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L'or, l'argent et le cristal.
Par haniPyanfar
Harry Potter  -  Romance/Général  -  fr
15 chapitres - Complète - Rating : T+ (16ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 9     Les chapitres     32 Reviews    
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Duel et conséquences.

 

                                          L’or, l’argent et le cristal. 

Auteur : haniPyanfar  

Harry Potter et Draco Malfoy appartiennent toujours à J.K.R. … Vous savez bien? … Une dame anglaise qui a écrit sept livres connus dans le monde entier … traduits en toutes sortes de langues … des best-sellers quoi ! ! !  

Le « pégase » dont il est question dans le texte est une création de « artemis ». Elle m’a permis de l’utiliser. Elle en parle dans sa fic : « Re découverte au clair de lune. »  Allez lire si vous ne connaissez pas. Un Drarry poétique et superbe.  

                                                  OoOoOoOoOoO  

                                     Chapitre 9 : Duel et conséquences.  

Rosalba et son père avaient transplané directement sur le toit en terrasse de leur maison, elle aussi située dans la banlieue moldue de Londres, mais dans un autre quartier que celle des Weasley. C’était une bâtisse claire et moderne, sans étage, aux larges baies vitrées donnant par devant sur une pelouse descendant en pente douce vers la rue et sur les côtés et à l’arrière, sur un jardin anglais parfaitement entretenu.

Bien entendu, cette demeure était enchantée. Les voisins moldus la trouvait très ordinaire car le sortilège de Mutamnésie transformait tout ce qu’ils voyaient de magique en souvenirs moldus.   

Ainsi, Harry avait embauché un couple d’elfes de maison pour s’occuper du ménage, de la cuisine et du jardin et aux yeux des gens du quartier, c’étaient juste des employés d’un certain âge, travailleurs, efficaces et très dévoués à leur patron. Le seul reproche qu’on pouvait leur faire, c’était d’être peu bavards.

Si la cheminée fumait parfois même l’été, c’était par pure fantaisie du propriétaire, un beau jeune homme qu’on voyait souvent accompagné de sa charmante fille. Sa femme était morte quelques années auparavant.   

Il avait parfois des invités qu’on ne voyait ni arriver ni repartir, mais chacun voyage comme il veut, n’est-il pas ? En fait, le toit en terrasse était une parfaite aire de transplanage et la cheminée était reliée au réseau magique des Cheminettes.

Cela n’empêchait pas Harry d’avoir une belle voiture de sport qu’il conduisait par plaisir quand il avait besoin de se détendre, après la saison des grands matchs de Quidditch. Il voulait profiter de la vie après la guerre et, pour oublier son enfance miséreuse chez les Dursley, il s’était entouré de belles choses.  

Il avait fait construire cette maison où entraient l’air et la lumière. Avec Ginny, il avait choisi de beaux meubles modernes et il avait fait installer le meilleur de la technologie moldue : télévision, home cinéma, chaîne stéréo et depuis peu un ordinateur relié au réseau Internet magique.

Il faisait toujours bon grâce au chauffage par le sol et à la climatisation et les appareils ménagers nombreux faisaient le bonheur des deux elfes libres, Jessy et Domy. Ginny se plaisait beaucoup dans cette maison mais quand elle avait commencé à faire ses crises de jalousie, elle se plaignait d’y être trop seule.   

Rosalba, elle, s’y sentait bien, à l’abri du monde extérieur. C’était son nid, son cocon, son refuge. Elle adorait sa chambre claire, toujours un peu en désordre, remplie de tous ses souvenirs. Aussi, quand elle arriva  chez elle après cette terrible journée où elle avait perdu tant de choses, elle se dit  qu’enfin, elle allait pouvoir se reposer, retrouver son espace vital calme et tranquille et faire le point sur ce qui s’était passé.

Mais Harry, lui, était tourmenté. Pourquoi y avait-il eu un dangereux duel entre Rosalba et le fils de Draco ? Que s’était-il passé ? La directrice de la Maison Griffondor, Prudence Shelton, lui avait parlé des baguettes d’aubépine. Elle semblait lui reprocher d’avoir confié à une enfant une baguette potentiellement dangereuse. Enfin, il allait parler avec sa fille et il en aurait le cœur net.   

Il comprit cependant qu’il ne fallait rien brusquer. Il connaissait le caractère de Rosalba, il la savait  mûre sur certains points et encore enfantine pour d’autres . Aussi attendit-il le calme du soir pour aborder le sujet. Jessy avait apporté au salon un plateau avec un verre de  whisky pur feu pour lui et une tasse de tilleul menthe pour l’adolescente.

Le feu brûlait dans la cheminée avec un crépitement léger, la lumière était atténuée. Tout était tranquille. Rosalba s’était assise au bord de son fauteuil favori, en face de son père. Elle garda un moment les yeux baissés puis voyant qu’il attendait qu’elle parle, elle jeta tout à trac :  

« C’est de sa faute ! C’est lui qui a commencé ! Il t’a … insulté ! Il a dit que tu étais un salaud et que tu voulait faire du mal à son père ! Il t’a traité de tous les noms ! Il criait ! Je n’ai même pas compris tout ce qu’il disait ! Et tout ça à cause de cette photo moldue ridicule dans Sorcière Hebdo ! Mais enfin, qu’est-ce qu’il y a entre son père et toi ? Vous vous entendez bien, non ? Je n’y comprends rien … Papa … Qu’est-ce qui se passe ? »

Sa voix tremblait maintenant. Elle se leva et se jeta au cou de Harry en pleurant. Il la serra contre lui, caressant ses cheveux, murmurant des petits mots tendres à son oreille, attendant qu’elle se calme. Mais déjà son cœur cognait à grands coups dans sa poitrine. Draco … Qu’est-ce qui se passait avec Draco … avec le père de Jonathan …  

OoOoOoOoOoO

Au château Malfoy, la discussion avait commencée dès que Jonathan et son père avaient pénétré dans le hall d’entrée. L’adolescent, rouge de colère et en même temps rongé par le chagrin, avait  crié :  

« C’est de sa faute à elle ! C’est à cause d’elle que mon serpent est mort ! A cause de son père ! Harry Potter ! Il nous hait, n’est-ce pas ? J’ai lu l’article de Sorcière Hebdo ! Je comprends pourquoi toi et grand-père, vous êtes partis en Amérique et pourquoi vous avez changé de nom . Et maintenant que tu es revenu en Angleterre, il veut se venger de toi ! Pourquoi tu ne m’as rien dit ? Je les aurais évités, elle et son cousin … J’aurais choisi d’autres amis, dans ma Maison, chez les Serpentards … Père … Mon serpent … Je l’aimais tant … Et il m’aimait aussi … Papa … »  

Draco l’avait écouté sans pouvoir l’interrompre, sans faire un geste. Mais quand il avait vu les larmes couler tout à coup sur les joues de Jonathan, il l’avait pris dans ses bras, le serrant contre lui, sans dire cette fois qu’un Malfoy ne pleurait pas, en murmurant au contraire des petits mots de consolation et en caressant ses cheveux.

Les accusations dites pêle-mêle, les phrases décousues étaient autant de coups de poignard qui l’atteignaient en plein cœur … Harry …Qu’est-ce que Harry avait à voir avec le duel … Qu’est-ce que ce sale journal avait encore inventé ? Quels ragots avait-il sortis des oubliettes pour  vendre encore plus ses pages remplies d’insanités ?  

Il était bien dommage que la loi sur la liberté de la presse, votée après la Grande Guerre, interdise aux sorciers de jeter des sortilèges sur les journaux ou sur les journalistes. Il aurait bien tordu le cou de Simona Replett, une ancienne Serpentarde qui plus est ! Mais toute atteinte à cette loi était punie d’un séjour à Azkaban !

Pour en avoir le cœur net, Draco envoya un de ses elfes acheter le journal à Pré au Lard. La série de photos le fit pâlir. Mais Jonathan avait parlé en premier de l’article. Il allait lui falloir du temps et de la patience pour tout lui expliquer et démêler le faux du vrai.   

OoOoOoOoOoO

Le nom de Sorcière Hebdo avait amené un rictus de mépris sur les lèvres de Harry. Mais les journalistes people, et particulièrement Simona Replett, avaient raconté sur lui tant de bobards que personne ne les croyait plus.   

On l’avait fiancé au moins vingt fois avec de jolies filles qu’il n’avait souvent croisées qu’une seule fois. On avait même annoncé son mariage secret avec Barbra Sutherland, la poursuiveuse des Alaouettes du Canada.

Il avait eu tant d’accidents divers qu’il aurait dû mourir  cent fois. On avait même annoncé son enlèvement par des pirates, son naufrage et son échouage sur une île déserte la seule fois où il était parti en croisière sur un bateau moldu.

Personne n’était dupe et pourtant, les sorciers et les sorcières s’arrachaient ce maudit journal dès qu’il publiait un article sur lui. On lui faisait mener une existence de roman alors qu’au contraire, il essayait de vivre comme le commun des mortels.  

Pourtant, jamais Sorcière Hebdo n’avait évoqué une relation quelconque entre lui et un autre homme. Et il avait fallu que la première fois, ce soit avec cette photo de Draco et de lui. Quand Rosalba en avait parlé, il avait envoyé Domy acheter un exemplaire au Chaudron Baveur.

L’adolescente n’avait pas paru choquée par la série de photos. Harry se demandait ce qu’elle connaissait des relations entre les adultes. Sa grand-mère Molly ou Hermione lui avaient sûrement expliqué certaines choses. Il eut l’occasion d’en parler sérieusement avec elle le lendemain soir.  

Il avait passé une grande partie de la journée au Ministère de la Magie. Il y avait un problème dans l’organisation de la prochaine Coupe du Monde de Quidditch. Pendant ce temps, Rosalba avait commencé ses devoirs, surveillée par Jessy qui l’adorait. Le soir, ils s’étaient assis côte à côte sur des coussins, devant la cheminée. Ils savouraient une crème glacée préparée par Domy.

 Rosalba récriminait. Elle n’avait plus de baguette et faisait ses punitions sans utiliser la magie. Elle ne pouvait pas corriger ses fautes, éliminer une tache d’encre, trouver rapidement la réponse à une question à l’aide d’un simple sort appris en classe d’enchantements. Elle perdait beaucoup de temps et n’était pas satisfaite du résultat de ses efforts.  

« Je travaille comme une Moldue, disait-elle. C’est comme si j’étais encore dans la classe de tante Hermione. Regarde, papa. Il y a des ratures partout sur mes parchemins. Drag ne va pas être contente de mon devoir de potions. On ira quand chez Ollivander pour m’acheter une nouvelle baguette ?

-- Demain après-midi, je pense. Cette fois, c’est moi qui t’accompagnerai. Tu trouveras certainement une baguette qui te conviendra mieux que la première. Je n’arrive pas à croire que tu te sois battue en duel. Répète-moi ce que Jonathan t’a dit et qui t’a mise si fort en colère ? »  

Rosalba rougit. La veille au soir, dans son lit, elle avait plusieurs fois repassé la scène dans sa tête. Des mots la mettait mal à l’aise. Elle ne les comprenait pas. Elle posa sa coupe de glace vide, elle se tourna vers Harry et répondit par une autre question.

« Papa, qu’est-ce que ça veut dire homo ? Homme, je comprends. Tante Hermione nous a fait des cours d’éducation sexuelle avant mon entrée à Poudlard. Je connais la différence entre les filles et les garçons. Je sais ce qui se passe quand un homme et une femme se marient et qu’ils veulent avoir des enfants.  Mais homo, qu’est-ce que c’est ? »  

Le moment était venu. Harry la regarda dans les yeux et dit avec douceur :

 «  C’est le mot qu’a employé Jonathan quand il a vu la photo de Draco et moi, n’est-ce pas ? Ce n’est pas une insulte. On dit qu’un homme est homo quand il aime un autre homme.  

-- Mais … mais d’habitude, les hommes aiment les femmes ! Toi, tu aimais maman, non ? Tu l’aimais d’amour, c’est pour ça que vous vous êtes mariés … Un homme qui aime un autre homme … Ah ! Tu veux dire quand deux hommes sont amis, comme toi et oncle Ron ? Alors, tu peux aussi être ami avec le père de Jonathan. Il n’y a rien de mal à ça. »

Harry laissait sa fille réfléchir tout haut, elle était sur la bonne voie, il fallait lui laisser du temps. Il reprit :  

« C’est plus que de l’amitié, Rose. C’est aussi de l’amour. »

L’adolescente savait que quand son père l’appelait Rose, c’est que c’était important. De l’amour … Entre deux hommes … Cependant, elle ne réagit pas du tout comme Harry le pensait. Elle ne vit pas les implications physiques de cette relation. Elle ne connaissait qu’une sorte d’amour, celle qui menait au mariage. Ce fut donc d’une voix un peu tremblante qu’elle demanda :  

«  Tu veux dire que le père de Jonathan va venir habiter avec nous ? Comme si vous étiez mariés ? Ils s’installeront ici tous les deux ? Mais ils vont dormir où ? Est-ce que je garderai ma chambre pour moi toute seule ? Et si Jonathan est encore fâché et qu’on recommence à se battre  … Papa … Je ne crois pas que ce soit une bonne idée … »

Et tout à coup, Harry éclata de rire. Sa fille trouvait normal qu’un homme en aime un autre ! La seule chose qui la gênait, c’était le fait d’habiter ensemble ! Elle le regardait rire avec des yeux ronds. Merlin ! C’était encore une enfant, elle découvrirait bien assez tôt certains aspects de la vie. Il riait encore quand il répondit :  

«  Mais non, voyons ! Il n’est pas question que les Malfoy viennent s’installer ici ! Ils ont déjà un château rien que pour eux ! Je voulais simplement que tu ne sois pas surprise si tu voyais d’autres photos de Draco et de moi ensemble ou si un article parlait d’une relation amoureuse entre nous, c’est tout. Sauf que pour une fois, ce sera vrai. Es-tu fâchée ?

-- Fâchée ? Mais pourquoi ? Si ça te rend heureux, je suis heureuse aussi. Tu as bien mérité un peu de bonheur. Et puis, tu seras moins seul puisque maintenant je suis à Poudlard. Non, ça ne me gêne pas du tout que tu aimes Draco Malfoy. D’ailleurs, il est très beau. Laetitia Zabini dit qu’elle en est amoureuse et que son père le connaissait quand il était à Poudlard … »  

Rosalba parlait, parlait, et Harry se détendait.  Bien sûr, tout n’avait pas été dit, il reprendrait cette conversation avec sa fille plus tard, quand elle aurait encore évolué. Il avait trop souffert des mensonges pour raconter n’importe quoi à Rosalba. Et il aimait trop Draco pour nier cet attachement, surtout si les journaux people se mettaient de la partie.

Il fallait maintenant régler cette histoire avec Jonathan. Il espérait que Draco avait pu avoir une discussion positive avec son fils. Les enfants sont bien plus tolérants que ne le croient leurs parents. Il se dit que cette histoire de duel était peut-être une bonne chose. Sa déception n’en fut que plus cruelle quelque temps après..  

OoOoOoOoOoO

Le lundi, Jonathan avait passé sa journée à faire ses devoirs. Sa baguette d’aubépine étant détruite, il avait repris l’autre, la première que Ollivander lui avait vendue.. Elle était en if et son cœur était un crin de pégase, un cheval ailé devenu très rare. Aux dires du fabriquant de baguettes, il n’en existait plus qu’un troupeau dans les montagnes de Macédoine.  

Curieusement, maintenant que la baguette d’aubépine avait disparu, l’ancienne fonctionnait à merveille. Rosalba lui avait dit au début de l’année qu’il n’avait pas assez confiance en elle. Rosalba … Pourquoi pensait-il à cette fille, cause de tous ses malheurs, de la mort de Ssss Suiz surtout …

Pourtant, maintenant, il admettait qu’il avait des torts. Elle n’était pas responsable de ce que faisait son père. Sa colère fondait contre la jeune fille et elle grandissait contre Harry Potter.   

La veille au soir, son père lui avait bien expliqué que la haine n’existait plus entre les Maisons Griffondor et Serpentard et qu’au contraire, elles s’étaient  unies pour vaincre le terrible Lord Voldemort. Son grand-père avait été Mangemort, il n’y avait aucun doute là-dessus mais il s’était racheté à la fin de la guerre. Jonathan n’avait pas à en avoir honte. Et le nom des Black qu’ils avaient porté en Amérique valait bien celui des Malfoy.

 Jonathan avait admis tout cela mais il y avait autre chose … Ce soir-là, il eut du mal à trouver le sommeil. Il décida qu’il parlerait des photos le lendemain avec son père …  

Draco avait été absent toute la journée. Il n’était pas prévu dans son planning que son fils soit exclu de Poudlard pendant trois jours. D’importantes réunions de travail se tenaient dans le salon  discret d’un grand hôtel de Londres.

Les représentants américains de Lancaster et Spencer étaient arrivés. La nouvelle ligne de vêtements griffée « Dray Black » devait sortir au prochain automne. Les concepteurs et les stylistes travaillaient dessus depuis plus d’un an. Tout le staff était là. On ne pouvait prendre aucun retard.   

Jonathan ne revit donc son père que le soir au dîner. Draco était épuisé par une journée de discussions non stop. Lorsque, après le repas, son fils se mit à lui poser des questions, il n’y fit pas assez attention. Il ne réagit que quand le nom de Harry arriva dans la conversation.

« … Mais dis-moi, père, pourquoi sur ces photos Harry Potter te tient-il par la main ? »  

Encore préoccupé par certains détails des discussions de l’après-midi, il répondit distraitement :

« Il ne me tient pas par la main, nous parlions de … »  

Il retint à grand peine la phrase qu’il allait dire : « nous parlions de notre prochain rendez-vous dans une auberge d’Ecosse … » Sans trop bafouiller, il inventa un mensonge sur le champ.

« Je lui avais demandé … s’il acceptait de poser pour les photographes de mode avec des vêtements portant ma marque, ça le faisait rire. Il disait qu’il n’avait pas besoin de ça pour être connu et que d’autres jeunes hommes beaucoup plus beaux que lui …  

-- Alors il ne te faisait pas des avances ? coupa Jonathan.

-- Des avances ? De quoi veux-tu parler ? reprit Draco tout en sentant un frisson glacé courir le long de son dos.   

-- Je me disais que Harry Potter était peut-être homo. Il ne s’est pas remarié après la mort de sa femme.

-- Mais je ne me suis pas remarié non plus !  

-- Oui, mais toi, tu es normal, tu n’es pas homo. »

Et tout à coup, le jeune garçon revit « l’autre », il entendit de nouveau sa voix mauvaise « Ton père est un monstre, il est gay, il est homo, il est pédé … » Il se mit à crier, les mains crispées aux accoudoirs de son fauteuil :  

« Dis-le moi, papa ! Dis-le moi que tu n’es pas pédé. Je ne le supporterais pas. Dis-moi que Jason Jones n’a pas raison, qu’il m’a menti … …

-- TAIS-TOI , JONATHAN ! »  

La voix avait claqué comme un fouet. Ils se regardaient, aussi pâles l’un que l’autre. Draco reprit tout aussi froidement :

« Tes paroles sont inadmissibles. Monte dans ta chambre. Immédiatement. Je t’attends demain matin au petit déjeuner avec des excuses. »  

Jonathan se leva brusquement et sortit sans répliquer. Mais pour tous les deux, la nuit promettait d’être longue et difficile. Le jeune garçon se tourna et se retourna dans son lit. Il avait la gorge serrée , ses yeux picotaient mais les larmes qui auraient pu soulager sa peine ne parvenaient pas à couler. Son père n’avait pas répondu à sa question.

Draco était resté assis dans son fauteuil, frappé de stupeur. Le mot employé par son fils l’avait profondément blessé. C’était un mot vulgaire, un terme de dérision. Comment Jonathan le connaissait-il ? Et surtout, que venait faire Jason Jones dans la conversation ?   

Il n’aimait pas cet homme. Il ne comprenait pas comment Mélanie, son ex femme, avait pu tomber amoureuse de lui. Il le trouvait faux. Il avait toujours l’air aimable et souriant mais Draco savait à quel point il pouvait dissimuler ses véritables sentiments.

La seule chose dont il était sûr, c’était que Jason Jones aimait Mélanie à la folie. Mais de là à persécuter son fils … Quoique leur ressemblance devait le gêner … Il était certainement soulagé par leur départ en Angleterre. Il souhaitait séparer totalement la mère et le fils.   

Il harcelait Jonathan pour qu’il ne vienne plus en vacances chez eux. Il lui avait révélé méchamment son secret avec des mots … des mots qui faisaient le plus de mal possible. La fureur monta brusquement en lui. Cet homme était un salaud, un immonde salaud. Mais il allait tout faire pour protéger son fils.

Tard dans la nuit, alors qu’il finissait un verre de whisky pur feu, il prit une décision. Jonathan ne devait en aucun cas souffrir à cause de lui. Il avait trouvé une solution. Il se demanda s’il devait prévenir Harry …

Harry … Il l’aimait tant … Chaque fois qu’ils pouvaient se retrouver, c’était un tel bonheur … Le jour où ces maudites photos avaient été prises, ils étaient si heureux … Ils avaient un peu trop bu, ils avaient beaucoup ri et ils s’étaient aimés avec passion …  

Il faillit lui téléphoner mais l’heure tardive l’en dissuada. Non, quand les enfants auraient regagné Poudlard, il le contacterait discrètement. Harry serait d’accord. Il n’y avait rien d’autre à faire. D’ailleurs, sa fille Rosalba avait peut-être réagi de la même façon que Jonathan. Un peu de patience et tout s’arrangerait … 

Rien n’était moins sûr.   

OoOoOoOoOoO

Les trois jours d’exclusion des punis se terminaient. Xavier était assez tranquille. Son père avait téléphoné longuement à son oncle Harry et tout semblait s’arranger pour Rosalba. Quand l’adolescente avait pris le téléphone, elle lui avait dit qu’elle avait une nouvelle baguette magique et qu’elle avait terminé ses devoirs de punitions. Ils avaient comparé leurs résultats et ils étaient semblables. Xavier avait l’esprit en paix.  

Rosalba était plus tourmentée. Cette histoire entre son père et Draco Malfoy était moins simple qu’il n’y paraissait. Elle n’avait pas eu l’occasion de parler de nouveau avec Harry à cœur ouvert. Ils étaient allés ensemble chez Ollivander pour acheter une nouvelle baguette. Maintenant que celle d’aubépine avait été détruite, il lui avait été facile d’en choisir une autre. Elle était en érable et son cœur était un cheveu de Velane, comme celle de sa marraine Fleur.

Et le fabriquant de baguette avait confirmé les suppositions de Draco Malfoy quant à l’histoire de la baguette au cœur d’or, d’argent et de cristal. Il avait retrouvé le vieux registre où figurait la commande, le sorcier était désigné par les lettres S.S. et la destinataire par les initiales : L.E. Cela permettait à l’enchantement accompagnant la baguette de fonctionner.   

Pour Ollivander, c’était une bonne chose que cette baguette ait été détruite. Elle s’était trop chargée de magie en attendant sa destinataire. Rosalba était très contente de la nouvelle qui avait volontiers corrigé ses fautes et effacé les taches sur ses parchemins de punitions.

Mais le soir, au lieu de rester à la maison et de discuter avec elle comme la veille, son père avait été appelé en urgence au Ministère de la Magie. Il y avait un gros problème en Australie, là où devait se construire l’énorme stade de la Coupe du Monde de Quidditch et on faisait appel à Harry Potter en personne. Rosalba ne savait pas pourquoi les corvées tombaient toujours sur son père.   

Aussi le soir, elle avait réfléchi toute seule et le problème des relations sexuelles entre deux hommes l’avait effleuré. A onze ans, elle pouvait imaginer les baisers, les caresses, la complicité de deux personnes vivant ensemble, la salle de bain qu’on partage, les repas, les sorties en voiture dans le monde moldu, les promenades sur le Chemin de Traverse, tout ce qu’elle avait connu quand sa mère était encore présente, mais son imagination s’arrêtait là.

Elle sentait qu’il y avait autre chose et elle aurait voulu en parler mais son père n’était pas là. C’était comme autrefois, quand il partait pour les tournois de Quidditch et qu’elle restait seule avec Ginny et ses crises de jalousie. Mais elle n’en voulait pas à son père. Il était célèbre, les gens avaient besoin de lui, c’était comme ça et on ne pouvait rien y faire.  

OoOoOoOoOoO

Au matin du dernier jour, Jonathan avait rejoint son père dans la salle à manger. Les yeux baissés, il avait présenté ses excuses pour ce qu’il avait dit la veille. Draco avait soupiré. Pendant qu’il  se versait une dernière tasse de café et que son fils se servait un bol de céréales, il avait dit, exactement comme s’il continuait la conversation de la veille :  

«  Non, Jonathan, je ne suis pas pédé et je t’interdis de prononcer ce mot. Maintenant, parle-moi de Jason Jones. Comment se comporte-t-il avec toi ? Te fait-il des réflexions devant ta mère ? T’a-t-il fait le moindre mal ?

-- Non, père. Devant maman, il est toujours très correct. Mais juste avant mon retour, aux vacances de Noël, il était très en colère parce que je jouais avec son fils Marty. C’est à ce moment qu’il a dit ces choses sur toi. Mais je savais bien qu’il avait tort. Tu es le meilleur des papas et je t’aime tant … Est-ce que je suis obligé d’aller en Amérique aux prochaines vacances ? J’aimerais mieux rester avec toi. On irait se promener en voiture … On jouerait au tennis comme l’année dernière … Et j’aimerais revoir les courses de chevaux … Tu m’y emmèneras encore dis, papa ?   

-- Mais tu ne veux pas aller voir ta mère ?

-- Heu … Oh ! si, bien sûr … Mais ce n’est pas aussi amusant qu’avec toi. Elle doit s’occuper de Michael et d’Elena. Elle les aime beaucoup et … je … je ne sais pas si elle m’aime encore …   

-- Ne redis jamais une chose pareille, Jonathan. Ta mère t’aime énormément et elle est fière de toi. Tu dois aller chez elle à Pâques mais est-ce que cela te ferait plaisir si ton grand-père Donald t’invitait dans son ranch ? Tu pourrais apprendre à monter à cheval et faire de belles balades ? Je peux lui téléphoner si tu veux ? »

Jonathan fit la moue et ne répondit ni oui ni non. Draco comprit que son fils se montrait possessif. Il avait peur de le perdre et il était jaloux de … de Harry bien sûr, ou de toute autre personne à qui son père s’intéresserait. L’avenir s’annonçait difficile.   

Draco pensait à ce qu’il avait prévu de faire pour arranger les choses. Le soir, il transplana avec son fils devant la grille de l’école. Il espérait secrètement rencontrer Harry … par hasard bien sûr mais le concierge qui avait succédé à Argus Rusard leur annonça que Jonathan était le dernier et qu’il était attendu  immédiatement chez le directeur.

Draco recommanda à son fils de se réconcilier avec Xavier et Rosalba. Mais l’adolescent avait été trop perturbé par les derniers évènements. En son for intérieur, il s’était promis au contraire de s’éloigner d’eux et de se rapprocher de ses camarades Serpentards. Il appréciait beaucoup Dimitrius Nott et puis, Lee et Mia, les jumeaux Wong, étaient intéressants. Il pourrait travailler avec eux en potions et en sortilèges.   

Il pourrait aussi regarder sans trop rougir Desdemone Mulligan, une deuxième année qui avait reçu au moins vingt cartes à la Saint Valentin, l’élève  la plus jolie de toute sa promotion, toutes Maisons confondues. Il lui avait semblé qu’elle le regardait parfois en souriant gentiment. Non, il ne se laisserait plus prendre au piège de l’amitié, ça faisait trop mal.

Rentré à la maison, Draco appela Harry au téléphone. Mais il eut une mauvaise surprise. Ce fut Jessy qui lui répondit. Son maître était absent et elle ne savait pas quand il rentrerait. Il laissa un message et attendit en vain une réponse. Il reçut une lettre le lendemain par hibou. Elle le laissa à la fois triste et heureux. Elle disait :  

Draco, je t’écris très vite car je suis obligé de partir cette nuit pour l’Australie. Je ne sais pas quand je serai de retour. J’espère que tout s’est bien passé avec Jonathan. Prends soin de toi et ne m’oublie pas. Je t’aime. Harry.

Le lundi suivant, la Gazette du Sorcier, le plus important et le plus sérieux journal d’Angleterre, publiait le premier d’une série de quatre articles intitulé :

Notre sorcier du mois, Draco Malfoy, sa vie, son combat, sa réussite, son avenir.

Une superbe photo s’étalait en première page : Un jeune homme beau comme un dieu, vêtu avec classe, nonchalamment assis dans un fauteuil, jambes croisées, souriait en agitant légèrement une fine main blanche. Le Prince des Serpentards était de retour.

 

     

 

    

 

 

 

              

  

   
 
 
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