manyfics
     
 
Introduction Les news
Les règles Flux RSS
La Faq Concours
Résultats ManyChat
Plume & Crayon BetaLecture
Nous aider Les crédits
 
     

     
 
Par date
 
Par auteurs
 
Par catégories
Animés/Manga Comics
Crossover Dessins-Animés
Films Jeux
Livres Musiques
Originales Pèle-Mèle
Série ~ Concours ~
~Défis~ ~Manyfics~
 
Par genres
Action/Aventure Amitié
Angoisse Bisounours
Conte Drame
Erotique Fantaisie
Fantastique Général
Horreur Humour
Mystère Parodie
Poésie Romance
S-F Surnaturel
Suspense Tragédie
 
Au hasard
 
     

     
 
au 31 Mai 21 :
23295 comptes dont 1309 auteurs
pour 4075 fics écrites
contenant 15226 chapitres
qui ont générés 24443 reviews
 
     

     
 
Parce que rien n'a changé
Par Ketchupee
Harry Potter  -  Romance/Humour  -  fr
21 chapitres - Rating : T (13ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 13     Les chapitres     28 Reviews    
Partager sur : Facebook | Twitter | Reddit | Tumblr | Blogger
Rétablissement

NdA : Bonjour. Comme d'habitude, vous avez le droit de me jeter des pierres (mais pas trop non plus quand même hein...). À priori c'est l'avant-dernier chapitre. Je dis à priori, parce que je reviens toujours sur ce que je dis -.- donc on verra bien... Bonne lecture à ceux qui suivent encore. Paillettes, licornes et arc-en-ciels sur vous les gens <3 (et désolée pour les fautes et coquilles qui traînent).

 

 

Chapitre 13 - Rétablissement

 

« Nan, range moi ça, j'en veux pas.

-Tony. On sait tous les deux que tu dormiras pas sans. »

 

Mais rien à faire, le brun se contentait de hocher négativement la tête en refusant de prendre la pilule que lui tendait l'infirmier. Celui-ci soupira, maudissant le jour où il avait choisi volontairement de rejoindre la clinique interne au bureau des aurors. Il ne tombait que sur des grandes gueules bornées, traumatisées et/ou salement amochées.

 

« Bon. Mais je vais te faire une infusion.

-Wu FanYu, sois maudit toi et tes sales herbes. »

 

L'asiatique rigola légèrement en rangeant la pilule dans une petite boite qu'il glissa dans la poche de sa blouse. Son patient avait un caractère de cochon, mais il restait un des ses meilleurs amis.

 

« Je mettrai du miel pour que se soit moins amer. »

 

Anthony, toujours assis en travers du lit d’hôpital, le remercia d'un léger sourire et suivit son infirmier du regard tandis qu'il contournait une autre zone de soins d'urgence pour arriver à son bureau et faire bouillir de l'eau à la manière moldue, avec un étrange petit engin qui faisait des bruits bizarres. Une bouilloire, lui avait expliqué l'asiatique en rigolant. Il croyait dur comme fer que cela donnait de meilleures décoctions que s'il l'avait fait avec la magie. « Il faut du temps, de la patience, de la concentration et du travail pour faire une potion curative correcte. Si tu utilises la magie, ça perd tout son sens. Les esprits en seraient peinés. » Tony n'avait jamais essayé de le contredire sur ce point, il savait bien à quel point certaines croyances étaient importantes pour FanYu. Des restes de sa culture mère qu'il n'oubliait pas malgré son occidentalisation.

Il était originaire d'une petite province au sud de Shanghai, une zone occupée par les paysans et couverte de cultures en tout genre. La population sorcière y était très peu développée et si leur existence n'était pas inconnue des moldus, ils étaient plutôt apparentés à une branche du chamanisme et tolérés modérément. Dès son plus jeune âge, il avait été mis à part, sa mère étant elle-même la guérisseuse de leur village. Il avait étudié les rudiments de la magie curative dans un monastère perché dans la montagne. Cela avait forgé son caractère et même des années plus tard, il restait toujours incroyablement calme, patient et maître de lui dans les pires situations. Entendant par hasard un étranger de passage parler d'une société sorcière développée et existant parallèlement à celle des moldus -il avait entendu ce terme pour la première fois à ce moment là- , il avait décidé de partir à l'aventure. Il avait vingt ans. Et dix ans plus tard, il s'était rendu compte que la façon dont il avait éduqué sa magie n'était pas ou très difficilement modifiable. Il en avait conclu que son rôle à jouer dans le monde n'impliquait ni baguette magique, ni enchantements visuellement époustouflant. Et comme pour confirmer ses théories, il n'avait été bénévole à st Mangouste que trois semaines avant d'être intégré à l'équipe médicale du bureau des aurors. Il servait autant d'urgentiste quand des patients étaient en trop mauvais état pour être transférés dans le système médical sorcier -ou que leur état devait rester secret, l’hôpital public était trop peu sûr à ce niveau là- que de psychologue.

Anthony se mit à siffloter une mélodie qu'il avait dû entendre un peu plus tôt. Il avait toujours le regard tourné vers l'infirmier, mais il semblait perdu dans ses pensées. Avec une certaine satisfaction, FanYu le vit esquisser un sourire, comme s'il se rappelait un souvenir joyeux. Ça faisait longtemps que ce n'était pas arrivé. C'était bon signe, l'auror allait de mieux en mieux. Il faisait encore des cauchemars et des insomnies régulièrement, mais les potions que lui préparait consciencieusement l'asiatique réglaient en partie le problème. Plus rien à voir avec l'état dans lequel il l'avait trouvé quelques mois auparavant.

La mission dont il revenait avait été une catastrophe. Tony avait été mis hors jeu dès le début à cause d'un piège magique. Sidley ayant été chargé de l'amener au dehors et d’appeler du renfort, ce qui s'était passé à l’intérieur n'était qu'un énorme point d'interrogation. Et le manque de réponses n'aidait pas à surmonter le traumatisme de perdre un coéquipier, bien au contraire. À son réveil, l'auror avait été affreusement choqué par la nouvelle, la culpabilité le frappant de plein fouet quelques heures plus tard, après qu'il ait bien réalisé la situation. Il avait été placé en traitement intensif dans la clinique interne, donnant du fil à retordre à FanYu pendant les premières semaines. Ses crises de panique étaient affreusement violentes, et le fait qu'il n'ait pas assisté directement à la mort de son ami ne faisait que les amplifier. Plutôt que de lui repasser en boucle des images qu'il aurait vu, son subconscient semblait prendre un malin plaisir à lui souffler toutes les hypothèses les plus affreuses qui aurait pu arriver. Au début, l'infirmier n'avait eu d'autre choix que de le mettre sous une bonne vieille morphine moldue, le faisant dormir pendant plusieurs jours d'affilés. À son réveil, il semblait un peu plus calme. Mais Sidley ayant depuis longtemps raconté sa version de l'histoire, il avait entendu parler de la présence de Draco dans la mission. Sa fureur avait éclaté avec une violence qui avait effrayé FanYu, totalement impuissant devant un tel déferlement de douleur. Il avait encore dû le mettre sous traitement pour tenter ensuite de le calmer durablement avec les sorts qu'il pratiquait directement sur les esprits. Il s'était heurté à un mur de glace, les entraînements à l'occulmancie de l'auror ne l'aidant pas dans sa tâche. Mais avec une patience et une douceur infinie, il avait réussi à percer ses défenses et à calmer ses angoisses. Du moins en partie, Tony était calme -et presque vide en fait- le jour, mais il continuait à se réveiller en plein milieu de la nuit, couvert de sueur et les yeux exorbités.

Plus il reprenait pied avec la réalité, plus il refusait de prendre les médicaments que lui donnait FanYu, il les jugeait trop forts et avec trop d'effets secondaires. L'asiatique voyant cette remarque comme une preuve que l'auror était sur la voie du rétablissement et commençait à se projeter dans le futur -encore incertain, certes- plutôt que de ressasser ce qu'il avait ou aurait dû faire, il accepta de réduire les doses et de remplacer une partie du traitement par des décoctions dont il tenait les recettes de ses maîtres chamans. Et cela commençait à porter ses fruits. Anthony souriait à nouveau. Il avait retrouvé son caractère de cochon et son humour tranchant.

Sidley avait en apparence beaucoup mieux vécu le traumatisme, surprenant beaucoup de monde dans le département des aurors. Il avait repris les choses en main avec détermination, refusant de laisser la situation en l'état. Mais de la même manière que le monde sorcier n'était absolument pas au courant de ce qui s'était passé -ordre du ministre de la magie- absolument personne ne savait qu'il passait souvent à la clinique pour suivre au traitement du même type que celui d'Anthony et qu'il passait de longues heures avec FanYu.

Il avait été plus simple à traiter que son coéquipier pour la simple et bonne raison qu'il éprouvait le besoin constant de parler. Sans le savoir, il avait ainsi pu se défaire d'une partie de ses peur et de ses angoisses sans que l'infirmier n'ait rien d'autre à faire que l'écouter. La plupart du temps, le plus jeune ne s'adressait même pas à lui, il ne faisait que se parler à lui même en appréciant la présence rassurante de l'asiatique à ses côtés.

Le gros point noir de toute cette histoire restait Draco Malfoy. Tony jurait à tout bout de champ qu'il ferait la peau à ce traître, sa présence au moment de la mission et sa disparition avec les malfrats ne laissant aucun doute sur ses véritables intentions selon lui. Sidley restait plus réservé. Une partie de lui continuait à croire en l'amitié qu'il avait cru sentir entre lui et son patron.

Philip ne pouvait pas plus les éclairer à ce sujet là. Il resterait à jamais muet dans sa tombe et la seule chose que son portrait, maintenant accroché dans un couloir du département, avait daigné faire, c'était de soulever une paupière et d’apostropher ses coéquipiers qui le remettait droit. « Terminez la mission les enfants. ». Puis il s'était muré dans le silence, même quand Sidley profitait de la nuit et de l'absence des autres aurors pour se poster devant lui en pleurant ses regrets, même quand Tony sortait de la clinique pour lui hurler de lui dire la vérité sur ce qui s'était passé avant que FanYu ne débarque et essaie patiemment de le calmer.

La bouilloire siffla, faisant hausser un sourcil à l'auror, et l'infirmier remonta ses manches. Il plaça les herbes qu'il avait préalablement triées et traitées dans la partie supérieure d'une petite théière qu'il tenait d'un de ses maîtres et versa un peu d'eau bouillante dessus. Tony observa avec une certaine admiration la façon dont il procédait, ayant plus l'air de participer à une cérémonie religieuse que de faire une tisane. Il le regarda vider l'eau du récipient avant de le remplir à nouveau, laissant cette fois les herbes infuser plus longtemps. C'était pour enlever une partie de l'amertume, disait-il. Puis il passa plusieurs fois ses mains au dessus de la théière, psalmodiant quelque chose du bout des lèvres.

C'était toujours étonnant de le regarder faire. Il maîtrisait une magie dont la quasi totalité des sorciers du pays ignoraient l’existence. Anthony, avec l'habitude, commençait à réussir à la percevoir. Mais d'une façon générale, il ne sentait le plus souvent qu'une sorte de force apaisante émaner de son ami.

FanYu versa l'infusion dans une tasse et, avec un petit regard réprobateur à son patient, il y rajouta une cuillère de miel. C'était une aberration à ses yeux mais Tony refusait de la boire autrement. C'était bien trop amer selon lui. Les anglais aimaient vraiment beaucoup trop le sucre.

 

« Merci vieux. »

 

Anthony s'était remis à l'appeler comme ça. Une façon affectueuse de lui rappeler qu'il avait dépassé la trentaine. Mais si l'auror recommençait à taquiner les gens, c'était qu'il était presque guéri. Il ne pourrait sûrement jamais l'être totalement, mais bientôt il pourrait reprendre le travail. Il avait déjà recommencé à s’entraîner, pestant comme jamais quand il avait découvert que la plupart de ses muscles s'étaient engourdis et que Sidley pouvait lever plus de poids que lui, décidant le ré-inverser la tendance immédiatement.

Au moment où FanYu allait s'asseoir à côté de son ami après lui avoir donné sa tasse, une machine bipa derrière eux. Il échangèrent un regard et l'asiatique s'excusa d'un signe de tête. Ses pas claquèrent sur le dallage et il disparut derrière les grands rideaux blancs qui isolaient une partie de la pièce.

 

 

.oOo.

 

Plic. Plic. Plic. Il avait dû pleuvoir sacrément fort. La grande pièce suintait l'humidité, des gouttelettes se faufilant entre les grosses pierres murale pour s'écraser sur le sol dans un petit bruit affreusement répétitif.

Draco passa une main tremblante -de fatigue, d'anxiété, d'énervement, il n'arrivait plus à faire la différence- sur son visage, notant avec une pointe d'irritation qu'il aurait bien eu besoin de se raser.

La discussion que lui avait promis Greyback n'avait finalement jamais eu lieu. Il s'était fait balancer sans ménagement dans une cave qui servait de cachot pendant que le loup-garou hurlait à ses sous-fifres d'aller chercher les pétrifiés et de lui ramener le corps de Potter avant l'arrivée de renforts aurors. Le blond était resté l'oreille collée contre la porte, poussant un soupir de soulagement lorsqu'il avait entendu un homme se faire violemment traiter d'incapable. Harry avait été trouvé par les siens à temps. Mais est-ce que cela faisait une si grande différence ? Il avait vu son corps s’effondrer devant lui. Ces quelques secondes se jouaient en boucle contre sa rétine dès qu'il essayait de fermer les yeux, l’empêchant de dormir.

Il gratta nerveusement ses joues irritées et fronça les sourcils en sentant son ventre grogner. Les types qui étaient censé le nourrir -ou tout du moins le garder en vie- avaient tendance à oublier l'heure du repas. Parfois ils ne s'en rappelaient que le lendemain. Draco avait pris l'habitude de cacher une partie de ce qu'on lui donnait pour pouvoir le manger progressivement.

Greyback l'avait oublié, apparemment. Il était resté enfermé là pendant tellement de temps qu'il n'arrivait plus à déterminer quel jour -voire quel mois- était en train de s'écouler. Il n'avait pas réclamé à le voir non plus, tombant dans un mutisme choqué dès que la lourde porte de la cave s'était refermée sur lui. Potter était mort sous ses yeux. Impossible. Pas Potter. Potter ne mourrait pas. Le refus, le doute, la peur et la douleur avaient tournés en boucle dans ses entrailles, l’empêchant de penser clairement. Puis, au bout de nombreuses heures, il avait fini par fixer son regard hagard sur le mur vide qui lui faisait face. Il ne le reverrait plus. Il s'était laissé tomber sur le matelas bourré de paille qui allait lui servir de lit, ses joues froides ne sentant quasiment pas les larmes qui roulaient sur sa peau.

Avec un dernier sursaut de volonté, il avait fui l'humidité du sol en utilisant les draps du lit pour se fabriquer une sorte de hamac accrochés aux poutres apparentes du plafond. Puis il s'était roulé comme il pouvait dans la seule couverture à sa disposition pour essayer de se réchauffer.

Ses geôliers n'accordaient aucune importance à son état. En plus d'un repas irrégulier et de son maigre couchage, sa prison contenait des toilettes moyenâgeux, composés d'une simple pierre trouée dans un renfoncement du mur et donnant directement sur une fosse. Il avait également le droit, deux fois par semaine, à une bassine d'eau tiède pour se laver. En conclusion, sa pièce puait, il était sale et passait son temps à grelotter.

Draco s'était muré dans ses pensées, comme une sorte d'ultime protection face à la réalité. Enfin ça, c'était jusqu'à ce qu'il sorte de son hibernation.

 

Deux jours auparavant, le nom de Potter prononcé par des hommes qui passaient juste au dessus de sa tête, dans ce qu'il avait deviné être une sorte de salle commune, avait attiré son attention. Et moins d'une heure après, il avait capté une discussion qu'il avait écouté les yeux grands ouverts et le cœur battant. Des types qui râlaient. En soit, ce n'était pas très différent de ce qu'il entendait d'habitude, mais là, leur sujet n'était ni leur paie, ni leurs conditions de travail, du moins pas directement. Ils parlaient des aurors et des moyens qu'ils avaient à leur disposition. De leur organisation, de leur terrains d’entraînements, de leurs protections magiques, les plus chères et performantes du marché. Tout le monde n'y avait pas droit, seulement les plus hauts gradés, mais à cause de ça, eux, les rebelles se trouvaient face à des cibles quasiment invulnérables. Le nom de Sidley Demon revint plusieurs fois, ses protections ayant apparemment atténué un sort au point de lui éviter la mort.

 

Draco était resté la bouche ouverte, le cerveau en ébullition et le cœur battant. Les protections. Pourquoi n'y avait-il pas pensé plus tôt ? Il s'était mis à faire les cents pas, ses semelles claquant sur les grosses pierres humides. Est-ce que Potter portait les siennes ? Il avait quoi ce jour là ? Et le vieux ? Il avait une sorte de carapace de cuir sur le dos à ce moment. Draco, les yeux fermés avait essayé de détailler chaque élément que sa mémoire voulait bien lui montrer. Mais l'angle que formait le cou et les épaules de Philip ne pouvait présager rien de bon. Le blond avait de nouveau sentit le froid s'emparer de ses entrailles avant de relever brusquement la tête, concluant à voix haute.

 

« La chute. » La chute l'aurait tué, lui brisant la nuque. Le vieux n'était pas forcement mort du sortilège, il avait peut être simplement été envoyé en arrière par la violence du choc.

 

Et Harry ? Il ne portait pas de protections visibles, mais Sidley et Anthony non plus. Est-ce que la couche supérieure de ses vêtements les cachait ? Brusquement, Draco porta les doigts à son cou, sortant en tremblant légèrement ce que ses geôliers n'avaient pas pensé à lui retirer. Le pendentif que lui avait donné le brun était resté caché sous son pull tout ce temps. Il le caressa du bout de l'ongle, observant ses reflets irisés avec fascination. Mais si Potter lui avait donné ça, il portait quoi, lui ? Il n'était pas con au point de lui laisser sa seule protection. Et c'était le directeur du bureau des aurors, il était forcement équipé comme il le fallait. Et pourquoi les sous-fifres de Greyback auraient parlé de lui si... S'il...

 

Draco respira profondément. Un nouveau souffle de vie s'était insufflé en lui, porté par une certitude auquel il refusait de douter ne serait-ce qu'une seconde. Harry était vivant. Et maintenant, il fallait qu'il lui vienne en aide. Il était au cœur de la base ennemie après tout. Mais tout d'abord, il fallait sortir de cette cellule.

 

Pour la énième fois, Il gratta le poil dru qui avait poussé sur ses joues. Et quand, après de longues heures d'attentes, son geôlier vint enfin lui servir son repas, il eu la surprise de trouver son prisonnier debout, et non prostré sur sa couchette. Le regard gris se planta sur lui et une voix rendue grave par son silence s'éleva.

 

« Dis à ton maître que nous étions censés avoir une discussion. J'en ai plus que marre d'attendre. »

 

Après un con quart d'heure d'attente, une bassine d'eau chaude lui fut apportée ainsi que, une fois n'est pas coutume, de quoi se raser. Le tout accompagné d'une remarque cinglante de son geôlier, comme quoi il puait trop pour rencontrer le maître. Draco ricana.

 

« C'est un loup-garou, l'odeur ne devrait pas le déranger tant que ça, il est habitué. À moins qu'il ne commence à avoir des goûts de luxe ? Dans ce cas là, il devrait peut-être changer de QG. » Lâcha-t-il avec dédain.

 

L'homme le regarda avec surprise, ne s'attendant pas à une telle réponse de celui qu'il considérait encore quinze minutes auparavant comme une larve sans volonté.

Draco devina sans peine ce qu'il était en train de penser et serra les dents. Il s'était complètement laissé aller. Il était temps qu'il reprenne sa place.

 

.oOo.

 

Harry souffla en levant les yeux aux ciel. Depuis le moment où ses yeux s'étaient ouvert, la brume blanche se faisant progressivement remplacer par le plafond de l'infirmerie des aurors, Anthony ne l'avait plus lâché d'une semelle. Enfin, façon de parler, au début il avait la strict interdiction de quitter son lit et de toute façon il en aurait été bien incapable. Son ami avait donc quasiment élu domicile dans cette pièce blanche, exaspérant FanYu qui détestait être surveillé quand il travaillait.

 

« Tony, je sais tenir mon bol tout seul tu sais. »

 

L'auror se recula, vexé, en grommelant quelque chose d’inintelligible.

Harry avala avec une grimace le contenu du récipient. S'il y avait bien une chose commune aux mondes sorcier et moldu, c'était bien le goût infect des médicaments. Il se rappelait plutôt bien la fois où l'oncle Vernon il en avait fait prendre un de force par peur qu'il ne contamine Duddley avec sa mauvaise grippe.

Il tendit le bol vide à Anthony, le laissant la poser sur une table où FanYu viendrait le récupérer. Vu qu'il pouvait, depuis deux petites semaines sortir de son lit, il aurait très bien pu le faire tout seul, mais cela faisait plaisir à son auror de s'occuper de lui. Il se sentait utile. Heureusement qu'il s'était remis à travailler celui là, parce que l'avoir sur le dos vingt-quatre heure sur vingt-quatre aurait été absolument insupportable. Pas qu'il soit méchant, juste beaucoup trop mère poule.

Mais c'était un peu compréhensible. Pendant que lui restait dans un coma profond, Tony s'était rongé les sang à n'en plus finir. FanYu lui avait fait un rapide compte-rendu de ce qui s'était passé pendant ses cinq mois d'absence. Il lui avait patiemment expliqué dans quel état les renforts les avaient retrouvés, mettant un certain temps avant de lui avouer la mort de Philip, la façon dont ils l'avaient cru perdu également avant que l'asiatique ne décrète qu'il y avait encore une chance de le sauver. Puis il l'avait plongé dans un coma artificiel dont il ne s’était réveillé que trois semaines et demi-plus tôt.

Il était, pour la deuxième fois de sa vie, un miraculé. L'avada qui aurait dû le tuer avait été en partie absorbé par ses protections. En partie seulement, elles avaient été littéralement réduites en cendre sous la violence de l'impact. Le reste l'avait touché mais pour une raison inconnue, son cœur avait continué à battre. FanYu avait avancé que s'était probablement sa propre magie qui l'avait protégé, se faisant rire au nez par quelques membres du département des aurors qui ne croyaient qu'assez peu à sa vision de la magie. Pour eux, c'était un outil. Pour l'asiatique, c'était un flux qui pouvait avoir sa propre volonté. Quelle que soit l'hypothèse la plus juste, Harry était vivant. Et il ne pouvait s’empêcher de remarquer avec quelle difficulté il jetait le moindre petit sortilège, comme sa magie était... courbaturée. Ou engourdie, au choix. Cela le renforçait dans sa conviction : son infirmier connaissait bien mieux la nature même de la magie que l'ensemble des aurors sous ses ordres.

FanYu lui avait demandé de limiter au strict minimum son utilisation de sortilèges pour le moment, son cœur était selon l'infirmier encore bien trop fragile pour qu'il se permette de brûler trop d'énergie pour rien. Même s'il ne l'avait dit qu'à demi-mots, il craignait que l'état d'Harry ne revienne jamais totalement à la normale. Il risquait de garder à vie une fragilité. Mais le directeur du bureau des aurors était bien décidé à reprendre les rênes de la mission qu'il avait laissé en plan dès qu'il s'en jugerait capable. En attendant, il faisait confiance à sa meilleure unité.

 

« Comment ça se passe pour Sidley ?

-Il se démerde. Il est solide ce gamin. Il a eu chaud y'a pas longtemps mais maintenant il fait gaffe. Je te jure qu'il a enfin compris l'utilité de toutes ces fichues protections.

-Mieux vaut tard que jamais. Et toi, ça va ? »

 

Anthony sembla pris au dépourvu par la question. Il hésita une seconde avant de hausser les épaules.

 

« On fait comme on peut. J'ai été entraîné. Mais ça fait bizarre de ne plus entendre Philip nous remonter les bretelles dès qu'on fait un truc de travers. »

 

Harry acquiesça. Lui aussi soufrait de l'absence de leur aîné. Dès qu'il avait pu, il était allé devant le portrait de son ami. Mais il était resté silencieux et les yeux clos. D'une certaine manière, c'était mieux ainsi. Comme l'avait expliqué FanYu à Sidley, c'était une manière de leur permettre de faire leur deuil. S'il avait été trop présent, ils se seraient attaché à ce qu'il n'était, en fin de compte, qu'un substitut, un simple tableau.

 

« On est sur les traces de ces connards. Ils vont payer, tu verras. »

 

Harry lui jeta un regard de travers et Tony souffla avec une légère grimace.

 

« Ils finiront sous les barreaux je veux dire, évidement que je vais pas aller contre nos principe. »

 

Pourtant, ce n'était pas l'envie qui manquait. Les envoyer six pieds sous terre ne lui aurait pas déplu. Mais il se retint de l'ajouter. Son boss était encore dans un état fragile, pas la peine de commencer une dispute pour une connerie. Mais à ce sujet, ils avaient tendance à se bouffer le nez de moins en moins souvent ces temps-ci. C'était loin des jours qui avaient suivis le réveil d'Harry... D'un commun accord, ils ne prononçaient même plus le nom de Draco quand ils étaient dans la même pièce. Anthony avait été atterré de voir que, même après tout ce par quoi ils étaient passé, Harry continuait à faire confiance à ce sale rejeton de mangemort. Ça avait donné lieu à quelques violentes altercations qui s'étaient finies en silence buté pendant plusieurs jours. Puis FanYu était allé le remettre à sa place, lui expliquant avec un air menaçant que s'il continuait à fatiguer le cœur du directeur du bureau, il s'occuperait lui même de son cas. L'asiatique ne s'énervait jamais et le voir pour la première fois adopter ce ton meurtrier avait calmé Tony dans la seconde. Il restait toujours aussi persuadé de la trahison de Malfoy -mais quelle trahison ? Il n'avait jamais été de leur côté- et comptait bien convaincre Harry. Il attendrait juste que son état se soit amélioré.

Ce qui l'irritait aussi était l'absence de soutien de la part de Sidley, comme si lui aussi pouvait décemment croire en l'innocence de ce type.

L'ambiance restait tendue entre lui et Harry, alternant entre un manque de patience et une tendance à râler sur tout ce que pourrait faire l'autre et de brusques démonstrations d'affection.

Quand il était allé en parler à FanYu, celui-ci lui avait rit au nez avant de le traîner devant le lit d’hôpital d'Harry et de leur demander de se calmer. Il leur avait expliqué que le choc et la peur de la perte que Tony avait vécu ainsi que la sensation de perte de repère de son patron due à ses cinq mois de coma les rendaient forcement un peu instables, mais qu'il fallait vraiment qu'ils arrêtent de se comporter en vieux couple. Sidley, qui entrait à ce moment là, avait éclaté de rire et avait dû se retenir de serrer l'asiatique dans ses bras.

Depuis, ça allait un peu mieux. Harry pouvait se lever sans aide et lui avait repris une masse musculaire presque semblable à celle qu'il avait avant ses crises. Il s’entraînait régulièrement avec son coéquipier tout en surveillant de loin l'avancée de toutes les unités d'aurors qui avaient été mise en urgence sur la mission.

 

« Tony. »

 

L'intéressé releva la tête, un air interrogateur sur le visage, il n'avait pas eu conscience de partir dans ses pensées.

 

« Tu devrais penser à décompresser un peu toi aussi.

-On peut pas dire que je travaille beaucoup.

-Tu passes ta vie à t’entraîner et à me materner. En gros tu passes ta vie au bureau. »

 

Anthony se renversa sur le dossier de sa chaise et croisa les jambes en hochant la tête.

 

« Tu devrais sortir un peu, t'amuser. Tu devrais voir quelqu'un. »

 

Un léger rire sortit de la gorge de son auror.

 

« Je suis sérieux Tony. C'est mauvais pour tes nerfs de rester tout le temps ici. »

 

Le plus vieux sembla envisager la possibilité sérieusement pendant quelques secondes.

 

« C'est triste d'aller boire tout seul.

-Emmène Sidley. Ça fait deux semaines qu'il veut te montrer un pub qu'il a découvert où, je cite, il y a plein de belles nanas, mais il n'ose pas.

-Depuis quand Sidley ose pas me dire un truc ?

-Depuis que tu as un caractère de cochon h24 et que tu t'énerves pour rien. »

 

Anthony leva légèrement le nez, vexé, puis voyant le grand sourire taquin qu'Harry essayait désespérément de cacher, il se détendit, admettant finalement qu'il n'avait peut-être pas tort.

 

« Je lui proposerai. Mais toi, ça va aller ? »

 

Il se maudit d'avoir posé la question à la seconde où elle sortit d'entre ses lèvres. Le brun lui jeta un regard mi-amusé mi-blasé.

 

« Je suis grand Tony. Je peux me débrouiller seul. Et puis j'ai enfin obtenu l'autorisation du ministre de la magie pour qu'Hermione et Ron viennent me voir, je serais pas seul longtemps.

-Je vois. En fait t'essaie juste de te débarrasser de moi. »

 

Sidley, qui entrait à ce moment là, s'arrêta net, craignant de débarquer en pleine dispute. Mais le rire des deux aurors le fit souffler de soulagement, annonçant sa présence par la même occasion. Ils étaient juste en train de se chercher, comme avant. Anthony se retourna.

 

« Il paraît que t'as un bar sympa à me montrer...

-Ah euh... Ouais. Ouais, un pub cool. SI t'as le temps, un de ces quatre...

-Ce soir ? »

 

Sildey ouvrit silencieusement la bouche, les sourcils levés, puis il hocha vivement la tête.

 

« Ouais, carrément !

-Sid, j'ai toujours eu un caractère de merde, pas vrai ? »

 

L'autre le regarda pendant quelques secondes, légèrement interloqué, puis un sourire dévoila ses dents.

 

« Plutôt oui.

-Bon bah donc ça a pas changé. Pas la peine de prendre des pincettes. Enfin pas plus qu'avant. »

 

Le grand noir mit encore un moment à répondre, clignant des yeux des yeux plusieurs fois. Puis brusquement, il désigna la porte.

 

« Cool. Dans ce cas là je peux te dire de te grouiller d'aller te rendre présentable. Tes fringues d’entraînement méritent de passer à la machine et une tornade est passée sur ta tête. Là, tu servirais même pas de faire-valoir, tu ferais juste fuir les demoiselles. À toute à l'heure mon petit Tony ! »

 

Et il s'en alla en sifflotant, oubliant totalement la raison qui l'avait poussé à venir à l'infirmerie à l'origine.

Harry attendit qu'il soit parti avant de partir dans un fou-rire monumental sous l’œil blasé de son auror.

 

« Quel petit con...

-Vous êtes des coéquipiers assortis. J'hésite entre te dire que finalement, t'aurais peut-être pas dû lui donner aussi ouvertement le droit de te chambrer ou que je suis fier que tu ais remis les choses à plat aussi facilement avec lui.

-J’hésite à te répondre que moi aussi, je pense que j'aurai pas dû. Et que je tu peux aller te faire voir, t'es pas ma mère. Mais merci, je suis content aussi.

-Tu devrais aller te préparer. T'inquiète pas pour moi, je resterai pas seul longtemps. »

 

Anthony hocha la tête puis il serra affectueusement l'épaule d'Harry entre ses doigts avant de s'en aller.

 

En effet, moins d'une heure plus tard, des voix se firent entendre dans le couloir. Il reconnu celle de Ron qui râlait à cause du dixième contrôle qu'on leur faisait subir et disait qu'il n'avait jamais vu le bureau des aurors aussi inaccessible. Ce à quoi la voix douce d'Hermione lui fit remarquer que c'était la toute première fois qu'il y mettait les pieds.

Puis une tête rousse passa la porte.

 

« Harry ! »

 

Passant habilement entre le mur et son petit-ami, la jeune fille se rua sur le brun, hésitant une seconde devant le lit. Avec un sourire, Harry lui fit remarquer qu'il était fatigué et faible, mais pas en sucre, et il lui ouvrit ses bras. Un soupir de soulagement quitta les lèvres d'Hermione et elle l'étreignit avec force. Ron suivit juste après, évitant pour une fois d'accompagner sa démonstration d'affection de grandes tapes dans le dos.

 

« On a eu tellement peur... »

 

Mais la jeune fille fut coupée par son sac qui s'agitait. Elle jeta un coup d’œil vers la porte, vérifiant qu'elle était bien fermée et souffla :

 

« On nous a soumis à plein de restrictions au niveau de ce qu'on apportait, est-ce que c'est parce que tu risques plus facilement d'être contaminé par un virus ?

-Nan, c'est mon cœur qui est faible, mais mon système immunitaire va bien. C'est juste complètement le bazar depuis l'accident. Les affaires reprennent leurs cours, mais le ministre a exigé une surveillance accrue dans tout le département. »

 

Hermione eu l'air soulagée.

 

« Ouf. Donc je peux la faire sortir. La pauvre, j'ai dû la changer en rouge à lèvre pour qu'elle ne se fasse pas refuser par la sécurité. »

 

Et à la seconde où elle ouvrit son sac à main, une boule de plume jaillit vers l’extérieur, lâchant une série de piaillements furieux. Puis elle fondit sur Harry et, s'accrochant au col de son pull, elle se roula en boule dans le creux de son cou, un ronronnement s'échappant de son bec à demi-ouvert.

Son maître lui grattouilla la tête du bout des doigts avec un air ravi.

 

« Je savais pas où elle était, je pensais qu'elle était avec Effie à la maison...

-Elle a débarqué chez nous complètement affolée. En remettant les pièces du puzzle en place après coup, on en est venu à la conclusion que c'était pile au moment où... Où tu t'es pris ce sortilège. »

 

Ron continua, prenant le relais après sa petite-amie.

 

« Peu de temps après qu'Archi ait débarqué, on est allé voir chez toi. Effie nous a dit que tu étais en mission. C'est là qu'on a commencé à s'inquiéter. Mais il a fallu une bonne semaine pour que ton collègue Sidley nous contacte. Il a nous a expliqué honnêtement que ton état était grave mais que les médecins pensaient que tu t'en sortirais. Et il nous a demandé de garder le silence sur cette affaire, en nous révélant ça, il allait déjà à l'encontre des règles de silence que le ministère avait imposé. »

 

Harry soupira et se massant les tempes du bout des doigts. Les deux autres ne purent que remarquer à quel point être allongé dans ce lit d’hôpital, clairement épuisé, lui donnait l'air d'avoir vieillit de plusieurs années.

 

« Je suis désolé de vous avoir inquiétés. »

 

Hermione s'empressa d'attraper sa main.

 

« Harry, ne dis pas de bêtises voyons. Tu n'y es pour rien. Ton métier est dangereux et nous le savons bien...

-J'ai eu peur de te perdre vieux. »

 

Le rouquin fit le tour du lit pour s'installer sur la chaise vide à côté de son meilleur ami. Harry lui tendit sa main et, presque maladroitement, il la serra dans la sienne pendant quelques secondes.

 

« Comment tu te sens ?

-Mieux. Je serais rapidement sur pieds d'après FanYu. Ma magie m'aide à guérir et plus je me rétablis plus ma magie se reconstruit. Donc ça va de plus en plus vite.

-Tu ne garderas pas de séquelles ? »

 

Le brun soupira en croisant le regard de son amie.

 

« Si. Mon cœur restera plus fragile. Donc si je me prends un autre avada de front, même avec des protections, je ne me relèverai pas. Mais c'est valable pour n'importe qui d'autre, c'est un miracle que je m'en sois sorti.

-Tu t'es pris un avada de front ? »

 

Le couple le regardait, les yeux ronds. Clairement, ils n'avaient pas été mis au courant de toute l'histoire. Après avoir hoché affirmativement la tête, Harry entreprit de tout leur raconter, passant rapidement sur le début de leur enquête pour ensuite expliquer plus en détail l'assaut du manoir. Il ignora le regard étonné d'Hermione et le froncement de sourcil de Ron quand il évoqua l'arrivée de Draco et la façon dont il lui avait sauvé la mise. Puis il retraça tout leur parcours, sa voix tremblant légèrement quand il évoqua la chute de Philip.

Le silence s'étira pendant quelques secondes de plus quand il eu terminé, le rouquin étant le premier à le briser.

 

« Tu lui fais confiance ? À Malfoy. »

 

Harry se posa la question, le nez légèrement en l'air. Il sentit Archimède étirer une aile avant de se réinstaller correctement.

 

« Oui. Ils ne pouvaient pas savoir que je réchapperai de ce sortilège et si Draco avait voulu me tuer, il aurait eu largement le temps de le faire avant. Il a eu pas mal de bonnes occasions. Le soir de Noël par exemple—

-Tu étais avec lui le soir de Noël ? »

 

Devant les yeux ébahis de son meilleur ami, le brun hocha la tête.

 

« J'ai quitté le terrier parce que je venais d'apprendre la mort d'une apprentie dont j'avais la responsabilité. Je l'avais placée dans une unité en Irlande du Nord en pensant qu'elle était prête. J'avais besoin d'être seul après ça. Je... J'ai un peu crisé. Archi a dû le sentir et comme elle était chez lui à ce moment là, elle l'a traîné de force jusqu'à l'endroit où j'étais. Il m'a trouvé dans la neige, dans un état lamentable. Je l'avais même pas entendu arriver. S'il avait voulu me faire du mal, ça aurait été facile. En plus personne d'autre ne savais où j'étais. »

 

La voix douce d'Hermione l'incita à continuer.

 

« Il t'a parlé ?

-Il a essayé de me remonter le moral à sa manière. Puis il m'a ramené chez lui et on a passé le reste de l'après-midi et la soirée à parler. On a un peu fait cramer le repas, mais c'était chouette. Il y a quelques sujets qui restent tendus, évidement, il vaut mieux les éviter... »

 

Ron restait muet. Sa petite-amie, elle, souriait légèrement.

 

« C'est un peu... inattendu. Mais ça ne m'étonne pas tant que ça en fin de compte. Vous avez des caractères qui s'accordent bien maintenant qu'il n'a plus l'épée de Damoclès qu'étaient sa famille et Voldemort au dessus de sa tête.

-T'es pote avec Malfoy. »

 

Le rouquin venait de lâcher ça avec un air indéchiffrable. Hermione essaya de détendre l'atmosphère en lançant un regard noir à son compagnon. Leur meilleur ami était en mauvais état, pas la peine d'en rajouter une couche en le faisant culpabiliser pour quelque chose dont il n'avait définitivement pas à se sentir coupable.

 

« J'imagine qu'il a dû changer depuis le temps, hein Harry ?

-Oui. C'est toujours un petit con parfois. Souvent. Mais il se dévoile un peu plus. Il est loin d'être insensible et inhumain. »

 

Rapidement, la conversation dériva sur autre chose. Ils discutèrent longtemps et le couple ne se décida à partir qu'au moment où Harry lâcha un énorme bâillement, ses yeux papillonnants de fatigue. Ils l'étreignirent une dernière fois et, après qu'Hermione lui ait fichu un coup de coude dans les côtes, le rouquin se retourna vers son meilleur ami.

 

« Si tu dis que Malfoy a changé, je veux bien te croire. Je pourrais pas lui pardonner tout ce qu'il a fait. Et tout ce qu'il a dit sur ma famille. Mais si d'une manière où d'une autre cette relation te convient, bah... c'est cool.

-Merci Ron. »

 

Avec un dernier sourire, la jeune femme ferma la porte derrière elle et sourit à son petit-ami.

 

« Tu es plus mature que ce que je pensais Ronald.

-Hey ! Tu croyais que j'étais un gamin ?

-Tu es un gamin. »

 

Elle lui fit un sourire taquin avant de déposer un rapide baiser sur ses lèvres.

 

« Je suis contente que tu ais dit à Harry que tu n'étais pas contre son amitié avec Draco. Ça lui aurait fait mal.

-Je suis quand même un peu dubitatif. »

 

Ils s'engouffrèrent dans l'ascenseur et s'accrochèrent fermement aux barres pour ne pas se retrouver par terre.

 

« Moi ça ne m'étonne pas tant que ça. Draco peut sembler froid mais il a du coup une espèce de stabilité qui doit être rassurante. Et Harry a beau avoir l'air fort, il a besoin d'être rassuré. C'est peut-être l'élu et le héros de la guerre, mais il porte quand même beaucoup sur ses épaules. Draco a cette manière de décrédibiliser son rôle et de le traiter comme n'importe qui d'autre... Du coup pas besoin de jouer de rôle devant lui, Harry peut se laisser un peu aller. En plus je suis sûre que quand il le rassure ou s'occupe de lui, il doit être lui-même gêné. Il ne risque pas de faire preuve de pitié. »

 

Ron acquiesça silencieusement. Il était toujours un peu soufflé par la capacité d'analyse de sa compagne, même après toutes ces années passées à ses côtés. Et sa théorie tenait debout. Ça expliquait même certaines choses qui ne lui semblaient pas très claires à lui.

 

« En plus je pense que ça lui fait du bien de s'investir dans une relation en dehors du travail. Il n'avait pas vraiment fait ça depuis que lui et Ginny se soient séparés. »

 

Le rouquin tiqua.

 

« Ouais... C'était pas franchement pareil quand même hein, il sortait avec Ginny, c'était pas juste une amie. »

 

À cela Hermione ne répondit rien. Elle se contenta de sourire légèrement en avançant à ses côtés.

Juste avant d'atteindre les cheminettes, Ron se frappa le front.

 

« On a laissé Archimède en haut !

-Elle sera mieux avec son maître et ça lui fera de la compagnie. Ne t'inquiète pas, je pense que personne n'osera venir lui reprocher de l'avoir faite entrer sans l'accord du ministre. Ils ont d'autres chats à fouetter et ils risqueraient de se faire chasser par un Anthony en colère. »

 

Ils échangèrent un sourire. Harry leur avait parlé du comportement de l'auror et, le connaissant un peu, ils n'avaient aucun mal à imaginer à quel point son coté mère poule devait ressortir dans un moment pareil.

Ron laissa rentrer sa petite-amie en premier dans la cheminée puis ils disparurent dans un nuage de fumée verdâtre.

 

.oOo.

 

Yo~ Vous pensiez vraiment que j'avais tué mon personnage principal ?

Bon en tout cas vous avez l'air d'être une majorité à vouloir que ça ne se termine pas seulement en amitié et je vous comprends un peu (c'est pas comme si les plus vieux lecteurs attendaient qu'ils finissent ensemble depuis... 4 ans ? Mais presque).

Draco est assez peu présent dans ce chapitre mais je pense que c'est suffisant pour voir qu'il ne va pas se laisser faire. Retour de super-Malfoy en perspective :)

 

Comme d'hab', n'hésitez pas à commenter. Poutoux pour tout le monde.

 
 
Chapitre précédent
 
 
Chapitre suivant
 
 
 
     
     
 
Pseudo :
Mot de Passe :
Se souvenir de moi?
Se connecter >>
S'enregistrer >>