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au 31 Mai 21 :
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Chamane
Par haniPyanfar
Harry Potter  -  Romance/Action/Aventure  -  fr
28 chapitres - Complète - Rating : T (13ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 11     Les chapitres     20 Reviews    
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La danse du phénix

 

Chamane 11 : La danse du phénix

 

C'était une belle soirée et tout s'était très bien passé. Le dîner auquel Draco avait été convié par Ama Saé n'avait rien eu de cérémonieux. Au contraire ! C'était convivial, presque familial. Il y avait une trentaine d'invités, tous adultes. Une partie d'entre eux, ceux qui parlaient anglais, s'étaient installés dans la Grande Case débarrassée de son fauteuil de parade. Les autres, ceux qui ne parlaient que les langues africaines, s'étaient regroupés dehors, près de l'entrée, pour participer au repas tout en palabrant entre eux. Ama Saé s'était assise sue les tapis comme tous les invités. Maître Félaro s'était installé à sa droite et, sur un signe d'elle, Draco avait pris place à sa gauche. Le repas avait commencé et c'étaient les convives eux-mêmes qui l'avaient préparé et apporté !

 

Chacun était arrivé avec un ou plusieurs grands récipients de bois contenant la spécialité de la famille : légumes, tubercules, galettes de céréales, sauces onctueuses et parfumées. Le plus acclamé avait été un grand sorcier éleveur de buffles qui avait cuisiné lui-même un rôti de jeune bufflon, croustillant à l'extérieur et juste rosé à l'intérieur comme le rosbif anglais. Apparemment, à Ghanzi-Sa, c'était un plat exceptionnel apprécié de tous. On lui avait fait une ovation et Draco en avait repris deux fois pour manifester son approbation. Les plats voyageaient par magie d'un invité à l'autre. Chacun se servait à sa convenance. Ils avaient tous amené leurs propres couverts, une grande assiette creuse et un gobelet. Maître Félaro en avait fait apporter pour Draco.

 

Un autre sorcier avait été aussi très bien accueilli. Il apportait deux tonneaux contenant cette boisson peu alcoolisée un peu amère qui accompagnait parfaitement la nourriture peu salée. Après les plats de viande et de légumes, quelqu'un avait fait passer un plateau de fromages. Il s'occupait des dromadadaires femelles et avec leur lait il fabriquait des petits fromage qu'il assaisonnait avec diverses herbes parfumées. Puis il y avait eu une pause pendant laquelle les plats avaient disparu et les couverts s'étaient magiquement nettoyés puis on était passé aux gâteaux. Ils semblaient être la spécialité des libres sorcières. Elles en avaient confectionné plusieurs, tous délicieux, pour le dessert. Rien n'avait pu être trafiqué puisque tout était mis en commun et la baguette de Draco n'avait pas eu l'occasion de siffler. Son assortiment de bonbons avait eu aussi beaucoup de succès. C'étaient des friandises aimées de tous. Le confiseur avait donné de bons conseils. Pour accompagner les plats sucrés, deux jeunes hommes passaient parmi les convives avec soit une grande théière et des petits bols de faïence, soit une cafetière et des minuscules tasses de porcelaine, selon le goût de chacun. Mais visiblement, les invités préféraient le thé.

 

Pendant tout le repas, on avait allègrement palabré. Enfin, Draco parlait peu, souriait et écoutait beaucoup, tout en faisant honneur aux plats qui défilaient. Les invités ne restaient pas toujours à la même place. Ils allaient d'un groupe à l'autre pour se donner des nouvelles. A plusieurs reprises, des sorciers et des sorcières s'étaient assis à côté de Draco et lui avaient fait la conversation. Il avait appris ainsi bien des choses sur la société sorcière de Ghanzi. D'abord Ama Saé avait un époux et de grands enfants mais ceux-ci n'apparaissaient pas quand elle remplissait ses fonctions de Gardienne de la cité. Son mari habitait en ville et venait à la Grande Case quand l'occasion se présentait : un repas avec le sorcier blond dont parlaient toutes ces dames par exemple. La vie privée et la vie publique de Ama Saé étaient séparées.

 

Son époux était chaudronnier sur cuivre de son métier et il était aussi à titre gracieux le chef honoraire de la garde de Ghanzi. En fait, ici, de nombreux habitants avaient deux occupations distinctes. En plus de leur véritable métier, ils occupaient bénévolement un poste pour le bien de la cité. Par exemple les gardes étaient des volontaires et s'engageaient pour une durée déterminée. Ils étaient peu nombreux et leurs seuls signes distinctifs étaient cette plaque de cuivre gravée qu'ils portaient autour du cou et le fait qu'ils tenaient toujours en main leur bâton-sorcier. Certains surveillaient les quatre portes de la ville. D'autres étaient appelés en cas de litiges. Il suffisait de taper sur certaines pierres et de dire le message à voix haute. C'était ce que Maître Ndiapo avait fait quand Harry avait été blessé par l'oursin des sables. Les rochers servait en quelque sorte de « relais téléphone » ! On donnait le nom du destinataire et les quelques mots qu'on prononçait se répercutaient de loin en loin jusqu'à trouver le destinataire.

 

Mais Ghanzi-Sa était une cité tranquille. Les sorciers qui vivaient là avaient trop de puissance pour provoquer des grosses querelles. Les vols étaient rares puisqu'on pouvait presque à coup sûr découvrir le voleur et retrouver les objets dérobés. Il y avait bien sûr des disputes de voisinage, des bagarres entre jeunes gens, entre étudiants parfois, surtout s'ils sortaient d'une soirée arrosée. Il y avait aussi les histoires de famille, les brouilles dues à la jalousie et à l'envie, comme dans toutes les sociétés humaines. Mais cela restait dans certaines limites que tous s'efforçaient de ne pas dépasser. En cas de litiges non résolu, chacun savait qu'il pouvait s'adresser directement à l'arbitrage neutre de Ama Saé. Avec une grande sagesse et beaucoup de diplomatie, elle parvenait à résoudre les problèmes. Ses décisions étaient sans appel.

 

Le dernier vrai crime avait eu lieu environ cinquante ans auparavant et avait laissé de tels mauvais souvenirs que personne n'osait en parler, même si longtemps après. Les gardes, une trentaine, avaient donc peu à faire. Il y en aurait un ou deux ce soir à la fête en cas d'incident mais c'était peu probable. Draco comprenait maintenant pourquoi Maître Félaro avait eu l'air affolé quand il avait fait de la magie dans la cour sans prévenir.

 

Maître Félaro tiens ! Hé bien Maître Félaro était bigame. Draco avait découvert avec surprise les deux épouses du conseiller de Ama Saé. Et elles avaient l'air de bien s'entendre. Devant son air étonné, une des dames présentes lui avait glissé à voix basse qu'il s'agissait là d'un arrangement assez courant. La première épouse ne pouvait pas avoir d'enfant mais son mari l'aimait et ne voulait pas divorcer. Alors quand il avait eu un coup de cœur pour une autre femme, elle avait donné son accord pour un deuxième mariage. Trois enfants étaient nés et les deux épouses s'en occupaient ensemble. Bien sûr, rien n'aurait été possible sans leur bonne entente. Elles étaient comme des sœurs, l'aînée et la cadette. Et si elles se chamaillaient parfois, elles se réconciliaient vite. Le plus à plaindre était le mari qui devait se partager équitablement entre ses deux femmes ! Mais la bigamie était acceptée s'il y avait accord. Par curiosité, Draco demanda :

 

«Et une femme peut-elle avoir deux maris ?

 

-C'est possible mais c'est plus rare. Les unions sont assez libres ici, on se marie et on divorce facilement. Les femmes et les hommes ont les mêmes droits. D'ailleurs moi, j'ai été mariée deux fois et j'ai divorcé récemment. Ma case est libre. Mon cœur aussi. Venez donc à l'occasion me rendre visite

 

-Vous êtes charmante mais je rentre bientôt dans mon pays. Et je vais vous dire un secret: J'ai laissé mon cœur à la maison, auprès de la femme que j'aime …

 

Elle ne pouvait pas savoir qu'il s'agissait de sa mère. Elle n'eut même pas l'air déçue. C'était un jeu de faire des propositions à l'homme « aux cheveux d'argent brillant sous le soleil » !

 

Harry n'était pas présent au repas et Draco comprenait son absence. Ça aurait été pour lui un véritable supplice de Tantale. Il apparut juste après le dessert, vêtu du pagne de raphia, portant roulé sous le bras un petit tapis en fibres de palme et tenant sa baguette magique à la main. Chose extraordinaire : ses cheveux d'habitude emmêlés et ébouriffés étaient artistiquement coiffés / décoiffés, lui donnant un air rebelle, un peu sauvage, et il portait autour du cou un collier de perles en ivoire végétal. Il fut accueilli par une ovation. Il déroula le tapis à côté de Draco et s'installa dessus, assis en tailleur comme tous les autres convives. Il commença par montrer sa baguette en la tenant à bout de bras puis il expliqua sa redécouverte.

 

-Mon ami Draco est un puissant sorcier. Il connaît un sortilège pour « appeler » les objets perdus. Ma baguette a répondu à l'ordre de la sienne. Et ce n'est pas tout ! Il l'a revêtue d'un charme pour que je puisse la toucher sans me brûler les doigts. Pareil pour mes lunettes. Je lui dois un grand merci.

 

Et il projeta en l'air un bouquet d'étoiles rouges. A quoi Draco répondit par une gerbe d'étincelles vertes. La suite fut facile. Ils entreprirent d'évoquer Poudlard, leur école de sorcellerie, en réalisant toutes sortes de sortilèges simples, en les contrant parfois. Harry évoqua Mimi Geignarde, la fantômette qui hantait les toilettes des filles et Draco renchérit avec l’hippogriffe qui l'avait autrefois blessé au bras parce qu'il avait oublié de le saluer. L'un comme l'autre, ils parlaient bien, avec le rythme des phrases et le ton de la voix propres aux conteurs. Leurs descriptions avaient l'air de passionner l'auditoire. Certains sortilèges presque enfantins les faisaient rire. Mais quand tout à coup Draco prononça le « Serpensortia » en visant juste devant les pieds de Harry, il y eut quelques mouvements et cris de panique. Un grand serpent noir se dressait sur le tapis en ondulant et en sifflant. Mais le jeune sorcier sourit et commença à parler en Fourchelangue. L'animal se tint immobile, sa langue sortant de sa gueule par à-coups. Puis il s'enroula sur lui-même, ferma les yeux et ne bougea plus. Un « Evanesco » le fit disparaître. Les applaudissements éclatèrent. Ama Saé inclina la tête vers eux pour les remercier du petit spectacle qu'ils venaient d'offrir aux habitants de Ghanzi puis elle se leva et tout le monde fit de même.

 

Dehors la nuit était tombée et des torches éclairaient la cour. De nombreuses personnes étaient arrivées à la fin du repas et se tenaient debout près de la clôture de branches entrelacées, laissant au centre un grand espace libre. Ama Saé s'assit majestueusement juste devant la porte de la Grande Case et tous les invités se répartirent autour d'elle. Les gens étaient assez serrés maintenant mais on laissa à Harry assez d'espace pour installer son tapis de palme. Personne ne le touchait et ceux qui l'approchaient le saluaient avec respect. Draco avait fait son petit effet avec son ensemble noir et vert, toutes les sorcières le couvaient des yeux et curieusement elles regardaient aussi Harry dans son pagne avec un air d'envie. Mais il était intouchable.

 

Le roulement d'un tambour fit cesser les conversations et, venant de derrière la grande Case, les musiciens apparurent. Ils étaient une vingtaine et portaient divers instruments de musique traditionnels, des tambours, certains très hauts, d'autres plus petits, ainsi que des tambourins, des flûtes de différentes tailles, trois longues trompes en cuivre à l'extrémité évasée, deux sortes de luths aux cordes assez épaisses et enfin un balafon, le seul dont Harry et Draco connaissaient le nom exact. Les autres portaient un nom différent dans chaque région d'Afrique.

 

Certains musiciens avaient un certain âge, d'autres étaient visiblement des étudiants venus de différentes contrées d'Afrique. Ils avaient apporté avec eux des instruments de leur pays d'origine. Les trompes de cuivre par exemple n'étaient pas courantes au Botswana. Mais ils étaient tous vêtus de jaune vif pour la tunique et de marron pour le pantalon. Ils s'installèrent en face de Ama Saé de l'autre côté de la cour et se mirent à jouer en sourdine pour accorder leurs instruments.

 

Une voix profonde les fit taire et le groupe des chanteurs et chanteuses apparut. C'était une femme qui chantait, très impressionnante par sa taille et son ampleur. Elle était suivie de trois autres femmes qui l'accompagnaient par un bourdonnement syncopé. Elles étaient vêtues de bleu clair et d'ocre. Elles restèrent debout, à gauche des musiciens. Les chanteurs, quatre également, allèrent se poster à droite. C'étaient des hommes déjà âgés, l'un d'eux avait une barbe blanche, c'était rare dans le pays. Quand la soliste s'arrêta, il reprit le chant et ses choristes l'accompagnèrent par des onomatopées et des claquements de mains. Leurs tenues vertes et ocres s'agitèrent au rythme de leurs corps. Déjà la magie de la musique prenait possession de l'orchestre et de l'auditoire.

 

Soudain, le plus grand des tambours se mit à résonner sous des mains habiles et un premier danseur apparut, seul, dans un costume étonnant fait d'une multitude de plumes multicolores. Il en avait sur la tête, autour du cou et de la taille, aux bras et aux chevilles. Sa poitrine était nue et il portait un long pagne de raphia rouge orangé avec des reflets d'or. Quand il ouvrit les bras, une grande cape se déploya derrière lui, elle aussi faite de plumes mais plus sombres, provenant sans doute des petits coqs noirs et roux qui picoraient dans la plupart des cours. Il était magnifique. On aurait dit un immense oiseau. Et c'était sans doute ce qu'il représentait car quand il se mit à danser au son des flûtes et des tambourins, on aurait vraiment dit qu'il volait.

 

Le spectacle commença, fascinant. D'autres danseurs firent leur apparition et parmi eux il y avait Madibo, superbe. Mais seul le premier danseur portait des plumes, les autres se déplaçaient en bondissant et avec leurs pantalons brillants, on aurait dit des flammes vivantes. Ils s'écartèrent, l'oiseau resta au centre de la cour, toujours virevoltant et les danseuses surgirent à leur tour, une dizaine, les unes en voiles bleus, les autres en tuniques ocres ou brunes. Elles dansaient presque sur place et c'était l'oiseau qui tournait autour d'elles comme s'il voulait les séduire. Les luths vibraient, les tambours à caisses claires leur répondaient, le balafon apportait de temps en temps ses notes éclatantes, et soudain résonna le son des trompes de cuivre. Une des danseuses vêtue de bleu semblait succomber au charme de l'oiseau. Leur danse se faisait suggestive, leurs corps se rapprochaient, leurs bras s'effleuraient et tout à coup la cape sombre se referma sur elle et les deux danseurs disparurent en bondissant vers l'arrière de la cour.

 

Les autres danseurs et danseuses reprirent possession de l'espace et ce fut un éblouissement de couleurs. L'orangé se mêlait au bleu et au marron et chacun, chacune rivalisait de pas, de sauts, de mouvements des bras et du corps, dans une harmonie totale. On voyait que le ballet avait été réglé de main de maître. C'était une chorégraphie évocatrice et soudain, Draco en comprit le sens. Le bleu de l'eau, l'ocre de la terre, l'orangé du feu, le vert des arbres, le jaune du soleil … L'oiseau c'était la vie qui s'ouvrait au monde et se refermait sur l'amour pour sa perpétuation. Un thème universel, compréhensible partout et par tous. Il félicita intérieurement le créateur qu'il voyait donner ses dernières indications par gestes à côté des musiciens.

 

Les danses avaient cessé, les chants avaient repris, alternant les voix d'hommes et celles des femmes. La cantatrice avait une voix si ample que Draco se demanda si elle n'était pas aidée par un Sonorus. Mais non, s'il y avait de la magie dans ce spectacle, elle ne venait pas de la puissance des sorciers mais du talent de toute la troupe. Le vieil homme barbu entonna ensuite un chant assez guerrier et on vit apparaître trois jeunes hommes qui mimaient une chasse ou une attaque en embuscade. L'un avait un arc à la main, les deux autres tenaient des lances. Leurs pantalons étaient d'un rouge sombre. Leurs mouvements étaient parfaitement synchrones. Ils se déplaçaient dos courbés, jambes à demi pliées, regardant sans cesse à gauche et à droite, l'un des trois sautant parfois à pieds joints à une assez grande hauteur. Le balafon accompagnait chacun de leurs mouvements.

 

Puis une flûte trilla et la jeune danseuse en bleu qui était partie avec l'oiseau réapparut, souriante et légère Elle virevoltait avec grâce, les bras levés, ses voiles tourbillonnant autour d'elle. Elle était l'image même de la joie de vivre. Elle avançait, ne semblant pas voir les trois jeunes hommes qui s'étaient accroupis. Tout à coup, l'archer se dressa d'un bond et tendit son arc. Les luths résonnèrent, il lâcha la corde tendue et la jeune fille tomba. Glissa à terre était plus exact. Même ce mouvement où on pressentait sa mort prochaine était gracieux. L'oiseau réapparaissait, il s'immobilisait un instant, sa cape largement déployée derrière lui et dans le rugissement des trompes de cuivre, il se précipitait vers elle, tournoyant sur lui-même, tendant les bras, s'agenouillant, se relevant, montrant tous les signes du désespoir.

 

Puis il découvrait les trois chasseurs et bondissait vers eux. Mais les porteurs de lances levaient leurs armes et c'était au tour de l'oiseau de recevoir le coup mortel. Il tombait à son tour et par la grâce du metteur en scène, sa main se posait juste sur celle de la jeune fille. C'était parfait de précision et de beauté. Les danseurs et danseuses qui étaient restés en retrait revenaient au milieu de la cour, toutes couleurs de costumes confondus. Ils entouraient les deux gisants, les dissimulant aux regards des spectateurs tous très émus. Les femmes en bleu s'emparaient de la jeune fille, l'entraînait un peu plus loin en la tenant dans leurs bras et semblaient la pleurer. .

 

Pendant ce temps-là, les jeunes gens vêtus de pantalons orangés tournoyaient autour de l'oiseau. On aurait dit qu'un feu s'était allumé au milieu de la cour. Puis d'un bloc, ils se groupèrent autour du gisant, le dissimulant aux regards. Et quand ils s'écartèrent en cercle, l'oiseau n'était plus étendu sur le sol. Il était recroquevillé sur lui-même comme une grosse boule de plumes, accroupi, la tête dans ses bras croisés. Puis très lentement, il se dépliait, s'ouvrait telle une fleur et se dressait, bras levés, jambes écartées, les yeux fixés vers le ciel rempli d'étoiles. Puis il tourna la tête dans toutes les directions et aperçut la jeune fille étendue dans les bras des autres danseuses. Il se précipita vers elle et la prit dans ses bras. Ils restèrent un moment immobiles, leurs visages très proches l'un de l'autre et la jeune fille sembla revenir à la vie.

 

Ce fut à ce moment que le choc du souvenir frappa Harry, qui jusqu'alors avait regardé le ballet seulement comme un magnifique spectacle. L'oiseau, c'était un phénix qui pouvait renaître de ses cendres et ramener d'autres personnes à la vie. Immédiatement, les souvenirs refirent surface : Fumseck, le bel oiseau rouge et or de Dumbledore qui l'avait sauvé quand il avait été blessé par le basilic, qui avait chanté jusqu'à l'enterrement de son maître et qui avait ensuite disparu pour toujours … Il en eut les larmes aux yeux. Le mythe du phénix, symbole universel de la renaissance et de la vie enchantait donc de sa magie tous les humains, qu'ils soient sorciers ou moldus, qu'ils vivent dans n'importe quel pays du monde, quelles que soient leurs racines ou leurs cultures. Le regard de Harry était un peu brouillé, même si ce soir il avait ses lunettes, alors que toute la troupe saluait accompagnée par les derniers échos de la musique.

 

Les applaudissements éclatèrent. Certains frappaient dans leurs mains, d'autres sur leurs cuisses, beaucoup s'étaient levés et acclamaient à la fois les acteurs et le metteur en scène qui avait rejoint sa troupe. Les cris résonnaient loin dans Ghanzi la sorcière, réveillant peut-être ceux qui n'avaient pas participé à la fête. Mais cela en valait la peine et le talent de tous méritait le triomphe qu'on leur faisait. Après de longues minutes d'ovations, la troupe s'en fut à l'arrière où se trouvaient sans doute les loges. Les spectateurs massés près de la clôture de branches entrelacées s'en allèrent petit à petit. Les invités du repas rentrèrent dans la grande case à la suite de Ama Saé et s'assirent, laissant un espace pour Harry que personne n'avait même effleuré par mégarde. La Grande Maîtresse lui demanda ainsi qu'à Draco ce qu'il avaient pensé du spectacle. Leurs réponses furent enthousiastes.

 

Sur un dernier signe de la Grande Maîtresse, des plateaux circulèrent magiquement. Ils étaient chargés de petits verres contenant une boisson corsée, destinée à terminer la soirée en beauté. Très corsée, la boisson. Bien sûr Harry n'y toucha pas. Quelques minutes plus tard, il se leva, salua et repartit vers sa chambre, sa baguette à la main et son tapis de palme sous le bras. Mais dès que Draco eut avalé comme tout le monde le contenu du petit verre, il en ressentit les effets. C'était brûlant, c'était parfumé et c'était traître. Il y avait plus que de l'alcool dans le breuvage, sans doute quelques herbes ou épices magiques. Cette boisson sonnait la fin de la soirée car les invités commencèrent à se lever, ils remercièrent Ama Saé et s'en allèrent les uns après les autres. Draco fut l'un des derniers et au milieu des sorciers qui partaient dans toutes les directions, il se dirigea vers la case hôtel.

 

Quand il y arriva, il était seul et se sentait un peu bizarre. Mais aucun sortilège n'avait été jeté sur lui puisque sa baguette n'avait pas sifflé. N'empêche ! Il flottait un peu. Mais bon, c'était un Malfoy et il tenait bien l'alcool. Pourtant quand il approcha de la porte de sa case, il vit quelqu'un, assis à proximité dans l'ombre et se demanda s'il rêvait. La silhouette se redressa à son approche et avança dans la lumière. Yeux brillants ombrés d'argent, lèvres roses souriantes, poitrine nue et pantalon orangé. Un danseur du feu. Beau, attirant, désirable. Interdit.

 

Madibo.

 

o – o – o – o

 

 

 

 

 

 
 
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