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Amis de Toujours
Par Citronelle
Harry Potter  -  Romance  -  fr
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Le Temps de Jalouser

Note : Je pense que pas mal de filles pourraient se reconnaître dans ce chapitre ^^ Bonne lecture !

 

Chapitre Deux – Le Temps de Jalouser

 

Depuis maintenant un mois, Pansy portait le pendentif de Draco. Il était lourd comme l’était bien souvent son cœur ces temps-ci, mais beau et noble comme Draco, et frais contre sa peau quand elle le mettait le matin. Elle adorait l’accrocher à son cou avant de descendre déjeuner et ce bref rituel lui donnait de l’énergie, du mordant pour toute la journée. Ses compagnes de chambrée n’avaient pas manqué de lui demander qui lui avait offert cette tête de Dragon et elle s’était délectée de leur air envieux quand elle leur avait répondu que c’était celle du prince des Serpentards.

 

-       Alors ça veut dire qu’il t’aime ? Vous êtes ensemble, ça y est ?

 

Non il ne l’aimait pas, mais cela, ses camarades n’avaient pas besoin de le savoir et elle avait pris plaisir à laisser planer le doute un bout de temps. Hélas, les habitudes séductrices de Draco avaient bien vite montré à tout le monde que le miracle de Noël n’avait pas eu lieu : égal à lui-même, le beau blond continuait à briser le cœur de ses conquêtes hebdomadaires.

 

Celle du moment s’appelait Mary. Pansy la détestait. Son nom, d’abord ! A-t-on idée de s’appeler Mary quand on est la femme la moins vierge de la création ? Ensuite cette manie qu’elle avait de toucher Draco en public alors qu’il n’aimait visiblement pas ça, cette fierté à s’afficher à ses côtés alors qu’elle n’était qu’un bout de viande en voie de péremption, qu’un kleenex qu’il jetterait très bientôt. Rien n’agaçait autant Pansy qu’un kleenex usagé, surtout que ce kleenex-là était blond, élancé et plus envahissant qu’un nazi en 39.

 

-       Salut tout le monde, dit-elle en rejoignant ses amis à la table du petit déjeuner.

-       Mary…

-       Oh, salut Pansy !  Tu veux un toast ?

-       Non mais quand ce sera le cas, je te le ferai savoir, merci.

 

L’immaculée conception s’efforça d’ignorer la froideur de sa réponse et gloussa bêtement, comme si entretenir de bons rapports avec elle pouvait permettre à sa relation avec Draco de durer un peu plus.

 

-       On va au même cours de potions renforcé et on ne s’est encore jamais mis ensemble, c’est dingue cela ! On pourrait faire équipe ce matin, qu’en dis-tu ?

 

Seconde tentative. Pansy se félicitait parfois d’avoir une frange assez longue pour cacher le jeu de ses sourcils quand elle méprisait quelqu’un trop ouvertement. Toujours est-il qu’entre deux bouchées de céréales, elle caressa un instant l’idée de dire oui et de s’arranger ensuite pour lui renverser (accidentellement ou pas) de l’eau bouillante sur les mains, mais…

 

-       Non, désolée. Je sais que de façon générale, tu adores changer de partenaires mais pas moi.

 

Un grand silence accueillit sa réponse, agrémenté des sifflements admiratifs de Théodore Nott et Blaise Zabini. Le kleenex accusa le coup mais préféra pincer les lèvres que de s’engager sur le terrain glissant de la confrontation. Draco, lui, dévisagea Pansy avec une lueur amusée au fond du regard.

 

-       Tu avais une raison particulière de t’en prendre à Mary ? lui demanda-t-il plus tard sur le chemin des serres, où se déroulait leur premier cours de la journée.

-       La vierge Marie ? Ben non, pourquoi ? Je la trouve juste stupide et collante.

-       Collante peut-être mais stupide détrompe toi : elle adore la littérature allemande de la fin du seizième. Enfin, c’est ce qu’elle m’a raconté à notre premier rendez-vous, juste avant que je…

-       C’est ça, et moi je ne jure que par la physique quantique et le cinéma biélorusse, l’interrompit Pansy.

 

Savoir qu’il lui faisait des choses, passe encore, mais savoir quoi lui ruinerait définitivement le cerveau.

 

-       Je sais juste que tu n’es pas le premier à lui passer dessus et qu’elle n’est pas digne de toi, ajouta-t-elle.

-       Tu sais, lui dit Draco, parfois tu me fais penser à ma mère.

 

« C’est parce que je suis la seule à t’aimer autant qu’elle », songea la Serpentarde. La semaine d’après, Draco avait rompu et le kleenex réintégré la place qu’elle n’aurait jamais dû quitter : le bout de table, là où déjeunaient en pépiant (à moins que ce ne fût l’inverse) toutes les filles insignifiantes de leur maison. Draco ne chassait presque jamais sur les terres des autres maisons, question de principe. A ce rythme-là, il allait bientôt manquer de bétail mais ce ne serait pas elle qui s’en plaindrait. Il en avait déjà une autre en vue : une troisième année qui semblait sur le point de s’évanouir chaque fois qu’il lui adressait son sourire ravageur ou l’abordait dans un couloir. Autant dire qu’il n’en ferait qu’une bouchée et c’était d’ailleurs comme cela que Pansy la surnommait intérieurement, la bouchée. Bah, Pansy espérait au moins pour lui qu’elle aurait bon goût.  Son amour secret avait l’avantage de la rendre plus philosophe de jour en jour. Elle apprenait à se satisfaire de ce qu’il lui donnait, à faire de la frustration un sacrifice, à combattre toutes sortes de pulsions amoureuses, meurtrières, dépressives… Bref, Draco la faisait souffrir mais elle arrivait presque à se convaincre qu’elle gérait cela très bien.

 

Et puisqu’il ne savait rien de ses sentiments pour lui, ce n’était pas de sa faute, après tout. Parfois, Pansy aurait donné un rein pour pouvoir en parler à quelqu’un, n’importe qui, mais elle était bien trop fière pour cela et le temps passait, doux-amer.

 

-       Douze. C’est ma douzième et toi ?

-       Je te bats, répondit Draco à un Blaise Zabini fier comme un jeune coq. J’ai reçu quinze lettres d’amour depuis ce matin. Quoi de plus merveilleusement pathétique que la Saint-Valentin ! On échange ? Je me demande si les tiennes sont aussi mièvres que les miennes.

-       Et comment ! répondit le jeune noir en lui passant un petit tas d’enveloppes.

-       Accio lettres !

 

Les deux garçons se tournèrent vers l’auteur du sort, surpris.

 

-       Hé !

-       Confisqué ! dit Pansy en fourrant toutes les lettres dans son sac. J’ai beau être amie avec les pires goujats d’une maison qui exalte la bassesse, je me dois d’intervenir, solidarité féminine oblige.

-       Mais enfin, protesta Draco, si ces filles sont assez connes pour nous envoyer ces cartes dégoulinantes de sentiments…

 

Pansy se retourna, les yeux pleins d’éclairs.

 

-       Toute la question est de savoir si ces filles sont connes de t’aimer ou connes de te l’écrire, déclara-t-elle d’un ton glacial. Personnellement, je pencherais plutôt pour la première solution.

-       Et c’est bien pour ça que je t’estime, répondit Draco, les mains dans les poches. Ce n’est pas toi qui irais te compromettre à ce point.

 

Calme et vaguement perplexe, il ne comprenait pas son soudain accès d’indignation. Pansy elle-même ne comprenait pas pourquoi elle prenait la défense des soupirantes de Draco, elle aurait au contraire dû se réjouir du mépris qu’il leur portait. A croire qu’elle s’identifiait à toutes ces filles et n’aurait pas supporté de voir leurs déclarations tournées en ridicules.

 

-       Et ta mère ? répliqua-t-elle, piquée au vif. Tu la méprises quand elle t’envoie des colis bourrés de friandises et de mots tendres ? Je n’ai pas remarqué que tu te vantais particulièrement de ses gages d’affection, ni que tu trouvais cela pathétique.

 

Les joues pâles du prince des Serpentards se teintèrent de rouge et ses yeux de colère. Il ne supportait pas que l’on parle de sa mère en mal. Zabini laissa les deux amis se faire face, feignant de ne plus être concerné, tandis que Draco crachait durement :

 

-       Pansy, si tu as tes règles, va crier sur quelqu’un d’autre, tu seras gentille.

 

Et Pansy tourna les talons, furieuse, pressée de s’isoler quelque part et de décrocher le pendentif aliénant de son cou.

 

... to be continued !

 

Merci d'avoir lu jusque là !

 

 
 
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