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au 31 Mai 21 :
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Monochrome
Par Phantom
Originales  -  Romance/Drame  -  fr
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    Chapitre 5     Les chapitres     22 Reviews    
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Qui es-tu ?
                                                              POV Joshua

Quelque part. 

Merde. Merde merde merde et re-merde. Je fous QUOI ici ?! J’ai mal aux poignets. Et à la tête. Je suis OU d’abord ?! Je me souviens de Cet homme. Il avait des lunettes de soleil… Je me souviens de ses cheveux noirs, raides et lisses, brillant. Je me souviens de son sourire, narquois et froid. Et pourtant, un long frisson me parcourt en repensant à cet homme, cet étranger. Je veux voir ses yeux. On m’a souvent dit que les yeux sont le miroir de l’âme. Je crois que c’est vrai… Est ce que ses yeux sont noirs, comme ses cheveux ? Je me souviens du face à face avec ce serpent, au vivarium. Ses écailles vertes, son corps souple. Ses yeux d’un noir profond. Ceux de l’homme sont ils les même ? Aussi vide, aussi dépourvu d’humanité ? Sans que je sache pourquoi, un nouveau frisson me parcourt. J’exulte. Je suis vivant. Enfermé, au froid, mais vivant. Et lui, Lui, LUI dans la tête. Des myriades de sensations. Je suis intrigué, ensorcelé par cet homme sans regard, cet homme à l’allure de serpent, celui qu’on ne remarque pas avant de l’avoir vraiment vu. Il se fond dans le paysage, jusqu’à ce qu’on voit les marques qu’il laisse, comme des aspérités dans la roche. 

Alors. Constatons. La pièce est… Sombre. Je baisse la tête. P’quoi j’vois rien ?! Je frotte doucement mon visage sur mon épaule. Ah ouais d’accord. J’ai un bandeau sur les yeux. Je me disais bien, aussi… Ce n’était pas normal cette sensation. Bon. J’ai les mains… Liées. Dans le dos. Ce qui, entre nous, n’est pas super confortable. Ensuite, j’ai mal à la tête. Mais vraiment. Comme si on m’avait fracturé le crâne… Je suis étalé sur ce qui semble être un matelas inconfortable. Je paris qu’il est rose, ou blanc. J’ai horreur du rose… Peut être gris ? Moui, je suis surement assez calme et ‘détendu’ pour quelqu’un qui s’est fait kidnapper… M’enfin, c’est pas comme si j’avais peur. Bon, oui, tout à l’heure, j’étais mort de trouille. Tout à l’heure… Tout est relatif. J’ignore combien de temps il s’est passé avant que je me réveille. C’est… Désagréable. Rester dans ce flou total, sans savoir où je suis, avec qui. Allongé sur le matelas, je me mets à grogner, comme le chat que j’ai croisé dans la rue la dernière fois. Ca m’énerve. Je sais, je suis plutôt stoïque. A quoi bon paniquer ? La panique voile les solutions, la peur dissimule les échappatoires possibles. Il vaut mieux rester calme. 

De bruit, pas loin. Derrière une porte ?! Je serais donc dans une pièce. Mon corps est… Lourd… J’ai du mal à bouger… Une porte s’ouvre, un courant d’air froid s’engouffre et vient me refroidir encore un peu. Quelqu’un qui avance vers moi. Je frissonne irrépressiblement. J’ai si froid. Une couverture se pose sur mes épaules, tout doucement. Elle est chaude, lourde et agréable. On me force à me redresser, et je me retrouve contre un corps délicieusement chaud. Un homme. Lui ? Frissonnant, je me blottis un peu plus contre lui, il se crispe un moment, sa respiration s’accélère. Puis il se détend à nouveau, me laissant faire. Je sens sa main se balader sur mon crâne, touchant quelque chose. Une blessure ?! En tout cas, ça fait mal. Un gémissement de douleur m’échappe. Pourtant, comme tout ce qui me donne cette impression d’être en vie, je chéris secrètement cette sensation. Il écarte des cheveux. Ses mains sont agréables. Elles sont douces, précises. Il sent bon… Inconsciemment, je pose mon front sur son épaule, lui facilitant sa tâche. Il se tend à nouveau. Pourquoi ? 

Peu importe. Il bouge un peu, semblant attraper quelque chose. Et je sens le piquant du désinfectant sur ma tête. Je me crispe à mon tour. Il le sent et pose sa main sur son bras. Elle est chaude. C’est agréable… Très. Et étrangement, je me détends doucement, me laissant faire sans résistance. Je ne vois pas ce qu’il fait. Et je n’ai pas confiance. Mais laissons faire pour l’instant… C’est tellement agréable, quelqu’un qui s’occupe de soi. Je n’ai pas l’habitude… Il a fini, et me soulève, me reposant sur le matelas, me couvrant de la couverture chaude. Satisfait, je me pelotonne comme je peux dedans, malgré mes mains liées. J’ai soif… Je le murmure, tout doucement, autant que me le permet ma voix éraillée et sèche. Il soupire et sort. Ais-je gaffé ?! Il revient. Me reprend contre lui, pour me faire incliner la tête, tout doucement, et approcher quelque chose de ma bouche. Un verre. Toujours aussi docile, j’avale l’eau qui coule doucement dans ma gorge asséchée.

- Merci… 

Ma voix va mieux, merci de vous en préoccuper. Je suis toujours dans ses bras. Je m’y sens bien… Il m’a peut être kidnappé -je sais que c’est lui, c’est la même odeur que quand il était près de moi, sur le parapet- mais il est gentil -doux ?! -. Je n’ai pas confiance. Mais se laisser aller, dans ses bras chaud, est ce si mal ? Et puis, ais-je vraiment le choix… ? Il me repose au sol, enveloppé dans la couverture.

- Comment… Comment tu t’appelles ?

Je le tutoie. Je n’ai rien à perdre, de toute façon… Je l’entends rire, tout doucement. Son rire est beau, aussi… Du moins, ces grognements étouffés sont… Mignons ?! Ile ne réponds pas. Je suis indigné, même si cette indignation est franchement mal placée. Je grommelle, silencieusement.

- Qui es-tu ? Dis le moi… 

Il retient son souffle. Je dois tendre l’oreille pour entendre les mots qu’il chuchote.

- Appelle-moi Izaiah. 

Ce n’est pas son vrai nom, je m’en doute. A mon avis, il ne me l’aurait pas offert ainsi, tout simplement. Je suis fatigué… Je souffle, doucement. Il ressort. Je finis par sourire. Izaiah… C’est comme si un secret, comme si un lien s’était tissé entre nous deux. C’est agréable. Il est doux, il est gentil avec moi. J’ai oublié de lui demandé d’où venait la blessure sur mon crâne… Je lui poserais la question plus tard. Doucement, je tombe dans un demi-sommeil comateux. Dans cet étrange état, pas vraiment conscient, pas vraiment inconscient, j’entends la porte se rouvrir. Des pas, qui se rapprochent. Un souffle hésitant et rapide –précipité ?- Avec horreur, je réalise que je suis incapable de bouger, mon corps est comme engourdit. Je constate avec effroi que je suis totalement vulnérable, à sa merci. Mais ne l’avais je pas déjà été peu avant ? Bruit cristallin. Aigu. Dans le silence pesant qui régnait dans la pièce, je compris qu’il avait pris le verre oublié. Puis… Autre chose. Sa respiration, toujours. Et son souffle… Il se balade sur mon visage, quelques secondes. Secondes qui me paraissent être des heures entières… Ses lèvres se posent sur un baiser, tout doucement Et étrangement, ça m’apaise… Je crois sentir ses lèvres sur les miennes. Ais-je rêvé ce baiser ? Surement, oui… Je le pense. En attendant, l’oubli me tend les bras, et je ne m’y refuse pas…

                                                               Fin POV Joshua


 
 
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