quand il les fixe, il a l’impression qu’on parle dans sa tête. Il semble que le mage attende quelqu’un … »  

Harry comprit aussitôt pourquoi on l’avait fait venir. Depuis la disparition de Lord Voldemort, il était le dernier, enfin il le croyait, à parler la langue des serpents. Ainsi, il y en avait d’autres. Tant mieux, cette faculté ne se perdrait pas avec lui. Jusqu’ici, Rosalba n’avait  pas manifesté de prédispositions pour ce don..  

Il discuta encore un peu avec Karjen. C’était un agréable compagnon de voyage. Puis ils dormirent le plus qu’ils pouvaient en pensant au décalage horaire et finalement, ils arrivèrent sans encombres dans le quartier sorcier de Sydney. C’était une petite enclave avec quelques magasins d’articles magiques, une banque affiliée à Gringott et les services administratifs. La plupart des familles sorcières habitaient un quartier réservé dans les faubourgs de la ville. Un sortilège Repousse Moldus suffisait à le protéger.  

Le ministre australien de la Magie et le responsable du Départements des Sports et Jeux magiques se précipitèrent vers Harry dès son arrivée. L’heure était grave. Les matériaux magiques de construction du stade commençaient à arriver et on ne savait où les stocker. Les ouvriers sorciers recrutés commençaient à murmurer que le terrain choisi était maudit. Ils parlaient de se faire embaucher ailleurs.  

Enfin c’était la pagaille complète et Harry dut transplaner jusqu’au désert de pierres à peine une heure après son arrivée. Ce qu’il vit le laissa perplexe. Les quatre sorciers qui l’avaient accompagné restèrent prudemment en arrière. Harry s’avança tout seul vers le mage assis sur sa pierre. Aussitôt, des centaines de serpents apparurent.  Il s’arrêta pour les observer et siffla en Fourchelangue :  

« Je viens en ami. »  

En fait, il émit juste deux sons qui devaient signifier « venir » et « ami ». Harry ne s’était jamais demandé comment il parvenait à se faire comprendre des serpents. C’était implanté dans sa tête depuis que Voldemort avait essayé de le tuer.   

Il savait cependant que c’était une langue simple, formée de « mots », de sifflements émis à la suite les uns des autres et signifiant quelque chose pour les reptiles. Il « pensait » ce qu’il voulait dire et les sifflements sortaient tout seuls de sa bouche. De même, il « entendait » les serpents siffler et son cerveau traduisait en phrases normales.  

Le résultat de son intervention le stupéfia. Presque tous les serpents disparurent en fumée. Ce n’était qu’une illusion projetée autour de lui par le vieux sorcier qui montrait ainsi  sa puissance et éloignait les importuns. Il ne resta que cinq reptiles qui dressèrent la tête. L’un d’eux se tenait aux pieds du mage, si près qu’il aurait pu le mordre en un centième de seconde. Mais il ne bougeait pas et sa langue fourchue sortait de sa bouche par à-coups.  

Il y eut un sifflement  que Harry traduisit mentalement par « tranquille », les véritables serpents se glissèrent sous les pierres et disparurent à leur tour. Puis le vieil homme fit signe au jeune sorcier de s’approcher. Harry s’avança et salua, les mains jointes à la hauteur de son visage.   

Le mage inclina la tête puis ils prononça quelques mots incompréhensibles, des voyelles dures dites d’une voix rauque. En même temps, une phrase en anglais s’imprima dans le cerveau de Harry qui comprit aussitôt que le vieux sorcier était legilimens.   

«  Qui es-tu ? Tu es bien trop jeune pour être celui que j’attends. »  

-- Mon nom est Harry Potter. Qui êtes-vous ? Et qui attendiez-vous ? » dit  le jeune sorcier d’une voix normale.   

Le mage le comprit car il répondit de son étrange voix et son jeune vis-à-vis eut une révélation. Le vieil homme ne parlait pas un langage inconnu, il avait seulement une malformation de la gorge qui l’empêchait de prononcer les consonnes.   

C’était pour cette raison que les sorciers australiens qui avaient essayé de communiquer avec lui ne l’avaient pas compris et comme ils étaient nombreux, il était difficile de « parler » dans leur tête. Mais avec Harry qui était seul, le mage utilisait la légilimencie en même temps que les sons.  

« Les autres m’appellent Sri Araun Haralamane.  J’attendais un ancien ami, Tom Jedusor. Es-tu de sa descendance ? Cela expliquerait le fait que tu parles Fourchelangue. »  

Harry resta bouche bée pendant plusieurs secondes puis sentant ses jambes se dérober sous lui, il s’assit en tailleur en face de l’étrange mage, un homme qui avait connu Lord Voldemort de son vivant. Mais quand et où ?  

«  Tom Jedusor ? dit-il d’une voix tremblante. Il est mort il y a  plus de treize ans. Où l’avez-vous connu ?  

-- Je l’ai rencontré en Inde dans sa jeunesse. Nous avons perfectionné ensemble notre connaissance du Fourchelangue. C’était un grand legilimens. Un occlumens aussi. Il était assez secret. De quoi est-il mort ? 

Harry ne sut que répondre. L’image du duel se forma dans sa tête et il eut un violent tressaillement. C’était le dernier souvenir qu’il avait de la bataille. Le moment horrible où il avait cru que tout était perdu avant de tomber dans le coma.   

Lord Voldemort était son adversaire dans le combat à mort qui les opposait et il avait prononcé l’Avada Kedavra  L’Expelliarmus que Harry  avait lancé au même moment n’était pas mortel mais les deux sorts avaient réagi l’un en face de l’autre. Comment ?  Personne n’en savait rien.   

Harry revoyait une sorte d’explosion aveuglante. Puis l’Avada s’était retourné contre  Voldemort et l’avait tué. Tom Jedusor était mort, lui était gravement blessé et la prophétie s’était accomplie.

Le jeune homme serra les dents, les paroles refusaient de franchir ses lèvres. Mais le vieux sorcier avait lu la réponse à sa question dans sa tête. Il ne manifesta pourtant aucune contrariété.  

«  C’était écrit, reprit-il. Tom Jedusor avait deux voies possibles devant lui. Il a choisi la mauvaise. Tu n’es donc pas de sa lignée. Pourquoi es-tu là ? »  

Harry reprit difficilement sa respiration. Il s’était attendu à tout mais pas à cette résurgence de son passé. Il avait fait un voyage qui l’avait mené de l’autre côté de la terre et il y retrouvait un sombre épisode de sa jeunesse. Il se secoua et, pensant aux quatre sorciers qui l’attendaient plus loin, il reprit :  

« Ce lieu avait été choisi pour y construire un grand stade de Quidditch. Pourquoi vous y opposez-vous ?   

-- Je ne m’y oppose pas. Ces sorciers sont stupides, ajouta-t-il en désignant les quatre silhouettes lointaines. Il faut seulement attendre encore quelques jours. Les femelles taïpans ont pondu leurs œufs sous ces pierres et l’éclosion est proche. Dès que les jeunes seront nés, nous partirons, les serpents et moi. Va leur parler puis reviens. Je dois maintenant me reposer. »  

Le vieil homme ferma les yeux. Harry, encore sous le choc de la révélation, se leva et se dirigea vers ceux qui l’attendaient avec impatience. Il leur rapporta les paroles du  mage et ce fut le soulagement général. Mais il n’évoqua pas  la révélation qui venait de lui être faite.   

Quand il revint près du vieil homme, il vit  qu’un abri formé d’une toile épaisse soutenue par deux piquets de bois l’attendait. Une couverture aux rayures vives était étendue sur le sol. Sans penser un seul instant aux serpents qui nichaient tout près, il s’allongea, ferma les yeux et plongea dans un profond sommeil.  

                                                  OoOoOoOoOoO  

Il resta dans le désert pendant sept jours, se nourrissant de riz et se contentant d’une carafe d’eau comme le vieux sorcier. Il ne ressentait ni la faim, ni la soif, ni la chaleur. ni aucun autre besoin naturel. C’était étrange, on aurait dit que l’espace-temps était entre parenthèses.

  Il parlait avec le vieil homme et aussi avec les cinq serpents. Il se reposait plusieurs fois par jour car la légilimencie était épuisante et leurs conversations ne duraient jamais très longtemps.   

Sri Araun évoqua sa jeunesse, les difficultés qu’il avait rencontrées à cause de son défaut de langage, son début d’apprentissage de la langue des signes dans une école pour sourds-muets, puis sa découverte de la légilimencie.  

« Ce don s’est manifesté à ma puberté. Je devenais un homme et un sorcier en même temps. Heureusement en Inde, la magie est une chose naturelle. Mes parents m’ont conduit dans un ashram et j’ai tout appris avec un Maître. C’est lui qui s’est aperçu que si je ne pouvais communiquer avec les humains autrement que par la pensée, je parlais aux serpents.   

 Ils étaient nombreux dans le temple. Un jour, un couple de mambas noirs est arrivé, ce sont des serpents très dangereux, ils faisaient peur à tout le monde et je leur ai demandé de partir en sifflant. Je ne savais pas que c’était du Fourchelangue.  

 Mon Maître était surpris. C’est un don très rare, disait-il. Il a fait des recherches à partir de mon horoscope et il a trouvé que j’étais né à une date de notre calendrier qui favorisait ce don. Mais pour qu’il se révèle, il faut certaines circonstances, un  danger soudain ou un grand désir d’apprendre. 

 Ou bien comme Tom Jedusor, il faut avoir un ancêtre ayant déjà ce don. Il parlait d’un très puissant sorcier nommé Salazar Serpentard. Ainsi, en voulant te tuer, il t’a marqué au front et t’a transmis certains de ses pouvoirs ? Quand es-tu né ? En juillet ? Non, cela ne correspond pas à la bonne date … »  

Ils avaient mis un jour entier pour échanger ces informations. Le vieil homme « parlait », s’interrompait, se reposait et reprenait la conversation exactement où elle s’était arrêtée. Harry lui avait demandé pourquoi il prononçait les voyelles en même temps qu’il exerçait sa légilimencie. Le vieux mage lui avait répondu en souriant :  

« Les pensées vont tellement plus vite que les paroles ! Mon interlocuteur n’aurait pas le temps de me comprendre. Donc, je parle et je pense à la même vitesse. C’est plus simple.»  

Un autre jour, le jeune sorcier avait raconté son enfance et son adolescence malheureuses et le combat sans merci qu’il avait dû mener contre Tom Jedusor qui se faisait appeler Lord Voldemort.   

« Il avait divisé son âme en sept parties, sept Horcrux, espérant ainsi être immortel. Mes amis et moi, nous les avons recherchés pour les détruire. L’un d’eux était caché dans  son serpent, Nagini. D’ailleurs Voldemort avait une tête de serpent lorsqu’il a repris une forme humaine. Son nez et ses yeux n’étaient pas humains … »  

Harry s’apercevait qu’il pouvait évoquer ces années noires sans ressentir des bouffées d’amertume comme autrefois. Parler avec le vieux mage, qui l’écoutait avec bienveillance, soulageait son cœur et son âme de toute la rancœur accumulée pendant sa douloureuse jeunesse. Il n’avait plus qu’un désir, être heureux avec sa fille … et Draco.  

« Qui est cette enfant dont l’image ne te quitte pas ? Et qui est cet homme qui habite ton cœur ? demanda un matin le vieil homme.

La fin du séjour de Harry dans le désert approchait, les œufs de l’une des femelles taïpans étaient en train d’éclore.  Harry rougit un peu mais il ne pouvait rien cacher au mage legilimens. D’ailleurs, il n’y avait aucune honte à avoir : son amour pour Draco était sincère et partagé.  

« L’homme est la personne que j’aime depuis très longtemps. Et l’enfant est ma fille, Rosalba. Elle a 11 ans depuis décembre dernier. Sa mère est morte. »  

Le vieux mage médita un moment. Pourtant il ne s’était pas assoupi comme les autres fois. Il regardait Harry en ayant l’air de peser le pour et le contre. Puis il se décida :  

« Quels sont exactement la date et le lieu de naissance de ta fille ? J’aimerais consulter son thème astral.  

-- Elle est née à Londres le 31 décembre 2000 à 8 heures du soir, avec presque deux semaines d’avance, dit Harry en souriant tendrement. Cette naissance était l’un de ses rares très bons souvenirs.  

Sri Araun se pencha vers Harry avec un air bizarre sur le visage. Sa voix se fit plus rauque encore et sa pensée s’imprima fortement dans la tête du jeune sorcier.  

«  Le 31 décembre, dis-tu ? Tom Jedusor est né le même jour, en 1926 et moi aussi,  si on considère votre calendrier, mais en 1921. Est-ce un signe ? »  

Il claqua des doigts et un parchemin apparut devant lui, portant une carte du ciel accompagnée de dessins et de signes étranges. Le vieil homme la contempla longuement, suivant du doigt diverses arabesques, des spirales, des lignes droites ou brisées, marmonnant ses voyelles à voix basse. Puis il se redressa et regarda Harry dans les yeux.  

« Ta fille est née dans la bonne période. Elle et tous ceux qui sont nés au même moment ont la possibilité de parler le Fourchelangue. Je ne dis pas qu’ils le feront, la plupart des gens ignorent leurs possibilités, mais ta fille le peut.  

-- Mais elle n’a jamais manifesté le moindre intérêt pour ce don, répondit Harry. Il est vrai que je n’ai parlé Fourchelangue devant elle qu’une seule fois, quand son camarade d’école … »  

Harry revit brusquement la scène sur le quai de King Cross. Jonathan, le fils de Draco … né le même jour que Rosalba … et son serpent dans un sac de toile accroché à son cou … Jonathan qui voulait parler Fourchelangue … Jonathan Malfoy,  de la Maison Serpentard …  Il se pencha vers le vieux mage et questionna avec de l’espoir dans la voix :  

« Un autre jeune sorcier, né le même jour, mais aux Etats Unis d’Amérique, pourrait-il avoir aussi le don ? Son animal de compagnie était un serpent.  

-- Oui, je le crois.  

-- Mais pourquoi ni Rosalba, ni lui n’ont réagi quand j’ai parlé devant eux avec Ssss Llliii Suizzz ?   

-- Glisser sur le sable ? C’est un beau nom pour un serpent. Tu dis qu’ils n’ont que 11 ans ? Ils sont peut-être trop jeunes. Ta fille est-elle pubère ? A cet âge, la plupart des fillettes indiennes le sont.  

-- Elle ne l’était pas à Noël dernier mais cela a peut-être changé. Sa tante Hermione m’en a vaguement parlé. Je n’ai pas fait attention. Sa mère doit lui manquer dans ces moments-là. Heureusement que sa tante et sa grand-mère sont là pour l’aider ! Je n’ai jamais voulu me remarier. J’aime les hommes … non, j’aime un homme et j’espère qu’il m’aime aussi … »  

Le vieux mage le regarda longuement, sans répondre puis il s’assoupit. Le lendemain, quand Harry se réveilla, il s’aperçut que de nombreux petits serpents grouillaient sur le sol.  

«  Tous les œufs ont éclos, dit le mage. Nous quitterons cet endroit pendant la prochaine nuit. Pour le moment, parlons en Fourchelangue pour que les jeunes s’habituent à nous. Ils n’ont pas d’oreilles externes, le sais-tu ? Ils perçoivent nos sifflements par les vibrations de l’air, par les ondes de propagation des sons.  

 Ils sentent aussi le rayonnement de chaleur provoqué par notre corps. C’est pour cela que j’ai mis autour de nous un léger sort de protection. Mais ils s’habitueront vite à notre présence. Ils cherchent déjà leur nourriture, des insectes, des vers minuscules. Les adultes capturent les petits rats du désert mais leurs proies se font rares.  

 Je vais les transporter dans un lieu plus propice. Malgré cela, plus de la moitié des jeunes ne vivra même pas une semaine. Ils ont aussi leurs prédateurs, des oiseaux en particulier. Je ne les protègerai pas. Il faut respecter la loi de la nature. Seuls les forts ou les malins survivent. »  

Le soir, quand tous les serpents se glissèrent sous les pierres, ils parlèrent une dernière fois. Harry avait une question  à poser : quelque chose l’intriguait.  

« Sri Araun, comment se fait-il que vous vous soyez trouvé là, au moment où ces serpents avaient besoin de vous ?   

-- C’est un hasard, Harry, un heureux hasard. Il était écrit que nous devions un jour nous rencontrer. Je vais retourner dans mon pays et mourir bientôt. Mais avant, j’ai voulu faire une dernière fois le tour du monde. Je l’ai fait quatre fois déjà, mais pas tout seul. Je l’ai fait avec mon ami, mon frère, mon compagnon.  

 Pendant cinquante années, nous avons vécu côte à côte, nous avons parcouru de nombreux pays, nous avons vécu dans des villes surpeuplées ou dans des déserts comme celui-ci, approfondissant toujours nos connaissances. J’appartiens à une riche famille, lui était issu d’une caste très pauvre mais c’était mon âme sœur. Nous nous sommes aimés sans jamais nous toucher. Il est mort il y a deux ans et je visite une dernière fois les lieux où nous sommes allés.   

 Dans ce désert, nous avons étudié les étoiles pendant cent nuits et j’ai parlé Fourchelangue avec les taïpans. Quand j’y suis revenu, il y a quelque temps, il régnait ici une grande confusion. Les serpents ne voulaient pas partir à cause de leurs œufs.  J’ai fait de mon mieux pour les aider. J’avais le pressentiment que c’était important. Et tu es arrivé. 

 Je suis heureux de t’avoir connu, Harry Potter. Je suis heureux que la langue des serpents ne disparaisse pas avec moi. Je suis heureux de voir une fois encore que la vie est faite de coïncidences heureuses et de rencontres inattendues. Je te dis adieu maintenant car je dois me reposer avant le voyage. Merci de m’avoir tenu compagnie. Sois heureux avec l’homme que tu aimes. Adieu, Harry Potter. »  

Le vieux mage ferma les yeux et ne bougea plus. Il avait « parlé » longtemps, presque sans s’arrêter. Il était épuisé. La nuit tomba et le jeune sorcier s’endormit. Quand il se réveilla le lendemain, il était seul. Sri Araun Haralamane et ses amis serpents avaient disparu et Harry eut l’impression de sortir d’un songe.   

Les deux premières choses qu’il fit lorsqu’il fut de retour dans le monde civilisé, ce fut d’avaler un énorme petit déjeuner à l’anglaise avec une montagne de toasts, des œufs au bacon, un pichet de thé et du jus de fruits exotiques. Il s’était aperçu qu’il mourait de faim et de soif.  Puis il prit un bon bain pour débarrasser son corps et ses cheveux de la poussière et du sable du désert. Cette semaine entre parenthèses le laissait à la fois surpris et heureux. Il avait tant appris auprès du vieux mage !   

Il tenta plusieurs fois de téléphoner à Draco mais soit la ligne était occupée, soit la sonnerie résonnait dans le vide et il ne voulait pas laisser de message écrit. Finalement, il renonça et s’apprêta à lui faire la surprise de son retour.  

Il resta en Australie quelques jours de plus. Le ministre de la Magie insista pour donner une réception en son honneur. On lui fit visiter des lieux magiques, comme Uluru, l’énorme rocher sacré des aborigènes, ou des monuments moldus, comme le célèbre opéra en forme de coquillages de Sydney .Deux semaines étaient passées quand il arriva à Londres.   

                                                     OoOoOoOoOoO  

La veille de son retour était paru dans la Gazette le dernier article concernant le sorcier du mois : Draco Malfoy. L’ancien Prince des Serpentards y parlait de son avenir, de ses projets concernant son travail et de son possible remariage.  

«  Le manoir Malfoy attend une châtelaine depuis longtemps, disait-il dans une interview exclusive. Ma mère Narcissa enchantait ces murs. Maintenant que mon fils est à Poudlard, je peux enfin penser à moi, à un prochain bonheur.  

-- Avez-vous déjà fixé votre choix ?   

-- Non, pas encore. Mais les jeunes et jolies sorcières ne manquent pas.  

-- Et qu’en est-il de cette histoire publiée par des journaux people, concernant votre possible relation avec Harry Potter, l’attrapeur de Quidditch ?  

-- C’est une rumeur infondée. Potter est juste un ami, rien de plus. » 

 

                                

 
 
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