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Amis de Toujours
Par Citronelle
Harry Potter  -  Romance  -  fr
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Le Temps de Comprendre

Bonne lecture !

 

Chapitre Trois - Le Temps de Comprendre

 

-       Non mais qu’est-ce qui lui prend, à celle-là ? demanda Draco une fois Pansy partie.

 

Zabini haussa les épaules.

 

-       Va comprendre ! Elle n’est pas comme les autres, c’est vrai, mais ce n’est jamais qu’une fille. Les filles ça réagit bizarrement.

-       Et puis d’abord, pourquoi elle ne s’en est prise qu’à moi, tu peux me le dire ? Toi aussi tu t’es moqué de ces lettres !

-       Je ne sais pas. Elle a toujours… Enfin je veux dire...

-       T’accouches ou t’as besoin d’une césarienne ?

 

Hésitant, Zabini finit par lâcher :

 

-       Ben, elle a toujours été très proche de toi. Elle est peut-être amoureuse, va savoir. Ne me tue pas, ajouta-t-il précipitamment devant le regard de Draco. J’ai juste dit ce que je pensais.

-       Et ben si tu penses aussi mal, tu ferais mieux de la fermer, le rabroua le blond. Pansy est juste…

 

Mais Draco ne savait pas ce qu’elle était, au juste. La jeune femme revint vers lui quelques heures plus tard, comme si de rien n’était, et Draco ne souhaita pas revenir sur l’accident de la matinée. S’il y avait bien une chose que les Serpentards détestaient par-dessus tout, c’était les excuses explicites (ils leur préféraient les non-dits, mais cela, c’était un autre problème). Par la suite, il fut surpris de la voir travailler presque tous les jours à la bibliothèque. Elle y passait désormais des heures, comme cette no-life de Granger.

 

-       Tu essayes de l’imiter ? lui demanda-t-il un soir dans la salle commune. Tu as décidé de devenir une intello de première ?

-       Pas du tout, je… je fais des recherches, çà et là.

 

Draco fronça les sourcils. Pansy avait toujours été une fille intelligente avec des notes tout à fait honorables, mais de là à faire des recherches… Il lui aurait bien demandé sur quoi mais cela ne le regardait pas.

 

-       T’es bizarre en ce moment, lui fit-il simplement remarquer, tu passes de moins en moins de temps avec nous.

-       Et ça te manque ? lui demanda Pansy.

-       Bien sûr que ça me manque, qu’est-ce que tu crois ?

 

Son amie lui adressa un petit sourire dubitatif.  

 

-       Ben je ne sais pas, avec tout le temps que tu passes à courir après les filles du château, je n’avais pas l’impression d’être une priorité pour toi.

-       Evidemment que tu en es une. T’es bête ou quoi ? Sissy…

 

Il s’assit sur l’accoudoir de son fauteuil vert sombre mais la vit garder la tête baissée, peu pressée de croiser son regard.

 

-       Ces filles ne sont qu’une façon de… Je ne sais pas, de m’évader dans une sphère où tout n’est que douceur, plaisir et légèreté, de jouer autre chose que le rôle qu’on attend de moi. J’en ai besoin, tout comme j’ai besoin de savoir que je t’ai, toi, ainsi que Blaise, Théo… et dans une certaine mesure ces braves brutes de Crabbe et Goyle. On est amis depuis l’enfance, ça ne va pas changer, si ?

-       Pas tant que je serai en vie, si c’est ça qui t’inquiète, lui répondit Pansy. Mais Draco ?

-       Oui ?

-       Si c’est ça dont tu as besoin, pourquoi ne pas fixer ton choix sur une fille, une seule, et t’y tenir ?

 

Draco poussa un long soupir. Et puis quoi encore ? Pourquoi ne pas dépenser les montagnes de Gallions qu’il recevait chaque mois en œuvres caritatives et cesser d’insulter tout le monde dans les couloirs, tant qu’elle y était ?

 

-       Je ne suis pas un ange, Pansy. Je fais ça pour m’amuser, ne va pas chercher plus loin. La seule fille dont je ne me sois encore jamais lassée, c’est toi et tu pourrais être ma sœur.

-       Et il serait fâcheux d’ajouter l’inceste à ta longue liste de travers, pas vrai ?

-       Oui en effet, sourit Draco. Et maintenant, que dirais-tu de laisser ton livre un moment et d’écouter un peu de jazz avec moi ? Je ne te remercierais jamais assez de m’avoir offert ce lecteur !

 

Sa presque sœur eut l’air ravie d’entendre cela et il ne résista pas à l’envie d’ébouriffer ses cheveux noirs lorsqu’elle se leva pour le suivre.

 

-       Hey ! protesta Pansy, tu vas voir ce que…!

 

Mais elle n’eut pas le temps de lui rendre la pareille car le prince des Serpentards bloqua son poignet en l’air, loin de ses cheveux gominés. Prisonnière de son étreinte, la brunette le regarda étrangement intensément et il fut surpris de penser que ç’eût été une position idéale pour l’embrasser, là, sans réfléchir.

 

-       Bon, et notre Serpentinade, alors ? lui demanda-t-il pour dissiper l’embryon de trouble qu’il venait de ressentir. Qu’est-ce qui est prévu ?

-       Ah, il faut que tu en parles à Zabini, c’est lui qui s’occupe de tout.

-       Zabini ?! répéta-t-il, amusé. C’est lui qui compte organiser la fête ?

-       Il dit que quitte à se charger l’alcool, autant se charger de l’ambiance et de la déco.

-       Et ben ! Ça promet.

 

Une semaine plus tard, la Serpentinade battait son plein dans leur salle commune. C’était la vingt-sixième édition d’une fête que les Serpentards tenaient à garder la plus confidentielle possible afin que les professeurs n’entendissent jamais parler de ce qui s’y passait et ne l’interdissent pas. De fait, l’alcool y coulait à flot, les drogues sorcières y circulaient au vu et su de tous, y compris des préfets complices, et les Vert-et-argents étant ce qu’ils étaient, on s’y livrait à toutes sortes d’activités… discutables.

 

Tel un prince sur son trône, un verre d’absinthe à la main et une admiratrice sur les genoux, Draco se délectait de l’ambiance de la soirée. Zabini avait très bien fait les choses. Il avait su transformer leur salle commune, située dans la sombre moiteur des cachots, en un temple de la débauche enfumé et baigné de lumière verte. Tout le monde semblait s’amuser beaucoup et Draco également, même s’il ne manifestait aucun désir de se mêler à la foule de participants surexcités. En fait, cela l’amusait d’avantage de regarder les gens s’amuser depuis le coin VIP que de s’amuser lui-même.

 

-       Zabini, je dois dire que tu m’épates. Faire distribuer aux filles des robes rétrécissantes, nous faire danser sur Ugly Dumby…

-       Ouais, c’était bien tenté, Blaise, sauf que je ne sais pas pourquoi… j’ai senti le piège à des kilomètres, ironisa Pansy, qui, contrairement aux autres Serpentardes, n’avait pas à se tortiller comme un ver pour maintenir ses jambes et sa poitrine un tant soit peu couverts.

 

Elle jeta un regard ostensiblement méprisant à la petite rousse vissée sur les cuisses de Draco mais cette dernière ne remarqua rien, trop occupée à lui renifler le cou en gloussant. Aux fameuses robes fourreaux, Pansy avait préféré une merveille de style empire qui redessinait sa silhouette et mettait en valeur sa distinction naturelle. Ce n’était assurément pas la plus belle fille de la soirée mais Draco la trouvait une fois de plus épatante.

 

-       Je n’en attendais pas moins de toi, princesse, lui répondit Zabini en souriant. Mais pense un peu aux mecs, avoue que c’est…

-       Absolument délicieux, compléta Draco en faisant remonter sa main le long des cuisses de sa partenaire. Le genre de trucs qui me fait dire : bravo, Zabini !

-       Et attends, tu n’as pas tout vu !

 

Le jeune noir regarda l’heure d’un air énigmatique et, quelques minutes plus tard, posa sa baguette sur sa gorge pour annoncer à tout le monde, d’un ton faussement alarmé, l’arrivée de Severus Rogue. Aux cris inquiets des Serpentards succédèrent des sifflements incrédules quand ils virent surgir le directeur de leur maison, ridiculement hautain dans sa tenue composée en tout et pour tout d’un slip léopard.

 

-       Non j’y crois pas… Du polynectar ?! demanda Draco, hilare et dégageant sans ménagement le parasite de ses genoux pour mieux voir le sosie fendre la foule.

-       Et oui, mon ami ! Du polynectar !

-       Oh Zabini ! Si un jour je deviens ministre de la magie, je te nomme… je te nomme ministre à ma place, tiens !

 

Les deux amis tombèrent dans les bras l’un de l’autre pour s’auto-congratuler tandis que Pansy et Millicent Bulstrode grimpaient sur leurs chaises pour mieux admirer le spectacle.

 

-       Je n’aurais jamais cru qu’il pouvait être si sexy, dit Millicent.

-       Moi non plus ! dit Pansy en sirotant son deuxième verre de la soirée. Je serai désormais plus attentive pendant ses cours de potions.

 

Caressé de toute part par les participants ravis, le faux professeur Rogue se mit alors à danser sur un air follement disco, rapidement rejoint par la moitié de la salle. A la surprise générale, même Draco se leva pour danser, entraînant la petite rousse avec lui.

 

-       Tu viens, Sissy ?

 

Son amie regarda la main qu’il avait posée sur les hanches de sa partenaire et déclina froidement l’invitation. Haussant les épaules, Draco la laissa là avec Millicent. Il ne vit pas Pansy les suivre des yeux et les fixer, le sourire évaporé. Il ne la vit pas faire semblant de s’amuser, indifférente à la musique et aux garçons qui tentèrent de l’inviter, ni descendre verre sur verre. Il ne perçut pas son sentiment d’impuissance, à l’autre bout de la salle, tandis qu’il multipliait les partenaires et échangeait des baisers langoureux avec les moins farouches d’entre elles.

 

Quand il la vit passer, bien après minuit, escortée par Millicent, il ne remarqua ni sa pâleur ni sa difficulté à marcher. Bien sûr, il vit que Millicent tenait son amie étroitement par la taille et que toutes deux se dirigeaient vers les toilettes, mais il ne trouva pas cela étrange. Peut-être avaient-elles envie d’un peu d’intimité, pensa-t-il, amusé. Si Pansy ne s’intéressait jamais aux garçons, peut-être préférait-elle les filles ? Mais bien avant qu’il n’ait eu le temps de s’en préoccuper, la blonde qu’il avait maintenant dans les bras lui mordilla la jugulaire et il ne pensa plus qu’à son petit plaisir égoïste. Cette fête était décidément une réussite totale.

 

-       Hey, Théo, ça te dit de faire danser cette demoiselle ? demanda-t-il plus tard pour se débarrasser de la partenaire pendue à son bras. Quelle soirée ! Je suis desséché. Où est Pansy, au fait ?

-       Heu, justement, répondit son camarade, embarrassé, tu ferais peut-être bien d’aller la voir. Je ne sais pas si t’as vu, mais elle avait l’air vraiment…

-       Vraiment quoi ?

-       Vraiment mal… Je crois qu’elle est aux toilettes mais ça ne m’étonnerait pas qu’elle finisse à l’infirmerie. Avec tout ce qu’elle a bu !

-       Quoi ?!

 

N’en croyant pas ses oreilles, Draco tourna les talons et traversa la salle. Il emprunta une petite porte percée dans l’épais mur de pierre et chassa sèchement les couples en train de batifoler dans le couloir des toilettes, puis les filles en train de se remaquiller dans les toilettes eux-mêmes. Ces dernières s’exécutèrent, non sans jeter un regard plein de pitié à la pauvre créature échouée dans la cabine de gauche.

 

Les traits de Draco se durcirent.

 

-       Toi aussi, Millicent. Dégage s’il te plait.

 

Sa camarade le fusilla du regard mais se redressa quand même.

 

-       Ça va aller, dit-elle à son amie accrochée à la lunette des WC comme à une bouée. Je te laisse avec lui, ok ? Je ne suis pas loin.

 

Pansy ne répondit rien et Millicent, passant près de Draco, lui lança un regard plein de reproches.

 

-       Tout ça, c’est de ta faute.

-       Je ne sais pas de quoi tu parles, Millicent, mais va jouer à l’infirmière ailleurs, si ça ne te dérange pas.

 

Avec un ultime reniflement de dédain, la Serpentarde sortit, les laissant seuls. Draco ne savait pas ce qu’il avait bien pu faire pour s’attirer ses foudres mais ce n’était de toute façon pas le moment de comprendre quoi que ce fût. Il n’avait jamais vu Pansy (ni quiconque, à vrai dire) dans un tel état. En temps normal, il aurait détourné les yeux et aussitôt balayé, d’un commentaire désobligeant, cette scène dégradante de sa mémoire.

 

Au lieu de quoi il se précipita vers la brunette, plus inquiet que jamais.

 

-       Pansy, ça va ?

 

Pour toute réponse, son amie eut un violent haut-le-cœur et vomit. Draco se sentait totalement désemparé. Il aurait soudain voulu rattraper Millicent pour lui demander depuis combien de temps cela durait, si c’était grave, ce qu’il fallait faire... Pour lui demander en quoi il était censé être responsable de cela et même pardon si cela pouvait tout arranger !

 

-       Par Salazar, Sissy qu’est-ce que tu me fais, là ?

-       Draco…

 

Sa peau avait presque la blancheur de la céramique sur laquelle elle était appuyée et ses yeux étaient tels que Draco n’arrivait pas à les lâcher. Quand elle baissa de nouveau la tête, en proie à un nouveau spasme effrayant, il attrapa ses cheveux pour lui dégager le visage et mieux la regarder. Il était maintenant accroupi à ses côtés, comme il l’aurait fait avec sa petite sœur si, par chance, il en avait eu une. Et comme avec la petite sœur qu’il n’avait pas eue, il avait envie de l’engueuler autant que de la protéger.

 

-       Bordel, Sissy, on interdit aux première et deuxième années de se pointer parce qu’ils ne savent pas tenir l’alcool et toi… Mais qu’est-ce qui t’as pris de boire autant ?! Tu veux me rendre furax, c’est ça ?

-       Dracooo…

-       Je n’aurais jamais cru ça de toi ! Mais enfin, ça ne te ressemble pas, t’es un vrai modèle, d’habitude ! Comment tu te sens ? Tu as besoin de quelque chose ?

 

Pansy fit non de la tête. Draco secoua la sienne, totalement dépassé par ce qui arrivait. Il ne savait même pas quoi dire et pourtant il ne pouvait pas s’arrêter de parler.

 

-       Dis-moi au moins que tu n’as pris que de l’alcool ! Tu n’as rien pris d’autre, hein, Sissy ?

-       Non, mais…

 

Elle n’eut que le temps de se pencher dans la cuvette pour y régurgiter tout le poison qu’elle avait bu puis poussa une plainte d’animal blessé, victime d’un mal qui lui soulevait les tripes et la convulsait toute entière.

 

-       Je ne peux pas te laisser comme ça, décida alors Draco. Je vais te chercher…

-       Non, reste ! gémit son amie. S’il te plait… reste.

 

Et sa voix le mit, lui, le prince des Serpentards, à genoux.

 

-       T’en fais pas. Je vais rester, répondit-il en retombant à sa hauteur pour la prendre maladroitement dans ses bras.

 

Il jeta un coup d’œil vers la porte, prêt à stupéfixier quiconque oserait les surprendre dans une position si pathétique, mais il fallait croire qu’il inspirait un respect suffisant pour dissuader les siens d’essayer.

 

-       Je vais rester jusque tu ailles mieux, promit-il avec une tendresse qu’il s’ignorait posséder, mais après il faudra m’expliquer ! Je ne vais pas laisser passer ça sans réagir, crois-moi ; s’il le faut, je…

-       Je t’aime, lâcha soudain Pansy d’une toute petite voix.

-       Quoi ?

-       Je t’aime, répéta la loque dans ses bras, et Draco la regarda sans comprendre.

 

... to be continued

 

En espérant que ça vous ai plu :) 

 
 
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