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Chamane
Par haniPyanfar
Harry Potter  -  Romance/Action/Aventure  -  fr
28 chapitres - Complète - Rating : T (13ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 1     Les chapitres     20 Reviews    
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Les diamants

Chamane

 

Auteur : haniPyanfar

 

Déclaration :La plupart des personnages anglais de cette histoire appartiennent à Madame J.K. Rowling, la créatrice du monde de Harry Potter. Grâces lui soient rendues ! Ceux qui vivent en Afrique sortent de mon imagination. Certains lieux sont réels mais comme dans la saga, leurs doubles magiques ne sont jamais bien loin. Ainsi Ghanzi-Sa est la cité sorcière proche de la vraie ville de Ghanzi, située au Botswana, dans le désert du Kalahari.

 

Chamane est ma dernière HPfanfic. Elle sera publiée régulièrement car elle est entièrement écrite. Aussi ne craignez pas une attente vaine ou une interruption brutale. Sauf évidemment en cas de catastrophe majeure, tremblement de terre, tsunami, éruption volcanique, cyclone … ou panne d'ordinateur.

 

Le rating est et restera T, il n'y aura donc pas de lemon explicite. Cela n'empêchera évidemment pas mes deux personnages préférés, à savoir Harry Potter et Draco Malfoy, de se détester d'abord, de s'aimer ensuite. J'espère que leurs aventures africaines vous plairont. Bonne lecture.

 

o– o – o – o – o

 

Chamane 1 : Les diamants.

 

« Au revoir, Monsieur Malfoy et bon voyage. »

 

La lourde porte de chêne se referma doucement. Le jeune homme appuya sur le bouton d'appel de l'ascenseur et son regard se reporta sur la discrète plaque de cuivre qui ornait le battant. « S & G » Ces lettres n'avaient de signification que pour les initiés. De fait, Solman et Griffith, les célèbres joailliers londoniens, avaient là leurs bureaux privés, au troisième étage d'un immeuble de belle allure, sur Old Bond Street, dans le quartier de Mayfair. Ils étaient les employeurs de Draco Malfoy et Egmont Solman venait de lui confier sa première mission.

 

Depuis son embauche, quinze mois auparavant, le jeune homme avait été l'assistant de plusieurs experts en pierres précieuses de la Maison. Il les accompagnait dans leurs voyages, observait leur travail, leur façon de trier et d'évaluer les pierres, de les choisir, de discuter les prix avec les différents vendeurs. Il était allé au Canada, en Australie, au Brésil. Il ne fallait pas avoir peur de voyager quand on embrassait cette carrière.

 

En général, pendant que ses mentors faisaient leur métier, Draco observait, écoutait mais ne disait rien. Il ne donnait son avis que quand on le lui demandait. Il s'occupait des démarches matérielles ou, à l'occasion, aplanissait les difficultés avec la diplomatie innée des Malfoy. Il n'avait pas renié ses aptitudes de Serpentard et les mettait au service de son nouveau métier. Il parlait bien et savait choisir la bonne tactique et les bons mots, en particulier dans les inévitables marchandages. L'anglais, plus ou moins bien parlé, était partout dans le monde une des langues du commerce.

 

Quand il ne voyageait pas pour le compte de la Maison, Draco Malfoy expertisait des pierres qui arrivaient du monde entier par lots. La plupart étaient brutes. Il y avait les pierres précieuses, diamants, émeraudes, saphirs et rubis, les semi-précieuses, topazes, aigues-marines, turquoises, améthystes et grenats entre autres, les particulières comme les opales et le jade et enfin l'infinie variété des perles. Le jeune homme triait, classait, harmonisait, choisissait selon les besoins du moment ou pour une commande en cours. Bien sûr, un autre expert, quelquefois deux, vérifiait son travail Mais Draco avait l'Œil et ses collègues avaient appris à lui faire confiance.

 

Oh ! Ce qu'il avait à faire ces prochains jours pour sa première mission n'était pas du travail de très haut niveau. Il était simplement chargé d'aller au Botswana prendre livraison d'une commande. Il devait en vérifier l'exactitude sachant qu'il n'y avait jamais eu de problème avec ce fournisseur, mais en plus, il devait expertiser auprès du même négociant des pierres réservées par téléphone. Pour compléter une parure commandée par un gros client de la Maison, il devait évaluer puis acheter, dans une fourchette de prix bien précise, une série de petits diamants jaunes, d'un jaune clair très subtil, assez rare et vraiment caractéristique.

 

Mieux encore, Egmont Solman lui avait donné une semaine pour prospecter auprès d'autres courtiers moins importants. Il devait rechercher des pierres brutes ayant des qualités particulières dans leur forme ou dans leur couleur. C'était une sorte de test, le moyen de savoir si le nouvel employé de la Maison avait maintenant acquis une certaine expérience. Draco espérait découvrir par la même occasion un petit diamant rose qui manquait à un bijou cher à son cœur.

 

Enfin, après des années de galère, Draco Malfoy était en passe de devenir négociant en pierres précieuses pour des employeurs prestigieux. Et Egmont Solman venait de lui confier sa première mission en solo.

 

o – o – o – o

 

Un peu plus d'un an auparavant, le jeune homme avait découvert qu'il avait un don : il avait « L'Œil ». Il reconnaissait et évaluait les plus infimes nuances de couleurs des pierres précieuses, particulièrement des diamants bruts. Un don rare aux yeux des joailliers. Un don qui n'avait pas échappé à Archibald Griffith quand Draco était venu faire expertiser un bijou de sa mère Narcissa en vue de le vendre. Les Malfoy traversaient une très mauvaise passe.

 

C'était une bague, un joyau venant de la famille Black, une émeraude de trois carats montée sur or blanc et entourée d'une couronne de petits diamants roses. Il en manquait un ce qui enlevait au bijou beaucoup de sa valeur. A première vue, il serait difficile de trouver l'équivalent de la pierre disparue. Sachant que l'émeraude avait à elle seule une grande valeur, Draco était allé directement dans une célèbre joaillerie de Londres, la prestigieuse Maison Solman et Griffith. sur Bond Street.

 

C'était son ancien camarade Blaise Zabini qui lui avait donné l'adresse. Chaque fois qu'elle devenait veuve, - et elle en était à son septième mari - sa mère s'offrait une parure dans cette boutique de luxe. Une brillante manière de « faire son deuil », disait son fils. Le jeune homme s'était rendu compte des difficultés de Draco. Entre Serpentards, il faut bien s'entraider. Pas question cependant de proposer de l'argent à l'orgueilleux Malfoy, il n'accepterait jamais, même à bout de ressources.

 

Alors Blaise avait discrètement recommandé son ex-camarade d'école à la joaillerie et Archibald Griffith en personne avait reçu Draco. Ce n'était pas dans les habitudes de la Maison de racheter des bijoux anciens. Mais il pouvait au moins regarder les pierres pour être agréable au fils d'une excellente cliente. D'ailleurs il n'avait rien de mieux à faire ce jour-là.

 

Un jour heureux vraiment ! Le joaillier avait admiré la pierre verte, une émeraude d'une pureté parfaite venant certainement des Indes, du temps où ce pays était sous domination anglaise. Sa taille était irréprochable et les années n'avaient occasionné ni usure ni blessure. « Une belle pièce assurément ! La série de diamants roses était également remarquable. Avant de vendre la bague, il vaudrait mieux trouver et monter un diamant de la même eau pour remplacer la pierre manquante. La valeur totale du bijou en serait rehaussée d'autant. Il avait justement reçu un lot de pierres venant d'Australie … »

 

Le joaillier avait sorti du coffre un petit plateau carré protégé par une plaque de verre et Draco, qui jusque là n'avait presque rien dit, avait commencé à parler des pierres exposées comme s'il se parlait à lui-même, comparant la grosseur, les diverses nuances de couleur, l'éclat, le scintillement particulier de chaque diamant, avec ses mots à lui bien sûr, pas exactement dans le langage des diamantaires, mais avec une sûreté et une aisance certaines. Archibald Griffith, surpris, l'avait laissé dire.

 

Mais il ne l'avait pas laissé partir comme ça. Il avait reconnu le « don » et avait immédiatement pensé à recruter ce jeune homme pour la Maison … « D'abord en tant qu'apprenti, à titre temporaire, puis comme assistant si la période d'essai était concluante … Le salaire puis les commissions sur chaque affaire réalisée … » Le reste avait un peu échappé à Draco, éberlué de se voir proposer un travail alors qu'il était venu en désespoir de cause vendre le trésor des Black pour échapper à la misère.

 

o – o – o – o

 

L'après-guerre avait été pour les ex-Mangemorts et leurs familles une période sinistre. Les fidèles de Lord Voldemort avaient été envoyés à Azkaban. Lucius Malfoy y purgeait une peine de cinquante années de prison. Draco y avait passé un an puis il y avait eu une amnistie pour les prisonniers les plus jeunes. En avaient bénéficié Goyle, Nott et quatre autres Serpentards un peu plus âgés. Et lui qu'on appelait au dehors « le plus mauvais de tous ».

 

Il était sorti de là maigre à faire peur, la tête rasée à cause de la vermine, les mains parfois tremblantes, les yeux vides. Son esprit était hanté par les râles des Détraqueurs et il faisait chaque nuit d'horribles cauchemars. Il avait mis longtemps avant de se remettre. Il n'osait pas sortir dans la rue et dormait avec une veilleuse allumée à côté de son lit. Son corps et son esprit, traumatisés par l'épreuve, avaient besoin de temps pour récupérer. Au début il avait presque cessé de parler. Il restait sur son lit, les yeux grands ouverts, à ressasser ses malheurs. Puis l'orgueil des Malfoy s'était réveillé et l'avait aiguillonné. Ses mains avaient cessé de trembler, ses cheveux avaient repoussé petit à petit, toujours aussi clairs, il avait repris du poids et des forces. Il était peu à peu revenu à la vie. Car il lui fallait soutenir sa mère.

 

Narcissa Black Malfoy n'avait pas été inquiétée après la grande bataille. Harry Potter avait témoigné en sa faveur et malgré la fureur de la populace, elle n'avait pas été envoyée en prison. La Gazette du Sorcier avait quand même publié sur elle un article infamant, rappelant que le Lord Noir avait souvent pris ses aises chez les Malfoy. Les biens des Mangemorts ayant été confisqués, Narcissa avait quitté le manoir et s'était réfugiée dans un petit appartement loué à Pré-au-lard. Elle n'en sortait presque jamais. Les anciens partisans de Lord Voldemort ne pouvaient mettre un pied dehors sans se faire insulter et parfois agresser.

 

Pour vivre, elle vendait à bas prix le peu de biens lui appartenant en propre qu'elle avait pu sauver, quelques bibelots, ses dentelles, ses bijoux. Les commerçants du village à qui elle s'adressait la traitaient avec mépris mais achetaient tout de même les objets proposés en offrant un prix dérisoire. Par fierté, Narcissa ne protestait pas. Elle dépérissait et à la libération de Draco, elle n'était guère en meilleur état que lui. Le retour de son fils, même très mal en point, lui avait redonné envie de vivre. Enfin, en se soutenant mutuellement, ils étaient sortis de leur marasme et avaient redressé la tête.

 

Mais un jour, alors qu'il regagnait leur minuscule logis après avoir fait quelques courses, le jeune homme fut pris à partie dans la rue de Pré au Lard par une bande de jeunes gens éméchés. Les moqueries et les insultes fusèrent puis les poings se levèrent. Draco ne dut son salut qu'à la fuite. Furieux mais impuissant devant cette avalanche de haine, il prit alors une décision radicale. Lui et sa mère iraient vivre à Londres, chez les Moldus. Personne ne les connaissait, ils seraient tranquilles.

 

Narcissa vendit ses perles à la femme qui leur loua un petit appartement obscur donnant sur une cour. Draco chercha du travail mais que pouvait-il faire ? Il ne connaissait aucun métier moldu. De plus, sortant d'Azkaban, il avait mauvaise mine et les forces lui manquaient. Ravalant son orgueil, il faisait des petits boulots occasionnels qui ne lui rapportaient pas grand chose. Ainsi, il avait été homme de ménage, de nuit, dans un Fish and Chips …

 

Finalement, il fallut envisager la vente du dernier bijou de Narcissa, qu'elle portait toujours sur elle par crainte des voleurs. Ils avaient deux mois de loyer en retard et la propriétaire, qui exhibait complaisamment les perles de sa locataire, menaçait de les mettre à la porte. Ce jour-là, la chance sourit enfin à Draco. Il rencontra par hasard Blaise Zabini qui l'emmena prendre une bière dans un pub et se rendit compte de la situation désastreuse de son ancien camarade d'école. Il lui donna l'adresse de la bijouterie de luxe quand Draco lui parla de la bague.

 

Finalement, le bijou ne fut pas vendu. Le joaillier conseilla à Draco de le conserver et pour être sûr de garder ce jeune homme doué à son service, il lui fit une avance sur salaire à rembourser petit à petit. Avec un contrat de travail à la clé et le « confié » provisoire de la bague en garantie, ce qui était acceptable pour les deux parties.

 

Ni Egmont Solman, ni Archibald Griffith ne savaient qu'ils avaient embauché un sorcier, pire un ex-Mangemort. Narcissa Malfoy avait encore sa baguette magique mais n'osait plus s'en servir de peur de se faire repérer par le Ministère. Draco n'en avait pas et ce n'était pas demain la veille qu'il irait en racheter une chez Ollivander, sur le Chemin de Traverse. Il fallait un certain courage pour vivre en Moldu. Mais aussi de la fierté et de la rage. Et ça, il en avait.

 

o – o – o – o

 

« Resteras-tu longtemps absent Draco ? demanda Narcissa à son fils quand il lui annonça son prochain départ.

 

-Non mère. Une semaine au plus. Tu ne t'ennuieras pas trop j'espère ?

 

-Ne t'inquiéte pas. Lizzie viendra me voir. Elle doit m'apporter de nouvelles recettes de gâteaux. Où dois-tu aller cette fois ?

 

-Au Botswana, mère. C'est un pays d'Afrique australe, gros producteur de diamants. Mon contact est à Gaborone, la capitale, mais j'irai peut-être aussi dans d'autres lieux. Egmont Solman m'a fourni une liste d'adresses. C'est merveilleux mère, c'est la première fois qu'on m'envoie sur place seul. Je suis heureux de la confiance qu'on me porte.

 

-Moi aussi mon fils. L'avenir nous sourit enfin ! La bague des Black nous a vraiment porté bonheur.»

 

o – o – o – o

 

Narcissa avait raison. Sa vie et celle de Draco avaient pris un nouveau tournant dès que le jeune homme avait poussé la porte de la Maison Solman et Griffith. Avec l'argent avancé et la recommandation des joailliers, ils avaient pu louer un appartement plus convenable. Ils s'étaient installés dans un trois pièces avec kitchenette et salle de bain, au premier étage d'un immeuble qui en comptait quatre.

 

Le quartier était animé, avec des boutiques de toutes sortes, des pubs, des petits restaurants offrant des spécialités de nombreux pays étrangers ou de simples « Fish and chips ». Mais leurs fenêtres donnaient sur l'arrière de l'immeuble, ils n'étaient donc pas gênés par l'ambiance joyeuse qui régnait dans la rue jusque tard dans la soirée. Draco pouvait aller à son travail à pied et Narcissa avait appris à faire les courses et à cuisiner à la moldu.

 

La première fois qu'elle était entrée dans la petite épicerie située au coin de la rue, elle était bien embarrassée. Elle ne connaissait pas exactement la valeur de la monnaie anglaise et la plupart des produits exposés lui étaient inconnus. Mais était-ce la chance qui était revenue chez les Malfoy ? Ce jour-là, elle fit une rencontre. Une jeune femme vive et joyeuse discutait avec l'épicier, un étrange légume ressemblant à une grosse fleur verte à la main. Ils avaient l'air de se disputer et en fait, ils plaisantaient. Lizzie venait d'entrer dans la vie de Narcissa Malfoy.

 

Elle habitait au bout de la rue et vivait seule par choix, aimant sa liberté plus que tout autre chose. Elle sortait indifféremment avec des garçons ou avec des filles mais ça n'allait pas plus loin que des flirts ou des amours éphémères. Personne ne lui en voulait, elle était comme ça, joyeuse, insouciante, volage, pourtant toujours prête à aider les autres. Elle travaillait dans une boutique de mode branchée et portait avec audace des pulls courts et des jupes encore plus courtes sur des collants bariolés. Avec ses yeux verts et ses cheveux roux ébouriffés, elle irradiait de vie et de gaieté.

 

Narcissa et elle se « reconnurent » immédiatement. En dépit des différences extérieures visibles, le courant de la sympathie passa sans peine entre la jeune femme rieuse et la dame plutôt guindée. Ils n'étaient que trois dans la boutique. L'épicier, qui connaissait tout le quartier et avait repéré une nouvelle cliente, prit Narcissa à témoin :

 

« Il est pas beau mon romanesco, Madame ? Tout frais arrivé de ce matin. Je suis allé le chercher moi-même aux Grandes Halles.

 

-M'étonne pas qu'il soit si cher alors, rétorqua la jeune femme rousse. Puis s'adressant à son tour à Narcissa, elle ajouta : J'ai un invité italien ce soir. Vous le feriez comment ? En sauce ou en salade ?

 

Narcissa, qui n'avait aucune idée de ce dont on parlait, ne se laissa pas démonter pour si peu. C'était une grande dame avec beaucoup de présence d'esprit. Elle répondit :

 

-Votre invité ou votre … légume ?

 

La jeune femme partit d'un grand éclat de rire. L'épicier gloussa et Narcissa elle-même sourit d'un air aimable. La glace était rompue.

 

-Je m'appelle Lizzie, dit la jeune femme quand le calme revint.

 

-Et moi Narcissa, répondit l'ancienne grande dame.

 

Elle avait juste hésité une seconde. En d'autres circonstances, elle aurait ajouté le patronyme de Malfoy. Autrefois, elle était fière de son nom et de la famille riche et importante qu'il représentait. Ce n'était plus le cas malheureusement, même chez les Moldus. Mais Lizzie faisait fi du protocole. Voyant sa nouvelle connaissance hésiter dans les rayons surchargés de l'épicerie, elle l'accompagna et l'aida à acheter les produits de base.

 

-Mon fils et moi, nous arrivons de … l'étranger, lui confia Narcissa. Je ne connais pas la plupart de ces marchandises et pour tout dire, je ne sais pas faire la cuisine.

 

-Rien de plus facile si vous avez de l'eau et du sel, répondit Lizzie en remplissant le panier de Narcissa de lait, de pâtes, de fruits et de toutes sortes d'autres « nécessités ». Elle ajouta quand sa nouvelle amie paya à la caisse, sans se tromper sur les billets :

 

-Il y a un pub juste à côté. Venez, je vous offre un thé. Nous ferons plus ample connaissance.

 

Ce thé scella une amitié sincère. Personne ne pouvait résister au charme de Lizzie. Pas même une ancienne Sang Pur imbue de sa supériorité sur les Moldus. Quelle supériorité ? Une sorcière qui n'osait plus se servir de sa baguette magique et qui ne savait même pas cuisiner un « gigot de douze heures » valait-elle mieux que tous ces gens qu'elle rencontrait maintenant tous les jours et qui lui souriaient aimablement ? Mieux que monsieur Jaymal, l'épicier, qui la saluait en l'appelant Madame Narcissa et qui lui demandait des nouvelles de son fils comme s'il était de sa famille ?

 

Mieux que Lizzie dont le premier cadeau avait été ce livre de cuisine acheté en sortant du pub dans la librairie du quartier ? Narcissa le consultait souvent et elle avait appris grâce à lui les recettes de base. Tout s'était organisé autour de cette relation nouvelle : l'utilisation des appareils moldus, en particulier du téléphone, une nouvelle façon de s'habiller, moins sévère, plus à la mode - comme sur ces magazines illustrés dont Lizzie raffolait - et par voie de conséquences, une communication aisée avec les autres. Tout le quartier connaissait maintenant Madame Narcissa. D'ailleurs c'était une amie de Lizzie, la meilleure des références.

 

o – o – o – o

 

Avant son départ pour l'Afrique, Draco prit rendez-vous avec Blaise Zabini. Ils se voyaient régulièrement et même s'il ne l'avait dit qu'en termes voilés, à la manière des Serpentards, Draco était reconnaissant envers Blaise de l'avoir aidé quand il était dans la misère. La chance était revenue chez les Malfoy grâce à la bague des Black, grâce à Solman et Griffith, et aussi grâce à son ancien camarade d'école.

 

Maintenant que Draco avait un travail valorisant, ils étaient sur un pied d'égalité, ce qui contentait l'orgueil des Malfoy. Mais le jeune homme considérait aussi qu'il avait une dette d'honneur envers Blaise et il espérait bien lui être utile un jour pour le remercier discrètement. Pas avec de l'argent bien sûr, Zabini était beaucoup plus riche que lui, mais en lui rendant service. Il n'en avait pas eu l'occasion jusque là.

 

Le jeune Serpentard n'avait pas été inquiété après la guerre. Il ne portait pas la Marque et n'avait participé à aucun combat. Sa famille était de Sang Sorcier Pur sur plusieurs générations mais elle était métissée et c'était un défaut rédhibitoire pour le Maître des Ténèbres et ses fidèles Mangemorts, tous blancs et racistes. Il avait donc été tenu à l'écart et s'en était félicité après la guerre.

 

Il avait pu terminer ses études à Poudlard et comme il était doué en potions et en botanique, il s'était associé avec les apothicaires du Chemin de Traverse, Slug et Jiggers. Il était leur agent commercial, il savait comment se procurer des ingrédients dans les deux mondes et sous son impulsion, la boutique commençait à se moderniser. Il avait son bureau personnel dans le Londres moldu et pouvait ainsi bénéficier d'inventions telles que le téléphone, le fax et les diverses commodités modernes. C'était ainsi qu'un jour, par hasard, il avait rencontré Draco Malfoy, alors dans une situation bien difficile.

 

Ce n'était heureusement plus le cas et les deux Serpentards étaient toujours contents de se voir. Ils se donnaient rendez-vous dans un pub et discutaient autour d'une bière ou d'un thé. Chaque fois qu'il partait en voyage d'affaires, Draco demandait à son camarade d'école de veiller de loin sur sa mère. Blaise téléphonait donc régulièrement à Narcissa pour prendre de ses nouvelles. Ce jour-là, quand il apprit que Draco se rendait au Botswana, il parut aussitôt enchanté.

 

«Quelle chance ! Nous avons justement besoin de plusieurs produits africains difficiles à trouver sur le marché. J'ai toute une liste en attente et en particulier, Slug me tanne pour que je lui trouve de la Peau de Serpent d'arbre. Auras-tu le temps d'aller dans les boutiques sorcières du coin ? J'ai un contact à Molepolole, à cinquante kilomètres de la capitale.

 

-Je pense que je pourrai te rendre ce service, je dois aller pour la Maison dans plusieurs villes autour de Gaborone. Je crois que celle que tu cites en fait partie. »

 

Voilà pourquoi, en plus d'une prospection pour des pierres précieuse, Draco se trouva pourvu d'une liste d'ingrédients magiques à dénicher auprès d'un sorcier du nom de Ndiapo Mongafa. En plus de la Peau de Serpent d'arbre, Slug avait un besoin urgent d'un gros tubercule de Griffe du Diable, de noix fraîches de palmier Hyphaene, de graines d'acacia cultiformes, d'écorces d'eucalyptus spathulata couleur cuivre et surtout, - c'était souligné de rouge - de plusieurs épines d'oursin des sables, autant que Draco pourrait en acheter, sachant qu'elles étaient très rares, très chères et très dangereuses.

 

-Attention, avait précisé Blaise quand il lui avait fourni la liste, Maître Ndiapo n'est pas toujours très honnête. Il essayera de te vendre des produits d'origine moldue. Tu dois bien préciser que tu veux de la marchandise venant du territoire sorcier de Ghanzi. C'est un lieu secret situé dans le désert du Kalahari. Il n'y a d'ailleurs que là qu'on trouve des oursins des sables. Ce sont de sales bêtes mais leurs épines sont souveraines contre la dragoncelle qui est mortelle pour les enfants de moins de cinq ans. Cela fait deux ans que Slug en cherche. Lors de la dernière épidémie, il y a eu un décès par manque de ce produit. Tiens, voilà une description précise et un dessin en taille réelle.

 

-Et comment dois-je payer ce sorcier ? Je voyage en avion, avec un passeport anglais, je n'ai pas le droit d'emporter des gallions. Y a-t-il une succursale de Gringott au Botswana ?

 

-Maître Ndiapo n'a que faire des gallions. La base de son commerce, c'est le troc. Voici trois boîtes qui pour lui valent de l'or. L'une contient de la racine de garance, la deuxième des pétales de tulipes noires et la troisième de la mousse d'Islande bleue. Des ingrédients assez communs ici mais rares là-bas. En marchandant bien, tu devrais obtenir tout ce que Slug a commandé, et une ou deux épines d'oursin. Les boîtes sont enchantées, seuls des sorciers peuvent les voir. Pour les Moldus, elles ont l'apparence de produits de toilette.

 

-Tu es sûr qu'il n'y aura pas de problème à la Douane ? Je voyage pour la Maison, je ne voudrais pas attirer d'ennuis à mes employeurs. Ils ne savent pas que je suis sorcier.

 

-Aucun souci à te faire. Il y a un Charme de Dissimulation très discret et très efficace … Draco, tu devrais racheter une baguette magique. Oui je sais, tu ne veux pas avoir affaire à notre monde. Mais tu y seras obligé un jour ou l'autre. Les souvenirs de la guerre commencent à s'estomper. Tiens, t'ai-je dit que Nott avait trouvé du travail chez Fleury et Bott ? Il était toujours fourré dans les livres ! Comme Granger d'ailleurs ! Elle a épousé Weasley finalement et elle étudie la médicomagie à Sainte Mangouste. Et Potter … Attends, tu vas en Afrique Australe ? Tu pourrais bien le rencontrer sur ton chemin. Il en a eu marre de travailler au Ministère. Il est parti faire le tour du monde magique en solitaire. D'après la Gazette du Sorcier, la dernière fois qu'il a donné de ses nouvelles, il était en Afrique du Sud, invité par les sorciers du peuple Xhosa. .

 

Draco avala de travers sa gorgée de thé. Potter ! Il n'y avait pas pensé depuis un bon bout de temps. Il grimaça et revit en quelques flash rapides un visage d'adolescent aux lunettes rondes et aux cheveux ébouriffés, celui des années Poudlard, et le même visage ensanglanté, aux yeux hantés par la souffrance, au soir d'une terrible bataille. Il ne l'avait pas revu depuis mais il savait que Potter avait témoigné en faveur de sa mère. Cela estompait un peu les mauvais souvenirs. Quant à souhaiter le revoir …

 

-Il y a peu de chances pour qu'on se croise. C'est grand l'Afrique, parvint-il à dire d'une voix presque normale. Je ferai tout mon possible pour te trouver ce que tu cherches …

 

o – o – o – o

 

Note : Dans le langage des diamantaires, le «confié» est une pierre brute ou taillée, qu'un négociant confie à un autre sur parole, sachant qu'elle lui sera rendue sans frais quand il en fera la demande. Il est très rare qu'il y ait un conflit à propos d'un «confié».

 

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