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L'or, l'argent et le cristal.
Par haniPyanfar
Harry Potter  -  Romance/Général  -  fr
15 chapitres - Complète - Rating : T+ (16ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 7     Les chapitres     32 Reviews    
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Le début de la tempête.

 

                                              L’or, l’argent et le cristal. 

Auteur : haniPyanfar.  

Personnages : Harry et Draco sont la propriété exclusive de Madame Rowling. Je les emprunte pour la bonne cause.

  Par contre,  les nouveaux professeurs de Poudlard sont à moi. La grande guerre a fait des ravages parmi les anciens et d’autres plus chanceux sont en retraite. Un sang neuf coule dans les couloirs et dans le parc du château. Les élèves aussi sont nouveaux, forcément. On est en 2012 tout de même.  

Rating : T pour l’ensemble de la fic. Léger lemon au début du chapitre.                                                                                                             

                                                 OoOoOoOoOoO  

                                Chapitre 7 : Le début de la tempête.  

Il avait beaucoup neigé depuis le début de l’hiver. Le parc du château Malfoy était recouvert d’un épais tapis immaculé, les ifs et les sapins étaient encapuchonnés de blanc et des cristaux de glace scintillaient le long du chemin étroit déblayé par les elfes depuis la grande grille ouvragée jusqu’au perron de la maison.  

Harry admira le paysage de carte postale sous le ciel bleu azur. Il avait transplané de Londres à  l’entrée du parc. C’était la première fois qu’il venait passer un week-end chez Draco. Jusqu’à présent, ils s’étaient retrouvés en secret dans des hôtels moldus, jamais deux fois le même.  Ils craignaient tous les deux les indiscrétions de la presse.   

Il n’avait pas utilisé la Poudre de Cheminette car le Ministère pouvait surveiller les déplacements effectués de cette manière. Ce n’était pas la même chose lorsqu’il était venu l’autre fois avec les enfants : ce jour-là, il y avait une raison à sa visite. Mais un sorcier trop curieux pourrait trouver bizarre de voir le grand Harry Potter se rendre seul chez son ex ennemi fraîchement revenu au pays.  

Draco avait donc invité Harry chez lui pour le week-end et l’ancien Griffondor se demandait quelle signification donner à ce changement d’attitude. Son jeune amant voulait-il plus qu’une liaison secrète ? Ou au contraire trouvait-il que leur relation amoureuse avait assez duré et qu’il était temps de rompre ?   

Il eut la réponse à ses questions quand la porte s’ouvrit et qu’il vit Draco descendre les escaliers en courant, dévaler l’étroit chemin et se jeter dans ses bras, l’air radieux. Il soupira d’aise en serrant contre lui le corps mince de celui qu’il aimait.   

Le jeune Serpentard avait beau le combler de baisers et de caresses, Harry n’était pas tranquille. Il avait perdu trop de gens qu’il aimait et qui l’aimaient en retour et il n’était plus sûr de rien. La joie manifeste de Draco soulagea son cœur anxieux. Il décida d’oublier pour le moment les questions qu’il se posait et de profiter pleinement de ces journées de bonheur.  

D’ailleurs, Draco avait bien fait les choses. Ils dînèrent devant la cheminée du salon. Les elfes avaient préparé des plateaux de nourritures délicieuses et ne les dérangèrent pas. Ils burent du champagne dans la chambre illuminée de dizaines de bougies avant et après avoir fait l’amour et s’endormirent le sourire aux lèvres.  

Le jeune homme blond s’éveilla le premier. Sa nuit avait été remplie de rêves agréables. Il sentit près de lui un corps chaud encore endormi et le vit tressaillir et trembler. Son visage se crispait et un fin voile de sueur couvrait son front. Son compagnon devait faire un cauchemar. Il le secoua doucement  et les yeux verts s’ouvrirent  en papillonnant un peu.  

«  Draco ! cria Harry d’une voix haletante.  

-- Je suis là, lui répondit-il en caressant  ses cheveux. Ce n’est rien, juste un mauvais rêve.   

-- Non … Non, c’est autre chose. J’ai vu … J’ai senti … Draco, quelque chose nous menace.  

-- Harry ! Harry ! Rien ne peut menacer le vainqueur de Voldemort !  

-- Je ne parle pas d’une menace physique. C‘est une sorte de prémonition. Cela m’arrivait … autrefois. Je n’avais pas ressenti cela depuis très longtemps … Pardon, tu dois me trouver ridicule …  

-- Non, Harry. Au contraire. Parle, dis-moi ce que tu as rêvé. Ensemble nous y verrons plus clair.  

-- Ensemble … Justement … Nous étions ensemble … heureux … enfin je crois … Et puis il y a eu un éclair et un grand coup de tonnerre  … et un fossé nous séparait  … Tu t’éloignais de moi … sans un geste … sans un sourire … Tu me tournais le dos et tu t’en allais … Et je restais seul … encore une fois …   

-- NON ! Harry ! Je ne te laisserai pas ! Je t’ai trop attendu. Je …  je t’aime … Je ne veux pas te perdre. Pas une nouvelle fois !  Dis-moi que tu m’aimes aussi … »  

Draco serrait Harry contre lui si fort qu’il l’étouffait presque. Il continuait à murmurer des « Je t’aime » à son oreille et c’était lui maintenant qui tremblait. Le jeune sorcier brun le repoussa doucement et le regarda dans les yeux, le visage grave.  

«  Draco, je t’aime aussi, depuis longtemps, depuis ce baiser inoubliable, depuis toujours en fait, tu le sais … Mais que veux-tu de moi ?  

-- Que veux-tu dire ?  

-- Veux-tu qu’on continue à se voir en cachette ? Veux-tu plus ? Veux-tu moins ? Pour combien de temps me veux-tu ?   

-- Mais … Mais c’est une question idiote ! Je te veux près de moi ! Je veux te voir, te toucher, te sentir. Je veux te parler, rire avec toi. Je veux t’aimer …  

-- Mais veux-tu vivre avec moi ?   

-- Je  … Je ne sais pas … C’est trop tôt peut-être … Et puis il y a Jonathan, ajouta-t-il à voix basse.  

-- Oui, et il y a Rosalba. Tu as raison. N’en parlons plus. Excuse-moi d’avoir gâcher ton réveil. Ce n’est qu’un rêve après tout. J’ai déjà vu pire. Tiens, le jour se lève. Y a-t-il un plus grand bonheur que de se réveiller un dimanche matin dans le même lit que celui qu’on aime ? Ah ! ajouta-t-il en se blottissant contre Draco, j’ai froid. Réchauffe-moi et moi aussi je te réchaufferai … »  

Un bras sortit de dessous la couette. Des doigts claquèrent, le feu se mit à ronfler dans la cheminée et qui des deux commença une série de chatouilles ? ils ne le surent pas mais elle se prolongea, se transforma en assauts de caresses, en concours de baisers, en concert de gémissements, pour tout dire en séance de plaisirs intenses et partagés qui leur fit oublier l’étrange scène du réveil.   

Ils passèrent un week-end magnifique.   

                                                 OoOoOoOoOoO  

A Poudlard aussi, il avait abondamment neigé. Mais l’épaisse couche blanche avait été rapidement piétinée par de jeunes sorciers réjouis. Il y eut des cris, des rires, des courses sans fin, des mémorables batailles de boules de neige et sur le lac gelé, les élèves firent l’apprentissage d’une nouvelle matière : le patinage.

  Katrina Fath, la professeur de vol sur balais, avait introduit à l’école des sports  moldus mais avec des variantes sorcières. Ainsi, elle initiait les élèves à la course de vitesse ou de fond. Sans baguette magique, c’était simple, il fallait juste être le plus endurant ou le plus rapide.   

Avec une baguette magique, on pouvait courir sur le lac. Toutes les cinquante foulées environ, il fallait prononcer le sort :  « Petraquam ! » Si on oubliait, les pieds s’enfonçaient dans l’eau, on ralentissait et on perdait la course. Le calmar géant veillait et rattrapait au vol les malchanceux qui sombraient.   

Il y avait aussi le saut en longueur ou en hauteur. Là, pour rester en l’air le plus longtemps possible, il fallait savoir utiliser le « Levitare ! » La notion d’équilibre s’apprenait à la poutre moldue puis sur une corde raide en utilisant le sort  « Aequilibrium ! »  

Mais le seul sport collectif restait le Quidditch et les matchs inter Maisons étaient les seuls moments où Serpentards et Griffondors s’opposaient encore comme autrefois. Rosalba avait appris à voler  avec son père, elle était excellente en cette matière  mais son ambition n’était pas de devenir la plus jeune attrapeuse du siècle. Elle était trop insouciante pour cela.  

Quand le lac gela, la professeur de sports fit apparaître des patins à glace et les élèves s’exercèrent d’abord sans magie. Miss Rosa Prettygirl, la nouvelle infirmière, eut à soigner quelques entorses et foulures ainsi que des bleus et des fesses endolories, mais rien de grave.   

La baguette magique permit ensuite de faire seul ou en couple des figures étourdissantes. Le plus doué se révéla être Xavier Weasley qui fit équipe pour l’occasion avec Daria Lester, une gracieuse Pouffsouffle de deuxième année. Leurs évolutions sur glace devinrent l’attraction de ce glacial hiver.  

Le nouveau professeur de soins aux créatures magiques, Noël Dupont, était français. Il avait étudié à Beauxbâtons puis il s’était marié avec une sorcière irlandaise, Elwin Kimberlain, qui enseignait les runes anciennes. Il l’avait accompagnée à Poudlard. Il eut l’occasion, cet hiver-là, de montrer aux élèves divers animaux qui sortirent par grand froid de la Forêt Interdite.  

Deux licornes et un  licorneau  s’installèrent pour quelques jours dans l’ancien enclos du potager et ils se régalèrent des choux qui y poussaient. Plusieurs hippogriffes vinrent rôder jusqu’aux grands escaliers de l’entrée, quêtant de la nourriture.   

On vit aussi quelques marques de sombrals apparaître sur la neige, mais seuls deux élèves purent voir les noirs chevaux dragons de leurs yeux. Ils avaient été témoins d’un grave accident de voiture. Heureusement les acromantules ne se manifestèrent pas. Elles hibernaient tranquillement à l’abri de leurs gigantesques toiles.   

Graup, le géant, était parti après la mort d’Hagrid. Il avait demandé à être conduit dans l’Oural où il espérait trouver une compagne. Le Ministère de la Magie, qui n’avait jamais accepté sa venue en Angleterre malgré les services qu’il avait rendu pendant la guerre, lui avait offert le voyage de retour.  

Les centaures avaient disparu. On disait qu’ils avaient entrepris une sorte de migration à la recherche de compagnes femelles. Mais on racontait aussi qu’ils regrettaient de ne pas avoir participé à la guerre, à l’exception de Firenze, qui, par leur faute, avait été égorgé par un Mangemort. Mais on disait tant de choses …  

Il ne restait donc pas de témoins de la terrible bataille sauf les murs du château et le saule cogneur qui semblait s’être un peu assagi. Il avait pris Lancelot, le chat blanc de Rosalba, en amitié. Il le laissait grimper dans ses branches et de temps en temps, on pouvait voir une brindille caresser le félin qui ronronnait d’aise.  

Au début, l’adolescente avait eu peur pour son animal favori. Elle s’était approché très près de l’arbre et avait failli recevoir un coup sur la tête. Mais Lancelot s’était frotté contre le tronc rugueux et Rosalba avait cru entendre, à sa grande surprise, le féroce saule cogneur soupirer de contentement.  

Les trois grandes serres étaient recouvertes d’une épaisse couche de neige. Mais il faisait doux à l’intérieur. Madame Chourave, qui avait été gravement blessée pendant la guerre, avait laissé sa place à son fils Aloïs, spécialiste en plantes guérisseuses.  

Il était professeur de botanique et  travaillait en étroite collaboration avec Wilma  Draggardottir, une redoutable sorcière islandaise, nouvelle professeur de potions depuis deux ans. Comme autrefois Severus Snape, elle terrorisait les élèves mais son savoir était immense.   

Curieusement, elle avait un chouchou qui n’était autre que Jonathan Malfoy. Il faut dire que le fils de Draco avait hérité des dons en potions de son père. Il savait doser les ingrédients avec précision, il évaluait sans erreur les temps de cuisson et ses préparations étaient toujours parfaites.  

Par contre, la professeur n’aimait pas Rosalba qu’elle traitait d’évaporée. Elle lui avait interdit d’apporter sa baguette magique en classe, Elle prétendait qu’elle était maléfique alors que celle de Jonathan, au contraire, était bénéfique.   

Aussi, quand Démosthène, le hibou de Xavier, apportait à Harry des nouvelles de sa fille, il n’était pas rare d’y trouver des récriminations sur «  cette abominable Drag qui faisait que l’embêter ». L’ancien Griffondor se disait avec nostalgie que tout changeait  mais que rien ne changeait à Poudlard.  

Les jours passèrent. Janvier se termina et dès la première semaine de Février, l’ambiance changea dans les quatre Maisons de Poudlard.. L’atmosphère se fit à la fois électrique et langoureuse. La Saint Valentin approchait.  

                                                    OoOoOoOoOoO  

Cela commença chez les filles de cinquième et sixième années. On les voyait se déplacer en petits groupes et glousser quand elles rencontraient des garçons. Certaines avaient déjà des amoureux, d’autres changeaient de petit ami toutes les semaines, d’autres encore, moins jolies ou moins chanceuses, se contentaient de se moquer ou de médire.

Les garçons n’étaient pas en reste. Les plaisanteries pas toujours très fines fusaient au passage des plus jolies filles mais ceux qui étaient seuls se demandaient à qui ils allaient envoyer une carte et surtout, fallait-il y joindre les nouveaux chocolats en forme de cœur vendus chez Honeydukes ? L’école bruissait de rumeurs et de secrets chuchotés.   

Plusieurs  élèves de classe terminale avaient des amoureux attitrés. Depuis quelques années, les pensionnaires majeurs avaient droit à une chambre individuelle et ils ou elles y recevaient leurs élues ou leurs copains du moment ou de longtemps. Il y avait même chez les étudiants de septième année quelques couples officiellement fiancés. Des mariages étaient prévus dès la fin de la scolarité. La Saint Valentin était donc attendue avec impatience.  

Les plus jeunes étaient moins sensibles à l’effervescence grandissante. Bien sûr, il y avait déjà eu des coups de cœur mais cela restait plutôt fleur bleue. Xavier « adorait » sa partenaire de patinage, la jolie Daria, mais il l’embrassait juste sur la joue en rougissant un peu.  

Jonathan avait du succès et Ssss Suiz  y était pour quelque chose. Souvent, des adolescentes faisaient semblant de s’intéresser au serpent  mais c’était plutôt  le jeune garçon qui les attirait. Il était aimable avec toutes et n’en préférait aucune.  

Rosalba avait une véritable cour de prétendants et s’en moquait éperdument. Elle était rieuse, elle aimait s’amuser de tout et ne prenait rien au sérieux. C’était pour cela que la professeur de potions la traitait d’évaporée. Pourtant, sous ses dehors  insouciants, elle savait se montrer affectueuse et disponible au bon moment. Ses amis pouvaient compter sur elle.  

Elle avait fait la conquête de Valerius, le petit-fils du professeur Flitwick, qui était en troisième année à Serdaigle.. C’était un garçon de petite taille, comme son grand-père. Il ne mesurait qu’un mètre trente et ne grandirait plus beaucoup mais il était remarquablement beau.   

Il était fou de Rosalba, il lui envoyait des petits poèmes bien tournés et faisait apparaître des fleurs chaque fois qu’il passait près d’elle. L’adolescente l’aimait bien. Il était agréable et jamais envahissant. C’était son préféré et puis, être courtisée par un garçon de quatorze ans, intelligent, aimé de tous et convoité par d’autres, la flattait et l’amusait.  

Laetitia Zabini et Clarissa Finch-Fletchley la jalousaient et lui faisaient de petites vacheries en douce mais elles ne se moquaient pas ouvertement d’elle. Une fois, Rosalba s’était mise en colère contre un élève de deuxième année qui s’en prenait à un plus petit que lui et tout le monde avait pu s’apercevoir que la « gentille » Rosalba pouvait se transformer en furie.   

Elle avait écopé d’une réprimande sévère du directeur et d’une semaine de retenue car elle avait refusé de s’expliquer après avoir rossé son adversaire, mais le garçon en question gardait un souvenir cuisant de ses griffes et du sortilège de Furonculus qu’elle lui avait jeté. Rosalba Potter était une adolescente adorable mais rebelle. Comme son père et sa mère.  

Le matin de la Saint Valentin, au petit déjeuner, la fête commença. Les cartes bleues ou roses volaient dans tous les sens. Certaines filles en recevaient beaucoup, d’autres faisaient grise mine. Les fameuses boîtes de chocolats en forme de cœur, rouges avec des rubans dorés, atterrissaient devant des filles réjouies ou même devant des garçons embarrassés. La grande Salle ressemblait à une ruche bourdonnante.    

Byron McAlistair, le plus beau jeune homme de l’école, n’ouvrait même pas les multiples lettres qui lui parvenaient. Sandy Rhodes dansait de joie entre les tables parce que Kévin Sirk, le gardien de l’équipe de Quidditch de sa Maison, lui avait enfin déclaré sa flamme. Keith Mooravian et Penny Franklin s’embrassaient à pleine bouche. Des petits cœurs roses explosaient partout, des serpentins dorés s’enroulaient au cou des filles, tout le monde s’amusait avant que les cours de la journée ne commencent.   

Les hiboux apportaient encore plus de courrier que d’habitude et une petite chouette grise fit tomber «  L’écho des jeunes sorcières », un nouveau journal féminin, sur la tête de Laetitia Zabini. L’adolescente qui avait fini de lire les quatre cartes qu’elle avait reçues, le prit et poussa une exclamation que toute la table des Griffondors entendit.  

«  Rosalba ! Ton père est en première page du journal !  

-- Ce n’est pas un scoop, Laetitia. Mon père est souvent dans les journaux.  

-- Oui, mais cette fois, il n’est pas seul.  

-- Ah bon ? Il est avec une fille ?  

-- Non, il est avec un homme.  

-- Bah ! Un joueur de son équipe ou un champion étranger. Mon père est souvent invité aux réceptions du Ministère.  

-- Pas du tout ! Il est avec le père de Jonathan Malfoy.  

-- Et alors ! Ils se connaissent ! On est allé chez lui pour notre anniversaire.  

-- Ce n’est pas de ça que parle l’Echo des jeunes sorcières. Tiens, regarde. »  

Et  elle leva bien haut la première page du journal. La une était occupée par une photo, mais c’était un cliché pris avec un appareil moldu. L’image était immobile. On y voyait deux visages très proches. C’était sans conteste Harry Potter et Draco Malfoy. Ils se regardaient et se souriaient. La légende était brève, écrite en caractères gras :  

                                         « UN NOUVEAU COUPLE ? »  

Rosalba éclata de rire.

«  C’est une photo moldue, ça ne veut rien dire. On peut les truquer comme on veut. Il n’y a que les images magiques qui disent la vérité. Si tu savais combien de fois les journalistes ont essayé de piéger mon père avec des trucs pareils ! Tu es bien naïve, ma pauvre Laetitia !  

-- Attends ! Il y a un article en page trois … Ecoute : Notre photographe Hugo Simmons, qui faisait un reportage dans le Londres moldu sur le chanteur vedette du groupe « Osaka Stars », a surpris l’ancien attrapeur vedette des Chevaliers de Larquebuz alors qu’il déjeunait dans une auberge discrète avec un revenant du monde magique, Draco Malfoy. Les deux hommes semblaient très « amis ». Y aurait-il anguille sous roche entre le fils de Lucius Malfoy, l’ancien Mangemort, et le Vainqueur de Celui – Dont – On – Peut – Maintenant – Prononcer -- Le -- Nom ? Nous offrons à nos lectrices cette superbe image en cadeau pour la Saint Valentin.  

-- Les journalistes racontent n’importe quoi !  

-- Qu’est-ce qu’ils disent, les journalistes ? » fit tout à coup une voix masculine à côté de Rosalba.  

Jonathan avait entendu la voix haut perchée de Laetitia malgré le bruit qui les entourait. Le nom de son père l’avait frappé. Il saisit le journal et pâlit en voyant la photo. Le souvenir de ce qu’il avait entr’aperçu le jour des anniversaires lui revint brusquement en mémoire. Il dit d’une voix sifflante :  

«  Redis la moindre chose sur mon père et tu auras de mes nouvelles !  

-- Mais moi, je ne dis rien ! reprit Laetitia sans se démonter. C’est le journal qui …  

-- Ce n’est pas un journal, c’est un torchon », cria Jonathan en froissant les feuilles de papier et en les jetant à terre..  

Autour d’eux, les autres élèves les regardaient avec curiosité. Le jeune Serpentard était connu pour son caractère aimable. Le voir aussi en colère était surprenant. Xavier, qui avait un frère et une sœur assez turbulents, réagit au quart de tour. Il saisit Jonathan par le bras et le tira vivement hors de la Grande Salle. Rosalba les suivit.  Ils trouvèrent une classe encore vide et y entrèrent.  

«  Jonathan, calme-toi, dit Xavier. Ce n’est pas grave. Les journaux people sont à l’affût du moindre ragot. Les photographes suivent le père de Rosalba à la trace. Il ne se passe pas de mois sans qu’on lui invente une aventure quelconque. Demain personne n’y pensera plus.  

-- Alors pour vous, c’est normal que mon père soit mêlé à cette histoire ? Mon père n’est pas homo.  

-- Mais enfin, qu’est-ce que tu veux dire par là, Jonathan ? s’écria Rosalba qui commençait à s’énerver aussi. Tu as déjà dit quelque chose comme ça le jour des anniversaires. Je ne comprends pas de quoi tu parles. »  

Depuis les vacances de Noël, la jeune fille avait complètement oublié ce que l’adolescent leur avait raconté sur Jason Jones et ses accusations mauvaises. Elle était trop insouciante et n’avait pas cherché à se renseigner sur des mots qui ne signifiaient rien pour elle. Et puis son père ne lui avait rien dit à ce sujet, il avait seulement évoqué la grande guerre avec une voix si triste qu’elle ne voulait même plus y penser. Jonathan reprit d’une voix froide :  

«  Moi, je crois que j’ai compris maintenant. Etre homo, c’est quand un homme aime un autre homme comme une femme. Sur la photo, on dirait deux amoureux. Mais ce n’est pas vrai. Mon père est normal.  

-- Le mien aussi ! Je t’interdis de dire le contraire !  

-- Taisez-vous tous les deux, coupa Xavier d’une voix forte. Ne nous énervons pas à cause d’un stupide article de journal. Vos pères sont des amis, tout simplement. Calmez-vous et retournons dans la Grande Salle. Les cours vont bientôt commencer. Et puis, cette Zabini de malheur serait bien trop contente si elle vous voyait vous disputer. Allez ! Serrez-vous la main et allons finir de déjeuner. J’ai encore faim, moi ! »  

Xavier avait hérité du féroce appétit de son père. La boutade détendit l’atmosphère. Jonathan et Rosalba se sourirent avec un peu de gêne. Mais le jeune Serpentard fut tourmenté toute la journée et ce fut bien pire quelques jours plus tard.  

                                                 OoOoOoOoOoO  

Draco avait vu la photo et lu l’article. La fureur le prit. Malgré toutes leurs précautions, ils avaient été photographiés ensemble. Il ne prit pas le temps de prévenir Harry qui, il le savait, assistait au Ministère à une importante réunion à propos de la prochaine coupe du monde de Quidditch. Il saisit son téléphone et appela directement « L’écho des jeunes sorcières ». C’était la dernière chose à faire.

Il exigea qu’un démenti soit publié le lendemain en première page et menaça de porter plainte car il était interdit aux journaux sorciers de se servir de photographies moldues. Rosalba avait raison sur ce point, il était très facile de les truquer.   

Cela mit la puce à l’oreille du photographe. On ne proteste pas si fort si on n’a pas quelque chose à cacher. Il avait vendu assez cher la photo à ce nouveau journal qui voulait se faire connaître et publiait une vérité pour cent  mensonges. D’accord, il y aurait un démenti le lendemain dans « L’écho » mais  la série complète des clichés paraîtrait  ailleurs, plus tard.   

Il contacta d’autres journaux et « Sorcière Hebdo » lui ouvrit ses pages. Simona Replett, l’ancienne journaliste  était devenue  rédactrice en chef et  avait fait de ce magazine un puissant organe de presse, avec de nombreux abonnés partout dans le pays.    

Huit jours plus tard, la même grande photo  était à la une et il y en avait neuf autres à la page cinq. Elles n’étaient pas animées mais le résultat était le même que si le photographe avait utilisé un appareil magique. Elles avaient été prises en continu et sans aucun truquage possible, elles montraient distinctement Harry Potter prendre une main de Draco Malfoy entre les siennes et leurs sourires complices se répondre.   

Un article très complet accompagnait les photos. Les anciennes vies des deux ex ennemis s’y étalaient avec de nombreux détails malheureusement tous exacts et incontestables. Il n’y avait plus rien à faire. Un scoop  croustillant allait occuper les esprits et les colonnes des journaux pendant un moment et  ça tombait bien, il n’y avait pour l’instant ni grosse catastrophe, ni rébellion, ni attentat pires que l’ordinaire.   

Cette histoire était une providence pour la presse et elle allait causer le malheur de plusieurs personnes. Mais comme disait autrefois la grande Rita Skeeter, l’idole de Simona, morte tragiquement juste après la guerre dans un attentat inexpliqué : 

« Le devoir de tout journaliste est de dire la vérité au monde entier. Et tant pis si cette vérité dérange. » 

                     .           

 
 
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